Dieng Mémoire 2022
Dieng Mémoire 2022
Dieng Mémoire 2022
Département d’Agroforesterie
Mémoire de Master
Spécialité : Aménagement et Gestion Durable des Ecosystèmes Forestiers et Agroforestiers
(AGDEFA)
Présenté par :
Marième DIENG
Sous la supervision de Dr Saliou FALL (ISRA/LNRPV), Directeur de Recherches CAMES
Encadreurs : Dr Ismaïla COLY, Maître Assistant (UASZ)
Dr Abdoulaye BADIANE, Chargé de Recherches (CRA, Djibélor/ISRA)
Soutenu publiquement le 19 février 2022 devant le jury composé de:
i
REMERCIEMENTS
Je rends grâce à Dieu, le Tout Puissant, le Miséricordieux qui m’a donné la force, le
courage, la santé et la patience d’accomplir ce travail. J’adresse mes sincères et chaleureux
remerciement à :
Mes encadrants Dr Ismaïla COLY et Dr Abdoulaye BADIANE pour avoir accepté de diriger
ce travail. Qu’ils trouvent ici, l’expression de ma profonde reconnaissance, mon immense
gratitude et mon grand respect, pour leurs efforts, leurs implications, leurs confiances et leurs
encouragements.
Au chef de département Dr Djibril SARR et à tous les Enseignant-chercheurs du département
d’Agroforesterie : Pr Ngor NDOUR, Pr Mohamed Mahamoud CHARAHABIL, Pr Siré
DIEDHIOU, Dr Antoine SAMBOU, Dr Aly DIALLO, Dr Boubacar CAMARA, Dr Joseph
Saturnin DIEME, Dr Saboury NDIAYE et Dr Abdoulaye SOUMARE pour la formation de
qualité.
A Dr Baboucar BAMBA pour sa contribution dans l’évaluation de ce document et pour sa
disponibilité.
Au Directeur du CRA de Djibélor et tout le personnel (Chercheurs, Ouvrier, Chauffeurs,
Stagiaires, Gardiens et personnel administratif) pour m’avoir accueilli chez eux et mis dans de
bonnes conditions de travail.
Aux Dr Boubacar Demba BA et Dr Arfang Ousmane Kémo GOUDIABY pour leur contribution
dans l’élaboration de ce mémoire, pour leur disponibilité et leur soutien.
A tous mes amis qui m’ont aidé dans l’exécution de mes activités de recherche. Mention
spéciale aux stagiaires de l’ISRA notamment M. Jean Paul Owusu et Mme Baldé née Ndella
Manga qui m’ont aidé dans le suivi de mon essai.
A mon technicien agronome Mr Djibril Mbaye pour sa disponibilité ses conseils et son soutien.
A toute la population de Balmadou plus particulièrement mes tuteurs pour l’accueil et
l’hospitalité qu’ils m’ont réservé ainsi que tous les merveilleux moments partagés ensemble.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de ces braves femmes de Balmadou qui chaque jour
sont dans leurs casiers rizicoles assurant l’entretien des semis. Mention spéciale aussi à vous
pour votre détermination et patience.
A tous mes camarades de la 9eme promo-Agroforesterie avec qui j’ai passé mes plus belles
années universitaires. Et à tous ceux qui ont contribué de près ou de loin à l’aboutissement de
ce travail, trouver ici l’expression de ma profonde gratitude et de ma reconnaissance.
