Poesies CM

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Liberté

Sur mes cahiers d’écolier


Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les champs sur l’horizon
2021 - 2022 Sur les ailes des oiseaux
Et sur les moulins des ombres
J’écris ton nom
Sur chaque bouffé d’aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J’écris ton nom
Sur toute chair accordée
RECUEIL Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J’écris ton nom
DE Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
POÉSIES J’écris ton nom
Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
CYCLE 3 Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom
Et par le pouvoir d’un mot
CM1 Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaitre
Pour te nommer
CM2 Liberté.
Paul Eluard

La girafe
La girafe et la girouette
Vent du sud et vent de l’est,
Tendent leur cou vers l’alouette
Vent du nord et vent de l’ouest.
Toutes deux vivent près du ciel,
Vent du sud et vent de l’est,
A la hauteur des hirondelles,
Vent du nord et vent de l’ouest.
Et l’hirondelle pirouette,
Vent du sud et vent de l’est,
En été sur les girouettes,
Vent du nord et vent de l’ouest.
L’hirondelle fait des paraphes,
Vent du sud et vent de l’est,
Tout l’hiver autour des girafes,
Vent du nord et vent de l’ouest.
Robert Desnos
Le cancre «Noble loup, pauvre chien,
Vos façons de juger sont lourdes,
Il dit non avec la tête Vous ne comprenez rien à rien,
mais il dit oui avec le cœur En un mot, vous êtes deux gourdes.
il dit oui à ce qu’il aime Songez que moi, le chat, j’ai trouvé le moyen
il dit non au professeur De garder mon indépendance
il est debout Et de vivre avec l’homme en bonne intelligence.
on le questionne Il me sert mes repas, il m’apporte mon lait.
et tous les problèmes sont posés Si j’autorise une caresse,
soudain le fou rire le prend Je reste indifférent, lointain. Pas de bassesse
et il efface tout Je suis un chat, non un valet. »
les chiffres et les mots C’est merveilleux, pensa le loup. En somme,
les dates et les noms Le serviteur du chat, c’est l’homme.
les phrases et les pièges Maxime Léry
et malgré les menaces du maitre
sous les huées des enfants prodiges
avec des craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur Les arbres des villes
il dessine le visage du bonheur.
Jacques Prévert Les arbres des villes
sont en prison
ils ne peuvent plus
courir à leur guise
La trompe de l’éléphant... au travers des saisons
les arbres des villes
La trompe de l’éléphant, sont en prison
c’est pour ramasser les pistaches : ils n’ont plus d’ailes
pas besoin de se baisser. qui caressent leurs branches
Le cou de la girafe, plus de nids de pinsons
c’est pour brouter les astres : les arbres des villes
pas besoin de voler. sont en prison
La peau du caméléon, ils n’ont plus de soleil
verte, bleue, mauve, blanche, ni de lune
selon sa volonté, ils n’ont plus d’horizon
c’est pour se cacher des animaux les arbres des villes
voraces : sont en prison
pas besoin de fuir. ils ne chantent plus
La carapace de la tortue, le chant des forêts
c’est pour dormir à l’intérieur, ils sont devenus muets
même l’hiver : ce ne sont que des troncs
pas besoin de maison. les arbres des villes
Le poème du poète, sont en prison
c’est pour dire tout cela Georges Drouillat
et mille et mille et mille autres choses :
pas besoin de comprendre.
Alain Bosquet Trois feuilles mortes

Ce matin devant ma porte,


Le chat, le loup et le chien J'ai trouvé trois feuilles mortes.
La première aux tons de sang
Le loup hurlait : vive la liberté ! M'a dit bonjour en passant
Elle est mon plus bel apanage.
Et le chien répondait : j’accepte l’esclavage Puis au vent s'en est allée.
Pour prix de ma sécurité. La seconde dans l'allée,
Le chat les écoutait, caché dans le feuillage. Au creux d'une flaque d'eau
Il leur dit à mi-voix : A sombré comme un bateau
. Il se met dans un coin
J'ai conservé dans ma chambre Ses yeux sont plus malheureux
La troisième couleur d'ambre. Que les miens
Quand l'hiver sera venu, Mon copain, mon ami
Quand les arbres seront nus, Il est plus qu’un ami

Cette feuille desséchée, Plus qu’un bon copain


Contre le mur accrochée ... Puisque c’est mon chien
Me parlera des beaux jours Chantal Abraham
Dont j'attends le gai retour.
Raymond Richard

