Le Contentieux Dans Les Marchés Publics

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Master Spécialisé Juriste d’affaires

MODULE : PARTENARIAT PUBLIC-PRIVE.

LE RÈGLEMENT DES LITIGES ET LE


CONTENTIEUX DES MARCHÉS PUBLICS

▪ Préparé par : Najwa Eddellal

▪ Sous la direction de : Pr. Abdelhamid ZOUBAA

Année universitaire : 2022/2023


Table de matière :

INTRODUCTION
Partie I : Mécanismes non juridictionnels de règlement des litiges

Section I : La résolution amiable des conflits

Section II : Les recours administratifs

Partie II :Mécanismes juridictionnels de règlement des litiges

section I : Procédures précontractuelles

Section II : Procédures post-contractuelles

CONCLUSION.
Introduction :

Un marché public est un accord contractuel à titre onéreux conclu entre un acheteur,
pouvant être une entité publique ou privée, et un opérateur économique, également public
ou privé. Ce contrat vise à répondre aux besoins de l'acheteur en termes de travaux, de
fournitures ou de services. L'acheteur peut représenter une collectivité publique, une entité
régionale, une agence publique spécialisée, ou une personne morale de droit public. Les
marchés publics sont régis par le droit de la Commande Publique et doivent être conclus
électroniquement une fois un certain seuil financier franchi.
Les complications pouvant surgir durant la passation et l'exécution des marchés publics
sont variées. Il est donc essentiel de savoir comment gérer les accusations, initier un
recours précontentieux et, si nécessaire, entamer une procédure judiciaire pour protéger
les intérêts dans la gestion des litiges de marchés publics.
La résolution des litiges est cruciale pour les professionnels impliqués dans la
commande publique, étant donné que le contentieux des marchés publics est
particulièrement répandu et peut prendre diverses formes à toutes les étapes de la
passation et de l'exécution des contrats.

Pendant les phases de passation des marchés : Les litiges durant sont souvent le résultat
de non-conformités aux procédures légales et réglementaires prescrites, d'allégations de
favoritisme, ou de manquements à la transparence et à l'équité dans le processus de
sélection des offres. Selon l'article 80 du décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 relatif aux
marchés publics au Maroc, les participants évincés ont le droit de contester les décisions
d'attribution s'ils estiment que les procédures n'ont pas été équitablement respectées.

En revanche ,durant l'exécution des contrats les litiges peuvent survenir en raison de
divergences sur l'interprétation des clauses contractuelles, de retards, de non-conformité
aux spécifications, ou de non-respect des standards de qualité. L'article 167 du même décret
prévoit des procédures pour la résolution des litiges relatifs à l'exécution des contrats,
offrant une voie pour les réclamations et les ajustements contractuels nécessaires.

Pour traiter ces litiges, il existe diverses approches. Les recours administratifs, tels que les
recours gracieux et hiérarchiques, sont prévus par la loi comme des moyens non
juridictionnels pour résoudre les conflits. Ces procédures permettent aux parties de solliciter
une révision de la décision sans recourir à un tribunal. En parallèle, la médiation et l'arbitrage
représentent des alternatives à la résolution judiciaire, comme stipulé dans le guide pratique
sur la passation des marchés publics émis par le ministère de l'Économie et des Finances au
Maroc.

La compréhension et l'utilisation appropriée de ces mécanismes sont essentielles pour


naviguer efficacement dans le paysage complexe des marchés publics et pour minimiser les
perturbations et les coûts supplémentaires associés aux litiges prolongés.

La gestion efficace des litiges dans le contexte des marchés publics présente un défi majeur
pour le secteur public, surtout en raison de l'impact significatif que ces conflits peuvent avoir
sur la réalisation des projets d'infrastructures et la fourniture de services publics. Une
problématique bien formulée pour aborder cette question pourrait être :
Comment les systèmes de passation et d'exécution des marchés publics peuvent-ils être
améliorés pour minimiser la fréquence et l'impact des litiges, tout en garantissant la
transparence, l'équité, et l'efficacité dans la gestion des fonds publics ?

Pour explorer la problématique de l'amélioration des systèmes de passation et d'exécution


des marchés publics afin de minimiser la fréquence et l'impact des litiges, tout en assurant
la transparence, l'équité et l'efficacité, nous proposons un plan structuré en deux parties
principales , la première partie portera sur les mécanismes non juridictionnels de règlement
des litiges ,en revanche la deuxième portera sur les mécanismes juridictionnels de
règlement des litiges .

