TD 2024 Droit Du Travail
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TRAVAUX DIRIGES
NOTES OBSERVATIONS
Moniteur :
I- Contrôle de connaissance
1- Le rôle joué par Houphouët-Boigny et ses compagnons dans la construction
du droit de travail se résume à l’humanisation du droit de travail. L’Afrique
de l’ouest en général et la Côte d’Ivoire en particulier ont connu une
évolution constante en matière de droit du travail sous l’ère de Félix
Houphouët-Boigny. En effet, Houphouët-Boigny et ses compagnons ont
contré la négation du droit du travail qui revêtait un principe de spécialité à
l’égard des africains. A cet effet, ces leaders ont permit d’étendre
l’humanisation du droit du travail à partir de la conférence de
Brazzaville(1944) qui développa l’association professionnelle ; puis par la
suite avec l’abolition du travail forcé (11 Avril 1946) et enfin avec le code du
travail des territoires d’outre mer de 1952.
Des règles visent essentiellement à protéger le travailleur salarié contre les abus
éventuels des employeurs. Le nouveau code du travail recommande à l’employeur
de réserver un quota d’emplois aux personnes en situation de handicap. Il indique,
en son article 23.2, que les enfants ne peuvent être employés dans aucune
entreprise avant l’âge de 16 ans, et apprentis avant l’âge de 14 ans, sauf
dérogation édictée par voie réglementaire. Une prescription en parfaite
conformité avec la politique de l’école obligatoire appliquée par le gouvernement
ivoirien. Toutefois, à partir de 16 ans, tout jeune peut occuper un emploi salarié.
Dans ce cas, et comme il est dit à l’article 23.2 les jeunes âgés de 16 à 21 ans ont
les mêmes droits que les travailleurs de leur catégorie professionnelle.
Le nouveau code du travail renforce considérablement la protection
des travailleurs. Il protège à la fois leur intégrité physique et morale, leur santé
et leur carrière. Le législateur ivoirien interdit, tel qu’il est dit à l’article 5 du
nouveau code du travail, les abus liés aux agissements de harcèlement moral
ou sexuel d’un employeur à l’encontre des travailleurs ou des personnes en
formation ou en stage au sein de l’entreprise ou de l’établissement. Le nouveau
code renforce la protection du travailleur dans le cadre de la procédure de
sanction disciplinaire. Le travailleur peut être licencié pour motif personnel.
Mais, l’employeur qui licencie le travailleur doit notifier à l’intéressé et à
l’Inspection du travail et des lois sociales, une lettre de licenciement
comportant nécessairement l’indication du ou des motifs, le nom ou la raison
sociale de l’employeur, le numéro CNPS de l’employeur, les noms et prénoms
et le numéro CNPS du travailleur, la date de prise d’effet de la rupture. Des
mentions visant à freiner toute décision de licenciement dans les cas où
l’employeur n’est pas affilié à la CNPS ou n’a pas déclaré le travailleur et, par
conséquent, ne verse aucune cotisation à la CNPS.
Le code de 2015 s’engage résolument dans la lutte contre certaines
formes de discrimination, contre le chômage et la précarité de l’emploi. Il interdit
donc toute discrimination motivée par la séropositivité au VIH ou le Sida avéré ou
présumé (article 4). Dans le cadre de la lutte contre la précarité de l’emploi, le
nouveau code apporte une innovation importante en ce qui concerne la rupture
des contrats de travail à durée déterminée. Désormais, lorsqu’un contrat de
travail à durée déterminée prend fin sans que ne soit conclu un contrat à durée
indéterminée entre les parties, le travailleur a droit à une indemnité dite de fin de
contrat comme complément de salaire.
Le code du travail de 2015 est plus explicite et plus précis en ce qui concerne la
protection des femmes, de la maternité et des enfants de moins de 18 ans. Ainsi,
en son article 22.2, il interdit le travail de nuit des femmes enceintes et des
enfants âgés de moins de 18 ans. Le nouveau code renforce le contrôle de
l’administration du travail dans le cadre du licenciement collectif pour motif
économique. Ce qui signifie qu’en matière de licenciement collectif, l’employeur
n’a plus les mains libres. Il est soumis à deux types de contrôle. Le contrôle
administratif de l’Inspection du travail et des lois sociales et le contrôle moral du
Conseil national du dialogue social dont les attributions seront définies par décret.
Le législateur ivoirien ne veut plus de désordre dans le milieu syndical. Les
dispositions du titre V du nouveau code du travail relatif aux syndicats
professionnels qui peuvent constituer entre leurs membres des caisses spéciales
de secours mutuels ou de retraite, surtout que désormais, le recouvrement des
cotisations syndicales s’effectue à l’intérieur de l’établissement, et s’opère à la
source sur le salaire du travailleur.
