02 Textes Liturgiques
02 Textes Liturgiques
02 Textes Liturgiques
Il n’existe aucun modèle de culte ni recueil de chants, aucune liturgie « officielle » pour le Dimanche
d’éveil au judaïsme. Les textes ci-dessous, à adapter, à reformuler en fonction du contexte, peuvent
être utiles à la préparation d’une célébration commune entre juifs et chrétiens ou d’un culte protestant
à l’occasion du Dimanche d’éveil au judaïsme.
Nous avons classé ces textes en suivant la structure d’une célébration protestante, mais certains textes
résistent à tout classement, tandis que d’autres peuvent correspondre à plusieurs temps de la liturgie.
LOUANGES
Souverain du monde
Exaltons le Dieu vivant par nos louanges ;
Il existe, et aucun temps ne limite son existence.
Il est UN, aucune unité n’est pareille à la sienne ;
Elle est mystérieuse et infinie.
Il n’a ni corps, ni forme corporelle ;
Rien n’est comparable à sa sainteté.
Antérieur à tout être créé,
Il est le premier et n’a pas eu de commencement.
Souverain du monde, à toute créature
Il manifeste sa grandeur et sa majesté.
D’un sublime esprit de prophétie
Il a inspiré ses élus, les hommes de sa gloire.
Jamais prophète ne s’éleva en Israël,
Qui pareil à Moïse put contempler sa face.
Dieu a donné à son peuple une loi de vérité
Par son prophète, le fidèle de sa maison.
Jamais Dieu ne changera sa loi ;
Jamais il ne lui en substituera une autre.
Il connaît les pensées les plus cachées ;
Dès la conception il en prévoit la fin.
Il récompense le juste selon ses œuvres ;
Il traite le méchant selon sa méchanceté.
Au terme fixé il enverra le Messie,
Pour délivrer ceux qui espèrent son secours.
Dans sa miséricorde le Seigneur ressuscitera les morts.
Que son nom glorieux soit béni à jamais !
Maître de l’univers
Le Maître de l’univers a régné
Avant que rien ne fût créé
Lorsqu’à sa volonté tout s’accomplit
Il fut proclamé Roi
Et quand tout serait anéanti
Lui seul régnera toujours avec gloire.
Il fut, Il est, Il sera toujours dans sa majesté.
Il est unique et sans second qu’on puisse lui comparer ou lui adjoindre.
Sans commencement et sans fin,
Le pouvoir et l’autorité lui appartiennent.
Il est mon Dieu, mon libérateur,
Mon rocher au jour de l’adversité.
Il est mon étendard et mon recours,
Mon salut quand je l’invoque.
En sa main, je confie mon âme
Quand je dors et quand je veille :
Mon âme dis-je, avec mon corps.
Oui Dieu est avec moi, je ne crains rien.
Quels que soient les fossés ou les barrières que nous mettons entre Dieu et nous,
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Quels que soient nos manquements vis-à-vis de nos sœurs et de nos frères
Notre nom est gravé dans la paume de sa main.
Nous tous qui sommes rassemblés ce matin, avons des origines, des naissances,
des histoires différentes.
Mais à chacun d’entre nous, Dieu dit : Aujourd’hui, tu es né dans ma maison, tu es enfant de mon
amour, le fils, la fille de ma bienveillance.
PRIÈRES DE REPENTANCE
Repentance et engagement
Comme nos frères et sœurs juifs qui, à Kippour, ont exprimé un repentir collectif pour les péchés du
monde, nous nous repentons ensemble, en Église aujourd’hui, de porter si peu de fruits dignes de la
repentance.
Nous nous repentons
Nous venons devant le Dieu tout-puissant et miséricordieux pour confesser la culpabilité et les graves
injustices commises contre le peuple juif à travers les siècles, et pour lesquelles l’Église porte une
terrible responsabilité.
