Initiation Theorie GP Systemique
Initiation Theorie GP Systemique
Initiation Theorie GP Systemique
Introduction à la
théorie des systèmes
Merci de citer la signature et les références : < https://gerardpirotton.be >
Note : Le texte que voici est extrait d’un syllabus relatif à un cours introduisant à l’approche
pragmatique de la communication, dans le cadre d’une formation de spécialisation :
« Approche systémique et travail social »
Introduction
Un cours qui ambitionne de présenter des repères sur la théorie des systèmes se trouve
sans doute confronté à un quasi-dilemme.
Le cours va s’efforcer d’éviter ces deux écueils, tout en courant peut-être alors le risque de
s’échouer sur les deux à la fois…
Tentons le pari !
1
BERTALANFFY von, Ludwig, Théorie générale des
2
systèmes, Dunod 1993 (1968 pour l’édition Voir les notes de cours du cours de
anglaise) « Pragmatique de la communication »
Introduction à la théorie des systèmes - Gérard Pirotton - 1
On ajoutera qu’aujourd’hui, la Le même Le Moigne propose, de façon
modélisation des systèmes atteint des plus triviale mais peut-être aussi plus
niveaux de sophistications très élaborés mnémonique :
par le recours aux ordinateurs et à leur
puissance de calcul. - quelque chose (n’importe quoi,
présumé identifiable)
- qui dans quelque chose
(environnement)
Définitions - pour quelque chose (finalité ou
projet)
De multiples définitions existent. Selon les - fait quelque chose (activité =
accents que souhaitent mettre les fonctionnement)
différents auteurs, ils insisteront tantôt - par quelque chose (structure =
sur un aspect, tantôt sur d’autres. forme stable)
- qui se transforme dans le temps
Au plan étymologique, le mot système (évolution) » 6
dérive du mot grec « systema » qui
signifie « ensemble organisé » « Un système est un ensemble
d'éléments en interaction tels que
Von Bertalanffy définit un système en ces la modification de l'un d'eux
termes : entraîne la modification de tous les
« un complexe d'éléments en autres. (Cette modification porte
interaction" 3 bien sur les relations, et non pas
sur les éléments) »
de Rosnay définit un système en ces
termes :
« un système est un ensemble
d'éléments en interaction Totalité,
dynamique, organisés en fonction Non-sommativité
d'un but » 4
Si un système est composé d’un ensemble
Le Moigne définit un système en ces d’éléments reliés entre eux, les
termes : interactions entre ces différents éléments
« un objet qui, dans un constituent une totalité qui ne se réduit
environnement, doté de finalités, pas à la somme des parties. La
exerce une activité et voit sa modification (la variation) d'un des
structure interne évoluer au fil du éléments du système peut affecter le
temps, sans qu'il perde pourtant système entier.
son identité unique. »... 5
Ainsi cette affirmation : « Le tout est plus
3
Von BERTALANFFY Ludwig, (1993), Théorie que la somme des parties », sur laquelle
générale des systèmes, Dunod, Paris. p.53. von Bertalanffy a notamment beaucoup
4
De ROSNAY Joël, (1975), Le Macroscope, vers une insisté. Une « simple somme » négligerait
vision globale, Seuil, points, Paris. p.91 la totalité nouvelle qui naît du fait que les
5
Le MOIGNE Jean-Louis, (1977) Théorie du
système général, théorie de la modélisation, PUF,
6
Paris.p.61. Le Moigne, idem, p. 62
Introduction à la théorie des systèmes - Gérard Pirotton - 2
éléments ne sont pas simplement Par contre, dans le cas des systèmes
juxtaposés « dans » le système, mais observables dans la nature, il devient plus
entretiennent des relations organisées et délicat d’affirmer que le but qu’ils
structurées. 7 poursuivent est redevable de leur
concepteur… Pourtant, les systèmes
Edgar Morin 8pour sa part, insiste sur le naturels semblent capables d’adaptation,
fait que le tout est aussi « moins et de se transformer, de sélectionner dans
différent » de la somme des parties. leur environnement certaines choses et
d’en rejeter d’autres… à l’apparent service
La non-sommativité insiste sur le fait d’un but minimal : le maintien de leur
qu’un système ne se réduit pas à la identité.9
somme de ses éléments.
