Memoire

REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHE

SCIENTIFIQUE
Université A. Mira-Bejaia
Faculté de Technologie
Département de Génie Des Procédés
Mémoire de fin de cycle

En vue de l’obtention du diplôme de Master en Sciences et Génie de
l’Environnement
Option : Génie des Procédés de l’Environnement
Présenté par
Mlle KHERMANE Tassadit
M. AHMIEM Houdaifa
Thème
Les margines: Etat de l'art sur leur production, leur
composition, leurs impacts environnementaux et leurs
traitement et valorisation
Soutenu le 29/09/2020 Devant le jury composé de
Mme N. CHERCHOUR Maitre de conférences classe A à l’Université de Béjaïa Présidente
M. M. HAMACHI Professeur à l’Université de Béjaïa Examinateur
M. M. AZZOUG Maitre de conférences classe A à l’Université de Béjaïa Encadreur
Mme O. SENHADJI Professeur à l’Université de Béjaïa Co-Encadreur
2019 /2020
REMERCIMENTS
Nous remercions dieu de nous avoir donné le courage et la volonté de

réaliser ce modeste travail.
Nos remerciements les plus sincères à Mr AZZOUG et Mme

SENHADJI pour leurs enseignements et leurs précieux conseils, dans
l’élaboration de ce mémoire.
Nos remerciements pour les membres du jury pour avoir accepté

d’évaluer notre présentation et notre travail.
Nous remercions également le responsable de l’université, faculté de

technologie, le département de génie des procédés et toute la promotion
2020
Nous remercions aussi toutes les personnes qui nous ont aidés de près ou
de loin pour rédiger ce travail.
Dédicace
A Mes Très chers Parents
Je dédie ce mémoire à mes parents, pour l'amour qu'ils m'ont toujours donné, leurs
encouragements et toute l'aide qu'ils m'ont apportée durant mes études.
Trouvez ici, chère mère et cher père, dans ce modeste travail, le fruit de tant de
dévouements et de sacrifices ainsi que l'expression de ma gratitude et de mon
profond amour.
Puisse Dieu leur accorder santé, bonheur, prospérité et longue vie afin que je
puisse un jour combler de joie leurs vieux jours.
A Mon cher grand-père paternel
Que Dieu vous préserve santé et longue vie.
A
la mémoire de mon grand-père maternel,
la mémoire de mes grand-mères
Que Dieu, le miséricordieux, vous accueille dans son éternel paradis.
À mes chères sœurs, mes chers frères
Kahina, Bournane, Hania, Katia, Idir et Amazigh
Pour leur appui et leur encouragement
A mon oncle AIT IGHIL Tahar et toute sa famille
Ȃ mon binôme Houdaifa qui a partagé avec moi les moments difficiles de ce
travail
A toutes mes amies

A toute la famille KHERMANE et la famille AIT KHELIFA.
Tassadit
Dédicace
A mes très chers parents
Aucune dédicace aussi parfaite et douce soit-elle, ne saurait exprimer toute ma
reconnaissance et tout l’amour que je vous porte.
Ce travail représente le fruit de votre soutien, vos sacrifices, et vos
encouragements.
Jamais il n’aurait vu le jour sans les conseils que vous avez consentis pour mon
éducation.
Que Dieu vous protège et vous accorde une longue vie pleine de santé et de
bonheur.
A mes très chères sœurs et mes chers frères.
Pour leur soutien et leurs encouragements tout au long de la réalisation de ce
travail.
A mes amis et collègues.
A toute la famille AHMIEM.
Houdaifa
LISTE DES ABREVIATIONS
BREF : (Best Available Technique Référence Documents) Meilleure Référence Technique

Disponibles des Documents
°C : Celsius
CEE : Communauté Européenne Economique
cm : centimètre
COT : Carbone organique total
DBO : Demande Biologique en Oxygène
DCO : Demande Chimique en Oxygène.
DSA : La Direction des Services Agricoles

€ : euro
FAO : (Food and Agriculture Organization) L’Organisation des Nations Unies pour
l'Alimentation et l'Agriculture
g: gramme
ha : hectare
hl : hectolitre
IPPC : (Integrated Pollution Prevention and Control) Prévention Intégrée de la Pollution et de
Contrôle
J : joule
K: kelvin
kg: kilogramme
kJ: kilojoules
KWh: kilowatt-heure
l : litre
m : mètre
m3 : mètre cube
MADR : Ministère De l'Agriculture et du Développement Rural
MES : Matière En Suspension
mg : milligramme
MPa : Mégapascal
mS: milli siémens
OI : Osmose Inverse
OMWW : (Olive Mill WasteWater) Les margines
pH: Le potentiel hydrogène
ppm : partie par million
PT : Polyphénols Totaux
Qx : Quintaux
t : tonne
UE : Union Européenne
UF : Ultrafiltration
USAB : (Upflow Anaerobic Sludge Blanket) Réacteur Anaérobie à Flux Ascendant
WAO : (Wet Air Oxydation) Oxydation par Voie Humide

LISTE DES FIGURES
Figure 1. 1: Repartition de la production de l’huile d’olive dans le monde ................................ 2

Figure 1.2 : Zone oléicole en Algérie ........................................................................................ 4
Figure 1.3 : Evolution de la production oléicole en Algérie ....................................................... 4
Figure 1.4 : Types et nombre d'huileries à Béjaïa ...................................................................... 6
Figure 1.5 : Les processus d’extraction de l’huile d’olive .......................................................... 7
Figure 1.6 : Meule de granit a deux roues (A), Presse hydraulique (B), Scourtins contenant Les
grignons secs à la sortie de la presse (C).................................................................................... 9
Figure 1.7 : Diagramme de production de l’huile d’olive et bilan de matière approximatif du
système traditionnel .................................................................................................................. 11
Figure 1.8 : Diagramme de production de l’huile d’olive et bilan de matière approximatif du
système d’extraction a trois phases ............................................................................................ 13
Figure 1.9 : Diagramme de production de l’huile d’olive et bilan de matière approximatif
d’extraction a deux phases ........................................................................................................ 14
Figure 2.1: Echantillon de la margine pour analyse au laboratoire ............................................. 18
Figure 2.2 : Structure de noyau phénol ...................................................................................... 20
Figure 2.3 : Bassin de stockage/évaporation (A). Margines jetées dans le la nature sans
traitement préalable (B) A Marrakech (Maroc) ......................................................................... 22
Figure 2.4 : Blocs de pierre extrait d’un réseau d’assainissement à Fès (Maroc) ........................ 24
Figure 2.5 : Impacts environnementaux des rejets des margines dans le milieu naturel.............. 25
Figure 3.1 : Brique non cuite obtenues à partir des margines ..................................................... 35
Figure 3.2 : Principales voies de valorisation et de traitement des margines .............................. 35
Figure 3.3 : Bassin d’évaporation naturelle des margines .......................................................... 37
Figure 3.4 : Schéma explicatif de l’évaporation forcée .............................................................. 38
Figure 3.5 : Schéma général et bilan approximatif du traitement anaérobie ............................... 40
Figure 3.6 : Schéma général et bilan approximatif du traitement aérobie de la margine ............. 41
Figure 3.7 : Schéma explicatif du phénomène de l’adsorption ................................................... 43
Figure 3.8 : Isotherme de Langmuir .......................................................................................... 44
Figure 3.9 : Isotherme de Freundlich......................................................................................... 45
Figure 3.10: Schéma et bilan de matière approximatif du procédé de biofiltration ..................... 47
Figure 3.11 : Schéma général du principe de l’électrocoagulation et bio méthanisation pour le
traitement des margines ............................................................................................................ 49
Figure 3.12 : Usine pilote de traitement des eaux usées issues de l'extraction de l'huile d'olive à
Kandano (une Region de Chania, Crète) ................................................................................... 56
Figure 3.13 : Usine pilote de traitement des eaux usées d'un moulin à huile d'olive dans la région
de Kalyvia, Attique .................................................................................................................. 57
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1.1 : Production mondiale de l'huile d’olive (103 tonnes).................................................. 3
Tableau 1.2 : Type et nombre d’huileries dans l’industrie oléicole Algérienne............................... 5
Tableau 1.3 : Evolution de la production d’olive, de l’huile d’olive et du rendement oléicole dans
la région de Béjaïa depuis la saison 2014/2015................................................................................ 5
Tableau 1.4 : Production oléicole dans certaines communes de la wilaya de Béjaïa ....................... 6
Tableau 1.5 : Analyse “input-output” des matières et de l’énergie pour les trois systèmes
d’élaboration de l’huile d’olive ....................................................................................................... 15
Tableau 2.1 : Caractéristiques physico-chimiques des margine ..................................................... 18
Tableau 2.2 : Composition des margines ........................................................................................ 19
Tableau 2.3 : Composes minéraux des margines ............................................................................ 19
Tableau 2.4 : Les principaux composent phénoliques des margines .............................................. 21
Tableau 2.5 : Valeurs limites Algériennes des paramètres de rejets d’effluents liquides industriels
........................................................................................................................................................ 26
Tableau 2.6 : La composition de margine comparée à la norme tunisienne ................................... 27
Tableau 2.7 : Volumes annuels maximums de margine autorises à être éliminés pour les moulins a
olive a centrifugeuse biphasée à chypre ......................................................................................... 30
Tableau 2.8: Volumes annuels maximums de margines autorises a être éliminés pour les moulins
à olives a centrifugeuse triphasée à chypre .................................................................................... 31
Tableau 3.1 : Apports en éléments fertilisants ................................................................................ 32
Tableau 3.2 : Traitement biologique anaérobie des margines ........................................................ 39
Tableau 3.3 : Différents systèmes d’oxydation avancée utilises pour le traitement des margines 51
Tableau 3.4: Etudes de quelques traitements des margines en Algérie ......................................... 59
LISTE DES TABLEAUX
Sommaire
Sommaire
Introduction générale ---------------------------------------------------------------------------------1
Chapitre 1 : Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux
1. Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux ---------------------------------2

1.1. Introduction ---------------------------------------------------------------------------------------2
1.2. Production mondiale de l’huile d’olive --------------------------------------------------------2
1.3. Production oléicole algérienne -----------------------------------------------------------------3
1.4.Oléiculture à Bejaïa -------------------------------------------------------------------------------5
1.5.Systèmes d’extraction de l’huile d’olive --------------------------------------------------------7
1.5.1. Système traditionnel -------------------------------------------------------------------------8
1.5.2. Système continu à trois phases -------------------------------------------------------------- 9
1.5.3. Système continu à deux phases ------------------------------------------------------------- 12
1.6.Consommation d’eau par le secteur de production d’huile d’olive -------------------------15
1.7. Sous-produits d’extraction de l’huile d’olive -------------------------------------------------16
1.8.Conclusion -----------------------------------------------------------------------------------------16
Chapitre 2 : Les margines
2. Les margines --------------------------------------------------------------------------------------17

2.1. Introduction ---------------------------------------------------------------------------------------17
2.2. Définition -----------------------------------------------------------------------------------------17
2.3. Caractérisation physico-chimique et microbiologique des margines -----------------------17
2.3.1. Caractéristiques physico-chimiques ---------------------------------------------------------17
2.3.2. Caractéristiques microbiologiques ----------------------------------------------------------- 18
2.4. Composition des margines ----------------------------------------------------------------------19
2.4.1. Fraction minérale -----------------------------------------------------------------------------19

2.4.2. Fraction organique ---------------------------------------------------------------------------20
2.4.3. Composés phénoliques des margines ------------------------------------------------------20
2.5.Pouvoir polluant des margines ------------------------------------------------------------------21
2.6.Impacts environnementaux des margines ------------------------------------------------------22
2.6.1. Pollution de l’eau -----------------------------------------------------------------------------23
2.6.2. Pollution de l’air ------------------------------------------------------------------------------23
Sommaire
2.6.3. Pollution des sols -----------------------------------------------------------------------------23

2.6.4. Réseaux d’assainissement -------------------------------------------------------------------23
2.7. Cadre législatif et normatif sur les rejets d’eaux usées du secteur oléicole ------------------ 26
2.7.1. Algérie ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 26
2.7.2. Tunisie -----------------------------------------------------------------------------------------27

2.7.3. Italie -------------------------------------------------------------------------------------------- 28
2.7.4. Espagne ----------------------------------------------------------------------------------------29
2.7.5. Portugal ----------------------------------------------------------------------------------------29
2.7.6. La République de Chypre ---------------------------------------------------------------------------- 30
2.8.Conclusion -----------------------------------------------------------------------------------------31
Chapitre 3 : Traitement et valorisation des margines
3. Traitement et valorisation des margines ---------------------------------------------------------32

3.1. Introduction ---------------------------------------------------------------------------------------32
3.2. Valorisation des margines -----------------------------------------------------------------------32
3.2.1. Fertilisation des sols agricoles ---------------------------------------------------------------- 32
3.2.2. Le compostage ---------------------------------------------------------------------------------33
3.2.3. Obtention de biogaz --------------------------------------------------------------------------34

3.2.4. Utilisation en alimentation animale ---------------------------------------------------------34
3.2.5. Utilisation en génie civil ---------------------------------------------------------------------34
3.3. Traitements des margines ---------------------------------------------------------------------36
3.3.1. Procédés thermiques --------------------------------------------------------------------------36
3.3.2. Procédés biologiques ------------------------------------------------------------------------------------- 38
3.3.3. Procédés physiques ---------------------------------------------------------------------------42

3.3.4. Procédés physico-chimiques -----------------------------------------------------------------48
3.3.5. Traitement d’oxydation avancée ------------------------------------------------------------ 49
3.4. Études de cas sur les traitements des margines dans le monde ----------------------------- 52
3.4.1. En Espagne -------------------------------------------------------------------------------------52
3.4.2. En Grèce ---------------------------------------------------------------------------------------55

3.4.3. En Italie ----------------------------------------------------------------------------------------57
3.4.4. En Tunisie --------------------------------------------------------------------------------------58
3.4.5. Algérie ------------------------------------------------------------------------------------------ 58
Sommaire
3.5. Conclusion --------------------------------------------------------------------------------------60

