Pub 413 04
Pub 413 04
Pub 413 04
: 359-374
Numéro spécial
Climate variabilities and evolution of soil occupation in the Timia oasis in the
Agadez Region, Niger
Abstract: For decades, the arid and semi-arid regions on Niger have experienced recurrent droughts that have
led to crises in the morphogenetic processes. Climate degradation has resulted in reducing vegetation, resulting
in the increase of water and wind erosion processes. This has also led to changes in land use. An analysis of
diachronic satellite images helps understand the evolution of soil occupation and the changes in the state of its
surface. This paper uses satellite images to investigate the evolution of land use in the oasis of Timia (Province
of Iférouane in the Agadez Region, Niger). Since changes in soil transfers have had important consequences on
the exploitation of natural resources, we also investigated the adaptation strategies developed by local
populations. The methodology consisted in analyzing climate-related data to explore climate variability,
examining satellite images of 1976, 1988 and 2010 to evaluate the transformations in land use, and carrying out
socio-economic surveys to identify adaptation strategies adopted by local populations.
Résumé : Depuis quelques décennies, les régions arides et semi-arides du Niger sont soumises à une
exacerbation des processus morphogéniques due à des sécheresses récurrentes. La réduction de la couverture
végétale, conséquence de la péjoration climatique, expose les sols à l’agressivité des éléments météoriques,
accentuant les processus d’érosion hydrique et éolienne. L’analyse d’images satellitaires diachroniques permet
de saisir l’évolution de l’occupation du sol et les changements d’état de surface liés aux processus induits par les
changements climatiques. Cet article analyse, par télédétection, l’évolution de l’occupation du sol dans l’oasis de
Timia (Département d’Iferouāne, Région d’Agadez). Les changements d’affectation du sol ayant des
conséquences importantes sur l’exploitation des ressources naturelles, les investigations se penchent également
sur les stratégies d’adaptation déployées par les populations locales. La méthodologie consiste à analyser des
données climatiques pour mettre en évidence la variabilité climatique ; traiter des images satellitaires des années
1976, 1988 et 2010 pour évaluer les transformations dans l’occupation du sol ; et mener des enquêtes socio-
économiques pour identifier les stratégies d’adaptation des populations locales.
Mots clés : variabilité climatique, occupation du sol, stratégies d’adaptation, Timia, Niger.
_______________
Dr KARIMOUNE S., Département de Géographie/ENS/UAM, BP 10963, Niamey, Niger.
Email : skarim@refer.ne, salifoukarimoune@yahoo.fr
SIDI TANKO O. K., Département de Géographie/FLSH/UAM, BP 418, Niamey, Niger.
Email : kaltumu@yahoo.fr
Dr ISSIAKA H., Département de Géographie, ENS/UAM, BP 10963, Niamey, Niger.
Email : haoua.issiaka@yahoo.fr
359
INTRODUCTION
Le Niger est confronté à d’énormes difficultés liées à une forte variabilité spatio-temporelle des
éléments de son climat. La mauvaise répartition des précipitations et la dégradation des ressources
naturelles (eau, sol, végétation) constituent de véritables fléaux qui précarisent le mode de vie des
populations. Celles-ci, pour faire face à leurs besoins fondamentaux, se livrent à des activités
agropastorales qui accentuent le déséquilibre écologique et compromettent encore plus leur survie
dans des milieux de plus en plus austères.
La région d’Agadez qui occupe la partie nord du Niger, couvrant les 4/5 de la superficie du
pays, est particulièrement sensible aux changements climatiques du fait d’un écosystème relativement
fragile et d’un mode de vie des populations fondé sur l’agriculture oasienne irriguée et le pastoralisme
transhumant. A la faiblesse des précipitations, caractéristique permanente des climats arides, se sont
surajoutées les conditions extrêmes induites par les changements climatiques. Le problème de l’eau, la
forte évaporation, le froid, les inondations, sont autant de contraintes auxquelles fait face la commune
rurale de Timia (Département d’Iferouane, Région d’Agadez). Le système oasien permettait aux
populations de vivre de l’agriculture irriguée, de l’élevage, de l’artisanat et du tourisme. Mais, depuis
les années 1970, l’accentuation de l’aridité, la dégradation accélérée des ressources naturelles et la
démographie ont perturbé l’ancien équilibre et précarisé la vie des populations. Pour subvenir à leurs
besoins, celles-ci sont obligées de prélever de façon abondante et irrationnelle les ressources en eau
disponibles, de procéder à de nouveaux défrichements pour étendre les aires de culture, au
morcellement des espaces cultivés et à la surexploitation des jardins et des espaces pastoraux. Au total,
les changements climatiques associés à la pression démographique se traduisent par des mutations
dans l’occupation du sol et des processus d’érosion hydrique et éolienne de plus en plus accrus.