Le dormeur du val
Pour devenir une sorcière
C'est un trou de verdure où chante une rivière,
À l’école des sorcières Accrochant follement aux herbes des haillons
On apprend les mauvaises manières D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
D’abord ne jamais dire pardon Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Être méchant et polisson Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
S’amuser de la peur des gens Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Puis détester tous les enfants Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
À l’école des sorcières Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
On joue dehors dans les cimetières Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
D’abord à saute-crapaud Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Ou bien au jeu des gros mots Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Puis on s’habille de noir Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Et l’on ne sort que le soir Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine,
À l’école des sorcières Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
On retient des formules entières Arthur Rimbaud
D’abord des mots très rigolos
Comme "chilbernique" et "carlingot"
Puis de vraies formules magiques
Et là il faut que l’on s’applique. Le lion et le rat
Jacqueline Moreau
Il faut, autant qu'on peut, obliger tout le monde :
On a souvent besoin d'un plus petit que soi.
Mon copain De cette vérité deux Fables feront foi,
Tant la chose en preuves abonde.
Mon copain Entre les pattes d'un Lion
Quand j’ai du chagrin Un Rat sortit de terre assez à l'étourdie.
Il ne me dit rien Le Roi des animaux, en cette occasion,
Il sait bien que ça ne sert à rien Montra ce qu'il était, et lui donna la vie.
Quand j’ai du chagrin Ce bienfait ne fut pas perdu.
Quelqu'un aurait - il jamais cru
Mon ami Qu'un Lion d'un Rat eût affaire ?
Quand j’ai de la peine Cependant il advint qu'au sortir des forêts
Il ne me dit pas qu’il m’aime Ce Lion fut pris dans des rets,
Je sais bien que ça le gêne Dont ses rugissements ne le purent défaire.
Quand j’ai de la peine Sire Rat accourut, et fit tant par ses dents
Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage.
Alors il m’écoute Patience et longueur de temps
Moi je sais qu’il m’entend Font plus que force ni que rage.
Et il me regarde Jean de La Fontaine
Moi je sais qu’il comprend
L’enfant qui battait la campagne Chaque visage est un miracle

Vous me copierez deux cents fois le verbe: Chaque visage est un miracle
Je n'écoute pas. Je bats la campagne. Un enfant noir, à la peau noire, aux yeux noirs,
aux cheveux crépus ou frisés, est un enfant.
Je bats la campagne, tu bats la campagne, Un enfant blanc, à la peau rose, aux yeux bleus ou verts,
Il bat la campagne à coups de bâton. aux cheveux blonds ou raides est un enfant.
La campagne ? Pourquoi la battre ? L'un et l'autre, le noir et le blanc, ont le même sourire
Elle ne m'a jamais rien fait. quand une main leur caresse le visage,
C'est ma seule amie, la campagne, quand on les regarde avec amour et leur parle avec tendresse.
Ils verseront les mêmes larmes si on les contrarie, si on leur fait
Je baye aux corneilles, je cours la campagne. mal.
Il ne faut jamais battre la campagne : Il n'existe pas deux visages absolument identiques.
on pourrait casser un nid et ses Chaque visage est un miracle.
œufs. Parce qu'il est unique.
On pourrait briser un iris, une herbe, Deux visages peuvent se ressembler, ils ne seront jamais tout à fait
les mêmes.
On pourrait fêler le cristal de l'eau. La vie est justement ce miracle,
Je n'écouterai pas la leçon. ce mouvement permanent et changeant qui ne reproduit jamais le
Je ne battrai pas la campagne. même visage.
Vivre ensemble est une aventure où l'amour,
Claude Roy l'amitié est une belle rencontre avec ce qui n'est pas moi,
avec ce qui est toujours différent de moi et qui m'enrichit.
Tahar Ben Jelloun
La différence

Pour chacun une bouche deux yeux Cher frère blanc


deux mains deux jambes
Rien ne ressemble plus à un homme Quand je suis né, j’étais noir
qu’un autre homme Quand j’ai grandi, j’étais noir,
Alors entre la bouche qui blesse Quand je vais au soleil, je suis noir,
et la bouche qui console Quand j‘ai peur, je suis noir,
entre les yeux qui condamnent Quand je suis malade, je suis noir,
et les yeux qui éclairent Quand je mourrais, je serais noir
entre les mains qui donnent Tandis que toi, Frère Blanc,
et les mains qui dépouillent Quand tu es né, tu étais rose,
entre le pas sans trace Quand tu as grandi, tu étais blanc,
et les pas qui nous guident Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
où est la différence Quand tu as froid, tu es bleu,
la mystérieuse différence ? Quand tu as peur, tu es vert,
Jean - Pierre Siméon Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Et c’est encore toi qui as le toupet
De me traiter d’homme de couleur !

Anonyme

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