Protocole EVIC
Protocole EVIC
Protocole EVIC
VItesse de frappe au
Gwenaëlle LEFEVERE
Ergothérapeute
SESSAD Dysphasia / CHU Bicêtre
Clavier
Scolarité en primaire
Par extension, on peut aussi imaginer l’utiliser aux élèves du secondaire. Le choix
principal des classes primaires réside dans la comparaison avec la production
manuscrite réalisée au Bilan du BHK, qui a une cotation jusqu’au CM2.
Malgré tout, on a très souvent utiliser l’EVIC avec des collégiens, proposant également
la passation du BHK, en se référant simplement à la vitesse en mots par minute.
• Quand commencer ?
– Cout attentionnel majeur
– Besoin de produire de l’écrit
– 10 / 12 ans
• Quel objectif ?
– Équivalence de vitesse personnelle
– Équivalence de vitesse normative
Étude américaine de 2005 qui établie une revue de la littérature sur le sujet de l’apprentissage
clavier
Quand commencer ?
1- lorsque le fait de produire de l'écrit à la main est tellement couteux que toute l'attention est
dévolue à l'acte graphique au détriment du contenu des idées
2- En dehors de tout âge idéal, il faut commencer l'apprentissage de la frappe-clavier lorsque
l'enfant a besoin de produire des travaux écrits qu'il n'assume plus à la main.
3- Idéalement les études anglophones sont unanimes pour conclure que l’âge optimal pour
commencer un apprentissage du clavier se situe entre 10 et 12 ans.
On constate nous-mêmes cliniquement également qu’il s’agit d’une période ou l’enfant
apprend rapidement, il ressent également le besoin de produire de l’écrit autrement qu’à la
main, le niveau d’exigence scolaire augmentant à ce niveau du cycle 3.
Quel objectif ?
l'objectif principal de l'apprentissage clavier est l'atteinte de "l'équivalence de vitesse".
Cela traduit le fait qu'un apprentissage est considéré comme rentable et efficace lorsque la
vitesse de frappe égale ou dépasse la vitesse d'écriture manuscrite.
Toutefois, on observe nous-mêmes cliniquement que l’atteinte de l’équivalence de vitesse
personnelle n’est souvent pas suffisante. l’équivalence de vitesse « normative » correspond alors
à l’atteinte de la vitesse d’écriture manuscrite de la moyenne des enfants de la même classe
d’âge.
2- selon les compétences motrices de base : car il s’agit avant tout de respecter les
incapacités de l'enfant et ne pas imposer un objectif de frappe à 10 doigts si les
compétences motrices de bases sont médiocres et ne permettront pas d'y accéder.
LE PROTOCOLE evic
Objectifs du protocole
– Évaluer la pertinence de l'apprentissage en
comparant vitesse manuscrite et vitesse clavier
LE PROTOCOLE evic
• Présentation
– Épreuves manuscrites / épreuves clavier
– Clavier : 3 items / 15 mn
Clavier : 3 items / 15 mn
Une copie de texte (5mn à partir du texte du BHK)
Une répétition de mots (lames sur 3mn)
Une dictée de texte (5mn à partir du texte du BHK)
Une observation de la façon de taper et d'appréhender le clavier
L’ordre de passation des 3 types de production a été défini très arbitrairement, on est parti du principe que notre but
n’étant pas de tester l’orthographe, il n’était pas indispensable de proposer la dictée en premier. Par ailleurs, l’enfant
est souvent plus à l’aise avec une tâche de copie, semblant requérir moins d’effort intellectuels. On commence donc
par le mettre en confiance en lui proposant une épreuve qu’il peut estimer plus facilement à sa portée.
Par ailleurs, nous avons choisi de faire les évaluations au clavier à partir des textes du BHK. Comme il s’agit d’un test
indispensable au diagnostic de la dysgraphie, il nous a semblé suffisamment connu et utilisé dans les services
d’ergothérapie.
Par ailleurs, le fait de l’utiliser nous permet ensuite de faire un comparatif valide de la vitesse de copie à la main ET
au clavier, le texte étant identique.
Cette évaluation est proposée avant le début de l’apprentissage pour déterminer les vitesses de bases et le
comportement face au clavier. On ré-évalue le mode de frappe à 1 an, lorsque l’on considère que l’apprentissage en
tant que tel est achevé, et à 2 ans, lorsque l’on considère que la frappe clavier est automatisée.
LE PROTOCOLE evic
• Présentation
– 3 passations espacées dans le temps
» Pré-apprentissage
» post-apprentissage à +/- 1 an
» post-apprentissage à +/- 2 ans
Clavier : 3 items / 15 mn
Une copie de texte (5mn à partir du texte du BHK)
Une répétition de mots (lames sur 3mn)
Une dictée de texte (5mn à partir du texte du BHK)
Une observation de la façon de taper et d'appréhender le clavier
L’ordre de passation des 3 types de production a été défini très arbitrairement, on est parti du principe que notre but
n’étant pas de tester l’orthographe, il n’était pas indispensable de proposer la dictée en premier. Par ailleurs, l’enfant
est souvent plus à l’aise avec une tâche de copie, semblant requérir moins d’effort intellectuels. On commence donc
par le mettre en confiance en lui proposant une épreuve qu’il peut estimer plus facilement à sa portée.