ii
TABLE DES MATIERES
Dédicaces .................................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS .................................................................................................................. ii
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
iii
II.1. 1. Situation administrative et géographique ....................................................... 14
II.1. 2. Le climat ......................................................................................................... 14
II.1. 3. Les sols ........................................................................................................... 15
II.2. Matériel ..................................................................................................................................... 16
II.2. 1. Matériel végétal .............................................................................................. 16
II.2. 2. Fertilisants utilisés .......................................................................................... 16
II.3. Méthodes utilisées ..................................................................................................................... 17
II.3. 1. Dispositif expérimental................................................................................... 17
II.3. 2. Conduite de l’essai.......................................................................................... 18
II.4. Collecte des données...................................................................................................................... 19
II.4. 1. Prélèvement des échantillons de sol et analyse des paramètres chimiques .... 19
II.4. 2. Mesures des paramètres agromorphologiques ................................................ 20
II.5. Traitement et analyse des données................................................................................................. 23
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION ................................................................. 24
iv
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
v
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Carte de localisation de la zone d'étude ................................................................... 14
Figure 2 : Ecart pluviométrique par apport à la normale 1991-2020 à la station de Sédhiou de
1951 à 2020 .............................................................................................................................. 15
Figure 3 : Types de sols de la commune de Djirédji ............................................................... 16
Figure 4 : Dispositif expérimental ........................................................................................... 17
Figure 5: Taux de reprise des plants de riz en fonction des traitements ................................. 28
Figure 6: Relation entre les paramètres et les traitements apportés ........................................ 34
vi
RESUME
La variabilité climatique a exacerbé les phénomènes de dégradation de sols qui s’est traduit par
une perte de terres cultivables et de rendements surtout en Moyenne Casamance où la salinité
est plus importante. Ainsi, cette étude s’est fixé comme objectif de contribuer à l’amélioration
de la productivité du riz en Casamance. Pour ce faire, un essai a été conduit à l’aide d’un
dispositif en blocs complets randomisés ou de Fisher. Il comprend un seul facteur (dose de
fertilisation organo-minérale) avec neufs traitements (T0 (0t+0kg/ha+0kg/ha urée) ,T1
(0t+100kg/ha+75kg/ha urée),T2 (0t+200kg/ha+150kg/ha urée),T3 (5t+0kg/ha+0kg/ha urée)
,T4 (5t+100kg/ha+75kg/ha urée),T5 (5t+200kg+150kg/ha urée),T6 (7,5t+0kg/ha+0kg/ha urée)
,T7 (7,5t+100kg/ha+75kg/ha urée),T8 (7.5t+200kg/ha+150kg/ha urée)). Les résultats ont
montré que la biomasse aérienne, le rendement en grains, le nombre de talles, le nombre de
panicules, le taux d’infertilité, le taux de stérilité et le poids des 1000 grains ont été influencés
de manière significative par les apports de fertilisants. Ainsi, les rendements grains et pailles
les plus élevés ont été notés avec le traitement T8 avec respectivement 1040,63±20,79 kg/ha
et 3793,75 ± 38,13kg/ha. Concernant les propriétés chimiques du sol, seul le sodium
échangeable n’a pas été influencé par les différents apports (p=0,7235). La capacité d’échange
cationique est plus élevée avec le traitement T2 (60,59 meq/100g) et le sodium échangeable
avec le traitement T1 (2,35meq/100g). Les teneurs en carbone et en matière organique les plus
importantes sont notées avec le traitement T4 avec 3,49% et 6,01% respectivement et le rapport
C/N le plus élevé est noté avec le traitement T8 avec 12, 30. Ces résultats montrent que
l’association compost et fertilisant minéral améliore non seulement les rendements en grains et
en pailles mais aussi les propriétés chimiques du sol.
Mots clés : Fertilisant minéral, Compost ; propriétés chimiques, sol, riz, rendement,
vii
ABSTRACT
Climatic variability has exacerbated soil degradation phenomena, resulting in a loss of arable
land and yields, especially in Middle Casamance, where salinity is more important. Thus, the
objective of this study was to contribute to the improvement of rice productivity in Casamance.
To do this, a trial was conducted using a randomized complete block design or Fisher design.