Nous confessons que nous et nos ancêtres chrétiens avons souvent traité Israël, notre frère aîné, avec
hostilité et préjugés, au lieu de l’aimer comme le peuple que Dieu a élu.
L’abominable génocide de six millions de juifs dans la Shoah, point culminant d’une longue histoire
d’injustices scandaleuses, pèse sur nous aujourd’hui encore, tel un sombre nuage.
C’est pourquoi nous nous repentons et nous supplions le Dieu tout-puissant de prendre pitié de nous
et de nous pardonner les torts et les injustices que nous et nos ancêtres avons infligés à son peuple
élu.
Nous nous engageons à prendre position contre l’antisémitisme sous toutes ses formes et à veiller à
ce que l’Église de Jésus-Christ témoigne au peuple juif le respect et la considération qui lui sont dus en
raison de l’alliance éternelle que Dieu a conclue avec lui.
Nous implorons la bénédiction de Dieu sur le peuple de son alliance, en Israël, dans la diaspora, et en
particulier dans les pays dont nous sommes originaires. Amen.
(Michel Leplay, Les Églises protestantes et les juifs, Olivétan, 2006, p. 50)
Nous osons te demander que les nations qui ont été bénies dans l’élection d’Abraham et du peuple
d’Israël et qui ont reçu le salut venant des juifs, soient à leur tour en bénédiction pour eux.
Seigneur, exauce-nous.
Permets que nous recevions l’élection telle que tu l’as voulue et pardonne-nous de nous dresser contre
elle dans nos mépris envers les juifs, nos préjugés ou notre ignorance volontaire de ton amour pour
eux. Seigneur, ouvre nos yeux.
Comme les paroles hostiles sont devenues des annonces de ta grâce dans la bouche de Balaam, nous
te prions pour que nos préjugés se transforment dans nos cœurs et dans nos paroles en bénédictions
et en signe de paix pour les juifs :
Saint-Esprit, opère cette conversion au plus profond de notre foi.
Nous confessons que Tu es amour, mais nous avons tant de mal à comprendre que Tu sois fidèle dans
cet amour, et en particulier envers le peuple d’Israël, comme si l’amour que tu donnes aux uns par ta
grâce retirait quelque chose à l’amour dont tu enveloppes les autres :
Seigneur, donne-nous l’amour.
Jésus notre Seigneur, tu nous as appris à Te demander de nous préserver du mal pour que nous ne
succombions pas à la tentation, ne nous laisse pas nous abandonner au mal où, par atavisme, nous
nous montrons hostiles aux juifs :
Seigneur Jésus, exauce cette prière ; c’est celle que Tu nous as apprise.
Cette haine que nous appelons antisémite et, en tout cas, cette contestation et toujours cette jalousie
qui sont nées au pied du mont Sinaï,
Seigneur, ne les as-Tu pas détruites dans ta chair sur la croix ?
N’as-Tu pas détruit le mur de séparation ? Achève dans Ton corps et en nous-mêmes la
réconciliation du juif et du chrétien non juif. Fais de nous des hommes nouveaux qui vivent cette
réconciliation ;
Pardonne cette jalousie qui a ravagé la chrétienté et affaibli l’Église ;
Toi qui es le Consolateur, ne désires-Tu pas que nous consolions enfin les juifs de les avoir si mal aimés.
Commence en nous et approfondis dans nos cœurs la réparation que nous leur devons.
C’est Toi seul, Saint-Esprit, qui nous ouvres nos yeux sur nos fautes et sur notre péché, c’est Toi qui
inclines les cœurs à la repentance. Aussi te prions-nous de nous faire comprendre combien nous avons
blessé les juifs, nous-mêmes, et en tout cas, dans la solidarité avec les générations chrétiennes du
passé :
Seigneur, pardonne-nous.