Conclusion générale -------------------------------------------------------------------------------61
Introduction générale
Introduction générale
Sur la campagne de 2019-2020, le monde a produit près de 3 200 000 000 de litres
d’huile d’olive (3,121 millions de tonnes) (Commission Européenne, 2020). La production
se concentre principalement dans les pays méditerranéens avec 95% du produit mondial. Le
plus gros producteur est l’union européenne, c’est aussi le premier consommateur de cette
denrée. Le rendement moyen d’extraction de l’huile d’olive est d’environ un cinquième (1/5),
autrement dit, pour chaque 20 kg d’huile, il y aura 80 kg de déchets (produits secondaires :
grignon solide et margines liquides) qui sont créés, auxquels s’ajoute une certaine quantité
d’eau injectée aux différentes étapes du process d’extraction d’huile d’olive. L’industrie
oléicole est une activité économique importante. En Algérie, l’oléiculture est la première
richesse arboricole du pays, elle constitue une source de subsistance de milliers de familles
dans certaines régions, notamment la Kabylie. Cependant, les déchets générés par cette
activité sont très peu valorisés dans le monde en général et en Algérie en particulier,
notamment les margines. Elles posent de sérieux problèmes environnementaux car elles sont
chargées en matières organiques minérales et en polyphénols.
Ce travail de fin d’étude du cycle Master se propose de traiter la problématique des
margines à travers une synthèse bibliographique. Il s’articulera autour de trois chapitres. Le
premier chapitre traitera du secteur de production d’huile d’olive. Le deuxième chapitre est
lui consacré aux margines générées par ce secteur, leur composition, leurs impacts sur les
milieux naturels et enfin le troisième chapitre est un bref aperçu des techniques de traitement
et de valorisation de ces effluents liquides.
1
Chapitre1 Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux
Chapitre 1
Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux
1. Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux

1.1. Introduction :
La culture des olives fait partie de la tradition des pays méditerranéens, parmi lesquels
notre pays l’Algérie. C’est un symbole de civilisation et en même temps un délice nécessaire
sur leur table. En plus, le fruit d’olivier est utilisé pour extraire une des principales huiles
alimentaires, l'huile d'olive.
L’huile d’olive est très appréciée pour sa flaveur caractéristique qui est fortement
influencée par plusieurs paramètres tels que : la maturité des olives, la variété de ces
dernières, les techniques culturales et le mode d’extraction.
1.2. Production mondiale de l’huile d’olive :
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l'Agriculture (FAO), la
production d’huile d’olive se concentre principalement dans les pays du pourtour
méditerranéen : Espagne, Italie, Grèce, Turquie, Syrie, Tunisie et Maroc (Figure 1.1).
Figure 1.1 : Répartition de la production de l’huile d’olive dans le monde (FAO, 2016)
La Commission Européenne a estimé que la production mondiale de l’huile d’olive a
atteint 3,121 millions de tonnes au cours de la campagne 2019/2020. L'Union Européenne
2
(UE) reste le premier producteur, avec 70% de la production mondiale. Les perspectives de la
production dans l'UE devraient atteindre environ 1,989 millions de tonnes d'huile d'olive pour
la campagne 2019/20 enregistrant ainsi une baisse de 12% par rapport à la campagne
2018/2019 (2,264 millions de tonnes) (Tableau 1.1). En ce qui concerne les autres zones
géographiques - en dehors de l'UE – la Commission Européenne estime à environ 1,133
millions tonnes la production totale enregistrant ainsi une hausse de 24% par rapport à la
campagne précédente due principalement à la hausse de la production en Tunisie avec 300
mille tonnes1 (+150%), la Turquie avec 225 milles tonnes (+16%) et 608 milles tonnes d'huile
d'olive pour le reste des pays producteurs (601 milles tonnes en 2018/2019).
Tableau 1.1 : Production mondiale de l'huile d’olive (103 tonnes) (Commission

Européenne, 2020)
Production 2018/2019 2019/2020 variation
Espagne 1790 1230 -31%
Italie 174 322 85%
Tunisie 140 350 150%
Grèce 120 300 150%
Turquie 194 225 16%
Maroc 200 145 -28%
Portugal 100 120 20%
Algérie 97 82 -15%
Total UE 2264 1989 -12%
Total monde 3178 3121 -2%
1.3. Production oléicole Algérienne :
L'Algérie fait partie des principaux pays méditerranéens dont le climat est des plus
propices à la culture de l’olivier. Elle se positionne après l’Espagne, l’Italie, la Grèce et la
Tunisie qui sont par ordre d’importance, les plus gros producteurs d’huile d’olive. La filière
oléicole occupe 389 000 ha (Lamani et Ilbert, 2016).
L’oléiculture est concentrée dans le nord du pays (figure1.2), exclusivement au niveau
de 6 principales wilayas, trois wilayas de la région du Centre, qui représente plus de 50% de
3
la surface oléicole nationale (Bejaia, Tizi-Ouzou, Bouira) et trois de la région Est (Bourdj Bou
Arreridj, Sétif et Jijel). Quant au reste du verger oléicole plutôt consacré à la production
d'olives de table, il se trouve essentiellement dans trois autres wilayas (Tlemcen, Mascara et
Relizane) (Lamani et Ilbeert, 2016). Le département de l'agriculture des États-Unis (USDA)
a estimé, à 80 mille tonnes la production algérienne d'huile d'olive pour la campagne
2019/2020(figure 1.3)
Figure 1.2 : Zone oléicole en Algérie (Oreggia et Marinelli, 2017)
Figure 1.3 : Evolution de la production oléicole en Algérie (USDA,2019)
4
Des données collectées auprès des Directions des Services Agricoles des wilayas, font
ressortir un nombre d’huileries qui s’élève à 1680 huileries à travers le territoire national.
Selon le Ministère de l'Agriculture, du Développement Rural (MADR) l’industrie
oléicole algérienne comporte trois types d’huileries ; les huileries traditionnelles (56% du
parc de transformation), les huileries super presse (21%) et enfin les huileries chaines
continues (23%) (Tableau1.2).
Tableau 1.2 : Type et nombre d’huileries dans l’industrie oleicole algerienne
(MADR,2014)
Huileries Huileries semi- Huileries Total

Traditionnelles automatiques Automatiques
(modernes)
Nombre 930 363 386 1680

% 56 21 23 100
1.4. Oléiculture à Béjaïa :
L’arboriculture rustique reste la base de l’agriculture dans la région de Kabylie (Béjaïa,

Tizi Ouzou, Bouira). Les arbres fruitiers les plus cultivés sont l’olivier, le figuier, l’amandier
et l’abricotier. Cependant, l’oléiculture reste de loin celle qui marque fortement la vie sociale,
économique et culturelle de la région (Lamani, 2014). En Kabylie, Béjaïa fait figure de
première wilaya productrice de l’olive et de l’huile d’olive à l’échelle régionale et même au
niveau national, avec une production instable résultante des conditions climatiques
principalement (Tableau 1.3).
Tableau 1.3 : Evolution de la production d’olive, de l’huile d’olive et du rendement
oléicole dans la région de Béjaïa depuis la saison 2014/2015 (Direction des Services
Agricoles, 2019)
Campagnes 2014-2015 2015-2016 2016-2017 2017-2018 2018-2019

agricoles
Quantité 893428 1001690 600550,75 987520,60 890332,91
d’olives
triturée(Qx)
Quantité 193312 212725,80 124167,87 181363,45 194712,91
d’huile(hl)
Rendement 21,64 21,24 20,68 18,36 22
(l/Qx)
5
Cette production est répartie sur plusieurs communes (Tableau 1.4) et assurée par 198
huileries traditionnelles avec une capacité de trituration de 5337 quintaux par jour, 128
huileries semi-automatiques assurant la trituration de 5745 quintaux par jour et enfin 90
huileries automatiques d’une capacité totale de 111 00 quintaux par jour (Direction des
Services Agricoles, 2019) (figure 1.4).
90 huileries 198 huileries

automatiques traditionnelles
(22%) (47%)
128 huileries
semi-
automatiques
(31%)
Figure 1. 4 : Types et nombre d'huileries à Bejaia (Direction des services agricoles, 2019)
Tableau 1. 4 : Production oléicole dans certaines communes de la wilaya de Béjaïa
(Direction des Services Agricoles, 2019)
Commune Superficie Quantité Quantité Rendement

(ha) d’olive (Qx) d’huile (hl/ha)
d’olive (hl)
Beni Maouche 3019, 40 38880, 96 9720, 25 3, 21
Ait Arzine 4444, 5 90130 18930 4, 25

Ighil Ali 3619 65530 13765 3, 8
Boudjlil 4062 79557 16692 4, 1
Bouhamza 2927 34818, 9 8704, 72 2, 97
Amizour 2407, 5 32156 6752, 76 2, 8
Amalou 2520, 5 29731, 7 7432, 92 2, 94
Seddouk 2387, 88 25106, 78 6276, 7 2, 62
Akbou 1546.5 27360 5472 3.53
Tazmalt 1707.25 42318 8879 5.2
6
Selon la Direction des Services Agricoles (DSA), la wilaya de Béjaïa totalise 416
huileries qui génèrent des déchets liquides (margines) d’environ 433067.05 hl/an et des
déchets solides (grignons) d’environ 373313 Qx/an (DSA, 2019).
1.5. Systèmes d’extraction de l’huile d’olive :
L’huile d’olive a été élaborée pendant des siècles au moyen d’un système de pression
utilisant différents mécanismes, des presses à vis ou à piston, aux presses hydrauliques, en
passant par la presse à poutre, très diffusée dans divers cultures méditerranéennes. C’est à
partir de la fin des années 60 et du début des années 70, même si les premières expériences
datent de la fin du XIXéme siècle, qu’ont été introduits, au niveau industriel et de façon
significative, les systèmes d’élaboration basés sur la force centrifuge, appelés systèmes
continus de même que la substitution de la presse et de ses éléments auxiliaires, les scourtins,
par les décanteurs centrifuges (figure1.5). Cette transformation, lente au début, s’est
généralisée dans les pays producteurs jusqu'à représenter plus de 80% des systèmes
d’extraction (Mendoza, 1999 ; Amirantes, 1999).
Figure 1.5 : Les processus d’extraction de l’huile d’olive (Morillo et al., 2009)
7
1.5.1. Système traditionnel :
Traditionnellement, et jusqu’à l’apparition des méthodes modernes d’extraction par

centrifugation, la méthode d’extraction par pression était l’unique procédé d’obtention d’huile
d’olive. Avec cette méthode, l’olive, stockée et lavée dans la cour de l’huilerie, est broyée
dans un moulin en pierre (figure1.6). La pâte solide qui en résulte est étendue en fines
couches sur des disques de matière filtrante (toile ou plus récemment fibre plastique) appelés
scourtins (figure1. 6). On entasse les scourtins les uns sur les autres dans un wagonnet, et ils
sont guidés par une aiguille centrale. L’ensemble formé par le wagonnet, l’aiguille et les
scourtins entassés enduits de pâte porte le nom de charge. On soumet cette charge au
pressage à l’aide d’une presse hydraulique (figure1.6). La pression subie est générée par un
groupe de pompes hydrauliques situées dans la boîte à pompes.
Cette opération est discontinue et compte 3 étapes :
- formation de la charge
- pressage
- nettoyage des scourtins
Une fois la charge formée, on commence à appliquer la pression et on obtient un liquide
qui coule sur le wagonnet. Au début, le liquide obtenu est un moût riche en huile ; avec
l’augmentation de la pression d’extraction, sa qualité diminue. Le pressage terminé, on
transpose la phase liquide dans des réservoirs (puits ou citernes) ; on laisse alors la
décantation naturelle se produire (séparation de la phase aqueuse et de la phase huileuse), et
on obtient de l’huile d’olive vierge et de la margine (approximativement 40-60 l de margine
pour 100 kg d’olives). Afin d’accélérer et d’améliorer l’efficacité de la décantation, on peut
utiliser une centrifugeuse verticale qui séparera l’huile et la margine.
L’étape de pressage terminée, on procède au nettoyage des scourtins. Une fois le résidu
solide ôté, résidu qui présente un taux d’humidité d’environ 26%-30% et une teneur en gras
d’approximativement 8%(figure 1.7). On effectue le lavage et le nettoyage des scourtins, qui
doit s’effectuer avec une attention toute particulière afin de garantir l’élimination totale des
particules qui auraient pu rester dans le tissu et qui, étant donné les conditions d’humidité et
de température, commencent à développer de rapides processus hydrolytiques et oxydants
pouvant transmettre à l’huile un mauvais goût et une acidité élevée.
Le résidu solide toujours présent dans les scourtins, le grignon, est un sous-produit qui,
préalablement séché, est utilisé conjointement à des solvants organiques pour extraire l’huile
de grignon dans les usines d’extraction d’huile de grignon.
8
Figure 1. 6 : Meule de granit à deux roues (a), presse hydraulique (b), scourtins
contenant les grignons secs à la sortie de la presse (c) (Veillet, 2010)
1.5.2. Système continu à trois phases :
Le système continu est apparu dans les années 70, avec l’application des nouvelles
technologies dans le domaine de l’extraction de l’huile d’olive. Cette conception moderne de
l’extraction remplace le pressage traditionnel ; elle utilise des centrifugeuses horizontales
appelées “décanteurs”, ce qui améliore considérablement les rendements et la productivité
des huileries.
Voici les avantages que présente cette nouvelle méthode comparativement à la
méthode traditionnelle :
- Simplification mécanique,
- Élimination des scourtins,
- Production en continu,
- Besoin de main-d’œuvre moins important,
- Superficie occupée par l’installation plus faible.
A l’instar de la méthode traditionnelle, la méthode d’extraction continue nécessite un
broyage préalable effectué dans des moulins à marteaux ou à disques. Le broyage terminé, et
à l’aide d’une pompe doseuse à vitesse variable, on envoie la pâte vers une centrifugeuse
horizontale. Là, il y a séparation en 3 phases : le grignon, l’huile, et la margine.
9
La phase solide, appelée grignon ou grignon à trois phases, renferme la majeure partie
des solides présents dans l’olive : la peau, la pulpe, le noyau et une petite portion d’huile. On
envoie le grignon dans les usines d’extraction d’huile de grignon afin d’extraire l’huile
restante et obtenir l’huile de grignon.
Le résidu aqueux appelé margine est à l’origine un liquide rougeâtre sombre ; très vite,
en raison d’une série de processus enzymatiques, il se dégrade et se transforme en margine,
liquide noir et nauséabond fortement polluant. La quantité et la qualité de la margine générée
est variable, elle dépend du système, du type d’olive, de l’eau utilisée, etc. La phase aqueuse
renferme une petite quantité d’huile qui se sépare et soumet la margine à une nouvelle
centrifugation dans une centrifugeuse verticale. En moyenne, 1 m3 de margine est générée par
tonne d’olives, et la charge polluante moyenne est de 70 kg DCO/t d’olives.
La phase liquide huileuse, qui renferme une petite quantité de margine, doit être purifiée
par une centrifugation, plus énergique, dans une centrifugeuse verticale.
La consommation d’eau du système à trois phases est clairement supérieure à celle du
système traditionnel ; en effet, elle atteint un total approximatif de 100 –130 l pour 100 kg
d’olives. Voici comment se répartit la consommation d’eau dans les huileries :
- Pendant le lavage, souvent en cycle fermé, la consommation atteint environ 10-12 l / 100 kg
d’olives.
- Pendant le broyage, on doit parfois ajouter de l’eau chaude pour éviter l’adhésion de la pâte
à la superficie ; la consommation moyenne est alors d’environ 25 l/kg d’olives.
- Pendant le malaxage, on utilise de l’eau chaude en circuit fermé.
- Lors de l’étape de séparation ou de centrifugation, c’est dans le décanteur que l’on utilise la
plus forte quantité d’eau : celle-ci doit être chaude afin de faciliter le transport. Les dépenses
se produisent au cours de deux étapes : une étape préalable à la centrifugation (débit, environ
80-100 l/kg d’olives) et pendant celle-ci (ajout d’environ 20 l d’eau /100 kg d’olives afin
d’améliorer la séparation.) (figure 1.8).
10
Figure 1.7 : Diagramme de production de l’huile d’olive et bilan de matière approximatif du système traditionnel (Centre d’Activités
Régionales pour la Production Propre, 2000).
11
1.5.3. Système continu à deux phases :
La forte quantité de résidus générés au cours de l’extraction de l’huile d’olive (méthode