It included a single factor (organo-mineral fertilizer dose) with nine treatments (T0
(0t+0kg/ha+0kg/ha urea), T1 (0t+100kg/ha+75kg/ha urea), T2 (0t+200kg/ha+150kg/ha urea),
T3 (5t+0kg/ha+0kg/ha urea) ,T4 (5t+100kg/ha+75kg/ha urea),T5 (5t+200kg+150kg/ha
urea),T6 (7.5t+0kg/ha+0kg/ha urea) ,T7 (7.5t+100kg/ha+75kg/ha urea),T8 (7.
5t+200kg/ha+150kg/ha urea)). The results showed that above-ground biomass, grain yield,
number of tillers, number of panicles, infertility rate, sterility rate and 1000-grain weight were
significantly influenced by fertilizer inputs. Thus, the highest grain and straw yields were noted
with treatment T8 with 1040.63±20.79 kg/ha and 3793.75 ± 38.13kg/ha respectively.
Concerning the chemical properties of the soil, only exchangeable sodium was not influenced
by the different inputs (p=0.7235). Cation exchange capacity was higher with treatment T2
(60.59 meq/100g) and exchangeable sodium with treatment T1 (2.35meq/100g). The highest
carbon and organic matter contents were noted with treatment T4 with 3.49% and 6.01%
respectively and the highest C/N ratio was noted with treatment T8 with 12, 30. These results
show that the combination of compost and mineral fertilizer improves not only grain and straw
yields but also soil chemical properties.
viii
INTRODUCTION
1
Le riz occupe une place centrale dans la diète alimentaire des Sénégalais. Depuis le milieu des
années 1990, il est la première céréale la plus consommée devant le mil et le maïs (Diédhiou et
al, 2018). Cependant, les besoins de consommation sont estimés entre 1080000 tonnes en riz
blanc, soit une consommation moyenne annuelle d’environ 90 kg/par habitant. Ce qui
correspond à une consommation moyenne journalière de près de 300 g/habitant (Del Villar et
al., 2019). Le Sénégal est donc l’un des plus gros consommateurs de riz en Afrique de l’Ouest
(Collen et al. 2013). En 2020, la production de riz était de 1 156 307 tonnes sur une superficie
de 315 217 hectares emblavés avec un rendement 3 668 kg/ha Malgré l’importance de cette
culture, les rendements restent faibles et la production locale ne couvre que 30% des besoins de
consommation (ANSD, 2020).
2
C’est dans ce contexte que les combinaisons de différentes doses d’amendements organiques à
base de compost et de fertilisant minéral ont été testées dans les parcelles rizicoles de la zone
de Sédhiou plus particulièrement dans le village de Balmadou.
Le présent mémoire s’articule autour de trois chapitres. Le premier est consacré à la revue
bibliographique, le second présente le matériel et les méthodes utilisés et le troisième présente
les résultats obtenus et leur discussion.
3
CHAPITRE I : SYSTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
4
I.1. Généralités sur le riz
I.1. 1. Origine et systématique
Le riz est une céréale de la famille des poacées, Il appartient au genre Oryza qui comprend 23
espèces, dont deux sont cultivées. Ces derniers sont Oryza sativa L., la plus cultivée est
originaire d'Asie et Oryza glaberrima Steud., ou riz de Casamance, originaire d'Afrique de
l'Ouest (Adanabou, 2013). O. sativa comporte 2 sous-espèces; l’une, indica (fort tallage et des
grains longs et fins), l’autre, japonica (tallage moyen et des grains courts et arrondis)
(Lacharme, 2001). Aujourd'hui, des variétés hybrides interspécifiques issus du croisement des
deux espèces de riz cultivé Oryza saliva et Oryza glaberrima constituent le « NERICA ». Elles
héritent des qualités des deux parents (Eurêka, 2005, Ouattara, 2014).