Dieu de miséricorde, ne laisse pas les nations continuer à méconnaître et soupçonner les juifs. Ne
permets pas qu’ils soient persécutés. Garde-les. Protège-les. Préserve-les des violences physiques et
des calomnies du monde, d’où qu’elles viennent et où ils vivent. Garde-les dans Ton amour.
Amen
(Fadiey Lovsky)
PARDON
Demande de pardon
Nous souvenant de notre solidarité avec tous les hommes, tous pécheurs, nous demandons pardon à
Dieu, Père de tous les hommes, des fautes commises par nous et les autres chrétiens à l’égard de nos
frères juifs.
1) Pour tous nos manquements à la justice et à la charité envers le peuple choisi, pour tous nos
préjugés, pour nos mépris, pour nos sarcasmes :
Pitié Seigneur, car nous avons péché :
2) À cause des bûchers allumés tout au long des siècles, à cause du sang de milliers d’innocents, à cause
des baptêmes forcés :
Pitié Seigneur, car nous avons péché :
3) Parce qu’il nous est arrivé de dire et d’enseigner que le peuple juif est un peuple déicide, alors que
tout homme pécheur, Juif ou non, est coupable de la mort du Christ :
Pitié Seigneur, car nous avons péché :
4) Parce que nous n’avons pas estimé la race de ceux qui, prophètes et psalmistes, nourrissent notre
prière par les textes sacrés :
Pitié Seigneur, car nous avons péché :
5) Pour que, vainquant nos réticences et nos appréhensions, nous allions dans le sens d’une estime et
d’une amitié entre croyants, Juifs et Chrétiens (ainsi que le demande Vatican II) :
Pitié Seigneur, car nous avons péché.
(Numéro « Rencontre Chrétiens et Juifs » [commun avec la revue SENS] du 4° trimestre 1979)
Ainsi la Torah viendra habiter le cœur de tout homme qui sait être humble.
Ma Loi sera comparée à de l’eau, car l’eau vient des hauteurs du ciel,
mais elle est attirée par l’humilité de la terre
CONFESSION DE FOI
Nous croyons au Saint-Esprit promis par les prophètes et répandu par le Fils sur son église et nous
disons avec Job :
« L’Esprit de Dieu m’a créé et le souffle de Dieu m’anime » (Job 33/4)
Avec Ézéchiel :
« Je vous ferai sortir de vos sépulcres ô mon peuple ! Je mettrai mon Esprit en vous et vous
vivrez ! (Ézéchiel 37,13-14)
Avec Paul :
« Dieu a envoyé dans nos cœurs l’Esprit de son Fils, lequel crie : Abba ! Père ! (Galates 4,6)
Avec Jean :
« Nous connaissons que nous demeurons en Dieu et que Dieu demeure en nous en ce qu’il nous a
donné de son Esprit » (1 Jean 4,13)
Nous croyons que Jésus est le frère de tous les hommes, et spécialement des pauvres. C’est lui que
nous voyons avoir faim, être nu, étranger, prisonnier ou malade.
Nous croyons que celui qui juge, humilie ou calomnie, juge, humilie et calomnie Jésus-Christ, car tout
homme a le visage du Christ.
Nous croyons que Jésus-Christ, par sa vie et ses paroles, nous dit qui est l’homme.
Nous avons à faire nôtres les choix qu’il a faits : faire passer les personnes avant les richesses, la liberté
avant la tranquillité, la vérité avant la propre opinion, le respect des autres avant l’efficacité, l’amour
avant la loi.
Jésus-Christ ressuscité nous donne l’Esprit de Dieu.
Nous croyons que l’Esprit est esprit de liberté, esprit de tolérance, esprit de justice, esprit de paix.
Il accueille au lieu d’exclure. Il respecte au lieu de condamner. Il ouvre les portes et ne les ferme jamais.
Nous croyons que son espérance est plus forte que tous les désespoirs.
Amen.
INTERCESSION
Nous te remettons nos haines et nos rancunes, Pardonne notre manque de compassion.