Le présent travail vise à analyser l’impact des changements climatiques sur la dynamique
d’occupation du sol et les stratégies d’adaptation déployées par les populations locales.
La commune rurale de Timia est située entre 17°56’57’’ et 18°44’27’’ de la latitude Nord,
8°11’49’’ et 11°0’14’’ de longitude Est (Fig. 1). Elle occupe la partie sud-est du département
d’Iférouane, aux confins du massif de l’Aïr. Elle est limitée au sud par la commune de Tabelot, au
sud-ouest par celle de Dabaga, au nord par Iférouane, à l’ouest par Gougaram et à l’est par la
commune de Fachi.
Elle a une superficie d’environ 32000 km2 avec une population estimée à 22750 habitants en
2011, soit une densité de 0,7 hab/km2. Elle compte 21 villages, 24 campements où sont développées
diverses activités comme le maraîchage, l’élevage, le commerce et l’artisanat. L’étude couvre toute
l’extension de la commune en latitude, mais en longitude, elle s’intéresse seulement à la partie ouest
de la commune, comprise entre 8°30’ et 9°30’.
Etude physique
Géologie et relief
Les formations géologiques présentes dans le secteur peuvent être regroupées en deux grands
ensembles : l’erg du Ténéré à l’est et le massif montagneux de l’Aïr à l’ouest. Ce dernier a une
structure géologique très complexe comme en témoignent la richesse et la diversité des dépôts des
périodes allant du Précambrien au Quaternaire. On distingue (GIAZZI, 1996) :
- Les formations de couverture comprenant essentiellement des grès localisés dans le fossé de Tafidet,
- Les formations cristallophylliennes, constituées notamment de gneiss et de micaschistes, sont les
plus répandues.
- Les roches éruptives du socle, principalement granites et rhyolites, forment les plus hauts reliefs.
360
Ainsi, la structure confère à la zone d’étude un relief fort contrasté et accidenté permettant
d’identifier une succession d’unités morphologiques comme des montagnes, des collines, des plateaux,
des vallées, des ergs comme l’illustre la figure 1.
Climat
La région d’Agadez présente un climat de type aride à hyper-aride. Le cycle annuel se distingue
par une longue saison sèche (octobre-mai) et une courte saison des pluies (jullet- septembre) (Fig. 2).
Le total pluviométrique annuel est de l’ordre de 170 mm (moyenne sur 90 ans). Sur la courbe
ombro-thermique de la station d’Agadès, tous les mois sont pratiquement secs en dehors de celui
361
d’août pendant lequel la courbe des températures passe sous celle des précipitations (76,1 mm). Le
2ème mois le plus pluvieux est juillet qui n’enregistre que 56,2 mm. Les autres mois de la saison
pluvieuse qui débute en mai ou juin et se termine en septembre-octobre, enregistrent des précipitations
très faibles (respectivement 8,1 mm, 7,6 mm, 24,6 mm et 0,5 mm). Ces faibles précipitations, de
surcroit irrégulières, caractéristiques d’un climat désertique, sont associées à une couverture végétale
très réduite à nulle et l’omniprésence:
- de températures diurnes très fortes (moyenne annuelle de l’ordre de 30,8°C) ;
- d’une amplitude thermique journalière d’une vingtaine de degré (sous abri) et une amplitude
thermique annuelle modérée (autour de 15°C) ;
- de vents secs soufflant du NE (harmattan) chargés de poussières ou de sable selon leur vélocité,
s’intensifiant avec l’accroissement des températures. Ces lithométéores dégradent la qualité de l’air
et impactent la santé des populations (OZER, 2005 ; DE LONGUEVILLE et al., 2009, 2013).
Hydrographie
La commune rurale de Timia est traversée par de nombreux koris1 dont les principaux sont : le
réseau hydrographique de Timia (Azar), d’Anoumakaran, d’Assodey, de Malatass, de Zomo et
d’Ejaragdou, de Tafidat, d’Anfissag, d’Ajirou, etc. Ces réseaux entaillent les hauts reliefs de la
commune. Il existe aussi des réseaux hydrographiques secondaires qui sont les affluents des
principales vallées. Ces cours d’eau permettent l’installation de jardins maraîchers.
Végétation
La végétation de la commune est assez diversifiée et répartie de façon hétérogène. Dans les
vallées et sur certaines plaines inondables, pousse une végétation composée d’une grande variété de
plantes ligneuses et d’herbacées.