6
I.2. 1.1. La texture
La texture du sol est à la base de toutes les autres propriétés. Elle traduit de manière globale la
composition granulométrique de la terre fine (Gobat et al, 2010). Les éléments constitutifs
intervenants dans la définition de la texture d’un sol sont les sables (50-2000 µm), les limons
(2-50 µm) et les argiles (< 2 µm) (Gobat et al, 1998). La granulométrie des particules influe sur
la perméabilité du sol ; sur la capacité de rétention de l’eau sous forme de vapeur ou liquide et
sur la porosité. Les sols à texture sableuse ont une teneur en matières organiques et une réserve
en eau très limitée ; par contre ils sont bien aéré, poreux et facile à travailler. Aussi, ceux
argileux sont imperméables, mal aéré, défavorable au développement racinaire et difficile à
travailler. Et la texture limoneuse caractérise les sols plus favorables à l’agriculture (Nys, 1980).
7
en eau du sol ((Yoro et Godo, 1990). C’est le rapport entre la masse d’un sol sec sur son volume
(Fies et al., 1981).
• La fertilité actuelle ou naturelle d'un sol, qui se mesure par le rendement obtenu dans
les conditions d'exploitation actuelle ; on l’appelle encore fertilité in situ ;
• La fertilité acquise ou potentielle, qui se mesure par les rendements qu'il est susceptible
d'assurer dans les meilleures conditions possibles d'exploitation (amendements,
aménagements…) (MFAA, 2006).
9
à la destruction de certaines microflores et microfaunes du sol, à la diminution des teneurs en
matière organique (MO) qui conduit à la baisse de la fertilité des sols ; à l’apparition des ions
aluminium et à l’accumulation des nitrates. Ce qui acidifie le sol et participe ainsi à leur
dégradation (ONU, 2006). En outre, Mills et Fey (2003) concluent que l'utilisation exclusive
de la fertilisation minérale ne permet pas de maintenir la fertilité des sols à long terme. Même
si la fertilisation minérale, plus pratiquée aujourd’hui en riziculture, permet d’augmenter les
rendements, elle ne peut garantir à elle seule une production durable sans apport de matière
organique.
Le fumier
Le fumier est le produit issu de la fermentation d’un mélange de pailles plus ou moins piétinées
et de déjections animales, qui permet un recyclage efficace des éléments minéraux plus
concentrés et plus assimilables que dans les résidus de départ (GRET et CIRAD, 2006). Il est
plus souvent sous forme solide (déjections de bovins, de petits ruminants et de la volaille).
Les résidus de récolte
Les résidus de récolte sont une source importante de matière organique. Convenablement gérés,
ces résidus constituent un moyen de maintien de la fertilité. Selon Laboubée (2007), le retour
au sol des résidus de récolte, à court terme, peut se manifester à travers différents effets dont
l’amélioration de la stabilité structurale, la réduction des risques de battance, la diminution du
compactage, la libération de produits toxiques pour certaines maladies, la fourniture d’azote et
de potassium. A long terme, la restitution systématique des résidus de récolte va modifier
l’évolution du stock d’humus du sol. En effet, l'utilisation des résidus en paillage permet
d’améliorer la capacité d’infiltration de l’eau et la rétention en eau du sol, de réduire les effets
attendus de l’érosion éolienne et hydrique. Elle permet aussi d’augmenter la capacité
10
d’échanges cationiques (CEC) du sol et d’augmenter la fourniture lente d’éléments nutritifs aux
plantes (Schlecht et Buerkert, 2004). Aussi, le paillage permet un ameublissement du sol et une
augmentation de sa porosité, qui permettent une meilleure infiltration de l’eau (Zombré et al.,
1999). Les travaux de Koulibaly et al. (2010) montrent que le recyclage des résidus de récolte
en compost ou en fumier et leur enfouissement, augmentent les rendements des cultures.
Le compost
Le compost provient de la fermentation de divers produits animaux et végétaux. C’est le produit
de la décomposition de la matière organique avec libération d’éléments minéraux et fabrication
de l’humus (IFDC-Catalist, 2010). Le compost peut être utilisé comme engrais lors des cultures
ou avant labour comme fumure de fond. Selon Charnay (2005), l’amendement organique
favorise :
11
de la fertilité de MAEF (2011) ont permis de définir des méthodes de fertilisation organo-
minérale qui assurent la durabilité des systèmes de cultures. Toutefois, de telles méthodes
restent très peu appliquées au niveau des paysans à cause des contraintes liées à la production
et à l’épandage des matières organiques. La non-disponibilité de matières organiques de qualité
demeure donc une contrainte majeure de l’enrichissement des terres notamment rizicoles
(Cissé, 2013).
