Syllabus DR Lelo 2o12 - Who-1

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Professeur Dr LELO T.

Michel
Professeur Dr NDOMA K. Emmanuel

IMAGERIE MEDICALE
« Les grandes lignes à l’intention des étudiants en Médecine »

Edition 2012
Cours d’imagerie médicale ii

IMAGERIE MEDICALE
« Les grandes lignes à l’intention des étudiants en Médecine »
Edition 2013.

Dr LELO T. Michel
Professeur Agrégé
Service de Radiologie et Imagerie Médicale
Faculté de Médecine et Cliniques Universitaires
Université de Kinshasa
Directeur de l’Institut d’Echographie de Kinshasa, RD Congo
lelocare@yahoo.fr

Dr NDOMA K. Emmanuel
Professeur Agrégé
Service de Radiologie et Imagerie Médicale
Faculté de Médecine et Cliniques Universitaires
Université de Kinshasa,
Enseignant à l’Institut d’Echographie de Kinshasa, RD Congo
ndomaemmanuel@yahoo.fr

Remerciements
Cours d’imagerie médicale iii

La rédaction de ces notes a débuté bien longtemps et


remonte à plusieurs années, la première édition a été rédigée en
Octobre 2009.
Nous bouclons cette nouvelle édition avec une pensée
pieuse à l’endroit de nos maîtres et formateurs d’heureuse
mémoire à l’Université de Kinshasa, nous citons : Le Professeur
Dr Stanislas Matulewicz et son collaborateur de l’époque Le
Professeur Dr Paul Malenga Mpaka.
Nous disons sincèrement merci… chers maîtres.

Les Auteurs

Avertissement aux lecteurs

Beaucoup d’encyclopédies traitant du sujet sont en anglais,


coûtent chers et ne sont pas toujours disponibles. Ce manuel en
français, destiné aux étudiants de médecine, essayera de résoudre
tant soit peu ce problème qui reste réel pour la plupart d’entre-
nous.
Il est le fruit d’une longue expérience auprès de nos
maîtres de l’Université de Kinshasa et des différents stages de
formation effectués au Japon, en Belgique, en Espagne, en
Allemagne et aux Etats-Unis d’Amérique.
Cette nouvelle édition de 2013 a été enrichie avec la
documentation reçue de l’Organisation mondiale de la santé, à
qui nous restons reconnaissants.
Il y a surement des fautes contenues dans ce manuel et qui
ont échappé à notre vigilance ; nous vous saurons donc gré de
Cours d’imagerie médicale i
v

bien vouloir pardonner ces imperfections et nous vous


promettons de faire mieux à la prochaine édition.

Les Auteurs
Cours d’imagerie médicale 1

CONTENU

APPROCHE A LA LECTURE SYSTEMATIQUE


DES IMAGES
CH. I. GENERALITES SUR LES APPAREILLAGES ET
ACCESSOIRES
CH. II. IMAGERIE NEUROLOGIQUE.

CH. III. IMAGERIE DES OS DE LA FACE, DE L’OS


TEMPORAL, DES YEUX ET DE LA THYROIDE
CH. IV. IMAGERIE DU SEIN.

CH. V. IMAGERIE THORACIQUE


CH. VI. IMAGERIE
CARDIOVASCULAIRE
CH. VII IMAGERIE DIGESTIVE

CH. VIII. IMAGERIE SQUELETTALE

CH. IX. IMAGERIE GENITO-URINAIRE

CH. X. IMAGERIE GYNECOLOGIQUE

CH. XI. IMAGERIE OBSTETRICALE

CH. XII IMAGERIE PEDIATRIQUE


Cours d’imagerie médicale 2

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

1. Mettler F Jr
ESSENTIALS OF RADIOLOGY, 2nd Edition
Elsevier Saunders, Philadelphia, 2005
2. Helms CA
FUNDAMENTALS OF SKELETAL RADIOLOY 3rd
Edition
Elsevier Saunders, Philadelphia, 2005
3. Weissleder R, Wittenberg J, Harisinghani M, Chen
J.W
PRIMER OF DIAGNOSTIC IMAGING, 5th Edition
Mosby, Philadelphia, 2011
4. Allan PL, Dubbins PA, Pozniak MA
CLINICAL DOPPLER ULTRASOUND
Churchill Livingstone Elsevier,
Philadelphia, 2006 5. Verschakelen J,
Marchal G.
RADIOLOGISCHE ATLAS DEEL 1 THORAX
Helicon, KULeuven, 2001
6. Oyen R, Marchal G
RADIOLOGISCHE ATLAS DEEL 2 UROGENITAAL
Helicon, KULeuven, 2001
7. Vanbeckevoort D, Marchal G
RADIOLOGISCHE ATLAS DEEL 3 ABDOMINALE
Helicon, KULeuven, 2002
8. Palmer P., Reeder M
THE IMAGING OF TROPICAL DISEASES
Springer-Verlag, Berlin
Heidelberg, 2001 9. Corr P.
PATTERN RECOGNITION IN DIAGNOSTIC
IMAGING
WHO 2005, Geneva
Cours d’imagerie médicale 3

10. Scarisbrick G
THE WHO LECTURE SERIES ON RADIOLOGY
AND ULTRASOUND
WHO 2002, Geneva
11. Gie Robert
ATLAS DIAGNOSTIC DE LA TUBERCULOSE
INTRATHORACIQUE CHEZ L’ENFANT.
UITMR , 2003, Paris.

Les objectifs du cours.

En utilisant les livres américains, européens et de l’OMS ainsi


que les cours de la KUL, nous avons visé une “mondialisation”
des connaissances en Imagerie médicale pour l’étudiant.
Notre expérience dans l’enseignement de la radiologie depuis
1983, nous a permis également de mettre l’accent sur
l’essentiel de ce que l’étudiant devra connaitre sur ce vaste
domaine. C’est ainsi qu’après le cours sur la radioanatomie et
la lecture de ce syllabus, l’étudiant devra être capable de :
1) connaitre les principes de base en Imagerie et les
différents types d’images des examens radiologiques
spéciaux, de l’échographie, du scanner, de l’IRM,
2) connaitre les produits de contrastes et leurs effets
secondaires,
Cours d’imagerie médicale 4

3) connaitre l’essentiel des explorations à demander pour


résoudre le problème de son patient et à bien remplir le
bon de demande d’examen,
4) reconnaitre lui-même les principales pathologies des
organes fréquentes de son milieu par différents
modalités d’imagerie.

Le but de ce cours ne sera atteint que si le


bon grain a été semé sur une terre bien fertile (of course!).

APPROCHE A LA LECTURE SYSTEMATIQUE DES


IMAGES.

A. DEFINITION DU CONCEPT « IMAGERIE MEDICALE »


C’est une branche, un domaine de la médecine qui analyse
les images des différents organes du corps. Elle étudie
essentiellement la forme et le fonctionnement des organes, en
vue d’établir le diagnostic. En imagerie médicale (IM), les
images d’organes sont obtenues grâce à des moyens
physiques (non chirurgicaux) notamment les rayons X, les
rayons gamma, les ultrasons et les aimants plus la
radiofréquence. Les techniques d’imagerie médicale étaient
autrefois limitées à l’utilisation des rayons X. Actuellement
elles deviennent de plus en plus informatisées, et se sont
étendues à d’autres sources pour l’obtention des images
notamment les ultrasons, les aimants ... Aujourd’hui, ne parler
que de la radiologie ou l’imagerie par rayons X, devient
obsolète dans un service utilisant aussi bien les ultrasons que
les aimants. Il est mieux d’appeler ce service : Service de
Radiologie et d’Imagerie médicale ou simplement Service
d’Imagerie médicale. L’informatisation a permit d’obtenir des
images des coupes d’organes, en plus de celles de projection
de la technique conventionnelle. Ces images doivent être bien
réalisées (qualité optimale) pour qu’elles apportent le
Cours d’imagerie médicale 5

maximum d’informations diagnostiques. Elles seront décodées


par des médecins spécialistes formés à cet effet (médecins
radiologistes ou médecins radiologues) et ayant une certaine
expertise en IM. Ces informations ou documents devront
également être bien conservés.

Outre l’aspect purement diagnostic, l’imagerie permet en


plus de guider certains gestes opératoires notamment dans la
réalisation des biopsies, des ponctions guidées, des
embolisations des vaisseaux… De nos jours, l’imagerie est
devenue aussi une procédure interventionnelle autrement dit
soignante ; ce qui confère désormais au médecin radiologue,
une fonction soignante à part entière en plus de sa fonction
paraclinique traditionnelle.

B. APPROCHE PRATIQUE
En pratique courante, on écoute d’abord le malade et on
l’examine pour connaître son problème.
Après cette première étape, le médecin décide du type
d’exploration à demander en biologie et en imagerie
médicales. Il existe une panoplie d’examen à prescrire pour
chaque plainte. En IM, le médecin demandeur devra tenir
compte des revenus du malade et de la disponibilité des
équipements dans son milieu.
Quel type d’examen choisir ?
Celui qui est disponible, qui procure le maximum
d’information diagnostique et à frais raisonnable.
Exemple : Pour un cancer du sein, il est mieux de demander
d’abord la radiographie du thorax à la recherche
des métastases pulmonaires éventuelles au lieu
d’un scanner thoracique.

Procédure de la lecture du cliché.


Cours d’imagerie médicale 6

1. Il faut d’abord reconnaître le type d’examen et l’organe


concerné (Par ex: c’est un scanner
cérébral). Souvent une seule image sur le
cliché plaide pour une radiographie, plusieurs cadres
d’images sur un seul grand cliché pour un examen de
scanner ou de l’IRM,

2. Ensuite, on vérifie l’identité du malade et on dispose


convenablement les images au négatoscope,

3. Il faut savoir reconnaître ce qui est ANORMAL, sachant


auparavant comment se présente l’image normale
(anatomie radiologique),

4. Il faut savoir interpréter les anomalies rencontrées,

5. Etre en mesure d’évoquer quelques diagnostics


différentiels possibles en fonction de la clinique de
chaque malade.

C. COMMENT REMPLIR UNE DEMANDE D’EXAMEN EN


IMAGERIE MEDICALE ?

La feuille ou le bon de demande d’exploration en imagerie


médicale devra comporter essentiellement les points suivants:
- Le nom de l’hôpital
- Le service demandeur et l’unité:
- L’identité complète du malade:
Noms, post-nom et prénom, Sexe et Age en mois ou en
années Le n° du dossier
Cours d’imagerie médicale 7

- L’examen sollicité : Rx thorax F et P ou


Echographie du foie
- Les données cliniques et paracliniques
- Le but de l’examen
- Le lieu et la date ainsi que le nom, le n° téléphone et
la signature du médecin demandeur.

Quelques recommandations importantes


Les renseignements cliniques et paracliniques sont
nécessaires pour la lecture des images. Soyez éveillé et
responsable, sachez que vous vous adressez à un confrère
spécialiste pour avis. Vous devez faire attention à votre
écriture, aux terminologies utilisées, à votre façon d’analyser
les plaintes de votre malade et à votre conclusion sommaire :
ces stigmates peuvent bien refléter une image reluisante de
votre personnalité, ou au contraire une image plutôt médiocre.
Votre demande sera donc lue et analysée comme telle.
Si vous faites remplir le bon de demande d’examen par un
stagiaire, veuillez SVP de relire ce qu’il a écrit avant de signer
la demande.

D. LE COMPTE-RENDU OU PROTOCOLE
C’est le rapport de l’analyse des images qui sera
communiqué au médecin demandeur. Il est nécessaire de
décrire la technique utilisée pour l’examen par exemple
l’emploi du produit de contraste ou la fréquence de la sonde
utilisée.
Le radiologue fait une description détaillée des lésions
avec des termes appropriés et donne les limites de la
technique utilisée. Enfin il donne ses impressions finales ou
conclusion.
Cours d’imagerie médicale 8

La conclusion devra répondre à la question posée par le


Clinicien. Il faudra éviter des termes vagues et donner le
diagnostic précis si possible ou alors évoquer les diagnostics
différentiels en commençant par les plus probables. Enfin, il
suggère des examens additionnels si c’est nécessaire. Il
restera ouvert à la discussion et apportera son expérience
pour le bien du patient.
Le protocole des clichés se fait par le médecin radiologue seul
ou en staff. Le rapport de tous les examens est ensuite mis au
dictaphone et la cassette envoyée au secrétariat pour
impression des rapports. Ces rapports seront signés et mis
dans la boite de chaque service demandeur. Aujourd’hui de
plus en plus, les images sont gravées sur CD.
Chaque fois que le médecin radiologue aura un diagnostic
mettant la vie immédiate du patient en danger, il devra le
communiquer immédiatement au demandeur par téléphone ou
en le faisant venir en radiologie.

E. QUELQUES NOTIONS DE RADIOPROTECTION

La radioprotection est l’ensemble des mesures prises en


service de radiologie pour lutter contre les risques radiques. A
ces risques s’ajoutent également les risques électriques et
infectieux. Les mesures édictées en radioprotection sont
destinées principalement à protéger les malades et le
personnel œuvrant en service de radiologie. Les rayons X et
gamma sont des rayons ionisants, ils sont capables de
changer les molécules du corps en ions.
A l’hôpital, les RX sont importants pour la réalisation des
radiographies, de la scopie et du CT scanner. L’usage de ces
rayonnements comporte des risques occasionnés par :

1. Effets non stochastiques entraînant la mort cellulaire ;


ces effets n’apparaissant qu’à des doses dépassant un
Cours d’imagerie médicale 9

certain seuil, au delà de laquelle la probabilité d’avoir ces


effets est de 100%.La sévérité de ces effets augmentent
avec la dose reçue.
Exemples: érythème de la peau, perte des poils,
desquamation de la peau, cataracte, dépression de la
moelle…

2. Effets stochastiques : entraînant des modifications de la


structure des cellules (effets carcinogenèses et
génétiques). Ces effets surviennent avec l’augmentation de
la dose d’irradiation

Une période de latence se déroule entre l’exposition d’un


individu aux rayonnements ionisants et l’apparition des
symptômes, Ces effets nocifs (cancers) peuvent par exemple
survenir sur les générations futures.
L’étudiant et futur médecin devra connaître que la
radioprotection commence dans le cabinet de consultation. Il
ne demandera les explorations radiographiques que si c’est
nécessaire. D’autres techniques sont également disponibles
notamment les explorations par ultrasons et par IRM. Mais il
faudrait savoir que lorsque l’état du malade l’exige, ne pas
demander une radiographie simplement à cause de la
radioprotection constitue une faute grave.
En service de radiologie, le personnel se protège par l’usage
du tablier en plomb et le port du dosimètre. On peut se
protéger également en se mettant à distance, loin de la source
des RX pendant l’exposition ou derrière le paravent en plomb.
Et actuellement, la numérisation a sensiblement diminué la
quantité des rayons.
On devra réaliser les examens qu’une seule fois et ne pas les
refaire et donner le minimum des Rx pour avoir une bonne
image (Principe ALARA).
Cours d’imagerie médicale 1
0

F. PRECAUTIONS AVANT LA REALISATION DES


EXAMENS SPECIAUX

La réalisation des certains examens radiologiques dits


spéciaux nécessite généralement :

• Une certaine préparation du malade


• l’utilisation de la scopie télévisée
• L’usage d’un produit de contraste
• La réalisation séquentielle de plusieurs clichés
(environ 10 clichés)
• Une équipe bien entraînée et composée du
manipulateur de l’appareil et du médecin
radiologiste.
Cours d’imagerie médicale 11

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES APPAREILS ET


ACCESSOIRES

1.1. APPAREILLAGE

1.1.1. LES RAYONS X DE ROENTGEN

A. DEFINITION : Les rayons X sont des ondes


électromagnétiques découverts le 8 Nov.1895 par un physicien
allemand du nom de WILHELM KONRAD ROENTGEN. Ils sont
invisibles, de courte longueur d’onde et présentent plusieurs
propriétés dont les plus importantes sont les suivantes :

• Grand pouvoir de pénétration,


• Pouvoir de rendre fluorescent certains sels
minéraux,  Pouvoir d’impressionner les
émulsions photosensibles,  Capable d’induire
des effets biologiques.

B. PRODUCTION DES RAYONS X

Les rayons X sont produits par le TUBE RADIOGENE: Ce


tube est composé d’une ampoule en verre dans laquelle on a
fait un vide poussé (fig.1). A l’intérieur de ce tube se trouvent
deux pôles disposés à l’opposé l’un de l’autre:

• La Cathode (pôle négatif) : dispositif en forme de cupule


dans lequel se trouve adossé un filament en tungstène
capable de chauffer jusqu’à 2200°.
• L’Anode (pôle positif) : disposée à l’opposé de la
cathode, l’anode est constituée d’un dispositif
également fait en tungstène. Certains autres appareils
en particuliers ceux destinés à la mammographie
disposent d’anodes faites en rhénium ou en molybdène.
• La tension générale utilisée est de 50 à 125 Kilovolts.
Cours d’imagerie médicale 12

Fig. 1. Ampoule du tube radiogène

Les rayons x sont effectivement produits lorsque le courant de


basse tension relié à la cathode porte le filament de tungstène
à l’incandescence avec production des thermoélectrons.
Ensuite on soumet ces électrons à une grande vitesse par une
différence de potentiel entre les 2 pôles. Ces thermoélectrons
vont voyager vers l’anode où ils seront brusquement freinés et
verront la grande partie de leur énergie cinétique se
transformer en chaleur et une infine quantité en rayons X. A
l’anode se trouve une fenêtre pour la sortie des rayons X et un
collimateur ou diaphragme pour limiter le champs de sortie.

C. APPAREIL TYPE DE RADIOLOGIE


Un bon appareil de radiologie doit être capable de faire tous les
examens essentiels, notamment les radiographies des os, des
poumons et de l’abdomen en tenant compte des pathologies
locales. L’appareil idéal est le système radiologique de base de
l’OMS développé à partir du WHO-BRS(1975) et connu sous le
nom de World Health Imaging System for Radiology ou WHIS-
RAD unit
(1993). C’est un appareil simple, qui réalise des clichés de qualité
et
donne peu de rayonnement aux patients.
Il existe aussi des appareils radiologiques mobiles. Ces appareils
sont utilisés dans les salles d’opération ou lorsque le patient est
en soins intensifs et ne peut être déplacé vers le service de
Cours d’imagerie médicale 13

radiologie. Enfin, viennent les gros appareils de


radiologie avec amplificateur de brillance pour des examens
spéciaux. Les appareils dits C-Arm sont bons pour les
angiographies et pour la chirurgie.

D. DIFFERENTES TECHNIQUES UTILISANT LES RAYONS


X

C1. Les techniques conventionnelles

C1.1. LA RADIOGRAPHIE

La technique dite ‘RADIOGRAPHIE’ implique l’utilisation des


rayons X qui traversent le malade avant d’atteindre le film
radiologique qui joue dans ce cas le rôle de détecteur de
l’image. Pendant l’exposition, le tube radiogène, le malade et le
détecteur restent fixes. C’est une imagerie de transmission des
rayons.
Le film exposé aux rayons X après l’examen du malade ne
contient pas d’image visible. Sur ce film se trouve imprimée
une image latente ou dormante. Pour la rendre visible il faudra
développer le film dans la chambre noire en passant
respectivement par le révélateur et le fixateur pour obtenir enfin
le cliché radiologique. L’image obtenue par cette procédure
est dite directe, car elle a été formée directement par les
rayons x transmis. Le cliché radiographique est un document
attestant l’examen réalisé.
En pratique courante, on demande la radiographie d’un organe
en 2 incidences : de face et de profil. Parfois des clichés
obliques complémentaires sont également demandés. Ces
examens radiographiques sont dits simples ou standards.
Exemples: Rx thorax F et P, Rx genou gauche F et P, ….
Cours d’imagerie médicale 14

Comment se forme l’image.

En radiographie, l’image se forme grâce aux 4


constituants principaux du corps humain à savoir l’eau, la
graisse, l’air et l’os. Les rayons X qui traversent le corps du
malade seront différemment atténués par les 4 constituants de
base du corps humain, en fonction de leur masse atomique et
de l’épaisseur du tissu traversé.
Cette absorption des RX par l’organisme humain permet de
reconnaître 4 types de densité de base sur le détecteur à savoir :

• la densité hydrique
• la densité graisseuse
• la densité aérique
• la densité calcique

Les rayons X noircissent le film. La partie du corps qui a


moins atténué les rayons X fera passer plus des rayons et son
image sera plus noire sur le film que les autres. La formation de
l’image en radiographie consiste donc à un enregistrement sur
film d’une distribution des 4 principales densités
radiologiques ; c’est cette distribution des densités qui apporte
l’information diagnostique principalement sur la forme, la taille
et le fonctionnement de l’organe examiné.

L’image est dans ce cas directement formée par


l’intensité des rayons X transmis, ayant traversé des structures
anatomiques de densités différentes sur leur trajet et qui
parviennent au film ; le tube, le malade et les détecteurs restant
immobiles pendant l’exposition.

Tout rayon X transmis qui parvient au film contribue à la


formation de l’image par sommation des densités que le rayon X
a rencontrées durant son parcours lors de la traversée du
Cours d’imagerie médicale 15

corps humain. C’est donc une image de sommation ou de


superposition des densités.

C1.2. LA FLUOROSCOPIE OU SCOPIE CONVENTIONNELLE

C’est une technique utilisant également les rayons X,


mais qui recourt à un écran de scopie (fait en phosphore)
comme détecteur de l’image en lieu et place du film.
L’image obtenue par cette technique est directe et
dynamique. La fluoroscopie est actuellement interdite dans le
monde à cause de l’irradiation importante qu’elle occasionne.

C1.3. LA SCOPIE TELEVISEE OU SCOPIE MODERNE

La nouvelle scopie se fait à l’aide d’un amplificateur de


brillance équipé d’un moniteur de télévision à la place de
l’écran de scopie. Cette nouvelle scopie télévisée permet de
pratiquer les examens en plein jour et limite les effets néfastes
des Rx en réduisant très sensiblement la quantité des rayons
délivrée au malade et au médecin.
En scopie, on étudie les mouvements d’organes par ex :
les mouvements péristaltiques, les battements cardiaques, la
cinétique du diaphragme. C’est également avec la scopie que
sont réalisés les examens radiologiques spéciaux.

C1.4.. LA TOMOGRAPHIE ORDINAIRE

L’image radiographique ou l’image en radioscopie


représente la sommation des plusieurs structures superposées
se trouvant à des différentes profondeurs.
La tomographie présente plutôt l’avantage d’obtention
d’images des coupes anatomiques réalisées selon les plans
d’avance sélectionnés. Ce faisant les structures se trouvant
dans les plans autres que celles préalablement sélectionnées
Cours d’imagerie médicale 16

deviennent floues. Au cours de la réalisation de cette


technique, le tube et la cassette accomplissent des
mouvements en sens inverse l’un de l’autre pendant que le
malade reste immobile. Cette technique est de plus en plus
abandonnée et remplacée par le scanner.

Fig.1b : Tomographie lors


d’une l’UIV montrant les contours des reins.

Indications : réaliser des coupes d’organes par exemple les reins,


les seins, les poumons, le sternum, le rachis, l’odontoïde...

C2. Les techniques utilisant les rayons X et l’ordinateur

Ces techniques qui font l’usage de l’ordinateur procèdent par :


• L’acquisition de l’image,
• La reconstruction des
images  La visualisation
de l’image  L’archivage
des images.

C2.1. LA RADIOLOGIE NUMERISEE OU DIGITALISEE


Ce système fait usage d’une cassette équipée d’une
plaque en phosphore photostimulable à la place du film.
L’appareil de radiologie reste le même. Après exposition, cette
plaque contiendra des informations qui seront lues dans
l’appareil de numérisation grâce aux rayons lasers qui
permettront de produire l’image digitalisée sur l’écran de
Cours d’imagerie médicale 17

l’ordinateur. Il existe aujourd’hui des plaques en sélénium et


des « panel detectors ».
La radiologie numérisée permet d’obtenir des images
informatisées partant des appareils conventionnels de radiologie
et de l’ordinateur ; elle permet en plus une réduction importante de
la dose des Rx délivrée au malade.

L’image est directement vue sur l’écran du moniteur TV


et peut être manipulée. L’impression de l’image se fait
directement sur papier A4, sur CD ou sur cliché développé à
secs (Imprimante) et à la lumière du jour….
Le plus grand avantage de ce système est qu’il n’y a plus
d’utilisation de produits chimiques dans le développement des
films et donc plus de pollution de l’environnement par ces
produits. En plus l’image analogique est remplacée par une
image digitalisée qui peut être facilement archivée dans le
système PACS (voir page 26). On transfère les images dans
les services demandeurs. On peut facilement retrouver les
anciens clichés. La reprise des clichés est moindre et enfin il ya
une diminution de la dose des rayons X. Le grand désavantage
reste encore le coût.

C2.2. LE CT SCANNER OU TOMODENSITOMETRIE


(C.T. Scan= Computed Tomography; T.D.M. =
TomoDensitoMétrie) C’est un nouveau type d’appareil de
radiologie inventé en Angleterre par Sir G. HOUNSFIELD en
1972. Il permet la réalisation d’une série de coupes
anatomiques de l’organe, coupes espacées de quelques
millimètres.
Après la réalisation du topogramme d’orientation appelée
«computed radiographic image ou C.R. ou encore scout view,
ou toposcan », une première série des coupes simples est
réalisée. Une deuxième série des mêmes coupes sera réalisée
après l’injection intraveineuse du produit de contraste. Pour les
examens de l’abdomen par contre, on ingère le produit de
contraste.
Cours d’imagerie médicale 18

Au scanner, le tube radiologique tourne à 360°autour du


malade en lâchant des impulses des rayons X par un faisceau
collimaté. A chaque position du tube au cours de sa rotation
autour du malade, se trouve le bloc de détecteur disposé à
l’opposé du tube radiogène. Ce bloc de détecteur sert à
calculer instantanément le degré d’atténuation des rayons X qui
auront traversé la partie du corps humain concernée par
l’examen.
Le degré d’atténuation de ces RX est finalement rendu visible à
l’oeil grâce à la traduction en image des voxels en pixels dont
la teinte varie de la couleur « noire pure » à la couleur «
blanche éclatante ». Le scanner dispose d’une échelle des gris
comportant 2000 tonalités de couleurs différentes au lieu de 4
comme en radiologie conventionnelle.
Au scanner, l’image est dite indirecte car elle est reconstruite par
l’ordinateur.

a) La netteté de l’image ou résolution spatiale de


l’image La résolution spatiale de l’image est due aux faits
suivants:
• L’exploration ne concerne sélectivement qu’une fine
couche des structures anatomiques, évitant ainsi le
phénomène de superposition,
• Les rayonnements X secondaires sont évités au maximum
grâce à la collimation
• L’usage des détecteurs numériques permet la
maximisation des informations.
• La reconstruction de l’image est faite à partir de
projections multiples.
• La puissance de l’ordinateur permet le calcul rapide des
gradients de densité.

b) Dernière génération des scanners.


Dans l’histoire des scanners, il a existé 4
générations principales de machine.
Actuellement, l’imagerie dispose d’une cinquième génération des
scanners dite «scanner hélicoïdal ou spiralé». (Fig. 2.)
Cours d’imagerie médicale 19

Dans ce dernier type de scanner, le lit du malade se déplace de


façon continue pendant que le tube continue à réaliser des
rotations et à émettre des rayons X ; ce qui permet aux
détecteurs se trouvant à l’opposé du tube d’enregistrer les
informations concernant le degré d’atténuation des RX de
façon continue. Ce type de scanner permet la réalisation des
coupes de manière spiralée ou de type hélicoïdal. Certains
scanners sont équipés d’une seule série de détecteur (Scanner
mono barrette). La dernière innovation concerne les machines
qui sont plutôt équipées de plusieurs barrettes pouvant aller
jusqu’à plus de 64 barrettes (Scanner multibarette), ce qui
permet de réduire le temps de l’examen de manière
significative, de produire des images tridimensionnelles ou
volumétriques des
organes et de qualité
optimale.

Fig. 2. Schéma type


d’un scanner hélicoïdal

Il faut toujours se rendre compte de la forte dose reçue par le


patient en comparaison aux examens conventionnels.

Principales Indications

Crâne
- Traumatisme,
- Processus expansif intracranien
- AVC
- Complications en cas d’ HIV
Cours d’imagerie médicale 20

Thorax
- Exploration du médiastin
- Maladie parenchymateuse diffuse
- Atteinte pleurale
- Detection précoce des métastases
- Aneurysme de l’aorte

Abdomen:
- Exploration des lésions du foie
- Exploration des lésions du pancréas,
- Traumatisme
- Exploration des lésions du retropéritone
- Exploration des masses abdominales

Colonne vertébrale:
- Exploration des fractures
- Exploration des hernies discales
- Infections
- Exploration des tumeurs

Il est à noter que la dose des rayons X délivrée pendant les


explorations au scanner est très importante.
La dose d’un scanner cérébral équivaut à la dose de 115 Rx
thorax.
La dose d’un scanner thoracique équivaut à celle de 400 Rx
thorax.
La dose d’un scanner abdominal équivaut à la dose de 500 Rx
thorax.

1.1.2. LES RAYONS GAMMA


1.1.2.1. DEFINITION : Les rayons gamma sont des ondes
électromagnétiques à l’instar des rayons X. Ils sont de même
nature que les rayons X mais sont d’origine différente et sont
Cours d’imagerie médicale 21

moins ionisants. Ils produisent des effets néfastes similaires à


ceux produits par les Rx.

1.1.2.2.. LES TECHNIQUES UTILISANTS LES RAYONS


GAMMA
(Scintigraphie ou Médecine Nucléaire)

La scintigraphie consiste à donner au malade par


injection intraveineuse (IV) ou par inhalation un produit
radioactif de demi-vie assez courte. Ce produit est injecté seul
ou couplé à un transporteur encore appelé « carrier ». Le
produit radioactif idéal devra se fixer sélectivement sur l’organe
à explorer (par exemple l’iode se fixe préférentiellement sur la
thyroïde …)
Par cette technique, on peut facilement détecter sur graphique
la distribution de la radioactivité dans le tissu concerné, grâce à
un appareil de détection périphérique de cette radioactivité
appelé gamma camera. C’est donc une imagerie d’émission
par rapport au radiodiagnostic qui est une imagerie de
transmission des rayons.

A.TYPES DE SCINTIGRAPHIE

• L’image obtenue peut être représenté sous forme


d’image plane à deux dimensions (comme en radiologie
conventionnelle)
• L’image peut également être représentée sous forme
de coupe (comme en TDM), grâce au scanner à isotope
appelé « SPECT ».
• Une nouvelle avancée en Médecine Nucléaire : le
SPECT-CT. Le SPECT-CT fait partie des techniques
d’imagerie dites hybrides. En pratique, cela signifie ici
que deux modalités d’imagerie différentes, un SPECT
et un CT, sont assemblées en une seule structure
fonctionnelle . Grâce à cela, le patient bénéficiera dans
le cadre d’un seul passage de tout le corps au travers
Cours d’imagerie médicale 22

de celle-ci de deux imageries complémentaires


acquises dans les mêmes conditions. Ici aussi,
l’information fonctionnelle du SPECT est complétée par
l’information anatomique du CT qui lui est couplé.

• Le « PET » ou Positron Emitting Tomography ou


encore la TEP ou tomographie par émission des
positrons est une autre technique de scintigraphie qui
utilise un cyclotron et une camera spéciale pour
détecter la répartition métabolique des isotopes de
carbone, d’oxygène et d’azote qui sont des constituants
du corps. La tomographie d’émission de positons fait
appel à des isotopes de courte demi-vie généralement
produits dans un cyclotron ; elle produit des images
tridimensionnelles qualitatives et remarquablement
quantitatives avec une extrême sensibilité. Le marqueur
est le plus souvent le fluor (18F) incorporé dans une
molécule de glucose formant le 18F-
fluorodésoxyglucose.
(en abrégé 18F-FDG).

• La TEP est devenue une technique d’imagerie


importante dans la détection du cancer, permettant
l’évaluation du traitement et de la survenue des
récidives.

B.LES INDICATIONS MAJEURES DE LA SCINTIGRAPHIE


Au stade précoce du diagnostic, les lésions sont détectées
à la scintigraphie avant d’être visibles en radiographie :
• des métastases osseuses,
• de l’embolie pulmonaire
• de l’ostéomyélite aigue et la nécrose aseptique.
Ce sont des équipements chers et le radio-isotope n’est pas
toujours disponible.
Cours d’imagerie médicale 23

1.1.3 LES ULTRASONS


1.1.3.1. DEFINITION : Les ultrasons font parties des sons et
sont produits par des cristaux qui possèdent la propriété
piézoélectrique capable de convertir l’énergie
mécanique ultrasonore en énergie électrique et vice
versa. Lorsqu’ils se propagent dans le corps, ils
entraînent des zones de compression et de zones de
raréfaction des particules du milieu. Ils entraînent
également une interaction avec la matière.
Les ultrasons ne sont pas dangereux pour l’organisme à l’état
actuel de nos connaissances, à part la production des zones
de cavitation et l’effet thermique.
Chaque année, des nouveautés sont apportées par les
fabriques des machines. L’imagerie harmonique et
volumétrique (3D et 4D) sont les plus récentes.

1.1.3.2. LA TECHNIQUE UTILISANT LES ULTRASONS

ECHOGRAPHIE, ECHOTOMOGRAPHIE ou
SONOGRAPHIE.
Technique relativement nouvelle en imagerie médicale qui
utilise des sons inaudibles de haute fréquence (ultrasons) émis
par une sonde. Ces sons pénètrent le corps du malade et
retournent vers la sonde émettrice après avoir été diffusés par
le parenchyme et réfléchis par l’interface qui a modifié leur
progression entre deux tissus d’impédance différente.

Il existe 2 types d’explorations échographiques :


• Echographie standard.  Echographie Doppler.

A.ECHOGRAPHIE STANDARD
En échographie standard, l’image représentant les échos
de retour se matérialise par une courbe de déflexion ou par les
points de brillance de différente tonalité ; ces échos de retour
sont vus en pratique selon les modes ci-après :
• Mode A
• Mode B
Cours d’imagerie médicale 24

• Mode TM (mode temps mouvement pour l’examen du


cœur)  Temps réel

Particularités de l’échographie standard


• En échographie standard, les ultrasons de départ et les
échos de retour ont la même fréquence.
• L’organe examiné est une cible fixe.