II- DISSERTATION
« Le maintien de l’ordre public dans une société est la loi suprême » ; dixit
Portalis, avocat et jurisconsulte français. Ces propos nous entendent faire
comprendre que toutes lois doivent refléter et considérer le maintien de
l’ordre public. Le code du travail n’a pas dérogé à ce principe. C’est dans cette
lucarne que s’inscrit le sujet soumis à notre étude comme suit: « Le caractère
d’ordre public du Code du travail ». L’ordre public suppose un ensemble de
règles obligatoires ou consubstantielles à l’organisation d’une société. Quant
au code du travail, il désigne un recueil organisé qui récence l’ensemble des
dispositions (lois et décrets) constituant la réglementation du travail.
Ainsi présenté, le sujet regorge à la fois un intérêt théorique et un intérêt
pratique. Sur une visée théorique, ce sujet inspire la considération formelle des
intérêts publics dans les textes juridiques. Dans la pratique, le sujet nous fait
part du maintient d’ordre public dans le monde du travail.
Quels sont les caractères du code du travail ?
Dans la suite de notre analyse, il nous conviendra d’aborder les caractéristiques
du code du travail en présentant les dispositions légales d’ordre public absolu
(I) ainsi que celles d’ordre public relatif (II).
I- les dispositions légales d’ordre public absolu
B- CAS DE M.BOLOU
Cependant, dans cet arrêt, il n’est pas notifié expressément un délai de préavis
et sa date de commencement ni même un délai de préavis et sa date de
commencement. Malgré tout, la cours d’appel s’abstient à l’observation de
toutes les formalités précitées tout et statue en faisant droit à la demande de
l’employé DNA.
Il ne résulte pas de ce qui précède une conformité entre la procédure de
licenciement normale et la décision des juges de fond sur licenciement collectif
dans cet arrêt.
En la matière, la cour d’appel s’est abstenue à intenter une enquête sur les
motifs parce qu’elle est habilitée à procéder ainsi. C’est pour cela que les juges
ont condamné l’employeur de payer des dommages et intérêts. Cependant, la
non observation de la procédure de licenciement peut-elle occasionner la
réparation de dommages et intérêts ?
Lorsqu’il est abusif, le licenciement a pour but d’entraîner des indemnités. Dans
cet arrêt de jurisprudence ; la cour d’appel avait condamné l’ex-employeur au
paiement de dommages et intérêt malgré l’inobservation constatée.
Mais, la convention collective stipule que l’inobservation ne peut occasionner
des indemnités et dommages à l’égard de l’employeur. C’est dans ce sens
qu’en sa deuxième chambre, la cour d’appel indique que l’inobservation faite
par les juges de fond doit réintégrer les employés dans leur emploi avec
paiement de leur salaire pendant la période de suspension du contrat.
Le texte objet de notre étude est un arrêt de cassation rendu par la cour
suprême en sa cambre judiciaire, formation sociale. Il s’agit en effet de l’arrêt
n°642 du 22 novembre 2001.
Des faits, il ressort que S, embauché en qualité d’ingénieur conducteur de
travaux catégorie P1A dans la société RECBA a notifié le 22 juin 1998 à ladite
société une résiliation du contrat de travail pour modifications substantielles
suite au retrait du véhicule de fonction lors d’un accident de circulation hors
des jours et heures ouvrables. Ces modifications sont évoquées par son
employeur sur le mode de transport du travailleur en raison de l'intérêt de
l'entreprise et des questions de sécurité.
Mécontent, S. attrait son employeur devant le tribunal de travail de
Yopougon en demande de dommages- intérêts pour rupture abusive et de
reliquat de solde de tout compte. Le tribunal l’a cependant débouté par
jugement n°21 du 24 février 2000 en l’allouant seulement une indemnité de
transport.
Ainsi, S. interjette appel devant la cour d’appel qui infirme partiellement le
jugement du tribunal de travail. À cet effet, la cour d’appel par arrêt
n°203/2001 du 08 mars 2001 a condamné la société RECBA à lui payer une
somme de quatre millions de FCFA pour rupture abusive en confirmant le
surplus. Ledit arrêt énonce que l’usage du véhicule en dehors des jours et
heures de service est loin d’être une faute et que la notification intervenue est
valable.