12
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
13
II.1. Présentation de la zone d’étude
II.1. 1. Situation administrative et géographique
Le site expérimental de l’étude est localité dans le village de Balmadou situé entre 12°37'30.86"
de latitude Nord et 15°51'39.43" de longitude Ouest. Ce village appartient à la commune de
Djirédji, à l’arrondissement du même nom, au département et la région de Sédhiou. La
commune de Djirédji s’étend sur une superficie de 390 km². Elle est limitée au Nord par la
commune de Sansamba, au Sud par le fleuve Casamance, à l’Est par la commune de Bambali
et à l’Ouest par le marigot de Francounda qui le sépare de la commune de Bémet Bidjini (Figure
1).
14
excédentaire. La deuxième phase va de 1968 à 2002 est caractérisée par une succession
d’années excédentaires et déficitaires avec toutefois une prédominance des années déficitaires.
Et enfin la troisième phase allant de 2003 à 2020 marquée par une succession d’années
excédentaires et déficitaires avec une prédominance des années excédentaires. L’année 2020
qui correspond à la mise en place de notre essaie a connu un excédent pluviométrique de 35.4%
soit 1551mm (Figure 2). Cette variabilité de la pluviométrie a des impacts sur les activités
agricoles.
80.00 70.74
60.00
40.00 35.40
Ecart(%)/ normal
20.00
(20.00)
(40.00)
(35.65)
(60.00)
1963
1978
1951
1954
1957
1960
1966
1969
1972
1975
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
2014
2017
Années
Figure 2 : Ecart pluviométrique par apport à la normale 1991-2020 à la station de Sédhiou de
1951 à 2020
Les températures sont relativement élevées allant de 25°C à 33°C en saison des pluies et de
24°C à 40°C en saison sèche (Sané, 2019). L’harmattan est le type de vent qui y souffle en
saison sèche.
15
Figure 3 : Types de sols de la commune de Djirédji
Au regard des caractéristiques pédologiques de la commune de Djirédji, il ressort du point de
vue spatiale que le village de Balmadou ou encore la vallée repose sur :
Les sols minéraux peu évolués : Ils ont un niveau très bas de matière organique, une
fertilité faible. Ces sols sont sensibles à l’érosion éolienne et hydrique, ont une texture
sableuse et très perméables (k=250 cm/h).
Les sols hydromorphes : ils sont typiques des bas-fonds et/ou des plaines de la zone
de transition entre le plateau et la mangrove. Ces sols sont sujets à des symptômes
d’acidité liée aux ions ferreux (fer2+) dû aux milieux anoxique par la submersion des
eaux. Ils sont sableux à argilo-sableux par endroit suivant les étages et sont caractérisés
par une faible teneur en matières organiques (- de 0,5 à 1%).
II.2. Matériel
II.2. 1. Matériel végétal
La variété utilisée au cours de l’expérience est le NERICA L19, qui est une des variétés de riz
de bas-fonds pluvial la plus populaire. Cette variété tolère la toxicité ferreuse, la sècheresse, et
a des rendements allant jusqu’à de 5t/ha (AfricaRice, 2020). (Cycle de la variété)
Compost F1 3,721 2,297 1,62 6,401 0,201 10,14 20,557 43,711 60,052 0,024 10,51 1,719 0,105
La composition chimique du compost montre un rapport C/N inférieur à 15. Ce qui permet une
libération importante d’azote bénéfique à la croissance de la plante. La présence des
oligoéléments permet également à la plante d’assurer son développement en puissant la quantité
nécessaire d’éléments pour ses activités métaboliques.