Première Partie : les mécanismes non juridictionnels de règlement des litiges

Section I : La résolution amiable des conflits


La résolution amiable des conflits dans les marchés publics est une approche privilégiée
tant au Maroc qu'en France, car elle permet de régler les différends sans recourir aux
tribunaux, ce qui est souvent coûteux et chronophage. Cette section explore les méthodes
de résolution amiable utilisées dans les deux pays, en mettant en lumière les similitudes et
les différences dans leurs approches.

1. La médiation
1.1 Cadre réglementaire de la médiation

Tout d’abord ,il convient de définir le terme médiation , la médiation est un processus par lequel
un tiers neutre, appelé médiateur, aide les parties à trouver une solution mutuellement
acceptable à leur différend. Le médiateur n'a pas le pouvoir de décider pour les parties, mais
facilite la communication et les négociations1 .Actuellement La médiation est devenue un
mécanisme essentiel dans la gestion des conflits relatifs aux marchés publics,
particulièrement avec l'adoption de la loi n° 86-12 relative aux partenariats public-privé
(PPP). Cette loi vise à moderniser le cadre juridique des marchés publics au Maroc, en
intégrant des méthodes alternatives de résolution des litiges comme la médiation pour
améliorer l'efficacité et la rapidité des règlements de conflits.
Dans le même ordre d'idées, la loi 95-17, publiée au Bulletin officiel n° 7099 du 13 juin 2022,
vise à répondre aux besoins des investisseurs fatigués des procédures administratives et
judiciaires complexes, tout en s'adaptant aux nouvelles tendances du commerce
international. Cette loi crée un code des modes alternatifs de règlement des conflits et
s'inscrit dans la politique d'ouverture du Maroc dans ses relations économiques, notamment
à travers les conventions de libre-échange et la promotion du Maroc comme centre
international d'arbitrage et de médiation.
La loi n° 86-12, adoptée en 2014, a introduit des dispositions spécifiques pour la médiation
dans les marchés publics. Elle permet aux parties contractantes de recourir à la médiation
comme méthode de résolution des différends, avant d'engager des procédures judiciaires.
Cette approche s'inscrit dans une logique de promotion de la résolution amiable des conflits,
conformément aux meilleures pratiques internationales.

1
Gaultier, J. (2019). La médiation : principes et pratique. Paris : Éditions Larcier.
Selon l’article 6 du décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013, les marchés publics peuvent inclure
des clauses spécifiques de médiation, encourageant les parties à utiliser cette méthode
avant toute procédure contentieuse. La médiation est vue comme un moyen de réduire les
délais et les coûts associés à la résolution des litiges, tout en préservant les relations
commerciales.

1.2 Mécanismes de Médiation


- Clauses de Médiation dans les Contrats : La loi encourage l'inclusion de clauses de
médiation dans les contrats de marchés publics. Ces clauses stipulent que, en cas de
différend, les parties doivent d'abord tenter de résoudre le litige par la médiation avant
d'envisager un recours judiciaire.
- Commissions de Règlement Amiable : La création de commissions de règlement
amiable des différends au sein des administrations publiques est encouragée. Ces
commissions jouent un rôle clé en facilitant la médiation entre les parties
contractantes, contribuant à résoudre les litiges rapidement et efficacement.
- Centres de Médiation : Le Centre Marocain de Médiation et d’Arbitrage (CMM)
propose des services de médiation pour les litiges liés aux marchés publics. Le CMM
offre un cadre structuré et des médiateurs qualifiés pour assurer une résolution
équitable des conflits. Le recours à ces centres est souvent recommandé pour
garantir l'impartialité et la compétence dans la gestion des différends.

1. 3 Processus de Médiation
Le processus de médiation selon la nouvelle loi comprend les étapes suivantes :

- Initiation de la Médiation : La médiation peut être initiée par l'une des parties en cas
de différend. La demande de médiation est adressée à la commission de règlement
amiable ou à un centre de médiation agréé.
- Sélection du Médiateur : Les parties choisissent un médiateur d'un commun accord.
Ce médiateur doit être impartial et posséder les compétences nécessaires pour traiter
le litige spécifique.
- Sessions de Médiation : Le médiateur organise des sessions où les parties peuvent
exprimer leurs points de vue et chercher à trouver une solution mutuellement
acceptable. Le médiateur facilite la communication et aide les parties à explorer
différentes options de règlement.
- Accord de Médiation : Si un accord est trouvé, il est formalisé par écrit et signé par les
parties. Cet accord a une valeur contraignante et peut être homologué par un juge si
nécessaire.

