Histologie FSR
Histologie FSR
Histologie FSR
Histologie s1
Université Mohammed V
Faculté des Sciences de Rabat
Département de Biologie
Module 2 : Embryologie-Histologie
2ème partie : Histologie
Pr En-nya. A.
Pr El Hafidi. F
Introduction
Chaque organisme vivant est constitué de cellules qui ne fonctionnent pas isolément. Il existe
ainsi 4 niveaux d’organisation cellulaire : Les tissus, les organes, les appareils et les systèmes.
Le tissu est un ensemble de cellules
L’organe est un ensemble de tissus
Le système et l’appareil sont constitués d’un ensemble d’organes.
Un tissu est un ensemble de cellules qui ayant la même structure et qui exécutent la même
fonction.
Chaque tissu présente des caractéristiques morphologiques et fonctionnelles qui lui sont
propres.
Rappel : les cellules constituant les différents tissus dérivent des 3 feuillets embryonnaires :
Ectoblaste,
Mésoblaste,
Endoblaste.
Il existe 4 grandes familles de tissus qui regroupent la majorité des cellules de l’organisme :
Le tissu épithélial (épithélium de revêtement, épithélium glandulaire)
Le tissu conjonctif (derme, tissu adipeux, tissu osseux, tissu cartilagineux)
Le tissu nerveux (périphérique, central)
Le tissu musculaire (muscle lisse, muscle strié squelettique, muscle strié cardiaque).
Un organe peut être formé par plusieurs types de tissus. Voir l’exemple de l’estomac.
Chapitre I
Le tissu épithélial
I-Définition
Un tissu épithélial est formé de cellules jointives, juxtaposées, liées par des systèmes de jonction
et séparé du tissu conjonctif sous-jacent par la membrane basale. Les systèmes de jonction
permettent notamment la cohésion des cellules épithéliales entre elles et avec la membrane
basale.
Il n’est jamais vascularisé, son métabolisme dépend de la diffusion de l'oxygène et des
métabolites des vaisseaux sanguins présents au niveau du tissu conjonctif sous-jacent. (Figure
1)
Figure 1 : Schéma d’un tissu épithélial séparé du tissu conjonctif par la membrane basale
II-Caractéristiques générales
II-1 Morphologie épithéliale
Les cellules épithéliales peuvent avoir 3 formes : (Figure 2)
Pavimenteuse (Epithélium pavimenteux)
Cubique (Epithélium cubique)
Prismatique (Epithélium prismatique)
II-2 Cohésion
Les cellules épithéliales sont maintenues jointives par un ensemble de système de jonctions qui
assurent la cohésion et la communication au sein du tissu épithélial. Ces jonctions diffèrent :
- Jonctions d’ancrage ou (Desmosomes) (junctions adherens) peuvent être du type zonula (ZA)
ou macula (MA) : elles interviennent surtout dans la cohésion entre les cellules et permettent la
formation de réseaux intercellulaires de cytokératine qui participent à la cohésion architecturale
du tissu épithélial (Figure 7).
Ces complexes de jonctions peuvent se trouver à la surface d’une même cellule et présentent
une organisation stricte qui est spécifique aux tissus épithéliaux, on trouve : des jonctions
serrées (ZO), une rangée parallèle de desmosomes (ZA, MA) et des jonctions communicantes
(MA). (Figure 8)
* Les hémi-desmosomes
Les hémi-desmosomes sont présents au niveau du pôle basal des cellules épithéliales et forment
des jonctions avec la membrane basale. Ils unissent des molécules de la membrane basale
(laminines) et des filaments intermédiaires du cytosquelette (cytokératine) permettant le
maintien de la cohésion cellulaire.
Le tableau suivant résume les systèmes de jonction des cellules épithéliales entre elles et avec
la MB.
II-3 La polarité
Le tissu épithélial se situe entre deux milieux : apical et basolatéral (Figure 11) d’où la notion
de polarité épithéliale qui se définit par rapport à :
- la face apicale (le pôle apical) qui est l'extrémité cellulaire vers le milieu extérieur.
- la face basale (le pôle basal) repose sur le tissu conjonctif sous-jacent par l’intermédiaire
d’une lame basale.