Nous déposons notre indifférence et notre violence, Pardonne notre manque d’amour.
Nous te remettons notre orgueil et notre convoitise, Pardonne notre manque d’humilité.
Nous déposons nos habitudes et notre lassitude, Pardonne notre manque de courage.
Nous te remettons notre infidélité et notre paresse, Pardonne notre manque de persévérance.
Nous déposons nos enfermements et notre tristesse, Pardonne notre manque de foi.
Prière universelle
En ces jours où le peuple juif célèbre les fêtes du Nouvel An (Rosh Hashanah) et du Grand Pardon (Yom
Kippour), l’Église ne peut oublier qu’elle ne peut pas oublier qu’elle a reçu la Révélation du Premier
Testament par ce peuple. Prions pour que la connaissance de nos racines nous fasse mieux travailler
et comprendre les textes de ce Testament. Prions aussi pour que nous puissions mieux connaître et
estimer le patrimoine spirituel vécu aujourd’hui dans les communautés juives.
Avec nos frères juifs qui ont renouvelé ces jours-ci les fêtes du Nouvel An (Rosh Hashanah) et du Grand
Pardon (Yom Kippour), prions. Que ces temps de célébrations les renouvellent dans l’Alliance que le
Seigneur a conclue avec eux.
Prions pour tous ceux qui, dans l’Église et dans la communauté juive, œuvrent aux retrouvailles
fraternelles. Que la reconnaissance de nos racines communes aide l’une et l’autre famille religieuse à
reste fidèles à leur mission.
Prions pour que les ennemis du peuple juif, encore nombreux aujourd’hui, soient éclairés par la
lumière d’en haut et trouvent les chemins de la paix.
Prions pour les fidèles des religions non chrétiennes. Qu’ils trouvent la force de vivre dans la loyauté
et l’honnêteté selon les normes de leur foi.
Prions pour ceux de nos contemporains qui ont perdu tout repère de la foi et de la morale. Qu’ils ne
restent pas sourds aux appels de leur conscience.
Seigneur, entends nos appels.
Donne à nos frères aînés dans la foi la force pour réaliser la mission que Tu leur as confiée d’être les
gardiens et les fidèles interprètes de Ta Loi d’amour. Cette Loi que Ton Fils Jésus est venu non pas
abolir, mais accomplir jusqu’à l’extrême en donnant sa vie et en nous invitant à donner la nôtre pour
le salut du monde.
Amen
(UEPAL)
Nous vous communiquons le texte d’une Prière pour les Juifs, due à la plume d’un prêtre genevois,
Alain René Arbez, responsable des relations avec le judaïsme en Suisse. On y mesure les changements
qui se sont produits dans certains milieux catholiques.
Exauce notre prière à l’intention du peuple juif qu’en raison de ses Pères Tu continues de chérir. Suscite
en lui le désir toujours plus vif de pénétrer profondément Ta vérité et Ton amour.
Assiste-le pour que, dans ses efforts pour la paix et la justice, il soit soutenu dans sa grande mission de
révélation au monde de Ta bénédiction.
Qu’il rencontre respect et amour chez ceux qui ne comprennent pas encore ses souffrances comme
chez ceux qui compatissent aux blessures profondes qui lui ont été infligées, avec le sentiment du
respect mutuel des uns envers les autres.
Souviens-toi des générations nouvelles, des jeunes et des enfants : qu’ils persistent dans la fidélité
envers Toi, dans ce qui constitue l’exceptionnel mystère de leur vocation. Inspire-les pour que
l’humanité comprenne par leur témoignage que tous les peuples ont une seule origine et une seule
fin : Dieu, dont le dessein de Salut s’étend à tous les hommes. Amen."
(Texte intégral de la « Prière du Saint-Père à l’intention du peuple juif » dite vendredi 11 juin 1999 par
Jean-Paul II sur l’emplacement du ghetto de Varsovie.)