2. La Conciliation
La conciliation en principe est similaire à la médiation, mais le conciliateur peut jouer un rôle
plus actif en proposant des solutions. Le processus vise également à trouver un accord
amiable, mais peut impliquer une intervention plus directive du conciliateur 2.

2
Cadiet, L., & Jeuland, E. (2016). Droit de la conciliation et de la médiation. Paris : Dalloz
La conciliation dans le cadre des PPP au Maroc vise à résoudre les différends qui peuvent
survenir pendant l'exécution des contrats, notamment en ce qui concerne les questions de
délais, de coûts, de qualité des travaux ou de prestations de services 3.

La conciliation est un mécanisme de résolution amiable des conflits particulièrement


pertinent dans le cadre des Partenariats Public-Privé (PPP) au Maroc. Les PPP impliquent
des relations complexes entre le secteur public et le secteur privé, nécessitant souvent des
solutions rapides et efficaces pour résoudre les litiges et assurer la continuité des projets.

2.1 Processus de conciliation dans les PPP au Maroc

Le processus de conciliation dans les Partenariats Public-Privé (PPP) au Maroc est une
démarche structurée qui permet de résoudre les différends de manière amiable. Il comprend
plusieurs étapes clés, chacune visant à garantir que les conflits sont traités de manière
équitable, efficace et rapide.

- Initiation de la Conciliation
Lorsque survient un différend entre les partenaires public et privé dans le cadre d'un PPP,
l'une des parties peut initier la procédure de conciliation. Cette démarche est généralement
prévue dans le contrat de PPP, qui spécifie les conditions et les procédures à suivre.

Étapes de l'Initiation :

● Notification : La partie souhaitant recourir à la conciliation envoie une notification


formelle à l'autre partie, exposant les raisons du différend et la demande de
conciliation.
● Accord de Recours : Les deux parties doivent accepter de recourir à la conciliation,
souvent formalisée par un accord écrit.

- Sélection du Conciliateur
Le choix du conciliateur est une étape cruciale dans le processus. Le conciliateur doit être
une personne neutre, impartiale et qualifiée, ayant une bonne connaissance des PPP et des
questions spécifiques au projet.

Critères de Sélection :

● Neutralité et Impartialité : Le conciliateur ne doit avoir aucun intérêt dans le conflit et


doit être accepté par les deux parties.
● Expertise : Une expérience et une expertise dans le domaine des PPP et des secteurs
pertinents (infrastructure, finance, etc.) sont essentielles.
● Institution Spécialisée : Souvent, les parties font appel à des institutions spécialisées
ou des associations professionnelles pour recommander ou désigner un conciliateur.

- Réunions de Conciliation

3
El Habti, A. (2016). La conciliation dans les partenariats public-privé : cas du Maroc. Revue
Marocaine de Droit des Affaires, 34(2), 45-58.
Une fois le conciliateur sélectionné, des réunions de conciliation sont organisées. Ces
réunions sont essentielles pour permettre aux parties de présenter leurs points de vue et de
discuter des différends sous la médiation du conciliateur.

Déroulement des Réunions :

● Présentation des Positions : Chaque partie présente son point de vue, les faits et les
arguments relatifs au différend.
● Discussion Facilitée : Le conciliateur facilite la discussion, aidant à clarifier les points
de désaccord et à identifier les intérêts sous-jacents de chaque partie.
● Sessions Séparées : Si nécessaire, le conciliateur peut organiser des sessions
séparées avec chaque partie pour mieux comprendre leurs positions et
préoccupations.

- Propositions de Solutions
Le rôle du conciliateur est de proposer des solutions qui peuvent être acceptables pour les
deux parties. Ces solutions doivent être réalistes et basées sur une compréhension
approfondie du conflit et des objectifs des parties.

Approche du Conciliateur :

● Propositions Constructives : Le conciliateur propose des solutions basées sur les


discussions et les informations fournies par les parties.
● Facilitation des Négociations : Aide les parties à négocier et à ajuster leurs positions
pour trouver un terrain d'entente.
● Évaluation des Options : Les différentes options sont évaluées en termes de
faisabilité, d'équité et de bénéfices pour les deux parties.

Accord de Conciliation
Si les parties parviennent à un accord sur une solution proposée, cet accord est formalisé et
signé par les deux parties. L'accord de conciliation est un document contraignant qui décrit
les termes de la résolution du différend et les obligations de chaque partie.

Finalisation de l'Accord :

● Rédaction : L'accord de conciliation est rédigé en termes clairs et précis, couvrant


tous les aspects de la solution convenue.
● Signature : Les représentants autorisés des deux parties signent l'accord, officialisant
leur engagement à respecter les termes convenus.
● Suivi et Mise en Œuvre : Des mécanismes de suivi peuvent être établis pour assurer
que l'accord est mis en œuvre comme convenu45.