à trois phases) ainsi qu’une législation relative au traitement et à la gestion des résidus
d’huilerie dans certains pays de plus en plus exigeante ont renforcé le développement de
nouvelles technologies et le nouveau système continu à deux phases.
La principale nouveauté de ce système est qu’il permet l’élaboration d’huile d’olive

vierge sans qu’il soit nécessaire d’ajouter de l’eau dans le “décanteur” ; pour cette raison, on
n’observe pratiquement aucune génération de margine. Cette technologie extractive présente
l’avantage d’économiser une grande quantité d’eau et d’énergie et d’atténuer l’impact sur
l’environnement (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
Le système à deux phases modifie les conditions d’opération car on n’a plus besoin
d’ajouter d’eau chaude pendant celle-ci. Il faut de plus modifier le “décanteur”. Au cours de
l’opération, deux courants sont générés : l’un renferme l’huile, et l’autre contient la majeure
partie des solides ainsi que la presque totalité de l’eau de constitution, appelée grignon
humide (figure1.9) ; par analogie avec le système à trois phases, cette eau pourra également
être appelée grignon à deux phases. L’huile directement obtenue dans le “décanteur” doit
être soumise à une centrifugation plus énergique dans une centrifugeuse verticale afin d’être
nettoyée (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
12
Figure 1.8 : Diagramme de production de l’huile d’olive et bilan de matière approximatif du système d’extraction à trois phases
(Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
13
Figure1.9 : Diagramme de production de l’huile d’olive et bilan de matière approximatif d’extraction à deux phases (Centre
d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
14
1.6. Consommation d’eau par le secteur de production d’huile d’olive :
Pour la production d'olives, le stade agricole est responsable d'une énorme consommation d’eau
douce, y compris l'eau utilisée pour l'irrigation, la fertilisation et la lutte antiparasitaire. Une étude a été
menée par Avraamides et Fatta (2008) à Chypre évaluant la consommation d'eau à différents stades
de production d'huile d'olive. Les auteurs ont signalé qu’un total de 3914 l d’eau douce sont
consommés pour la production de 1 l d'huile d'olive. Cependant, lors de la transformation des olives,
seulement 3,51 l d'eau sont consommées pour chaque litre d'huile d'olive produite. Cette étape produit
4,34 kg de margines et 2,07 kg de déchets solides (noyau d'olive) pour chaque litre d'huile d'olive
produite (Avraamides et Fatta, 2008).
Dans le processus de production d'huile d'olive, l'eau est principalement utilisée pour le lavage
des olives, la malaxation, le pressage ou centrifugation sur décanteurs triphasés, centrifugation finale et
pour le nettoyage général. Contrairement aux décanteurs triphasés, dans les décanteurs à deux phases,
aucune eau n'est ajoutée. En conséquence, la production en deux phases est plus écologique, non
seulement parce qu'il réduit la pollution, mais aussi parce que c'est un processus moins exigeant en eau.
Le tableau ci-dessous (Tableau 1.5) présente le bilan de consommation de l’eau et de l’énergie
pour les trois systèmes d’extraction :
Tableau1.5 : Analyse “input-output” des matières et de l’énergie pour les trois systèmes
d’élaboration de l’huile d’olive. (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre,
2000).
Système Entrées Quantité Sorties Quantité
Presse Olive 1 tonne Huile 200 kg
Eau de lavage 100-120 l Grignon 400-600 kg
Energie 40-60 kWh (26%eau, 7%huile)
Margine (88% eau) 400-600 l
Système Olive 1 tonne Huile 200 kg
continu à trois Eau de lavage 100-120 l Grignon 500-600 kg
phases Eau rajoutée 700-1000 l (40%eau, 4%huile)
Energie 90-117 kWh Margine 1000-1200 l
(94%eau, 1%huile)
Système Olive 1 tonne Huile 200 kg
continu à 2 Eau de lavage 100-120 l Grignon humide 800 kg
deux phases Energie <90-117 kWh (60%eau,
3%huile)Eau de 100-150 l
nettoyage de
l’huile
15
1.7. Sous-produits d’extraction de l’huile d’olive :
Le processus de trituration des olives produit principalement l’huile d’olive vierge et l’huile de
grignon (huile secondaire extraite par des solvants organiques) et engendre deux résidus l’un liquide
(les margines) et l’autre solide (les grignons). Les olives contiennent environ 20% d’huile, 30% de
grignons et 50% d’eau de végétation (Aissam, 2003).
1.8. Conclusion :
L’analyse de la situation du secteur oléicole que nous avons effectué a montré que ce secteur
est un secteur économique important dans le monde et notamment dans notre pays. Actuellement, la
production est en constante croissance or la dominance du système d’extraction traditionnel et celui
d’extraction à 3 phases consomment énormément d’eau et par conséquent génèrent de très grandes
quantités de margines qui sont souvent rejetées dans la nature sans aucun traitement.
16
Chapitre 2 Les margines
Chapitre 2
Les margines
2. Les margines :
2.1. Introduction :
Le processus d’extraction de l’huile d’olive génère un rejet liquide qu’on appelle : margine. Ces
rejets ont une composition et des caractéristiques particulières ce qui les rend nocifs pour
l’environnement. La gestion de ces derniers pose un sérieux problème pour de nombreux pays surtout
les pays méditerranéens.
2.2. Définition :
Les margines, l’ensemble de déchets liquides, sont constituées, en fonction du système de
séparation utilisé dans l’opération d’extraction : des eaux de lavage du fruit, des eaux de rinçage de
trémies de stockage, des eaux ajoutées au cours du malaxage, des eaux de nettoyage d’huile et des eaux
de végétation de l’olive elle-même, qui représentent à elles seules 40 à 50% des eaux (Nefzaoui, 1991).
2.3. Caractérisation physico-chimique et microbiologique des margines :

2.3.1. Caractéristiques physico-chimiques :
Les effluents d’huileries d’olive présentent une composition plus au moins variable. Elle dépend
de la qualité des olives, de leur degré de maturité, du système d’extraction et de la qualité d’eau
rajoutée lors de la phase d’extraction de l’huile. Les effluents sont généralement constitués de : 83,2%
d’eau, 15% de substances organiques et de 1,8% de substances minérales (Fiestas et al., 1992). Les
margines se présentent comme un liquide résiduel aqueux, de couleur brune rougeâtre à noire (figure
2.1) avec une forte odeur d’olive et un aspect trouble (Ranalli et al., 1991). Ces effluents ont une forte
charge saline et sont très acides, riches en matières organiques et en polyphénols peu biodégradables
(Ait Baddi et al., 2003). Ces eaux sont caractérisées par un pH de 4,5 à 5 et une conductivité de l’ordre
de 10 mS/cm, due surtout aux ions Potassium, Chlorure, Calcium et Magnésium (Tableau 2.1). La
DCO (demande chimique en oxygène) peut varier de 50 à 220 g/l (Anderson et al., 2003).
17
Figure 2.1 : Echantillon de la margine pour analyse au laboratoire (Bekri, 2017)
Tableau 2.1 : Caractéristiques physico-chimiques des margine (Amirantes, 1999)
Paramètres Valeurs
DCO (mg/l) 60000-180000
DBO (mg/l) 20000-55000
pH 5,0-5,5
Chlorures (mg/l) 5-6
Phosphores (mg/l) 50-70
Phosphates (mg/l) 170-190
Azote ammoniac (mg/l) 100-150
Azotes nitrique (mg/l) 3-4
Azote nitreux (mg/l) 5,5-6,5
Phénol (mg/l) 4-5
Potassium (mg/l) 4000-6000
Sodium (mg/l) 15-25
Résidu sec (mg/l) 30-120
2.3.2. Caractéristiques microbiologiques :

Les études microbiologiques effectuées sur plusieurs échantillons de margines ont confirmé
l’absence totale de micro-organismes pathogènes. Donc ces effluents ne posent aucun problème
hygiéniquo-sanitaire. Les levures et les champignons sont capables de s’y développer mieux que les
bactéries (Aissam, 2003).
18
2.4. Composition des margines :

Les composés fondamentaux des margines sont données dans le Tableau 2 .2 :
Tableau 2.2 : Composition des margines ( Sancoucy ,1984 )
Composant Teneur en %
Eau 83---88
Matières organiques 10---15
Matières minérales 1.5---2
Matières azotées totales 1,25---2,4
Matières grasses 0,08---1
Poly phénols 1---1,5
2.4.1. Fraction minérale :
Les margines contiennent des quantités significatives de sels minéraux, leur teneur varie de 4 à
42 g/l pour celles issues de l’extraction par pression et 0,4 à 12,5 g/l pour celles de centrifugation. La
fraction minérale a été complètement analysée par Salvemini (1985) et rapportée dans le tableau 2.3 :
Tableau 2.3 : Composés minéraux des margines (Salvemini 1985).
Eléments Concentration (mg/L)

Phosphore (PO42-) 800,60
Chlore (Cl-) 270,20
Sodium 5370.90
Potassium 15295,50
Calcium 1167,60
Sulfate (SO42-) 16,68
Magnésium 410,30
Fer 103,40
Aluminium 8,34
Chrome 0,66
Nickel 3,36
Cobalt 1,33
Manganèse 1,66
Cadmium 0.83
Oxyde de silicium (SiO2) 41,70
Zinc 10,00
19
2.4.2. Fraction organique :

Les margines comportent deux fractions organiques:
- une fraction insoluble constituée essentiellement de pulpes d’olives qui représente la matière en
suspension et colloïdale.
- une fraction soluble dans la phase aqueuse qui contient les sucres, les composés azotés, les vitamines,
les acides organiques, les lipides et les composés phénoliques (Fki et al., 2005).
2.4.3. Composés phénoliques des margines :

Les polyphénols sont des molécules bioactives présentes dans les plantes, aux structures très
hétérogènes ayant pour point commun la présence d’au moins un noyau aromatique (groupement
phénol) sur lequel sont présents plusieurs groupements hydroxyles (-OH) (Crozier et al., 2004). La
figure suivante (figure 2.2) montre la structure de noyau phénolique :
Figure 2.2 : Structure de noyau phénol (Sarni-Manchado et Cheynier, 2006).
Les composés phénoliques des margines proviennent de l’hydrolyse enzymatique des glucides et
des esters de la pulpe d’olive au cours du processus d’extraction. Ils sont très divers (Tableau 2.4) et
leur structure est très variable, ils sont plus solubles dans les eaux de végétation, ce qui explique leur
concentration élevée dans les margines (Ranalli, 1991). La couleur des margines est fonction de l’état
de dégradation des composés phénoliques et des olives dont ils dérivent (Hamdi et Ellouz, 1993).
20
Tableau 2.4 : Les principaux composés phénoliques des margines (LEULMI, 2011).
Les différents types des polyphénols

Composés phénoliques à haut poids
Monomères aromatiques moléculaires principalement les
Tanins
Tanins Tanins
Acides phénoliques Alcools phénoliques
hydrolysable condensés
s (flavotanin)
- Acide caféique 4- - Esters d'acides - Le
Hydroxyphényléthanol phénoliques catécholmélaninique

- Acide p-coumarique
- 3,4- - Esters d'acides
- Acide
dihydroxyphényléthanol phénoliques et
protocatéchuique
- Syringaldéhyde sucres
- Acide vanillique
- Glucosides
- Acide 4-
hydroxyphénylacétique
- Acide syringique
- Acide p-
hydroxybenzoique
- Acide vératrique
2.5. Pouvoir polluant des margines :

Le pouvoir polluant des margines est dû à des causes diverses (Fernández, 1991), parmi
lesquelles nous soulignons les principales :
-Le pH, qui est la première cause directe de la mort des poissons lorsque la margine est déversée dans
des fleuves.
-La teneur en matière grasse, qui provoque la formation d’une couche à la surface de l’eau empêchant
sa correcte oxygénation et le passage de la lumière solaire, et faisant obstacle au développement normal
de la faune et la flore au sein des fleuves.
21
- Les substances phénoliques sont partiellement toxiques et inhibent le développement des

microorganismes aussi bien en présence ou en l'absence d'Oxygène. L’équipe Vaquez (Vaquez et al.,
1974) a identifié en 1974, un certain nombre de flavonoïdes, de phénols et de glucosides phénoliques.
Il s'agit en particulier, de l'oleuropéine qui a la propriété d'inhiber le développement de certaines
bactéries, dont les lactobacilles et des Champignons.
Le pouvoir polluant de la margine est évaluable, en termes de DBO5.
2.6. Impacts environnementaux des margines:

Comme les margines sont un sous-produit de la trituration des olives, on peut supposer sans
risque qu’elles sont entièrement biodégradables. Cependant, les phénols et les lipides se décomposent à
des vitesses de réactions beaucoup plus lentes que d'autres constituants, tels que les sucres ou les acides
volatils à chaîne courte (Kapellakis et al., 2008). Cette résistance à la biodégradation, avec un taux de
matière organique élevé, un pH acide et une demande chimique (DCO) et biologique (DBO) en
oxygène (respectivement, 110 g/l et 170 g/l) (Ouzounidou et al., 2010) sont à l’origine de plusieurs
impacts environnementaux. Cette situation est aggravée par le caractère saisonnier de la production de
l’huile d’olive et les volumes importants de margines générées approchant les 30 millions de m3/an,
dont 98% sont concentrés dans les pays du pourtour méditerranéen (Koutrotsios et Zervakis, 2014).
Dans la plupart des pays méditerranéens, les eaux usées des moulins à huile sont souvent
évacuées dans des bassins d’évaporation, cependant, dans certains cas, elles sont jetées dans le milieu
récepteur sans traitement préalable (figure 2.3).
Figure 2.3 : Bassin de stockage/évaporation (A). Margines jetées dans le la nature sans traitement
préalable (B) à Marrakech (Maroc) (Galanakis, 2017)
22
2.6.1. Pollution de l'eau :