Les principales espèces rencontrées sont :
- Espèces arborées : Acacia raddiana, Acacia nilotica, Balanites aegyptiaca, Acacia albida. Ces
espèces se trouvent surtout dans les vallées et éparses sur les plaines inondables.
- Espèces arbustives : Salavadora persica, Maerua crassifolia, Boscia senegalensis, Prosopis juliflora,
Acacia ehrembergiana, Acacia seyal, Calotropis procera, etc.
- Espèces herbacées : Panicum turgiduim, Shouvia thebeica, Tribulus sterrestris, Cenchrus biflorus,
etc. Les herbacées sont des plantes qui ne poussent qu’en saison pluvieuse.
Ces espèces végétales sont utilisées dans l’alimentation des animaux, comme bois de service ou
d’œuvre, bois de chauffe, dans la pharmacopée et aussi dans l’alimentation humaine en période de
soudure (fruits et graines de certaines plantes).
MATERIELS ET METHODES
Matériels
Dans le cadre de cette étude, un certain nombre de matériels ont été utilisés afin de
recueillir des données de terrain. Ce sont entre autres :
- Des cartes topographiques au 1/200000 qui ont permis de brosser les caractéristiques
physiographiques du secteur d’étude. Elles proviennent de prises de vue de 1958 – 1959 avec un
complètement de 1972 ;
- Un appareil photographique ;
- Des logiciels SIG (Système d’Information Géographique):
Erdas imagine (version 9.1) utilisé pour les opérations de traitement des images ;
Arc View GIS 3.3 pour la digitalisation des unités d’occupation des terres ;
ArcGIS 10.1 pour la restitution cartographique.
1
Kori : nom local pour désigner des cours d’eau intermittents de type « oued ».
362
- Des images satellitaires Landsat dont les caractéristiques sont présentées au tableau 1.
Méthodes
Traitement d’images
Le traitement d’images consiste à appliquer sur les images satellitaires un certain nombre
d’opérations en vue d’en extraire des informations. Les opérations les plus utilisées sont les
classifications.
Les classifications sont des affectations de pixels à des classes représentant divers éléments du
paysage. Ces affectations se font sur la base de classes homogènes de réflectance. Les phénomènes
géographiques qui se trouvent à la surface de la Terre ont des signatures spectrales spécifiques
fonction de leurs caractéristiques physiques. La classification peut se faire sur la base d’un nombre de
classes fixé par l’opérateur de façon arbitraire. C’est alors une classification non supervisée. Elle peut
se faire sur la base de la connaissance du terrain. Dans ce cas, l’opérateur attribue à chaque élément
363
reconnaissable du paysage une signature spectrale. Cette affectation peut comporter des erreurs car
différents objets peuvent avoir des signatures spectrales similaires. En ce qui concerne l’oasis de
Timia, les confusions les plus fréquentes sont celles qui adviennent entre la végétation naturelle et les
cultures maraîchères pratiquées dans les koris. Pour contourner cette difficulté, il a été procédé à une
interprétation visuelle des images.
Interprétation visuelle
Cette démarche commence par l’élaboration d’une clé d’interprétation. Celle-ci consiste, sur la
base de la connaissance du terrain, des caractéristiques spectrales des images (texture, structure,
tonalité, distribution spatiale), d’informations provenant de diverses sources (carte, monographie,
documents divers), à délimiter différentes unités d’occupation du sol qui vont servir de parcelles de
référence pour affecter les pixels aux différentes classes ainsi retenues.
Outre les classes d’occupation du sol, les autres informations qui vont servir à l’habillage de la
carte (réseau hydrographique, agglomérations, etc.) ont été répertoriées et hébergées dans des couches
créées à cet effet.
Pour la définition des objets de la couche occupation du sol, il a été créé une table contenant les
différentes unités d’occupation du sol et un code numérique clé permettant de rattacher chaque
polygone à l’ensemble de ses attributs. Tous les polygones sont ainsi rangés un à un et leurs superficies
déterminées. Après ces opérations, les informations répertoriées dans les différentes couches ont été
utilisées pour la représentation cartographique. Cette opération a été réalisée à l’aide de logiciel Arc
View 3.2.
Pour mettre en exergue les modifications intervenues dans l’occupation du sol de la zone
d’étude, une analyse diachronique a ainsi été réalisée. Une carte d’occupation du sol a été élaborée
pour chacune des années pour lesquelles nous disposons d’images satellitaires.
L’acquisition de données de terrain est nécessaire pour réaliser une classification supervisée des
images de télédétection. A ce niveau, deux activités complémentaires ont été menées sur le terrain :
La première a consisté à choisir des parcelles d’entrainement. Pour cela, lors des sorties sur le
terrain, des sites représentatifs d’une classe d’occupation du sol et ayant une surface
suffisante pour être repérée sans ambiguïté sur l’image, ont été retenus.