Section II : Les recours administratifs :


4
Agence Marocaine de Développement des Investissements et des Exportations (AMDIE).
(2019). Guide pratique des PPP au Maroc. Chapitre sur la gestion des litiges.
5
Tazi, S. (2017). Le règlement des litiges dans les partenariats public-privé au Maroc.
Casablanca : Presses Universitaires du Maroc.
Le règlement des litiges et le contentieux des marchés publics au Maroc sont encadrés par
des procédures administratives spécifiques. Ces recours administratifs visent à garantir la
transparence et l'équité dans l'attribution et l'exécution des marchés publics. Cette section
développera les différents types de recours administratifs disponibles au Maroc, en se
basant sur des références pertinentes.

En effet , Le Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 constitue le socle juridique des marchés
publics au Maroc. Il a été mis en place pour améliorer la transparence, l'efficacité et l'équité
dans la passation et l'exécution des marchés publics. Ce décret définit les procédures
d’attribution des marchés, les obligations des parties et les recours administratifs
disponibles pour contester les décisions des autorités contractantes
Les recours administratifs disponibles pour les parties prenantes dans les marchés publics
au Maroc comprennent le recours gracieux, le recours hiérarchique et le recours devant la
Commission des Marchés.

.-2-1 Recours Gracieux

Le recours gracieux est un mécanisme administratif permettant aux parties concernées de


contester une décision prise par l'autorité contractante en demandant à cette dernière de la
réexaminer. Ce recours constitue la première étape de contestation avant de porter le
différend devant une instance supérieure ou une commission spécialisée.

Il convient de rappeler que le recours gracieux dans les marchés publics au Maroc est régi
par le Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 portant réglementation des marchés publics. Ce
décret précise les procédures à suivre et les droits des soumissionnaires et titulaires de
marchés publics.

Le recours gracieux est une demande formelle adressée à l’autorité contractante pour
réexaminer une décision contestée.

- Procédure du Recours Gracieux dans les Marchés Publics au


Maroc
Le recours gracieux est une étape cruciale pour contester les décisions des autorités
contractantes dans les marchés publics au Maroc. Voici une procédure détaillée du recours
gracieux, enrichie d'exemples pratiques pour illustrer son application.

- Soumission de la Demande
Principalement La partie concernée (soumissionnaire ou titulaire du marché) adresse une
demande écrite à l’autorité contractante pour contester une décision. La demande doit
clairement exposer les motifs de la contestation et inclure des preuves à l’appui.

Étapes :

● Rédaction de la Demande : La partie rédige une demande formelle précisant la


décision contestée, les raisons de la contestation et les arguments juridiques ou
factuels.
● Dépôt de la Demande : La demande est envoyée à l’autorité contractante par courrier
recommandé avec accusé de réception ou via un portail électronique officiel si
disponible.
● Délai de Soumission : La demande doit être soumise dans un délai généralement
précisé par le décret ou les documents contractuels (souvent 10 à 15 jours après la
notification de la décision contestée).

Exemple Pratique :

Un entrepreneur ayant soumis une offre pour un projet de construction reçoit une
notification indiquant que son offre n’a pas été retenue en raison d’une note technique jugée
insuffisante. L’entrepreneur, convaincu que son offre respectait tous les critères techniques,
soumet un recours gracieux en fournissant des documents détaillés sur les compétences de
son équipe et les projets similaires réalisés.

-. Examen de la Demande

Description :

L’autorité contractante reçoit la demande de recours gracieux et procède à son réexamen.


Ce réexamen consiste à analyser les arguments et les preuves fournis par le requérant.

Étapes :

● Réception et Accusé de Réception : L’autorité contractante accuse réception de la


demande, confirmant ainsi qu’elle va examiner la requête.
● Analyse de la Demande : L’autorité contractante évalue les arguments du recours,
réexamine les documents soumis et peut consulter des experts internes pour une
évaluation technique ou juridique.
● Engagement de Dialogue : Parfois, l’autorité contractante peut inviter le requérant à
des discussions supplémentaires pour clarifier certains points ou obtenir des
informations complémentaires.

Exemple Pratique :

Un fournisseur conteste une décision d’attribution pour un marché de fournitures


informatiques, alléguant que son offre financière était la plus avantageuse mais a été mal
évaluée. L’autorité contractante, après réception du recours, réexamine les critères
financiers appliqués et les comparatifs des offres, engageant éventuellement une discussion
avec le fournisseur pour mieux comprendre ses arguments.