Souvent rejetés dans des récepteurs naturels sans aucun traitement préalable, les margines nuisent
fortement à la qualité des eaux de surfaces. La coloration des eaux naturelles due aux tannins est l’un
des effets les plus visibles de la pollution (Kapellakis et al., 2008).
Les margines déversées dans l'eau réduisent sa disponibilité en oxygène. Ce phénomène est accentué
par la forte concentration des sucres réducteurs, qui peuvent stimuler la respiration microbienne, ce qui
induit un déséquilibre de la totalité de l'écosystème (Kapellakis et al., 2008). A forte teneur en
phosphore, les margines peuvent mener à l'eutrophisation (McNamara et al., 2008). Les lipides
forment un film sur la surface des eaux, ce qui empêche la pénétration de la lumière du soleil et
l'oxygène, inhibant ainsi la croissance des plantes (Kapellakis et al., 2008). Les effets
environnementaux négatifs comprennent aussi la décomposition et, par conséquent, l'hypoxie, qui
induisent des réductions dans d'autres populations animales (poissons).
La très forte charge en DCO et surtout en DBO empêche les eaux de s’auto-épurer et la pollution
peut s’étendre sur de très longues distances (Mebirouk, 2002).
2.6.2. Pollution de l'air :

La décharge des margines dans les bassins d’évaporation à ciel ouvert, sur les terres ou dans les
eaux naturelles génère des processus de fermentation et l’émission de plusieurs gaz, notamment le
méthane (CH4), le dioxyde de carbone (CO2) et le sulfure d’hydrogène (H2S) (Niaounakis et
Halvadakis, 2004). Ce dernier conduit une pollution considérable par les odeurs même à grandes
distances, en particulier au cours de la période de trituration des olives (Niaounakis et Halvadakis,
2004). La pollution de l'air a un impact négatif sur les activités économiques en zones touristiques et
archéologiques.
2.6.3. Pollution des sols :

L'épandage direct des margines sur les sols provoque un colmatage des sols et une diminution de
leur qualité. Ces déchets sont à l'origine de l’augmentation de la salinité des sols (Fiestas et Borja,
1992) et de la diminution du pH, qui pourrait être à l’origine du changement de leurs caractéristiques
physico-chimiques. De même, les substances toxiques contenues dans ces effluents se fixent dans les
sols. Certaines de ces substances telles que les phénols peuvent inhiber l'activité microbienne et
détruire la microflore du sol (Marisot et Tournier, 1986).
2.6.4. Réseaux d’assainissement :
Le rejet des margines sans aucun traitement préalable provoque le blocage du réseau public et
équipement d’assainissement (corrosion, diminution de débits). Les huiles et graisses des
margines déversées dans un réseau d'égout se figent sur les parois des canalisations. Elles forment une
23
couche graisseuse qui réduit à long terme la capacité du réseau. Il y a fermentation des composés
organiques et formation d'hydrogène sulfureux (H2S). L'acidité des margines attaque et dégrade le
béton et les parties métalliques, les effluents forment avec le calcaire de gros blocs de pierres, en effet
les eaux usées dans le réseau contiennent du calcaire dissout, et puisque la chaleur favorise la
précipitation de ce dernier, il s’agglomère avec la matière organique contenue dans les margines,
donnant des agrégats qui provoquent des blocages au niveau de la canalisation (figure 2.4) (Amrani et
Bendidi, 2004) .
Figure 2.4 : blocs de pierre provoqués par les margines extraits d’un réseau d’assainissement à
Fès (Maroc) (Amrani et Bendidi, 2004)
La figure 2.5 résume les impacts environnementaux des rejets des margines dans le milieu
naturel :
24
Figure 2.5 : Impacts environnementaux des rejets des margines dans le milieu naturel
(Iboukhoulef, 2014).
25
2.7. Cadre législatif et normatif sur les rejets d’eaux usées du secteur oléicole :
Les quantités importantes de margines et de grignons d'olives ont amené les autorités
compétentes à réfléchir sur les moyens d'assurer une meilleure exploitation de ces résidus connus pour
leur apport en minéraux et en matières organiques, mais aussi pour leur taux très élevé de salinité et
d'acidité.
2.7.1. Algérie :
D’après le décret exécutif n° 06-141 du 19 avril 2006, l’article 4 précise que toutes les
installations générant des rejets d'effluents liquides industriels doivent être conçues, construites et
exploitées de manière à ce que leurs rejets d'effluents liquides industriels ne dépassent pas à la sortie de
l'installation les valeurs limites des rejets définies dans le tableau 2.5 et doivent être dotées d'un
dispositif de traitement approprié de manière à limiter la charge de pollution rejetée. L’article 2 du
même décret explique que les rejets d'effluents liquides industriels sont tout déversement, écoulement,
jet et dépôt d’un liquide direct ou indirect qui provient d'une activité industrielle.
Tableau 2.5 : Valeurs limites algériennes des paramètres de rejets d’effluents liquides industriels
(Journal officiel, 2006)
Paramètres Unité Valeurs Tolérances aux valeurs

limites limites anciennes
installations
Température °C 30 30
pH - 6,5 - 8,5 6,5 - 8,5
MES mg/l 35 40
Azote Kjeldahl " 30 40
Phosphore total " 10 15
DCO " 120 130
DBO5 " 35 40
Aluminium " 3 5
Substances toxiques bioaccumulables " 0,005 0,01
Cyanures " 0,1 0,15
Fluor et composés " 15 20
Indice de phénols " 0,3 0,5
Hydrocarbures totaux " 10 15
Huiles et graisses " 20 30
Cadmium " 0,2 0,25
Cuivre total " 0,5 1
Mercure total " 0,01 0,05
Plomb total " 0,5 0,75
Chrome total " 0,5 0,75
Etain total " 2 2,5
Manganèse " 1 1,5
Nickel total " 0,5 0,75
Composés organiques chlorés " 5 7
26
2.7.2. Tunisie :
Dans la législation Tunisienne, le rejet de ces déchets (à forte valeur ajoutée) dans la nature est
interdit afin d'éviter des problèmes environnementaux. D’après le Décret n°2000-2339 du 10 octobre
2000, ces déchets sont considérés comme déchets dangereux et la loi n°96-41 du 10 juin 1996 dans
l’article 7 précise que les opérations de leur élimination par incinération ne doivent avoir lieu que dans
des établissements autorisés conformément aux dispositions de la présente loi. Le tableau 2.6 confirme
le caractère pollueur des margines (selon la norme NT106-02) (Galanakis, 2017). D’autres lois sont en
cours de préparation concernant l’émission de polluants lors de la combustion de la biomasse, et en
particulier des grignons d’olives (Galanakis, 2017).
Tableau 2.6 : La composition de margine comparée à la norme tunisienne (NT106-02)
(Galanakis, 2017)
Caractéristiques margine Norme de rejet Norme de rejet

en milieu dans le réseau
naturel d’assainissement
Humidité 87,9 non déterminé non déterminé
pH 5,5 6,5 6,5-9
Conductivité (mS.cm-1) 18,6 non déterminé non déterminé
DCO (mg.l-1) 105000 90 1000
DBO5 (mg.l-1) 55000 30 400
Matière organique (mg.l-1) 107000 non déterminé non déterminé
Sucre réducteurs (mg.l-1) 11400 non déterminé non déterminé
Glucose (mg.l-1) 3900 non déterminé non déterminé
Phénol (mg.l-1) 5800 0,002 1
Matière grasse (mg.l-1) 4500 10 30
Matière minérale (mg.l-1) 13700 non déterminé non déterminé
Azote (mg.l-1) 1400 1 100
Phosphate (mg.l-1) 320 0,05 10
Potassium (mg.l-1) 7500 50 50
Magnésium (mg.l-1) 6500 200 300
Sodium (mg.l-1) 1310 500 1000
Calcium (mg.l-1) 710 500 non déterminé
chlorures (mg.l-1) 560 600 700
27
2.7.3. Italie :
Le décret législatif no. 152 de 1999, transposition des directives européennes 91/271 / CEE et
91/676 / CEE, réglemente la protection de l'eau contre la pollution (CEE, 1991a, b). L'article 38 de
cette loi fait référence à la loi italienne n ° 574 de 1996 relative à l'utilisation agronomique des boues
d'épuration et d'autres déchets tels que les margines. Avec la loi no. 574, l'utilisation agronomique de
ces sous-produits est autorisée en raison de leur composition et des caractéristiques des sols. Une telle
utilisation doit être autorisée chaque temps par l'autorité publique compétente sur la base d'une simple
documentation mais subordonnée à limitations, vérifications et sanctions éventuelles afin d'éviter toute
activité frauduleuse pouvant polluer les nappes phréatiques (MORE, 2008). Cette loi permet
l'application directe des margine sans traitement (Kapellakis et al., 2008).
Certains aspects techniques selon la loi italienne 574/96 sont (MORE, 2008 ; RES-HUI, 2006):
1. limite maximale de tolérance pour les sols: 50 m3/ ha/ an pour les margines provenant des moulins
traditionnels (systèmes d'extraction discontinus) et 80 m3/ ha/an pour l'eau végétale provenant de
l’extraction centrifuge (systèmes d'extraction continue) ;
2. possibilité pour le maire de toute commune de modifier ces limites ou de suspendre la fertigation en
cas de risque environnemental ;
3. remise du rapport agronomique à la Municipalité au moins 30 jours avant l'épandage. Le rapport doit
être rédigé par un technicien expert et doit couvrir des sujets tels que les caractéristiques du sol et les
moyens d'épandage ;
4. un épandage uniforme est nécessaire pour éviter le ruissellement de surface ;
5. il est interdit d'épandre de l'eau végétale sur :
a. les sols situés à moins de 300 m des zones de préservation pour la collecte des eaux destinées à la
consommation humaine ;
b. les sols situés à moins de 200 m des zones habitées ;
c. les sols cultivés avec des cultures maraîchères ;
d. les sols où les nappes phréatiques ont une profondeur inférieure à 10 m ;
e. les sols gelés, recouverts de neige, inondés ou saturés d'eau.
6. Le stockage des déchets dans le moulin à huile doit durer moins de 30 jours (limite prolongée à 3
mois.
Le décret du 6 juillet 2005, «Critères et règles techniques de régulation régionale de la utilisation

des eaux usées des oléiculteurs et autres déchets des moulins » fait référence à l'article no. 38 du décret
no. 152, tandis que d'autres exclusions de terres sont ajoutées (RES-HUI, 2006) comme suit :
• distance <10 m des berges du fleuve
28
• distance <10 m de la rive sablonneuse ou de l'eau du lac

• terres avec pente> 15% et manque de cadre hydraulique et agricole
• les bois
• jardins et espaces publics
• carrières
2.7.4. Espagne :
Suite à l'introduction du procédé en trois phases dans les années 1970, la production de grandes
quantités de margines a causé d’importants problèmes de pollution des eaux de surface. En 1981, le
gouvernement espagnol a adopté un cadre juridique pour interdire le rejet des margines non traitées
dans les rivières et a subventionné le construction d'environ 1000 bassins pour son stockage pendant la
période de broyage, visant l'évaporation de son eau pendant l'été chaud andalou (Kapellakis et al.,
2008). Le résultat de ces initiatives était l'amélioration de la qualité de l'eau dans les rivières et les
ruisseaux voisins. De 1991 à 1992, un changement du système triphasé au système biphasé a été mis en
œuvre, ce qui a réduit la production des eaux usées. De nos jours, plus de 90% des moulins à huile
fonctionnent avec le système biphasé qui génère du grignon humide au lieu de margine (Kapellakis et
al., 2008).
Le décret 4/2011 récemment publié par le gouvernement régional d'Andalousie permet
l'utilisation des eaux usées produites par les moulins à huile comme amendement du sol en agriculture.
En particulier, l'art 7 précise :
• Le volume d'effluent à épandre sur les terres agricoles ne doit en aucun cas dépasser 50 m3/ ha/ an.
• Les applications doivent être conçues de manière à ne pas générer de ruissellement de surface, de
lessivage ou de lésions invasives de la nappe phréatique du sol.
• L'application sur le terrain de l'effluent sera soumise aux zones d'exclusion suivantes:
• Les zones situées à moins de 500 m des zones urbaines.
• La bande côté terre de 100 m de largeur de chaque côté, comptée à partir de la ligne délimitant le lit
de la rivière.
2.7.5 .Portugal :
La loi n ° 626/2000 prévoit une autorisation spéciale qui permet l'épandage de margines sur terre,
similaire à la pratique italienne (Kapellakis et al., 2008). La limite de tolérance maximale pour les
sols est de 80 m3/ha/an.
Les rejets d'eau généraux sont réglementés par le Decreto Lei 236/98. Les limites de rejet des
eaux usées sont définies dans son annexe XVIII. Les Valeurs Limites d’Emission sont fixées au niveau
national (IPPC BREF, 2006b).
29
2.7.6. La République de Chypre :
La gestion des margines doit être menée conformément à l'ordonnance chypriote n ° 254/2003
sur l'eau , ordonnance de 2003 sur le contrôle de la pollution (permis d'élimination des déchets), journal
officiel du gouvernement chypriote N ° 3649. Les flux de déchets générés par les moulins à huile
diffèrent selon le procédé utilisé pour l'extraction de l’huile ; par exemple, centrifugeuse biphasée ou
triphasée. Les types et quantités margines autorisées à déposer sont présentés dans les tableaux 2.7 et
2.8 (ECOIL, 2005; Anastasiou et al., 2011). Quel que soit le type de procédé utilisé (biphasé ou
triphasé) (ECOIL, 2005):
• les déchets liquides [types de déchets (a) et (b) dans les tableaux 2.7 et 2.8 doivent être stockés
temporairement dans des réservoirs scellés. Le mélange ou la séparation des flux dépend de la
méthode d'élimination.
• les boues [résidus d'olive - type (c) dans les tableaux 2.7 et 2.8 doivent être stockées temporairement
dans une zone couverte avec plate-forme en béton. Les liquides provenant de fuites ou de
ruissellements de déchets solides temporaires ou les zones de stockage des boues doivent être
collectées et transférées vers les réservoirs de déchets liquides, en plein air avec tuyaux étanches.
Tableau 2.7 : Volumes annuels maximums de margine autorisés à être éliminés pour les moulins
à olives à centrifugeuse biphasée à Chypre (Galanakis, 2017).
Quantités annuelles
Flux de déchets généré maximales de déchets
autorisées (m3)
a. Déchets liquides du lavage des olives 180
b. Déchets liquides (eau et eaux usées minimes du moulin à

huile d'olive) provenant des décanteurs de centrifugation, où la
400
séparation des liquides végétaux du fruit de l'huile a lieu.
c. Boues provenant du décanteur. 750
d. Dépassement des boues dans les réservoirs d'évaporation —

des déchets liquides
e. Feuilles de la défoliation. —
30
Tableau 2.8 : Volumes annuels maximums de margines autorisés à être éliminés pour les moulins
à olives à centrifugeuse triphasée à Chypre(Galanakis, 2017)
Quantités annuelles maximales de