équifinalité
Finalité
Selon ce principe, des conditions initiales
La notion de but est quasi une hérésie différentes peuvent produire un même
scientifique, puisqu’elle semble revenir à résultat : un même résultat peut
prêter des états mentaux (des intentions) s’expliquer par des conditions initiales
à des systèmes pourtant composés différentes. Un système peut réaliser ses
d’éléments qui en sont dépourvus. Elle objectifs à partir de différents points de
fait de plus intervenir le temps, de départ et par différents moyens.
devenir, qui n’est pas définition pas
observable. C’est ce sur quoi insiste von Bertalanffy :
17 18
Voir ce mot Voir cette notion
Introduction à la théorie des systèmes - Gérard Pirotton - 5
Perturbations
Message Message
émis Reçu
Source Canal Destinataire
37
Le MOIGNE (1977) Op. Cit., p. 43.
38
De ROSNAY, Joël, (1975) « Le Macroscope »,
vers une vision globale, Le seuil, points, (#80) page
108.
Introduction à la théorie des systèmes - Gérard Pirotton - 2
Approche analytique Approche systémique
Isole: se concentre sur les éléments Relie: se concentre sur les interactions entre
les éléments.
Considère la nature des interactions. Considère les effets des interactions
S'appuie sur la précision des détails. S'appuie sur la perception globale.
Modifie une variable à la fois. Modifie des groupes de variables
simultanément.
Indépendante de la durée: les phénomènes Intègre la durée et l'irréversibilité.
considérés sont réversibles.
La validation des faits se réalise par la preuve La validation des faits se réalise par
expérimentale dans le cadre d'une théorie. comparaison du fonctionnement du modèle
avec la réalité.
Modèles précis et détaillés, mais Modèles insuffisamment rigoureux pour
difficilement utilisables dans l'action servir de base de connaissances, mais
(exemple: modèles économétriques). utilisables dans la décision et l'action
(exemple: modèles du Club de Rome).
Approche efficace lorsque les interactions Approche efficace lorsque les interactions
sont linéaires et faibles sont non linéaires et fortes.
Conduit à un enseignement par discipline Conduit à un enseignement pluridisciplinaire.
(juxta-disciplinaire).
Conduit à une action programmée dans son Conduit à une action par objectifs.
détail.
Connaissance des détails, buts mal définis. Connaissance des buts, détails flous.
39
Et ce à quoi s’oppose l’approche constructiviste,
réel courant épistémologique.
Introduction à la théorie des systèmes - Gérard Pirotton - 1
Bibliographie
Avertissement :
La bibliographie ci-dessous est là pour donner une idée de la diversité des auteurs qui ont
fait leur cette approche. Il ne s’agit donc pas d’en recommander expressément la lecture.
Pour les auteurs, une liste restreinte figure sous le titre : « Conseils de lecture ».
Références en français :
(quelquefois, traduction de l’anglo-américain)
DESCARTES, R.
(1637) Discours de la méthode, Paris: Editions de Cluny.
[Le Livre de Poche Classique, # 2593 ]
FRONTIER S.
(1999) Les écosystèmes, PUF, Que Sais-je ?, Paris
Le MOIGNE, J.L.
(1977, 1983) La théorie du système général, Théorie de la modélisation, Paris, Coll.,
Systèmes-Décisions, Presses Universitaires de France.
LUGAN J-C,
(1993) La systémique sociale, PUF, Que Sais-je ?, Paris.
MELEZE J.,
(1979) Approche systémique des organisations, Hommes et Techniques, Paris.
MORIN, E.
(1977) La méthode 1. La nature de la nature, Paris: Seuil.
(1980) La Méthode 2 La Vie de la Vie, Paris: Seuil.
(1982) Science avec conscience, Paris: Fayard.
POCZTAR J.
(1992) Approche systémique appliquée à la pédagogie, ESF, Paris.
VON BERTALANFFY L.
(1993) Théorie générale des systèmes, trad. J-B. Chabrol, Dunod.
WIENER N.
(1962) Cybernétique et société, UGE, 10/18
WINKIN Y.,
(1981) La nouvelle communication, Seuil, Points, Paris.
DURAND D.
(1979) La systémique, PUF, Que Sais-je ? Paris
ROSNAY, J. de.
(1975) Le macroscope, vers une vision globale, Paris, Seuil, Points