- Les faces latérales qui sont les bords vers les cellules adjacentes.
a-Polarité morphologique :
Elle est définie en relation avec la membrane plasmique qui comprend 2 domaines : apical et
basolatéral qui sont séparés par un anneau de jonctions serrées (JS). La face basale repose sur
la membrane basale qui les sépare du tissu conjonctif sous-jacent (Figure 12). Cette polarité est
aussi définie par une répartition caractéristique de certains organites, de certaines enzymes et
de certains récepteurs membranaires au pôle apical, au pôle basal ou encore aux faces latérales.
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b- Polarité fonctionnelle
C’est une conséquence de la polarité morphologique. On remarque la présence d’un
compartiment cytoplasmique basal et d’un compartiment cytoplasmique apical. Les organites
ont un emplacement spécifique au sein des cellules épithéliales en fonction de leur activité
métabolique et ils sont souvent orientés du pôle basal vers l’apical. La sécrétion des produits
synthétisés par une cellule se fera généralement au pôle apical.
Un bon exemple de polarité fonctionnelle est celui des cellules épithéliales de l’intestin grêle
(entérocytes). La principale fonction de ces cellules est l’absorption des nutriments c’est à dire
leur transport depuis la lumière intestinale vers le sang. La présence de jonctions serrées impose
que les nutriments empruntent la voie de passage transcellulaire depuis la lumière intestinale
jusqu'à la MEC puis passeront dans les vaisseaux sanguins. (Figure 13)
III Classification
La classification des épithéliums de revêtement est basée sur 3 critères :
- Le nombre de couches cellulaires,
- La forme des cellules, et
- Le type de différenciations des structures superficielles des cellules.
Selon la forme des cellules épithéliales, on distingue 3 types d’épithéliums : (Figure 14)
a-Épithélium pavimenteux, lorsque les cellules sont aplaties, plus larges que hautes.
b-Épithélium cubique lorsque les cellules sont aussi larges que hautes.
c -Épithélium prismatique (ou cylindrique) lorsque les cellules sont plus hautes que larges.
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Figure 17 : Stéréocils
Figure 18 : Microvillosités
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La figure 19, résume les principales différenciations apicales des cellules épithéliales
La kératine :
Accumulation dans les cellules superficielles de kératine stockée dans les cellules de l'épiderme
(Figure 20).
Figure 20 : Accumulation
de la kératine au niveau
de l’épiderme
La mélanine pigment présent dans les cellules épidermiques à rôle de protection contre
les UV (Figure 21)
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Le mucus
Il se dépose à la surface de l’épithélium et joue un rôle de protection (Figure 22).
III-1 Protection vis à vis du milieu extérieur qui peut être mécanique ou chimique :
Protection mécanique par exemple contre la chaleur, le froid, les radiations et les chocs ex:
l’épiderme
Protection chimique par exemple contre les enzymes, les substances toxiques et Hcl (acide
chlorhydrique) ex : épithélium gastrique.
III-3 Mouvements : certaines cellules épithéliales sont munies de cils qui battent de façon
synchrone et permettent, par exemple, de faire remonter le mucus vers les voies aériennes
supérieures de l'appareil respiratoire.
Ex : l’épithélium des bronches est constitué de cellules ciliées qui font avancer le mucus vers
l’extérieur
III-4 Echanges : Cas des échanges air / sang : exemple les cellules épithéliales des voies
respiratoires.
III-5 Réception de messages sensoriels : C’est le cas des cellules auditives, cellules
gustatives, cellules olfactives, cellules épidermiques.
III-6 Renouvellement :
Le renouvellement est assuré par des cellules souches caractérisées par leur état indifférencié,
leur capacité de multiplication continue et leur longue durée de vie :
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- Pour les épithéliums simples le renouvellement se fait par glissement le long de la membrane
basale à partir des cellules souches dispersées au sein de ces épithéliums.
- Pour les épithéliums stratifiés, le renouvellement se fait par multiplication des cellules souches
(formant une couche germinative qui repose directement sur la membrane basale) en position
interne puis déplacement des cellules âgées vers le pôle apical (surface externe) de l’épithélium
suivit de leur desquamation.