Flux de déchets généré déchets autorisées (m3)
a. Déchets liquides du lavage des olives 1600
b. Déchets liquides (eau et eaux usées minimes du

1400
moulin à huile d'olive)
provenant des décanteurs de centrifugation, où la
séparation des liquides végétaux du fruit de l'huile
a lieu.
c. Déchets solides (résidus d'olive) provenant du

750
décanteur centrifuge horizontal.
d. Dépassement des boues dans les réservoirs —

d'évaporation des déchets liquides
e. Feuilles de la défoliation —
2.8. Conclusion :
Les margines avec leurs propriétés physico- chimiques et microbiologiques ont des effets
néfastes sur l’environnement et les écosystèmes et représentent l'un des problèmes les plus importants
auxquels sont confrontés la plupart des pays oléicoles sachant que l’Algérie fait partie, même ceux
les plus avancés comme l’Espagne la Grèce et l’Italie, d’où la nécessité de leur traitement ou de leur
valorisation.
31
Chapitre 3 Traitement et valorisation des margines
Chapitre 3
Traitement et valorisation des margines
3. Traitement et valorisation des margines :

3.1. Introduction :
Jusqu’à nos jours, le traitement des margines constitue un problème complexe vue la
qualité et la quantité des substances chimiques qu’elles renferment. En effet, l’application
d’un traitement simple s’avère insuffisant et incomplet (Ranalli., 1991a).
Plusieurs traitements de dépollution des margines ont été testés et proposés pour faire
face à leur impact environnemental. A noter que la plupart de ces applications sont seulement
décrites dans la littérature scientifique (Dermeche et al., 2013) mais ne sont pas ou
difficilement applicables sur le terrain.
3.2. Valorisation des margines :
3.2.1. Fertilisation des sols agricoles :
Les margines contiennent des quantités appréciables d’éléments nutritifs minéraux qui
peuvent remplacer une partie de la fumure classique. En outre, étant constituées
principalement de matière organique, elles sont un excellent substrat pour le développement
de la microflore qui favorise l’amélioration des propriétés physico-chimique des sols.
(Paredes et al., 1999 ; Sierra et al., 2001 ; Cereti et al., 2004). Des apports moyens en
éléments fertilisants (Tableau 3.1) sur la base de 100m3 de margine par hectare et par an
correspondent à des fumures de fond ou d’entretien (Cadillon et al., 1991).
Tableau 3.1: Apports en éléments fertilisants des margines (Cadillon, 1991)
Paramètres Formule Apport (kg/ha)

Matière organique M.O 400 à1800
Azote total N 50 à 200
Phosphore P2O5 65 à 200
Potasse K2O 350 à 1100
Magnésie MgO 15 à 150
Calcium CaO 15 à 100
32
Ces enrichissements justifient l’intérêt de cette valorisation agronomique, ils

correspondent à des fumures de fonds ou d’entretien. Néanmoins des recommandations
spécifiques relatives à l’épandage sont à prendre en considération notamment :
- La protection des eaux souterraines et superficielles.
- L’étude du sol.
- Les variations de la qualité des margines.
- Les précautions à prendre vis-à-vis des cultures.
- Le travail du sol.
- Les conditions climatiques.
3.2.2 : Le compostage :
Le compost s'obtient principalement par dégradation aérobie- anaérobie de la substance

organique des résidus solides ( margines – résidus agricoles ), afin que ce processus se réalise
il faut plonger les résidus agricoles dans des margines dont le contenu en substances
organiques et minérales est approprié pour mener à bien le processus d'obtention du compost
(éléments nutritifs pour les microorganismes et enrichissement du produit final après
évaporation naturelle). C'est ainsi que dans certaines régions d’Espagne, les margines sont
stockées dans des bassins d'évaporation et on y ajoute d'autres résidus agricoles ( bois de
taille) pour les absorber, on retourne le résidu dégradé avec une pelleteuse et on l'utilise
directement comme fertilisant.
Le compost produit à partir des margines est totalement libre des microorganismes,
pathogènes et plus riche en phosphate et en potassium que le compost obtenu à partir des
résidus solides urbains (Fiestas , 1983; Ranalli, 1998; 2000).
L'apport du compost peut s'effectuer en fonction d'un calendrier agricole traditionnel;
dans cette solution les éléments fertilisants sont mieux intégrés dans le complexe humique et
sont mis progressivement à la disposition de la plante par la biodégradation de la matière
organique. De ce fait ils sont moins susceptibles de migrer en grosses quantités vers les
nappes. Les opérations se déroulent en trois phases :
- la préparation du support carboné : le support carboné (paille par exemple) est disposé en
vrac dans une cuve bassin étanche.
- la macération: la margine est épandue sur le support carboné et l'imprègne durant 24 heures.
- le mélange est mis sur une aire de compostage.
Expérimentalement une tonne de paille, à 5% d'humidité absorbe trois fois son poids
(3m3 de margines).
33
Le traitement des margines par leur absorption sur un substrat carboné, et le compostage
de l'ensemble, peut constituer une solution valable sur le plan technique et économique à
condition toutefois d'avoir un substrat très absorbant et peu coûteux à l'achat (Cadillon et
Lacassin, 2002).
3.2.3 .Obtention de biogaz :
La digestion anaérobie pour produire du bio méthane est une technique bien établie et
largement étudiée, depuis déjà un demi-siècle (Nefzaoui, 1988). Elle permet de transformer
environ 80% des substances organique en biogaz (65 à 70% de méthane). Ce processus
présente l'avantage par rapport aux procédés aérobie classiques, entre autres d‘être moins
consommateur en énergie et de produire du méthane qui peut être utilisé pour l'obtention de
l’énergie mais avec un investissement de base important.
1 m³ de margine à 70 kg de Demande Chimique en Oxygène (DCO) produit quelques 24,5
m³de méthane (Fiestas et al., 1983).
3.2.4. Utilisation en alimentation animale :
Les margines ont été utilisées directement comme aliment pour les animaux de rente.
Elles ont été distribuées sous forme d’eau de boisson à des volailles (Fedeli et Camurati,
1981) ce qui semble avoir permis de réduire les coûts de production et la mortalité des
animaux. Plus récemment, distribuées pendant 3 mois à hauteur de 5 % dans l’alimentation de
truites en croissance, les margines ont entrainé une réduction de la croissance (probablement
par un effet antinutritionnel des polyphénols sur les protéines de la ration), une modification
de la formule sanguine et une augmentation des quantités de récepteur aux œstrogènes ce qui
pourrait indiquer une activité phyto-oestrogénique de certains de ces composés et avoir des
conséquences sur la reproduction et les fonctions sexuelles des animaux à long terme (Sicuro
et al., 2010). Cependant, aucune anomalie n’a alors pu être détectée sur la physiologie et
l’activité digestive.
3.2.5. Utilisation en génie civil :
Les principales investigations pour ne pas dire les seules dans le domaine de génie
civil, ont été effectuées en Tunisie (Nefzaoui, 1991). Les méthodes d‘épuration des margines
sont certainement couteuses et nécessitent un investissement assez important au départ.
L’alternative proposée par les chercheurs de l’école Nationale des Ingénieurs de Tunisie a
remédié partiellement à ce problème. Il s’agit en l’occurrence de stabiliser les pistes agricoles
ou de fabriquer des briques en remplacement du ciment et de la chaux. En effet, le traitement
des sols avec les margines diminue leur perméabilité et augmente leurs caractéristiques
physiques et chimiques surtout après traitement à la chaleur. La fabrication de briques non
34
cuites (figure 3.1) en substitution aux briques cuites classiques a été essayée en utilisant
différents types de liants (ciment. asphalte. paille. margines). En tenant compte du rapport
qualité et prix du produit obtenu, les margines constituent le meilleur produit.
Figure 3.1 : Briques non cuites obtenues à partir des margines (Amrani et Bendidi,
2014)
La figure 3.2 résume les voies principales de valorisation des margines :
Figure 3.2 : Principales voies de valorisation et de traitement des margines (Fiorentino

et al., 2003 )
35
3.3. Traitements des margines :
3.3.1. Procédés thermiques :
 Evaporation naturelle :
L’évaporation naturelle est tributaire des conditions climatiques. En effet, elle dépend
étroitement de la vitesse du vent, du degré d’ensoleillement et de l’humidité de l’air. Ce
procédé consiste à stocker les margines dans des bassins de faibles profondeur (0,7 à 1,5 m).
Elles sont ensuite séchées pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois selon les
conditions climatiques. Cette méthode simple permet d’éviter le rejet des margines dans les
égouts et dans les rivières (Roiga, 1992).
Durant leur séjour dans les bassins d’évaporation (figure3.3), les margines subissent une
autoépuration naturelle par une série de processus de fermentation aérobie et anaérobie. Les
agents de cette biodégradation sont surtout des levures qui se trouvent à l’origine dans les
olives.
Les travaux de Cabello et Fiestas, (1981) ont montré qu’au cours de ces processus, une
série de modifications est observée. Elle se manifeste par :
- une faible variation des microorganismes dépendant de la température ambiante et de la
profondeur des bassins,
- une diminution de la matière organique n’intervenant que pendant le premier mois du séjour,
- une légère modification du pH.
D’autres critères ont été signalés par (Balice et al., 1986), notamment une diminution
progressive de la quantité de matières organiques solubles, tels que les tannins. Par contre, la quantité
des matières en suspension décroît rapidement durant les deux premiers mois du stockage.
Cependant, il s’est avéré que ce système présente plusieurs inconvénients, tels que :
- problèmes d’esthétiques et odeurs nauséabondes,
- faible biodégradation,
- formation d’une pellicule lipidique étanche à la surface qui entrave la pénétration de la
lumière et limite l’évaporation naturelle.
La faible biodégradation dans les bassins est compensée par l’augmentation de la

surface des bassins d’évaporation. Cette compensation est traduite par l’occupation de
grandes surfaces de terrain qui sont relativement difficiles à aménager dans les zones
peuplées. Ainsi, en essayant d’éviter une pollution hydrique, on risque d’entraîner une
pollution atmosphérique par dégagement d’odeurs fétides (Hamdi, 1993).
36
Figure 3.3: Bassin d’évaporation naturelle des margines (Amrani et Bendidi, 2014)

Evaporation forcée :
Pour pallier aux problèmes de l’évaporation naturelle, Fiestas et Borja, (1992) ont
introduit des panneaux évaporateurs dans les bassins de stockage des margines. Elles sont
pompées puis projetées par des asperseurs sur les panneaux juxtaposés (figure 3.4), ayant une
importante surface d’échange d’air. Cette installation permet de faciliter l’évaporation de la
phase aqueuse des margines de 100 à 300 m2/m3 du bassin. Cette technique est basée sur la
différence du potentiel hydrique entre les mailles des panneaux et l’eau. La déshydratation des
margines est donc plus facile par arrosage sur un élément générateur de la surface exposé au
vent.
Cette méthode a l’avantage d’utiliser une superficie réduite des bassins d’évaporation et
permet de multiplier par 40 à 100 fois la quantité d’eau par m3 occupé du sol. Tandis que, les
huiles et les graisses sont récupérées manuellement. Parmi les inconvénients de cette
méthode, le dégagement de mauvaises odeurs et l’importance du coût et de l’énergie
dépensée.
37
Figure 3.4 : Schéma explicatif de l’évaporation forcée (Amrani et Bendidi, 2014)


Incinération :
L’incinération est une technique couteuse complexe et extrêmement gourmande en
énergie. Elle parait d’autant moins appropriée lorsque les margines sont composées à plus de
80% d’eau. Elle permet d’évaporer d’abord la phase aqueuse des margines et de bruler ensuite
les matières organiques (Yahiaoui, 2012).
3.3.2. Procédés biologiques :

Les procédés biologiques consistent à utiliser les microorganismes pour dégrader les
composés organiques des effluents d’huileries d’olive. Ils sont subdivisés en processus
aérobie et anaérobie.
 Traitements anaérobies :
Les traitements anaérobies sont adaptés à plusieurs types de résidus : biomasse humide,
sous-produits agricoles, déchets des eaux résiduaires. Ils sont les plus utilisés pour le
traitement et l’exploitation des effluents d’huileries d’olive à cause de leur charge élevée en
matière organique.
Des études ont montré que pour une efficacité d’épuration de 80%, il faut un temps de
rétention de seulement 20 jours, avec en plus l’avantage de produire une quantité non
négligeable du biogaz : 855 l/kg de matière organique digérée (El Alami, 2000). La digestion
anaérobie permet une réduction de la DCO de l’ordre de 70 à 85%. Son rendement est
38
proportionnel à la concentration en microorganismes et varie largement selon la nature du

support (montmorillonite ou sépiolite) (Fiestas., 1991).
Cependant, cette digestion peut être inhibée par les acides gras à chaines longues,
notamment l’acide oléique (Koster, Cramer, 2000). De même à partir d’une concentration de
100 mg/L d’acides phénoliques dans les effluents d’huileries d’olive, les bactéries
méthanogènes sont inhibées (Hamdi, 1991).
Ces traitements anaérobies permettent de réduire la consommation en énergie et la
production des boues (Borja et al., 1995). Ils présentent aussi l’avantage de produire du
méthane et de limiter les dégagements de mauvaises odeurs. Par contre, ils sont aussi très
limités à cause de la toxicité élevée des composés phénoliques et des tanins, de la faible
biodégradabilité des polymères de couleur foncée et de l’acidification des réacteurs (Mouncif
et al., 1995).
Le tableau 3.2 regroupe les résultats de quelques études de traitement anaérobie et
montre que la vitesse et le taux d’élimination de la DCO dépend de la DCO initiale et de
temps de l’échantillon.
Tableau 3.2 : Traitement biologique anaérobie des margines. (Ergüder et al., 2000)
le temps de DCO initiale (g Vitesse Taux

rétention d’O2/l) d’élimination d’élimination(%)
(kg DCO/m3.jour)
-1 jour 10 5-18 75
5,25-18,65 70-80
3 65
-18 heures 6 8 89
-7 jours 10-30 4,4 75
-3,2 jours 25 7,8 92
Le traitement anaérobie suivi d’un traitement aérobie permet la réduction de la DCO à