B.ECHOGRAPHIE DOPPLER
Soit un point d’écoute fixe correspondant au point A et un
bruit quelconque perçu à partir de ce point ; la fréquence de ce
bruit augmente au fur et à mesure que sa source émettrice
s’approche du point d’écoute (par exemple le bruit d’un train qui
s’approche de la gare). Au contraire la fréquence d’un bruit
diminue lorsque sa source émettrice s’éloigne du point d’écoute
A ( par exemple le bruit d’un qui s’éloigne de la gare). Ce
phénomène correspond en pratique à
« l’effet Doppler ».
L’échographie doppler explore les organes mouvants en
occurrence les globules rouges ; dans ce cas la fréquence des
ultrasons de départ est différente de celle des échos ou
ultrasons de retour.
Cette technique permet donc de rapporter cette différence
de fréquence en la rendant perceptible ou audible ; ce qui en
conséquence permet de récolter les informations concernant la
cible qui a induit cette différence de fréquence.

Il existe 2 techniques de doppler : doppler continu,


doppler pulsé. Et le résultat se voit en doppler spectral, en
doppler couleur ou en doppler puissance.
En échographie doppler on mesure essentiellement la vitesse et
la direction du flux sanguin dans un vaisseau.

C. ELASTOGRAPHIE ULTRASONORE
L’élastographie est une technique d’imagerie récente,
maintenant reconnue comme une méthode pertinente pour la
Cours d’imagerie médicale 25

caractérisation tissulaire. Son but est de produire une


cartographie relative à l’élasticité des tissus examinés. Ce type
d’information présente un intérêt fondamental en diagnostic
clinique car le développement d’un processus pathologique
s’accompagne souvent de modifications dans les propriétés
mécaniques des tissus. A titre d’exemple, les tumeurs
cancéreuses se présentent généralement sous la forme de
nodules beaucoup plus durs que les tissus sains environnants.
Les premiers travaux en élastographie ont été couplés à
l’utilisation de l’échographie, conduisant à l’élastographie
ultrasonore. Cette technique se subdivise en deux approches
selon que la contrainte appliquée est quasi-statique (par
compression du milieu avec la sonde par exemple) ou
dynamique (génération et propagation d’ondes de cisaillement
dans le milieu étudié). Dans le cas d’une contrainte quasi-
statique, l’information directement estimée à partir de
l’acquisition d’une série d’images ultrasonores est le champ de
déformation au cours de la compression. Celui-ci nous permet
d’accéder aux propriétés élastiques locales du milieu puisque,
sous l'action d'une même contrainte, les régions molles se
déforment davantage que les régions rigides. Dans le cas de la
contrainte dynamique, la vitesse de propagation des ondes de
cisaillement dans le tissu dépend du paramètre d’élasticité du
tissu appelé module de cisaillement (G) qui sera ainsi estimé.

D. AVANTAGES DE L’ECHOGRAPHIE
C’est un investissement moins lourd et moins coûteux.
Certains appareils sont portatifs (fig. 3) ; d’autres sont
déplaçables. Le prix d’un examen échographique est
généralement accessible à la majorité de nos populations.
C’est une technique qui n’utilise pas les rayons X d’où
son utilité en obstétrique et en pédiatrie. Les images sont
directement visibles sur l’écran en temps réel ou « In live ».
Les images sont des coupes anatomiques d’organes
comme en scanner ou en IRM. Enfin cette technique a
l’avantage d’étudier le flux sanguin des organes.
Cours d’imagerie médicale 26

ppareil portatif
d’échographie

C’est une technique non évasive et qui est très


informative entre les mains expertes ; mais très dangereuse
entre des mains non entraînées ou inexpertes. Elle n’étudie
pas l’os, et les images sont de faible qualité chez les sujets
obèses. La disponibilité des appareils d’échographie entraine
des personnes non qualifiées à la pratique de la technique
dans les pays où la législation n’existe pas. Ces personnes
commettent ainsi beaucoup d’erreurs de diagnostic.

D. INDICATIONS DE L’ECHOGRAPHIE
Cette technique trouve ses principales indications en
cardiologie, en gynéco-obstétrique. Aussi cette technique est
utilisée dans l’exploration du cerveau du nourrisson, de l’œil,
de la glande thyroïde et des glandes salivaires, des seins, des
organes abdominaux, des vaisseaux et du tissu mou…

1.1.6. L’IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE (IRM ou


MRI).

L’IRM représente une véritable révolution technologique


qui n’utilise ni les rayons X, ni les rayons δ ; elle tire plutôt profit
des propriétés physiques d’un atome quelconque de
l’organisme, en particulier l’atome d’hydrogène.
L’IRM fait usage des noyaux atomiques à nombre impair
des protons et neutrons qui sont facilement détectables comme
le sodium, le fluor, le phosphore. L’hydrogène, principal
constituant de l’eau, est en particulier l’atome le plus simple, le
plus abondant et possède un seul proton.
Il est classiquement démontré que la rotation de la terre
autour de son axe bipolaire détermine autour de la planète
terre un champ magnétique quantifiable exprimé en unités
Cours d’imagerie médicale 27

tesla, de la même manière la rotation du noyau d’un atome


autour de son axe bipolaire définit également un petit champ
magnétique autour de cet l’atome ; ce champ magnétique est
géométriquement définit par un vecteur dipolaire.

A.PRINCIPES PHYSIQUES DE L’IRM


Lorsque le corps humain qui n’est constitué que d’un
amas d’atomes est introduit à l’intérieur d’un puissant champ
magnétique, les atomes ciblés par l’examen d’IRM (en
occurrence les atomes d’hydrogène) subissent les
phénomènes suivants :

• La magnétisation.
Placés à l’intérieur d’un puissant champ magnétique,
tous les petits dipôles magnétiques d’hydrogène s’y
trouvant alignent leurs vecteurs dans le sens ou en
contre sens du champ magnétique prépondérant.
Ce comportement du dipôle magnétique est comparable à
l’aiguille d’une boussole utilisée dans la navigation qui s’aligne
sur le champ magnétique terrestre ; ce phénomène est appelé
la magnétisation.

• La résonance magnétique nucléaire


La résonance correspond à un principe physique qui
consiste à mettre deux systèmes en compétition de manière à
leur permettre d’échanger des énergies.

Cet échange d’énergie se produit lorsque les dipôles


préalablement magnétisés subissent l’influence d’un second
champ magnétique (stimulus RF ou radiofréquence) disposé
perpendiculairement au champ magnétique prépondérant qui
avait occasionné la magnétisation.

• La relaxation
A l’arrêt du stimulus RF, les dipôles couchés en
cohérence de phase avec le second champ magnétique vont
Cours d’imagerie médicale 28

progressivement regagner leurs états initiaux, ce phénomène


est appelé « la relaxation ».
C’est au moment de la relaxation que le proton dégage
l’énergie sous forme d’un faible signal électrique détectable
appelé « free induction decay FID ».

B.LES SÉQUENCES D’ACQUISITION


Contrairement aux autres procédés d’imagerie médicale,
l’image obtenue dépend de la séquence choisie pour effectuer
l’acquisition de l’image.
Différents paramètres d’acquisition, conformément au
temps de la relaxation de chaque tissu notamment son temps
de répétition TR et son temps écho, permettent donc de réaliser
le contraste tissulaire
• Le temps de répétition TR et contraste en T1
Si au lieu d’émettre une seule impulsion de RF, on émet
une salve d’impulsions pendant un temps de répétition TR,
l’aimantation longitudinale n’aura pas eu le temps de
s’accomplir entre 2 impulses RF, en conséquence le signal
électrique attendu du processus de la relaxation diminue.
Si l’on raccourcit le temps TR, seuls les tissus disposant d’un
temps de relaxation T1 très court auront la possibilité
d’accomplir l’aimantation longitudinale et par conséquences les
seuls susceptibles d’émettre un signal électrique mesurable ;
ils apparaissent alors intenses ou blancs sur l’image.
C’est ainsi que la graisse et le sang qui disposent d’un temps T1
très court inférieur à ½ seconde, donnent une image blanche
(hypersignal). A l’inverse l’eau et l’œdème des cellules
tumorales dont le temps T1 est de l’ordre d’une seconde
donnent une image sombre (hyposignal).

 Le temps d’écho TE (temps d’écoute) et contraste en T2


Le temps écho TE représente le temps entre l’impulsion RF
et la lecture ou temps d’écoute du signal.
Si ce délai est court, tous les tissus émettent alors un signal,
dans ce cas le contraste ne dépend pas du temps T 2. Par
contre lorsque ce délai est long (de l’ordre du 1/10 seconde
Cours d’imagerie médicale 29

par exemple), seuls les tissus dont la relaxation transversale T 2


est suffisamment long donneront un signal mesurable.
Les tissus dont les temps T2 sont les plus long sont les
oedèmes et les liquides organiques, ils apparaissent blancs ou
intenses en sur l’image pondérée en T2 alors qu’ils paraissent
plutôt sombres en image pondérée en T1.

C. LES DIFFÉRENTES TONALITÉS DE L’IMAGE EN IRM.


La notion fondamentale à retenir ce que chaque tissu est
caractérisé par des T1 et T2 relativement spécifiques, qui sont
interdépendants. T1 et T2 reflètent donc la composition
moléculaire de chaque tissu, fonction du type des noyaux, de
l’environnement électronique et des différentes combinaisons
chimiques ambiantes.

 Déductions pratiques
Un tissu organique peut produire un hypersignal en T1 et
générer un hyposignal en T2, le parenchyme cérébral par
exemple donne un hypersignal en T1 par rapport au LCR alors
que ce dernier donne un hypersignal en T 2 par rapport au
parenchyme cérébral. On peut donc assister à une inversion de
contraste pour une même structure lorsqu’on passe de la
pondération T1 à la pondération T2.

E.INDICATIONS DE L’IRM
Dans l’exploration des processus dégénératifs,
malformatifs ou tumoraux du système nerveux central et du
canal rachidien. IRM occupe également une place de choix
dans l’exploration des pathologies musculaires et ostéo-
articulaires, dans l’exploration des viscères pleins de
l’abdomen, du poumon, du cœur et des gros vaisseaux.

F.AVANTAGES, INCONVENIENTS ET CONTRE


INDICATIONS DE L’IRM  Avantages :
- N’utilisant pas les radiations ionisantes, l’IRM est
classiquement inoffensive.
Cours d’imagerie médicale 30

- La discrimination tissulaire est meilleure en IRM qu’en


TDM, on peut dire que l’IRM est faite pour les tissus
mous et que la radiographie pour les tissus durs.

• Inconvénients :
Appareillage gigantesque et très onéreux entrainant un
prix d’examen très cher. Il existe en effet 2 types d’aimant : le
naturel et le semiconducteur. Le naturel donne un champ
magnétique faible de l’ordre de 0,5 T avec des images de
qualité moindre. Le semiconducteur travaille à l’aide du gaz
hélium (appareil difficile à entretenir), donne un champs
magnétique élevé de l’ordre de 1,5 à 7 T et des images de
qualité irréprochables avec un temps d’acquisition moindre.
• Contre indications :
Le champ magnétique élevé empêche les examens avec
corps étrangers métalliques comme le stimulateur cardiaque,
les prothèses ou clips vasculaires magnétique (en Nickel par
exemple) sont contre indiqués ; à l’exception de l’or qui n’est
pas ferromagnétique.

IMAGERIE MOLECULAIRE : Nouvelle discipline.


Images obtenues en imagerie par résonance magnétique (IRM),
technique choisie pour diagnostiquer des atteintes du cerveau et
du système nerveux central.
Il y a plusieurs décennies que les techniques d’imagerie médicale
font partie intégrante des soins médicaux. Sans avoir recours à
l’anesthésie ou à la chirurgie, elles donnent un accès immédiat et
fiable à des informations indétectables par le diagnostic clinique. Il
peut s’agir de la forme ou de la densité d’un organe, voire de
certains aspects de son métabolisme : c’est alors de l’"imagerie
fonctionnelle".

"Nous sommes en train de passer à une imagerie bien plus


précise, qui permet avec les mêmes instruments de visualiser
Cours d’imagerie médicale 31

l’organisme au niveau moléculaire", explique Bertrand Tavitian,


responsable du réseau EMIL au CEA.
À quoi tient cette révolution médicale ? "Aux évolutions
conjointes des instruments (leur résolution est aujourd'hui de
l’ordre du millimètre), des programmes informatiques (les
capacités de traitement informatique des images numériques
ont augmenté) et des radiomarqueurs : les chercheurs
disposent désormais de centaines de variétés de
radiopharmaceutiques - ou traceurs - spécifiques de toutes
sortes de cibles (enzymes, molécules de surface, etc.) " .

L’IRM, qui permet de visualiser très précisément la composition


chimique des tissus, est l’une des techniques appropriées à
l’imagerie moléculaire. Mais avec une sensibilité proche du
femtomolaire (elle distingue les molécules à l’échelle du 10-15),
l’outil par excellence est la TEP. À terme, ces deux techniques
seront couplées afin de permettre l'observation à la fois de
l’anatomie, de la fonction et de l’activité d’une structure.

1.2. LES ACCESSOIRES EN IMAGERIE MEDICALE

1.2.1. ACCESSOIRES D’EXAMENS RADIOGRAPHIQUES


Pour réaliser la plupart des examens radiographiques, les
accessoires ci-après sont nécessaires. Il s’agit de:
• La grille antidiffusante,
• Les cassettes et les écrans renforçateurs de toute
dimension : notamment 18/24, 15/40, 24/30, 30/40, 35/35
et 36/43 cm.
• Les films radiologiques de toute dimension  Les bains de
développement (CHIMIE)
• Le négatoscope pour la lecture des clichés.

A.LE DEVELOPPEMENT DES FILMS


Le développement des films radiographiques se fait dans
la chambre noire et peut prendre jusqu’à 30 minutes ; c’est ce
qu’on appelle le développement manuel. Actuellement on
Cours d’imagerie médicale 32

acquiert de plus en plus des développeuses automatiques avec


lesquelles le traitement du film ne dure que quelques 60 à 90
secondes.

Problèmes posés par le développement chimique


• Ces produits peuvent manquer et entraver ainsi le bon
déroulement des examens radiologiques.
• Ces produits coûtent chers et occasionnent en plus la
pollution lorsqu’ils sont déversés dans la nature après
leur utilisation.

B.ALTERNATIVES AU DEVELOPPEMENT CHIMIQUE DES


FILMS
Existent-ils des possibilités pour contourner les difficultés
inhérentes à l’utilisation des films? Oui et c’est grâce d’abord à
l’appareil de « dry star » et de plus en plus à la numérisation
encore appelée « Radiographie digitalisée ».
Il est néanmoins prudent de garder toujours le matériel de
développe- ment manuel pour pallier au cas où ces techniques
posaient problè- mes.

C.LES PRODUITS DE CONTRASTE UTILISES EN


RADIOLOGIE
CONVENTIONNELLE
Lorsqu’un organe n’est pas spontanément visible par ses
4 densités de base, on peut le rendre visible en lui apportant
une densité artificielle grâce à un médicament appelé « produit
de contraste » que l’on administre au malade.
a) Types des produits de contraste
Les produits de contraste sont généralement classés en:
• Produits de contraste négatifs ex: air.
• Produits de contraste positifs notamment :
- La baryte ou le sulfate de barium pour les examens courants
du tube digestif,
- Les produits de contraste positifs à base d’iode :
Cours d’imagerie médicale 33

Les tri-iodés hydrosolubles pour les examens


vasculaires, les explorations de l’arbre urinaire, les examens de
la sphère génitale (l’urographine, le Télébrix, Omnipaque,
Visipaque), et les tri-iodés hydrosolubles (ex :Omnipaque,)
destinés à l’exploration du canal rachidien et de la moelle,
examen appelée la myélographie. Les triiodés hydrosolubles
comprennent 2 grands groupes : les ioniques et les non-
ioniques. Les ioniques sont hyperosmolaires par rapport aux
fluides de l’organisme, produisent plus de réactions
indésirables. Ils sont disponibles et coûtent moins chers. Les
non-ioniques sont peu osmolaires, produisent peu ou pas de
réactions, entrainent peu de douleurs pour l’HSG. Ils coûtent
chers.
Les tri-iodés liposolubles sont destinés à l’examen des
vaisseaux lymphatiques (le lipiodol ultrafluide) et à
l’opacification des fistules. A noter qu’en cas de suspicion d’une
perforation, l’examen du tube digestif se fait moyennant
l’utilisation d’un produit tri-iodé facilement résorbable par le
péritoine du genre Gastrographin

b) Effets nocifs dus aux produits de contraste


Lors de l’utilisation des produits de contraste tri-iodés à
usage vasculaire, tout médecin doit être instruit des
incidents et accidents qui peuvent survenir.
• Les incidents mineurs : correspondent à la sensation de
la chaleur et des nausées par le malade, avec quelque
fois la survenue des vomissements. Il faut les prévenir
en examinant les malades à jeûn, en leur expliquant
avant l’examen la possibilité de survenue de ces effets
et en les assurant de votre disponibilité en cas échéant.
• Les accidents majeurs : sont de types allergiques
pouvant mettre la vie du malade en danger.
Ces accidents majeurs se manifestent par les
éternuements, la toux, l’urticaire, l’hypotension et parfois
par la mort, d’où la nécessité de disposer d’une trousse de
secours à portée de la main(Hydrocortisone, Adrénaline,
O2).
Cours d’imagerie médicale 34

C) Quelques examens réalisés avec produit de contraste en


radiologie conventionnelle

• Examens vasculaires: Artériographie


Phlébographie
Lymphographie.
• Examens du tube digestif: RX OED
Lavement baryté
• Examen du tractus urinaire: UIV, UCA, UPR…
• Examen appareil génital masculin ou féminin (HSG).
• Autres: Myélographie, Arthrographie…

D. LES PRODUITS DE CONTRASTE UTILISÉS EN IRM.


On utilise comme moyen de contraste, des substances
paramagnétiques capables d’augmenter la valeur locale du
magnétisme en influant sur T1 ou T2. Il s’agit principalement du
fer, du manganèse et du gadolinium. Comme pour toute image
en IRM, le contraste est fonction de la séquence utilisée.

E. PICTURE ARCHIVING AND COMMUNICATION SYSTEM


(PACS.)
• C’est le système électronique d’archivage et de
communication des images digitalisées dans l’hôpital.
• Il permet au clinicien d’avoir les images d’examens et des
protocoles sur son ordinateur à partir de n’importe quelle
salle de consultation.
• C’est une sorte d’INTRANET à l’hôpital.

Les avantages du PACS sont :

• Plus d’encombrement de salle de stockage.


• Plus de perte des clichés.
Cours d’imagerie médicale 35

• Plus de déplacement pour venir chercher les clichés en


service de radiologie.
• Images sont rendues disponibles à tout moment (même
pendant la garde).

Le désavantage du PACS :
Craindre désormais le manque de contact physique entre le
clinicien et le radiologue !!!

F. LA TELERADIOLOGIE
La téléradiologie correspond à un transfert d’images
digitalisées d’un centre vers d’autres centres beaucoup plus
expérimentés, pour un complément d’expertise.
Pour accéder à la téléradiologie, les images doivent être
de très bonne qualité afin que ces dernières fournissent le
maximum d’informations diagnostiques ; d’où le grand défi
auquel est désormais confronté le technicien manipulateur des
appareils d’imagerie médicale et le médecin radiologiste.

CHAPITRE II. NEUROIMAGERIE.

2.1. APPROCHE PRATIQUE DE LA NEUROIMAGERIE

2.1.1. PROBLEME DE CEPHALEES


Les céphalées peuvent avoir une multitude des causes. Toutes
ne méritent pas d’emblée une exploration en IM. Un bon
examen clinique est essentiel. Il est nécessaire de bien
préciser la localisation, la durée, le type, les facteurs
déclenchants, l’âge et le sexe, les autres signes
accompagnateurs.
Dans nos milieux, les premières investigations pour les
céphalées sont : la goutte épaisse, la prise de la tension
artérielle, l’examen du fond d’œil, les radiographies des sinus
Cours d’imagerie médicale 36

et éventuellement la ponction lombaire s’il existe par exemple


une raideur de la nuque.

Association céphalée avec signes neurologiques

Ces signes neurologiques peuvent être secondaires à un


traumatisme ou à un AVC et consistent soit à un déficit moteur
ou sensoriel, à une syncope, à une confusion ou à des
convulsions…
Devant tous les cas de céphalées accompagnées de
signes neurologiques, L’IMAGERIE EST NECESSAIRE et il
faudra toujours tenir compte de la disponibilité en équipements
et des possibilités du patient.

2.1.2. LES MOYENS D’EXPLORATIONS DE L’ENCEPHALE


• La Radiographie du crâne,
• L’échographie transfontanellaire
• Le Scanner cérébral  L’IRM.

A. LES RADIOGRAPHIES DU CRANE


La radiographie conventionnelle ne renseigne que sur
l’état des os du crâne et pas sur les structures intracrâniennes
comme l’encéphale et les méninges. Elle visualise bien les
fractures du crâne avec un intérêt particulier pour la fracture
embarrée.
La radiographie des sinus montre l’état de pneumatisation des
sinus et des cellules ethmoïdales et peut renseigner sur
l’origine des céphalées

B. L’ECHOGRAPHIE TRANSFONTANELLAIRE
L’écho permet l’exploration du cerveau du nourrisson à
travers les fontanelles qui demeurent encore ouverts jusqu’à
l’âge de 24 à 30 mois. Elle permet en particulier de déceler les
hémorragies et les infarctus cérébraux chez les prématurés,
ainsi que la mesure de la taille des ventricules.

C. LE SCANNER
Cours d’imagerie médicale 37

C’est le meilleur moyen ou le ‘gold standard’ pour


l’exploration du cerveau. Depuis sa découverte en 1972 par
Hounsfield, l’appareil de scanner ne cesse d’évoluer, apportant
de plus en plus d’innovations technologiques et techniques. Le
scanner actuel est hélicoïdal, équipé de plusieurs barrettes,
réalise des coupes millimétriques en un temps record et
permet la reconstruction multiplanaire (MNR).

e du scanner qui comporte le lit


la partie de l’appareil destinée
ées.

Le scanner réalise donc


une série des coupes
axiales ou coronaires du
cerveau (La figure 5
montre une coupe du
cerveau réalisée selon le
plan orbito-méatal)

Fig. 5. Image d’une coupe du


cerveau, passant par les cornes
frontales des ventricules
latéraux ;
vue à partir des pieds du malade

a) Réalisation du scanner cérébral

L’examen se fait le plus souvent en 2 phases:


• Dans un premier temps ou temps simple, les coupes
sont réalisées sans injection IV de produit de contraste
iodé et elles sont stockées dans l’ordinateur.
Cours d’imagerie médicale 38

• Au deuxième temps, on refait les mêmes coupes cette


fois-ci après injection IV du produit de contraste.les
images sont aussi gardées dans l’ordinateur et sont
disponibles à tout moment.

b) Principales indications du scanner cérébral


Les traumatismes, les AVC, les tumeurs, les abcès, les
convulsions, les céphalées chroniques, les vertiges, les déficits
neurologiques…

2.1.3. APPROCHE A LA LECTURE D’UN EXAMEN CEREBRAL


Cette lecture s’attellera à l’analyse systématique des détails ci-
après :

A. ANALYSE DE LA DENSITE PARENCHYMATEUSE


La densité cérébrale normale est estimée à environ 35 UH ;
l’altération de cette densité peut consister à :
• La diminution de densité : Lorsque la densité focale est
diminuée par rapport au reste du parenchyme cérébral, on
dit dans ce cas qu’il s’agit d’une lésion hypodense.
Les lésions hypodenses peuvent être vues en cas d’AVC
ischémique, de tumeur, d’œdème ou en post chirurgie.
Toutefois Il est assez souvent nécessaire de voir le
comportement d’une lésion hypodense après injection IV du
produit de contraste.

• L’accroissement de densité
La densité focale peut être augmentée, par rapport au
tissu cérébral avant même l’usage d’un quelconque produit de
contraste, il s’agit dans ce cas d’une lésion spontanément
hyperdense.
Ce type de lésion se voit dans l’hémorragie cérébrale,
dans certaines tumeurs, dans les granulomes infectieux ou
parasitaires, dans des calcifications, dans des corps étrangers
métalliques. Beaucoup de ces lésions méritent en particulier la
réalisation des coupes avant et après l’injection du produit de
contraste.
Cours d’imagerie médicale 39

B. LES DETAILS QU’IL FAUT ABSOLUMENT PRECISER


• Le nombre, la topographie des lésions, leurs formes et
dimensions ( étage sous-tentoriel et sus-tentoriel),le
nombre des coupes où les lésions sont visibles,
• L’engagement ou la herniation cérébrale sous-falcorielle,
temporal ou des amygdales cérébélleuses (fig 5 bis),
• La ligne médiane : le septum pellicidum représente la ligne
médiane fronto-occipitale qui doit être normalement droite
et équidistante des os pariétaux. En cas de masse
cérébrale
cette ligne peut-être déviée (shift effect)
• Les ventricules : l’analyse des ventricules consiste à
l’étude de leur symétrie par rapport à la ligne médiane, de
leurs tailles, de leurs contours et de leurs contenus.
• Les sillons : L’étude de sillons porte sur le nombre des
sillons, sur leurs profondeurs et sur leur symétrie.
De manière générale le nombre de sillons ne dépasse pas
normalement 4 à 5 sillons pour chaque hémisphère cérébral,
• La selle turcique : L’étude de la selle turcique porte sur ses
contours et sur son contenu,
• L’analyse des os se fait sur une fenêtre appropriée (fenêtre
osseuse),
• Les tissus mous sont analysés sous une fenêtre
appropriée.
Cours d’imagerie médicale 40

Fig, 5bis. Types d’engagement: sous falcoriel, temporal et des


amygdales.

2.2. IMAGERIE DE QUELQUE PATHOLOGIE


CRANIOENCEPHALIQUE

2.2.1. IMAGERIE DU TRAUMATISME CRANIOENCEPHALIQUE

A. MOYENS D’INVESTIGATIONS
• Les radiographies du crâne
Les radiographies du crâne sont de moins en moins
demandées actuellement puisqu’elles n’apportent presque pas
d’informations concernant l’encéphale, toutefois cette technique
peut démonter la présence d’une fracture du crâne si elle
existe.

• Le scanner cranioencephalique
Cours d’imagerie médicale 41

En scanner cérébral, la série des coupes va des


maxillaires jusqu’au vertex ou mieux prendre aussi la colonne
cervicale. Cette technique peut révéler les fractures du massif
facial et celles de la voûte, ainsi que les collections hématiques
dans les cavités sinusiennes (hémosinus). Outre les lésions
osseuses, les lésions peuvent également toucher les
enveloppes du cerveau, le parenchyme cérébral ou intéresser
tous les compartiments
cranioencéphaliques.

B. LES FRACTURES DE LA
VOUTE CRANIENNE.
Une fracture du crâne
peut consister soit à un trait
de fracture simple ou soit à
une embarrure (Fig. 6)

Fig. 6. Fenêtre osseuse mettant en évidence la présence d’une


fracture de la temporale gauche avec embarrure

C.LESIONS HEMORRAGIQUES DES MENINGES


Ces hémorragies peuvent être aigues ou chroniques et
consistent à quelques éventualités ci-après :
• Hémorragie sous-durale (HSD)
• Hémorragie extradurale (HED)
• Hémorragie sous-arachnoïdiennes

a) HSD Aigue
Lésion hyperdense, biconvexe en forme de croissant de
lune, accolée à la paroi osseuse, ne traversant pas les sutures
et ayant un effet de masse sur la ligne médiane.
Cours d’imagerie médicale 42

Fig 6 bis. Lésion hyperdense d’HSD, accolée à la paroi


pariétale droite. Cette lésion est associée ici à une
autre qui est ventriculaire.

b) HSD Chronique
C’est une lésion iso ou hypodense avec effet de masse et
dont le bord interne rehausse de densité après IV de PC. c)
HED Aigu
De forme biconcave, hyperdense avec parfois niveau
associé à un effacement des sillons avec compression des
ventricules et déviation de la ligne médiane d) HED Chronique
Les HED chroniques se présentent sous forme de lésions
iso ou hypodenses, marginale, de forme biconcave et mieux
vue après injection IV du produit de contraste.

Fig. 7. Image TDM montrant un HED : lésion hyperdense


biconcave et attachée aux os pariétooccipitaux droits, avec
déviation de la ligne médiane.

D. LESIONS HEMORRAGIQUES DU PARENCHYME CEREBRAL


Ce sont des contusions hémorragiques avec oedèmes
périlésionnels, des hématomes intracérébraux francs …
Cours d’imagerie médicale 43

2.2.2. ELEMENTS SEMIOLOGIQUES DU SCANNER


CEREBRAL POST
TRAUMATIQUE
A. LES HYPODENSITES
La mise en évidence des hypodensités au niveau de l’encéphale
peut avoir comme origine:
• lésions axonales diffuses
• les oedèmes diffus
• les herniations et les hydrocéphalies

B. LES HYPERDENSITES
Les lésions hyperdenses sont communément dues aux contusions
hémorragiques et les hématomes intracérébraux.

C.L’EFFECT DE MASSE
Il se manifeste par la compression sur les ventricules et la
déviation de la ligne médiane. Cette dernière se voit par le
déplacement du septum pellucidum et se calcule en millimètres
comme défini par l’Association Américaine des
Neurochirurgiens.

2.2.3. QUELQUES AUTRES ENTITES PATHOLOGIQUES DU


CERVEAU
A. LES AVC ISCHEMIQUES
a) Etiologie des AVC ischémiques
Les accidents vasculaires ischémiques (AVC ischémique) sont
généralement dus par :
• l’athérosclérose
• l’embolie d’origine cardiaque, plaque carotidienne
• l’hypertension artérielle

b) Sortes d’AVC ischémiques


Nous pouvons distinguer 2 sortes d’AVC ischémiques
• Accident ischémique transitoire (AIT).
Les signes neurologiques disparaissent dans les 24 heures
suivant l’ictus : en cas d’AIT le scanner cérébral ne présente
pas de lésion, ni en rapport avec la densité, ni avec la
Cours d’imagerie médicale 44

symétrie des hémisphères cérébraux, ni avec la configuration


des sillons cérébraux.
• La forme franche, constituée de l’AVC ischémique.
En cas d’AVC ischémique franche, les signes neurologiques
s’installent dans l’heure et durent plus de 24 heures.
L’exploration au scanner peut être normale au début, il faut
dans ce cas regarder les images avec beaucoup plus
d’attention en cherchant par exemple la disparition de
l’interface entre substance blanche et la substance grise, sans
oublier de jeter un coup d’œil sur la symétrie des hémisphères
et sur la configuration des sillons.

Dans les 24 heures qui suivent l’installation de l’AVC, l’atteinte


devient plus visible sous forme d’une lésion hypodense
étendue dans un territoire vasculaire de forme triangulaire à
base périphérique ; elle peut être accompagnée d’une
compression des ventricules et de la ligne médiane ou alors
prendre la forme lacunaire dans la région profonde par
obstruction des artères lenticulostriées (Fig. 8).

Fig.8. AVC de type


ischémique lacunaire du
putamen droit reconnut par
la présence d’une zone
hypodense focale (flèche
blanche).
Cours d’imagerie médicale 45

Figure 8 bis. Image hypodense


étendue dans le territoire de l’ACM gauche.

B. LES ACCIDENTS VASCULAIRES


HEMORRAGIQUES Les AVC hémorragiques sont
souvent dus à :
• HTA chronique et mal maitrisée
• Malformations vasculaires
• -Anévrysmes
• Coagulopathie  Amyloïdose.

Deux formes distinctes existent parmi les AVC


hémorragiques : l’hématome parenchymateux cérébral et
l’hémorragie sousarachnoïdienne.

Il s’agit classiquement d’une lésion focale spontanément


hyperdense du parenchyme (80-100 UH) par rapport à la
densité normale du cerveau qui équivaut à environ 30 à 45 UH.
Au niveau du parenchyme, l’hématome est de siège central ou
périphérique
Cours d’imagerie médicale 46

(cortical).

Fig. 9. AVC de type


hémorragique avec une lésion
hyperdense du thalamus
gauche entourée d’un œdème

L’hyperdensité est due à


l’hémoglobine ; en effet plus son taux est élevé, plus dense
sera la lésion. En scanner cérébral l’hyperdensité occasionnée
par l’AVC hémorragique est classiquement entourée d’un liséré
hypodense d’œdème périlésionnel (Fig. 9).
La forme sous-arachnoïdienne est caractérisée par la présence de
l’hyperdensité au niveau du LCR des ventricules cérébraux.

a) Variétés d’AVC hémorragique selon leur délai de


découverte et leur évolution :
• Les AVC hémorragiques aigues ( sont vus dans un délai
≤3 jours),
• Les AVC hémorragiques subaigu : sont découvert au delà
de
3 jours.
• Les AVC Chroniques de plus de 15 jours : la lésion
hyperdense au départ devient progressivement
hypodense à cause de la résorption de l’hémoglobine.

b) Particularité de l’AVC d’origine hypertensive


L’AVC d’origine hypertensive est du à la rupture d’une artère
perforante ; dans ce cas l’hématome se situe en profondeur dans
les noyaux gris centraux notamment le putamen, le thalamus et la
capsule interne (voir fig.9).
Cours d’imagerie médicale 47

c) Evaluation du pronostic vital de l’AVC hémorragique


Il existe plusieurs types de score dont celui de Hemphill qui
dépend de :
• Volume de l’hématome,
• Siège (infratentoriel ou supratentoriel),
• Inondation ventriculaire,
• Age du malade
• Score de Glasgow
Le pronostic vital d’un AVC hémorragique est d’autant plus
réservé que le score est plus élevé.

C. IMAGERIE DES TUMEURS CEREBRALES PRIMITIVES


a) Les tumeurs primitives
Elles constituent environ 70 % des tumeurs intracérébrales, il
s’agit en général des :
• Gliomes: groupe des tumeurs du parenchyme
cérébral qui comprend le sous-groupe des
Astrocytomes et celui des Ependymomes
• Méningiomes: tumeurs des enveloppes du
cerveau,  Tumeurs neurogènes  Tumeurs
germinales.

b) Intérêt de la TDM en cas de tumeur cérébrale


Confirmer le diagnostic de tumeur cérébrale en déterminant sa
nature et son site, en vue d’une biopsie stéréotaxique, d’une
résection chirurgicale ou d’une radiothérapie. La TDM permet
également de faire le follow up des lésions.

c) Caractéristiques scannographiques des tumeurs


cérébrales :
Les tumeurs apparaissent sous forme d’une masse hypo ou
hyperdense, entourée d’un important œdème périlésionnel
vasogénique, parfois accompagnée d’effet masse.
Dans certains cas cependant l’examen TDM cérébral avant
l’injection du produit de contraste peut paraître normal ;
Cours d’imagerie médicale 48

finalement la masse n’est découverte que grâce à l’injection du


produit de contraste.
Le rehaussement de la densité d’une masse, autrement dit la
prise de contraste d’une masse est fonction de sa nature
(surtout de sa vascularisation) et du grade de la tumeur.