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I- Définition
Les épithéliums glandulaires ont exactement la même définition que les épithéliums de
revêtements : ensemble de cellule étroitement juxtaposées et jointives avec deux pôles un pôle
apical et un pôle basale, le pôle apical est en contact avec la lumière (c’est-à-dire en contact
avec le milieu extérieur) et le pôle basale est limité par la membrane basale.
Les cellules des épithéliums glandulaires sont spécialisées dans la sécrétion de substances au
profit de l'organisme, dites cellules glandulaires. Ces cellules peuvent être isolées ou groupées
pour former une glande. Selon le lieu d’excrétion on distingue 3 types de glandes :
- Glandes exocrines : exo : vers l’extérieur, crine ; sécrétion ; leur produit de sécrétion est
libéré à la surface de l’épithélium qu’il soit externe (Ex : épiderme) ou interne (Ex : épithélium
gastrique),
- Glandes endocrines : endo vers l’intérieur, crine : sécrétion ; libèrent leur produit de sécrétion
dans le sang (ex : la thyroïde...)
- Glandes amphicrines possèdent les deux modalités de sécrétions à la fois dans le milieu
extérieur et dans le milieu intérieur (ex : le pancréas).
II- Classification
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En amas : Quelques cellules glandulaires sont groupées en amas pour former une unité
glandulaire individualisée. Exemple : amas intraépithélial au niveau de la muqueuse nasale.
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Elles possèdent une partie sécrétrice associée ou non à un canal excréteur. Les glandes
exocrines sont classées selon les critères suivants :
- Les glandes séreuses : Les cellules des acini séreux sont pyramidales et limitent une lumière
à peine visible. Leur noyau est arrondi et central. Au niveau du pôle apical, des grains de
sécrétion sont stockés de consistance aqueuse, exclusivement formée de protéines (enzymes,
peptides, ...) Ex : la glande sublinguale.
- Les glandes muqueuses : Les cellules des acini muqueux ont une grande taille et limitent une
lumière bien visible. Leur noyau est allongé, aplati et situé au pôle basal. Les grains de sécrétion
occupent tout le cytoplasme ont une consistance visqueuse nommée mucus (mélange de
glycoprotéines et de protéoglycanes) Ex : les glandes salivaires.
- Les glandes mixtes : séro-muqueuse / muco-séreuse Ex : les glandes sous maxillaires
- Les glandes mérocrines : libération du produit se fait par exocytose ex : les glandes sous-
maxillaires.
- Les glandes apocrines : le produit de sécrétion est libéré avec une portion de la membrane
plasmique apicale ex : les glandes sudoripares.
- Les glandes holocrines : l'ensemble de la cellule glandulaire est expulsé de la glande avec son
produit de sécrétion. Ex : les glandes sébacées.
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a- Les glandes de type cordonnal ou trabéculaire: les cellules sont organisées en cordons
épais séparés par des espaces conjonctivo-vasculaires riches en capillaires. Exemple : la glande
surrénale.
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Chapitre II
Le tissu conjonctif
I - Les caractéristiques générales du tissu conjonctif
Rappel : La différenciation cellulaire est un concept décrivant le processus par lequel les
cellules embryonnaires se spécialisent en un « type » cellulaire avec une morphologie et une
fonction bien définie.
On nomme blastes (blastos = bourgeon) les jeunes cellules embryonnaires en cours de
différenciation et cytes les cellules différenciées.
Dans les tissus conjonctifs non spécialisés les fibroblastes deviennent fibrocytes ;
Dans le cartilage les chondroblastes deviennent chondrocytes et
Dans l’os les ostéoblastes deviennent ostéocyte.
Noter que les suffixes (-blaste) et (-cyte) sont en fait liés à des morphologies caractéristiques
traduisant deux états fonctionnels différents d’un même type cellulaire.
I-2 Structure :
Le tissu conjonctif (TC) est formé par des cellules non jointives qui baignent dans une substance
fondamentale (SF) contenant des fibres (F).
NB : Notons que les tissus conjonctifs sont toujours vascularisés et innervés à l’exception du
cartilage que nous décrirons plus tard.
I-3 Rôle :
Les fonctions des tissus conjonctifs sont très diversifiées :
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Ils jouent un rôle majeur dans les réactions inflammatoires et dans les phénomènes
immunitaires ainsi que dans les processus de cicatrisation (par prolifération des
fibroblastes et production des macromolécules de la MEC).