Par ailleurs, nous avons choisi de faire les évaluations au clavier à partir des textes du BHK. Comme il s’agit d’un test
indispensable au diagnostic de la dysgraphie, il nous a semblé suffisamment connu et utilisé dans les services
d’ergothérapie.
Par ailleurs, le fait de l’utiliser nous permet ensuite de faire un comparatif valide de la vitesse de copie à la main ET
au clavier, le texte étant identique.
Cette évaluation est proposée avant le début de l’apprentissage pour déterminer les vitesses de bases et le
comportement face au clavier. On ré-évalue le mode de frappe à 1 an, lorsque l’on considère que l’apprentissage en
tant que tel est achevé, et à 2 ans, lorsque l’on considère que la frappe clavier est automatisée.
On constate ainsi que la vitesse de frappe, quelque soit la valeur de départ est en
moyenne multipliée par 2 sur 1 an d’apprentissage.
Ceux qui, au clavier, atteignent ou dépassent leur vitesse d’écriture manuscrite sont ceux qui
cumulent une illisibilité et une lenteur d’écriture.
Par contre, ceux qui, au bout d’un an, sont toujours plus lent au clavier qu’à la main sont ceux qui
étaient illisibles mais pas pathologiquement lent. Ils étaient déjà « rapides » à la main, l'équivalence
est donc plus difficile à atteindre.
Aucun d'entre eux n'a atteint "l'équivalence de vitesse normative" c'est à dire la vitesse d'écriture
manuscrite moyenne des enfants de leur classe.
12
10
dyspraxiques
8
6 dyspraxiques - dyslexiques
4
dyslexiques
2
0
copie Répet. dictée Unité : MPM (Mots Par Minute)
Par contre, les écarts types sont très importants, traduisant la très grande variabilité
inter-individuelle au sein de chaque groupe de pathologie, sans relation significative du
niveau scolaire.
La poursuite de ce travail pourrait s’orienter vers la recherche d’une différence ou non
de l’amélioration de la vitesse de frappe SUR UN AN en fonction des pathologies.
Les chiffres du tableau précédents ont été traduits en graphique pour faciliter la
compréhension.
Vous remarquez que les histogrammes sont sensiblement identiques quelque soit la
pathologie, dans chaque type de tâche.
nous avons eu à peine 30 enfants par classe (sauf en CE1 où nous n’avons pas pu faire
le test), il ne s’agit donc pas d’un étalonnage mais simplement d’une façon d’avoir un
ordre d’idée.
Pour information, les moyennes à la main au BHK et en répétition de mot sont
toujours entre 1.5 et 2 fois supérieur à la vitesse de frappe.
ainsi que des vitesses toujours plus lente en copie et plus rapide en répétition de mot.
Exemple (1)
• Augustin – 9ans 6 mois – CM1 (début)
• Dyspraxie mixte + Dysgraphie + dysorthographie
Copie Copie main Répét. Répét. main Dictée
Augustin 3 4.4 8.3 7 4.5
Moyenne CM1 4.4 9 12.5 18.7 6.1
Exemple (2)
• Augustin – 10 ans 3 – CM1 (fin)
• 9 mois après (18h d’apprentissage)
Après 18h d’apprentissage, il multiplie en moyenne par 1.4 ses vitesses de frappe.
Il a atteint son équivalence de vitesse personnelle mais est loin d’avoir atteint
l’équivalence de vitesse normative.
copie clavier
6
copie main
2
A0 A1 Unité : MPM (Mots Par Minute)
Voici l’illustration par un graphique d’une partie des données précédentes, par exemple
pour la tâche de copie
Au clavier en orange
À la main en marron
la vitesse de frappe est multipliée par 1.6.
Il augmente aussi légèrement sa vitesse d’écriture manuscrite (x1.1), il peut s’agir d’une
évolution naturelle ou bien des effets de la rééducation spécifique de l’écriture qui a été
effectuée en parallèle de l’apprentissage clavier.
il atteint et dépasse sa propre vitesse manuscrite, on peut dire que l’équivalence de
vitesse personnelle est obtenue. Il dépasse même la vitesse de frappe moyenne des CM1.
Par contre, il est loin d’atteindre l’équivalence de vitesse normative (quasiment le
double de sa vitesse), c’est-à-dire qu’on ne peut pas encore attendre de lui qu’il suive le
rythme d’écriture de la classe.
Eléments de conclusion
• Face à une dysgraphie, plusieurs stratégies de
rééducation
Pour conclure, on peux dans un premier temps rappeler que face à une dysgraphie, il
existe plusieurs stratégies de rééducation :
•rééducation spécifique de la calligraphie et du geste graphique
•Apprentissage d’un moyen alternatif à l’écriture manuscrite, le clavier
•Les 2 simultanément
En cas de choix d’un apprentissage clavier, nous avons besoin d’une évaluation de la
progression. L’EVIC en est une.
Gwenaëlle LEFEVERE
Ergothérapeute
SESSAD Dysphasia / CHU Bicêtre