Topo L3A CC3 2019 Corrige
Topo L3A CC3 2019 Corrige
Topo L3A CC3 2019 Corrige
1. X est compact si tout recouvrement {Ui | i ∈ I} de X par des ouverts Ui admet un sous-ensemble fini
{Ui1 , . . . , Uin } qui recouvre X. (2 points)
2. Si {Ui | i ∈ I} est un recouvrement de f (X) ⊂ Y par ouverts, alors {f −1 (Ui ) | i ∈ I} est un recouvrement
de X (en fait la réunion des f −1 (Ui ) est égale à X) et les f −1 (Ui ) sont ouverts par la continuité de f .
Donc il existe un sous-ensemble fini {i1 , . . . , in } de I tel que {f −1 (Ui1 ), . . . , f −1 (Uin )} recouvre X. Donc
{Ui1 , . . . , Uin } recouvre f (X). (2 points)
Exercice 2 (Compactifie d’Alexandrov de Rn )
1. On a ∅ ∈ T∞ car l’ensemble vide est ouvert pour T et X ∈ T∞ car le complementaire de X est vide
et donc compact dans Rn . Si U1 et U2 sont ouverts, alors il y a trois possibilités : si U1 , U2 ⊂ Rn , leur
intersection est aussi ouverte dans Rn ; ceci est vrai aussi si ∞ ∈ U1 avec Rn \ U1 compact (donc fermé)
et U2 ⊂ Rn ouvert de T car U1 ∩ Rn est ouvert en tant que complementaire d’un fermé ; finalement si
∞ ∈ U1 , U2 alors Rn \ (U1 ∩ U2 ) = (Rn \ U1 ) ∪ (Rn \ U2 ) est compact et donc dans tout cas U1 ∩ U2 ∈ T∞ .
Pour montrer que T∞ est stable par réunions arbitraire : une réunion arbitraire d’ouverts de la forme
Ui ⊂ Rn est encore ouverte ; une réunion arbitraire de Ui avec ∞ ∈ Ui et Rn \ Ui compact est encore de
cette forme car elle contient ∞ et son complementaire est une intersection de fermées bornées dans Rn
donc encore fermée et bornée ; pour conclure il suffit de considerer la réunion d’un ouvert U1 du premier
type et un ouvert U2 du second type. Dans ce dernier cas, U1 ∪ U2 contient ∞ et son complementaire
est égale à (Rn \ U1 ) ∩ (Rn \ U2 ), donc compact. (2 points)
2. Tout U ⊂ Rn ouvert pour T est aussi ouvert pour T∞ par définition. Vice versa, si U = Rn ∩ V est
ouvert pour la topologie induite, avec V ouvert pour T∞ , alors soit V ⊂ Rn et alors U = V est un
ouvert de T , soit ∞ ∈ V et Rn \ V est compact, donc fermé, et donc U est ouvert dans Rn en tant que
complementaire d’un fermé. (1 point)
3. Soient x, y ∈ X. Si x, y ∈ Rn , alors ils sont séparés par des ouverts de Rn , si disons x ∈ Rn et y = ∞,
alors ils sont séparés par une boule ouverte B(x, 1) centrée en x et par V = {∞} ∪ B(x, 2). (1 point)
4. Si ∞ ∈ Ui0 , alors les autres ouverts Ui , avec i 6= i0 recouvrent le complementaire de Ui0 et les Ui ∩ Rn
sont ouverts dans Rn par le point 2. (1 point)
5. Si {Ui | i ∈ I} est un recouvrement ouvert de X, alors il existe i0 tel que ∞ ∈ Ui0 . Donc par le point
précedent, {Ui ∩ Rn | i 6= i0 } est un recouvrement de Rn \ Ui0 , qui est compact par définition de T∞ ,
par ouverts de Rn . Il existe alors un sous-recouvrement fini {Ui1 ∩ Rn , . . . , Uin ∩ Rn } de Rn \ Ui0 . En
conclusion {Ui0 , . . . , Uin } recouvre X. (2 points)
6. Comme par hypothèse la topologie induite sur Rn est T , pour U ⊂ Rn on a U = U ∩ Rn et donc U et
ouvert pour T 0 si et seulement s’il est pour T . (1 point)
7. Si une famille U = {Ui | i ∈ I} est donnée et on fixe i0 , la condition que U recouvre X est équivalente
à ce que les Ui , i 6= i0 recouvrent le complementaire de Ui0 . (1 point)
8. Si ∞ ∈ U et U est ouvert, soit {Ui | i ∈ I} une famille d’ouverts de Rn (pour la topologie induite ou
pour T , c’est équivalent) qui recouvre Rn \ U . Par le point 7, {U } ∪ {Ui | i ∈ I} recouvre X et donc par
hypothèse il existe un sous-recouvrement fini {U, Ui1 , . . . , Uin }. Ça montre que {Ui1 , . . . , Uin } recouvre
Rn \ U qui est donc compacte. Vice versa, si Rn \ U est compacte, alors il est un fermé de Rn pour la
topologie T et donc aussi pour T 0 , et donc son complementaire U est ouvert. (1 point)
9. Par les points précedents, un ensemble U ⊂ Rn est ouvert pour T 0 si et seulement s’il est ouvert pour
T , si et seulement s’il est ouvert pour T∞ . Si par contre ∞ ∈ U , U est ouvert pour T 0 si et seulement
si Rn \ U est compact, ce qui est équivalent à ce que U est ouvert pour T∞ par définition. (2 points)