Les fibrocytes proprement dit du TC, sont des fibroblastes âgés, à activité réduite. Ils ont une
forme plus allongée, ses prolongements viennent en contact avec ceux d'autres fibrocytes par
des jonctions (tight et gap junction) qui stabilisent le tissu conjonctif. Ils ont un cytoplasme
acidophile et une chromatine dense.
Les Adipocytes sont des cellules rondes ou ovales contenant une vacuole volumineuse
lipidique. Ils sont impliqués dans le stockage des corps gras.
Les chondroblastes et les chondrocytes sont présents dans les cartilages.
Les lymphocytes : Variétés de globules blancs, sont rondes et possèdent de grands noyaux
ovoïdes, sont à l’origine des réponses immunitaires spécifiques.
Les granulocytes : Variétés de globules blancs, sont mobiles et phagocytaires (rôle de défense
non spécifique).
Les plasmocytes : cellules ovales à noyau excentré, mobiles, jouent un rôle dans la sécrétion
de certains anticorps (immunoglobulines).
Les mastocytes : sont des cellules fusiformes, sécrètent l’histamine (substance qui dilate les
vaisseaux sanguins durant les inflammations).
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Dans les tissus conjonctifs denses réguliers : Les fibres de collagène sont organisées en
faisceaux parallèles entre lesquels sont disposés les fibroblastes en rangées. (Ex : tendon,
ligament).
Dans les tissus conjonctifs denses irréguliers Les faisceaux des fibres de collagène sont
disposés irrégulièrement, les fibroblastes sont moins nombreux (ex : derme, chorion).
Figure 6 : Coupe de TC
dense régulier et irrégulier
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Figure 7 : Coupe de
Tissu adipeux
-Groupe isogénique coronaire si le plan de division de la cellule mère est radiaire, ceci permet
une augmentation en volume du cartilage.
-Groupe isogénique axial si le plan de division de la cellule mère est vertical ceci permet
l’augmentation en longueur du cartilage.
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- Différentes variétés de fibres (collagène, élastine et réticuline) se trouvent dans la SF des tissus
cartilagineux et leur proportion et nature définissent 3 types du cartilage :
Le cartilage hyalin,
Le fibrocartilage et
Le cartilage élastique.
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Le tissu osseux est un tissu conjonctif spécialisé, caractérisé par une matrice extracellulaire
minéralisée qui lui confère des propriétés de rigidité et de solidité. Cette dernière a la
particularité de se calcifier, elle est opaque aux rayons X par conséquent l’étude des os ne se
fait que par radiographie.
- Les fonctions du tissu osseux :
Un rôle de soutien : Il forme la majeure partie du squelette, et constitue un support rigide
qui sert d'insertion aux muscles squelettiques.
Un rôle de protection mécanique pour le système nerveux central (boîte crânienne et
vertèbres).
Un rôle métabolique en régulant l'équilibre phosphocalcique.
Fonction hématopoïétique dans la mesure où il héberge la moelle osseuse hématogène
(avec cellules souches des cellules sanguines).
Eau (20%)
Matériel organique Fibres de collagène type I
(25%) (90%)
ou ostéoïde = osséine - autres :
glycanes
glycoprotéines
Matériel inorganique - Hydroxyapatite
(55%) - Carbonate
- Fluorure
- Mg, Na, Pb, S
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Ostéoclastes sont situés à la surface du tissu osseux en résorption. Ils sont caractérisés
par la présence d’une bordure en brosse, plusieurs noyaux, un cytoplasme riche en
lysosomes et de nombreuses vésicules. Ils sont impliqués dans le processus de
résorption du tissu osseux.
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b-3 L’ossification
C’est le processus de formation de l’os à partir du cartilage hyalin ou du mésenchyme. Au cours
de l’ossification, il y a sécrétion de la matrice osseuse par les ostéoblastes puis sa minéralisation.
Ce processus permet :
Formation d’un squelette osseux chez l’embryon
Croissance osseuse en longueur jusqu’à l’âge adulte chez l’Homme.
Croissance en épaisseur, remaniement et consolidation des os
* L’ossification primaire :
L’ossification primaire : Lorsque le tissu osseux remplace un tissu conjonctif ou un tissu
cartilagineux, donc 2 types d’ossification primaire :
-à partir d’un tissu conjonctif, c’est l’ossification endoconjonctive
-à partir d’une ébauche cartilagineuse, c’est l’ossification endochondrale.