La deuxième est la campagne de vérité-terrain : à ce niveau, le travail de terrain a permis de
vérifier et de confronter les résultats cartographiques avec la réalité du terrain.
Ensuite, des calculs d’erreurs de confusion ont été réalisés pour estimer la précision des cartes
élaborées. On procède à une correction des erreurs afin de dégager une classification plus complète et
définitive des différentes unités d’occupation des sols. La validation de cette classification est obtenue
par la construction d’une matrice de confusion permettant de confronter les résultats de traitement
d’images satellitaires avec les résultats des observations sur le terrain. La matrice de confusion
dénombre les unités correctement classées et les unités mal classées. Elle calcule les erreurs de
confusion sur le terrain et les erreurs d’omission sur la classification. La précision cartographique de la
classification correspond à la somme des unités bien classées sur la somme totale des unités. La
matrice permet donc de valider la classification faite sur les images satellitaires.
La mission d’observation de terrain a été une réussite grâce à l’appui du laboratoire SIG du Centre
Régional AGRHYMET.
364
ces périodes de sécheresse qui débouchent sur des disettes ou des famines aux conséquences
dramatiques.
Lorsqu’une période sèche s’étend sur plusieurs décennies, comme c’est le cas dans les régions
sahéliennes et sahélo-sahariennes, elle peut engendrer la dégradation de la couverture végétale
exposant, par conséquent, les sols à une érosion hydrique et éolienne plus intense. L’étude de la
variabilité climatique implique donc non seulement l’analyse de l’évolution des précipitations, mais
également celles des autres paramètres du climat, à savoir celle des températures et du régime éolien.
Pour bien mettre en relief l’évolution récente des paramètres climatiques, nous avons non
seulement tracé les courbes des variations interannuelles de ces paramètres, mais également calculé
des indices d’anomalies. L’anomalie est le rapport de la différence entre la valeur du paramètre d’une
année donnée et sa valeur moyenne et l’écart type sur une période déterminée. Elle est calculée selon
l’équation suivante : I = (xi - X)/σ où xi représente l’observation pour l’année i, X est la moyenne des
observations pour la période retenue et σ est l’écart-type.
Figure 3 : Anomalies réduites des températures maximales (gauche) et minimales (droite) à Agadez
(1951-2010).
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observations réalisées sur l’évolution des températures en Afrique de l’Ouest (MORON et al., 2016) et
le réchauffement global de la surface de la terre observé pendant les dernières décennies (IPCC, 2013).
Cependant, l’analyse de l’ETP des périodes 1982-1988 et 2003-2010 (nous n’avons pas pu
disposer de données pour les années 1973-1976) permet de relever que ce paramètre climatique est en
croissance pour la décennie 1980 alors qu’elle connait une tendance à la baisse de 2003 à 2010, en
relation avec une légère hausse des précipitations, depuis le début des années 1990.
La station d’Agadez a été retenue dans le cadre de cette étude parce qu’elle comporte les séries
les plus longues et les plus complètes (1921-2010). Celles d’Arlit et d’Iférouane sont plus courtes et
enregistrent beaucoup de lacunes (GIAZZI, 1996).
Ainsi, le graphe de l’évolution de la pluviométrie à la station d’Agadez met en évidence non
seulement l’alternance, depuis le début du siècle, de périodes relativement humides (par exemple,
1944-1965) et de périodes très sèches (1965-1989), mais également la grande variabilité des lames
d’eau précipitées d’une année à l’autre (Fig. 4).
L’analyse de la courbe d’évolution de la pluviométrie de 1921 à 2010 montre une très forte
variabilité interannuelle des précipitations doublée d’une alternance de périodes humides et sèches.
Ainsi, de 1921 à 1944, la courbe est en général au dessus de la moyenne de la période 1921-2010
(avec une pluviométrie moyenne annuelle de 151 mm). Par la suite, on remarque une augmentation de
plus de 20% des précipitations entre 1945 et 1964 (moyenne pluviométrique de 187 mm). De 1965 à
1989, les précipitations chutent lourdement et la pluviométrie moyenne de la période n’est plus que de
103 mm. Cette période coïncide avec les terribles sécheresses de 1972-1973 et 1984-1985. De 1990 à
2010, la station d’Agadez enregistre une reprise relative des précipitations avec une moyenne
pluviométrique proche de la normale sur le long terme (152 mm). Ainsi, le climat est non seulement
aride, mais connait périodiquement une baisse drastique des totaux pluviométriques annuels déjà bien
maigres.