Prière pour Israël
Père, tu as promis à ton peuple d’Israël de lui donner un avenir.
Tu as fait pour lui des projets de paix et non de malheur.
Dans la reconnaissance de tout ce que tu nous as donné par lui, et pour le salut qui vient des Juifs,
nous nous tournons maintenant vers toi, Père d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, et nous te prions de
protéger aujourd’hui ton peuple !
Veille sur tous ceux qui continuent à pratiquer ta Loi !
Garde dans ton alliance ceux qui semblent s’en être détachés.
Soutiens ceux dont le cœur est encore déchiré par trop de persécutions. Bénis ceux qui saluent déjà
en Jésus ton Fils unique.
Dieu, qui ne te repens ni de tes dons ni de tes appels, hâte le jour où tu rassembleras la totalité de ton
peuple.
Nous comptons sur ta promesse, Seigneur.
Que ta volonté sois faite sur la terre comme au ciel, par Jésus-Christ. Amen.
(Centre de Villemétrie, Orgemont La ferté Alais (S. et O.), Services quotidiens, 2e édition).
Nous te rendons grâces pour les humbles et les fidèles qui ont conservé la tradition d’Israël à travers
les âges et en particulier pour Zacharie et Elisabeth, parents de Jean-Baptiste, et pour la Vierge Marie,
rose qui a fleuri sur le vieux tronc d’Isaïe, et pour Joseph l’époux de Marie, et pour le Précurseur lui-
même.
Nous te rendons grâces pour les contemporains de Jésus, les israélites au milieu desquels ton Fils a
vécu, et à qui Il a donné 1’Evangile ; nous te rendons grâces pour les brebis perdues de la maison
d’Israël qui ont été évangélisées par Jésus, pour les hommes et les femmes guéris et sauvés, et qui,
devenus ses apôtres et ses disciples, ont été le fondement de son Église.
Et maintenant, Seigneur, si la maison d’Israël a bronché, si de génération en génération vit un peuple
juif qui rejette Jésus, sa chute a mystérieusement permis notre intégration à nous, Païens, dans le
Corps de Christ.
Pardonne-nous, Seigneur, notre ingratitude, notre orgueil et notre dureté envers le peuple d’Israël !
Donne-nous de souffrir de la souffrance de notre Père céleste, qui voit son Fils aîné à la porte, refusant
d’entrer. Envoie ton Saint-Esprit, pour que les branches du figuier redeviennent tendres, et qu’ainsi
tout le peuple d’Israël soit sauvé selon ta Parole.
1
Fadiey Lovsky (1914 – †2015), historien protestant français, spécialiste des relations entre judaïsme et
christianisme.
Ô toi qui as renfermé tous les hommes dans la désobéissance pour faire miséricorde à tous, exauce-
nous selon les profondeurs de ta richesse et de ta science. A Jésus-Christ et à Toi la gloire dans tous les
siècles. Amen.
(U.P., Charmes, 1958.)
Protège le peuple d’Israël contre les violences de l’antisémitisme. Garde-nous, garde l’Église de toute
tentation de haine ou de mépris, en présence des Juifs et de leur destin.
Secours Israël ton serviteur. Souviens-toi de ta miséricorde envers Abraham et sa postérité. Rends
Israël si assoiffé de vérité et tellement jaloux de l’amour chrétien qu’il fléchisse les genoux devant ton
Fils, son Roi.
Hâte le jour où nous nous rencontrerons aux pieds de celui qui seul pardonne et sauve.
(Prière d’intercession pour Israël de la Liturgie de l’Église réformée de France, éd. de 1963, p. 76.)
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Seigneur de toute miséricorde, nous nous humilions de savoir si mal te prier pour notre prochain, et
plus mal encore pour les Juifs qui, plus que tous les autres parmi les hommes, sont pourtant les
prochains de ton Église.
Seigneur, aie pitié de nous.