3. Notification de la Décision

Description :

Après avoir réexaminé la demande, l’autorité contractante rend une nouvelle décision, qui
peut confirmer, modifier ou annuler la décision initiale. Cette décision est communiquée au
requérant avec une explication des motifs.
Étapes :

● Rédaction de la Décision : L’autorité contractante rédige une nouvelle décision


détaillant les motifs de sa décision, qu’elle soit en faveur ou non du requérant.
● Notification au Requérant : La décision est communiquée par écrit au requérant. Cette
notification inclut les raisons justifiant la décision prise après réexamen.
● Délai de Réponse : L’autorité contractante doit respecter un délai précis pour répondre
au recours gracieux, souvent entre 15 et 30 jours après réception de la demande 6.

Exemple Pratique :

Un titulaire de marché conteste une pénalité imposée pour retard, en arguant que les retards
étaient dus à des causes imprévues telles que des conditions météorologiques extrêmes.
L’autorité contractante, après réexamen des faits et des preuves météorologiques fournies,
décide d’annuler la pénalité et notifie le titulaire de sa nouvelle décision en précisant les
motifs de cette annulation.

2.2 le recours hiérarchique

Le recours hiérarchique est une procédure administrative permettant à une partie de


contester une décision prise par une autorité contractante en saisissant une autorité
administrative supérieure. Ce type de recours offre une opportunité d'examen
supplémentaire avant de porter le différend devant une instance judiciaire.

Le recours hiérarchique dans les marchés publics au Maroc est encadré par le Décret n° 2-
12-349 du 20 mars 2013 portant réglementation des marchés publics. Ce décret fixe les
conditions et les procédures à suivre pour déposer un recours hiérarchique 7.

Procédure du Recours Hiérarchique


Le recours hiérarchique suit une procédure bien définie, impliquant plusieurs étapes clés :

A. Dépôt de la Réclamation

6
Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 portant réglementation des marchés publics,
disponible sur le site du Secrétariat Général du Gouvernement marocain.
Guide des marchés publics du Ministère de l'Économie et des Finances (2013).

Circulaire n° 3/2007 du Premier Ministre relative aux recours gracieux dans les marchés
publics.

7
Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 portant réglementation des marchés publics,
disponible sur le site du Secrétariat Général du Gouvernement marocain.

● Guide des marchés publics du Ministère de l'Économie et des Finances (2013).


Description :

Le soumissionnaire ou le titulaire de marché qui souhaite contester une décision doit


soumettre une réclamation écrite à l'autorité hiérarchique supérieure de l'autorité
contractante qui a pris la décision initiale.

Étapes :

1. Rédaction de la Réclamation : La réclamation doit contenir les détails de la décision


contestée, les motifs de la contestation, et les preuves ou documents à l'appui.
2. Soumission de la Réclamation : La réclamation est soumise par courrier recommandé
avec accusé de réception ou via un portail électronique officiel si disponible.
3. Délai de Soumission : La réclamation doit être soumise dans un délai prescrit, souvent
de 10 à 15 jours après la notification de la décision initiale.

Exemple Pratique :

Un fournisseur dont l'offre a été rejetée pour un marché de fournitures soumet une
réclamation à l'autorité hiérarchique supérieure, en expliquant que les critères de rejet n'ont
pas été correctement appliqués et en fournissant des documents prouvant la conformité de
son offre.

B. Instruction de la Réclamation

Description :

L'autorité hiérarchique supérieure reçoit et examine la réclamation soumise. Cette étape


consiste à évaluer les arguments et les preuves présentés par le requérant.

Étapes :

1. Réception et Accusé de Réception : L'autorité hiérarchique accuse réception de la


réclamation.
2. Analyse de la Réclamation : Une analyse approfondie est effectuée pour examiner la
validité des arguments du requérant et la conformité de la décision initiale aux règles
et procédures en vigueur.
3. Consultation : L'autorité hiérarchique peut consulter des experts internes ou externes
pour obtenir des avis techniques ou juridiques.

Exemple Pratique :

Un entrepreneur dont le contrat a été résilié pour retard envoie une réclamation à l'autorité
hiérarchique, qui procède à une analyse des causes des retards, notamment en consultant
des experts techniques sur les contraintes rencontrées sur le chantier.

C. Décision de l'Autorité Supérieure

Description :
Après examen de la réclamation, l'autorité hiérarchique supérieure rend une décision finale.
Cette décision peut confirmer, modifier ou annuler la décision initiale.