* L’ossification secondaire
L’ossification secondaire : c
’est le remodelage osseux qui permet le remplacement du tissu osseux primaire (non lamellaire)
par un tissu osseux secondaire (lamellaire).
* L’ossification tertiaire
Chez l’adulte l’ossification tertiaire correspond au remodelage osseux permanent. C'est
l'équilibre permanent entre la construction et la destruction du tissu osseux pendant toute la vie
(par exemple lors de la croissance ou lors d'une fracture il y a plus de construction que de
destruction, alors que pendant la sénescence c'est l'inverse : exemple de l'ostéoporose).
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Le plasma représente environ 54% du volume sanguin. C'est une solution aqueuse contenant
des substances organiques et inorganiques. Ses constituants fonctionnels sont essentiellement
des protéines : protéines de transport, notamment l'albumine, protéines de défense, facteurs de
la coagulation, enzymes, etc. On y trouve aussi des éléments nutritifs (glucose, acides aminés,
acides gras...), des déchets (urée, acide urique, bilirubine...), des éléments minéraux (ions et
oligo-éléments) et des hormones.
Les éléments figurés sont représentés par des cellules nucléées (les leucocytes ou globules
blancs), par les cellules anucléées (les hématies ou globules rouges ou érythrocytes) et par les
plaquettes ou thrombocytes.
Les propriétés du sang sont multiples (constance physico-chimique du milieu intérieur,
nutrition, défense, oxygénation, transports…). Voir cours d’Hématologie.
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Chapitre III
Le tissu nerveux
I- Les caractères généraux
I-1- Définition :
Le tissu nerveux, substratum histologique du système nerveux (SN), est spécialisé dans la
conduction, la transmission et le traitement des informations. Les fonctions du système nerveux
sont basées sur 2 propriétés cellulaires :
- L’excitabilité : sensible à tous les stimuli.
- La conductibilité : conduction de l’influx nerveux.
Il est composé de 2 types de cellules : (Figure 1)
Cellules spécialisées : les cellules nerveuses ou neurones.
Cellules de soutien et de protection : Les cellules gliales ou névrogliques sont
étroitement associées aux neurones et sont accompagnées de tissu conjonctif et de
vaisseaux sanguins.
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De point de vue histologique, le tissu nerveux est formé par des neurones (cellules spécialisées)
et des cellules gliales (cellules de soutien). (Figure 3)
II-1 Le neurone
Les neurones représentent 10% du TN. Les caractéristiques des neurones sont :
Cellules excitables
Pas de division (sauf rares exceptions)
Longévité extrême
Métabolisme élevé
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- Les dendrites : ce sont des prolongements du corps cellulaire avec les mêmes organites
exceptés le noyau et l'appareil de Golgi. Ils sont très ramifiés, conduisant l’influx nerveux vers
le corps cellulaire des neurones.
- L’axone : c'est un prolongement unique de corps cellulaire qui ne contient que des
microtubules et des mitochondries, parfois très long (peut atteindre 1 m), conduit l’influx
nerveux à partir du corps cellulaire vers les cellules cibles. Il est entouré par la gaine des cellules
de Schwann. Sur son trajet il peut donner naissance à des collatérales. Il se termine par de petits
renflements appelés terminaisons axonales.
NB : Les neurones communiquent entre eux, au niveau des synapses, réalisent ainsi des réseaux
nerveux complexes. Un axone chargé de la conduction du message nerveux jusqu’au boutons
synaptiques.
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- Les Neurones sensitifs qui captent les messages des récepteurs sensoriels et les
communiquent au système nerveux central.
- Les neurones moteurs qui conduisent la commande motrice du cortex à la moelle épinière
ou de la moelle aux muscles.
- Des interneurones (Neurone d’association) ce sont les plus nombreux et ils servent de lien
entre les neurones dans le SNC.
Critères morphologiques :
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- La forme du corps cellulaire (on distingue des neurones : étoilés, fusiformes, coniques,
polyédriques, sphériques et pyramidaux. (Figure 7)
Les neurones de Golgi type I, dont l'axone est long, souvent myélinisé avec un trajet
habituellement rectiligne (exemple : motoneurone de la corne antérieure de la moelle)
Les neurones de Golgi type II, dont l'axone court se divise rapidement pour donner une
arborisation complexe (interneurones).