En réplique, la société RECBA saisit la cour suprême sur moyen de cassation
pris en sa troisième chambre tiré de la violation dans l’application ou
l’interprétation de la loi notamment l’article 1er du décret n°96-192 du 07 mars
1996. Le moyen susvisé récuse le fait pour la cour d’appel d’avoir statué sans
faire état des allégations non contestées par l’employeur, ni même chercher à
savoir si la modification repose sur une chose réelle et sérieuse.
La résiliation du contrat de travail en raison des modifications substantielles
peut-elle occasionner une réparation des dommages et intérêts au profit d’un
employé ?
Le moyen de cassation ainsi fondé, la cour suprême par ces motifs casse et
annule partiellement l’arrêt rendu par la cour d’appel en sa chambre sociale. À
cet effet, déboute S. de sa demande.
Dans la suite de notre analyse, il nous conviendra de présenter les conditions
de modification substantielle du contrat de travail (I) ainsi que les
conséquences qui peuvent en découler en cas de désaccord (II).
Exercice 1 : questionnaire
Dans la suite de notre analyse, il nous reviendra de trouver des solutions à ces
énigmes au cas par cas.
C- Cas de M. Konan
Monsieur Konan est récusé pour sa pratique du chapelet ainsi que son refus
de participation aux inventaires effectués tous les derniers dimanches du
mois. Est-il justifiable de lui infliger une sanction disciplinaire ?
Il nous reviendra d’aborder le régime juridique de sa pratique religieuse (1)
et enfin son refus de participer aux inventaires mensuelles (2).
1- Du régime juridique de la pratique religieuse de M. Konan
Monsieur Wha se plaint à chaque retard de salaire et réclame des primes pour
les heures supplémentaires. Quant à Adopo, il revendique la mise à disposition
de la logistique. Ainsi, ce dernier veut créer un syndicat.
Le droit de revendication est-il reconnu aux employés dans une entreprise ?
En principe, il ya dans une entreprise un délégué syndical. Il est choisi parmi les
employés. Celui-ci aux termes de l’article 62.2 du code du travail ivoirien a pour
mission de présenter des revendications relatives à l’amélioration des
conditions d’emploi, de travail, de rémunération, et de négocier les accords
d’établissement. Ces revendications ne concernent pas l’application des
conventions collectives.
En l’espèce, Monsieur Wha et Adopo se plaignent des insuffisances
organisationnelles constatées au sein de l’entreprise.
Par conséquent, il est de leur devoir de revendiquer leurs droits.
1- Les références
Le texte objet de notre étude est l’arrêt n°241. C’est un arrêt inédit rendu par
la cours de cassation en date du 18 mars 2021.
2- Les faits
3- Procédure et prétentions
DBA traduit l’institut ISCM et dame HCAS par devant le tribunal de travail en
vue de demander des indemnités pour rupture abusive. Ladite juridiction par
jugement n° 19/2019 du 17 janvier 2019 a fait droit à sa demande ; rejetant
ainsi l’incompétence soulevée par les défendeurs tout en mettant hors de
cause dame HCAS.
En réplique, la partie lésée interjette appel en retenant l’incompétence et
l’inexistence du contrat. Car, les partie étaient liées par des contrats de
vocation et qu’il en résultait une insuffisance des conditions du contrat de
travail d’où le lien de subordination et le salaire.
Mais, attendu que DBA a mis son activité professionnelle d’enseignant au
service et sous la subordination de l’employeur moyennant rémunération ; La
cour d’appel a débouté l’institut ISCM.
Mécontent, ledit institut se pourvoit en cassation.
4- Le/Les problèmes.
Une personne qui met son activité professionnelle au service et sous la
subordination d’une autre en contrepartie d’une rémunération peut-elle
obtenir gain de cause pour rupture abusive d’un contrat de travail ?
5- Solution du juge
La cour de cassation après avoir examiné les éléments constitutifs du
contrat de travail a rejeté le pourvoit formé contre l’arrêt n°110 en date du
13 février 2020 de la Cour d’appel d’Abidjan. Car estimant que les éléments
suscités constituent un contrat de travail.
6- Annonce du plan
Dans la suite de notre analyse, il nous conviendra d’expliquer les critères du
contrat de travail tout en explicitant la prestation et le lien de
subordination (I) ainsi que les modes de rémunération (II).
Doc.2 – CSCJ, 05 avril 2007, arrêt n° 193, Sté UNILEVER-CI c/ salariés, inédit.
1- Références
Le document soumis à notre étude est l’arrêt n° 193 rendu par la cour suprême
en sa chambre judiciaire le 05 avril 2007. C’est un arrêt inédit dénommé Sté
UNILEVER-CI c/ salariés.