10. On peut donner un bijection f : S 1 → R ∪ {∞} qui est un homéomorphisme entre S 1 \ f −1 (∞) et Rn .
Donc la topologie T 0 induite sur R ∪ {∞} par la topologie de S 1 et la bijection f a la propriété que
(R ∪ {∞}, T 0 ) est compacte et la topologie induite sur R coı̈ncide avec celle de R. Donc par l’unicité
ci-dessus, T 0 coı̈ncide avec T∞ . Comme f est un homéomorphisme entre S 1 et (R ∪ {∞}, T 0 ) par
construction, S 1 est homéomorphe à (R ∪ {∞}, T∞ ). (1 point)
11. Le compactifié de Rn est homéomorphe à S n pour le même argument. (1 point)
Exercice 3 (Compact de Banach-Mazur)
1. Soit x 6= 0. Si L(x) = 0, on a M ◦ L(x) = 0 et donc kM ◦ L(x)kZ = 0. Sinon,
kM ◦ L(x)kZ kM ◦ L(x)kZ kL(x)kY kM (y)kZ kL(x)kY
= · ≤ sup · sup = M ◦ L
kxkX kL(x)kY kxkX y6=0 kykY x6=0 kxkX
donc
kM ◦ L(x)kZ
M ◦ L := sup ≤ M ◦ L .
x6=0 kxkX
(2 points)
2. id = L◦L−1 ≤ L·L−1 par le point 1 et id = 1 en appliquant la définition, donc L·L−1 ≥
1 et log(L · L−1 ) ≥ 0, ce qui implique δ(X, Y ) ≥ 0. (1 point)
3. Si L : X → Y est un isomorphisme isométrique, alors kL(x)kY = kxkX pour tout x ∈ X, donc
L = supx6=0 kL(x)kY /kxkX = 1. Analoguement L−1 = 1 et alors L · L−1 = 1. Du coup
δ(X, Y ) ≤ 0 et δ(X, Y ) = 0 par le point 2. (1 point)
4. Si L ∈ L(X, Y ) est isomorphisme, alors L−1 ∈ L(Y, X) est isomorphisme aussi. Donc pour tout élément
dans l’ensemble {log (L · L−1 ) : L ∈ L(X, Y ) isomorphisme} dont δ(X, Y ) est la borne inférieure,
il existe un élément dans l’ensemble {log (L · L−1 ) : L ∈ L(Y, X) isomorphisme} avec la même
valeur. Cela montre que δ(X, Y ) et δ(Y, X) sont la borne inférieure du même sous-ensemble de R et
donc ils coı̈ncident. (1 point)
5. Soient L : X → Y et M : Y → Z tels que log(L · L−1 ) ≤ δ(X, Y ) + et log(M · M −1 ) ≤
δ(Y, Z) + , et soit N = M ◦ L. Par le point 1, N ≤ L · M et analoguement N −1 ≤ L−1 ·
M −1 . En multipliant les deux inégalitées, N · N −1 ≤ (L · L−1 )(M · M −1 ). En prenant
le logarithme, log(N · N −1 ) ≤ log(L · L−1 ) + log(M · M −1 ) ≤ δ(X, Y ) + δ(Y, Z) + 2.
Donc par définition de borne inférieure, δ(X, Z) ≤ δ(X, Y ) + δ(Y, Z) + 2. Comme est arbitraire,
δ(X, Z) ≤ δ(X, Y ) + δ(Y, Z). (2 points)
6. Si L0 = λL, alors (L0 )−1 = λ−1 L−1 , donc L0 · (L0 )−1 ) = (|λ|L)(|λ|−1 L−1 ) = L · L−1 . (1
point)
7. Par le point précédent, il suffit de diviser L par L, de telle façon que (quitte à remplacer L par son
multiple) L = 1, L · L−1 = 1 et donc L−1 = 1 aussi. (1 point)
8. Si 0 = δ(X, Y ) = log(L · L−1 ), alors L · L−1 = 1 et par les deux points précedents on
trouve un isomorphisme L : X → Y (un multiple de L, mais qu’on denote encore par L) telle que
L = L−1 = 1. Cela implique que pour tout x 6= 0 en X, kL(x)kY ≤ kxkX parce que L = 1, mais
d’autre côté kxkX = kL−1 (L(x))kX ≤ kL(x)kY parce que L−1 = 1. Donc kL(x)kY = kxkX pour tout
x (pour x = 0 c’est trivial), c’est-à-dire L est isomorphisme isométrique. (2 points)
9. Comme la suite log(Ln · L−1 −1 C
n ) converge, elle est bornée (disons par C > 0), donc Ln · Ln ≤ e .
En utilisant le point 6, si on remplace Ln par Ln /Ln on n’affecte pas la quantité Ln · L−1
n , donc
−1 C
on obtient une nouvelle suite avec Ln = 1 et Ln ≤ e . (1 point)
10. En étant L(X, Y ) un espace vectoriel de dimension finie, et · une norme sur L(X, Y ), les boules
fermées sont compactes. Donc avec les conditions obtenues dans le point 9, la suite Ln est dans la boule
unité de L(X, Y ), et L−1 C
n dans la boule de rayon e . On peut donc extraire des sous-suites convergentes
par compacité des boules fermées. (1 point)
11. Soit L∞ la limite de la sous-suite convergente de Ln , et M∞ la limite de la sous-suite de L−1 n . Comme
Ln ◦ L−1
n = id, à la limite L∞ ◦ M∞ = id, c’est-à-dire M∞ = L −1
∞ . De plus, par continuité de la norme,
Ln → L∞ et Ln → L∞ . Donc δ(X, Y ) = limn log(Ln · Ln ) = log(L∞ · L−1
−1 −1
∞ ).
Notamment, la borne inférieure qui définit δ(X, Y ) est toujours atteinte. Par le point 8, si δ(X, Y ) = 0
alors X et Y sont isométriquement isomorphes, donc δ définit une distance sur le quotient. (1 point)