Étapes :

1. Rédaction de la Décision : La décision est rédigée de manière détaillée, incluant les


motifs de la décision et les conclusions tirées de l'examen de la réclamation.
2. Notification au Requérant : La décision est communiquée par écrit au requérant,
souvent par courrier recommandé avec accusé de réception.
3. Délai de Réponse : L'autorité hiérarchique doit répondre dans un délai déterminé,
généralement entre 30 et 60 jours après réception de la réclamation 8.

Exemple Pratique :

L'autorité hiérarchique, après avoir réexaminé les critères d'évaluation appliqués par
l'autorité contractante initiale, décide que l'offre du soumissionnaire rejeté répondait en fait
aux exigences techniques. La décision initiale est annulée et l'offre est retenue.

2.3 Recours devant la Commission des Marchés au Maroc


Le recours devant la Commission des Marchés est une procédure administrative permettant
de contester les décisions des autorités contractantes dans le cadre des marchés publics au
Maroc. Cette instance offre un niveau de recours spécialisé et formalisé pour les litiges
relatifs aux marchés publics.
La Commission des Marchés est instituée par le Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 portant
réglementation des marchés publics. Elle est chargée de traiter les réclamations et les litiges
relatifs à la passation et à l’exécution des marchés publics.

2. Procédure du Recours devant la Commission des Marchés


La procédure de recours devant la Commission des Marchés suit des étapes bien définies,
garantissant que les litiges sont examinés de manière équitable et transparente.

A. Saisine de la Commission

8
Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 portant réglementation des marchés publics.
Disponible sur le site du Secrétariat Général du Gouvernement marocain : Lien vers le texte
du décret.
1. Guide des marchés publics du Ministère de l'Économie et des Finances (2013).
Rabat : Ministère de l'Économie et des Finances.
2. Circulaire n° 3/2007 du Premier Ministre relative aux recours hiérarchiques dans les
marchés publics, consultable sur le site du Premier Ministère : Lien vers la circulaire.
3. Manuel des procédures de recours du Ministère de l'Économie et des Finances,
disponible en ligne : Lien vers le manuel.
Description :

La partie concernée (soumissionnaire ou titulaire du marché) doit soumettre une


réclamation écrite à la Commission des Marchés, en exposant clairement les motifs de la
contestation et en fournissant les documents justificatifs nécessaires.

Étapes :

1. Dépôt de la Réclamation : La réclamation est déposée auprès de la Commission des


Marchés, généralement par courrier recommandé avec accusé de réception ou via un
portail électronique dédié.
2. Délai de Soumission : La réclamation doit être soumise dans un délai précisé par la
réglementation en vigueur, souvent 15 à 30 jours après la notification de la décision
contestée.

Exemple Pratique :

Un entrepreneur ayant participé à un appel d'offres pour un projet de construction conteste


l'attribution du marché à un autre soumissionnaire. Il soumet une réclamation à la
Commission des Marchés en fournissant des preuves de la non-conformité de l'offre
retenue.

B. Instruction du Dossier

Description :

La Commission des Marchés reçoit et examine la réclamation. Cette phase comprend


l’analyse des arguments et des preuves présentés par le requérant ainsi que des documents
fournis par l'autorité contractante.

Étapes :

1. Réception de la Réclamation : La Commission accuse réception de la réclamation et


commence l'instruction du dossier.
2. Analyse Préliminaire : La Commission effectue une analyse préliminaire pour vérifier
la recevabilité de la réclamation.
3. Enquête et Auditions : La Commission peut convoquer les parties pour des auditions
et peut également demander des documents supplémentaires ou des expertises
techniques.

Exemple Pratique :

Dans un litige concernant des retards dans l'exécution d'un marché de fourniture
d'équipements, la Commission des Marchés convoque à la fois le fournisseur et l'autorité
contractante pour des auditions afin de clarifier les causes des retards et les responsabilités
respectives.

C. Décision de la Commission
Description :

Après l’instruction du dossier, la Commission rend une décision motivée, qui peut confirmer,
modifier ou annuler la décision initiale de l'autorité contractante. Cette décision est
contraignante pour les parties.

Étapes :

1. Délibération et Rédaction de la Décision : La Commission délibère sur le cas et rédige


une décision détaillée, incluant les motifs de la décision.
2. Notification de la Décision : La décision est communiquée par écrit aux parties
impliquées, généralement par courrier recommandé avec accusé de réception.
3. Suivi de la Décision : La Commission peut mettre en place des mécanismes pour
assurer le suivi de l’exécution de sa décision.