366
Pour la période récente (qui débute autour de l’année 1990), on peut relever les hauteurs de :
225,1 mm en 1994, 49,7 mm en 1995, soit une réduction d’environ 78% sur deux saisons qui se
suivent,
218,5 mm en 1999 contre 52,8 mm en 2001, soit une baisse du cumul annuel de près de 76 % en 2
ans,
247,3 mm en 2007, contre 135 mm en 2008, soit une diminution de 45% du total pluviométrique
d’une année à l’autre.
Cette variabilité des précipitations ne favorise pas la recharge de la nappe phréatique qui est très
déterminante pour l’irrigation. La position topographique de l’oasis de Timia, prise en sandwich entre
les massifs d’Egalah au NW et de l’Aroyan et d’Ashkout au SE, fait que les pluies qui y tombent
dévalent les pentes de ces reliefs, donnent naissance à des écoulements torrentiels qui évacuent en peu
de temps les lames précipitées. L’intensité élevée des averses (atteignant quelquefois 50 mm/h, voire
100 mm/h pendant de courtes périodes de cinq à dix minutes ; MOREL, 1986), ajoutée aux fortes
pentes des koris (par exemple, Tiguir – qui draine le haut massif d’Aroyan – a une pente de 75 m/km
et un lit rocheux plus ou moins encombré de gros blocs ; MOREL, 1986) contribuent à transformer les
crues en véritables écoulements boueux très dévastateurs. En outre, les sécheresses récurrentes
engendrent l’encroutement des sols des zones d’épandages, accentuant les processus de ruissellement
qui ont pour conséquences le sapement des berges, l’étalement des koris et les inondations.
Le graphe des anomalies des précipitations fait bien ressortir les trois périodes de l’évolution
récente du climat dans la zone d’étude (Fig. 5) :
- Les anomalies sont positives de 1951 à 1968, avec deux années exceptionnellement humides (1953
et 1958 où I > moyenne + 2 σ). On relève néanmoins quelques années déficitaires (1951, 1957, 1964
et 1966) qui révèlent la variabilité interannuelle des précipitations, caractéristique fondamentale des
climats arides et semi-arides ;
- De 1969 à 1993, hormis 1980, 1991 et 1992, toutes les années enregistrent des anomalies négatives,
avec une année particulièrement sèche (1984) où I < Moyenne - 2σ.
367
- A partir de 1994 et jusque la fin de la série, on note une évolution en dents de scie, avec des
épisodes de deux à trois années d’anomalies positives séparées par autant d’années à anomalies
négatives.
Le graphe traduit ainsi l’évolution récente du climat sahélien, marqué par une phase humide au
cours des années 1950 et au début des années 1960 à laquelle a succédé une longue période d’une
vingtaine d’années caractérisée par des déficits pluviométriques, ponctuée de disettes et de famines.
Puis, à partir des années 1990, le Sahel connaît un retour timide à des pluviosités normales (DE
LONGUEVILLE et al., 2016 ; OZER et al., 2005, 2009, 2017 ; OZER & PERRIN, 2014) qui fera dire
à certains auteurs que la grande sécheresse au Sahel pourrait s’être terminée dans les années 1990
(OZER et al., 2003).
Mais la période précédente a été si longue et le retour à des saisons de pluies normales est si
timide et tellement entrecoupé d’années déficitaires, qu’il serait illusoire de croire que les productions
pourront, de façon continue, assurer la sécurité alimentaire d’une population en croissance
exponentielle.
Les données de vent analysées se rapportent aux périodes 1972-1976 (cinq ans), 1982-1987 (six
ans), et 2003-2009 (sept ans). Le choix de ces périodes est dicté par les dates de prise de vue des
images satellitaires dont nous disposons qui sont respectivement de janvier et décembre 1976, janvier-
février 1988 et mars-avril 2010. Il nous a semblé utile, pour bien cerner l’impact des manifestations
éoliennes sur le paysage, de couvrir une période suffisamment longue du régime du vent (cinq à sept
ans) précédant la date de prise de vue des images satellitaires et incluant les déficits pluviométriques
les plus marquants (1972-73, 1984-85). Les données tri-horaires comportent, pour les trois périodes
considérées, respectivement 1,92 %, 0,01% et 0,70 % de relevés erronés qui ont été éliminés. Pour
chacune des trois périodes, 5 à 6 % des relevés valides correspondent à des calmes. Les données ainsi
triées ont servi à élaborer des roses de vents (Fig. 6).
Quatre classes de vitesse du vent ont été retenues pour l’élaboration de ces roses de vent :
Les vents faibles dont la vitesse est inférieure à 5 m.s-1 ;
Les vents modérés (5 m.s-1 < vitesse < 7 m.s-1) ;
Les vents moyennement forts (7 m.s-1 < vitesse < 9 m.s-1) ;
Les vents forts (vitesse > 9 m.s-1).