Les cellules gliales (ou gliocytes) occupent une plus grande partie du tissu nerveux que les
neurones (en termes de volume). Les neurones et les cellules gliales vivent en symbiose (l’un
ne vit pas sans l’autre, et elles s’échangent les informations dans les deux sens).
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Si le système nerveux possède 10% de neurones pour 90% de cellules gliales ceci prouve le
rôle certainement important que ces cellules peuvent jouer. En effet, les gliocytes sont des
cellules non excitables mais jouent divers rôles de :
Protection,
Soutien (remplissent tous les vides)
Lien sang-neurone
Nutrition (rôle trophique)
Régulation de l'activité neuronale
Défense des neurones (phagocytose des cellules mortes et des corps étrangers)
On différencie les cellules gliales par leur localisation, dans le système nerveux central (SNC)
ou dans le système nerveux périphérique (SNP). (Figure 9)
Les cellules gliales du système nerveux central sont au nombre de 4 : les astrocytes,
les oligodendrocytes, les épendymocytes et les cellules microglies.
Les astrocytes : ont une forme étoilée, avec de nombreux prolongements radiaires. Ils assurent
un support mécanique aux neurones. Ils les approvisionnent en nutriments et assurent l'équilibre
du milieu extracellulaire. Ils digèrent et éliminent aussi les débris de toutes sortes.
Les oligodendrocytes sont plus petits que les astrocytes et portent moins de prolongements
qu'eux. Ils constituent la gaine de myéline qui entoure les axones de nombreux neurones. Le
motif très particulier de cet enroulement accélère la conduction nerveuse
les épendymocytes forment une paroi qui délimite les différentes cavités du système nerveux
central. Ces cellules sont aussi responsables de la synthèse du liquide céphalorachidien (LCR.
NB :Le liquide céphalorachidien (LCR), aussi appelé liquide cérébrospinal (LCS), est, comme
son nom l'indique, présent dans et autour de l'encéphale et de la moelle épinière.
La microglie constitue la première ligne de défense contre les envahisseurs étrangers. Ce sont
les macrophages du cerveau.
Les cellules gliales du système nerveux périphérique : sont les cellules satellites et
les cellules de Schwann.
Les cellules satellites (ou capsulaires) sont situées dans les ganglions nerveux et enveloppent
le corps cellulaire des neurones. Elles ont une fonction de barrière entre le neurone et le reste
de l’organisme, mais elles ont aussi une fonction de soutien et de nutrition pour le neurone.
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Les synapses axo-somatiques : ou le contact s’établit entre l’axone d’un neurone et le corps
cellulaire d’un autre neurone.
Les synapses axo-dendritiques : Ou le contact s’établit entre l’axone d’un neurone et les
dendrites d’un autre neurone.
Les synapses axo-axonique : Ou le contact s’établit entre l’axone d’un neurone et l’axone d’un
autre neurone.
Les synapses dendro-dendritique : Ou le contact s’établit entre les dendrites d’un neurone et
les dendrites d’un autre neurone.
Quel que soit leur diversité, on trouve toujours au niveau d’une synapse 3 éléments (Figure 11)
:
L’élément présynaptique ou bouton synaptique,
La fente synaptique,
L’élément post-synaptique.
NB : Les neurotransmetteurs les plus couramment utilisés par les neurones sont des acides
aminés ou leurs dérivés comme l'adrénaline, la sérotonine ou la dopamine.
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a- Les ganglions
Les corps cellulaires des neurones dans le SNP se trouvent uniquement dans les ganglions, on
les appelle cellules ganglionnaires qui forment les ganglions sensoriels : crâniens et spinaux
Ces ganglions sensoriels renferment les corps cellulaires des neurones ganglionnaires
sensoriels, les seules cellules qui reçoivent directement les stimuli externes (ex. toucher,
douleur cutanée ou viscérale, étirement musculaire, etc.) et sont toujours entourées de cellules
gliales, appelées cellules satellites. Ex : ganglion spinal. (Figure 12)
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Les nerfs crâniens sont les nerfs qui partent directement du cerveau et du tronc cérébral, et
contrôlent principalement les fonctions anatomiques de la tête.