Exemple Pratique :

La Commission des Marchés décide d'annuler une décision de résiliation de contrat pour un
projet de travaux publics, après avoir constaté que les retards invoqués étaient
principalement dus à des conditions imprévues hors du contrôle de l'entrepreneur. La
Commission ordonne la reprise du contrat avec des ajustements aux délais de livraison.

Partie II :Mécanismes juridictionnels de règlement des litiges

section I : Procédures précontractuelles


Les procédures précontractuelles sont des étapes cruciales dans la passation des marchés
publics. Elles visent à garantir la transparence, l'équité et la concurrence dans le processus
de sélection des prestataires. Cette section développe les différentes étapes des procédures
précontractuelles dans les marchés publics au Maroc, en se basant sur le cadre juridique et
les bonnes pratiques établies.

Les procédures précontractuelles des marchés publics au Maroc sont principalement régies
par le Décret n° 2-12-349 du 20 mars 2013 portant réglementation des marchés publics. Ce
décret définit les règles et les étapes à suivre pour assurer une sélection équitable et
transparente des prestataires.En effet , Au Maroc l’article 8 de la loi 41.90 relatif aux
tribunaux administratifs et l’article 52 CCAG confère au tribunal administratif ou à
son président le règlement des litiges relatifs aux marchés
publics9
1.1 les étapes des procédures précontractuelles :

9
La première étape des procédures précontractuelles consiste à identifier les besoins précis en biens, services ou

travaux. Cette identification est cruciale pour éviter les ambiguïtés lors de la passation du marché et garantir que les offres
reçues répondent aux exigences de l'autorité contractante.

Exemple Pratique :

Pour un projet de construction d'un nouveau bâtiment administratif, l’autorité contractante doit définir les spécifications techniques détaillées, y compris les

matériaux à utiliser, les délais de réalisation et les critères de performance

- Élaboration du Dossier de Consultation des Entreprises (DCE)

Le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) est un document clé qui comprend toutes les informations nécessaires pour permettre aux entreprises de

soumettre des offres conformes. pendant cette phase ou la préparation des cahier des charges ,ces cahiers doivent inclure les spécifications techniques ,les

exigences administratives et les conditions générales .Ils doivent étre rédigées de maniére claire et précise pour éviter toute ambiguité.

,il faut noter que les critéres de sélection et d’attribution doivent etre définis de maniére transparente et objective.Ces critéres peuvent inclure des aspects tels

que le prix ,la qualité des produits ou services , les détails et les garanties offertes .

Exemple Pratique :

Pour un marché de fournitures de matériel informatique, le DCE inclura les spécifications des équipements, les conditions de livraison, les garanties, et les

critères de sélectioHn tels que le prix, la qualité et le service après-vente.

- Publicité et Mise en Concurrence

A. Publication de l'Avis d'Appel d'Offres

L’avis d’appel d’offres doit être publié pour garantir une large diffusion et attirer le maximum de soumissionnaires potentiels. Cette étape est cruciale pour

assurer la transparence et l’équité du processus..

- Exemple Pratique :

Un appel d’offres pour la construction d’un pont est publié dans des journaux nationaux et sur le portail des marchés publics du Maroc, avec un délai de

soumission de 45 jours.

. Réception des Manifestations d'Intérêt et Préqualification

Les entreprises intéressées soumettent leurs manifestations d’intérêt. Une phase de préqualification peut être menée pour sélectionner les candidats les plus

aptes, en fonction de leur capacité à répondre aux exigences du marché..

Exemple Pratique :

Pour un projet de construction d'un nouveau bâtiment administratif, l’autorité contractante doit définir les spécifications techniques

détaillées, y compris les matériaux à utiliser, les délais de réalisation et les critères de performance.

. Élaboration du Dossier de Consultation des Entreprises (DCE)

Le Dossier de Consultation des Entreprises (DCE) est un document clé qui comprend toutes les informations nécessaires pour permettre

aux entreprises de soumettre des offres conformes.


Étapes :

Préparation des Cahiers des Charges : Les cahiers des charges doivent inclure les spécifications techniques, les exigences
1.
administratives et les conditions générales. Ils doivent être rédigés de manière claire et précise pour éviter toute ambiguïté.

Critères de Sélection et d'Attribution : Les critères de sélection et d'attribution doivent être définis de manière transparente et
2.
objective. Ces critères peuvent inclure des aspects tels que le prix, la qualité des produits ou services, les délais de livraison, et

les garanties offertes.

Exemple Pratique :

Pour un marché de fournitures de matériel informatique, le DCE inclura les spéci fications des équipements, les conditions de livraison, les
garanties, et les critères de sélection tels que le prix, la qualité et le service après-vente.