D.LES TUMEURS SECONDAIRES OU METASTASIQUES


Elles représentent environ 30 % des masses intracrâniennes ; ces
métastases proviennent communément de :
• Poumon
• Sein
• Colon
• Rein
• Mélanome
Au scanner, ces lésions se présentent sous forme de lésion
nettement circonscrite souvent multiple, mais parfois solitaire.
Ces lésions prennent communément le produit de contraste en
augmentant leur de densité et se trouvent bien souvent
entourées d’œdème péri lésionnel

E. LES PROCESSUS EXPENSIFS D’ORIGINE INFECTIEUSE


Ces processus expansifs peuvent avoir comme origine :
• Bactérienne
• Mycosique
• Parasitaire
• Virale
Au scanner, il s’agit communément d’une masse arrondie et
bien délimitée, qui dispose d’une capsule épaisse et régulière,
accompagnée assez souvent d’un important effet masse
(fig.10).
Cette capsule rehausse communément sa densité après
injection IV du produit de contraste ; tandis que la collection
liquidienne se trouvant au sein de la masse demeure plutôt
indifférente à l’injection du produit de contraste. Le diagnostic
différentiel d’un abcès cérébral est toutefois à faire avec un
gliome géant à haut grade de malignité.
Cours d’imagerie médicale 49

Fig. 10. Gros abcès microbien du


lobe frontal gauche avec shift des
structures à droite

F. LES PATHOLOGIES DEGENERATIVES DE L’ENCEPHALE


Il existe plusieurs pathologies dégénératives dont l’atrophie
cérébrale représente la manifestation la plus commune.
L’atrophie cérébrale se traduit concrètement par une diminution
du volume et du poids du cerveau à la suite d’une agression du
parenchyme cérébral.
a) Principales causes de l’atrophie cérébrale
L’atrophie cérébrale peut être due par :
• Dégénérescence de la substance blanche à la suite de la
consommation des toxines (stéroïdes, cannabis,
marijuana alcools, amphétamines)
• Dégénérescence de la substance grise (Démence sénile
dans la maladie d’Alzheimer, de Parkinson…)
• Dégénérescence mixte

b) Manifestations de l’atrophie cérébrale au Scanner :


• Elargissement des ventricules (ventriculomégalie) avec
majoration de l’index cortico-ventriculaire.
• Elargissement des sillons de manière focale ou diffuse.

G.IMAGERIE DE L’HYDROCEPHALIE
L’hydrocéphalie survient à la suite d’une malformation
congénitale (Dandy Walker syndrome, ..), d’une méningo-
encéphalite à l’origine d’une obstruction de l’aqueduc de
Sylvius ou des trous de Magendie et Luschka ou encore à
cause d’une tumeur qui comprime les canaux d’évacuation du
LCR. L’hydrocéphale se manifeste au scanner par un
élargissement des ventricules (ventriculomégalie) avec
effacement des sillons (fig. 11.)
Les types d’hydrocéphalie
Il existe deux types d’hydrocéphalies
Cours d’imagerie médicale 50

• L’hydrocéphalie communicante : par obstruction au


niveau des granulations de Pacchioni, avec dilatation
symétrique des ventricules.
• L’hydrocéphalie non communicante: par sténose
foraminale ou par obstruction de l’aqueduc de Sylvius.

Fig. 11. Cas d’hydrocéphalie


caractérisé par un élargis-
sement des ventricules
(ventriculomégalie), associé à un
effacement des sillons du cortex
cérébral.

2.3. L’IMAGERIE DU RACHIS


L’imagerie du rachis est
communément dominée par les pathologies malformatives (le
spina bifida, le canal rachidien étroit, les hémi vertèbres…), par
les pathologies dégénératives (l’arthrose, les ostéopénies, les
dégénérescences discales…), par les pathologies d’origines
tumorales et par les pathologies infectieuses.
Nous n’aborderons cependant dans le cadre de ce chapitre que
les entités aux conséquences neurologiques directes ; les
autres aspects sont suffisamment développés dans d’autres
chapitres.

2.3.1. QUELQUES ENTITES CONGENITALES

A.LE SPINA BIFIDA


Le spina bifida correspond à une déhiscence ou un défaut de
fermeture congénital de l’arc vertébral postérieur. Cet arc qui
entoure le canal médullaire en postérieur joue en quelque sorte
le rôle de protecteur de la moelle
Cours d’imagerie médicale 51

Il existe deux types de spina bifida selon l’ampleur de la


déhiscence :
• Spina bifida occulta : C’est la variété la plus fréquente
correspondant à une petite fente sur l’auvent postérieur
du canal rachidien, d’importance clinique négligeable.
Cette anomalie du rachis est facilement accessible à la
radiographie simple du rachis.
• Spina bifida maladie : C’est la forme grave de la
maladie caractérisée par une large déhiscence de
l’auvant postérieur du canal rachidien. La moelle étant
désormais libre peut aisément accomplir une herniation
en postérieur (voir le méningocèle plus loin dans le
chapitre consacré à la pathologie de l’enfant).
B.LE CANAL RACHIDIEN ETROIT CONGENITAL
C’est une entité pathologique propre à la race noire
caractérisée par une étroitesse congénitale du canal médullaire
; elle se manifeste cliniquement par l’apparition progressive des
rachialgies à l’âge de la maturité.
Ces rachialgies vont devenir progressivement tenaces au fur et
à mesure que l’âge avance. Le diagnostic de canal rachidien
étroit congénital est accessible à la radiologie conventionnelle
du rachis et au scanner.

C.LES HEMI VERTEBRES


C’est une entité pathologique congénitale caractérisée par la
présence de la moitié d’une vertèbre intercalée en sandwich
entre deux vertèbres normales, occasionnant obligatoire une
scoliose dont la convexité se trouve du coté correspondant de
l’hémi vertèbre concernée.
A la radiologie conventionnelle, l’hémi vertèbre se manifeste
par la présence d’une scoliose du rachis, occasionnée par la
présence d’une vertèbre habituellement surnuméraire, de
forme grossièrement triangulaire et ne disposant que d’un seul
pédicule (un œil surnuméraire).

2.3.1. QUELQUES PATHOLOGIES DU RACHIS


NEUROLOGIQUE
Cours d’imagerie médicale 52

La recherche d’hernie
discale est généralement
la cause qui amène le
malade en service
d’imagerie médicale pour
la mise au point des
troubles neurologiques
des membres et des extrémités.
Fig.12 : myélographie basse mettant en évidence la présence
d’une compression du canal médullaire sur hernie discale
postérieure L4L5.
L’hernie discale peut occasionner des troubles neurologiques
soit par compression directe de la moelle, soit par compression
du trou de conjugaison par où passe le fourreau nerveux
rachidien. Le diagnostic d’hernie discale est accessible à la
myélographie (Fig. 12), au scanner simple (fig.12bis), au
myélo-scan ou mieux encore à l’IRM.

Fig. 12bis. Scanner simple de la colonne lombaire mettent


en évidence une hernie discale latéro-médiane droite
(flèche).

CHAPITRE III. IMAGERIE DES OS DE LA FACE, DE L’OS


TEMPORAL, DES YEUX ET DE LA THYROIDE
Cours d’imagerie médicale 53

3.1. L’IMAGERIE DES CAVITES SINUSIENNES


(Maxillaires, frontaux, sphénoïdaux et les cellules ethmoïdales)
Les cavités sinusiennes contiennent normalement de l’air et
donnent radiologiquement une image noire. Elles peuvent être
explorées par radiographie simple ou mieux au scanner.
La sinusite aigue se manifeste radiologiquement sous forme de
voile des cavités sinusiennes par rapport à la clarté buccale ou
franchement par la présence des sécrétions. Dans sa forme
chronique, la cavité sinusienne
peut présenter un
épaississement de la muqueuse
qui quelque fois se manifeste
sous forme de polype.

Fig. 13. Epaississement de la


muqueuse du sinus maxillaires
droit signant une sinusite
maxillaire droite chronique

La présence du liquide dans les cavités sinusiennes se traduit


radiologiquement par une opacification massive des cavités
sinusiennes concernées.
A la collection liquidienne se trouve assez souvent associée le
niveau liquide horizontal qui est mieux démontré lorsque le
cliché est réalisé en position débout (Fig. 14).

Fig.14 : Les cavités aériennes des sinus maxillaires présentent


des niveaux liquide horizontaux bilatéraux, associés à une
opacification massive du sinus
frontal, des cellules ethmoïdales, du sinus sphénoïdal. En
conclusion il s’agissait d’une pansinusite
aigue.
Cours d’imagerie médicale 54

3.2. IMAGERIE DE LA
MANDIBULE

Les radiographies réalisées


sous l’incidence RX
mandibule défilée peuvent
permettre l’étude des dents
(carie dentaire), celle des
tumeurs mandibulaires,
ainsi que le bilan d’un
traumatique maxillaire et
facial.
Fig. 15 : Incidence Rx mandibule
défilé du côté droit ; on relève ici la
présence de manque de la
couronne de la 46 dont il ne reste
que les racines, tandis qu’une
carie dentaire avec présence d’un
granulome radiculaire est visible au niveau de la 48.
Fig. 16 : Incidence Rx mandibule défilé du côté gauche, on peut
relever ici la présence d’une perte de la substance alvéolaire avec
absence des dents 36 et 37.
A signaler également la
présence d’un minuscule
fragment dentaire au niveau
de l’alvéole 36.

3.3. IMAGERIE DE L’ATM


L’articulation temporo-mandibulaire (ATM) est explorée
radiologiquement sous l’incidence de « PARMA ».
Cette incidence unilatérale est réalisée respectivement en
projection bouche ouverte et en projection bouche fermée, de
manière comparative. L’incidence de PARMA permet de
déceler la présence des luxations mandibulaires, des
arthrodèses des ATM...

3.4. LES FRACTURES DES ROCHERS


Cours d’imagerie médicale 55

Les fractures des rochers peuvent se manifester cliniquement


par un écoulement du liquide céphalo-rachidien à travers les
conduits auditifs externes (otorrhée), parfois avec présence de
vertiges et perte de l’ouie. Dans ce cas le clinicien devra
demander les radiographies des rochers selon l’incidence de «
Stenvers » à la recherche d’un éventuel trait de fracture
intéressant les rochers.
Les fractures des rochers peuvent établir la communication
directe entre les cellules aériques des rochers et la boîte
crânienne et être à l’origine d’une méningite.
Aujourd’hui, le scanner cranio-cérébral constitue le meilleur
moyen d’investigation des fractures des rochers

3.5. LES INFLAMMATIONS DES CELLULES


MASTOÏDIENNES Les mastoïdites et les cholestéatomes
peuvent nécessiter les radiographies selon l’incidence
régionale de « SCHÜLLER » ou l’exploration par le scanner.
Toutefois le diagnostic d’une otite aigue est strictement
clinique, l’imagerie ne présente donc pas beaucoup d’intérêt en
cas d’otite.

3.6. L’IMAGERIE DES YEUX


(Orbites et Globes oculaires)
Les cavités orbitaires sont étudiées à la radiographie
conventionnelle ou au scanner pour la recherche des fractures
des contours et du plancher orbitaire (Blow out fracture). Les
pathologies intéressant le globe oculaire sont mieux explorées
par échographie et par scanner orbitaire.
Ainsi l’échographie est utilisée si l’examen du fond d’œil est
peu contributif. Ainsi, elle permet l’étude des tumeurs de l’œil,
la mise au point par exemple d’une persistance de l’humeur
vitrée primaire et permet également le diagnostic d’une «
Coat’s disease », de luxation du cristallin, ou le diagnostic d’un
décollement des membranes postérieures (le vitré, la rétine et
la choroïde) et les tumeurs intraoculaires(rétinoblastome) et
rétro-orbitaires (méningiome).
Cours d’imagerie médicale 56

3.7. IMAGERIE DE LA GLANDE THYROÏDE


La tuméfaction cervicale antérieure d’origine thyroïdienne et les
nodules thyroïdiens sont mieux détectés à l’échographie ; ce
procédé permet à la fois les mensurations des lobes et l’étude
de l’échostructure de la glande (masse solide ou liquidienne).
L’échographie permet éventuellement la réalisation d’une
ponctionbiopsie guidée.

3.8. IMAGERIE DES GLANDES SALIVAIRES


Les glandes salivaires parotidiennes, sous-mandibulaires
étaient jadis explorées par injection de produit de contraste
(Sialographie). Aujourd’hui, ces glandes sont mieux étudiées
avec les ultrasons.

CHAPITRE IV. IMAGERIE DU SEIN.


Le cancer du sein est l’un des cancers les plus mortels
chez la femme. Le dépistage des différentes manifestations
cliniques, couplé à l’imagerie médicale, ainsi que le recours
fréquent à l’échographie interventionnelle (qui permet l’accès à
un diagnostic précoce de la maladie) ont de loin contribué à
l’amélioration du paysage clinique de la maladie, allant même
jusqu’à préserver des nombreuses femmes d’une mort
certaine.

4.1. TECHNIQUES D’EXPLORATIONS DU SEIN


Les moyens auxquels on recourt fréquemment sont :
• La mammographie
• L’échographie
• La galactographie

4.1.1. LA MAMMOGRAPHIE
La mammographie est la technique de choix dans
l’exploration des seins en imagerie médicale. Elle utilise un
appareil de radiologie
Cours d’imagerie médicale 57

spécial appelé MAMMOGRAGRAPHE et qui fonctionne avec 25 à


30
kilovolts. Cette technique est d’abord utilisée comme un examen
de
check-up des seins, à la recherche d’éventuels petits cancers non
cliniquement palpables (cancers infra cliniques).
La mammographie est réalisée dans des nombreux pays
comme un examen de screening de masse. C’est ainsi que
dans certains de ces pays, la mammographie est pratiquée
systématiquement chaque année chez toutes les femmes
cibles ayant accomplies 45 ans ou plus.
Il est actuellement démontré que le risque d’attraper le cancer du
sein est très faible dans les pays où se pratique le screening de
masse du sein.
Cependant malgré la mammographie, Il ne faut jamais oublier
l’anamnèse (antécédents familiaux), ainsi que l’importance
d’une palpation correcte du sein.
Les examens de laboratoire sont aussi nécessaires notamment
à la recherche des facteurs BRCA 1 et 2 qui jouent un rôle très
important dans la catégorisation histochimique des cancers du
sein.

A.REALISATION DE LA MAMMOGRAPHIE
Les radiographies des seins sont pratiquées avec compression
des seins selon 2 incidences principales:
• En incidence oblique médiolatérale
• En incidence craniocaudale

B.INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS


Les clichés doivent être d’une qualité irréprochable et lus
dans des conditions optimales, en faisant usage d’un
négatoscope à luminescence correcte et d’une loupe pour
l’agrandissement des détails anatomiques.
La lecture peut se faire par un seul médecin ou encore mieux
par deux médecins (comme ça se fait dans des nombreux
pays). Cette technique qui consiste à faire lire les clichés par
Cours d’imagerie médicale 58

deux médecins est dénommée « Méthode en double aveugle


».
La méthode en double aveugle consiste à la lecture des clichés
par deux médecins radiologues, indépendamment l’un de
l’autre (L’un ne pouvant être ténu au courant de l’avis de
l’autre). Cette lecture consistera à relever systématiquement
les détails ci-après :
• Présence d’un épaississement ou d’une rétraction de la
peau
• Présence d’une distorsion de l’architecture sous-cutanée
• Présence d’une masse à contours spiculés  Présence des
micros calcifications regroupées,  Présence des
ganglions.

Après lecture systématique des clichés par les deux


radiologues, on procède ensuite à la comparaison de leurs
résultats. En cas de concordance des vues entre les deux
lecteurs, on peut considérer que le résultat est quasiment
certain.

C.VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DU SEIN SELON L’AGE


Avec l’âge avancé, l’infiltration graisseuse mammaire qui
accompagne l’atrophie du parenchyme occasionne une pauvre
atténuation des RX par le sein. Ainsi l’organe totalement infiltré
de graisse (de densité graisseuse) se présente
radiologiquement sous forme d’un tissu sombre (fig.17B) ; ce
qui rend relativement aisée la détection des carcinomes qui
sont classiquement de densité hydrique.
Toutefois le sein d’une jeune femme en pleine activité
est radiologiquement très dense (fig. 17A) ; ce qui peut
occasionner une confusion entre un carcinome et un tissu
mammaire normal (fig. 17A).
Fig. 17.
Cours d’imagerie médicale 59

Mammographie d’un sein


normal de la jeune
femme qui paraît
radiologiquement dense
(17A) ; par rapport au
sein infiltré de graisse
d’une femme adulte
(17B).

4.1.2. ECHOGRAPHIE
DES SEINS
Les principales
indications de
l’échographie des seins
sont :
• L’exploration
des masses
C chez les
femmes de
moins de 28
ans
• Différenciation entre masse solide et kystique. 
Réalisation des biopsies écho guidées.

4.1.3. GALACTOGRAPHIE
Elle consiste à la réalisation des clichés après injection du
produit de contraste dans un canal galactophore. Cette
méthode permet l’exploration des carcinomes des canaux
galactophores et la recherche des lésions profondes.

4.1.4. CT et IRM
Bien que beaucoup plus élaborées et de plus en plus
expérimentées, ces techniques nouvelles ne sont pas encore
arrivées à détrôner la mammographie.
Cours d’imagerie médicale 60

4.2. QUELQUES ENTITES PATHOLOGIQUES DES SEINS

4.2.1 LES FIBROADENOMES


Correspondent aux masses bénignes les plus rencontrées
pendant la période d’activité de la femme (jeune fille), durant
laquelle l’influence oestrogénique serait pointée comme facteur
déterminant dans l’étiopathogénie des fibroadénomes.
Ces masses sont mieux vues à l’échographie où elles se
présentent sous forme de
masses hypoéchogènes,
solides, arrondies et bien
délimitées (Fig. 18).

Fig. 18. Image échographique


d’un fibroadénome. Les
repères de mesurage indiquent les dimensions de la masse
soit (15,8x27, 8mm).

4.2.2. LES KYSTES DU SEIN


Ce sont des masses liquidiennes bénignes du sein, vues à
l’échographie sous forme de masses arrondies, anéchogènes, à
contours bien délimités, quelquefois dotées d’un renforcement de
l’écho postérieur si le kyste est volumineux.

4.2.3. LES GALACTOCELES


Les galactocèles se présentent sous forme de formations
kystiques contenant du lait par obstruction du canal
d’écoulement en lactation, ce qui occasionne la dilatation des
canaux galactophores et la formation des galactocèles.

4.2.4. LA RETRACTION DU MAMMELON La rétraction


mammaire peut être :
• Congénitale
Cours d’imagerie médicale 61

• Acquise avec l’âge (souvent bilatérale)


• Inflammatoire
• Tumorale

4.2.5. LES PROTHESES OU IMPLANTS.


Ce sont des sacs en silastique remplis de silicone ou de
sérum physiologique qu’on dispose sous le muscle pectoral ou
en rétro glandulaire. Ces implants apparaissent normalement
hypoéchogènes en échographie mammaire ; ils deviennent
cependant hyperéchogènes en cas de rupture de l’implant.

4.2.6. LE SEIN CHEZ L’HOMME


Le sein de l’homme contient beaucoup de graisse et dispose de
très peu des canaux galactophores (qui paraissent plutôt
rudimentaires). L’homme n’est donc presque jamais atteint de
fibroadénome (sachant que l’influence oestrogénique est
considérée comme facteur déterminant dans la genèse du
fibroadénome chez la femme).
L’élargissement du sein de l’homme peut faire évoquer :
• Gynécomastie
• Abces
• Lipome
• Kyste
• Cancer.

LA GYNECOMASTIE
Elle survient à l’adolescence ou chez les hommes âgés de plus
de 50ans ; elle est souvent asymétrique. Cette pathologie
correspond histologiquement à une prolifération des cellules
épithéliales et du stroma cellulaire, associée à un œdème
tissulaire. La gynécomastie peut également être due à une
fibrose surtout chez les sujets âgés.

CHAPITRE V. IMAGERIE THORACIQUE


Cours d’imagerie médicale 62

5.1. LES T E C H N I Q U E S D’EXPLORATION


• La radiographie du thorax (de face et de profil, en
hyperlordose ou en décubitus latéral RX horizontal).
C’est la technique la plus répandue et couramment
utilisée dans l’exploration du thorax, son coût est
relativement accessible à la majorité des
populations.
• La bronchographie (Bronchographie du poumon droit
et du poumon gauche) : C‘est une technique beaucoup
plus élaborée qui exige la cathéterisation sous narcose
de la bronche via la trachée ; elle consiste en une
radiographie sélective des voies respiratoires de la
bronche jusqu’aux sacs alvéolaires après remplissage
avec du produit de contraste. Cette technique n’est
guère utilisée de nos jours.
• L’artériographie pulmonaire : C ‘est une technique
également plus élaborée qui exige la cathéterisation du
cœur et l’injection directe du produit de contraste dans
l’artère pulmonaire.
• Le Scanner et L’IRM : Ces techniques beaucoup plus
modernes offrent la possibilité de pratiquer des coupes
anatomiques minces de haute définition, qui permettent
de déceler les petits détails non visibles en radiologie
conventionnelle. Ces méthodes permettent par
exemple de préciser la topographie exacte d’un nodule
avant sa biopsie.
• L’Echographie : Technique très intéressante dans
l’exploration du cœur mais de faible importance dans le
bilan des lésions pulmonaires. L’échographie peut
toutefois être utilisée en cas d’épanchement pleural.

5.2. ANALYSE DU CLICHE DU THORAX


5.2.1. CLICHE DE FACE
Les critères techniques d’un cliché du thorax de face réalisé
correctement sont :
• L’incidence,
Cours d’imagerie médicale 63

• La symétrie du cliché,
• La dose,
• Le temps respiratoire du cliché.
Le thorax est classiquement réalisé en incidence
postéroantérieure (PA) et de préférence en position débout.
Cette incidence fait mieux voir les fenêtres apicales et les
omoplates sont bien dégagées des champs pulmonaires.
Toutefois lorsque le malade ne peut pas se tenir débout, on se
contente des clichés pris au lit du malade en incidence
antéropostérieure (AP).
Ensuite le cliché doit être fait de façon symétrique. Sur le cliché, la
symétrie s’appréciera par l’équidistance des bords internes des 2
clavicules par rapport à la ligne médiane virtuelle passant par les
apophyses épineuses
La dose à laquelle le cliché a été réalisé (à basse tension ou à
haute tension) est également appréciée. En basse tension, par
la visibilité des 3 à 4 premières vertèbres dorsales à travers
desquelles on voit la trachée. Ou encore en haute tension, par
la visibilité de l’hémicoupole diaphragmatique gauche à travers
l’ombre cardiaque et la présence des vaisseaux derrière l’ombre
cardiaque et hépatique.
On jugera aussi le temps respiratoire auquel le cliché a été pris.
De façon conventionnelle, le cliché du thorax est fait en
inspiration profonde et en apnée. Ceci permet de visualiser le
maximum des poumons. On dénombrera 6 à 7 arcs antérieurs
au dessus de l’hémicoupole diaphragmatique droite, ou on
pourra compter 9 à 10 arcs postérieurs.
Parfois, le cliché peut être réalisé malheureusement en expiration,
le nombre d’arc sera moindre. Il est à noter que le cliché peut être
fait volontairement en expiration. Ceci permettra de détecter des
faibles quantités de pneumothorax.
Cours d’imagerie médicale 64

Enfin, l’apnée se verra par le fait que le diaphragme n’est visible


que par une seule ligne bien nette.

Fig. 19. Radiographie


normale du thorax de
face réalisé en PA et en
débout, on peut relever
ici une discrète
asymétrie du cliché
réalisé à haut voltage et
en apnée

La position debout se
manifestera à coup sûr
lorsqu’on voit le niveau
hydroaérique de la poche à air gastrique (Fig. 19). Le manque
de visibilité n’exclue pas la prise du cliché en position debout.
En débout, il y a une distribution vasculaire normale, le
médiastin n’est pas élargi et le liquide pleural est mieux vu.

ANATOMIE RADIOLOGIQUE
Les poumons constituent les 2 plages noires du thorax (on
parle de la transparence pulmonaire) car ils contiennent de
l’air dans les alvéoles qui ont laissé passé les Rx. Cette
transparence pulmonaire égale à gauche comme à droite, est
traversée par des lignes blanches en division dichotomique,
s’amincissant à partir du hile pour ne plus être visibles en
périphérie et qui constituent la trame vasculaire (Fig 20). Au
niveau du hile, on a des opacités arrondies. Ces opacités ne
sont pas des nodules mais des vaisseaux vus en fuite. A côté
de cette image arrondie se trouve également une autre zone
arrondie mais transparente. Ces 2 images réalisent « l’image
en lunette borgne ». Le cœur et le médiastin sont en blanc (Fig
Cours d’imagerie médicale 65

19). On parle de l’opacité cardiovasculaire ou de l’ombre


cardiovasculaire. Ils ont été opaques au passage des Rx.

Fig. 20 Poumon vu en
agrandissement : Notons ici
que le poumon n’est pas
constitué que des alvéolaires
contenants de l’air ; on peut
donc reconnaître sur la plage
pulmonaire ci contre la
présente de la trame
bronchovasculaire sous forme
d’une arborisation opaque qui
diminue de calibre au fur et à
mesure qu’on s’éloigne du hile.
Notons également que dans le
1/3 externe de cette plage
pulmonaire, la trame
pulmonaire cesse d’être vue.

5.2.2. COMMENT LIRE LE CLICHE DU THORAX ?


• Il faut d’abord commencer par bien placer le cliché au
négatoscope. Le cliché ‘’doit vous regarder ‘’. Le côté
Cours d’imagerie médicale 66

gauche du patient reconnu par la présence du bouton


aortique, de la pointe du cœur et de la poche à air de
l’estomac, doit être à votre droite. Le côté droit du
malade représenté par la présence ‘’ d’un index en
plomb’’ est à votre gauche.
• Ensuite, vérifier l’identité du malade sur le cliché.
• On appréciera par la suite les critères techniques (pour
répondre à la question de savoir si le cliché remplit les
conditions optimales pour être lu).
• On procédera enfin à l’analyse du parenchyme
pulmonaire, du médiastin et du cœur, de la plèvre, du
diaphragme, du gril costal et enfin celle des parties
molles thoraciques.

5.2.3. RADIOGRAPHIE DE PROFIL


Le profil du thorax réalisé en profil strict et en inspiration
profonde fournit au lecteur la troisième dimension du thorax.
Cette projection permet l’analyse des portions des poumons
masqués par le cœur, des scissures, des hémi coupoles et des
parties visibles du squelette. Elle n’est pas faite d’emblée, elle
sert à localiser la lésion et à voir le début de liquide pleural.

5.3. QUELQUES TERMINOLOGIES UTILISEES EN IMAGERIE


THORACO-PULMONAIRE.
5.3.1. LE BRONCHOGRAMME AERIQUE
Concernant les voies aériennes en particulier, on ne voit
normalement sur le cliché du thorax que la transparence de la
trachée, celle des bronches souches et celles des bronches
lobaires ; tandis qu’au delà des bronches lobaires, les voies
aériennes cessent d’être vus.
Cependant en cas d’infiltration autours de la bronche (ce qui
occasionne l’augmentation de la densité du tissu mou péri-
bronchique), il se crée un gradient de densité entre l’air
contenu dans la bronche (noir) et le tissu mou péri bronchique
ou dans les alvéoles (opaques) ; ce qui de ce fait permet la
visibilité même des petites voies aériennes.
Cours d’imagerie médicale 67

Cette visibilité anormale de ces petites voies aériennes est


appelée bronchogramme aérique négatif (qu’on retrouve
classiquement en cas d’atteinte alvéolaire).

5.3.2. SIGNE DE LA SILHOUETTE


Deux tissus contigus disposant d’un même pouvoir
d’atténuation vis-àvis des rayons X et se trouvant sur un même
plan ne peuvent pas être radiologiquement dissociés l’un de
l’autre ; on dit dans ce cas qu’il y a silhouettage de leur plan de
séparation.
Au contraire l’interface
séparant deux tissus
qui disposent d’un
même pouvoir
d’atténuation vis-à-vis
des RX demeure
toujours visible lorsque
les deux tissus se
trouvent disposés dans
deux plans différents.
En pratique on peut
retenir par exemple que
l’opacification du lobe
moyen (qui se trouve au même plan que l’oreillette droite)
occasionne l’effacement du contour de l’arc inférieur droit du
cœur appelé « silhouettage du contour droit du cœur ».

du lobe moyen à droite ; ce qui justifie l’effacement ou le silhouettage du


ur du cœur à droite.
umonie du lobe moyen.

L’opacification du lobe inférieur droit ou gauche qui se trouve


topographiquement dans un plan postérieur par rapport au
cœur n’occasionne pas l’effacement du contour du cœur (par
exemple en cas de pneumonie du lobe inférieur droit ou
gauche qui n’efface par le contour du cœur Fig.22).
Cours d’imagerie médicale 68

Fig. 22 : Pneumonie du lobe


inférieur gauche ; on peut
noter ici l’opacité basale du
poumon gauche qui n’efface
pas le contour du cœur
(flèches noires).
Ce phénomène peut être
justifié par le fait le coeur se trouve en avant alors que le lobe
inférieur du poumon gauche se trouve en arrière.

5.3.3. OPACITE OU LESION SYSTEMATISEE


On parle d’opacité systématisée si la localisation topographique
d’une lésion est conforme à l’intégrité des entités anatomiques
du poumon, en occurrence dans le respect strict de la division
des lobes ou des segments (voir Fig.21).
La systématisation des lésions est la règle en cas de
pneumonie lobaire franche qui classiquement intéresse soit un
lobe, soit un segment de lobe, ou sinon le poumon entier.

Remarque concernant la systématisation


Il ne faut pas confondre la division anatomique des poumons
en lobes de la division géographique faite pour situer les
lésions en région apicale (au dessus des clavicules), sous-
claviculaires, péri-hilaires et en champs supérieurs (entre les
clavicules et le bord inférieur de l’arc antérieur de la 2ème côte),
en champs moyens (entre cette ligne et le bord inférieur de
l’arc antérieur de la 4ème côte) et enfin en champs inférieurs
(entre cette dernière ligne et le diaphragme).

5.4. LES GRANDS SYNDROMES THORACIQUES


La pathologie thoracique comprend les grands syndromes
thoraciques suivants :
• Le syndrome alvéolaire
• Le syndrome interstitiel
Cours d’imagerie médicale 69

• Le syndrome mixte
• Le syndrome nodulaire
• Le syndrome pleural
• Le syndrome médiastinal
• Le syndrome bronchique  Le syndrome vasculaire  Le
syndrome pariétal.

5.4.1 LE SYNDROME ALVEOLAIRE


A.DEFINITION
Ce syndrome correspond à un comblement des alvéoles par du
liquide ou par des cellules ; ainsi l’air contenu normalement
dans les alvéoles est chassé et aussitôt remplacé par un
contenu de densité hydrique qui rend l’alvéole
radiologiquement opaque.
Le syndrome alvéolaire peut être d’origine infectieuse (La
pneumonie lobaire franche à pneumocoque pneumoniae),
d’origine cardiovasculaire (l’embolie pulmonaire, OAP),
d’origine traumatique (la contusion hémorragique, l’embolie
graisseuse) ou d’origine tumorale.

B.SIGNES RADIOLOGIQUES
Le syndrome alvéolaire se manifeste radiologiquement par les
signes suivants :
• Opacité homogène systématisée, intéressant un lobe
ou un segment de lobe
• Opacité de forme triangulaire, à base périphérique et à
sommet hilaire.
• Présence d’un bronchogramme aérien négatif visible
en surimpression sur l’opacité.
• Cette opacité présente une évolution rapide avec le
temps.

Fig. 23. Opacité de type alvéolaire du segment antérieur du lobe


supérieur droit.
monie segmentaire franche.
Cours d’imagerie médicale 70

5.4.2
LE SYNDROME
INTERSTITIEL

A. DEFINITION
Correspond à une atteinte de l’interstitium constitué des
bronches, des vaisseaux sanguins et des vaisseaux
lymphatiques.
L’atteinte de l’interstitium peut-être d’origine infectieuse
spécifique (par exemple la tuberculose pulmonaire ou le
pneumocystis carinii), cardiaque, tumorales (lymphangite
carcinomateuse), professionnelle
(par exemple la pneumoconiose)…

B. DIFFERENTS STADES DE L’ATTEINTE DE


L’INTERSTITIUM
L’atteinte de l’interstitium peut se manifester à des degrés
divers, allant de l’image thoracique normale jusqu’à l’atteinte
interstitielle franche comme synthétisée ci-dessous :
• Le stade initial de l’atteinte de l’interstitium est
caractérisé radiologiquement par un poumon sain
(Thorax normal).
• L’aspect en verre dépoli signe une atteinte interstitielle
aigue.
• Les opacités linéaires correspondant respectivement
aux lignes de Kerley A, B et C qui signent l’atteinte des
septa interlobulaires.
• Les opacités réticulonodulaires signent l’inflammation
de l’interstitium péribronchovasculaire au stade
avancée.
• Les opacités nodulaires franches signent généralement
l’atteinte généralement granulomateuse.
L’atteinte interstitielle est caractérisée par une évolution lente
de ces lésions.
Cours d’imagerie médicale 71

C. DEFINITION ET
CLASSIFICATION DES
NODULES
Les nodules sont des opacités
rondes classées en fonction
de leur taille et de leur
distribution topographique :
• Les miliaires
classiques :
opacités nodulaires
à grains très fins
(grains de sable), à
la limite de la visibilité, toujours distribuées de manière
homogène.

Fig.24 : miliaire à gros grains avec présence d’une image


cavitaire en rétro et sous claviculaire droite voir (flèche
blanche). Il s’agissait d’une miliaire tuberculeuse
biologiquement confirmée.

• Les miliaires à gros grains (> 5mm).


• Les macronodules ou les nodules ont la taille d’une
balle de ping-pong (de 1 à 5 cm).

Il est à noter que certains auteurs classifient les nodules


dans un groupe à part appelé ‘’ le syndrome nodulaire’’.