Nous avons été aveugles à cette parenté ; nous nous sommes endurcis devant la souffrance du peuple
d’Israël ; nous l’avons meurtri et méprisé ; nous l’avons fait souffrir ; nous n’avons pas su le protéger
des violences physiques et spirituelles exercées par les nations contre lui ; nous nous sommes trop
souvent associés à ces persécutions par nos actes, par nos paroles, par nos lâchetés et par nos silences.
Aussi est-ce dans une profonde repentance que nous osons te prier pour le peuple d’Israël. Seigneur,
aie pitié de nous.
Nous nous dépouillons de tout orgueil, de toute propre-justice et de toutes les excuses dont nous
serions tentés de nous couvrir, et nous te demandons de renouveler dans nos cœurs, par ton Saint-
Esprit, les fruits de la repentance et de l’amour afin que notre intercession ne soit pas verbale et que
tu puisses l’exaucer.
Seigneur, exauce notre prière.
Protège, console et fortifie le peuple que tu as choisi pour manifester ton amour à toutes les nations
de la terre, et que tu continues à aimer, puisque tes appels et tes dons sont irrévocables.
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Ne permets pas que nous oubliions que c’est dans ton sein que tu as fait naître Celui par qui nous avons
notre pardon et notre salut.
C’est en son nom que nous te prions pour la paix de Jérusalem et pour la sécurité spirituelle et physique
des Juifs du monde entier.
Seigneur, exauce notre prière.
Quand nous te prions ainsi, donne-nous assez d’amour pour te prier en même temps en faveur des
hommes et des nations avec lesquels le peuple d’Israël se trouve en conflit ou en contestation.
Apprends-nous à prier pour ceux qui ne discernent pas la grâce de l’élection dans le destin du peuple
d’Israël, parce qu’ils ne te connaissent pas, qu’ils ne sont pas devenus encore tes enfants adoptifs, et
qu’ils sont scandalisés par un choix qui leur paraît un privilège inadmissible.
Apprends-nous à prier pour les Arabes meurtris par les événements actuels, et pour tous les
musulmans dans leur souffrance, en même temps que pour tous les Juifs.
Aide-nous à prier pour ceux de nos frères qui gardent dans le cœur les ferments séculaires de méfiance
envers les Arabes et envers le peuple d’Israël.
Seigneur, apprends-nous à prier.
Conduis ton peuple d’Israël jusqu’à sa plénitude ; donne-lui l’illumination parfaite que tu lui réserves ;
conduis-le selon ton dessein de miséricorde, de la manière que tu voudras et quand tu le voudras ; et
permets que ton Église hâte cette grâce par sa fidélité dans la compassion et dans l’espérance.
En toi, Seigneur, nous mettons notre espérance.
Accorde-nous de demeurer humblement fidèles à l’intercession pour ton peuple d’Israël, en nous
aidant à vivre du pardon que tu nous donnes malgré la dureté de notre cœur.
Fais de nous des ambassadeurs de paix entre le peuple d’Israël et l’Église du Christ, de la part de celle-
ci, afin que ta miséricorde soit manifestée par la grâce de Jésus- Christ notre Seigneur.
En toi, Seigneur, nous mettons notre espérance, Amen
(1970.)
(Ces prières se trouvent à la fin du livre de F. Lovsky : La déchirure de l’absence : essai sur les rapports
entre l’Église du Christ et le peuple d’Israël, Paris, Calmann-Lévy, 1971.)
NOTRE PÈRE
NOTRE PÈRE,
des juifs, des chrétiens et des musulmans,
Tu es tellement le Tout Autre de nous tous, les uns et les autres,
Qu’il faut être tous en prière pour que ta prière soi totale,
Et nous ne pourrions pas te dire NOTRE PÈRE les uns sans les autres,
Il faut aller ensemble pour arriver ensemble chez le « Bon Dieu ».