Publicité et Mise en Concurrence

A. Publication de l'Avis d'Appel d'Offres

L’avis d’appel d’offres doit être publié pour garantir une large diffusion et attirer le maximum de soumissionnaires potentiels. Cette étape est cruciale pour

assurer la transparence et l’équité du processus.

Étapes :

1. Rédaction de l’Avis : L’avis doit contenir les informations essentielles telles que la nature du marché, les conditions de participation et les délais de

soumission des offres.

2. Publication : L’avis est diffusé dans les médias appropriés et sur des plateformes électroniques dédiées aux marchés publics. Cela garantit que

l’information est accessible à un large public, favorisant ainsi une concurrence saine.

Exemple Pratique :

Un appel d’offres pour la construction d’un pont est publié dans des journaux nationaux et sur le portail des marchés publics du Maroc, avec un délai de

soumission de 45 jours.

B. Réception des Manifestations d'Intérêt et Préqualification

Les entreprises intéressées soumettent leurs manifestations d’intérêt. Une phase de préqualification peut être menée pour sélectionner les candidats les plus

aptes, en fonction de leur capacité à répondre aux exigences du marché.

Étapes :

1. Réception des Dossiers : Les dossiers de candidature sont reçus et enregistrés. Cette étape permet de vérifier la conformité des documents soumis

avec les exigences de l’appel d’offres.

2. Évaluation des Candidatures : Les candidatures sont évaluées sur la base de critères préalablement définis, tels que la capacité technique, la

capacité financière, et l’expérience. Seules les entreprises répondant à ces critères sont invitées à soumettre des offres détaillées.

Exemple Pratique :

Pour un projet d’assainissement urbain, les entreprises soumettent des dossiers de préqualification comprenant leurs références et capacités techniques.

Seules les entreprises préqualifiées seront invitées à soumettre des offres détaillées.
Évaluation des Offres

A. Ouverture des Plis

Les offres reçues sont ouvertes publiquement à une date et heure fixées, garantissant ainsi la transparence du processus.

Étapes :

1. Session Publique d’Ouverture des Plis : Les offres sont ouvertes en présence des soumissionnaires ou de leurs représentants. Cette transparence

permet de renforcer la confiance des participants dans le processus.

2. Enregistrement des Offres : Les montants des offres et les documents fournis sont enregistrés. Cette étape assure la traçabilité des offres et la

vérification ultérieure de leur conformité.

Exemple Pratique :

Lors de l’ouverture des plis pour un marché de construction d’une école, les montants des offres sont annoncés publiquement et enregistrés, assurant ainsi la

transparence du processus.

B. Analyse et Évaluation des Offres

Les offres sont analysées sur la base des critères définis dans le DCE, permettant de sélectionner l’offre économiquement la plus avantageuse.

Étapes :

1. Évaluation Technique et Financière : Les aspects techniques et financiers des offres sont analysés en détail pour vérifier leur conformité avec les

spécifications du DCE.

2. Négociations : Si nécessaire, des négociations peuvent être menées avec les soumissionnaires pour clarifier certains points ou améliorer les

conditions.

Exemple Pratique :

Pour un marché de services de maintenance informatique, les offres sont évaluées sur la base des coûts proposés, de la qualité des services et des références

fournies. Une négociation peut être entamée pour clarifier certains points ou améliorer les conditions.

Attribution du Marché

A. Notification d'Attribution

La décision d’attribution est formalisée et notifiée à l’entreprise retenue. Les autres soumissionnaires sont informés du résultat.

Étapes :

1. Décision d’Attribution : La décision est prise et formalisée par l’autorité contractante. Cette étape marque la fin du processus de sélection et le début

de la phase de contractualisation.

2. Notification aux Soumissionnaires : La notification écrite est envoyée à l’entreprise retenue et aux autres soumissionnaires. Cela assure la

transparence du processus et permet aux soumissionnaires non retenus de comprendre les raisons de leur rejet.

Exemple Pratique :
Une entreprise est sélectionnée pour un marché de fourniture de mobilier de bureau. Elle reçoit une notification officielle d’attribution, tandis que les autres

soumissionnaires sont informés que leurs offres n’ont pas été retenues.

B. Signature du Contrat

Le contrat est signé entre l’autorité contractante et l’entreprise retenue, marquant le début de l’exécution du marché.

Étapes :

1. Préparation du Contrat : Le contrat est rédigé et comprend toutes les conditions du marché, y compris les spécifications techniques, les délais et les

modalités de paiement.

2. Signature : Le contrat est signé par les parties, formalisant ainsi leur engagement mutuel.

Exemple Pratique :

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