D. CORRELATION ENTRE L’ETIOLOGIE ET LA TAILLE DES


NODULES
• La miliaire classique constituée des grains très fins est
communément retrouvée en cas de tuberculose miliaire.
Ces grains sont anatomiquement occasionnés par la
dissémination hématogène du bacille de KOCK (BK).
• La miliaire à gros grains est généralement retrouvée
dans les pathologies granulomateuses (par ex en cas
Cours d’imagerie médicale 72

de dissémination bronchogénique de BK, de


pneumoconiose, de collagénose…).
• L’image classique faites des macronodules diffus,
appelée« image en lâcher de ballon » est
communément retrouvée dans les métastases
pulmonaires d’origine hématogène. L’image en lâcher
de ballon est caractérisée par la présence
macronodules de plus en plus nombreux et volumineux
aux bases et en périphérie ; qui deviennent de plus en
plus rares au fur et à mesure qu’on monte vers les
sommets (parfois même jusqu’à disparaître).
• Les macronodules peuvent être retrouvés bien que
rarement, dans certaines pathologies granulomateuses
(Granulome de WAGENER ; poumon rhumatoïde de
KAPLAN…).

* Remarque concernant les syndromes pulmonaires


La démarcation nette entre le syndrome alvéolaire et le
syndrome interstitiel peut ne pas être toujours évidente ; on
assiste le plus souvent à une atteinte mixte qui intéresse à la
fois les alvéoles et l’interstitium pulmonaire.

5.4.3. LE SYNDROME PLEURAL

Le syndrome pleural traduit la présence du liquide ou de l’air dans


la cavité pleurale qui normalement se trouve à l’état virtuel.
On parle de « pleurésie » lorsque l’épanchement pleural est
liquidien, tandis qu’il s’agit d’un « pneumothorax » lorsque
l’épanchement pleural est aérique.

A. L’EPANCHEMENT PLEURAL LIQUIDIEN


a) Causes
La pleurésie peut être d’origine Infectieuse (bactérienne
spécifique ou non spécifique, virale ou mycotique),
Cours d’imagerie médicale 73

traumatique, inflammatoire (RAA, maladie du collagène),


cardio-vasculaire (OAP), systémique ou néoplasique.

b) Image radiologique d’une pleurésie


• En position debout, même une très petite quantité du
liquide s’accumule d’abord dans les sinus
costodiaphragmatiques postérieurs puis dans les sinus
latéraux. Déjà on peut à ce stade démontrer la
présence du liquide dans la cavité pleural pourvu la
quantité de ce liquide atteint au moins 25 cc ; dans ce
cas la démonstration pourra mieux se faire sur cliché
réalisé en cubitus latéral avec RX dirigés
horizontalement.
• Au fur et à mesure que le liquide s’accumule, on pourra
assister à une disparition des angles des sinus
costophréniques qui deviennent émoussés.
• Plus tard lorsque la quantité du liquide atteint plus de
75cc, on verra apparaître la ligne dite «d’Ellis
Damoiseau ». Cette ligne correspond à une ligne
parabolique adossée au sinus costophrénique
concerné, qui s’interpose entre l’opacité occasionnée
par la collection liquidienne se trouvant dans la grande
cavité et la plage transparente du poumon contigu
(Fig. 25).

Fig.25 : Image
typique d’un
épanchement pleural
liquidien dans la
grande cavité
pleurale limité en
dedans par la ligne
DAMOISEAU
hes blanches)
Cours d’imagerie médicale 74

•Dans certains
cas,
l’épanchement
pleural peut
devenir tellement
abondant jusqu’à
occasionner
l’opacification
totale de
l’hémithorax
concerné (Fig.
26) et entraîner
un refoulement
des organes du médiastin du côté sain.

Fig.26 :
Epanchement
pleural droit très abondant
occasionnant
l’opacification totale de l’hémithorax concerné avec refoulement
de la trachée, du
médiastin et du
cœur à gauche.

c) Evolution d’un épanchement pleural liquidien.


L’épanchement pleural liquidien évolue soit vers une résorption
totale, soit vers la chronicité avec formations d’adhérences et
des cloisonnements. Au stade ultime de la chronicité, la plèvre
devient
scléreuse, s’épaissit et se calcifie de manière irréversible ; cette
évolution du processus vers la chronicité est appelée
« pachypleurite ».

B. LE PNEUMOTHORAX
Etiopathogénie et aspect radiologique
Cours d’imagerie médicale 75

Le pneumothorax correspond à la présence d’un épanchement


gazeux libre dans la cavité pleurale. Dans ce cas l’air
s’interpose entre la plèvre viscérale et la plèvre pariétale.
Le pneumothorax survient rarement pour une cause autre que
tuberculeuse ou traumatique ; cependant il peut quelques fois
survenir à la suite d’un emphysème pulmonaire.
Cette collection gazeuse se traduit radiologiquement par une
clarté « avasculaire », refoulant en dedans le poumon résiduel.
Fig.27.

Fig.27 : Pneumothorax
développé au cours d’une
pneumopathie interstitielle
avec coalescence des nodules
à gauche.
On peut noter en particulier la
présence d’une plage
avasculaire décollant le
contour latéral du lobe
supérieur (flèches blanches).

C. L’HYDRO PNEUMOTHORAX
L’épanchement pleural peut-être mixte, constitué d’un liquide
surplombé par le gaz ; ce qui occasionne la formation d’un «
niveau liquide horizontal ».

5.4.4. LE SYNDROME MEDIASTINAL

La cause du syndrome médiastinal peut-être congénitale


(kyste, mesenchymome), infectieuse spécifique (adénopathie),
tumorale (lymphome, thymome) ou autres…
Ce syndrome correspond à la présence d’une masse dans le
médiastin et se manifeste sur le cliché thoracique de face par :
• Opacité paramédiastinale de densité hydrique, bien
délimitée du coté pulmonaire et silhouettant l’opacité
médiastinale avec laquelle elle se trouve en contact
direct (voir fig. 28).
Cours d’imagerie médicale 76

• Certaines opacités peuvent réaliser un contour


polycyclique (par
exemple en cas
d’adénopathies
médiastinales). Ces
opacités peuvent
siéger dans
n’importe quel
compartiment
notamment
antérieur, moyen ou
postérieur de
FELSON.

Fig. 28 : Opacités arrondies en sous


claviculaire droit,
bien démarquées du poumon droit (flèches blanches),
tandis que le contour
médiastinal contigu est effacé.

5.4.5. L’ELARGISSEMENT
DU HILE Le hile peut être élargi par les causes
ci-après :
• Une surcharge ou dilatation des vaisseaux hilaires
• Un élargissement des ganglions communément appelé
« adénopathies » souvent vu dans la TBC, la
sarcoïdose, le lymphome)
• Une tumeur comme « oak cells».

5.4.5. UN MOT SUR LE SYNDROME PARIETAL


Il est important d’étudier et de parcourir la totalité de chaque
côte.
Ces côtes peuvent avoir des lésions focales et diffuses. Les
causes communes des lésions focales lytiques sont des
métastases des seins et des poumons ainsi que le myélome
Cours d’imagerie médicale 77

multiple. Les lésions focales condensantes sont dues aux


métastases de la prostate et de la maladie de Paget.
Les érosions des bords inférieurs des côtes sont dues à la
coarctation de l’aorte, celles des bords supérieurs à des
maladies des collagènes comme l’arthrite rhumatoïde, le lupus
et dans la sclérodermie. Les lésions diffuses de condensation
sont dans les maladies métaboliques telles que
l’hyperparathyroïdie et la maladie de Paget ainsi que dans
l’ostéopétrose.
Les lésions diffuses lytiques sont vues dans l’ostéoporose, l’ostéo-
malacie, le syndrome de Cushing.
Les fractures récentes ou anciennes des côtes doivent être
décrites.

5.5. QUELQUES ENTITES DE LA PATHOLOGIE


PLEUROPULMONAIRE
Ce paragraphe va traiter de quelques entités pathologiques
courantes notamment la pneumonie, bronchopneumonie,
l’abcès pulmonaire et la tuberculose pulmonaire.

5.5.1. LA PNEUMONIE
La pneumonie correspond à une inflammation pulmonaire non
excavé ; il s’agit d’une atteinte franche du parenchyme
pulmonaire strictement limitée à un segment, à un lobe (voir
Fig. 21 et 22) ou à plusieurs lobes à la fois.
A.ETIOLOGIE D’UNE PNEUMONIE
• Bactérienne (pneumocoque pneumoniae, streptocoque,
staphylocoque, pseudomonas aerosinosa, klebsiella,
nocardia, chlamydia, neisseria meningitis, haemophylus
influenza ou anarobies , mycoplasma pneumoniae, bacille
de Kock…) ;
• Virale (Influenza, Varicella herpes
zoster, Rubéole,
CMV,Coxsackie, parainfluenza, adenovirus…)
• Rarement l’étiologie est mycosique ou parasitaire

B.PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PNEUMONIE
Cours d’imagerie médicale 78

C’est une infection primitive des alvéoles, qui se propage à


travers les pores de KOHN et les canaux de LAMBERT pour
envahir la totalité d’un segment et intéresser éventuellement
tout le lobe ou plusieurs lobes à la fois.
Cette inflammation du parenchyme pulmonaire n’affecte pas les
voies aériennes (qui de fait continuent normalement à détenir de
l’air).

C.ASPECT RADIOLOGIQUE ET EVOLUTION D’UNE


PNEUMONIE
a) Image radiologique
L‘image radiologique d’une pneumonie lobaire franche
correspond à une opacification franche et homogène du
parenchyme pulmonaire, strictement limitée à un segment, à 2
ou à un lobe.
Le diagnostic différentiel est à faire entre la pneumonie et
l’atélectasie :
• En cas de pneumonie, il existe une intégrité du volume
du lobe ou du segment pulmonaire atteint, sur lequel on
peut déceler la présence d’un bronchogramme aérien
négatif.
• En cas d’atélectasie, on note un affaissement du volume
du lobe ou du segment pulmonaire intéressé par
l’affection attraction du médiastin et de ses structures
vers le poumon malade. Contrairement à la pneumonie,
le bronchogramme aérien négatif n’est pas visible en cas
d’atélectasie.
b) Evolution de la pneumonie
Dans 80 à 90% des cas, la pneumonie lobaire franche se
résorbe classiquement dans 1 semaine et un peu plus tard
dans ±4 semaines chez le diabétique.
La pneumonie vraie (à pneumocoque pneumoniae) ne dure
que 7 jours, durant lesquels l’opacité diminue progressivement
de tonalité et perd de son étendue avant de disparaître
totalement.
Cours d’imagerie médicale 79

La présence d’un statu quo de l’image radiologique suggère


par exemple que les germes sont résistants à l’antibiotique
utilisée (par exemple en cas de pneumonie tuberculeuse).

5.5.2. LA BRONCHOPNEUMONIE

A. ETIOPATHOGENIE DE LA BRONCHOPNEUMONIE
C’est une infection qui Intéresse initialement les bronches et les
alvéoles qui les entourent. La dissémination bronchique
entraîne des multiples foyers peri-bronchique appelés «
pneumonie en foyer » Les Staphylocoques et les grams
négatifs sont les germes les plus incriminés en cas de
bronchopneumonie.

B.IMAGE RADIOLOGIQUE D’UNE BRONCHOPNEUMONIE


L’image radiologique d’une bronchopneumonie sur cliché du
thorax est celle d’une plage des petits nodules opaques
correspondant aux micro abcès péri-bronchiques ; entre
lesquels on réconnait la présence d’un bronchogramme aerien
négatif occasionné par une infiltration du tissu mou péri
bronchique.

5.5.3. L’ABCES PULMONAIRE


C’est la cavitation du poumon par nécrose parenchymateuse
dont le matériel nécrotique peut se vider par la bronche de
drainage. Cette communication avec les voies aériennes
permet à la fois le vidage de la cavité pulmonaire de son
contenu hydrique et le remplacement simultané de ce contenu
hydrique par l’air.
Cours d’imagerie médicale 80

L’image radiologique qui en résulte est caractérisée en débout par


la présence de l’air dans cette cavité pulmonaire néoformée, limité
en bas par un niveau liquide horizontal appelé « niveau hydro-
aérique ». (Fig. 29)

Fig.29 : Image d’un abcès


pulmonaire à la base
gauche, faite d’une large
cavité pulmonaire
contenant du liquide,
qu’on reconnaît sous
forme d’une opacité
basale gauche surmontée
d’un niveau
hydro-aérique (flèches
blanches).

5.5.4. IMAGERIE DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE


A.LA PRIMO INFECTION TUBERCULEUSE

C’est l’ensemble des manifestations cliniques,


biologiques, immunologiques et radiologiques qui surviennent
dès la première entrée des bacilles de KOCH dans un
organisme jusque là indemne de tuberculose (une personne
non immunisée).
a) Manifestations radiologiques
Lorsqu’on présente la radiographie d’une primo-infection,
on peut avoir :

• La radiographie du thorax peut être normale dans 90% des


cas.
• Rarement une atteinte parenchymateuse pneumonique où
l’on voit le complexe primaire d’Anton GHON fait d’une
atteinte parenchymateuse correspondant au chancre
Cours d’imagerie médicale 81

d’inoculation primaire, accompagné d’une adénopathie


satellite.
• Une atteinte ganglionnaire hilaire et /ou paratrachéale :
image plus fréquente aux cliniques universitaires de
Kinshasa,
• Une atteinte bronchique (avec atélectasie ou hyperclarté)
par une compression par des adénopathies ou rarement
par
accumulation des granulations intrabronchiques,
• Une atteinte pleurale fait d’un épanchement seul ou
associé à des lésions parenchymateuses ou péricardiques,
 La forme miliaire.

La malade peut évoluer vers la guérison spontanée ou


après traitement par la présence d’un granulome
calcifié (nodule parenchymateux calcifié) ou un ganglion
calcifié qui reste le principal témoin de la primo
infection.

B.LA TUBERCULOSE MALADIE


a) Manifestations radiologiques
C’est une maladie infiltrative, caractérisée par la présence
d’opacités nodulaires, intéressant communément les parties
peu irriguées et les plus ventilées du poumon.

Fig.30 : Opacité rétractile du lobe


supérieur droit comportant des
petites excavations avec
ascension de la petite scissure
(flèches). Ailleurs on note la
présence des lésions nodulaires
diffuses surtout à la base droite.
Ces images sont suggestives de
tuberculose pulmonaire.
Cours d’imagerie médicale 82

Ces nodules évoluent rapidement vers la formation des


creusements (forme ulcéro-caverneuse).
En pratique on retrouve souvent les lésions dans les lobes
supérieurs et dans le segment apical du lobe inférieur droit
appelé segment de NELSON. Ces cavernes ou creusements
ou encore excavations seront reliés à une bronche de drainage
et qui entrainera la présence des lésions nodulaires dans le
reste des poumons par dissémination bronchogénique.
La tuberculose peut également s’aggraver et se compliquer d’un
pneumothorax
b) Evolution de la tuberculose maladie
La maladie peut évoluer vers une guérison totale même en
absence de tout traitement ; dans ce cas le parenchyme
concerné finit par se
cicatriser spontanément.
Cette cicatrisation se traduit
radiologiquement par
l’apparition des lésions
fibreuses et rétractiles.
Parfois les cavernes
peuvent persister malgré
la guérison totale de la
maladie ; ces cavités
résiduelles portent ainsi le
nom de « cavernes
détergées».

Fig. 31 : lésions fibreuses séquellaires d’une tuberculose


pulmonaire. On peut relever la présence de multiples petites
formations cavitaires à parois minces intéressant la moitié inférieure
du poumon gauche, avec présence des
lésions fibreuses à la base
droite
C’est dans ces cavernes détergées résiduelles que se greffe
finalement l’Aspergillus fumigatus ; à l’origine de l’image
radiologique classique dite « en grelot », encore appelée « fungus
ball » ou « Aspergillome ».
Cours d’imagerie médicale 83

c) Follow up radiologique de la tuberculose


Au cours d’un traitement approprié contre la tuberculose
pulmonaire, les manifestations de la maladie s’amoindrissent
dès le premier mois du traitement.
Cependant malgré l’amendement précoce des plaintes
cliniques, l’amélioration ne devient radiologiquement
perceptible qu’après 3 mois de traitement ; c’est pourquoi un
contrôle radiologique avant les 3 mois est sans objet.
Le premier contrôle radiologique n’est classiquement effectué
qu’au bout de 3 mois, ce qui permet généralement de préjuger
du succès ou de l’échec du traitement instauré (d’où l’intérêt de
bien conserver les clichés antérieurs).

5.5.5. LES POUMONS DANS LE SIDA


• La tuberculose est atypique. Elle est multifocale et les
creusements sont rares. Elle atteint les lobes inférieurs
avec des adénopathies hilaires.
• En cas de pneumonie à pneumocystis Giroveci (carinii) ou
à cytomégalovirus, la Rx thorax montre une opacification «
en verre dépoli ».
• Le sarcome de Kaposi entraine des lésions nodulaires sur
la Rx ou le scanner thoracique.

5.5.6. LA SARCOIDOSE
La sarcoïdose appelée aussi maladie de Besnier- Boeck-
Schaumann ou lymphogranulomatose est une maladie
inflammatoire non contagieuse qui semble être provoquée par
une réaction de l’organisme cherchant à se défendre contre un
agent agresseur (antigène) qui, jusqu’à maintenant, demeure
inconnu. En radiologique, on distingue quatre stades :
• stade 1 : adénopathies médiastinales bilatérales et
symétriques ;
• stade 2 : adénopathies médiastinales et
infiltrat/micronodules
interstitiels ; infiltrat/micronodules interstitiels ;
• stade 3 : infiltrat/micronodules interstitiels sans
adénopathies médiastinales ;
Cours d’imagerie médicale 84

• stade 4 : fibrose.
Le scanner est indiqué pour surveiller les formes sévères et
diagnostiquer des lésions de fibrose. Cet examen permet
d’évaluer plus précisément l’état des poumons et de
visualiser des lésions invisibles en radiographie standard.
Le diagnostic différentiel est à faire avec la tuberculose
pulmonaire et les lymphomes
5.5.7. L’EMBOLIE PULMONAIRE
C’est la migration dans l'arbre artériel pulmonaire d'un embole
responsable d'une oblitération brusque, totale ou partielle, du
tronc, d'une ou de plusieurs branches de l'artère pulmonaire.
L’embole provient des maladies thromboemboliques des
membres, du cœur ou des affections se compliquant des
thromboses veineuses.
L’expression radiologique peut se voir comme :
1. un cliché thoracique normal: il n'élimine pas la maladie,
2. Une distension de l’artère pulmonaire et/ou des cavités
droites,
3. Une hyperclarté côté embolisé hautement
spécifique signant une oligohemie. C’est le
signe de WESTERMARK.
4. Une surélévation d‘une coupole diaphragmatique du côté
embolisé,
5. des atélectasies en bande, opacités linéaires
susdiaphragmatiques hilifuges,
6. un aspect d'opacité infarctus, rarement triangulaires à
sommet hilaire ou opacités arrondies semi-circulaires à
base pleurale ou diaphragmatique : signe de HAMPTON,
7. un épanchement pleural réactionnel.

5.5.6. LES TUMEURS THORACO-PULMONAIRES


Ces tumeurs sont soit primitives, soit secondaires. En rapport
avec leur nature histologique, ces tumeurs peuvent se
développer à partir du tissu pulmonaire, de la bronche, de la
plèvre, du médiastin, du tissu nerveux ou du gril costal.

A.L’ADENOME OU L’ADENOCARCINOME BRONCHIQUE


Cours d’imagerie médicale 85

Développé aux dépens des voies respiratoires, cette tumeur est


caractérisée par les signes radiologiques suivants :
• Masse ou nodule mesurant moins de 6 cm à contour
régulier, tantôt irrégulier et souvent spiculée
• Elargissement hilaire unilatéral
• Parfois développement au sein de la masse d’un
creusement à paroi épaisse de plus de 15mm.
• Eventuellement on peut noter la présence d’un
bronchogramme aérique au sein de la masse
• Parfois on peut relever des signes associés: atélectasie,
pleurésie, adénopathies hilaires, métastases dans poumon
controlatéral
• Le lavage bronchique est une aide au diagnostic.

B.LES TUMEURS DU PARENCHYME PULMONAIRE


Les tumeurs du parenchyme pulmonaire peuvent adopter une
expression radiologique trompeuse et paraître soit sous forme
d’un processus infiltrant (qu’on peut facilement confondre avec
la pneumonie), tantôt sous forme de masse solide difficile à
différencier d’un kyste.
L’anamnèse contribue positivement à la mise au point des cas de
cancers (âgé>35ans, tabagisme).
La biopsie est dans ce cas le seul examen qui apporte le
diagnostic de certitude.

C.LES METASTASES PULMONAIRES


a) Origines
Conformément à leurs origines, les métastases peuvent parvenir
aux poumons par les voies ci-après.
• Voie hématogène en provenance de : rein, colon, thyroïde,
sarcome, mélanome, trophoblaste.
• Voie lymphatique en provenance de : sein, estomac,
pancréas, testicule, larynx.
• Extension de proche en proche.
Cours d’imagerie médicale 86

- IMAGE RADIOLOGIQUE DES METASTASES PULMONAIRES


La dissémination hématogène peut donner lieu :
• Soit à une opacité arrondie solitaire
• soit à une image
classique en «lâché
des ballons» (Fig. 32).
Ce sont des gros
nodules étagés dans
les deux poumons et
plus nombreux en
périphérie.

Fig. 32 : Opacités arrondies et multiples


correspondant à l’image classique dite
en « lâché de ballon »

La dissémination par voie lymphatique se manifeste


par une image réticulo-nodulaire diffuse, souvent retrouvée en
cas de lymphangite carcinomateuse.

CHAPITRE VI. IMAGERIE CARDIOVASCULAIRE


6.1. IMAGERIE CARDIAQUE
Le développement de l’imagerie médicale ces dernières
années a beaucoup contribué dans la mise au point des
maladies du cœur. L’imagerie cardio-vasculaire s’impose donc
actuellement comme étant un atout majeur dans le traitement
et le suivi des maladies du cœur.

6.1.1. MOYENS D’EXPLORATION


• La radiographie simple du thorax : elle permet d’évaluer
l’index cardio-thoracique (ICT) et d’étudier les contours de
Cours d’imagerie médicale 87

l’ombre cardiaque. Elle fait voir également le


retentissement sur les poumons des maladies cardiaques.
• La scopie du cœur : permet d’étudier la cinétique du cœur.
• L’échographie : offre la possibilité d’étudier à la fois les
dimensions des différentes chambres du cœur, la cinétique
pariétale et valvulaire ainsi que l’étude d’autres paramètres
comme la fraction d’éjection systolique du ventricule
gauche.
L’examen se fait par abord intercostal en mode temps
mouvements (fig. 33.), couplé au temps réel.
• La scintigraphie : technique de plus en plus utilisé dans le
dépistage d’infarctus du myocarde.
• L’angiographie des coronaires : permet l’étude des
vaisseaux nourriciers du cœur.
• D’autres techniques comme l’IRM et le scanner sont des
techniques qui se font de plus en plus remarquer.

Fig.33 : Tracée d’une


échographie du cœur
en mode temps
mouvements ; qui
permet la mensuration
respectivement du
ventricule droit VD
(sur la première
tracée) ; l’étude de la
fréquence cardiaque,
de la cinétique
cardiaque, des
mouvements de la
valve mitrale, du
septum et de la paroi
postérieure (deuxième
tracée) ; ainsi que
Cours d’imagerie médicale 88

l’étude le l’aorte (AO), de l’oreillette gauche (OG) sur la dernière


tracée.

6.1.2. LES DILATATIONS DES CAVITES CARDIAQUES


L’élargissement de l’ombre cardiaque peut être sectoriel ou
global :  Sectoriel: en cas de valvulopathies
 Global: en cas de cardiomyopathie ou d’une péricardite

A. L’ELARGISSEMENT DU VENTRICULE GAUCHE


L’hypertrophie du ventricule gauche (HVG) est causée soit par
une Insuffisance aortique, mitrale, par certaines
cardiomyopathies ou encore par une HTA.
L’élargissement de la taille du ventricule gauche peut signifier
soit la présence d’une hypertrophie du myocarde, soit la
présence d’une hypertrophie VG avec dilatation des cavités.
Sur RX thorax de face, l’HVG se remarque par les signes suivants
:
• Majoration de l’ICT (sur RX thorax).
• Elongation de l’axe du VG (sur RX thorax).
• Enfoncement de la pointe du cœur dans le diaphragme
(sur RX thorax).
• Réduction de la fraction d’éjection du VG (à l’écho du
cœur).
* Remarque : La fraction d’éjection ou l’index du
fonctionnement ventriculaire gauche normal est de l’ordre 60 à
75%. Cet index est réduit dans les pathologies du VG, en cas
de réduction du volume systolique ou encore par augmentation
du volume systolique.

B.LA DILATATION DE L’OREILLETTE GAUCHE (OG)


L’oreille gauche est en position postérieure et médiane ; cette
cavité se trouve topographiquement logée au dessous de la
carina. L’OG ne participe pas normalement à la formation de la
Cours d’imagerie médicale 89

silhouette cardiaque sur cliché thoracique de face (ni à gauche,


ni à droite) ; cependant la dilatation de l’OG occasionne :
• En arrière : La compression de l’œsophage (visible sur 3/4
Œsophage baryté)
• En haut : L’élargissement de l’angle de la carina.
• A gauche : La saillie de l’auricule de l’œillette gauche si la
dilatation est importante.
• A droite : L’apparition d’une image de double contour de
l’arc inférieur du cœur.

C.L’ELARGISSEMENT DU VENTRICULE DROIT


Le ventricule droit se trouve topographiquement en position
médiane, en avant et en rétro sternal ; il ne participe pas non
plus à la formation de la silhouette cardiaque sur cliché
thoracique de face ni à gauche, ni à droite.
L’hypertrophie du ventricule droit (HVD) est occasionnée par
les valvulopathies tricuspidiennes d’origine rhumatismale et par
l’hypertension pulmonaire. L’HVD se manifeste
radiologiquement par les signes radiologiques suivants :
• A gauche sur thorax de face : Déplacement et
décollement de la pointe du cœur, par rapport au
contour de l’hémi coupole diaphragmatique gauche.
• En avant sur thorax de profil : comblement de
l’espace retrosternal

D.LA DILATATION DE L’OREILLETTE DROITE


Le contour latéral droit de l’oreillette droite forme l’arc inférieur
de la silhouette cardiaque à droite. La dilatation de l’oreillette
droite (D.O.D.) est également occasionnée par les
valvulopathies tricuspidiennes d’origine rhumatismale et ou
l’hypertension pulmonaire. La D.O.D. se manifeste
radiologiquement sur un thorax par :
• La saillie de l’arc inférieur droit du cœur sur cliché
de face.
• Le comblement de l’espace retrosternal sur cliché
de profil
Cours d’imagerie médicale 90

6.1.3. D’AUTRES ENTITES


PATHOLOGIQUES A. LES MALADIES
ISCHEMIQUES
a) L’angor pectoris
L’angine de poitrine (angor pectoris) est occasionnée par une
oblitération partielle d’un des vaisseaux nourriciers du cœur ;
l’angor correspond donc à une sorte « d’alerte rouge » à
l’infarctus du myocarde.
La maladie se manifeste cliniquement par la survenue brutale des
douleurs rétro sternales s’irradiants vers l’épaule gauche.
L’imagerie médicale joue un rôle important dans le bilan
étiologique de l’angor par :
• La détection du site précis de l’occlusion artérielle grâce à
l’Angiographie coronarienne. Par ce procédé on peut
également déterminer le degré de la sténose de l’artère
malade en vue d’une chirurgie réparatrice.
• L’étude du fonctionnement du cœur et de la cinétique
pariétale du cœur se fait grâce l’échographie du cœur.

b) L’infarctus du myocarde
L’infarctus du myocarde est occasionné par une oblitération
complète d’un des vaisseaux nourriciers du cœur, à l’origine
d’une mortification du muscle du cœur.
L’infarctus du myocarde correspond donc à une nécrose du
muscle cardiaque d’origine ischémique, ce qui finit par une
fibrose du tissu cardiaque mortifié.
L’imagerie est marquée par les signes d’akinésie pariétale ou
septale, par des hypokinésies ou par des mouvements
paradoxaux à l’échographie du cœur.

B. LES MALADIES DU PERICARDE


Le péricarde constitue l’enveloppe du cœur et est composé de
deux feuillets, correspondant respectivement au péricarde
Cours d’imagerie médicale 91

(feuillet externe de nature fibreuse) et à l’épicarde (feuillet


interne de nature séreuse).
Entre les deux feuillets se trouve interposée une cavité
relativement virtuelle qui dans les conditions normales peut
contenir un liquide clair dont le volume n’excède pas 50cc.
Il existe deux types de péricardite :
• La péricardite dite séreuse c'est-à-dire celle qui est
occasionnée par la présence du liquide entre le
péricarde et l’épicarde.
• La péricardite dite constrictive c'est-à-dire celle qui est
caractérisée par la fibrose des enveloppes du cœur

a) La péricardite séreuse
La péricardite séreuse est due à une effusion du liquide qui
s’interpose entre le péricarde et l’épicarde ; cette présence du
liquide peut être d’origine tumorale, infectieuse, inflammatoire,
métabolique, traumatique ou vasculaire.
Sous les tropiques en particulier, les péricardites sont
généralement d’origine tuberculeuse.
La clinique de la maladie est principalement dominée par les
signes de tamponnade cardiaque lorsque la quantité du liquide
augmente inconsidérément.
Le diagnostic de l’épanchement péricardite même de fiable
quantité est facilement accessible à l’échographie du cœur
Cependant un minimum d’au moins 250cc de collection liquidienne
est nécessaire pour que l’épanchement liquidien du péricarde soit
radiologiquement visible sur un cliché de Thorax de face.

Fig. 34 : L’image radiologique d’une péricardite séreuse. La


silhouette cardiaque paraît symétriquement élargi et présente un
collet très court.
lier du cœur est appelé « Cœur en calebasse ».
Cours d’imagerie médicale 92

L’image
radiologique d’une
péricardite
séreuse sur un
cliché de thorax
de face
correspond à une
silhouette
cardiaque élargie
symétriquement et
disposant d’un collet très court. Cette forme particulière de la
silhouette cardiaque est appelée « Cœur en calebasse »
(Fig.34).

b) La péricardite constrictive
La péricardite constrictive est communément secondaire à une
péricardite séreuse.
L’image radiologique est marquée par la présence des
calcifications en « coque d’œuf » autours de la silhouette
cardiaque, visibles sur cliché du thorax de face et de profil ;
alors que le volume cardiaque paraît plutôt réduit.

C. LES RETENTISSEMENTS PULMONAIRES


CARDIOGENIQUES
Des nombreuses cardiopathies finissent par générer des
répercussions sur le poumon, communément nommées par le
vocable « cœur pulmonaire».
Le cœur pulmonaire est caractérisé sur cliché du thorax de face
par les signes suivants :
• Redistribution vasculaire en faveur des champs
pulmonaires supérieurs.
• Présence des lignes de Kerley qui signent l’existence
d’un œdème septale.
• Survenue d’un œdème pulmonaire (OAP) aux bases
au stade avancé ; qui se manifeste par une
diminution de la transparence pulmonaire avec perte
de la définition de la trame vasculaire.
Cours d’imagerie médicale 93

• Au stade ultime de l’OAP, on peut voir survenir


l’effusion liquidienne dans la grande cavité pleurale.
Cette effusion est caractérisée radiologiquement par
la présence de la ligne d’Ellis Damoiseau.

E. LES PROTHESES OU STENTS EN CARDIOLOGIE


Les électrodes d’un pacemaker sont généralement disposées
dans l’apex du VD ou dans le sinus coronaire (Fig.35)
Les prothèses valvulaires proviennent soit des organes
empruntés animaux (Valves de porc, valves de bœuf) soit des
valves mécaniques artificiels.

Fig.35. Image d’un «


pace – maker » disposé
dans le tissus mou de
l’hémithorax droit ; on
voit bien l électrode
du « pace maker »
plonger dans l’oreillette
droite

6.2. IMAGERIE VASCULAIRE

L’organisme humain comporte 3 types des vaisseaux : Les


artères, les veines et les lymphatiques.

6.2.1 LE SYSTEME ARTERIEL


L’exploration des artères se fait respectivement par :
• L’angiographie : Technique qui étudie la lumière des
artères après ponction artérielle et injection du produit
de contraste.
• Echographie standard : méthode de choix dans la
recherche d’anévrysmes, des dissections et des
thromboses.
Cours d’imagerie médicale 94

• L’échographie doppler : étudie la direction et la vitesse


du flux sanguin. Cette technique, grâce au mode
spectral est très performante dans le dépistage des
sténoses et d’occlusions ex. artère rénale.
• Le scanner: C’est une technique qui complète souvent
l’écho et permet d’obtenir des détails concernant les
dissections d’anévrysmes, les thromboses vasculaires
de l’aorte et des vaisseaux pelviens.
• MRI angiography : C’est une technique très performante
dans étude des vaisseaux, mais limitée
malheureusement par son accessibilité plutôt difficile

6.2.2. LE SYSTEME VEINEUX


• La phlébographie/ venographie : Consiste à une
ponction veineuse, suivit d’une injection IV du produit de
contraste avec prise séquentielle rapide des clichés.
• L’échographie standard : peut se révéler utile dans le
diagnostic des thromboses des veines profondes des
membres inférieurs, grâce à une bonne technique qui
met à contribution la compression vasculaire couplée au
manœuvre de Valsalva.
• L’échographie Doppler : surtout sous options « couleur
et spectral », permet de réaliser un très large bilan de la
perméabilité veineuse.