Les principales composantes de la direction du vent varient entre ENE (80°), E (100°) et ESE
(120°). Ces trois directions totalisent 39,4%, 48,0% et 46,8% des fréquences des manifestations
éoliennes au cours, respectivement, des années 1970, 1980 et 2000. Ceci traduit la forte prédominance
de l’Harmattan. Cependant, entre les années 1970 et 2000, on relève un glissement de la
prépondérance des directions ENE et E vers les directions E et ESE. Les manifestations du vent de
mousson (directions WSW à WNW, soit de 260° à 300°) sont généralement réduites (représentant
respectivement 9,6%, 8,0% et 11,9% des fréquences des vents des trois périodes considérées) et
correspondent essentiellement à la classe des vents faibles. Elles sont les plus faibles pour les années
1980 où la phase sèche atteint son paroxysme. Ainsi, elles font ressortir la corrélation entre ces vents
humides et les précipitations dans les pays de l’hinterland de la région ouest africaine.
L’analyse des données de vent permet d’apprécier l’érosion éolienne qui se déclenche dès que la
vitesse dépasse 5 m.s-1 et atteint 5% de déflation à 7 m.s-1 (OZER, 2000). L’érosion croit avec la
vitesse du vent et atteint 20% de déflation à 9 m.s-1 (OZER et al., 2005, BIELDERS et al., 2004).
Dans le secteur de Timia de nombreuses vallées descendant des massifs de l’Aroyan et
d’Ashkout ont un tracé orienté NW-SE. Les vents de saison sèche qui, depuis les années 1980, sont de
plus en plus véloces et ont une direction ESE (120°) prépondérante, s’engouffrent dans ces vallées où
ils déposent les sables qu’ils transportent lorsque leur vitesse diminue. En effet, au fur et à mesure
qu’ils pénètrent dans le massif, les flux éoliens canalisés remontent les vallées qui leur imposent, du
fait de l’accroissement des altitudes, une ascendance orographique qui les oblige à se délester d’une
partie de leur charge en sédiments sableux. Ceux-ci sont déposés dans les parties basses des vallées
qu’ils obstruent partiellement ou entièrement, constituant des obstacles au ruissellement et favorisant
l’étalement des crues lors des averses et par conséquent les inondations. Ainsi l’accentuation de
l’érosion éolienne avec la récurrence des sécheresses se traduit-elle par une faible recharge de la nappe
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et par des dégâts importants dans les habitations et les jardins. Toutes ces contraintes amènent des
mutations dans l’occupation du sol ainsi que des stratégies d’adaptation de la part des agriculteurs et
des pasteurs.
Figure 6 : Roses des vents à Agadez pour les périodes 1972-1976 (a), 1982-1988 (b) et 2003-2009 (c).
En 1976, les oasis couvraient une superficie de 13000 ha, soit 1,2% du secteur d’étude. Quant
aux koris, leur superficie était estimée à 163200 ha, soit 15,6% de la zone d’intérêt. Les dunes vives,
369
occupaient une superficie estimée à 253400 ha, soit 24,3% de la superficie totale, révélant ainsi
l’importance des manifestations et des effets de l’érosion éolienne. Les terrains rocheux s’étendaient
sur 613200 ha, soit 58,8% de la superficie totale qui est estimée à 1042800 ha.
La Commune rurale de Timia, piégée entre le massif de l’Aïr à l’ouest, le désert du Ténéré à
l’est, connait depuis les sécheresses de 1972-1973, en relation avec la pression anthropique exercée sur
la ressource en terre, une dégradation considérable du couvert végétal et une réduction des espaces
agricoles. Pour faire face à cette pénurie en terres agricoles, la solution consistera en l’occupation des
bordures des koris.
L’analyse des statistiques de 1988 indique déjà une régression des oasis dont la superficie qui
était de 13000 ha en 1976 passe à 12600 ha. Les changements d’usage des sols ont activé l’érosion et
l’étalement des koris qui ont eu pour conséquence la dégradation des berges dans les zones de cultures
entrainant la dégradation des superficies cultivées.
Les terrains rocheux occupent, en 1988, 57, 5% de la superficie totale du secteur d’étude, soit
une réduction de 1,3 point de pourcentage par rapport à 1976. Cette réduction se fait au profit des
dunes vives qui gagnent des terrains également au détriment des oasis. Leur superficie passe de 2534
km2 en 1976 à 2699 km2 (25,9 % de la superficie de la zone d’intérêt). Ainsi, en 1988 déjà le
phénomène d’ensablement atteint des proportions très significatives, les dunes gagnant sur les
superficies des oasis et encombrant le lit des vallées.