94% et une production de boues équivalente à 21 kg/jour (figure 3.5) (Centre d’Activités
39
Figure 3.5 : Schéma général et bilan approximatif du traitement anaérobie (Centre d’Activités

 Traitement aérobies :
Les effluents d’huileries d’olive étant très chargés en matière organique, ils ne peuvent
pas être traités directement par voie aérobie. De ce fait plusieurs auteurs ont recommandé de
les diluer avant leur traitement, soit avec l’eau (El hajjouji et al., 2007), soit avec des eaux
usées domestiques (Annaki,1999). Balice et al., 1988 ont recommandé de diluer les effluents
d’huileries d’olive 70 fois avec de l’eau claire non polluée lors de leur épuration avec les
boues activées.
Plusieurs travaux ont été réalisés sur le traitement et le prétraitement des effluents
d’huileries d’olive par voie aérobie en utilisant des souches de microorganismes telles que les
basidiomycètes (DiasAlbino et al., 2004), (Fountoulakis et al., 2002) en raison de leur
grand pouvoir de dégrader les composés phénoliques (Hamidi et Ellouz, 1993). D’autres
auteurs ont utilisé des suspensions mixtes de microorganismes et ont abouti à des abattements
très importants en termes de DCO et de poly phénols (Zenjari et al., 1999).
Ces abattements sont très variables et varient en fonction de la performance des souches
sélectionnées. Certaines souches de bactéries et de champignons ont été également testées
pour décolorer les effluents d’huileries d’olive et réduire leur toxicité, mais les effluents
d’huileries d’olive étant très chargés en matière organique ne peuvent pas être traités
40
directement par ces procédés. Le traitement aérobie réduit la DCO de l’effluent de 70%
(figure 3.6) (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
Figure 3.6 : Schéma général et bilan approximatif du traitement aérobie de la

margine (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
 Traitement par lagunage :
Le principe est basé sur la biodégradation des composés contenus dans les margines par
lagunage ; les effluents sont collectés temporairement dans un bassin situé en aval des sites
polluants. Un milieu riche en matière organique est créé dans le bassin et des conditions
anaérobies s’y développent. Les matières organiques sont ainsi dégradées sous l’action des
microorganismes et l’on peut aussi obtenir une dénitrification des eaux. En aval, l’eau
obtenue est de qualité physico- chimique acceptable et peut être rejetée dans le milieu naturel.
Ce mode de régénération des eaux nécessite par contre de grandes surfaces car les bassins de
rétention doivent avoir une faible profondeur.
L'inconvénient que peut revêtir cette méthode d'évacuation est qu'en essayant d'éviter
une pollution hydrique, nous risquons de provoquer une pollution de l'environnement en
raison des problèmes de manque d'esthétique et de mauvaises odeurs que présentent les
bassins d’évaporation. Cette technique a été utilisée par exemple dans une huilerie située à
proximité de Fès (Maroc). Elle permet de réduire la DCO et les polyphénols des margines à
80% (Kapelakis et al., 2012).
41
3.3.3. Procédés physiques :
 Procédés membranaires :
Dans le cas du traitement des margines par l’ultrafiltration UF et l’osmose inverse

OI, le courant liquide est déversé directement dans le lit des fleuves, et le courant
concentré contient les composants polluants de la margine d’origine.
Récemment, (Dhaouadi et Marrot, 2008) ont utilisé un bioréacteur équipé d’une
membrane d’UF, pour le traitement des margines diluées. Ils ont proposé d’utiliser ce type
de traitement en stade de prétraitement pour éliminer les composés phénoliques avant le
traitement biologique conventionnel.
Ces procédés permettent d’éliminer 100% de la DCO initiale. En revanche, ils
nécessitent un prétraitement, une demande énergétique élevée d’où un coût élevé de
l’ensemble du procédé (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre,
2000), et l’altération rapide des membranes utilisées (Drouiche et al., 2004 ; Mameri et
al., 2000).
 Procédés d’adsorption et biofiltration :

L'adsorption est le processus où des molécules d'une espèce appelée adsorbat (gaz ou
liquide) viennent se fixer sur la surface d'un solide, appelé adsorbant. Ce phénomène est
utilisé pour éliminer des molécules indésirables dispersées dans le fluide.
La fixation provient de l'établissement (entre le solide et les molécules) de liaisons de
Van Der Waals " liaisons de types électrostatiques de faible intensité.
L'adsorption physique met en jeu de très faibles interactions entre entités moléculaires
comme les forces d'attraction de Van Der Waals et des interactions électrostatiques de
polarisation. Elle est réversible et peu spécifique. Elle est rapide et généralement limitée par
les phénomènes de diffusion. La force des interactions mises en jeu peut être estimée par
l'énergie d'adsorption qui est comprise entre 5 et 40 kJ/ mole est considérée comme faible.
Par contre l'adsorption chimique met en jeu des forces d'interaction de plus grandes
intensités (liaisons de type covalentes), et qui modifie la structure moléculaire du soluté, ce
qui rend en général le processus irréversible.
Au cours de l'adsorption d'une espèce sur un solide, le transfert des molécules se fait de
la phase fluide vers le centre de l'adsorbant. Ce processus s'opère au sein d'un grain
d’adsorbant en plusieurs étapes (figure 3.7):
- le transfert de la particule (étape très rapide).
42
- le déplacement de l'eau liée jusqu'à être en contact du charbon.

- la diffusion à l'intérieur du charbon sous l'influence du gradient de concentration (phase
lente).
- l'adsorption dans un micropore (phase rapide).
Figure 3. 7 : Schéma explicatif du phénomène de l’adsorption (CREANGÃ ,2007)
Modèles d’isotherme d’adsorption :

Les modèles d’adsorption permettent de comprendre les mécanismes d’interaction entre
la surface de l’adsorbant et l’élément adsorbé.
La quantité de soluté adsorbée est calculée à l'aide de l'équation suivante :
Soit :
qe : quantité de soluté adsorbé à l'équilibre par unité de poids de l'adsorbant (mg/g)
C0 : concentration initiale de soluté (mg/l)
Ce : concentration de soluté à l'équilibre (mg/l)
V : volume de la solution (l)
m : masse d’adsorbant (g)
X : quantité de soluté adsorbé à l'équilibre (mg); X = (Ce - Ce).V
a)Isotherme de Langmuir :
Cette isotherme est représentée par l'équation suivante :
43
Sachant que :
Qe : est la quantité de substance adsorbée à l'équilibre par unité de poids de l'adsorbant
(mg/g).
Ce : La concentration du substrat en adsorbat à l'équilibre (mg/l).
a : Correspond la capacité d'adsorption à la saturation (mg/g) et qui correspond à la formation
d’une monocouche (c’est aussi le nombre de sites actifs par unité de masse de la phase
solide).b : Le coefficient d'adsorption (l/mg), c'est également la constant d’adsorption
spécifique de l’adsorbat sur l'adsorbant. Cette constante est liée à la température et au système
(adsorbant-adsorbat).
a .b = KL : constante d'équilibre de Langmuir (l/g).
La linéarisation de l’équation précédente conduit à l'équation suivante :
Le schéma ci-dessous illustre l'isotherme de Langmuir (figure 3.8) :
Figure 3.8 : Isotherme de Langmuir (Rebahi et Kheloufi, 2015)
44
b) Modèle de Freundlich (1906)

Les isothermes concaves sont les plus fréquentes. Le premier modèle utilisé dit de
Freundlich
était empirique (Freundlich , 1909).
Ce modèle établit une relation entre la quantité de soluté adsorbée et la quantité restante en
phase liquide, cette équation est basée sur une distribution exponentielle des énergies des sites
d’adsorption, elle s’exprime par la relation suivante :
Qe et Ce : étant la capacité d'adsorption en mg/g et la concentration du substrat en adsorbat à

l'équilibre (l/mg) respectivement.
Kf et n : constantes de Freundlich, sont indicatifs de l'intensité et de la capacité d'adsorption.
La linéarisation de la première équation conduit à l’équation suivante :
Dans la figure 3.9 sont présentées les courbes de l’isotherme de Freundlich :
Figure 3.9 : Isotherme de Freundlich (Rebahi et Kheloufi, 2015)
45
c) Isotherme d’adsorption de Brunauer, Emmet et Teller (BET)

Le point de départ est la généralisation des hypothèses admises pour le modèle B.E.T.
en multicouches et dont les principales sont les suivantes :

L’adsorption se produit sur des centres d’adsorption déterminés, dont on ne connaît pas
la nature physique. On considère que chaque centre d’adsorption peut fixer seulement une
molécule de gaz et on suppose de plus, que la surface ne contient qu’une seule sorte
déterminée de centres d’adsorption caractérisée par une chaleur d’adsorption uniforme. Les
sites d’adsorption sont identiques et la chaleur d’adsorption est indépendante du degré de
recouvrement.
Il n’existe aucune interaction entre les molécules adsorbées, c’est à dire que la solidité
du lien d’une molécule donnée avec un centre donné n’est conditionnée que par la nature de la
molécule, et de la nature du centre, et ne dépend pas de la présence ou de l’absence de
molécules sur les centres voisins.
Dans le cas des margines, le principal objectif de l’adsorption est celui de biodégrader
les composés organiques ayant des effets bactéricides, inhibiteurs ou colorants.
L’isotherme de B.E.T a peu d’application, surtout en phase aqueuse, comparativement à
celles plus utilisables de Langmuir et de Freundlich (Seljko et Dekker., 1985).
d) Isotherme d’adsorption de Temkin
La dérivation de l'isotherme de Temkin suppose que l'abaissement de la chaleur
d'adsorption est linéaire plutôt que logarithmique, et l'adsorption est caractérisée par une
distribution uniforme des énergies de liaison jusqu'à une certaine énergie maximale de liaison
(Temkin et Pyzhev, 1940 ; Kim et al, 2004 ; Aharoni et Ungarish, 1977). L’isotherme de
Temkin est donnée par l’équation suivante (Temkin et Pyzhev., 1940) :
Avec :
qe : quantité d'ions métalliques adsorbés (mg/g) ;
46
Ce: concentration du soluté à l'équilibre (mg/l) ;
R: constante universelle des gaz parfaits (J/mol. K) ;

T : température absolue (K) ;
bT : variation de l'énergie d'adsorption (J. mol/g.mg) ;
KT : constante d'équilibre (l/mg).
(Galiatsatou et al., 2002) ont effectué une étude permettant l’élimination des composés
phénoliques par adsorption sur différents charbons actifs préparés par activation physique à
partir du noyau d’olive ou de pulpe d’olive. Les deux charbons préparés par des méthodes
différentes, ont permis d’avoir des taux d’élimination des polyphénols de l’ordre de 73 %
après 8h, par contre le maximum d’élimination de la DCO est de 33,65 % pour un temps de 5
h.
Pour l’adsorption, le charbon actif utilisé est non réutilisable, mais il peut être employé
comme combustible (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
Dans la biofiltration, le filtre sert en plus de nutriments pour les bactéries donnant lieu à
un procédé de dégradation biologique des substances organiques dissoutes (Centre
L’inconvénient de la biofiltration est le risque d’engorgement du filtre, en plus du
pouvoir polluant élevé du concentrât résultant.
Le bilan de matière approximatif du procédé de biofiltration est représenté dans la figure
3.10 :
Figure 3.10 : Schéma et bilan de matière approximatif du procédé de biofiltration

(Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000).
47
3.3.4. Procédés physico-chimiques :
 La coagulation-floculation :
Le prétraitement des margines par coagulation-floculation couplée aux différents
matériaux inorganiques et poly-électrolytes organiques est investigué. Le couplage de la
chaux ou du sulfate de fer avec des poly-électrolytes cationiques, permet une élimination
quantitative de la matière solide en suspension, par contre la réduction de la DCO et des
phénols totaux varie respectivement, entre 10-40% et 30-80%. Pour améliorer la dégradation
de la matière organique, le coagulant à base de fer est couplé au peroxyde d’hydrogène
(réaction de Fenton) ce qui augmente la réduction de la DCO jusqu’à 60% (Ginos et al.,
2006).En 2006 Roig et son équipe ont utilisé l’hydroxyde de calcium et de sulfate
d’aluminium pour réduire la DCO de 20 à 30%. Dans une autre étude, Aktas et son équipe
ont proposé en 2001, le prétraitement des margines par la chaux pour réduire la pollution.
D’une part ce traitement physico-chimique offre une solution partielle et nécessite un
traitement secondaire. D’autre part, il produit une grande quantité de déchet qui cause d’autres
problèmes environnementaux (Meyssami et Kasaeian, 2005 ; Sarika et al., 2005).
 L’électrocoagulation :
L’électrocoagulation est un procédé d’électrolyse qui permet la séparation des margines

en boues et en liquides biodégradables. Par ailleurs, les poly phénols et certains autres
produits toxiques (métaux lourds) sont éliminés.
Les boues produites après l’électrocoagulation des margines sont extraites et vont au
compostage. Les liquides sont acheminés vers le biométhaniseur qui permet la transformation
de la matière organique en substances chimiques diverses en condition d’anaérobiose et sous
l’action des bactéries présentes dans le milieu (production de gaz). Le principe de
l’électrocoagulation et bio méthanisation pour le traitement des margines est schématisé dans
la figure 3.11.
48
Figure 3.11 : Schéma général du principe de l’électrocoagulation et bio méthanisation

pour le traitement des margines (Barry et Diarra, 2018)
3.3.5. Traitement d’oxydation avancée :
 Traitement par oxydation humide :
Dans le cas de l’oxydation humide , les composés difficilement biodégradables ou non

biodégradables sont transformés en fragments biodégradables. Pour améliorer ce processus,
des catalyseurs comme les métaux nobles, peuvent être utilisés sous des conditions de
températures et de pression modérées. Cette technique a été investiguée en 2006 par Pharm
Minh et son équipe pour oxyder les composés phénoliques présents dans les margines. Les
catalyseurs utilisés sont le platine (Pt) et le ruthénium (Ru). Les principaux points forts de
cette technique résident dans le peu d’espace qu’elle requiert, et dans le fait que l’eau traitée
peut être évacuée normalement dans les lits de fleuves (Pharm Minh et al,. 2006). Toutefois,
les désavantages sont dus à la demande énergétique importante qu’exige ce mode de
traitement (Centre d’Activités Régionales pour la Production Propre, 2000), le coût élevé
de l’installation et la nécessité du matériel qui résiste à la corrosion et aux conditions de
pression et de température de travail (Kestioğlua et al., 2005).