Les nerfs spinaux prennent naissance à partir de la moelle épinière et contrôlent le reste du
corps.
Les nerfs sont constitués de fibres nerveuses groupées en un ou plusieurs faisceaux. Ex : Nerf
rachidien ~ 600 000 fibres nerveuses (sensitives et motrices).
Les fibres nerveuses sont séparées les unes des autres par l'endonèvre, fine lame de tissu
conjonctif. Chaque faisceau est limité par le périnèvre, formé de couches cellulaires et de fibres
de collagène. Les faisceaux d’un nerf sont entourés par l’épinèvre, composé de tissu conjonctif
dense.
Les axones des nerfs périphériques sont toujours entourés par des cellules de Schwann.
L’ensemble « axone(s) + cellules de Schwann » est désigné par le terme de « fibre nerveuse
périphérique ». Les fibres nerveuses sont entourées ou non d’une gaine de myéline, on
distingue 2 types :
Sont les plus simples, elles ne présentent qu’une seule gaine, la gaine cytoplasmique (gaine de
Schwann). Elles sont constituées par un faisceau d'axones qui traverse la même cellule de
Schwann. Chaque axone est logé dans une invagination de cette cellule.
Ces fibres traversent la cellule de Schwann et seront par endroits enroulées par sa membrane
plasmique. Cet enroulement de la membrane plasmique autour de la fibre nerveuse est nommé
gaine de myéline. Cette dernière donne aux fibres une couleur blanche brillante et leur confère
une performance meilleure pour la transmission de l’influx nerveux.
NB : La myéline est une gaine lipidique qui possède la même composition que la membrane
plasmique. Son rôle est l’augmentation de vitesse de la conductivité de l’influx nerveux et la
protection des nerfs. Les espaces entre les cellules de Schwann correspondent aux nœuds de
Ranvier.
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Figure 16 : Coupe transversale des fibres myélinisées et non myélinisées dans le SNP
Le système nerveux central (SNC) est formé par l'encéphale, enfermé dans le crâne et
composé lui-même du cerveau, du tronc cérébral et du cervelet, et de son prolongement dans
la colonne vertébrale, la moelle épinière qui représente le centre où arrivent les informations,
où sont traitées les données et d'où partent les influx nerveux de commande.
Le système nerveux central (SNC ou névraxe), est constitué par l’encéphale (Cerveau, tronc
cérébral et cervelet) prolongé par la moelle épinière et protégé respectivement par le crâne et la
colonne vertébrale. Il est enveloppé par les méninges.
Le système nerveux périphérique (SNP) est en parfaite continuité avec le SNC et composé
par des nerfs et des neurones groupés en ganglions.
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La substance blanche est l'ensemble des fibres myélinisées groupées en faisceaux qui
parcourent le système nerveux central dans toutes les directions. Ce sont les lipides de la
myéline qui lui donnent son aspect blanchâtre.
La substance blanche forme la partie interne du cerveau et la partie superficielle de la moelle
épinière. (Figure 17)
La substance grise, contient les Corps cellulaires des neurones et elle est très vascularisée. Les
lésions de la substance grise sont le plus souvent irréversibles.
Elle est constituée essentiellement des corps cellulaires des cellules nerveuses et d'autres
cellules non nerveuses formant la névroglie (tissu interstitiel) permettant d'assurer protection et
apport énergétique à l'ensemble des cellules nerveuses.
La substance grise a pour rôle de réceptionner les messages et d'analyser les informations afin
d'élaborer les réponses.
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Chapitre IV
Le tissu musculaire
I- Généralités
I-1 Définition
Le tissu musculaire est une association de cellules appelées fibres musculaires ou myocytes,
ayant pour fonction la contraction musculaire. Il existe trois types de cellules musculaires :
Les tissus musculaires dérivent tous du mésoderme embryonnaire. (Voir cours d’Embryologie).
I-3 Structure
La fibre musculaire ou myocyte, est l'unité cellulaire élémentaire du tissu musculaire. Ella a
pour fonction la contraction musculaire. Cette propriété particulière est en rapport avec la
présence de myofibrilles dans leur cytoplasme, formées de myofilaments d'actine et de
myosine.