Cette dynamique est consécutive à la surexploitation des ressources végétales en relation avec
l’apparition de certains villages et le développement des villes proches comme Arlit et Agadez qui
utilisent les ressources de la Réserve Nationale Naturelle de l'Aïr et du Ténéré (RNNAT). En effet, ces
deux villes ont vu leurs populations respectives croitre très rapidement. Ainsi, lors des recensements
de 1977, 1988 et 2012, la population de la ville d’Arlit est passée de 10386 à 32272 puis 78651
habitants, alors qu’Agadez a également vu augmenter fortement sa population puisque de 20643
habitants en 1977, elle est passée à 49424 en 1988 pour finalement atteindre 110497 personnes en
2012 (BRINKHOFF, 2017). La dégradation très sensible de la couverture végétale conduit à
l’étalement des koris et à l’augmentation des champs de dunes. La rareté des pluies constitue une
menace pour le développement des ressources oasiennes. L’eau des averses qui tombent au niveau des
montagnes ruisselle quasi intégralement engendrant l’érosion des berges et l’étalement des koris. De
plus, les sables éoliens qui envahissent les lits des oueds constituent des obstacles à l’écoulement et
provoquent l’étalement des eaux et les inondations.
En 2010, 26,2% de la superficie totale de la zone d’étude sont occupés par les dunes. Celles-ci
progressent donc au détriment des autres unités du paysage. Ainsi, parmi les unités affectées par
l’expansion des sables éoliens figurent en premier les oasis. Celles-ci connaissent de nouveau une
réduction significative de leur superficie qui ne couvre plus que 6500 ha, soit 0,6% de la superficie
totale au lieu de 13000 ha en 1976 et 12600 ha en 1988. L’amplification des processus éoliens est une
des conséquences des actions anthropiques qui se traduisent par la surexploitation des ressources, mais
elle est également liée aux changements climatiques qui ont pour conséquence la réduction de la
couverture végétale et la dégradation du sol.
En 2010, la surface occupée par les koris s’accroit pour atteindre 16,1% de la superficie totale
alors qu’on enregistre une diminution de l’étendue des terrains rocheux. Ceux-ci ont été envahis par
les sables dunaires qui ont connu une nette progression entre 1976 et 2010. De même l’envahissement
des koris par les dunes vives a pu engendrer l’étalement des crues de ces cours d’eau et favoriser
l’extension des zones de culture qui se traduit par cet accroissement des superficies des koris. Ainsi,
les crues des koris ont deux types d’influence :
Les crues torrentielles et brutales dévastent les zones de cultures, emportent une bonne partie des
horizons superficiels meubles, appauvrissant ainsi certains secteurs des oasis qui seront
abandonnés ;
370
L’étalement des eaux dans les secteurs où les pentes sont faibles peut favoriser l’extension des
zones de cultures maraîchères.
Par ailleurs, la relative reprise de la pluviométrie entre 1990 et 2010 a pu contribuer à
l’extension des superficies des koris qui sont passées de 15,4% à 16,1% de la superficie totale.
La croissance démographique exerce une forte pression sur l’environnement. Presque 90% de la
population utilise le bois de chauffe, malgré l’existence du gaz domestique. L’impact de la coupe
abusive de bois se fait sentir surtout dans le massif de l’Aïr, où l’intervention anthropique accentue
l’action des agents de l’érosion. Cette situation de dégradation des ressources naturelles rares (eau, sol
et végétation), augmente la vulnérabilité de la population aux risques et incertitudes climatiques et à
l’occurrence des crises socio-économiques. Face à cette situation, les paysans ont trouvé des
mécanismes d’adaptation et de gestion du système oasien.
Irrigation
Dans le contexte des changements climatiques, l’irrigation constitue une façon de réduire la
vulnérabilité des paysans aux aléas climatiques et d’assurer l’autosuffisance alimentaire. Cependant, si
l’irrigation est une réponse aux contraintes qu’imposent les changements climatiques, elle doit être
conduite de façon judicieuse. Aussi, les paysans ont-ils adopté quelques stratégies pour rationaliser
l’utilisation de l’eau : mode de gestion de l’irrigation, stockage de l’eau, associations de cultures, etc.
La gestion de l’eau est fondée sur l’arrosage matinal ou tard dans la soirée pour éviter
l’évaporation des eaux utilisables par les cultures. En outre, certaines ONG – comme la cogestion des
puits (COGES) – ont réalisé des puits cimentés pour résoudre le problème d’eau de la commune et un
comité de gestion de ces puits a été mis en place. Ces puits, quelque fois équipés de motopompes,
servent à faciliter l’accès à l’eau aux agropasteurs, pasteurs et à la population de façon générale. En
outre, certains jardiniers aménagent de petits bassins qui permettent le stockage des eaux et évitent
leur gaspillage.