DELIVRE-NOUS DU MAL,
Les uns et les autres,
Le mal de la division, du jugement réciproque, de la compétition religieuse,
Le mal qui est enfin le manque d’espérance dans la prière même
Que nous disons avec le tremblement de ne pas sanctifier Ton Nom,
Avec la paresse de ne pas préparer ton royaume,
Avec la faiblesse de refuser ta Volonté.
NOTRE PÈRE,
Sois, en somme, notre Pain, notre Pardon et notre Paix,
Et qu’Abraham se réjouisse, avec ceux qui sont avant lui et après lui !
Ainsi soit-il.
(Pasteur Michel LEPLAY, 22 août 2003)
PAROLES D’ENVOI
A toutes les bonnes, et les mauvaises excuses, que nous inventons pour ne pas vivre de l’Écriture,
il répond simplement : « Va, je suis avec toi ! »
PRIÈRES DIVERSES
Réponds-nous...
Réponds-nous, notre Père, réponds-nous.
Dieu qui es aux cieux et sur la terre, dévoile-nous bientôt ta présence glorieuse.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, nous te cherchons, laisse-toi trouver.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, laisse-toi atteindre aujourd’hui et chaque jour par notre
prière.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, que ta miséricorde s’émeuve en notre faveur.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, inscris-nous dans le livre de ceux qui sont droits et purs.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, inscris-nous dans le livre de ceux qui reçoivent ta nourriture.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, accomplis favorablement les désirs de notre cœur.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, justifie-nous devant toi.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, rapproche-nous du terme de la délivrance.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, fais poindre pour nous l’aube du salut.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, rapproche-nous de ton culte.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, établis la paix entre nous.
Notre Dieu qui es aux cieux et sur la terre, donne la semence au semeur et du pain à celui qui a faim
(Prière prononcée par Mgr Hemmerlé (évêque d’Aix-la-Chapelle) en 1988 lors de la commémoration
du 50e anniversaire de la destruction et de la profanation des synagogues en Allemagne. Cf. Die
Menorah, numéro du 2-12-1988.)
Prière juive
Seigneur, je t’implore, écoute ma prière.
Dans ma fidélité, je veux te contempler et vivre dès mon réveil en ta présence.
C’est en Toi, Éternel, que je mets ma confiance,
à Toi que je dis : Tu es mon Dieu.
Écoute donc ma prière quand je t’invoque, quand je lève mes mains vers Toi.
Éclaire ton serviteur
et que ta grâce me vienne en aide, car tu es mon unique espoir,
Toi seul peux m’exaucer, Éternel, mon Dieu.
Qu’avons-nous en commun ?
Qu’avons-nous en commun ?
Un livre et une attente
Pour vous, le livre n’est que l’antichambre.
Pour nous, c’est le sanctuaire même.
(Martin Buber)
Cette terre-là
Cette terre que j’aime tant
ce sont eux qui lui redonnent vie et dignité
avec l’aide de mon Père bien sûr,
mais ce sont eux tout de même qui sont morts
dans leur lutte dans les marais
ce sont eux tout de même qui travaillent
sans ombre sous ce soleil que je connais bien
ce sont eux tout de même qui l’ont construite
cette route de Sodome aplanissant d’autres sentiers...
ce sont eux tout de même qui la construisent
cette route vers Eilat nivelant d’autres obstacles...
ce sont tout de même eux qui chantent le soir
dans mes kibboutzim du Désert
Il m’a dit
Il m’a dit :
Ma race est la race jaune.
J’ai répondu : je suis de ta race.
Il m’a dit :
Ma race est la race noire.
J’ai répondu : je suis de ta race.
Il m’a dit :
Ma race est la race blanche.
J’ai répondu : je suis de ta race,
L’identité juive
Pour être une religion, le judaïsme est rattaché trop souvent, à titre exclusif, au domaine du sacré.