6.2.3. DETAILS A RECHERCHER EN CAS DE THROMBOSE


VEINEUSE

Les détails à rechercher en échographie simple et en écho


Doppler sont :
• Visualisation directe des thrombi échogènes,
• Manque de dilatation au manœuvre de Valsalva,
• Manque de collapsus à la compression par la sonde,
• Perturbation du spectre biphasique à l’écho Doppler
spectral.
Cours d’imagerie médicale 95

6.2.4. LE SYSTEME LYMPHATIQUE


A. ETIOPATHOGENIE
Ce système constitue le mécanisme de surveillance
immunologique de l’organisme qui consiste à un vaste réseau
des voies lymphatiques interconnectées entre différents tissus
de l’organisme.
Dans leur trajet existent des renflements de tissu lymphoïde
correspondant aux ganglions lymphatiques.
Le liquide qui circule dans le réseau lymphatique est appelé «
lymphe » ; il provient du plasma qui lui-même n’est qu’un
transsudat du sang.
C’est dans la lymphe que l’organisme assure l’épuration partielle
de son sang en se débarrassant de ses déchets.
La lymphe coule dans l’organisme de manière centrifuge de la
périphérie jusqu’au cœur ; elle provient respectivement des
voies lymphatiques des extrémités des membres, en passant
par le canal thoracique avant de se déverser dans la veine
cave supérieure. Parmi les relais les plus importants de
l’organisme, on peut citer les ganglions, la rate, le foie et le
thymus qui réagissent classiquement en cas de maladie du
système lymphatique.
L’élargissement des ganglions est principalement dû aux causes
ciaprès :
• Infectieuse (bactérienne, virale, mycosique, parasitaire).
• Tumorale.
• Hématologique
• Néoplasique

B. MOYENS D’INVESTIGATION DES LYMPHATIQUES


Les principaux moyens d’investigation du système lymphatique
sont :
• Thorax
• Echographie
• Lymphographie
• Scanner et IRM
Cours d’imagerie médicale 96

L’imagerie joue un rôle très décisif dans le bilan du système


lymphatique qui consiste principalement à détecter des
adénopathies dans les parties du corps non accessibles par la
clinique, à faire le bilan complet en déterminant le stade de la
maladie, à guider les biopsies si nécessaires et à faciliter le
follow-up du traitement en étudiant la taille des ganglions.

6.3. QUELQUES TECHNIQUES INTERVENTIONNELLES


VASCULAIRES
6.3.1. L’EMBOLISATION
L’embolisation consiste à une occlusion vasculaire provoquée,
souvent pratiquée dans le but de soigner les hémorragies
digestives, de contrôler certaines malformations congénitales
ou de juguler les hémorragies avant certaines interventions
chirurgicales par une dévascularisation préventive.
On procède en pratique à une injection sélective du gel
moussant ou de l’alcool dans la lumière du vaisseau ; ce qui va
occasionner l’oblitération vasculaire. L’embolisation peut
également consister à une cautérisation du vaisseau sous
contrôle scopique.

6.3.2. LA THROMBOLYSE
La thrombolyse c’est le procédé inverse à l’embolisation qui
consiste à dissoudre le thrombus se trouvant dans un vaisseau
de manière à rétablir sa perméabilité. On procède en pratique à
l’injection intraveineuse des agents qui provoquent la lyse du
thrombus (streptokinase, urokinase), sans occasionner des
effets indésirables dans l’organisme en général.

6.3.3. L’ANGIOPLASTIE
Cette méthode interventionnelle procédée par la pause dans le
vaisseau malade d’un ballon gonflable ou d’un « stent »
métallique, dans le but de dilater sa lumière et assurer à
nouveau sa perméabilité. Cette méthode porte le nom «
d’Angioplastie Transluminale
Cours d’imagerie médicale 97

Percutanée ou PTA »

CHAPITRE VII. IMAGERIE DIGESTIVE

7.1. IMAGERIE DU TUBE DIGESTIF.


Le tube digestif peut être exploré radiologiquement de 2 façons :
• Les explorations simples ou directes, réalisées sans
produit contraste.
• Les explorations après opacification ou après usage du
produit de contraste.
Cours d’imagerie médicale 98

7.1.1. EXPLORATION SIMPLE DU TUBE DIGESTIF


A.L’ABDOMEN SANS PREPARATION
(ASP)
La radiographie simple de l’abdomen, réalisé sans l’usage d’un
quelconque produit de contraste artificiel est appelé Abdomen
à blanc (Rx AAB) ou Abdomen sans préparation (Rx ASP)
Le cliché d’un ASP peut être fait en position couchée ou en
position debout. Ce cliché doit normalement visualiser tout
l’abdomen à partir des coupoles diaphragmatiques jusqu’à la
symphyse pubienne A ce cliché d’ASP, s’ajoute assez souvent
le cliché du thorax comme complément du bilan préopératoire,
surtout en cas de suspicion d’abdomen aigu chirurgical.

B.QUELQUES PATHOLOGIES VUES SUR


L’ASP  Le pneumopéritoine
• Les corps étrangers métalliques, le diamant,
• Le volvulus,
• Les calcifications (ganglions, lithiases, phlébolithes)
• Les niveaux hydro-aériques des intestins grêles et du
colon

Fig. 36 : Radiographie
de l’abdomen à blanc
montrant les coupoles
diaphragmatiques et la
symphyse pubienne.
Cours d’imagerie médicale 99

Fig. 37 : Radiographie de
l’AAB en position debout
niveaux hydroaériques étagés.

7.1.2. EXPLORATIONS APRÈS USAGE D’OPACIFIANTS

Les explorations des viscères creux peuvent se faire en simple ou


en double contraste pour visualiser et situer les lésions.
L’examen en double contraste consiste à l’utilisation simultanée
d’un produit de contraste positif associé à un produit de
contraste négatif. Qu’il s’agisse de l’examen en simple ou en
double contraste; le principal produit de contraste positif utilisé
en imagerie digestive est la baryte.
Quelques fois en cas de suspiçion de perforation digestive ; on
préfère utiliser la Gastrographine en lieu et place de la baryte,
puisque ce dernier est résorbable par le péritoine.
Concernant le transit OED en particulier, le contraste négatif peut
provenir d’un comprimé effervescent (générateur de gaz) ou
encore plus pratique on peut faire ingérer au malade le contenu
d’un sachet « ENO » immédiatement après lui avoir fait avaler la
baryte.
De manière générale, les
examens en double contraste se
font après injection
intramusculaire d’un modificateur
de comportement genre
Buscopan, viscéralgine…
Cours d’imagerie médicale 100

Fig. 38 : Radiographie de l’estomac en double contraste


utilisant simultanément la baryte et l’air.
La grande tubérosité se trouve remplit de la baryte ; ce qui
signifie que le cliché à été réalisé en couché. Le reste de
l’estomac est distendu par l’air, vu sous forme d’un verre
transparent
dont on voit nettement les contours.

Nous devons toutefois insister sur le fait qu’actuellement l’OED


est quasiment détrôné par l’endoscopie dans le bilan des
pathologies gastriques, qui en plus permet de réaliser des
biopsies.

7.2. SEMIOLOGIE DES EXAMENS DU TUBE DIGESTIF


La lecture méthodique des clichés du tube digestif recourt
systématiquement aux 5 détails suivants :
• La topographie de l’organe
• La mucographie
• La souplesse des parois
• L’expansibilité de l’organe
• La présence ou l’absence d’images d’addition ou de
soustraction

7.3. QUELQUES PATHOLOGIES DE L’ŒSOPHAGE


7.3.1 LA HERNIE DIAPHRAGMATIQUE
Il existe deux types d’hernies :
Soit axiale, soit paraoesophagienne

• Axiale : dans ce cas c’est la jonction œsogastrique qui


fait hernie ; cette forme est réductible en débout
• Paraoesophienne : dans ce cas une partie du fundus fait
hernie tandis que la fonction œsogastrique demeure en
place. Sur cliché radiologique réalisés avec produit de
contraste, les images d’hernie sont mieux vues en
couché. On observe dans ce cas la présence des plis
gastrique au dessus du diaphragme avec présence
d’indentation du contour de la grande courbure
Cours d’imagerie médicale 101

7.3.2. LES DIVERTICULES


Il existe 2 types de diverticules selon leur situation
topographique :
• En postérieur : diverticule de Zenker
• Latéralement : diverticule de Jamieson Killian
Les diverticules se manifestent radiologiquement par la présence
d’images d’addition..

7.3.3. LES OESOPHAGITES


C’est l’inflammation de l’œsophage d’origine soit infectieuse
(Herpes), toxiques (cannabis), soit chimique (Reflux, ingestion
des substances caustiques.
L’image radiologique correspond au début à un remaniement
des plis muqueux ; en cas d’ingestion des caustiques par
exemple, les lésions évoluent habituellement au bout de
quelques semaines vers sclérose cicatricielle qui aboutit à une
sténose ou vers une occlusion franche de l’œsophage.

7.3.4. LE SYNDROME DE MALORY-WEISS


Ce syndrome correspond à une blessure de la muqueuse de
l’œsophage due aux vomissements, occasionnés par
l’ingestion des substances irritants comme l’alcool. Ces
blessures occasionnent une perte de la substance de la
muqueuse qui se traduit radiologiquement par des petites
images d’addition sur cliché de transit OED

7.3.5. L’ACHALASIE
Encore appelée « cardiospasme », correspond à une
dégénérescence du plexus nerveux au niveau du cardia, à
l’origine d’une dilatation de l’œsophage (mégaoesophage),
causée par un manque de relâchement du cardia.
L’image radiologique est marquée par la présence des niveaux
hydroaériques se projetant sur le médiastin sur cliché du thorax
en debout. L’œsophage baryte confirme ainsi le diagnostic
cardiospasme en apportant la preuve d’une dilatation
œsophagienne dépourvu de péristaltisme qui se vide très
Cours d’imagerie médicale 102

tardivement. L’injection du buscopam occasionne le


relâchement instantané du cardia en cas de cardiospasme.

7.3.6. LES CORPS ETRANGERS


Les arêtes et os des poissons sont difficilement visibles en
radiologie, on fait recourt dans ce cas à une boule d’ouate
imbibée de baryte qu’on fait avaler au patient ; ainsi celle boule
pourra lors de sa progression s’accrocher à l’arête du poisson.
Les autres corps étrangers peuvent ne pas être visibles selon
qu’ils sont radio-opaques ou pas.

7.3.7. LES VARICES OESOPHAGIENNES


C’est une dilatation des coronaires stomachiques secondaires
à une hypertension portale. Cette dilatation intéresse les veines
du 1/3 distal de l’œsophage et donne radiologiquement des
images de soustraction endo-luminales et marginales.

7.3.8. LE CANCER DE L’ŒSOPHAGE


Le cancer œsophagien donne une image lacunaire (image de
soustraction) parfois avec sténose excentrée de la lumière de
l’œsophage et dilatation en amont.

7.4. QUELQUES PATHOLOGIES DE L’ESTOMAC

7.4.1. LA GASTRITE
C’est l’inflammation de la muqueuse gastrique due par
l’ingestion des agents agressifs comme l’alcool, le tabac, les
AINS. L’Helicobacter pyroli est le principal agent incriminé dans
cette pathologie.
Les lésions sont superficielles au niveau de la muqueuse et la
radiologie est dans ce cas peu contributive par rapport à
l’endoscopie.

7.4.2. L’ULCERE GASTRO-DUODENAL


La lésion siège plus profondément sur la muscularis mucosa.
Le germe d’ Hélicobacter pylorii est également incriminé dans
Cours d’imagerie médicale 103

sa genèse. L’image d’un ulcère correspond à une niche


ulcéreuse entourée d’un œdème péri-lésionnel. Les plis
muqueux paraissent alors convergents en cas d’ulcère
gastrique cicatriciel (Fig. 39).
En cas d’ulcère bullaire, le bulbe est déformé et perd sa
morphologie habituellement triangulaire.

Ulcère de
petite
la
courbure

d’ulcère de la petite courbure de Fig 39. Image


l’estomac. d’addition

Il est nécessaire de catégoriser les ulcères gastriques en type


bénin et en type malin à partir de leurs aspects radiologiques,
endoscopiques et histologiques; sachant qu’un ulcère peut se
cancériser, tandis qu’un cancer peut s’ulcérer.
L’ulcère malin de l’estomac se distingue par une rigidité
pariétale sur les clichés de transit OED ; avec présence d’une
masse bourgeonnante à sommet ulcéré.
La rigidité se manifeste radiologiquement par un aspect figé de
la paroi intestinale, qui à la palpation donne l’impression d’une
paroi qui se déplace sans se plier comme un morceau de bois

7.5. IMAGERIE GRELE


Cours d’imagerie médicale 104

Sa pathologie est moins fréquente, elle est beaucoup plus


dominée par les parasites intestinaux (Necator, Ascaris), par
des néoplasies et rarement par des diverticules.
Le Necator occasionne habituellement un épaississement de la
muqueuse ; l’ascaris se manifeste par l’image lacunaire, alors
que le diverticule donne une image d’addition.

7.6. IMAGERIE DU GROS INTESTIN


L’examen radiologique du colon est nommé sous le vocable de
« lavement baryté » ou encore « RX Colon baryté ». La
réalisation de cet examen exige une préparation préalable du
malade.

7.6.1. REALISATION D’UNE RX LAVEMENT BARYTE


A.PREPARATION DU MALADE POUR L’EXAMEN
Avant de faire la radiographie du colon, il est nécessaire de
préparer le malade dans le but de rendre le colon propre et
totalement dégagé des matières fécales et des gaz.
Cette préparation comprend un régime alimentaire pauvre en
résidus et une prise des laxatifs associée aux lavements
évacuateurs du colon pendant 2-3 jours avant l’examen.

B.TECHNIQUE DU COLON BARYTE


L’examen du colon se fait grâce à l’introduction de la suspension
barytée par la voie rétrograde rectale (au moyen d’un irrigateur).
La prise des clichés est réalisée séquentiellement segment après
segment, au cours du remplissage rétrograde du colon.
Avant même le remplissage rétrograde du colon avec la baryte,
on procède généralement à injection en IV d’un modificateur de
comportement.
Comme en cas de transit OED, le colon baryté peut également
se faire en simple contraste (avec utilisation la baryte seule) ou
en double contraste (utilisant simultanément la baryte et de
l’air). Fig. 40.
Cours d’imagerie médicale 105

Fig. 40: Examen en


double contraste du
cadre colique rempli
à la fois de la baryte
et de l’air.
On peut de ce fait
étudier aisément le
colon comme si l’on
regardait au travers
d’un verre qui venait
à peine d’être vidé de
son lait

7.6.2. QUELQUES PATHOLOGIES DU COLON


A.LES DIVERTICULES
L’imagerie diverticulaire est caractérisée par la présence
d’images d’addition sur la paroi colique, siégeant le plus
souvent au niveau du sigmoïde.
La présence de plusieurs diverticules sur tout le cadre du colon
réalise l’aspect dénommé « chapelet diverticulaire »,
caractéristique de la « diverticulose ».
B.LES POLYPES
Les polypes sont mieux visualisés par examen en double
contraste ; certains sont sessiles et d’autres pédiculés. Les
polypes se manifestent radiologiquement par la présence
d’images lacunaires sur les clichés du colon baryté. C. LES
COLITES
a)Types de colites
Il existe communément 3 types de colite :
• La colite ulcéreuse : C’est une entité qui débute par le
rectum et atteint la totalité du cadre colique sans laisser
des zones saines.
• La maladie de CROHN : La maladie atteint le plus souvent
l’intestin grêle (iléon terminale), le colon ou le duodénum,
mais toujours de manière régionale.
Cours d’imagerie médicale 106

• La colite amibienne : La colite amibienne intéresse souvent


le caecum, le sigmoïde et le colon descendant.

b) Image radiologique d’une colite


L’image radiologique d’une colite pure est faites de :
• Aspect tubulé du colon c'est-à-dire dépourvu
d’haustrations
• Présence d’ulcérations marginales
• Présence des zones de sténose avec réduction du calibre
des anses intestinales
• Dans certains cas comme en cas d’amibiase, le processus
peut développer une véritable masse solide appelée
«amoebome», qui peut simuler un cancer du colon avec
présence d’une image de soustraction marginale.

D. L’APPENDICITE AIGUE
C’est l’inflammation de l’appendice accompagnée dans la plupart
des cas d’une obstruction de la lumière du viscère.
Il est à noter qu’environ 65% des cas les appendices sont de
topographie rétrocaecale ; ce qui rend parfois difficile le
diagnostic échographique de l’appendicite.
Le diagnostic de l’appendicite est d’abord clinique.
L’échographie est certes d’un apport appréciable dans la mise
au point de l’appendice, cependant ce diagnostic n’est possible
que si l’appendice est accessible à l’échographie.
Le diagnostic échographique de l’appendicite repose sur les
critères suivants :

• Parois épaissie > 6mm


• Non compressibilité de l’organe
• Présence éventuelle d’appendicolithe
• Aspect hypervascularisé à l’échographie Doppler

E. LE CANCER DU COLON
C’est un cancer relativement fréquent retrouvé au niveau du
rectum (35% des cas) et au niveau du sigmoïde (25% des cas).
Cours d’imagerie médicale 107

L’image radiologique est caractérisée soit par une image


bourgeonnante, soit par une image ulcéreuse, soit encore par
une sténose annulaire (squire)

7.7. IMAGERIE DES VISCERES PLEINS DE L’ABDOMEN

MOYENS D’EXPLORATION DES VISCERES PLEINS


a) Le foie
L’échographie standard est l’examen de choix et peut être le
seul qui dans des nombreux cas. Elle permet d’étudier la
morphologie du foie de manière satisfaisante. Le foie
comprend 2 lobes et se trouve subdivisé selon COUINAUD en
8 segments, grâce à la topographie des veines sus-hépatiques
et des branches de la veine porte. Le Doppler est un
complément très précieux dans le bilan du foie puisqu’en plus
elle permet l’étude du flux sanguin (la direction et la vitesse du
sang) du foie, respectivement celle des veines sushépatiques,
de la veine porte et de l’artère hépatique.
L’échographie est l’examen de première intention dans le
diagnostic de lithiase biliaire, de cholécystite, de dilatations des
voies biliaires, de kyste, d’abcès, de masse hépatique, de
stéatose, d’hépatite virale. Bref, dans tous les cas où le malade
est ictérique. On recourt au Scanner surtout dans le bilan
d’extension des lésions.
Cours d’imagerie médicale 108

Fig.41: Coupe TDM de


l’abdomen nt le
foie,
montra l’estomac et la
Estomac rate
.La poche de
Foi contient un produit de
l’estomac
e Aort contraste iodé (ingéré
e
pe-os) qui lui donne
Rachi Rate
rune tonalité brillante
s autant que le corps
vertébral qu’on voit en
postérieur.

b) Le pancréas
Le pancréas est étudié à l’échographie. Parfois, il est mieux
exploré au scanner puisque l’air contenu dans les viscères
creux voisins gêne assez souvent l’exploration de cette glande
par l’échographie. Les pancréatites aigues, les pseudokystes
et les tumeurs sont bien vus aux ulrasons.

c) La rate
L’exploration de rate est assez facile à l’échographie, on peut
facilement prendre ses dimensions et faire le diagnostic de
splénomégalie, d’abcès splénique ou de déceler par exemple
l’existence d’une « rate en passoire » qu’on rencontre
communément en cas de tuberculose digestive.

CHAPITRE VIII. IMAGERIE MUSCULOSQUELETTALE


Cours d’imagerie médicale 109

Les différents moyens d’exploration du système locomoteur sont


• La radiographie,
• L’arthrographie
• L’échographie,
• Le scanner
• La scintigraphie
• L’IRM

8.1. SEMIOLOGIE OSSEUSE ELEMENTAIRE


Imagerie radiologique du squelette est basée sur 3 critères
essentiels ci-dessous :
• Anomalie de densité osseuse
• Anomalie de structure osseuse
• Anomalie de forme osseuse

8.1.1. ANOMALIES DE DENSITE


A. MANIFESTATIONS RADIOLOGIQUES
La densité radiologique de l’os est fonction de sa charge
calcique. Cette charge calcique peut être objectivement
appréciée par le rapport cortico-diaphysaire, calculé sur le
cliché au niveau de la portion médio diaphysaire du tibia (D-
M/D= 0,5).
L’anomalie de densité de l’os peut consister soit :
• A une diminution de la densité osseuse (ostéoporose).
• A une augmentation de cette densité (sclérotisation de
l’os).

a) Diminution de la densité osseuse


Vu du point de vu anatomophysiologique, la diminution de la
densité de l’os n’est radiologiquement perceptible que lorsque
l’organe a perdu au moins 30% de sa charge calcique.
Outre donc le rapport cortico-diaphysaire au niveau des os
longs notamment les tibias (D-M/D supérieur à 0,5) ; la
diminution de la densité calcique de l’os se manifeste en
Cours d’imagerie médicale 110

particulier au niveau du corps vertébral par les signes


suivants :
• Amincissement extrême des travées osseuses qui
deviennent moins en moins visibles sur cliché
radiologique.
• Amincissement des cortex osseux des corps
vertébraux qui paraissent radiologiquement sous forme
d’un cadre opaque très fin comme « souligné au crayon
», conférant à la vertèbre l’aspect classique appelé «
vertèbre en cadre ».
La déminéralisation du squelette peut être localisée ou diffuse :
• Ostéoporose localisée (dans des lésions focales du
squelette ou en cas d’immobilisation plâtré d’un
membre)
• Déminéralisation généralisée du squelette
(ostéoporose de la ménopause ou de castration, dans
l’ostéomalacie sur malnutrition protéino-calorique de la
vieille femme abandonnée…)

b)Augmentation de la densité de l’os (sclérotisation de


l’os) En cas d’augmentation de la densité de l’os, on peut
assister soit à une sclérotisation localisée solitaire ou
multiple, soit à une sclérotisation diffuse :
• La sclérotisation peut-être solitaire comparable à une
tache de bougie (par exemple en cas d’ostéome ou de
métastase
isolé d’adénocarcinome prostatique)
• La sclérotisation peut-être nodulaire et diffuse (par
exemple en cas de métastases d’adénocarcinome
prostatique)
• La sclérotisation peut-être homogène et diffuse,
intéressant tout le squelette (comme dans la maladie
des os de marbre alias maladie d’Albers Schrömber).
• La sclérotisation peut paraître systématique et
n’intéresser que les portions bien déterminées des os
(dans la maladie d’Angelman Camurati où la
Cours d’imagerie médicale 111

sclérotisation n’intéresse que


les diaphyses des os longs).

8.1.2. ANOMALIES DE STRUCTURE


Cette anomalie concerne la structure
intime de l’os, il peut s’agir d’une
image de soustraction (érosions,
lacunes) ou d’addition (réaction
Lacune
periostée ou endo-ostéale).
Fig. 43 : Image lytique,
lacunaire visible au niveau
du fémur dans un cas de myélome solidaire.

LA REACTION PERIOSTEE
La réaction périostée correspond à un soulèvement du périoste
quelque soit la cause, occasionnée par une interposition d’un
tissu cellulaire ou liquidien entre l’os proprement dit et son
enveloppe fibreuse appelée périoste.
Cette réaction se manifeste radiologiquement sous forme d’une
fine opacité linéaire apposée sur le contour externe de l’os. Elle
peut avoir aussi une forme simple, une forme lamellaire en
bulle d’oignon, spiculée et perpendiculaire à l’os
• La réaction périostée se voit communément dans
l’ostéomyélite ou en cas de fracture en période de
consolidation ; rarement en cas d’affection bénigne ou en
cas de sarcome.
• Cette réaction peut-être très violente et stratifiée « en
forme de bulbe d’oignon », formée de plusieurs couches
superposées est visible dans le sarcome d’EWING.
• La réaction périostée peut-être violente et chronique, au
point d’engainer la totalité de l’os concerné qui devient
ainsi prisonnier de l’os néoformé ; on parle dans ce cas de
« séquestration de l’os dans l’os » ou de « syndrome de
cercueil », communément rencontré dans l’ostéomyélite
chronique développée sur terrain drépanocytaire.
Cours d’imagerie médicale 112

8.1.3. ANOMALIES DE FORME


La forme de l’os est altérée par interruption ou soulèvement
localisé de son contour (par exemple en cas de fracture ou de
sarcome ostéogénique..), par soufflure du contour de l’os
(tumeur osseuse).

COMMENT ABORDE T-ON UNE LESION LOCALISEE OU


FOCALE A LA RADIOGRAPHIE.
Les lésions focales peuvent être bénignes ou malignes. Pour
les différencier, il est nécessaire d’associer les renseignements
cliniques à l’image radiographique. On va analyser notamment
9 points dont :
• l’âge du patient (˂ ou ˃ 30 ans),
• la symptomatologie (douleur ou non),
• le site de la lésion (épiphyse, métaphyse ou diaphyse),
• l’évolution lente ou rapide,
• les bords,
• la zone de transition,
• le nombre des lésions,
• la réaction périostée et
• la présence ou non d’une atteinte du tissu mou.

La lésion est d’évolution lente, non agressive, et donc bénigne si


la destruction osseuse est de forme géographique, avec des
bords bien délimités et sclérosés, ‘dessinés au crayon’ avec une
mince zone de transition. La lésion est agressive, maligne si on
note des bords non distincts, sans ou avec une large zone de
transition, sans sclérotisation et atteinte des parties molles.

8.2. SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUE DE L’ARTICULATION


La synoviale, les ligaments et les ménisques ne sont certes pas
visibles radiologiquement. Toutefois l’articulation peut être
appréciée par les moyens suivants :
• Radiographie simple de l’articulation
• L’arthrographie
• Echographie
Cours d’imagerie médicale 113

8.2.1. RADIOGRAPHIE SIMPLE DE L’ARTICULATION


L’analyse radiologique des articulations tient compte des détails
suivants :
• L’interligne articulaire
• Les surfaces articulaires
• Les portions osseuses
• Les axes du membre  Les parties molles

A. L’INTERLIGNE ARTICULAIRE
L’interligne articulaire est pincée au cours d’un processus
infectieux ou inflammatoire intéressant l’articulation et se voit
mieux lorsque cette articulation est soumise à une contrainte
(notamment à charge lorsque le cliché est réalisé en debout).
L’interligne articulaire est élargie en cas de présence du
liquide et s’amincie en cas de destruction du cartilage
articulaire. La confirmation de ces lésions nécessitent parfois
des cliches comparatifs (côté malade contre le côté opposé)
Dans certains cas, l’articulation peut-être totalement
détruite, ce qui dans des nombreux cas aboutit à une soudure
des épiphyses articulaires appelée « l’arthrodèse ».
Notons en particulier que l’ostéo-arthrite tuberculeuse
évolue classiquement vers l’arthrodèse.

B.LES SURFACES ARTICULAIRES


Les contours des surfaces articulaires sont normalement
symétriques et réguliers. Ils sont cependant érodés, irréguliers,
épaissis en cas l’ostéochondrite disséquante, d’arthrose, dans
l’arthrite et dans certains processus inflammatoires.

Fig. 43 : Clichés de
l’articulation de la cheville de face et de profil
Cours d’imagerie médicale 114

C.LES PARTIES MOLLES


PERI
ARTICULAIRESCliché de
face Cliché de profil

Elles présentent quelque fois


des anomalies ci-après :
• Tuméfactions des tissus mous dans des nombreuses
affections articulaires
• Présence de l’air et corps étrangers en cas d’effraction
tissulaire (par exemple en cas de traumatisme)
• Présence des noyaux chondraux calcifiés
(en cas chondromatose).
• Présence des fines calcifications du tissu mou (par
exemple en cas de périarthrite scapulo-humérale)

D.L’ETUDE DES AXES DES MEMBRES (AXIOMETRIE)


L’étude des axes permet de dépister les troubles statiques des
membres, les déformations, les subluxations et les luxations.

8.3. DIFFERENTS MOYENS D’INVESTIGATION DU


SQUELETTE
8.3.1. LA RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE
Le diagnostic de certitude des nombreuses lésions du squelette
est facilement accessible à la radiologie conventionnelle, c’est
le cas notamment en cas de traumatisme (Fig.44 et 45.). On
doit toutefois souligner les lésions du tissus mou échappent
communément à la radiologie conventionnelle

Fig. 44 : Cliché du coude de


profil montrant une
désarticulation du coude.
Cours d’imagerie médicale 115

Fig. 45 : cliché de la main mettant


en évidence la présence d’une
fracture de la tête du 5è
métatarsien (Ndlr : fracture du
boxeur maladroit dont le coup de
point a raté sa cible)

8.3.2. L’ECHOGRAPHIE MUSCULOSQUELETTALE

• Permet l’étude des parties molles intra et extra articulaires


(coiffe des rotateurs au niveau de l’épaule, carpes,
ménisques et genoux…)
• Permet l’étude des muscles (détecter par exemple les
déchirures)
• Permet l’étude des ligaments (par exemple le tendon
d’Achille)

8.3.3. L’ARTHROGRAPHIE
L’arthrographie se fait moyennant l’injection intra articulaire du
produit de contraste, cet examen trouve son indication dans
l’étude des lésions ligamentaires, méniscales et tendineuses,
cartilagineuses. L’arthrographie est communément pratiquée
dans les pathologies de l’épaule et du genou.

8.3.4 LE SCANNER, LA SCINTIGRAPHIE, L’IRM

8.4. QUELQUES ENTITES DE LA PATHOLOGIE OSSEUSE


8.4.1. PATHOLOGIE CONGENITALE
Cours d’imagerie médicale 116

8.4.2. LE TRAUMATISME
Les fractures peuvent avoir lieu au niveau de la face, de la
colonne vertébrale, des extrémités supérieures, du pelvis et des
extrémités inférieures. Leur réparation passe par 3 étapes :
• La phase inflammatoire, faite du caillot sanguin et d’une
réaction inflammatoire
• La phase réparatrice avec le remplacement du caillot par
du tissu granuleux, formation du cal et du périoste
immatures,
• La phase de remodelage avec la présence du cal calcifié
et compact.

Une fracture radiologiquement se présente comme :


1. Une ligne transparente sur l’os,
2. Une ligne dense si les fragments sont compactés,
3. Irrégularité de la corticale,
4. Réaction périostée à partir de 7-10 jours,
5. Angulation ou chevauchement,
6. Lipo-hemathrose: due à la présence de la graisse et du
sang dans l’articulation indiquant une fracture capsulaire.
Il est vu comme un niveau liquide lors des clichés à
rayons horizontaux. Ex : cliché du genou en décubitus
latéral.
7. Tissus mous: signe indirect qui attire l’attention sur une
fracture invisible. Cas de la region supracondylienne.

La radiologie a une place importante dans la prise en charge des


fractures. Elle va servir notamment à :
- préciser le siège ou site de la fracture. Au niveau des os
longs, on la situe par rapport au tiers proximal, médian ou tiers
distal ou encore par rapport aux parties importantes de l’os par
exemple les trochanters.
- donner le type de fracture, simple avec description du
trait de fracture (transversal, oblique, spiral, longitudinal) ou
communitive comprenant plus de 2 fragments, avec description
des traits de fracture en T, en V, en Y.
Cours d’imagerie médicale 117

- à préciser le déplacement de la portion osseuse distale,


son angulation, sa rotation, son chevauchement.

EVOLUTION DES FRACTURES


Mis bout à bout et bien immobilisées pendant le temps
nécessaire, les portions osseuses fracturées vont se
consolider par la présence d’un cal radiologique endostal
comblant le trait et périostal autour du trait. Le cal
radiopaque est difficile à voir à travers le plâtre. Il sera
nécessaire de contrôler l’état du cal après ablation du plâtre.
Les complications tardives sont la non union des fragments
avec comblement des portions osseuses (éburnées). C’est
l’état de pseudarthrose. D’autres complications peuvent
arriver, notamment une ostéomyélite, une nécrose
aseptique…

8.4.3. PATHOLOGIE INFECTIEUSE


1. L’OSTEOMYELITE
C’est l’atteinte microbienne de l’os occasionnée par différents
germes ; cette atteinte est caractérisée par les signes
radiologiques suivants :
• Au stable initial, la radiographie est communément
normale, la scintigraphie et l’échographie peuvent aider
au diagnostic précoce,
• Au stade d’état (dans les 2 semaines plus tard), on
assiste à une décalcification de l’os avec présence
d’une réaction périostée. Bien plus tard, on aura
l’apparition des géodes (lésions ostéolytiques
punctiformes) associées aux foyers de condensation,
• Au stade de la chronicité, on peut voir apparaître des
abcès de Brodie (sous forme de lacune intra-osseuse) ;
ainsi que des fragments osseux irréguliers et denses
par rapport à l’os normal appelés séquestres.

8.4.4. PATHOLOGIE TUMORALE


Cours d’imagerie médicale 118

1. LA MALADIE DE KALHER (MYELOME MULTIPLE


OU PLASMOCYTOME) a)
Profil clinique et biologique
C’est une maladie difficile à classifier, intéressant les individus
de 40 à 70 ans, il s’agit concrètement d’une invasion du
squelette par les plasmocytes.
• La clinique est dominée par des douleurs osseuses et
par l’anémie.
• La biologie est marquée respectivement par la présence
des Ig A et IgA à l’électrophorèse et par la présence des
protéine de Bence-Jones dans les urines dans plus de
la moitié des cas, associée une inversion du rapport
Albumine sur Globuline.

b) Distribution topographique de la maladie


Cette maladie intéresse préférentiellement :
• Le crâne,
• Le rachis,
• Les côtes et  Le bassin.
Les atteintes sont communément multiples, toutefois les
lésions solitaires sont parfois signalées au niveau des
vertèbres, du pelvis et du fémur.
c) Image radiologique
L’imagerie radiologique est faite des lésions anatomiques
suivantes :
• Présence des lésions lacunaires multiples, bien délimitées,
présentant des contours en emporte-pièce
• Présence des fractures par tassement des corps
vertébraux secondaire à l’ostéoporose du rachis
• Au niveau du crâne en particulier, l’image radiologique est
faite d’une voûte crânienne parsemée des multiples
lacunes, aux contours flous, irréguliers et non sclérotiques.
Cette image de la voûte parsemée des multiples lacunes
est appelée « image en carte de géographie».
Cours d’imagerie médicale 119

Fig 45b. Homme de 40


ans. Ostéolyse étendue prenant les ailes iliaques et le
sacrum dans la maladie de Kalher

2. LES TUMEURS SECONDAIRES


a) Profil clinique
Les tumeurs secondaires ou les métastases osseuses
proviennent généralement de la prostate, des poumons et du
rein chez l’homme ; du sein, du poumon et du rein chez la
femme et en particulier du rein chez l’enfant. Elles doivent
évoquées dans le diagnostic différentiel de toutes lésions
osseuses de l’adulte au delà de 40 ans.
La voie de dissémination est souvent hématogène ; rarement elle
est lymphatique.
b) Profil radiologique des métastases osseuses
L’image radiologique peut consister à une condensation
osseuse localisée ou sous forme de plages de condensation
osseuse, tantôt il peut s’agir d’images lacunaires ou
ostéolytiques, ou il peut s’agir enfin d’une image mixte
constituée des plages de condensation mêlées aux foyers de
lyse osseuse. (Fig.46)
Il est difficile mais possible d’évoquer l’origine primaire des
métastases car certaines lésions sont caractéristiques.
• Les lésions lytiques sont l’apanage des métastases
d’origine rénale et thyroïdienne.
Cours d’imagerie médicale 120

• Les lésions sclérotiques ou blastiques se rencontrent


classiquement dans les métastases du cancer de la
prostate.
• Les lésions mixtes se rencontrent communément dans
le cancer du sein ; des sarcomes en général.

c) Particularités des métastases au niveau du rachis.