L’association des cultures constitue un autre mécanisme d’adaptation des populations aux
changements climatiques. Selon 90% des enquêtés, elle permet d’atténuer la vulnérabilité des paysans
en cas de fluctuation des prix sur le marché et d’avoir un bon rendement. Ainsi, un calendrier agricole
tenant compte de la productivité de chaque espèce, est observé.
Les cultures céréalières : le blé et l’orge sont cultivés pendant la saison froide (décembre à mars) ;
le mil pendant la saison chaude humide ; le maïs n’a pas de période fixe, les paysans le cultivent
en fonction de leurs besoins.
Les cultures fruitières : l’arboriculture est très développée dans la zone de Timia. Les palmiers
sont en association avec les cultures de légumes et de céréales entre juin et août. Pour les
agrumes : les pamplemousses et mandarines sont récoltés entre octobre et novembre ; les oranges,
de novembre à février ; les grenadines et le raisin respectivement entre juin-juillet et juillet-août et
même en décembre pour le raisin rouge.
Les cultures de légumes : la laitue, le chou, l’oseille de Guinée, les cucurbitacées, etc. sont cultivés
en association avec l’oignon, la tomate, l’ail, le poivron, le piment. Les cultures d’oignon, du chou
sont réalisées pendant la saison chaude humide et la pomme de terre, l’oignon pendant la saison
sèche.
371
Ouvrages de conservation des eaux et de défense et restauration des sols
Des ouvrages ont été réalisés dans toute la partie sud de Timia, par les partenaires techniques et
financiers comme le Projet de Cogestion des Ressources Naturelles de l’Aïr et du Ténéré (COGERAT)
et certaines ONG intervenant dans la zone. C’est le cas du seuil d’épandage de Tassalwat réalisé dans
le but de favoriser l’infiltration et une rétention importante des eaux de pluie afin de résoudre le
problème de la baisse du niveau de la nappe phréatique (photo 1). En outre une digue a été construite
pour renforcer la protection des berges. Cet ouvrage a également permis de prévenir les éboulements
et de sécuriser les jardins et la population riveraine.
372
que les paysans, notamment les pasteurs, bien que conscients de l’efficacité de certaines stratégies,
préfèrent adopter celles qui préservent leurs pratiques ancestrales (entre autres la mobilité et l’élevage
de petits ruminants pratiqué surtout par les femmes). Nombreux sont les éleveurs qui ont perdu la
quasi-totalité de leur cheptel aux sécheresses de 1972-1973 et de 1982-1984 parce qu’ils refusaient,
malgré les injonctions de l’Etat, de déstocker les bêtes les plus vulnérables.
CONCLUSION
Le système oasien de Timia est confronté aux problèmes liés aux changements climatiques. Ces
problèmes sont les températures extrêmes, les inondations, la rareté des précipitations auxquels
s’ajoute la pression démographique. Il en résulte une dégradation de l’environnement qui induit une
mutation de l’occupation du sol.
L’analyse de la dynamique des cartes d’occupation du sol des périodes 1976, 1988, 2010,
montre une diminution significative des oasis avec respectivement 13000 ha, 12600 ha, 6500 ha et une
évolution très importante des dunes occupant jusqu’à 26,2% de la superficie totale (1 042 800 ha) en
2010. Cela s’explique par la baisse des précipitations en rapport avec les changements climatiques et
la surexploitation des ressources naturelles, déjà bien rares, par l’homme conduisant à leur épuisement
et laissant le champ libre aux processus éoliens qui se traduisent par l’envahissement des koris et des
oasis par les sables dunaires.
Face à cette dynamique, la population locale a développé un certain nombre de mécanismes de
résilience. Il s’agit de l’irrigation, de la diversification des spéculations, de l’association des cultures,
de l’achat et de la conservation des céréales, de la mobilité et de la restructuration des troupeaux, de la
reconversion des éleveurs, de l’agropastoralisme, de la sédentarisation et de la migration
(essentiellement transfrontalière).
Malgré toutes les stratégies déployées, beaucoup reste à faire car les techniques utilisées restent
essentiellement traditionnelles. En outre, la croissance démographique rapide remet constamment en
cause tout équilibre précaire réalisé dans le mode de vie de la population. Aussi peut-on se demander
373
quel sera l’avenir du système oasien ? Comment peut-on faire pour renforcer la résilience pour un
développement durable?
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