Ozonation :
L’ozonation constitue le traitement chimique principal, basée sur l’utilisation de
l’ozone. Ce dernier est certes un oxydant puissant, mais il n’est pas capable d’oxyder
complètement la charge organique des margines. Andreozzi et Caprio ont montré en 1999
que les taux de réduction de la DCO durant l’ozonation, dans les conditions les plus
49
favorables, ne dépassent pas 20 à 30 %. Canizares et Lobato (2007), ont trouvé que

l’ozonation des margines à pH alcalin n’a pas permis d’atteindre une minéralisation complète
de la charge organique.
Benitez et Heredia(1996), ont montré que ce procède peut être amélioré par
l’utilisation des radiations UV permettant une réduction de la DCO de 5 à 10 % et
l’élimination des phénols taux à 97,5 %.
 Procédés électrochimiques :
Des études ont été menées sur la possibilité de prétraitement des margines afin de
réduire les concentrations des phénols et des polyphénols avant de procéder à un traitement
biologique. Différents types d’anodes ont été utilisés pour le traitement des margines comme :
Titane-Tantale- Platine-Iridium (Ti-Ta-Pt-Ir) (Giannes et al., 2003 ; Gotsi et al., 2005),
Titane-Platine (Ti-Pt) (Israilides et al., 1997), des électrodes spéciales parallèle d’aluminium
(Adhoum et Moncer., 2004), une anode plate parallèle à base d’un mélange d’oxydes de
Titane et Ruthénium (Panizza et Carisola., 2006).
Cañizares et al., (2007) ont étudié l’oxydation par une anode en diamant qui permet
d’atteindre une minéralisation complète de la DCO et COT.
Tzagaroulakis et al., (2005) ont montré que le traitement combiné aérobie-anaérobie
est 10 fois moins coûteux que le processus d’électro-oxydation.
 Procédés Fenton :
Le procédé Fenton est un procédé convenable au traitement d’une large variété des
effluents sans égard de la concentration et de la nature des contaminants. C’est un système
économique, caractérisé par sa simplicité et la possibilité d’utiliser des réacteurs agités. Rivas
et al., (2001) ont fait une étude de traitement des margines diluées par des effluents urbains
par le réactif de Fenton et des modèles pseudo-empiriques sont construits. Pour un excès de
peroxyde d’hydrogène, le maximum de réduction de la DCO et carbone total après 24 h est,
respectivement, de 70 et 55%. Dans un autre travail, en traitant des margines brutes, il a été
mis en évidence pour une concentration de Fe2+ donnée, l’élimination de la DCO et de COT
augmente avec l’augmentation de la concentration de H2O2. Le meilleur taux d’élimination de
la DCO est de 70% pour une concentration en H2O2 supérieure à 25 kg/m3. Dans ce même
travail, le traitement combiné : Fenton-Electrochimique (électrode en diamant) a permis une
minéralisation complète de la pollution (Cañizares et al., 2007). Ce dernier a aussi été utilisé
par Chen et al., (2002) ; Panizza et al., (2000) ; Khoufi et al., (2006) et Israilides et al.,
(1997) .
50
Ces procédés d’oxydation avancée ont été extensivement étudiés pour le traitement des
margines. Quelques résultats de ces études sont représentés dans le tableau 3.3
Tableau 3.3 : Différents systèmes d’oxydation avancée utilisés pour le traitement des
margines (Mantzavinos et Kalogerakis., 2005)
Le système Efficacité Commentaires

d’oxydation
Photo-Fenton avec des 74% de DCO et 87% PT après la photolyse solaire de TiO2 et
rayons solaires 19 h. [Fe2+]= 5 mM et [H2O2]= plus effective que le procédé
20 g /l. photo-
DCO0= 81 g/l Fenton
Electrochimique : DCO0= 45-60 g/l, 71% de DCO la DCO résiduellee est

l’anode est en Ti-Ta-Pt- après 8h et élimination totale toxique pour Daphnia
Ir, et l’électrolyte d’odeur et des Magna et Artemia
est le NaCl. solides en suspension. Salina
~ 65% DCO, ~30% DBO5 et 100% le rapport DCO/DBO5
Fenton suivi par de phénols après 2 h avec 2 g/l de diminue de 3,1 à 1,79 après
coagulation. FeSO4 .7H2O et 5ml de H2O2 à 20°C. l’oxydation.
DCO0=80,3 g/l.
Fenton. élimination de 85-90% de DCO les margines sont dilués 10

après 3-4 h avec 10 mM de Fe2+ et fois avant l’oxydation.
1 M de H2O2 à
50°C. DCO0=14,7g/l.
Ozonation. élimination de 22% de DCO les margines sont dilués ~
après 8h et élimination totale des 3 fois avant l’ozonation.
phénols après 2h.
DCO0= 34g/l.
Oxydation réduction de : 79% de DCO, 79% de ajout de 0,2 M de H2O2 pour
humide COT, et 98% de phénols totaux améliorer les vitesses
supercritique. après 18h à 500°C et 25 MPa, d’oxydation. Facteur de
DCO0=3,3 g/l. dilution : 50 fois.
Oxydation humide 77% DCO, 69% COT éliminées et la DCO résiduelle est dégradée
supercritique décoloration complète après 1h à en aérobie par un mélange de
couplée au procédé 200°C. DCO0=50g/l. culture de bactéries et levures.
Fenton.
51
3.4. Études de cas sur les traitements des margines dans le monde :
De nombreux procédés différents ont été proposés pour traiter les margines , tels que les
méthodes physiques (évaporation ouverte bassins, concentration par évaporation, filtration et
ultrafiltration / osmose inverse), méthodes chimiques (oxydation de Fenton, oxydation
humide, oxydation électrolytique, combustion et neutralisation avec chaux), des méthodes
physico-chimiques (floculation, coagulation, électrocoagulation et échange d'ions), et
méthodes biologiques (boues activées, digestion anaérobie, biofiltration, lagunage ou arrosage
direct champs et compostage) (Rozzi et Malpei, 1996). Le classique bien connu physique et
physico-chimique les méthodes de traitement se sont avérées non durables alors que les
méthodes de traitement biologique bien qu'elles puissent être efficaces et viables, elles se sont
avérées inapplicables en raison de la lenteur de dégradation des margines. Très peu de
méthodes proposées précédemment ont été matérialisées à partir des recherches en
laboratoire sur les procédures appliquées dans de véritables usines d'oliviers et aucune d'elles
n'a été prouvées être techniquement réalisable et à la fois rentable (Dogruel et al., 2009).
Cependant, l'application de ces technologies a indiqué qu'une combinaison de méthodes doit
être mise en place pour avoir un résultat satisfaisant de traitement des eaux usées. La mise en
place d'un traitement biologique (digestion anaérobie, traitement aérobie et compostage) ne
pourrait être une solution viables pour traiter les margines que si la forte toxicité de ces
déchets est considérablement réduite. Ce qui peut être acquis avec des processus
d’oxydations avancées (Mantzavinos et Psillakis, 2004).
3.4.1. En Espagne :
L’Espagne est le gros producteur de l’huile d’olive et produit donc de grandes quantités de
margines. Pour résoudre ce problème l’Espagne est passée dans les années 1990 du système
d’extraction de l’huile d’olive à trois phases au système biphasé .Elle a aussi adopté plusieurs
techniques de traitement que nous allons aborder dans cette section.
a) Évaporation naturelle :
La méthode d’évaporation naturelle en bassins fut le premier traitement appliqué pour
résoudre le problème des margines en Espagne, proposé par la Direction Générale de
l’Environnement en 1980. De nombreuses coopératives de Jaen et de Córdoba l’ont
adoptée.Dans la province de Jaen, il y a 998 bassins, d’une superficie totale occupée de 250
52
ha et d’une capacité de 2,5 millions de m3. À Córdoba, il y a 369 bassins, d’une superficie
occupée de 62 ha et d’une capacité de 0,9 millions de m3 (Centre d’Activités Régionales pour
la Production Propre, 2000).
Coûts : Cela dépend de l’endroit, de la disposition de terrain libre et de la proximité de

noyaux urbains importants. Le coût opérationnel est inférieur à 0.03€/m3 de margine (Centre
b) Procédés de membranes :
En 1991-92, des expériences pilotes ont été réalisées , subventionnées par la
Confédération hydrographique du Guadalquivir (Espagne) (Centre d’Activités Régionales pour
la Production Propre, 2000) :
 Ultrafiltration : réalisée par Fernández Saro S.A., pour l’huilerie Molino de las Torres de
Alcaudete (Jaen).
 Ultrafiltration : réalisée par Scandiavision S.A., pour l’huilerie Martínez Montañéz de
Alcalála Real (Jaen).
 Osmose inverse : réalisée par Itin-Indelpa S.A. pour l’huilerie Coop. Nª Sª de la Merced
en Montoro (Córdoba).
Rendement : Le procédé permet d’éliminer 100 % de la DCO.

Couts : Dans tous les cas, les coûts sont aussi très élevés, entre 150.000 et 180.000€
d’installation (3-4.2€/m3 de margine traitée) et d’exploitation d’environ 6€/m3.
c)Traitement anaérobie :
Il existe une expérience pilote du système Alpechín, S.A. subventionnée par la
Confédération hydrographique du Guadalquivir en 1991-92 (Espagne) (Centre d’Activités
La méthode consiste en l’épuration en phase anaérobie, moyennant l’emploi d’une

unité de réaction. L’installation comprend : un réservoir de margines, un réservoir
d’homogénéisation où est réglé le pH et où sont ajoutés, si nécessaire, des nutriments,
plusieurs réservoirs digesteurs anaérobies et un équipement d’osmose inverse.
Une fois que la margine a été prétraitée dans la citerne d’homogénéisation, elle est
chauffée en vue d’être introduite dans le réacteur anaérobie. Le procédé s’accompagne d’un
53
dégagement de gaz méthane, utilisé pour le chauffage du digesteur anaérobie et pour divers
emplois dans la propre huilerie. Lors de l’étape de digestion anaérobie. L’effluent issu du
digesteur est soumis à un procédé d’osmose inverse où il est filtré, obtenant ainsi de l’eau
pratiquement propre et déversable dans les lits des fleuves ou utilisable comme eau
d’arrosage.
Rendement : on obtient une réduction de 86 % de la DCO et il ne se produit
pratiquement pas de boues.
Le coût : environ 180.000€ d’investissement pour 4 000 m3 de margine, c’est-à-dire 3.6
€/m3 de margine traitée, avec des coûts d’exploitation d’environ 6 €/m3.
d) l’oxydation et ozonation à l'air humide (WAO):
Cas I : Un travail considérable a été consacré au processus intégré d'oxydation à l'air

humide et de biodégradation aérobie dans le traitement des eaux usées de la transformation
des olives dans la province de Badajoz, Espagne . Les paramètres les plus représentatifs sont
le COD et DBO5, avec des valeurs de 24,45 et 14,8 g O2 / l respectivement, et une teneur en
phénol de 833 mg phénol/l. Le traitement a été réalisée par WAO dans des conditions
relativement douces (443–483 K et 3,0–7,0 MPa de pression totale avec de l'air). L’utilisation
des catalyseurs tels que les promoteurs de radicaux (peroxyde d'hydrogène) ont conduit à une
plus grande efficacité du procédé (entre 16 et 33% d'amélioration de l'élimination des DCO,
selon les conditions de fonctionnement) (Rivas et al., 2001).
Les tests de biodégradabilité effectués après le prétraitement d'oxydation ont montré
l'effet positif de le prétraitement WAO sur l'oxydation biologique aérobie des eaux usées.
Rendement :
- Conversion de la DCO comprise entre 30 et 60% (6 heures de traitement).
- Elimination significative du phénol contenu à la fin du processus WAO avec des valeurs de
conversion de 95%.
Cas II : Les eaux usées d'origine d'olive noire ont été obtenues à partir d'une olive de
table usine de transformation dans la communauté d'Estrémadure (Espagne). Le traitement a
été réalisé par ozonation, dégradation biologique aérobie et combinaison de deux étapes
successives: un processus biologique aérobie suivi d'ozonation. A cet effet, la demande
chimique d’oxygène (DCO), le contenu aromatique total (A) et le contenu phénolique total
(Tph), étaient sélectionnés comme paramètres représentatifs pour suivre le processus global
54
de purification. Les résultats expérimentaux donnés pour l'ozonation, où la température (10,