Les métastases vertébrales sont soit sclérotiques, lytiques ou
mixtes. Conformément à leur nature et à leur topographie, les
métastases du rachis se manifestent radiologiquement par les
signes suivants :
• Les métastases vertébrales s’intéressent
préférentiellement aux pédicules ou yeux de la
vertèbre dont la destruction d’un œil se traduit
radiologiquement par la « vertèbre borgne ».
• Les métastases ostéolytiques peuvent fragiliser
complètement l’os et occasionner son affaissement ou
son tassement ; ce qui confère à la vertèbre la
déformation appelée « aspect en galette ».
• Les métastases d’adénocarcinome prostatique peuvent
occasionner une condensation de tout le corps
vertébral comparable à une « vertèbre d’ivoire ».

Fig. 46 : Images mixte faites de condensation et de lyse au


niveau des vertèbres lombaires dans un cas de métastases du
cancer de la prostate ; une de ces vertèbres en particulier L5 se
présente carrément sous forme d’une « vertèbre d’ivoire ».
Cours d’imagerie médicale 121

8.4.4. LE SARCOME
D’EWING

a) Profil clinique
Maladie difficile à
classifier qui atteint
préférentiellement les
sujets de 4 à 25 ans. La
lésion siège
préférentiellement au
niveau des médullaires
diaphysaire et métaphysaire. Le tableau clinique est similaire à
celle d’une ostéomyélite classique avec tuméfaction, douleur,
rougeur et impotence fonctionnelle. Ce tableau clinique cède
facilement à l’aspirine.

b) Profil radiologique
L’image radiologique du sarcome d’EWING est caractérisée par :
• La présence d’une image lacunaire d’environ 5cm, sans
sclérose périphérique.
• Présence d’une violente réaction périostée, stratifiée en
plusieurs couches concentriques, appelée « image en
bulbe d’oignon ».
• Absence des calcifications dans le tissu mou environnant.

3. LES TUMEURS PRIMITIVES DE L’OS


Il existe des tumeurs primitives et des tumeurs secondaires.
Le diagnostic positif d’une tumeur osseuse est basé sur
l’anamnèse et la radiographie simple, cependant sa
confirmation reste histopathologique.
Parmi les tumeurs primitives on distingue :
• Les tumeurs bénignes : ostéome, ostéochondrome,
fibrome, chondromyxome…
• Les tumeurs malignes : ostéosarcome, chondrosarcome…
Ce diagnostic positif repose respectivement sur l’âge du
Cours d’imagerie médicale 122

patient, sur le nombre des lésions et sur la topographie


exacte de la lésion ou des lésions.

L’imagerie s’intéressera tout particulièrement aux détails


radiologiques ci-après :
• Intégrité ou atteinte du cortex osseux  Absence ou
présence d’une réaction périostée.
• Intégrité ou invasion des parties molles.
ologique d’un cancer de l’arc de

occasionnant une
soufflure de l’os avec
destruction de son
cortex.

A.LE SARCOME
OSTEOGENIQUE
Atteint le jeune de 10 à
Masse 25 ans et évolue à bas
bruit. Cette maladie est
rarement diagnostiquée
précocement autrement dit lorsque la lésion est encore de
petite taille.
Son image en très variable, toutefois l’ostéosarcome comporte
absolument les détails radiologiques suivants :
• Rupture du cortex osseux
• Envahissement du tissu mou donnant l’image en « feu de
paille »
• Présence d’une importante réaction périostée, spiculaire ou
lamellaire.

B.LE CHONDROSARCOME
C’est un cancer d’un adulte de 40 à 60 ans, de taille
généralement supérieure à 50mm, siégeant souvent au niveau
des métaphyses des os longs.
Cours d’imagerie médicale 123

La lésion donne radiologiquement une image fortement


ostéolytique, comportant quelques fois des rares calcifications
endo-tumorales, sans envahissement du tissu mou péri
tumoral.

8.5. QUELQUES PATHOLOGIES ARTICULAIRES

8.5.1. NOTIONS GENERALES.


L’atteinte articulaire peut être au niveau des mains ou de grosses
articulations. Elle est symétrique ou non.
L’atteinte au niveau du poignet et des mains est vue dans
l’Arthrite rhumatoïde, dans le psoriasis, dans le syndrome de
Reiter. L’atteinte est bilatérale et symétrique dans l’arthrose et
l’arthrite rhumatoïde. La goutte atteint souvent l’articulation
métatarsophalangienne du gros orteil. Les grosses
articulations sont atteintes dans la spondylarthrite
ankylosante, dans les pathologies infectieuses, dans les
pathologies dégénératives sans oublier dans l’arthrite
rhumatoide.

8.5.2. ARTHRITE INFECTIEUSE : LE MAL DE POTT


C’est l’ostéo-arthrite tuberculeuse du rachis correspond à une
localisation secondaire de la maladie ; dans ce cas les bacilles
de Koch provenant d’ailleurs parviennent au rachis par voie
hématogène plus particulièrement au niveau du ‘’end-plate’’
antérieur.

Les manifestations radiographiques du mal de Pott sont :


• Au stade initial de la maladie : Déminéralisation des
corps vertébraux, associée à un pincement du disque
intervertébral.
• Au stade d’état : Destruction des vertèbres avec
déformation cunéiforme, tantôt tassement en galette
des corps vertébraux. A ce stade on assiste assez
souvent à la formation « d’abcès pottique ». A la suite
Cours d’imagerie médicale 124

d’importants dégâts lésionnels apparaît finalement


l’angulation irréversible du rachis appelée « gibbosité
».
• Au stade de stabilisation : Recalcification avec
recollement des morceaux vertébraux, accompagnés
assez souvent de disparition du disque et soudure
des corps vertébraux

a) Particularités topographique de l’abcès pottique


• Au niveau cervical en particulier, l’abcès pottique a
tendance à couler en avant et occasionner un
bombement antérieur du tissu mou, autrement dit
l’abcès pottique du rachis cervical ne se voit mieux que
sur le cliché de profil.
• Tandis que l’abcès pottique du rachis dorsal ou
lombaire a plutôt tendance à couler latéralement ;
occasionnant de ce fait un bombement para vertébral
bilatéral du tissu appelé « image en fuseau para
vertébral ».

b) Particularités concernant le disque intervertébral.


• La plupart d’affections d’origines infectieuses du rachis
atteignent d’abord le disque et détruisent ensuite les
plateaux vertébraux se trouvant au dessus et en
dessous du disque malade.
• Cette destruction des plateaux vertébraux est toujours
prononcée en cas de maladie de Pott, ce qui explique
l’enfoncement précoce du disque dans les corps
vertébraux sus et sous jacent, d’où le pincement
précoce du disque, sinon sa disparition totale.
• La découverte d’une atteinte vertébrale caractérisée par
une déminéralisation prononcée de l’os et associée à un
pincement discal précoce doit d’abord faire penser à la
maladie de Pott.
Cours d’imagerie médicale 125

• Les tumeurs en particulier ne s’intéressent presque


jamais aux disques intervertébraux et ne les traversent
pas non plus. Elles ne s’attaquent plutôt qu’à la partie
osseuse du rachis ; en conséquence la présence des
lésions des corps vertébraux avec l’intégrité du disque
adjacent est en faveur d’une étiologie non spécifique ou
néoplasique, autrement dit le diagnostic de maladie de
Pott est quasiment exclu dans ce cas.

8.5.3. ARTHRITE DEGENERATIVE : L’ARTHROSE


C’est une pathologie dégénérative de l’articulation de cause
souvent inconnue (le facteur âge parait déterminant) ou plutôt
secondaire à un traumatisme.
Les lésions arthrosiques intéressent fréquemment le rachis, la
hanche, le genou (Fig. 48 et 49) et les mains. La radiographie
est dominée par le pincement de l’interligne articulaire, la
sclérotisation des surfaces articulaires et la présence
obligatoire des ostéophytes marginales.

Fig. 48 : Arthrose du genou sur cliché de face, sur lequel on


peut reconnaître la déformation en console du condyle
fémoral externe, sclérotisation des surfaces internes avec
apposition d’un ostéophyte marginal sur le plateau tibial
interne et pincement de l’interligne articulaire interne du
genou.
Cours d’imagerie médicale 126

Fig. 49 : Arthrose du genou


développé au dépens d’une
chondromatose.
Sur ce cliché de profil, on peut
reconnaître non seulement la
présence d’ostéophytes sur les
marges patellaires
postérieures ; une importante
sclérotisation mais aussi la
présence des nombreux
noyaux chondraux péri
articulaires calcifiés.
L’atteinte arthrosique du rachis
donne radiologiquement les
signes suivants :
A. L’ARTHROSEDURACHIS • Pincement discal
(souvent asymétrique)
• Ostéosclérose des surfaces articulaires
• Présence d’ostéophytes marginaux «en bec de perroquet »
• Présence de géodes d’hyperpression sous forme de kystes
sous-chondraux
• Présence d’un
croissant gazeux
discal qui signe la
présence d’une
dégénérescence
discale. (Fig 50)

Fig. 50: Image


radiologique d’une
arthrose lombaire sur
cliché de face. On peut y
reconnaître la présence
d’un pincement discal L4-
L5, sclérotisation des
surfaces articulaires avec
apposition d’ostéophytes
Cours d’imagerie médicale 127

marginaux en « becs de perroquet » au niveau des plateaux


vertébraux sus et sous jacents au disque précité.

B. LE MAL DE DOS OU DOULEURS LOMBAIRES


Il existe beaucoup de discussions autour de l’imagerie
des lombalgies. De manière générale environ 60 à 80% de la
population circulante souffre du mal de dos.
Avec l’avancement en âge, l’apparition des lésions
arthrosiques aggrave d’avantage ce mal de dos préexistant ;
même s’il est vrai qu’environ 50% des personnes atteintes de
lésions arthrosiques ne souffrent pas forcement du « mal de
dos ».
Ainsi, est-il superflu de demander les radiographies du
rachis lorsqu’on ne soupçonne que « l’arthrose lombaire » chez
un vieillard ; puisqu’il est d’avance établi que les « becs de
perroquet » se retrouvent quasiment chez tous les individus de
cet âge.
Les radiographies du rachis ne seront donc demandées
que pour exclure des lésions autres que l’arthrose, notamment
les lésions infectieuses, traumatiques ou tumorales.

8.5.3. LES DOULEURS DE L’EPAULE


La plupart des douleurs scapulohumérales sont occasionnées
par des lésions dégénératives qui intéressent surtout la pseudo
articulation de la voûte sous acromio-claviculaire,
communément appelée « maladie de la coiffe des rotateurs
alias péri-arthrite scapulohumérale ».
La péri-arthrite scapulo-humérale se manifeste radiologiquement
par :
• La présence des fines calcifications sous la voûte
acromioclaviculaire, en particulier autour de la tête
humérale.
• Un pincement de la voûte sous-acromiale,
Cours d’imagerie médicale 128

• Quelques fois on décèle des géodes sous corticaux au


niveau du massif osseux du trochiter.
Les déchirures de la coiffe des rotateurs sont également à
inclure dans les lésions dégénératives et sont mieux explorées
par échographie et par l’IRM.

8.5.4. L’ARTHRITE RHUMATOIDE


L’arthrite rhumatoïde atteint trois fois plus la femme que
l’homme ; le système HLA-B27 est incriminé dans son
étiopathogénie. L’arthrite rhumatoïde s’attaque
préférentiellement aux petites articulations et se manifeste
radiologiquement par :
• Tuméfaction précoce du tissu mou péri-articulaire.
• Présence d’une déminéralisation symétrique (ostéoporose)
des os des extrémités (mains), de topographie dite « en
bande péri-articulaire », intéressant précocement les 2 e et
3e articulations métacarpo-phalangiennes. (Fig. 51)
• Plus tard apparaissent les pincements des interlignes
articulaires métacarpo-phalangiennes et inter-
phalangiennes.
• Bien plus tardivement apparaissent enfin les soudures des
os (arthrodèses) du poignet et les désaxations irréparables
des os de la main en « coup de vent ». (Fig. 52)

Fig. 51 : Image d’une arthrite


rhumatoïde de la main au stade
précoce de la maladie. On
assiste à une ostéoporose en
bande péri articulaire au niveau
des articulations
métacarpophalangiennes.
Cours d’imagerie médicale 129

Fig. 52 : Image d’une


arthrite rhumatoïde au
stade très avancé ; on
note une destruction avec
arthrodèses des carpes
et la déformation évidente
des axes osseux ‘en coup
de vent’’.

Outre l’atteinte oligo-articulaire autrement dit celle qui


intéresse les petites articulations, l’arthrite rhumatoïde peut
également s’attaquer à des grosses articulations bien que
rarement ; il s’agit respectivement de la partie distale de la
clavicule au niveau de laquelle on retrouve parfois des
érosions, de l’épaule, des hanches et des genoux et de
l’articulation atloïdo-axoïdienne. La radiographie est faite d’un
pincement marqué de l’interligne articulaire, avec des érosions.
L’élargissement de l’espace entre les os semi-lunaire
(lunate) et le scaphoïde est souvent retrouvé dans l’arthrite
rhumatoïde ; cet élargissement correspond au signe de « Terry
Thomas ».
Au delà de l’atteinte purement ostéo-articulaire, les patients
atteints d’arthrite rhumatoïde peuvent également développer
des lésions organiques notamment au niveau du poumon, du
cœur, du péricarde des reins…

8.5.5. AUTRES TYPES DE RHUMATISME


Elles sont aussi dites : Spondyloarthropathies
Séronégative. Le malade ne présente pas d'anticorps
spécifiques permettant de déceler la maladie.

Ce groupe comprend : la spondylite ankylosante, l’arthrite


psoriasique et le Syndrome de Reiter. L’imagerie est faite
d’une ankylose et d’une prolifération des os. Un
Cours d’imagerie médicale 130

caractéristique important est la présence des syndesmophytes


sur la colonne vertébrale. Un syndesmophyte ressemble à une
ostéophyte. Ce sont des calcifications paravertébrales.
L’ostéophyte a un trajet horizontal tandis que le
syndesmophyte présente une direction plutôt verticale. Les
syndesmophytes marginales sont symétriques dans la
spondylite ankylosante et asymétriques dans l’arthrite
psoriasique et dans le syndrome de Reiter.

Atteinte de l’Articulation Sacro-Iliaque.


L’atteinte de ces articulations est fréquente dans les
spondyloarthropathies HLA-B27. Une atteinte bilatérale et
symétrique est vue dans la spondylite ankylosante, dans
l’atteinte inflammatoire des intestins et même dans
l’hyperparathyroïdie. Une atteinte asymétrique de l’articulation
sacro-iliaque est provoquée par le syndrome de Reiter ou par
l’arthrite psoriasique. Il est à noter que ces atteintes sont mieux
objectivées au scanner.

8.5.6. LA GOUTTE
C’est une pathologie métabolique occasionnée par un dépôt
des cristaux d’urates de sodium au niveau des cortex sous-
articulaires et dans le tissu mou péri-articulaire.
La crise d’attaque de la goutte survient surtout chez l’homme et
intéresse préférentiellement l’articulation métatarso-
phalangienne du gros orteil.
Ces dépôts des cristaux donnent radiologiquement :
• Présence d’érosions marginales sur les contours
sclérosés,
• Présence des géodes sous corticaux,
• Présence des «tophus goutteux» dans le tissu mou (fines
calcifications de faible tonalité)
Ces signes radiologiques de la goutte sont malheureusement
tardifs, et peuvent prendre 4 à 6 ans ; autrement dit l’absence
de ces signes ne signifie pas forcement que le sujet est
Cours d’imagerie médicale 131

indemne de maladie ; le diagnostic précoce de la goutte est


biologique.

8.5.7. LE PIED DIABETIQUE


Le pied diabétique se caractérise radiologiquement par les
complications suivantes:
• Complications métaboliques : déminéralisation des os
• Complications nerveuses : névrite diabétique à l’origine
d’ostéolyse des extrémités et des fractures pathologiques
• Complications infectieuses : gangrène gazeuse qui se
manifeste radiologiquement par la présence des bulles
d’air dans le tissu mou (emphysème du tissus mou). La
gangrène diabétique est une extrême urgence que
l’étudiant doit absolument apprendre à reconnaître

8.5.8. L’OSTEONECROSE OU NECROSE ASEPTIQUE


C’est une pathologie mal élucidée ; l’insuffisance vasculaire
serait incriminée dans sa genèse, tandis qu’une forte
prévalence de la maladie est signalée chez les
drépanocytaires. La prise des stéroides, le traumatisme sont
aussi incriminés.
La classification d’ARLET et FICAT stipule ce qui suit :
• Stade I : L’image radiologique est souvent normale ;
parfois on note la présence d’une ostéoporose discrète
avec discret élargissement de l’interligne articulaire du à
l’éffusion(en comparaison avec le coté sain) ou
carrément une ostéocondensation,
• .Stade II : Ostéoporose ou déminéralisation franche des
os avec une ligne hypodense sous-chondrale et
apparition des géodes et érosions sous corticales.
• Stade III : Correspond au stade d’état de la maladie ;
marqué par une fragmentation de l’épiphyse intéressée
et éventuellement une fonte et déformation de épiphyse
au cas où l’articulation est soumise à des contraintes
mécaniques.
Cours d’imagerie médicale 132

(La tête fémorale se déforme souvent en béret basque ou


en tampon de Wagon).
• Stade IV : C’est le stade de la réparation des dégâts ;
dominé par la recalcification avec recollement des
fragments osseux.
* Remarque
L’ostéonécrose aseptique peut éventuellement se terminer par
une restitution ad-integrum de la forme des épiphyses
articulaires intéressées, à condition que l’articulation concernée
soit épargnée de toute contrainte mécanique jusqu’à la
guérison totale de la maladie (on doit donc recourir dans ce cas
à une immobilisation plâtrée de repos).
Autrement dit si l’épiphyse concernée a déjà subit des
dommages assez importants ; les déformations qui en résultent
demeurent à jamais irrémédiables. (Fig 53)

Fig. 53 : Ostéonécrose de la
tête fémorale gauche au stade
IV ; il existe certes une
recalcification des fragments
osseux de la tête fémorale,
toutefois l’épiphyse proximale
de ce fémur a désormais
irrémédiablement perdue sa
forme ovoïde normale.

La maladie peut siéger à différent niveau du squelette et avoir


diverse dénomination. C’est ainsi la nécrose au niveau :
- de l’os carpien lunate est dite maladie de Kienbock,
- de l’os tarsien naviculaire : maladie de Kohler,
- de la tête des métatarses : maladie de Freiberg,
- de la tête fémorale : maladie de Legg-Perthès,
Cours d’imagerie médicale 133

- des apophyses vertébrale : maladie de Scheuermann, -


du tubercule tibial antérieur : maladie d’Osgood-
Schlatter.

EPANCHEMENT INTRA-ARTICULAIRE
La présence d’une éffusion intra-articulaire peut-être difficile à
voir en radiologie. Elle est de diagnostic aisé en échographie.
Le diagnostic radiologique est facile au niveau du coude où le
déplacement de la graisse devant ou derrière la portion
osseuse humérale dans la fracture supracondylienne reste un
signe non équivoque de la présence de l’hématome. La
mesure de la distance entre la graisse suprapatellaire et la
graisse devant le fémur dépassant 10 mm signe la présence
de l’éffusion.

L’ECHOGRAPHIE MUSCULOSQUELETTALE
L’échographie est en train d’avoir sa place dans l’exploration
des muscles, des ménisques, des ligaments. L’utilisation de la
sonde linéaire de haute fréquence a beaucoup contribué dans
la détection des pathologies non visibles à la radiographie
simple. L’échographie est un examen complémentaire
important à la radiographie surtout dans la médecine sportive et
l’exploration de l’épaule.
Cours d’imagerie médicale 134

CHAPITRE IX. IMAGERIE GENITO-URINAIRE


Ce chapitre traite respectivement de l’appareil urinaire et
des organes génitaux de l’homme.
Il existe plusieurs techniques d’imagerie explorant les voies
urinaires, parmi lesquels nous citerons l’appareil urinaire simple
(AUS), l’urographie intraveineuse (UIV), l’artériographie le
scanner et l’IRM.

9.1. L’APPAREIL URINAIRE SIMPLE


C’est la radiographie simple de l’abdomen, sans injection
de produit de contraste. Elle est réalisée dans le but d’étudier
l’arbre urinaire et comprend généralement les hémicoupoles
diaphragmatiques et la symphyse pubienne.

9.2. L’UROGRAPHIE INTRAVEINEUSE VEINEUSE (UIV).

9.2.1. GENERALITES
A. DEFINITION
L’UIV est un examen radiologique qui étude la forme et le
fonctionnement des reins et des voies excrétrices après injection
I.V.
d’un produit de contraste excrété préférentiellement par les reins.
B. LES DIFFERENTS PRODUITS DE CONTRASTE UTILISEES
Les produits de contraste utilisés en UIV contiennent de l’iode ; ils
sont catégorisés en 2 grands groupes :
• Les tri-iodés hydrosolubles ioniques (Urographin,
Télébrix®)
• Les tri-iodés hydrosolubles non ioniques (Omnipaque®)
C. CONTRE-INDICATIONS DE L’UIV
Cours d’imagerie médicale 135

L’injection du produit de contraste est contre-indiquée de manière


absolue dans les cas ci-après
• Allergie antérieure au produit de contraste iodé
• Grossesse
• Insuffisance rénale.

* Précautions
Avant de réaliser l’examen, on doit absolument connaître
le taux d’urée et de la créatinine, parce que l’injection du
produit de contraste iodé est contre-indiquée au-delà d’un taux
d’urée supérieur à 80mg par ml, parce que les reins ne vont
pas éliminer ce produit et surtout à cause du risque
d’aggravation de l’insuffisance rénale que le produit peut
occasionner.
Par ailleurs à propos des antécédents d’allergie au produit de
contraste iodé, en cas d’allergie connue à l’iode, mieux vaut
ne point chercher à tirer la queue d’un vieux lion qui dort pour
voir s’il va mordre…, autrement dit même si on dispose des
grandes quantités de corticoïdes à porté de la main, il faut
jamais oser injecter le produit de contraste iodé à un patient
dont le passé d’allergie vis-à vis de l’iode est d’avance connu.

D. TECHNIQUE DE L’EXAMEN

L’UIV exige une préparation pour le malade de 3 à 4 jours


afin de rendre l’abdomen indemne des matières fécales et de
gaz. L’examen débute toujours par un appareil urinaire simple
(AUS) qui peut d’avance fournir quelques informations
précieuses (voir Fig.54)

Fig.54 Rx: AUS mettant spontanément en évidence la


présence d’opacités lithiasiques se projetant dans l’aire
topographique du rein droit (flèche blanche)
Cours d’imagerie médicale 136

Ensuite, on procède à
l’injection intraveineuse du
produit de contraste.
Immédiatement après la fin de
l’injection, une série des clichés
seront réalisée respectivement à
1, 2, 5, 10 et 20 minutes
(Fig. 55). L’examen se termine généralement par les clichés
mictionnels pour l’étude des voies urinaires basses et par un
cliché post-mictionnel qui permet d’apprécier la quantité du
résidu post mictionnel de la vessie.

9.2. 2. LECTURE DES CLICHES D’UIV.


Il est souhaitable de placer tous les clichés au
négatoscope dans l’ordre où ils ont été réalisés ; le lecteur
devra respectivement répondre aux questions suivantes:
• L’excrétion du produit de contraste a-elle débuté dans le
délai physiologique c-à-d dès la première minute?
• Les reins se trouvent-ils en situation normale dans les
lombes?
• La forme et la taille des reins sont-elles normales?
• La morphologie du système pyélo-calicielle est-elle
normale?
• Les reins ont-ils concentré le produit de contaste dans les
temps ultérieurs et de façon symétrique?
• Quelles sont les anomalies éventuelles rencontrées ?

Fig. 55 : On voit nettement les cavités pyélo- calicielles et


les uretères proximaux de deux reins remplis du produit
de contraste concentré de façon symétrique.
Cours d’imagerie médicale 137

L’UIV est de moins en moins


demandée en faveur de
l’échographie urologique pour
la forme des reins et vessie et
des taux d’urée et de créatinine pour la fonction renale.

9.3. LES AUTRES INVESTIGATIONS RADIOLOGIQUES


Nous pouvons juste citer :
• L’urétéro-pyélographie
rétrograde (U.P.R.)
• La néphrostomie
percutanée
• L’uréthro-cystographie
ascendante ou rétrograde
(U.C.A.) (Fig. 56)
Fig. 56 : Image de la vessie
et de l’uretère opacifiées de
manière rétrograde (par
UCA). Ce cliché met en
évidence la présence d’un ruban opaque correspondant à
l’urètre masculin, qui débouche dans une cavité opaque
représentant la vessie.

9.3. ECHOGRAPHIE DES VOIES URINAIRES


C’est une exploration purement anatomique qui permet de
mieux étudier les reins, ses cavités et le tissu péri-rénal (Fig. 57).
Contrairement à l’UIV, la réalisation de cet examen ne nécessite
pas l’utilisation de produit de contraste iodé.
L’échographie permet de manière générale à étudier la
morphologie du rein quel que soit son état fonctionnel et
s’impose comme technique
idéale dans la détection
d’éventuelles sténoses des
artères rénales et dans le
guidage des gestes
Cours d’imagerie médicale 138

interventionnels en cas de néphrectomie percutanée ou une


biopsie.
Fig. 57 : Coupe échographique d’un rein en forme d’haricot,
présentant des contours nets et disposant d’une bonne
différenciation entre le cortex, les pyramides et le sinus rénal
(qu’on voit en blanc)

Toutefois malgré cette panoplie d’avantages


qu’offre
l’échographie, on doit insister sur le fait que l’échographie ne
présente pas beaucoup d’intérêts dans l’étude fonctionnelle du
rein ; il n’est donc pas rare qu’on retrouve des reins
échographiquement normaux, pendant que leurs fonctions sont
fortement altérées.

9.4. LES GRANDS SYNDROMES URINAIRES


9.4.1. LE SYNDROME OBSTRUCTIF
A. EXPLORATION DE L’HYDRONEPROSE A L’UIV
L’obstruction des voies urinaires est à l’origine de la
dilatation des cavités pyélo-calicielles appelée « hydronéphrose
» Fig. 58. Dans certains cas, on peut assister à une dilatation
des cavités pyélocalicielles associée à une distension de
l’uretère, on dit dans ce cas qu’il s’agit d’une « Uretéro-
hydronéphrose »

Fig. 58 : Image d’une UIV


qui révèle le remplissage
tardif des cavités pyélo-
calicielles à droite, 45
minutes après l’injection IV
Hydronéphrose
du produit de contraste
pendant que le rein gauche
a déjà terminé l’élimination
de son contenu opaque. Il
s’agissait d’une
hydronéphrose droite
Vessie
Cours d’imagerie médicale 139

développée sur lithiases rénales multiples, chez un patient


dont les calculs étaient d’avance visibles spontanément
sur
Fig.54)

L’obstruction des voies urinaires peut être causée par un


obstacle dans la voie d’écoulement des urines ; il s’agit
notamment de lithiase obstruante, de néoplasie, de fibrose
rétro péritonéale, de masse abdomino-pelvienne,
d’hypertrophie prostatique ou de syndrome de jonction pyélo-
urétérale…
Le syndrome obstructif des voies urinaires se manifeste
radiologiquement par les signes ci-après :
• Retard d’excrétion et de concentration de l’urine
opaque
• Dilatation des cavités pyélo-calicielles et
éventuellement associée à une distension de l’urétère.
• Retard de vidage des cavités pyélo-calicielles.

B. EXPLORATION ECHOGRAPHIQUE DE
L’HYDRONEPHROSE
L’hydronéphrose est également accessible à l’échographie et
permet en particulier d’éclairer d’avantage les circonstances
d’apparition de l’hydronéphrose (causes) et de mesurer
l’épaisseur du cortex rénal avec précision.
La catégorisation de l’hydronéphrose par l’échographie se fait de
la manière suivante :
• Hydronéphrose de type I : Discrète dilatation des
cavités intéressant seulement le sinus ; ce stade est
d’ailleurs difficilement décelable à l’échographie.
• Hydronéphrose de type II : Dilatation modérée des
cavités pyélo-calicielles pendant que l’épaisseur du
cortex rénal demeure encore conservé.
• Hydronéphrose de type III : Dilatation franches des
cavités pyélo-calicielles avec amincissement du cortex
rénal.
Cours d’imagerie médicale 140

9.4.2. LE SYNDROME TUMORAL


La tumeur se manifeste radiologiquement par ses répercussions
morphologiques ci après :
• Les contours : une masse volumineuse peut
occasionner une bosselure du contour facilement visible
sur le néphrogramme spontané ou à l’UIV ; ce qui
malheureusement n’est pas toujours possible chez les
individus qui consomment volontiers des graisses
d’origine végétale.
• Le système pyélocaliciel : une masse volumineuse peut
occasionner des répercussions mécaniques sur le
système pyélo-caliciel ; elle peut par exemple écraser
les voies urinaires, les déformer ou s’immiscer entre
deux tiges calicielles occasionnant ainsi leur
écartement (d’où l’image en pince de crabe ou de
homard).

9.4.3. AUTRES PATHOLOGIES URINAIRES


• Les calculs rénaux sont également
appelés
« néphrolithiases ». Le diagnostic positif du calcul
radioopaque du rein se fait soit sur un cliché d’AAB, à
l’UIV ou à l’échographie.
Les calculs radio transparents ne sont pas visibles sur un
cliché d’AAB ; ils nécessitent donc le recours à l’UIV et
surtout à l’échographie
• La schistosomiase urinaire : le diagnostic est radiologique,
caractérisé par la présence des fines calcification du
contour de la vessie.
• Les pathologies vasculaires : les sténoses des artères sont
mieux explorés par échographie Doppler

9.5. IMAGERIE DES ORGANES MASCULINS


9.5.1. ECHOGRAPHIE DE LA PROSTATIQUE
Cours d’imagerie médicale 141

L’examen échographique de la prostate par voie


endorectale (Fig.59) est la plus recommandé après le toucher
rectal (TR). Outre l’échographie, le screening de masse du
cancer de la prostate recours également au dosage du taux de
PSA (Prostate Specific Antigen ou
Antigène Spécifique de la Prostate).
Fig. 59 : Coupe transversale de la
prostate par échographie transrectale.
On peut facilement reconnaître la zone
transitionnelle ou péri-uréthrale (12) très
nettement démarquée de la zone
, ainsi que le fascia postérieur
(8) et la sonde endo-rectale (11)

9.5.2. QUELQUES PATHOLOGIES DE LA PROSTATE

A. L’HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE (HPB)


Pathologie fréquente après 60 ans ; l’examen clinique de la
prostate procède toujours par un touché rectal et ensuite aux
examens ci- après :
• L’échographie servira à l’étude de l’échostructure de
l’organe et au mesurage du poids de la glande ainsi
qu’au calcul du résidu post-mictionnel de la vessie
(RPM). Le poids normal de la prostate est ≤ 20g. Ce
poids augmente avec l’âge et se trouve souvent corrélé
au taux de PSA.
Outre la prostate, l’échographie est également d’une
importance capitale dans le bilan du haut appareil.
• L’UIV n’apporte presque pas d’informations sur la
prostate ; son intérêt serait plutôt limité au bilan du
retentissement de l’HBP sur le haut appareil urinaire.

B. LE CANCER DE LA PROSTATE
Cours d’imagerie médicale 142

La mise au point du cancer de la prostate se fait d’abord par un


touché rectal exécuté de manière correcte, avant même
d’établir le bon de demande de n’importe quel type d’examen.
• L’échographie par voie endorectale est beaucoup plus
performante que l’échographie sus-pubienne dans la
détection des lésions focales hypodenses et permet en
plus de réaliser des biopsies randomisées (c'est-à-dire
biopsie de screening fait dans les 4 coins cardinaux) et
des biopsies échos guidés sur lésions suspectes.
• L’augmentation de PSA > 2 ng /ml /an avant le
traitement est un critère qui permet d’identifier les
malades suspects de cancer prostatique.
• Le Scanner est quasiment sans intérêt dans le
diagnostic positif du cancer de la prostate. Il a son
importance dans le bilan d’extension locorégionale du
cancer de la prostate.
• La Scintigraphie osseuse ne présente pas non plus
beaucoup d’intérêt dans le diagnostic positif d’un cancer
de la prostate. Cette technique permet la recherche
des métastases osseuses encore occultes à la
radiographie.

9.5.3. IMAGERIE DU SCROTUM


A. GENERALITES
Les testicules sont logés dans le scrotum ; ils correspondent à
une paire d’organes, de forme ovoïde, enveloppés chacun
dans sa tunique appelée « albuginée » et mesurant environ 4 x
3 x 2.5cm soit un volume de 15 à 20 cc. L’épididyme (tête,
corps et queue) est accolée à la partie postérolatérale et
continue en canal déférent qui avec les artères, les veines du
plexus pampiniforme, les nerfs et les lymphatiques forment le
cordon spermatique.
L’investigation du contenu scrotal se prête bien à l’échographie
standard et même d’avantage au Doppler classique et au
Doppler énergie.
Cours d’imagerie médicale 143

Ce procédé, utilisant la sonde linéaire de haute fréquence de


7.5 à 10 Mhz demeure à ce jour la seule technique qui permet
l’exploration du scrotum de manière satisfaisante.
L’échographie scrotale est communément sollicitée dans le
bilan du cancer primitif ; devant l’altération de l’état général
d’un individu sans cause et dans le bilan d’adénopathies rétro
péritonéales.
De manière générale on doit toutefois retenir que le cancer
testiculaire vrai échappe communément à la palpation
manuelle, ce qui justifie que ce cancer évolue de manière
insidieuse et à bas bruits ; d’où l’assertion selon laquelle « Si
une masse scrotale est facilement palpable, ce qu’elle n’est pas
testiculaire ». L’échographie permet de trancher si une masse
scrotale est intratesticulaire (souvent maligne) ou si elle est
extra-testiculaire et donc bénigne. Elle détermine aussi l’état de
la masse : solide ou kystique et sa vascularisation.
Outre le bilan néoplasique, l’échographie est également
sollicitée dans le bilan des grosses bourses (hydrocèle, hernie),
des bourses douloureuses (orchite, de torsion ou de
traumatisme) et de l’infertilité (à la recherche des varicocèles).

B. ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE
Le testicule se présente échographiquement comme une
structure solide ovoïde, d’échostructure strictement homogène,
comportant des échos de réflexion moyenne.
L’épididyme est de situation postéro latérale émergeant du hile
testiculaire, elle mesure 1cm au niveau de la tête, 0,3 à 0,5cm
au niveau du corps et 0,5 à 1cm au niveau de la queue.
La tête de l’épididyme est moins échogène que le tissu testiculaire
normal.
A l’état normal, on peut retrouver une mince lame d’hydrocèle
entourant le testicule.
Le scrotum est composé de plusieurs enveloppes, il s’agit du
dedans en dehors de par :
• La tunique fibreuse profonde
• Le muscle crémaster
• La tunique fibreuse superficielle
Cours d’imagerie médicale 144

• La tunique cellulaire sous cutanée


• Le muscle dartos
• La peau scrotale

9.5.4. LES MASSES TESTICULAIRES

Les tumeurs testiculaires représentent environ 1 à 3 % des


tumeurs de l’homme ; il s’agit des masses solides
d’échogénicité variable hypo ou hyper écho gène, parfois
d’échogénicité mixte.
La classification des tumeurs testiculaires selon l’OMS se
présente de la manière suivante :
• Tumeurs germinales : séminome, carcinome, poly
embryome, tératome choriocarcinome.
• Tumeurs des cordon sexuel : tumeur à cellules de Leydig,
tumeur à cellule de Sertoli, tumeur de la granulosa.
• Tumeurs du tissu lymphoïde et hématopoïetique :
lymphome et leucémie aiguë.
• Tumeurs variées : tumeur carcinoïde
• Tumeurs de l’ébauche gonadique : gonadoblastome et
autres tumeurs.

A.LES SEMINOMES

Les séminomes viennent en tête avec 50% de l’ensemble des


tumeurs testiculaires, de développement asymptomatique, il
s’agit généralement d’une petite tumeur bien délimitée,
hypoéchogène. Cette tumeur est rarement diagnostiquée avant
qu’elle ne donne des métastases qui se propagent volontiers
par voies lymphatiques.

B.LES TERATOMES
Cours d’imagerie médicale 145

Les tératomes représentent environ 10% de l’ensemble des


tumeurs testiculaires de l’adulte ; ils peuvent se présenter sous
forme d’une masse hyperéchogène ou plutôt sous forme d’un
kyste.
Comme dans toutes les tumeurs germinales, on peut y
reconnaître la présence des structures échogènes linaires
générant des ombres acoustiques postérieures dues aux
fragments de cartilages et d’os.

C.LES AUTRES TUMEURS

• Le choriocarcinome : Tumeurs d’échostructure mixte, on


peut y reconnaître des plages liquidiennes
correspondants aux zones hémorragiques ou de
nécrose.
• La tumeur à cellules de LEYDIG : découvert à
l’occasion d’une gynecomastie, elle est souvent de
petite taille et susceptible de dégénérescence maligne.

9.5.5. L’ORCHITE ET L’ORCHI-EPIDIDYMITE


L’inflammation du contenu scrotal d’origine infectieuse est à
l’origine des fortes douleurs du testicule.
En cas de sida, il faut se méfier de la tuberculose et du
lymphome. L’image échographique d’une orchite aiguë
correspond à un testicule globalement hypoéchogène,
comportant parfois des lésions focales en nappes hypo-
échogènes.
L’écho Doppler permet de préciser d’avantage le diagnostic en
démontrant la présence d’une hyper vascularisation non
spécifique. L’orchi-épididymite chronique donne l’image d’un
testicule hétérogène, nodulaire, susceptible de calcification.

9.5.6. LA TORSION TESTICULAIRE


La torsion du cordon spermatique touche surtout le jeune, c’est
une urgence qui impose une sanction chirurgicale immédiate
Cours d’imagerie médicale 146

dans les 6 heures qui suivent le début de la douleur, pour éviter


la nécrose. La torsion du cordon spermatique est d’installation
brutale, son diagnostic est d’abord clinique ; c’est pourquoi
l’échographie ne peut en aucune manière retarder la mise sur
pied du traitement chirurgical. Toutefois l’échographie standard
pratiquée précocement peut visualiser la présence d’un
testicule hypo échogène et qui deviendra plus tard
hyperéchogène.
L’écho Doppler c’est l’examen de choix qui donne le diagnostic
de certitude d’une torsion du cordon spermatique, en apportant
la preuve d’une absence du flux intra testiculaire et d’une
régression du flux du cordon.

9.5.7. L’HYDROCELE VAGINALE


C’est la présence du liquide dans la cavité vaginale fréquemment
rencontrée en pathologie scrotale.
L’hydrocèle est généralement idiopathique, mais parfois
secondaire à une tumeur testiculaire, à un traumatisme, à une
torsion testiculaire ou à une atteinte infectieuse du testicule.
L’hydrocèle apparaît sous forme d’une collection liquidienne
anéchogène autour du testicule, comportant parfois des
cloisonnements.

9.5.8. LE KYSTE DE L’EPIDIDYME


Se présente sous forme d’une collection liquidienne intéressant la
tête ou le corps de l’épididyme.
Le diagnostic différentiel est à faire avec les spermatocèles qui
apparaissent également comme des formations liquidiennes.

9.5.9. LES SPERMATOCELES


L’échographie testiculaire est communément sollicitée dans le
bilan de stérilité masculine pour la recherche des spermatocèles
Les spermatocèles correspondent aux dilatations des canaux
séminifères à l’origine de l’épididyme et en particulier au niveau
du hile testiculaire ; cette dilatation peut prendre un
développement intra testiculaire prononcé.
Cours d’imagerie médicale 147

Le spermatocèle se présente échographiquement sous forme


d’une formation kystique de l’épididyme ou du hile testiculaire,
au sein de laquelle on peut à l’aide d’une sonde de haute
fréquence, mettre en évidence la présence des échos endo-
kystiques très fins.
Dans bien des cas, seule la ponction du kyste permet de faire la
différence entre le kyste du cordon et le spermatocèle.

9.5.10. LES VARICOCELES


Ce sont des dilatations variqueuses spontanées ou après
effort des veines du plexus pampiniforme et qui peuvent
être à la base de la stérilité du couple. Le diagnostic
clinique répond à la classification de Dubin et Amelar. Les
veines spermatiques ont des valves qui empêchent la
stase et le reflux rétrograde du sang vers le scrotum. Leur
absence ou leur incompétence produit le développement
des varicocèles. Il est toujours conseillé de faire
l’échographie standard et doppler couleur de ces
vaisseaux pour calculer leur calibre normal de 2 mm et
apprécier le flux sanguin.
L’échographie standard et le doppler couleur couplés au
manœuvre de Valsalva permet de voir des varicocèles
infracliniques et intratesticulaires. Les varicocèles se
voient comme des tubules dilatées, serpentiformes et
mesurant plus de 2 mm de diamètre, se dilatant aux
manœuvres de Valsalva et prenant la couleur. La position
debout les fait voir aussi. On établit la sévérité de
l’insuffisance veineuse selon la classification de Hirsh :
Grade I : pas de reflux spontané détecté
Classe I : reflux minime détecté au début de Valsalva,
Classe III : reflux pendant tout le
Valsalva, Grade II : Reflux spontané
intermittent, Grade III : Reflux spontané
continu.
La veine testiculaire gauche se jette dans la veine rénale.
Cette dernière est souvent comprimée entre l’aorte et
Cours d’imagerie médicale 148

l’artère mésentérique supérieure entraînant ainsi une


hyperpression du côté gauche. C’est ainsi qu’il y a 85%
des varicocèles à gauche et 15% sont bilatérales.
Pour terminer l’exploration, on mesure le volume des
testicules qui est supérieur à 10 ml. La paternité en
dépend après varicocelectomie.

9.5.11. LES MALADIES DU PENIS


On peut citer la maladie de Pyéronie qui est caractérisée par la
présence des petites calcifications des corps caverneux
facilement reconnaissables à l’échographie et à la
radiographie, à l’origine des troubles sexuels.
L’impuissance sexuelle d’origine vasculaire constitue
également une entité exploitée par
l’échographie doppler après induction
pharmacologique de l’érection par injection intracaverneuse de
la papavérine ou de la prostaglandine E1.

CHAPITRE X. IMAGERIE GYNECOLOGIQUE

10.1. L’IMAGERIE GYNECOLOGIQUE


10.1.1. DIFFERENTES TECHNIQUES D’EXPLORATION
A. L’ECHOGRAPHIE GYNECOLOGIQUE
Echographie des organes génitaux se fait soit par voie sus-
pubienne, soit par abord endo-vaginal.
L’échographie gynécologique par voie sus-pubienne se fait
obligatoirement avec une vessie en réplétion ; ce qui permet
Cours d’imagerie médicale 149

d’éloigner du pelvis les viscères creux contenant le gaz et


ouvre une fenêtre acoustique.
L’échographie par voie endo-vaginale représente actuellement la
technique de choix dans le bilan d’affections gynécologiques.
L’échographie gynécologique apporte des précisions
concernant l’utérus(séreuse, myomètre et endomètre), les
ovaires et les annexes en fournissant des détails concernant
leurs tailles, leurs contours, leurs échostructures.
Au cours de l’échographie, les détails portant sur le pelvis en
général et le douglas en particulier sont généralement
accessibles.
L’échographie permet en outre le monitorage des ovulations et
les ponctions écho guidées destinées à la fécondation in vitro
(bébé éprouvette).

B. L’HYSTERO-SALPINGOGRAPHIE
C’est l’examen radiologique destiné à l’étude de la cavité
utérine et de la
perméabilité des
trompes, grâce à
l’injection intra-
utérine du produit de
contraste à partir du
col (Fig.60).
Indications : surtout en
cas de stérilité,
synéchies.

Fig. 60 : Radiographie de l’utérus et des trompes (HSG).


L’utérus est de forme triangulaire normale et se trouve opacifié
de manière homogène ; tandis que les trompes accusent une
dilatation ampullaire bilatérale appelée
« hydrosalpinx»
Cours d’imagerie médicale 150

Fig. 61 : HSG mettant


en évidence la présence
d’une cavité utérine
totalement déformée,
accusant une soufflure
de sa paroi latérale
gauche avec plage
d’opacité marginale en
demie teinte à ce
niveau.
Il s’agissait d’un utérus
myomateux avec présence d’un gros myome corporéal latéral
gauche.

C. L’HYSTEROSONOGRAPHIE (HSSG)
C’est l’examen échographique génital permettant de visualiser
la cavité utérine et d’apprécier la perméabilité des trompes. Cet
examen se fait pratiquement de la même manière que l’HSG ;
sauf qu’on procède ici à l’injection du sérum physiologique ou
de l’eau distillé, en lieu et place du produit de contraste iodé.
Dans ce cas, l’examen échographique est réalisé
simultanément au moment où s’effectue la réplétion hydrique
de la cavité utérine. Ce procédé qui n’utilise pas des rayons X
est très performant dans la détection des petits polypes et
myomes endocavitaires.

10.2. L’IMAGERIE SELON LES ORGANES.


Cours d’imagerie médicale 151

A. L’UTERUS
L’échographie est l’examen de première intention fréquemment
demandé en pathologie utérine.
Pour mieux réaliser l’échographie, il faut obligatoirement
connaître l’anatomie, la physiologie, la pathologie
gynécologique et s’enquérir de la DDR. Une échographie bien
réalisée doit pouvoir apporter des précisions concernant :
• Les malformations utérines
• Le bilan des myomes, synéchies, polypes
• La recherche des DIU
• L’étude de l’endomètre et des maladies dysplasiques…

B. LES TROMPES
Les troupes ne sont pas visibles à l’échographie sauf
lorsqu’elles sont dilatées par exemple en cas d’hydrosalpinx ;
autrement dit l’échographie est faiblement performante dans le
bilan des trompes. C’est plutôt l’HSG qui apporte le maximum
d’informations en rapport avec la perméabilité tubaire.

C. LES OVAIRES
L’échographie permet l’exploration satisfaisante des ovaires
surtout par abord endo-vaginale ; cet examen parvient
généralement à fournir des précisions sur les pathologies de
l’ovaire ci-après :

• Les dystrophies ovariennes


• Les tumeurs bénignes principalement les kystes de
l’ovaire  Les tumeurs solides.

10.1.3. LE BILAN DE LA STERILITE DU COUPLE EN


IMAGERE MEDICALE
En imagerie ; le bilan de la stérilité se fait à deux niveaux, celui du
mari et celui de la femme :
Cours d’imagerie médicale 152

• Il est plus aisé de commencer les investigations par


l’homme dont les explorations sont sans douleurs. On
commencera par le spermogramme. Si l’examen est
pathologique, alors réalise l’échographie des testicules
et la recherche d’éventuelles varicocèles
• Chez l’épouse: elle consistera à réaliser d’abord
l’échographie gynécologique et ensuite
l’hystérosalpingographie (HSG).

CHAPITRE XI. IMAGERIE EN OBSTETRIQUE

11.1. ECHOGRAPHIE EN OBSTETRIQUE


L’intérêt de l’échographie dans la prise en charge de la
grossesse n’est plus à démontrer aujourd’hui. L’échographie de
la femme enceinte permet non seulement l’étude du bien être
fœtal, mais aussi l’étude de l’environnement de la grossesse
notamment l’organe destiné à loger le produit de la conception
durant 9 mois. Le tout dans le but de prévenir la mortalité
maternelle et infantile.
Au moins une échographie est nécessaire à chaque
trimestre de la grossesse.

11.1.1. ECHOGRAPHIE DU PREMIER TRIMESTRE


L’échographie au premier trimestre est réalisée soit par voie
endovaginale (surtout précocement au début du premier
trimestre), soit par voie sus-pubienne.
La réalisation de l’écho par voie sus-pubienne se fait au premier
trimestre moyennant une vessie maternelle pleine.
Cours d’imagerie médicale 153

La réplétion vésicale permet de chasser du pelvis les viscères


creux contenant le gaz (qui gêne sérieusement l’examen) et
permet à la fois la traversée facile des ultrasons à travers la
fenêtre hydrique de la vessie. L’échographie est demandée au
premier trimestre de la grossesse pour les motifs suivants :
• Confirmer ou infirmer le diagnostic de la grossesse en
mettant en évidence la présence d’un sac gestationnel.
• Faire la datation exacte de la grossesse
• Déterminer l’endroit précis d’insertion du sac gestationnel
(intra-utérine ou extra-utérine ?).
• Déterminer s’il s’agit d’une grossesse mono-foetale ou
s’agit-il plutôt d’une grossesse multiple.
• Confirmer la viabilité du sac ou des sacs gestationnels.

A. LA CONFIRMATION ET DATATION DU SAC


GESTATIONNEL
a) Le sac gestationnel
La présence du sac gestationnel peut-être démontrée à l’écho
endovaginale à partir de 4 à 5 semaines d’aménorrhées (c'est-
à-dire à partir de la date des dernières règles) ; tandis qu’à
l’échographie suspubienne on ne peut démonter le sac
gestationnel qu’à partir de 5 à 6 semaines d’aménorrhées.
En conséquence il ne sert à rien de procéder à l’expertise
échographique d’une grossesse avant 5 semaines
d’aménorrhées accomplies parce qu’avant cet âge, la non
visualisation du sac gestationnel à l’échographie ne signifie pas
forcément l’absence de la grossesse.
Le sac gestationnel se présente à l’écho sous forme d’une
formation vésiculaire contenant du liquide (noire à l’écho),
entouré de 2 halos chorioniques réfléchissants. C’est le ‘’signe
de double decidua’’.

b) Le chorion
L’épaisseur du halo chorionique de la grossesse mesure
normalement 5mm ou plus lorsque le sac gestationnel est viable.
Cours d’imagerie médicale 154

Le diagnostic différentiel d’une grossesse débutante, qui ne


comporte pas encore d’embryon visible (avant 7 semaines
d’aménorrhées), est à faire principalement avec
l’hématométrie.
L’hématométrie se présente échographiquement sous forme
d’une collection liquidienne, entourée d’une paroi très mince qui
mesure environ 1mm d’épaisseur.
c) Le sac vitellin ou sac de Yolk
À l’intérieur d’un sac gestationnel viable on doit normalement
voir le « sac vitellin » ou encore appelé « Yolk sac », nageant
dans du liquide amniotique qui remplit l’intérieur du sac
gestationnel.
Le sac vitellin est remplit du liquide coelomique qui correspond
au stock nutritif primitif de l’embryon, entendu qu’à cet âge
l’embryon ne dispose pas encore d’un cordon ombilical.
Le sac vitellin se présente sous forme d’une petite formation
vésiculaire à paroi très fine, et mesurant environ 5 à 10mm de
diamètre ; un sac mesurant moins de 5mm présenterait un
grand risque d’avortement.

d) L’apparition de l’écho embryonnaire


L’écho-embryonnaire n’apparaît finalement que vers 6 à 7
semaines sous forme d’un nodule ou d’une formation brillante
nageant dans du liquide amniotique (noire à l’écho). Fig. 62.
L’embryon viable doit normalement faire preuve d’une activité
cardiaque évidente à l’échographie précoce.
En plus à côté de l’écho embryonnaire se trouve toujours
disposé le sac vitellin.

Fig.62 : Echographie précoce de la grossesse par voie sus-


pubienne. Le sac gestationnel qui apparaît ici sous forme d’un
œuf noire entouré d’une couronne blanche, contient en son sein
un embryon de couleur blanche (flèche blanche).
Cours d’imagerie médicale 155

e) La datation de la grossesse au
1è trimestre
La datation de la grossesse se fait à
ce stade se fait partant des critères
suivants :

• Avant l’apparition de l’embryon : La datation de la


grossesse se fait moyennant le calcul du diamètre
moyen du sac gestationnel qu’on réfère ensuite aux
normes des abaques.

• Après l’apparition de l’embryon : La datation de la


grossesse se fait principalement par la mesure de la «
longueur crâniocaudale (LCC) » encore appelée «
Crown Rump Lenght
(CRL) » et secondairement par le diamètre endo-ovulaire
moyen du sac gestationnel. Il s’ensuit finalement une
comparaison entre l’âge gestationnel fournit par le CRL
et celui fournit par le sac gestation.
• La non visualisation de l’embryon à l’intérieur du sac
gestationnel au delà de 8 semaines d’aménorrhée doit
logiquement faire suspecter la présence d’une «
grossesse anembryonnique » alias « œuf clair »

B.SIEGE D’INSERTION DE LA GROSSESSE

Le sac gestationnel est normalement visible à l’intérieur de la


poche de l’utérus et beaucoup plus fréquemment logé dans le
fundus et est excentré de la ligne médiane..

C.CONFIRMATION DE LA VIABILITE DU SAC


La présence d’un écho embryonnaire avec présence de
battements cardiaques à intérieur du sac gestationnel, confirme
de manière indiscutable la présence d’une grossesse viable.
Cependant avant l’apparition de l’embryon à l’intérieur du sac
gestationnel, la confirmation de la viabilité d’une grossesse se
ferra selon les critères ci-après :
Cours d’imagerie médicale 156

• La tonicité du sac gestationnel : le sac doit être


normalement arrondi (un sac flasque, avec des angles
est évocateur de non viabilité de la grossesse).
• Le contour interne du sac gestationnel : Le sac doit
normalement disposer d’un contour interne régulier.
• L’accroissement du sac gestationnel : en cas de doute,
un contrôle échographique peut-être requis après 7
jours ; ce qui permettra de démontrer que le sac connaît
un accroissement de ses dimensions (sac vivant) ou au
contraire que le sac est resté stationnaire (en cas d’œuf
mort).

11.1.2. ECHOGRAPHIE DU DEUXIEME TRIMESTRE


L’échographie réalisée au deuxième trimestre est motivée par
d’autres préoccupations que la confirmation et le siège
d’insertion de la grossesse, puisque ces questions sont
supposées avoir été répondues au premier trimestre.
A cet âge, l’échographie est demandée pour :
• Réconfirmer la viabilité du fœtus,
• Faire l’inventaire des organes du fœtus et étudier
brièvement leurs fonctionnements.
• Suivre la croissance fœtale par la biométrie
• Voir les annexes fœtales
• Etudier l’environnement de la grossesse (utérus, ovaires,
myomes)
L’échographie permet dès le deuxième trimestre de déceler
respectivement le « retard de croissance intra-utérin (RCIU) »
précoce du fœtus, les anomalies morphologiques du fœtus,
ainsi que les anomalies de son environnement.

11.1.3. ECHOGRAPHIE DU TROISIEME TRIMESTRE


L’échographie réalisée au dernier trimestre s’intéresse surtout
aux détails qui peuvent influencer positivement ou
Cours d’imagerie médicale 157

négativement sur la délivrance (par voie basse ou au contraire


par césarienne).
Outre donc les détails concernant la morphologie et vitalité du
fœtus qui sont les même que ceux étudiés au second
trimestre, l’échographie du troisième trimestre de la grossesse
sert en plus à :
• Déterminer la présentation du fœtus en prévision de
l’accouchement.
• Refaire le bilan anatomique des organes du fœtus et des
annexes.
• Etudier les différents paramètres vitaux pour apprécier le
bien-être fœtal
• Calculer le poids fœtal

11.2. FICHE TYPE D’UNE ECHO OBSTETRICALE


A. LES DETAILS FIGURANT SUR LA FICHE DE PROTOCOLE
D’UNE ECHOGRAPHIE OBSTETRICALE
Le bon de réponse d’un examen échographique doit absolument
comporte les détails suivants :
• Identité de la patiente
• Nombre des fœtus
• Présentation
• Etude morphologique des organes du fœtus
• Signes vitaux du fœtus (Fréquence cardiaque,
mouvements actifs, mouvements respiratoires…)
• La biométrie fœtale (CRL, BIP, Circonférence du
crâne, Longueur du fémur, Circonférence abdominale,
Diamètre transverse abdominal DAT…)
• Le bilan des annexes de la grossesse
• Localisation, gradation, épaisseur du placenta, rapport
avec le col et avec le myomètre
• Le bilan du liquide amniotique (qualité et quantité) 
Le bilan des vaisseaux ombilicaux.
• Le bilan succinct de la mère et de l’organe génital
maternel (myomes, rapport col et corps utérin,
ouverture de l’endocol, détails sur les reins…)
• La conclusion de l’examen
Cours d’imagerie médicale 158

B. LA CONCLUSION DU PROTOCOLE D’EXAMEN


La conclusion doit préciser le nombre (des fœtus), l’âge
morphologique du fœtus, l’état de la croissance du fœtus par
rapport à son âge chronologique ; son état du bien être et son
environnement.

11.3. QUELQUES PATHOLOGIES DE LA GROSSESSE

11.3.1. GROSSESSE ANEMBRYONNIQUE ALIAS ‘’ŒUF


CLAIR’’. L’absence d’embryon dans un sac gestationnel
dont le diamètre endoovulaire moyen atteint 18 mm est
d’avance suspecte.
De manière générale, l’embryon doit être obligatoirement
visible à l’intérieur de tout sac gestationnel dont le diamètre
endo-ovulaire moyen est ≥ à 25mm.
En conséquence, l’absence d’embryon dans un sac de 25mm
suggère le diagnostic de «grossesse anembryonique »,
communément appelée « œuf clair ».
L’œuf clair correspond concrètement à la forme précoce de
«missed abortion».

11.3.2. LE MISSED ABORTION


Correspond à la rétention intra-utérine d’une grossesse dont
l’embryon est certes visible mais déjà mort, autrement dit sans
aucun mouvement ni activité cardiaque évidents. L’écho
permet dans ce cas de fournir le diagnostic de certitude.

11.3.3. L’IMPLANTATION ECTOPIQUE


Le sac gestationnel s’implante normalement à l’intérieure de
l’utérus, et communément au fond utérin et est excentré de la
cavité utérine. Dans certaines circonstances pathologiques
cependant, l’implantation peut être extra-utérine par exemple
dans une trompe, sur l’ovaire ou dans les viscères abdominaux ;
on parle dans ce cas de « grossesse extra utérine ou G.E.U.»
Cours d’imagerie médicale 159

A souligner par ailleurs que la présence d’un sac gestationnel


dans la cavité utérine ne signifie pas forcement que la
grossesse est normalement implantée.
L’implantation anormale de la grossesse concerne également
les sacs implantés dans la corne utérine et ceux se trouvant
insérés dans le défilé cervico-isthmique.
Dans des rares cas de grossesse gémellaire anormale, on peut
assister à la co-existence chez la même femme d’une GEU à
coté d’une grossesse normalement insérée ; on parle dans ce
cas de « grossesse gémellaire hétérotopique »
L’échographie permet de faire des gestes thérapeutiques par
exemple en guidant l’injection du methothrexate dans le sac
gestation ectopique.

11.3.4. GROSSESSES MULTIPLES


Elles sont considérées comme des grossesses à risques
notamment les risques de prématurité et de retard de
croissance intra-utérin. Comme l’indique le nom, c’est une
grossesse avec plusieurs fœtus. Il peut y avoir 2 fœtus
(grossesse gémellaire), 3 fœtus (triplet), 4 fœtus (quadriplets)
ou plus. Le médecin deviendra familier avec ce type de
grossesse surtout avec les inséminations artificielles.
Jadis évoquée par la hauteur importante du fond utérin et
confirmée par la radiographie de l’abdomen à blanc,
aujourd’hui l’échographie permet de faire le diagnostic précoce
de grossesse multiple.
En effet, l’échographie devra non seulement déterminer le nombre
des fœtus mais également leur amniocité et leur chorionicité.
En ce qui concerne la gémellité, les fœtus peuvent être
fraternels, c’est à dire des jumeaux provenant de 2 ovules
fécondés par 2 différents spermatozoides. Ils ont eu la chance
de séjourner au même moment dans l’utérus. L’autre type de
gémellité donne lieu à des vrais jumeaux provenant d’un seul
œuf fécondé et qui s’est scindé en deux. Dans ce type de
gémellité il peut y avoir un ou deux placentas :
monochorionique ou dichorionique. :
Cours d’imagerie médicale 160

a) dichorionique-diamniotique (Di-Di) ; chaque fœtus est


entouré par son propre chorion qui a son placenta et un
sac amniotique,
b) monochorionique-diamniotique (Mo-Di): les 2 fœtus sont
dans le même chorion et se partagent le même et
unique placenta. Ils sont dans 2 sacs amniotiques
distincts séparés par une membrane,
monochorionique-diamniotique (Mo-Mo): les 2 fœtus se partagent
le même placenta et sont dans un seul sac amniotique.
Cours d’imagerie médicale 161

Toutes les grossesses multiples sont sujets à des


complications sus mentionnées. En plus, d’autres
complications dues au partage du placenta commun par les
fœtus peuvent survenir. On peut citer le syndrome perfusé-
perfuseur, l’anomalie acardiaque (un fœtus a un cœur pour les
2), l’étranglement des cordons ombilicaux et la fusion des
fœtus (siamois).
Les ultrasons veilleront à détecter toutes ces anomalies et
même à permettre de guider des gestes interventionnels
notamment l’amniocentèse, la réduction du nombre des fœtus
pour un meilleur pronostic et l’élimination des fœtus anomaux
par injection intrathoracique de chlorure de potassium.

11.3.5. LE VANISHING TWIN (GEMELLITE EVANESCENTE)


Le diagnostic de « vanishing twin » ne peut être fait que
précocement au premier trimestre, puisque le sac évanescent
se dissout spontanément au second trimestre
Cours d’imagerie médicale 167
Ce diagnostic est posé à l’échographie devant deux sacs
gestationnels dont l’un comporte un embryon et tandis que
l’autre est vide.
Cours d’imagerie médicale 163

11.3.6. LES MOLES HYDATIFORMES


Le môle correspond en quelque sorte à la cancérisation de la
grossesse ; il peut s’agir d’un môle hydatiforme simple ou
d’une grossesse évolutive associée à un môle hydatiforme.
Le diagnostic est posé échographiquement devant une cavité
utérine contenant des multiples petites formations vésiculaires
qui occasionnent une soufflure de cavité utérine ou encore en
présence d’une masse multi vésiculaire comportant des
cloisonnements endokystiques.

11.3.7. LE CORPS JAUNE DE LA GROSSESSE


La découverte échographique d’une formation kystique
ovarienne durant la grossesse est fortement suggestive de «
corps jaune de la grossesse », dont l’ablation chirurgicale
entraîne aussitôt l’avortement spontané de la grossesse.
Il faut donc faire attention au « soit disant kyste ovarien»
découvert durant la grossesse.

11.4. LA RADIOPELVIMETRIE

C’est l’étude des diamètres obstétricaux du bassin en vue de


prévoir l’éventualité d’un accouchement par voie basse. La
finalité de ce procédé consiste donc à réaliser la confrontation
céphalo-pelvienne, en vue de prédire la voie d’accouchement.

A.TECHNIQUES D’EXAMEN
La radiopelvimétrie conventionnelle permet de mesurer tous
les diamètres du bassin obstétrical. Ce procédé est
abandonné en occident à cause du risque d’irradiation pour le
fœtus et la mère ; à signaler toutefois que cette technique
demeure encore largement utilisée chez nous. Le pelvi-
scanner et le pelvi-IRM sont des nouvelles techniques qui
délivrent peu ou pas d’irradiations au fœtus et la mère ; elles
sont par conséquent les seules utilisées en occident.
Malheureusement les coûts de ces techniques nouvelles ne
sont pas à la porté des nos populations Africaines.
B.INDICATIONS DE RADIOPELVIMETRIE
Cours d’imagerie médicale 164

• Promontoire accessible au TV,


• Gestante de petite taille,
• Bassin déformé: ostéomyélite, ATR …
• Macrosomie
• Grossesse précieuse.
Cours d’imagerie médicale 165

CHAPITRE XII. IMAGERIE PEDIATRIQUE

« L’enfant n’est pas un adulte en miniature ; ainsi l’imagerie de


son
corps présente-elle des particularités par rapport à celle de
l’adulte »
12.1. QUELQUES PATHOLOGIES DU NOUVEAU-NE
• La prématurité et le retard de croissance intra-
utérin (RCUI) L’imagerie est très utile dans le bilan général
et dans la surveillance de ces nourrissons nés prématurés
ou étiquetés RCIU.
L’échographie transfontanellaire (ETF) doit être réalisée
systématiquement à la recherche des hémorragies du «
germinal matrix » et des lésions ischémiques du cerveau qui
sont souvent asymptomatiques.
• L’imperforation anale
Souvent c’est la famille qui constate que l’enfant ne salit pas
les linges ; ainsi l’imperforation est communément constatée à
l’examen clinique.
L’ASP est réalisé sous incidence de WANGESTEIN RICE.
Cette incidence est réalisée le patient disposé de profil et tête
de l’enfant en bas tandis que les mains de l’adulte qui
l’accompagne retiennent les pieds de l’enfant suspendus en
haut.
Avant la réalisation du cliché de l’enfant ainsi disposé, le
manipulateur marque l’emplacement du méat anal d’un index
en plomb avec du sparadrap.
L’incidence de WANGESTEIN RICE permet de mesurer
l’éloignement du méat anal ainsi vu avec du plomb par rapport
au cul de sac colique marqué par la présence de l’air.
Cours d’imagerie médicale 166

12.2. PARTICULARITES DU SQUELETTE DE L’ENFANT


• La zone de croissance
L’os de l’enfant est en pleine croissance, ainsi la radiographie
d’un os long comporte un vide radiologique au niveau des
métaphyses, correspondant au cartilage de conjugaison de la
zone de croissance (À ne pas confondre avec un trait de
fracture).
Cette zone croissance est en particulier le site préférentiel des
nombreuses pathologies de l’enfant notamment le rachitisme,
le scorbut, l’ostéomyélite etc.…
• Les fractures des os longs chez l’enfant
Il existe des sites préférentiels des fractures chez les enfants,
notamment les poignets et les coudes.
De manière générale les fractures des os longs chez l’enfant
se présente sous forme de fracture incomplète communément
appelée « fracture en bois vert ». Fig. 63 et 64.

Fig. 63 : Double « fractures


en bois vert » intéressant les
deux os de l’avant bras d’un
enfant, localisées aux niveaux
des portions
métaphysodiaphysaires
distales. Les fractures ne
sont visibles ici que grâce à la
discrète déformation des
cortex osseux qu’elles
occasionnent.

Fig. 64 : Fracture en bois vert de la


métaphyse distale radiale avec
déformation en coup de hache du
contour interne du radius (voir
flèche blanche).
Cours d’imagerie médicale 167

 Le squelette du
drépanocytaire
L’os du drépanocytaire a
également ses particularités
radiologiques concernant
notamment sa morphologie et sa
structure intime.
Ces particularités radiologiques
sont :
- Médullaire très large (à
cause d’une intense activité
hématopoïétique) avec mince corticale,
- Présence des stries opaques endo-médullaires
correspondants aux lésions d’infarctus osseux.
- Fragilité de l’os vis-à-vis de certains germes
(l’ostéomyélite à salmonelle)
- Tendance prononcée vers la nécrose aseptique
(surtout au niveau de la hanche).

 La localisation tuberculeuse du rachis chez l’enfant


Outre les atteintes congénitales, on peut également souligner
qu’en Afrique, la spondylodiscite tuberculeuse communément
appelée maladie de POTT est l’une des affections les plus

couramment rencontrées chez l’enfant, d’expression clinique


dramatique caractérisée par une gibbosité fréquente du rachis

12.3. PARTICULARITES DU COUDE DE L’ENFANT


Au niveau du coude en particulier, quelque fois des fractures
supra condyliennes sont radiologiquement invisibles. La
graisse normale est antérieure. Cependant l’apparition d’une
ombre graisseuse en arrière du trou olécranien (qui signe la
présence d’un épanchement liquidien à ce niveau), peut
suggérer la présence d’une fracture supra condylienne même
si son trait n’est pas radiologiquement visible (Fig. 65).
Cours d’imagerie médicale 168

Fig. 65 : Fracture supra


condylienne de l’humérus
reconnut tout juste par la
tuméfaction du tissu mou du
coude et par la présence du
coussinet graisseux en arrière du
trou olécranien (voir flèche
blanche)

LES NECROSES ASEPTIQUES.


Particulièrement fréquente chez l’enfant, elle peut siéger à

différent niveau du squelette et avoir diverse dénomination


comme décrit plus haut chez l’adulte.

12.4. PARTICULARITES DU THORAX DE L’ENFANT ET


DU CAVUM.
La radiographie du thorax : c’est un examen couramment
demandé en pédiatrie ; c’est un examen difficile, l’enfant ne
collaborant pas. Il se fait en AP avec protection des gonades.
• Le nourrisson dispose toujours d’un gros thymus
jusqu’à l’âge de 2 ans, visible sur cliché du thorax sous
forme d’un élargissement du médiastin supérieur (Fig.
66).