Nous savons déjà maintenant qu’il n’en est rien : le judaïsme déborde au-delà de ses limites religieuses,
atteignant des hommes, une société, un État, une Histoire, dont les composantes sont souvent
purement profanes et pourraient, de ce fait, être reléguées en dehors d’une étude sur un fait religieux.
Ce serait commettre une erreur de plus. Il existe une littérature juive, un art juif, une musique juive,
une science juive, une politique juive, une économie juive, une civilisation juive, qui font corps avec le
judaïsme (j’allais dire qu’ils font « âme » avec lui, et non seulement « corps »), même lorsqu’ils sont à
l’antipode du sacré, même lorsqu’ils sont en conflit avec lui.
Tous ces thèmes font entendre simultanément leurs cordes harmonieusement discordantes, pour
former ce point d’orgue qui a pour nom « Judaïsme » et dont les vibrations multiples font écho à
l’infini.
André NEHER – L’identité juive – Payot, 1994, p. 16/17.
Un regard embué…
Le Nouveau Testament a creusé le fossé entre juifs et chrétiens, sans atteindre toutefois, au niveau de
l’histoire collective, l’irréparable. Ceux qui, aujourd’hui, ont entrepris de combler le fossé, se servent
d’anciennes alluvions épurées des « erreurs » et d’autre plus récentes. Par moment les bénédictions
l’emportent sur les malédictions, et, peu à peu, les yeux se dessillent. Ils s’ouvrent sur un avenir flou.
La vue n’est toujours pas parfaite ; cependant elle ne connaît plus les fortes ombres du passé …
Reste qu’une erreur de vision de quelque vingt siècles ne s’efface pas seulement parce que la raison le
veut. Il y a la tradition, les habitudes prises, le film imprimé sur la rétine et qu’il faut corriger, couper,
rembobiner. Rabbi, lorsque le chrétien qui te chérit et te vénère distinguera le juif tel qu’il est, il verra,
alors, que l’œil de son vis-à-vis reste embué. Quand un œil a pleuré longtemps, il ne suffit pas d’effacer
les larmes. Il doit être rééduqué pour voir les choses autrement. Quand Israël cessera de pleurer,
quand les dernières larmes auront séché, juifs et chrétiens pourront, enfin, se faire face. Voudront-ils
aussi, pourront-ils regarder dans la même direction, fixer les lendemains ? N’est-ce pas en vue de cette
communion, Rabbi, que Dieu créa l’Univers ?
Jacquot GRUNEWALD – Shalom, Jésus ! – Albin Michel, 2000, p.170
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CHANTS
Recueil « Alléluia »
16 : « Sois, ô mon Dieu, ma garde et mon appui »
23 : « Dieu, mon berger, me conduit et me garde »
34A : « Béni sois-tu, Seigneur »
36 : « Ô Seigneur, ta fidélité »
62 : « En toi, mon Dieu, toi seulement »
66 : « Vous tous les peuples de la terre »
67A/B : « Que Dieu nous bénisse et nous garde »
81 : « Que nos chants joyeux »
95 : « Réjouissons-nous au Seigneur »
116 : « J’aime mon Dieu, car il entend ma voix »
117 : « Vous tous les peuples, louez Dieu »
118 : « Célébrez Dieu, rendez-lui grâce »
138 : « Que tout mon cœur soit dans mon chant »
148 : « Vous qui le servez dans les cieux »
12-16 : « Joie pour des sœurs et des frères »
14-03 : « Magnifique est le Seigneur »
21-20 : « Seigneur, rassemble-nous »
22-01 : « O Dieu, tu es fidèle »
41-16 : « Nous te célébrons, Dieu de vérité »
42-08 : « Toi qui disposes »
47-08 (strophes 1 et 3) : « Seigneur c’est toi notre secours »
55-01 : « Abraham, Dieu t’appelle »
55-02 : « Écoute Israël : le Seigneur est notre Dieu »
56-01 : « Dans le désert Dieu a parlé »
61-81 (strophe 1) : « Je crois en Dieu le Créateur »