1 Tissu musculaire = n fibres musculaires (myocytes)
1 Fibres musculaire = n myofibrilles
1 myofibrilles = n myofilaments
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NB : Les membranes plasmiques des cellules voisines forment des nexus (jonctions
intercellulaires) permettant la diffusion de l’excitation d’une cellule à l’autre.
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-Les myofibrilles : sont des cylindres parallèles allongés dans le sens d’étirement de la cellule.
Ils sont regroupés en faisceaux ce qui donne à la fibre sa striation longitudinale. La striation
transversale caractéristique est due à la succession régulière dans les fibrilles de bandes
alternativement sombres (anisotropes, bandes A) et claires (isotropes, bandes I).
Au milieu de la bande A, on peut voir une zone plus claire ou strie H elle-même centrée par la
ligne M. Les myofibrilles résultent de l’association de myofilaments. On distingue :
- Les myofilaments de myosine situés dans la bande A.
- Les myofilaments d’actine qui s’insèrent sur la strie Z et s’étendent sur toute la
longueur de la bande I et pénètrent dans la bande A jusqu’à la strie H.
L'élément répétitif et fonctionnel de base est le sarcomère (Figure 6)
Chaque sarcomère est délimité par deux stries (disques) Z et est formé, notamment, par des
filaments (myofilaments) protéiques fins (actine) et épais (myosine). La contraction des
sarcomères se fait par glissement des myofilaments les uns sur des autres. Il en résulte la
contraction des myofibrilles et celle de la cellule musculaire.
NB : À ces filaments s’ajoutent des filaments de desmine qui sont des filaments élastiques
conférant à la myofibrille la propriété d’élasticité.
- Les Triades
Chaque triade est composée de l’accolement de deux citernes terminales de Réticulum
sarcoplasmique de part et d’autre d’un tubule T (invagination tubulaire de la membrane
plasmique entourant les myofibrilles aux jonctions bande A-bande I) (Figure 7).
Les triades sont une réserve interne de Calcium qui intervient dans la contraction du muscle.
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Figure 7 : Structure de la
fibre musculaire striée
b- La contraction musculaire
La contraction de la myofibrille striée correspond à la modification des liaisons (ponts d’union)
unissant les filaments d’actine et de myosine. Il en résulte une progression des filaments
d’actine entre les filaments de myosine, entraînant un raccourcissement du sarcomère, donc de
la myofibrille et du muscle. Elle nécessite du calcium et consomme de l’énergie sous forme
d’ATP. (Figure 8)
C'est la jonction entre un neurone moteur (motoneurone) et une fibre musculaire. Elle est
constituée d'un très grand nombre de synapses concernant la même cellule postsynaptique qui
est ici un myocyte.
Au niveau de chaque synapse de la plaque motrice, le neurotransmetteur libéré est de
l'acétylcholine. Les molécules d'acétylcholine synthétisées par le neurone présynaptique sont
alors enveloppées par des vésicules et sont alors transportés jusqu'au « bouton » synaptique. La
zone présynaptique est composée de plusieurs de ces boutons, on parle d'arborisation
terminale.
Sous l'effet du calcium, ces vésicules d’acétylcoline fusionnent avec la membrane plasmique
de l'élément présynaptique déversant leur contenu par exocytose dans la fente synaptique. Les
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neuromédiateurs se fixent alors sur des récepteurs spécifiques (récepteurs cholinergiques) situés
sur la membrane de la fibre musculaire (myocyte) postsynaptique ce qui déclenchera une
cascade de réactions aboutissant à la contraction de ces fibres qui a pour conséquence de
provoquer sa contraction.
L'excès de neuromédiateur est ensuite dégradé par une enzyme : acétylcholinestérase (ACHE)
qui libère de l'acide acétique et de la choline qui pourront être ensuite recapturés par les
récepteurs de l'axone présynaptique et recyclés. Tout ce cheminement mène donc à la
contraction musculaire.
- Cellules musculaires qui s'associent bout à bout en fibres cardiaques par des jonctions
scalariformes (aspect en marches d’escalier)
- tissu conjonctif situé entre les fibres cardiaques
- un riche réseau capillaire et lymphatique
- fibres nerveuses sympathiques et parasympathiques.
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