2- Faits
la société CDCI en accord avec sa maison mère la société UNILEVER, a
fait installer une caméra fixée dans un diffuseur d’odeur dans le hall des
toilettes. Ladite caméra connectée sur un écran et magnétoscope
dissimulés dans un tiroir du bureau du Directeur Général de CDCI.
3- Procédure et prétention.
Les employés de cette société voyant leur intimité violé assignent leur
employeur et la société UNILEVER-CI aux paiements de dommages et
intérêts devant le tribunal. Par jugement n° 1981 rendu le 1er juillet
2004, le tribunal a fait droit à leur demande.
En réplique, la partie lésée interjette appel en relevant qu’il n’est pas
démontré que dans le hall l’on ne pouvait pas filmer dans les toilettes
ou qu’un utilisateur ne pouvait pas se trouver en petite tenue. La Cour
d’appel d’Abidjan a mis hors de cause la société CDCI et confirmé le
jugement en ses autres dispositions. Après avoir relevé l’existence de la
faute, la cour d’appel souligne que la preuve contraire n’était pas
rapportée. Ce faisant elle n’à pas renversé la charge de la preuve et a
légalement justifié sa décision. Mécontente, la société UNILEVERS
s’aligne devant la cour d’appel pour non seulement souligner la violation
de la loi mais aussi un défaut de base légale.
4- Problème de droit.
6- Annonce du plan
1- Les références
Le document objet de notre étude est l’arrêt n°526 du 23 octobre 2003 rendu
par la Cour suprême en sa chambre judiciaire.
2- Les faits
3- Procédure et prétentions
4- Problème de droit
Un employé engagé à l’heure peut-il poursuivre son employeur pour avoir mis
fin à son contrat 1999 suite à un différend né à propos du salaire à verser au
salarié ? Peut-on qualifier de contrat à durée indéterminée, un contrat payé à
la quinzaine dont l’exécution se fait à l’heure ?
5- Solutions
La cour suprême rejette le pourvoi formé par O. contre l’arrêt n° 451 rendu en
date du 29 Novembre 2002 par la Cour d’Appel d’Abidjan en sa Chambre
Sociale. En décidant que les parties étaient liées par un contrat à durée
indéterminée alors surtout que l’emploi du temps versé au dossier atteste que
K. avait en charge, les classes de 1ère A, 1ère D et Terminale A pour 13 heures
de Cours hebdomadaires, soit au-delà du minimum de 12 heures
hebdomadaires exigé des professeurs permanents par la Convention entre
l’État et les Établissements laïcs de Côte d’Ivoire, la Cour d’Appel n’a nullement
violé les textes visés.
6- Annonces du plan
1- Les références
Le document objet de notre étude est un arrêt rendu par la Cour suprême en
sa chambre judiciaire, formation sociale. Il s’agit de l’arrêt n°385 du 20 mai
2010.
2- Les faits
3- Procédure et prétentions
En estimant abusive la rupture de son contrat, A. a fait citer les Sociétés CIAM
et PROSAFE devant le Tribunal du Travail d'Abidjan. Par jugement n° 1831 du
22 novembre 2005, ledit tribunal a jugé que le travailleur n'a pas la qualité de
marin. Ayant déclaré abusif le licenciement, il déboute A. qui a été remplie de
ses droits.
En réplique, A. interjette appel. La Cour d'Appel d'Abidjan ayant reconnu sa
qualité de marin, dit que A était liée à la Société PROSAFE par un contrat
d'engagement maritime à durée indéterminée. Elle déclare à cet effet abusif
le licenciement et condamne l'employeur en paiement de diverses sommes
d'argent au titre des dommages-intérêts pour licenciement abusif et non
remise de Certificat de Travail, des indemnités de licenciement, préavis,
congés, nourriture, transport, reliquat de salaire et primes d'heures
supplémentaires.
Sur le premier moyen en sa quatrième branche prise de la violation de l'article
11.5 alinéa 1 et 2 de Code du Travail, la partie lésée forme un pourvoi devant
la cour suprême. La Cour d'Appel a retenu que la Société CIAM qui a effectué
le recrutement et le placement n'est ni armateur, ni constituée en entreprise
de travail temporaire, et qu'il résultait de la nullité de ses contrats, que la
Société utilisatrice devenait l'employeur et la Société CIAM un mandataire.
4- Problème de droit.
5- Solutions
Cependant, le travailleur qui en avait la faculté avait mis en cause aussi bien le
prêteur de main-d'œuvre que l'utilisateur. Ladite Cour a violé les textes de loi
visés à cette branche.