Fig. 66 : Radiographie du thorax d’un enfant de 6


mois mettant en
évidence la présence
Cours d’imagerie médicale 169

d’un large médiastin


supérieur occasionné par
un thymus qui n’a pas
encore accompli son
involution ce qui est tout
à fait normal à cet âge

• Le volume du cœur est fonction de l’âge et du sexe.


L’appréciation du cœur d’un enfant à partir de l’ICT
prélevé sur un thorax recours aux abaques appropriés
(Tableau de Bakwin).
La Maladie des membranes hyalines.
Maladie due à l’insuffisance du surfactant, substance tensio-
active des alvéoles. A la Rx : les poumons sont
hypotransparents, diminués de volume et avec
bronchogramme aérique.
Aspiration du méconium.

L’enfant a inhalé du méconium pendant le travail. Les


poumons sont hypertransparents avec des opacités
périhilaires.
Aspiration de corps étranger.
Cet état entraine une hypertransparence unilatérale du côté
malade par piégage de l’air. Le poumon malade peut devenir
atélectasique. Le corps étranger peut obstruer totalement la
bronche ou agir comme une valve. Des radiographies prises
en inspiration et en expiration sont très importantes ainsi que
le profil.
La Bronchopneumonie.
Ce sont des infiltrations péribronchiques dans les poumons
associées parfois à des lésions de pneumonie « en foyers ».
Elles sont d’origine virale ou bactérienne.

LA PRIMO INFECTION NON COMPLIQUEE


Cours d’imagerie médicale 170

Limage du complexe primaire complet avec chancre


d’inoculation périphérique, de petite taille avec adénopathie
hilaire. Parfois le complexe primaire est incomplet avec
seulement adénopathie hilaire. Des adénopathies
paratrachéales seules feront penser à d’autres maladies
comme le lymphome.
Parfois l’adénopathie hilaire n’est pas vue, Il faudra chercher
les signes indirects des adénopathies notamment la
compression des bronches souches.
LA PRIMO INFECTION COMPLIQUEE
Les complications sont dues à des adénopathies qui peuvent
fortement comprimer les voies aériennes ou alors les
adénopathies ulcérées et qui fistulisent dans les bronches.
C’est la TBC lymphobronchique. L’image radiologique est soit
celle d’une atélectasie, d’une hyperclarté avec distension
pulmonaire unilatérale, d’une pneumonie ou d’une
bronchopneumonie à BK, soit à une combinaison des
complications sus-décrites ou des miliaires et des
épanchements pleuraux.
LA TUBERCULOSE PLEURALE.
Elle se forme lorsque le foyer primaire sous-pleural se rompt
dans la cavité pleurale libérant des tuberculoprotéines et un
petit nombre des bacilles. L’épanchement pleural résulte d’une
réponse d’hypersensibilité aux tuberculoprotéines. La

tuberculose est la cause la plus fréquente d’un épanchement


pleural de grande abondance de l’adolescent.
LA MILIAIRE TUBERCULEUSE
La dissémination d’un grand nombre de microoraganismes
dans le torrent circulatoire fait suite à l’atteinte des vaisseaux
sanguins par le complexe primaire. Ces bacilles en très grand
nombre, diffusent dans tout le corps et conduisent à la
formation des granulomes dans les organes. Ces enfants sont
très malades et développent également une méningite
tuberculeuse.
Cours d’imagerie médicale 171

La Rx thorax montre des lésions micronodulaires « en grain de


sable » distribuées de façon régulière.
LES POUMONS DANS LE VIH.
Ces enfants infectés par le VIH peuvent développés une
miliaire tuberculeuse ou une pneumonie interstitielle lymphoïde
(LIP). Le LIP prend plutôt la forme des lésions
réticulomicrodulaires et n’ont pas toutes la même taille. Ces
lésions ne répondent pas au traitement aux
tuberculostatiques. La
clinique comprend en outre,
l’hippocratisme digital,
l’atteinte des parotides, et un
bon état général.

Le cavum ou RX
rhinopharynx est également
demandé en pédiatrie à la
recherche des végétations
adénoïdes.

Fig. 67 : Radiographie du
cavum d’un enfant de 18
mois ; l’air se trouvant dans
le rhinopharynx se
présente sous forme d’une bande noire (radio transparente),
qui se trouve comprimée sur ce cliché par un tissu mou du
rhinopharynx
épaissit ; traduisant ainsi la présence d’une hypertrophie des
végétations adénoïdes du rhinopharynx (flèche noire).

12.4. PARTICULARITES DIGESTIVES


• Les atrésies intestinales : le diagnostic d’occlusion est
accessible sur cliché d’AAB réalisé en débout
Cours d’imagerie médicale 172

• La sténose hypertrophique du pylore: son diagnostic


est accessible respectivement à l’échographie et sur
transit OED,
• La maladie de Hirschsprung est diagnostiquée par Rx
colon baryté.

12.5. LES CARDIOPATHIES CONGENITALES


La classification des cardiopathies congénitales est
fonction de la clinique (cyanose) et de la radiographie du
thorax (vascularisation pulmonaire). Les examens ci-après
sont demandés en cas de présomption clinique de
cardiopathie congénitale :

• Rx thorax : pour évaluer la vascularisation pulmonaire,

l’élargissement des cavités cardiaques, déterminer le


côté où se trouve le bouton aortique, la division de la
trachée en bronches souches et l’état des côtes.
• L’examen de l’abdomen pourra déterminer la
topographie du foie, de la VCI et de l’estomac et
l’examen des côtes basses.
• L’échographie cardiaque précise le type de pathologie
• L’angiographie et l’IRM sont également des examens
très contributifs dans le bilan des cardiopathies.

12.6. LES MALFORMATIONS CONGENITALES


LE MENINGOCELE
C’est une herniation méningée en dehors du canal médullaire,
occasionnée par une large déhiscence de l’arc postérieure du
canal médullaire appelée « Spina bifida »
Cette incursion méningée contient en générale du liquide
céphalorachidien « méningocèle » ; mais quelques fois elle
peut aussi contenir la moelle épinière en son sein, il s’agit
dans ce cas d’un «méningomyélocèle».
Cours d’imagerie médicale 173

• Le diagnostic est d’abord clinique ; la pathologie est


découverte dès la naissance par la présence d’un sac
strictement médiane, bombant souvent en arrière du
rachis
(bien souvent le sacrum)
• L’imagerie sert tout juste préciser s’il s’agit d’un
méningocèle simple ou d’un méningo-myélocèle.

00000000000000000000000000000000000000000

TABLE DES MATIERES


REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
---------------------------------------------------------- 2
APPROCHE A LA LECTURE SYSTEMATIQUE DES
IMAGES. ----------------------------- 4
A. DEFINITION DU CONCEPT « IMAGERIE MEDICALE »
---------------------------------------- 4 B. APPROCHE PRATIQUE
--------------------------------------------------------------------------------
-- 5
C. COMMENT REMPLIR UNE DEMANDE D’EXAMEN
EN IMAGERIE MEDICALE ? ---- 6
D. LE COMPTE-RENDU
--------------------------------------------------------------------------------
----- 7 E. QUELQUES NOTIONS DE RADIOPROTECTION
------------------------------------------------ 7
F. PRECAUTION AVANT LA REALISATION DES
EXAMENS SPECIAUX -------------------- 9
Cours d’imagerie médicale 174

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES APPAREILLAGES


ET ACCESSOIRES ------- 10
1.1. APPAREILLAGE
--------------------------------------------------------------------------------
---------- 10
1.1.1. LES RAYONS X DE ROENTGEN
--------------------------------------------- 10
A. PRODUCTION DES RAYONS
X-------------------------------------------------- 10 1.1.2.
TECHNIQUES UTILISANT LES RAYONS X
---------------------------------- 12
A. LA RADIOGRAPHIE CONVENTIONNELLE
-------------------------------------- 12
B LA
FLUOROSCOPIE……………………………………………………
……….11
C. LA SCOPIE TELEVISEE OU SCOPIE MODERNE
------------------------------- 14
D. LA TOMOGRAPHIE ORDINAIRE
------------------------------------------------- 14
1.1.3. LES TECHNIQUES UTILISANT L’ORDINATEUR
--------------------------- 152
A. LA RADIOLOGIE NUMERISEE OU DIGITALISEE
------------------------------- 15
B LE
SCANNER………………………………………………………………
……..13
1.1.4. LES TECHNIQUES UTILISANTS LES RAYONS
GAMMA (Scintigraphie ou
Médecine Nucléaire)
…………………………………………………………………
……..20
A. TYPES DE SCINTIGRAPHIE
----------------------------------------------------- 20
B. LES INDICATIONS MAJEURES DE LA
SCINTIGRAPHIE ----------------------- 21
Cours d’imagerie médicale 175

1.1.5. LES TECHNIQUES UTILISANTS LES


ULTRASONS ------------------------- 22
A. ECHOGRAPHIE STANDARD
----------------------------------------------------- 22 B.
ECHOGRAPHIE DOPPLER
------------------------------------------------------ 23 C.
AVANTAGES DE L’ECHOGRAPHIE
--------------------------------------------- 24
D. INDICATIONS DE
L’ECHOGRAPHIE--------------------------------------------- 25
1.1.6. L’IMAGERIE PAR RESONNANCE MAGNETIQUE
(IRM ou MRI). ------------ 25
A. PRINCIPES PHYSIQUES DE L’IRM
---------------------------------------------- 26
B. LES SÉQUENCES
D’ACQUISITION---------------------------------------------- 27
C. LES DIFFÉRENTES TONALITÉS DE L’IMAGE EN IRM.
------------------------- 28
E. INDICATIONS DE L’IRM
---------------------------------------------------------- 28
F. AVANTAGES, INCONVENIENTS ET CONTRE
INDICATIONS DE L’IRM -------- 29
1.2. LES ACCESSOIRES D’IMAGERIE MEDICALE
------------------------------------------------- 30
1.2.1. ACCESSOIRES D’EXAMENS
RADIOGRAPHIQUES ------------------------- 30 A. LE
DEVELOPPEMENT DES FILMS
---------------------------------------------- 31 B. ALTERNATIVES
AU DEVELOPPEMENT MANUEL DES FILMS
----------------- 31
C. LE PRODUIT UTUILISE DE CONTRASTE EN
RADIOLOGIE
Cours d’imagerie médicale 176

CONVENTIONNELLE
--------------------------------------------------------------- 31 D. LE
PRODUIT DE CONTRASTE UTILISÉ EN IRM.
------------------------------- 33
E. PICTURE ARCHIVING AND COMMUNICATION
SYSTEM (PACS.) ---------- 34
CHAPITRE II. IMAGERIE NEUROLOGIQUE, TETE ET COU
----------------------------- 35 2.1. APPROCHE PRATIQUE DE
LA NEUROIMAGERIE ------------------------------------------ 35
2.1.1. PROBLEME DE CEPHALEES
------------------------------------------------ 35
2.1.2. LES MOYENS D’EXPLORATIONS DES
CEPHALEES ---------------------- 35
A. LES RADIOGRAPHIES DU CRANE
---------------------------------------------- 36
B. L’ECHOGRAPHIE TRANSFONTANELLAIRE
------------------------------------ 36
C. LE SCANNER
-------------------------------------------------------------------- 36
D. LECTURE D’UN SCANNER CEREBRAL
----------------------------------------- 37 2.2. IMAGERIE DE
QUELQUE PATHOLOGIE CRANIO-ENCEPHALIQUE
------------------ 40
2.2.1. IMAGERIE DU TRAUMATISME
CRANIOENCEPHALIQUE ------------------ 40
A. MOYENS D’INVESTIGATIONS
--------------------------------------------------- 40 B. LES
FRACTURES DE LA VOUTE CRANIENNE.
--------------------------------- 40
C. LESIONS HEMORRAGIQUES DES MENINGES
--------------------------------- 41
2.2.2. IMAGERIE DE QUELQUES ENTITES
PATHOLOGIQUES DU CERVEAU-- 42
A. LES AVC ISCHEMIQUES
-------------------------------------------------------- 43 B. LES
Cours d’imagerie médicale 177

ACCIDENTS HEMORRAGIQUES
------------------------------------------- 45 C. IMAGERIE DES
TUMEURS CEREBRALES PRIMITIVES
------------------------ 47 D. LES TUMEURS SECONDAIRES
OU METASTASIQUES ------------------------ 48
E. LES PROCESSUS EXPENSIFS D’ORIGINE
INFECTIEUSE --------------------- 48
F. LES PATHOLOGIES DEGENERATIVES DE
L’ENCEPHALE -------------------- 49
G. IMAGERIE DE L’HYDROCEPHALIE
--------------------------------------------- 50
2.3. L’IMAGERIE DU RACHIS
------------------------------------------------------------------------------
50
2.3.1. QUELQUES ENTITES CONGENITALES
------------------------------------- 51
A. LE SPINA BIFIDA
----------------------------------------------------------------- 51
B. LE CANAL RACHIDIEN ETROIT CONGENITAL
--------------------------------- 52
C. LES HEMI VERTEBRES
---------------------------------------------------------- 52
2.3.1. QUELQUES PATHOLOGIES DU RACHIS
NEUROLOGIQUE ---------------- 52
CHAPITRE III. IMAGERIE DES OS DE LA FACE, DE L’OS
TEMPORAL, DES YEUX
ET DE LA THYROIDE
---------------------------------------------------------------------------- 54

3.1.1. L’IMAGERIE DES CAVITES SINUSIENNES


---------------------------------- 54
3.1.2. IMAGERIE DE LA MANDIBULE
----------------------------------------------- 55
3.1.3. IMAGERIE DE L’ATM
--------------------------------------------------------- 56 3.1.4. LES
FRACTURES DES
ROCHERS------------------------------------------- 56
Cours d’imagerie médicale 178

3.1.5. LES INFLAMMATIONS DES CELLULES


MASTOÏDIENNES ----------------- 56
3.1.6. L’IMAGERIE DES YEUX
----------------------------------------------------- 56
3.1.7. IMAGERIE DE LA GLANDE THYROÏDE

-------------------------------------- 57 CHAPITRE IV.


IMAGERIE DU SEIN.
---------------------------------------------------------- 57
4.1. TECHNIQUES D’EXPLORATIONS DU SEIN
---------------------------------------------------- 58
4.1.1. LA MAMMOGRAPHIE
--------------------------------------------------------- 58
A. REALISATION DE LA MAMMOGRAPHIE
---------------------------------------- 58
B. INTERPRÉTATION DES RÉSULTATS
------------------------------------------- 59
C. VARIATIONS MORPHOLOGIQUES DU SEIN SELON
L’AGE ------------------- 59
4.1.2. ECHOGRAPHIE DES SEINS
------------------------------------------------- 60
4.1.3. GALACTOGRAPHIE
---------------------------------------------------------- 61 4.1.4. CT et
IRM --------------------------------------------------------------------- 61
4.2. QUELQUES ENTITES PATHOLOGIQUES DES SEINS
------------------------------------ 61
4.2.1 LES FIBROADENOMES
------------------------------------------------------- 61
4.2.2. LES KYSTES DU SEIN
------------------------------------------------------- 61 4.2.3. LES
GALACTOCELES
-------------------------------------------------------- 62 4.2.4. LA
RETRACTION DU
MAMMELON------------------------------------------- 62
Cours d’imagerie médicale 179

4.2.5. LES PROTHESES OU IMPLANTS.


------------------------------------------ 62 4.2.6. LE SEIN CHEZ
L’HOMME ---------------------------------------------------- 62
LA
GYNECOMASTIE--------------------------------------------------------
---------------------------------- 63
CHAPITRE V. IMAGERIE THORACIQUE
---------------------------------------------------- 63
5.1. LES T E C H N I Q U E S D’EXPLORATION
---------------------------------------------------- 63 5.2. ANALYSE
DU CLICHE DU THORAX
-------------------------------------------------------------- 64
5.2.1. CLICHE DE
FACE------------------------------------------------------------- 64
5.2.2. COMMENT LIRE LE CLICHE DU
THORAX ?--------------------------------- 66 5.2.3.
RADIOGRAPHIE DE PROFIL
------------------------------------------------- 67
5.3. QUELQUES TERMINOLOGIES UTILISEES EN
IMAGERIE THORACO-
PULMONAIRE
--------------------------------------------------------------------------------
------------------- 67
5.3.1. LE BRONCHOGRAMME AERIEN
-------------------------------------------- 67
5.3.2. SIGNE DE LA SILHOUETTE
-------------------------------------------------- 68 5.3.3. OPACITE
OU LESION SYSTEMATISEE -------------------------------------
69 5.4. LES GRANDS SYNDROMES THORACIQUES
------------------------------------------------- 70
5.4.1 LE SYNDROME ALVEOLAIRE
------------------------------------------------ 70
A. DEFINITION
---------------------------------------------------------------------- 70
5.4.2 LE SYNDROME INTERSTITIEL
----------------------------------------------- 71
Cours d’imagerie médicale 180

A. DEFINITION
---------------------------------------------------------------------- 71
B. DIFFERENTS STADES DE ATTEINTE DE
L’INTERSTITIUM -------------------- 71
C. DEFINITION ET CLASSIFICATION DES NODULES
----------------------------- 72
D. CORRELATION ENTRE L’ETIOLOGIE ET LA TAILLE
DES NODULES --------- 73
5.4.3. LE SYNDROME PLEURAL
--------------------------------------------------- 74 A.
L’EPANCHEMENT PLEURAL LIQUIDIEN
---------------------------------------- 74
B. LE PNEUMOTHORAX
------------------------------------------------------------ 76 C.
L’HYDRO PNEUMOTHORAX
---------------------------------------------------- 76 5.4.4. LE
SYNDROME MEDIASTINAL
---------------------------------------------- 77 5.4.5.
L’ELARGISSEMENT DU HILE
------------------------------------------------ 77 5.5. QUELQUES
ENTITES DE LA PATHOLOGIE PLEUROPULMONAIRE
----------------- 78

5.5.1. LA PNEUMONIE
-------------------------------------------------------------- 78
A. ETIOLOGIE D’UNE PNEUMONIE
------------------------------------------------ 79 B.
PHYSIOPATHOLOGIE DE LA PNEUMONIE
------------------------------------- 79
C. ASPECT RADIOLOGIQUE ET EVOLUTION D’UNE
PNEUMONIE -------------- 79
5.5.2. LA BRONCHOPNEUMONIE
-------------------------------------------------- 80 A.
ETIOPATHOGENIE DE LA BRONCHOPNEUMONIE
---------------------------- 80
B. IMAGE RADIOLOGIQUE D’UNE
BRONCHOPNEUMONIE ---------------------- 80
Cours d’imagerie médicale 181

5.5.3. L’ABCES PULMONAIRE


----------------------------------------------------- 80 5.5.4. LA
TUBERCULOSE
PULMONAIRE------------------------------------------- 81
A. LA PRIMO INFECTION TUBERCULEUSE
--------------------------------------- 81 b) Complications de la
primo infection tuberculeuse --------------------------------- 82
B. LA TUBERCULOSE MALADIE
--------------------------------------------------- 82 5.5.5. LES
TUMEURS THORACO-PULMONAIRES
--------------------------------- 86 A. L’ADENOME OU
L’ADENOCARCINOME BRONCHIQUE ------------------------
86
B. LES TUMEURS DU PARENCHYME PULMONAIRE
----------------------------- 87
C. LES METASTASES PULMONAIRES
--------------------------------------------- 87
CHAPITRE VI. IMAGERIE CARDIOVASCULAIRE
----------------------------------------- 88
6.1. IMAGERIE CARDIAQUE
-------------------------------------------------------------------------------
88
6.1.1. MOYENS D’EXPLORATION
-------------------------------------------------- 88
6.1.2. LES DILATATIONS DES CAVITES CARDIAQUES
--------------------------- 90
A. L’ ELARGISSEMENT DU VENTRICULE GAUCHE
------------------------------- 90
B. LA DILATATION DE L’OREILLETTE GAUCHE (OG)
----------------------------- 90
C. L’ELARGISSEMENT DU VENTRICULE DROIT
---------------------------------- 91
D. LA DILATATION DE L’OREILLETTE DROITE
------------------------------------ 91 6.1.3. D’AUTRES
ENTITES PATHOLOGIQUES
------------------------------------ 92
Cours d’imagerie médicale 182

A. LES MALADIES ISCHEMIQUES


------------------------------------------------- 92 B. LES
MALADIES DU PERICARDE
------------------------------------------------ 92
C. LES RETENTISSEMENTS PULMONAIRES
CARDIOGENIQUES --------------- 94
E. LES PROTHESES OU STENTS EN CARDIOLOGIE
----------------------------- 95
6.2. IMAGERIE VASCULAIRE
------------------------------------------------------------------------------
96
6.2.1 LE SYSTEME ARTERIEL
------------------------------------------------------ 96 6.2.2. LE
SYSTEME VEINEUX
------------------------------------------------------ 96
6.2.3. DETAILS A RECHERCHER EN CAS DE
THROMBOSE VEINEUSE --------- 97
6.2.4. LE SYSTEME LYMPHATIQUE
------------------------------------------------ 97
A. ETIOPATHOGENIE
--------------------------------------------------------------- 97
B. MOYENS D’INVESTIGATION DU SYSTEME
LYMPHATIQUE ------------------- 98 6.3. QUELQUES
TECHNIQUES INTERVENTIONNELLES
VASCULAIRES ---------------- 98
6.3.1.
L’EMBOLISATION------------------------------------------------------
------- 98 6.3.2. LA THROMBOLYSE
---------------------------------------------------------- 99
6.3.3. L’ANGIOPLASTIE
------------------------------------------------------------- 99 CHAPITRE
VII. IMAGERIE DIGESTIVE
----------------------------------------------------- 99
7.1. IMAGERIE DU TUBE DIGESTIF.
-------------------------------------------------------------------- 99
Cours d’imagerie médicale 183

7.1.1. EXPLORATION SIMPLE DU TUBE DIGESTIF


------------------------------ 100

A. L’ABDOMEN SANS PREPARATION (ASP)


------------------------------------- 100
B. QUELQUES PATHOLOGIES VUES SUR L’ASP
-------------------------------- 100
7.1.2. EXPLORATIONS APRÈS USAGE D’OPACIFIANTS
------------------------ 101
7.2. SEMIOLOGIE DES EXAMENS DU TUBE DIGESTIF
--------------------------------------- 102 7.3. QUELQUES DES
PATHOLOGIES DE L’ŒSOPHAGE
------------------------------------- 103
7.3.1 LA HERNIE
DIAPHRAGMATIQUE--------------------------------------------
103
7.3.2. LES DIVERTICULES
--------------------------------------------------------- 103
7.3.3. LES OESOPHAGITES
------------------------------------------------------- 103
7.3.4. LE SYNDROME DE MALORY-WEISS
--------------------------------------- 103
7.3.5. L’ACHALASIE
---------------------------------------------------------------- 104 7.3.6.
LES CORPS ETRANGERS
-------------------------------------------------- 104 7.3.7. LES
VARICES OESOPHAGIENNES
----------------------------------------- 104 7.3.8. LE CANCER DE
L’ŒSOPHAGE --------------------------------------------- 104 7.4.
QUELQUES PATHOLOGIES DE L’ESTOMAC
----------------------------------------------- 105
7.4.1. LA GASTRITE
---------------------------------------------------------------- 105 7.4.2.
L’ULCERE GASTRO-DUODENAL
------------------------------------------- 105
7.5. IMAGERIE GRELE
--------------------------------------------------------------------------------
Cours d’imagerie médicale 184

----- 106 7.6. IMAGERIE DU GROS INTESTIN


------------------------------------------------------------------ 106
7.6.1. REALISATION D’UN RX LAVEMENT BARYTE
------------------------------ 106 A. PREPARATION DU
MALADE POUR L’EXAMEN ------------------------------- 106
B. TECHNIQUE DU COLON BARYTE
---------------------------------------------- 106
7.6.2. QUELQUES PATHOLOGIES DU COLON
----------------------------------- 107
A. LES DIVERTICULES
------------------------------------------------------------ 107
B. LES POLYPES
------------------------------------------------------------------- 108
C. LES COLITES
------------------------------------------------------------------- 108
D. L’APPENDICITE AIGUE
--------------------------------------------------------- 108
E. LE CANCER DU COLON
-------------------------------------------------------- 109 7.7.
IMAGERIE DES VISCERES PLEINS DE L’ABDOMEN
------------------------------------ 109
A. SEGMENTATION DU FOIE ------------------------- Erreur !
Signet non défini.
B. MOYENS D’EXPLORATION DES VISCERES PLEINS
-------------------------- 109
CHAPITRE VIII. IMAGERIE MUSCULOSQUELETTALE
--------------------------------- 111 8.1. SEMIOLOGIE OSSEUSE
ELEMENTAIRE -----------------------------------------------------
111
8.1.1. ANOMALIES DE DENSITE
-------------------------------------------------- 111 A.
MANIFESTATIONS
RADIOLOGIQUES------------------------------------------ 111
8.1.2. ANOMALIES DE STRUCTURE
---------------------------------------------- 113 8.1.3. ANOMALIES
Cours d’imagerie médicale 185

DE FORME ---------------------------------------------------- 114 8.2.


SEMIOLOGIE RADIOLOGIQUE DE L’ARTICULATION
------------------------------------ 115
8.2.1. RADIOGRAPHIE SIMPLE DE L’ARTICULATION
---------------------------- 115
A. L’INTERLIGNE ARTICULAIRE
-------------------------------------------------- 115 B. LES
SURFACES ARTICULAIRES
----------------------------------------------- 116 C. LES PARTIES
MOLLES PERI ARTICULAIRES ---------------------------------
116
D. L’ETUDE DES AXES DES MEMBRES (AXIOMETRIE)
------------------------- 117 8.3. DIFFERENTS MOYENS
D’INVESTIGATION DU SQUELETTE--------------------------
117
8.3.1. LA RADIOLOGIE CONVENTIONNELLE
------------------------------------- 117 8.3.2. L’ECHOGRAPHIE
MUSCULOSQUELETTALE ------------------------------ 118

8.3.3. L’ARTHROGRAPHIE
--------------------------------------------------------- 118 8.4.
QUELQUES ENTITES DE LA PATHOLOGIE OSSEUSE
---------------------------------- 119
8.4.1. L’OSTEOMYELITE
----------------------------------------------------------- 119
8.4.2. LA MALADIE DE KALHER (MYELOME MULTIPLE
OU PLASMOCYTOME) 121
8.5.3. LES TUMEURS SECONDAIRES
-------------------------------------------- 122
8.4.4. LE SARCOME D’EWING
---------------------------------------------------- 124
8.4.5. LES TUMEURS OSSEUSES
------------------------------------------------ 125 A. LE SARCOME
OSTEOGENIQUE ----------------------------------------------- 126
B. LE CHONDROSARCOME
------------------------------------------------------- 126 8.5.
Cours d’imagerie médicale 186

QUELQUES PATHOLOGIES OSTEO-ARTICULAIRES


------------------------------------ 126
8.5.1. LE MAL DE POTT
------------------------------------------------------------ 126 8.5.2.
L’ARTHROSE
---------------------------------------------------------------- 128 A.
L’ARTHROSE DE RACHIS
------------------------------------------------------ 129
B. LE MAL DE DOS OU DOULEURS LOMBAIRES
-------------------------------- 131
8.5.3. LES DOULEURS DE L’EPAULE
--------------------------------------------- 131
8.5.4. L’ARTHRITE RHUMATOIDE
------------------------------------------------- 132
8.5.5. LA GOUTTE
------------------------------------------------------------------ 133
8.5.6. LE PIED DIABETIQUE
------------------------------------------------------- 135
8.5.7. L’OSTEONECROSE OU NECROSE ASEPTIQUE
-------------------------- 135 CHAPITRE IX. IMAGERIE GENITO-
URINAIRE -------------------------------------------- 138
9.1. L’U.I.V
--------------------------------------------------------------------------------
---------------------- 138
9.1.1. GENERALITES
-------------------------------------------------------------- 138
A. DEFINITION
--------------------------------------------------------------------- 138
B. LES DIFFERENTS PRODUITS DE CONTRASTE
------------------------------- 138
C. CONTRE-INDICATIONS DE L’UIV
---------------------------------------------- 139
D. TECHNIQUE DE L’EXAMEN
---------------------------------------------------- 139 9.1. 2.
LECTURE DES CLICHES
D’UIV.-------------------------------------------- 140
Cours d’imagerie médicale 187

9.2. LES AUTRES INVESTIGATIONS


RADIOLOGIQUES--------------------------------------- 141
9.3. ECHOGRAPHIE DES VOIES URINAIRES
---------------------------------------------------- 141 9.4. LES
GRANDS SYNDROMES URINAIRES
----------------------------------------------------- 142
9.4.1. LE SYNDROME OBSTRUCTIF
---------------------------------------------- 142 A. EXPLORATION
DE L’HYDRONEPROSE A L’UIV ------------------------------
142
B. EXPLORATION ECHOGRAPHIQUE DE
L’HYDRONEPHROSE --------------- 143
9.4.2. LE SYNDROME TUMORAL
-------------------------------------------------- 144 9.4.3. AUTRES
PATHOLOGIES URINAIRES --------------------------------------
144
9.5. IMAGERIE DES ORGANES MASCULINS
----------------------------------------------------- 145
9.5.1. ECHOGRAPHIE DE LA
PROSTATIQUE------------------------------------- 145 9.5.2.
QUELQUES PATHOLOGIES DE LA PROSTATE
--------------------------- 145
A. L’HYPERTROPHIE BENIGNE DE LA PROSTATE
(HPB) ---------------------- 145
B. LE CANCER DE LA PROSTATE
------------------------------------------------ 146
9.5.3. IMAGERIE DU SCROTUM
--------------------------------------------------- 146
A. GENERALITES
------------------------------------------------------------------ 146
B.ANATOMIE ECHOGRAPHIQUE
------------------------------------------------- 147
9.5.4. LES MASSES TESTICULAIRES
--------------------------------------------- 148
A. LES SEMINOMES
--------------------------------------------------------------- 148 B.
LES TERATOMES
Cours d’imagerie médicale 188

--------------------------------------------------------------- 149 C.
LES AUTRES TUMEURS
-------------------------------------------------------- 149
9.5.5. L’ORCHITE ET L’ORCHI-EPIDIDYMITE
------------------------------------- 149
9.5.6. LA TORSION TESTICULAIRE
----------------------------------------------- 150 9.5.7.
L’HYDROCELE VAGINALE
-------------------------------------------------- 150 9.5.8. LE
KYSTE DE L’EPIDIDYME
------------------------------------------------ 150
9.5.9. LES SPERMATOCELES
----------------------------------------------------- 150
9.5.10. LES MALADIES DU PENIS
------------------------------------------------- 151 CHAPITRE X.
IMAGERIE GYNECOLOGIQUE
-------------------------------------------- 152
10.1. L’IMAGERIE GYNECOLOGIQUE
---------------------------------------------------------------- 153
10.1.1. DIFFERENTES TECHNIQUES D’EXPLORATION
------------------------- 153
A. L’ECHOGRAPHIE GYNECOLOGIQUE
------------------------------------------ 153
B. L’HYSTERO-SALPINGOGRAPHIE
---------------------------------------------- 153
C. L’HYSTEROSONOGRAPHIE (HSSG)
------------------------------------------- 155 10.2. L’IMAGERIE
SELON LES ORGANES VISES
------------------------------------------------ 155
10.2.1. L’UTERUS
------------------------------------------------------------------ 155
10.2.2. LES TROMPES
------------------------------------------------------------- 155 10.2.3. LES
OVAIRES -------------------------------------------------------------- 156
10.3. LE BILAN DE LA STERILITE DU COUPLE EN
Cours d’imagerie médicale 189

IMAGERE MEDICALE -------------- 156 CHAPITRE XI.


IMAGERIE EN OBSTETRIQUE
-------------------------------------------- 157
11.1. ECHOGRAPHIE EN
OBSTETRIQUE-----------------------------------------------------------
157
11.1.1. ECHOGRAPHIE DU PREMIER
TRIMESTRE------------------------------- 157
A. LA CONFIRMATION ET DATATION DU SAC
GESTATIONNEL ---------------- 158
B. SIEGE D’INSERTION DE LA GROSSESSE
------------------------------------- 160
C. CONFIRMATION DE LA VIABILITE DU SAC
------------------------------------ 160 11.1.2. ECHOGRAPHIE
DU DEUXIEME TRIMESTRE ----------------------------- 161
11.1.3. ECHOGRAPHIE DU TROISIEME TRIMESTRE
---------------------------- 161
11.2. FICHE TYPE D’UNE ECHO OBSTETRICALE
----------------------------------------------- 162 11.2.1. LES
DETAILS FIGURANT LA FICHE DE PROTOCOLE
D’UNE
ECHOGRAPHIE
OBSTETRICALE--------------------------------------------------
162
11.2.2. LA CONCLUSION DU PROTOCOLE D’EXAMEN
------------------------- 162
11.3. QUELQUES PATHOLOGIES DE LA GROSSESSE
--------------------------------------- 163
11.3.1. GROSSESSE ANEMBRYONNIQUE ALIAS ŒUF
CLAIR ------------------ 163
11.3.2. LE MISSED ABORTION
---------------------------------------------------- 163 11.3.3.
L’IMPLANTATION ECTOPIQUE
-------------------------------------------- 163
11.3.4. GROSSESSES
MULTIPLES------------------------------------------------ 164
Cours d’imagerie médicale 190

11.3.5. LE VANISHING TWIN (GEMELLITE


EVANESCENTE) --------------------- 166
11.3.6. LES MOLES HYDATIFORMES
--------------------------------------------- 168 11.3.7. LE CORPS
JAUNE DE LA GROSSESSE ----------------------------------
168
11.4. LA
RADIOPELVIMETRIE---------------------------------------------------
------------------------ 168
11.4.1. TECHNIQUES D’EXAMEN

------------------------------------------------- 168
11.4.2. INDICATIONS DE RADIOPELVIMETRIE
----------------------------------- 169 CHAPITRE XII.
IMAGERIE PEDIATRIQUE
------------------------------------------------ 170
12.1. QUELQUES PATHOLOGIES DU NOUVEAU-NE
------------------------------------------ 170
12.2. PARTICULARITES SQUELETTIQUES D’UN ENFANT
----------------------------------- 171
12.3 PARTICULARITES DE LA TUBERCULOSE
PULMONAIRE 5
12.4. PARTICULARITES DIGESTIVES
---------------------------------------------------------------- 177
12.5. LES CARDIOPATHIES
CONGENITALES-----------------------------------------------------
177
12.6. LES MALFORMATIONS CONGENITALES
--------------------------------------------------- 178
TABLE
DESMATIERES……………………………………………………
………………..179

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