20 et 30°C) et le pH (7,9 et 13,6) ont été modifiés (Beltran-Heredia et al., 2000).
Rendement :
- les conversions en DCO variaient entre 42 et 55% selon les conditions de fonctionnement.
- les conversions du total des composés phénoliques et aromatiques sont respectivement
d'environ 75 et 67%.
3.4.2. En Grèce :
a)Evaporation naturelle :
C'est la méthode couramment utilisée pour le traitement des margines en Grèce .Il y a
environ 400 installations en Grèce (Vlyssides, 2012).
b) Traitement anaérobie :
Cas I :La recherche d'un procédé de traitement économique des eaux usées d'une usine
d'extraction d'huile d'olive à Kandano (région de La Canée, Crète) a conduit au concept d'une
usine pilote(figure3.12) (FIW).Description de l’usine:
 livraison, conteneur de stockage;
 décanteur d'une capacité de 650 m3;
 digesteur anaérobie (volume: 16 m3) pour les boues;
 Réacteur UASB (couverture de boues anaérobies à flux ascendant) (volume: 18 m3) pour
la liqueur de boue.
L'usine peut recevoir un sixième du volume total des eaux usées produites. Le quotidien
l'influent est de 30 m3. Les eaux usées sont collectées dans un conteneur de stockage où leur
qualité est analysée. Les eaux usées brutes sont ensuite conservées pendant 10 jours dans le
décanteur où les substances particulières se déposent.
La liqueur de boue préclarifiée et la boue primaire retirée sont toutes deux anaérobies
traitées en parallèle. Il existe un risque de formation d'une couche d'écume dans le décanteur,
ce qui peut entraîner des fortes odeurs. Ce problème peut être résolu en recouvrant le réservoir
ou en utilisant un pont racleur.
La liqueur de boue préclarifiée est préchauffée et introduite dans le réacteur UASB. Le
biogaz obtenu est soutiré de la partie supérieure du réacteur et conduit vers la chambre de
stockage de gaz.
La phase liquide est soumise à une sédimentation, puis stockée dans un conteneur.
Après l'ajout de nutriments et la régulation du pH, la boue primaire, montrant une eau élevée
55
contenu (65–80%), est introduit dans un digesteur complètement mélangé. Le biogaz est à
nouveau retiré de la partie supérieure du digesteur et conduit à la salle de stockage de gaz. La
phase liquide traitée est conduit au décanteur puis au récipient collecteur. À ce stade, le
biogaz est incinéré.
La phase liquide, destinée à être épandue sur des terres agricoles, est stockée dans une
fosse à ciel ouvert. Après séchage, les solides peuvent être vendus comme matériau
d'amélioration du sol ou comme humus après avoir été mélangés avec résidus végétaux. Il n'y
a pas de nuisances olfactives causées par les liquides qui s'échappent des digesteurs.
Couts : le cout de la c construction de l’usine qui traite 30 m3 / jour, une surface d'au
moins 1 ha est nécessaire, au prix de environ 150 000 €.
Figure 3.12 : Usine pilote de traitement des eaux usées issues de l'extraction de l'huile
d'olive à Kandano (une région de Chania, Crète) (FIW)
Cas II. Une usine pilote a été exploitée entre janvier 1993 et avril 1994 pour traiter les
eaux usées d'un moulin à huile dans la région de Kalyvia / Attique (figure3.13) (FIW).
Description de l’usine :
 livraison, cuve de stockage d'un volume de 20 m3 pour la quantité totale de margines
produit;
 décanteur d'un volume de 4 m3;
 Réacteur UASB d'un volume de travail de 2 m3, équipé d'un échangeur de chaleur
pour maintenir la température pendant la phase mésophile;
56
 réacteur à lit fixe d'un volume utile de 2 m3, un échangeur de chaleur haute performance,
et système de recirculation;
 salle de stockage de gaz;
Rendement : - La charge organique a été dégradée de 88 à 89% ;
-la teneur en phénol était réduite de 74 à 75% ;
- la production de biogaz était de 21 à 23 L de gaz par litre.
Figure 3.13 : Usine pilote de traitement des eaux usées d'un moulin à huile d'olive dans
la région de Kalyvia, Attique(FIW)
3.4.3. En Italie :
a) Concentration thermique :
Les systèmes de concentration thermique ont été recommandés et adoptés dans une demi-
douzaine d’installations de Puglia et de Basilicata, avec une capacité totale d’épuration
d’environ 25 m3 de margine à l’heure (capacités unitaires de 5 à 8 m3/h). Les dérivés au m3 de
57
margines traitées obtenus avec ce système sont les suivants(Centre d’Activités

Régionales pour la Production Propre, 2000). :
-350 kg/h d’un mélange hydro-alcoolique obtenu dans la première phase, avec un pourcentage
d’alcool oscillant entre 2,5 et 15 %.
- 400 Kg/h de condensât (eau distillée), séparée dans la deuxième phase, avec une DCO
moyenne de 1 500-2 000 ppm.
-150 kg/h de concentrât avec une humidité de 47 % (53 % de matière sèche) et une teneur
élevée en carbone, en azote et en potassium.
Cout : d’après des sources italiennes, les niveaux de coût rapportés sont les suivants :
-Investissement (pour 5 m3/h) : 300.000 € ;
-Coût opérationnel : 13,19 €/m3.
3.4.4. En Tunisie :
a) Evaporation naturelle :
Des étangs de grande dimension ont été construits, parmi lesquels on peut citer ceux de
Kalaa Kébira (30 000 m3) et plus de 40 dans la ville de Sfax (Centre d’Activités Régionales
pour la Production Propre, 2000). À l’heure actuelle c’est la seule technique adoptée en
Tunisie.
3.4.5. En Algérie :
D’après l’enquête auprès des propriétaires des unités de production de l’huile d’olive
que nous avons visité, la gestion des margines consiste à les déverser directement dans les
canalisations des eaux usées municipales, sans aucun traitement préalable. Aucune
information trouvée dans la littérature sur les traitements des margines en Algérie, or
quelques études ont été menées au niveau des universités algériennes qui ont examiné
l’efficacité de certaines techniques de traitement en établissant des expériences en
laboratoire les résultats sont présentés dans le tableau 3.4.
58
Tableau 3.4: Etudes sur quelques traitements des margines en Algérie
Traitement Efficacité Conclusion Références

Couplage -% DCO éliminée = 52,07
Les meilleurs pourcentages
Fenton/adsorption après 6h Bernou et
d’élimination de la DCO
(Bois naturel) -DCO0= 138,24 g/l Boucendala,
ont été trouvé que le
-Masse adsorbant =0.4g 2015
système combiné
Fenton/adsorption avec
Couplage adsorption -% DCO éliminée = 41,66 charbon carbonisé à 400°C
(Bois naturel) après 6h est (61,11%) et mieux que
/Fenton -DCO0= 138,24 g/l le bois naturel (52,07%).
-Masse adsorbant =0.4g
Couplage -% DCO éliminée = 61,11

Fenton/adsorption après 6h
(charbon-400°C) -DCO0= 138,24 g/l
Couplage adsorption -% DCO éliminée =37,5

(charbon- après 6h
400°C)/Fenton -DCO0= 138,24 g/l
Adsorption sur -% DCO éliminée =23,8% L'adsorption sur charbon Boudoukhana,

charbon actif après 30 mn actif est limitée et ne peut 2008
-Masse charbon actif =2g être adaptée pour traiter les
margines.
59
3.5. Conclusion :
Divers procédés de traitement des margines ont été développés : procédés physiques,
chimique, et même biologiques, et les tendances actuelles visent l’intégration de diverses
technologies pour traiter les margines à faible cout. Les différents types de traitement des
margines étudiés jusqu’à présent ne résolvent qu’une partie du problème. En effet, certaines
de ces techniques n’éliminent pas la totalité de la pollution, d’autres sont très couteuses ou
génèrent une pollution secondaire qui nécessite un traitement postérieur.
60
Conclusion générale
L’objectif de notre étude est d’analyser la situation de la production oléicole qui
représente un secteur économique important pour notre pays, notamment pour la wilaya de
Béjaïa. Actuellement, la production est en constante croissance or la dominance du système
d’extraction traditionnel et de celui d’extraction à 3 phases, consomment énormément d’eau
et par conséquent génère de très grandes quantités de margines qui sont souvent rejetées
dans l’environnement sans aucun traitement.
L’huile d’olive est un produit faisant partie de la composante méditerranéenne dont
l’Algérie. Elle a une place très particulière en Kabylie. Cependant ni la question de l’impact
écologique de sa production ni celle du traitement des margines ne sont à l’ordre du jour. En
effet, les margines avec leurs propriétés physico- chimiques ont des effets néfastes sur
l’environnement et les écosystèmes et représentent l'un des problèmes les plus importants
auxquels sont confrontés la plupart des pays oléicoles comme l’Algérie.
C’est là que notre travail a trouvé tout son intérêt. Afin de répondre à la problématique,
nous avons étudié la littérature ayant traité du sujet, une enquête de terrain a été faite auprès
de plusieurs responsables/propriétaires de huileries de la région de la Soummam. L’enquête
de terrain a surtout apporté des éléments d’informations sur le cas de Béjaïa qu’on ne trouve
pas dans la littérature ni auprès des autorités compétente. Comme dans divers secteurs,
l’aspect économique/financier prend souvent le dessus sur l’aspect écologique. En effet, nous
avons pu voir que plusieurs procédés ont été développés pour résoudre ce problème,
malheureusement ils ne dépassent pas souvent les seuils des portes des laboratoires.
Plusieurs procédés pour l’évacuation et le traitement (physique, physico-chimique,
biologique) ont été proposés à partir des recherches en laboratoire mais très peu ont été
matérialisées dans de véritables usines d'oliviers et aucune d'elles n'a été prouvée être
techniquement réalisable et à la fois rentable.
Mais il reste nécessaire de recourir à une méthode pour résoudre ces problèmes
environnementaux. Les traitements classiques comme le lagunage et l’évaporation naturelle
sont des techniques qui peuvent être adoptées dans notre pays vu qu’ils n’exigent pas d’apport
d’énergie électrique et leur exploitation reste aisée. L’épuration par ces derniers permet de
réduire la DCO et en polyphénols des margines jusqu’à 80%. Or, une distance d’au moins
200 m est recommandée entre les bassins d’épuration et les premières habitations à cause du
dégagement d’odeurs fétides.
61
De plus, pour remédier à ces problèmes depuis la source, on propose la propagation du

système de trituration à deux phases (système écologique), qui n’utilise qu’une faible quantité
d’eau, et qui ne forme que deux types de sous-produits : huile d’olive et grignons humide. Le
sous-produit résultant de l’obtention d’huile d’olive dans les huileries à deux phases est le
grignon gras. Ces huileries ont le système à deux phases, sans production de margine, mais là
le grignon humide a une plus grande humidité que les grignons obtenus par les systèmes
conventionnels (presse et trois phases). Suite à cette proposition, il faut encourager des
investisseurs pour réaliser des usines d’extraction d’huile de grignon. Lorsque toutes les
mesures sont prises, ce procédé s’avère complètement propre et le circuit se ferme d’une
manière satisfaisante, rentable et écologique.
.
62
63
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Résumé :
Le secteur oléicole et en particulier celui de l’extraction de l’huile d’olive nécessite
des grandes quantités d’eau, par conséquent l’obtention de l’huile d’olive génère deux sous-
produits, l’un liquide (les margines) et l’autre solide (les grignons) qui sont moins valorisées
et peu considérés surtout en Algérie. Les margines sont la phase aqueuse issue de la trituration
des olives, engendrent des problèmes environnementaux inquiétants. Plusieurs procédés pour
l’évacuation et le traitement (physique, physico-chimique, biologique) ont été proposés à
partir des recherches en laboratoire mais très peu ont été matérialisées dans de véritables
usines. Les recherches montrent qu’il faudrait s’orienter vers l’utilisation de techniques de
production plus appropriées, comme des procédés d’extraction d’huile continus à 2 phases, au
lieu de 3 phases. De tels systèmes permettent non seulement d’économiser de l’eau (moins
d’eau injectée avant extraction) mais aussi de réduire les quantités de margines produites.
D’autre part, le lagunage et l’évaporation naturelle sont des techniques efficaces qui
permettent de réduire la DCO et les polyphénols des margines jusqu’à 80% avec de faibles
coûts .Cependant, elles doivent être appliquées loin des zones peuplées car elles dégagent des
odeurs fétides.
Mots clés: Margines, systèmes d’extraction, environnement, huile d’olive, traitement,
pollution, grignon, oléiculture, huilerie.
Abstract:
The olive sector and in particular that of olive oil extraction requires large amounts of
water, therefore obtaining olive oil generates two by-products, one liquid ( OMWW) and the
other solid (pomace) which are less valued and little considered especially in Algeria.
OMWW are the aqueous phase resulting from the crushing of olives, causing worrying
environmental problems. Several processes for disposal and treatment (physical,
physicochemical, biological) have been proposed from laboratory research but very few have
materialized in real factories. Research shows that there is a need to move towards using more
appropriate production techniques, such as continuous 2-phase, rather than 3-phase oil
extraction processes. Such systems not only save water (less water injected before extraction)
but also reduce the quantities of vegetable water produced. On the other hand, lagooning and
natural evaporation are effective techniques that reduce COD and polyphenols in OMWW up
to 80% with low costs. However, they must be applied far from populated areas because they
release foul odors.
Keywords: OMWW, extraction systems, environment, olive oil, treatment, pollution,
pomace, olive growing, oil mill.

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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTRE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHE

Mémoire de fin de cycle

Soutenu le 29/09/2020 Devant le jury composé de

Mme N. CHERCHOUR Maitre de conférences classe A à l’Université de Béjaïa Présidente

M. M. HAMACHI Professeur à l’Université de Béjaïa Examinateur

M. M. AZZOUG Maitre de conférences classe A à l’Université de Béjaïa Encadreur

Mme O. SENHADJI Professeur à l’Université de Béjaïa Co-Encadreur

Nous remercions dieu de nous avoir donné le courage et la volonté de

Nos remerciements les plus sincères à Mr AZZOUG et Mme

Nos remerciements pour les membres du jury pour avoir accepté

Nous remercions également le responsable de l’université, faculté de

Pour leur appui et leur encouragement

A mon oncle AIT IGHIL Tahar et toute sa famille

A toutes mes amies

A toute la famille AHMIEM.

BREF : (Best Available Technique Référence Documents) Meilleure Référence Technique

DBO : Demande Biologique en Oxygène

DCO : Demande Chimique en Oxygène.

DSA : La Direction des Services Agricoles

MES : Matière En Suspension

mS: milli siémens

OMWW : (Olive Mill WasteWater) Les margines

pH: Le potentiel hydrogène

ppm : partie par million

USAB : (Upflow Anaerobic Sludge Blanket) Réacteur Anaérobie à Flux Ascendant

WAO : (Wet Air Oxydation) Oxydation par Voie Humide

Figure 1. 1: Repartition de la production de l’huile d’olive dans le monde ................................ 2

Introduction générale ---------------------------------------------------------------------------------1

Chapitre 1 : Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux

1. Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux ---------------------------------2

Chapitre 2 : Les margines

2. Les margines --------------------------------------------------------------------------------------17

2.4. Composition des margines ----------------------------------------------------------------------19

2.4.1. Fraction minérale -----------------------------------------------------------------------------19

2.6.3. Pollution des sols -----------------------------------------------------------------------------23

2.7.1. Algérie ------------------------------------------------------------------------------------------------------ 26

2.7.2. Tunisie -----------------------------------------------------------------------------------------27

3. Traitement et valorisation des margines ---------------------------------------------------------32

3.2.3. Obtention de biogaz --------------------------------------------------------------------------34

3.3.3. Procédés physiques ---------------------------------------------------------------------------42

3.4.2. En Grèce ---------------------------------------------------------------------------------------55

3.5. Conclusion --------------------------------------------------------------------------------------60

Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux

1. Production de l’huile d’olive et impacts environnementaux

Tableau 1.1 : Production mondiale de l'huile d’olive (103 tonnes) (Commission

Production 2018/2019 2019/2020 variation

Espagne 1790 1230 -31%

Italie 174 322 85%

Tunisie 140 350 150%

Grèce 120 300 150%

Turquie 194 225 16%

Maroc 200 145 -28%

Portugal 100 120 20%

Total UE 2264 1989 -12%

Total monde 3178 3121 -2%

1.3. Production oléicole Algérienne :

Figure 1.2 : Zone oléicole en Algérie (Oreggia et Marinelli, 2017)