Arret 187-2021 BNI-CI Vs CORIS-BANK

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ORGANISATION POUR L’HARMONISATION

EN AFRIQUE DU DROIT DES AFFAIRES


(OHADA)
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COUR COMMUNE DE JUSTICE
ET D’ARBITRAGE
(CCJA)
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Première chambre
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Audience publique du 11 novembre 2021

Pourvoi : n° 282/2020/PC du 30/09/2020

Affaire : Banque Nationale d’Investissements dite BNI SA


(Conseil : Maître OBENG-KOFI Fian, Avocat à la Cour)

Contre
Societe Coris Bank International Côte d’Ivoire dite CBI-CI SA
(Conseils : SCPA KONAN-LOAN & Associés, Avocats à la Cour)

Arrêt N° 187/2021 du 11 novembre 2021

La Cour Commune de Justice et d’Arbitrage (CCJA) de l’Organisation pour


l’Harmonisation en Afrique du Droit des Affaires (OHADA), Première chambre, a
rendu l’Arrêt suivant en son audience publique du 11 novembre 2021 où étaient
présents :

Messieurs : César Apollinaire ONDO MVE, Président


Fodé KANTE, Juge, rapporteur
Mesdames : Afiwa-Kindéna HOHOUETO, Juge
Esther Ngo MOUTNGUI IKOUE, Juge
Monsieur : Sabiou MAMANE NAISSA, Juge
et Maître : MONBLE Jean Bosco, Greffier ;

Sur le recours enregistré au greffe de la Cour de céans le 30 septembre 2020


sous le n°282/2020/PC et formé par maître OBENG-KOFI Fian, Avocat à la Cour,
y demeurant, Abidjan, Cocody, Route du Lycée Technique, Rue B7, Résidence
hollando, 01 BP 6514 Abidjan 01, au nom et pour le compte de la Banque Nationale
d’Investissements dite BNI SA, dont le siège social est sis à Abidjan, Plateau,
Avenue « Marchand », Immeuble SCIAM, 01 BP 670 Abidjan 01, prise en la
personne de son représentant légal, monsieur Youssouf FADIGA, Directeur
général, y demeurant, ès qualité audit siège social, dans la cause l’opposant à la
Société Coris Bank International Côte d’Ivoire dite CBI-CI SA, Société anonyme
avec Conseil d’administration de droit ivoirien, dont le siège social est sis à
Abidjan, Plateau, Boulevard de la République n°23, Angle avenue, « Marchand »,
01 BP 4690 Abidjan 01, agissant poursuites et diligences de son représentant légal,
monsieur Mamadou SANON, Directeur général, domicilié ès qualité au siège de
ladite société, ayant pour conseils la SCPA KONAN-LOAN & Associés, Avocats
à la Cour, y demeurant, Cocody les II Plateau, les Vallons, cité Lemania, lot 1827
bis, 01 BP 1366 Abidjan 01,

en cassation de l’arrêt n°380/20 rendu le 07 mai 2020 par la Cour de


cassation de Côte d’Ivoire, dont le dispositif est libellé ainsi qu’il suit :

« Ordonne la discontinuation des poursuites entreprises contre la CORIS


BANK INTERNATIONAL Côte d’Ivoire dite CBI-CI, en vertu de l’arrêt n°001
en date du 24 janvier 2020 de la Cour d’Appel d’Abidjan ;
Laisse les frais à la charge du Trésor Public ; » ;

La demanderesse invoque au soutien de son recours le moyen unique de


cassation tel qu’il figure à la requête annexée au présent arrêt ;

Sur le rapport de monsieur Fodé KANTE, Juge ;

Vu le Traité relatif à l’harmonisation du droit des affaires en Afrique ;

Vu le Règlement de procédure de la Cour Commune de Justice et


d’Arbitrage de l’OHADA ;

Attendu que, selon les énonciations de l’arrêt attaqué, la BNI SA faisait


pratiquer le 21 octobre 2020, entre les mains de la CBI-CI SA, une saisie
conservatoire du compte de sa débitrice la société K2R Energy, pour sûreté et
avoir paiement de la somme de 744 441 677 FCFA ; qu’estimant par la suite que
la CBI-CI SA a fait une déclaration incomplète, pour n’avoir pas relevé deux
virements effectués le 20 octobre 2020, sur le compte visé, la BNI SA saisissait
le juge du contentieux de l’exécution aux fins de condamnations de la CBI-CI SA
au paiement des causes de la saisie ; que par ordonnance n°574/2017 du 07 mars
2017, ce juge rejetait sa demande ; que sur l’appel interjeté de cette ordonnance,
la Cour d’appel de commerce d’Abidjan rendait un arrêt infirmatif condamnant
CBI-CI SA au paiement des causes de la saisie ; que cette dernière saisissait la
Cour de cassation de Côte d’Ivoire aux fins d’obtenir le sursis à exécution de cette
décision, laquelle y accédait par l’arrêt dont l’annulation est demandée ;
Sur la compétence de la Cour de céans
Attendu que, in limine litis, la CBI-CI SA soulève l’incompétence de la
Cour de céans, tirant argument de ce qu’en application de l’article 14 du Traité
de l’OHADA, la CCJA n’est compétente, par la voie du pourvoi en cassation,
qu’en matière d’interprétation et d’application des Actes uniformes ou des
Règlements prévus au Traité ; qu’en l’espèce, indique-t-elle, la Cour de cassation
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de Côte d’Ivoire n’a pas été saisie d’un recours en cassation, mais de la
suspension de l’exécution d’un arrêt de la Cour d’appel de commerce
d’Abidjan ; que la décision visée par le présent pourvoi a été rendue sur le
fondement de l’article 214 du Code de procédure civile de Côte d’Ivoire, donc
du droit interne ; qu’également, aucune exécution de l’arrêt dont sursis à
exécution a été ordonné, n’avait été entamée ; qu’ainsi, la Cour de cassation de
Côte d’Ivoire n’ayant pas statué en cassation, conclut-elle, l’article 18 du Traité
de l’OHADA n’est pas applicable à la cause ;

Attendu en effet, qu’en la cause, il convient tout d’abord de faire une


distinction entre l’affaire principale, relative à la procédure d’exécution engagée
par la BNI SA contre sa débitrice la société K2R Energy, et celle qui lui est
consécutive, à savoir la délivrance d’un titre exécutoire contre le tiers saisi, la
CBI-CI SA ; qu’il est constant que si l’on était au cœur d’une procédure
d’exécution dans les rapports entre la BNI SA et sa débitrice la société K2R
Energy, tel n’est pas le cas s’agissant du titre exécutoire, accompli dans la
condamnation de CBI-CI SA au paiement des causes de la saisie qui, quant à lui,
n’avait pas encore été mis à exécution ; qu’aucun acte d’exécution n’était posé en
vue de la mise en œuvre de la condamnation visant le tiers saisi, et donc son
exécution n’était pas encore entamée ; que dans ces conditions, il est incontestable
que le débiteur conserve la liberté de solliciter, en application du droit interne, un
sursis à exécution ; que dès lors, il y a lieu pour la Cour de céans, de se déclarer
incompétente pour connaitre de la présente cause ;
Sur les dépens
Attendu que la BNI SA ayant succombé, il échet de la condamner aux
dépens ;

PAR CES MOTIFS

Statuant publiquement, après en avoir délibéré,


Se déclare incompétente ;

Condamne la BNI SA aux dépens.


Ainsi fait, jugé et prononcé les jour, mois et an que dessus et ont signé :

Le Président

Le Greffier

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