17
Les différents traitements sont obtenues à partir de la combinaison de trois doses de compost
(0 ; 5 et 7,5 t/ha) avec trois doses de fertilisant minéral (0% ; 50% ; 100% de la dose
recommandée de fertilisation minérale sur le riz) (tableau2).
L’essai a été mis en place durant la campagne hivernale 2020-2021. Les travaux ont débuté le
26/08/2020 et ont consisté à la préparation du site par un labour à plat et à l’installation des
diguettes de 60 à70 cm de haut à l’aide d’un « kadiandou ». Ces diguettes autour des parcelles
servent à éviter la contamination entre les parcelles élémentaires. Le repiquage du riz obtenu à
partir des pépinières de 21jours a été effectué le 01/09/2020 avec deux (2) plants par poquet.
Le compost ainsi que le fertilisant minéral ont été épandus le 05/09/2020 soit cinq (5) jours
après repiquage. La fertilisation minérale a été appliquée avec la dose recommandée en
Casamance qui est de 200Kg/ha 15N-15P-15K +150 kg/ha d’urée (46N-0P-0K). L’urée est
apportée en deux fractions. Une première fraction est apportée au tallage avec une quantité de
100 kg/ha soit 90g/9m2 et la seconde à l’initiation paniculaire avec 50 kg/ha soit 45g/9m2. Des
désherbages manuels ont été effectués au besoin pour maintenir les plants en situation de non-
compétition avec les adventices. De même, une clôture a été construite afin de contenir la
divagation des animaux.
18
Photo 1: Parcelle expérimentale
Des échantillons de sol ont été prélevés avant l’application des traitements et à la fin de l’essai.
La collecte a été effectuée à une profondeur 0-20 cm de chaque parcelle élémentaire. Les
échantillons ont été d’abord broyés puis tamisés et mis dans des sachets et amenés au laboratoire
de Saint-Louis pour l’analyse chimique. Cette analyse a porté sur la teneur en carbone (C%),
en azote total (N%), en matière organique, en phosphore assimilable, en bases échangeables
(ions Ca2+, K+, Mg2+ et Na+), en métaux lourds (Cu2+, Zn2+, Mn2+, Fe2+), le rapport C/N et la
capacité d’échange cationique (CEC).
Crédits photos : Dieng, 2020
19
Crédit photo : Dieng 2020
o Taux de reprise
Le taux de reprise des plants (TRP) a été évalué en dénombrant les plants qui ont survécus 15
jours après repiquage dans les parcelles élémentaires. Ce taux a été calculé à l’aide de la formule
suivante :
NPS
TRP (%) = ∗ 100
𝑁𝑃𝑇
Avec NPS= nombre de plants qui ont survécu ; NPT= sur le nombre total de plants
o Nombre de feuilles
La production foliaire a été évaluée par le dénombrement des feuilles des plants sur 6 pieds pris
dans chaque parcelle utile tous les 15 jours après repiquage.
La hauteur des plants a été mesurée sur 6 pieds pris dans chaque parcelle utile tous les 15 jours
après repiquage.
20
o Nombre de talles produites
Il a été évalué par un dénombrement des talles produites sur 6 plants pris au hasard dans le carré
de rendement à 60 jours après semis. Le nombre de talles par m² est obtenu par le rapport du
nombre total de talles par poquet sur la surface occupée par un poquet.
o Nombre de panicules
Il a été évalué par un dénombrement des panicules produites sur 6 plants pris au hasard dans le
carré de rendement à 60 jours avant la récolte. Le nombre de panicules par m² est obtenu par le
rapport du nombre total de panicules produits par poquet sur la surface occupée par un poquet.
Le taux d’infertilité a été évalué par comptage des talles et panicules dans chaque carré de
rendement. Ce qui a permis de déterminer le nombre de talles total au mètre carré NTT et le
nombre de panicules au mètre carré (NP).
Le taux d’infertilité a été calculé selon de la formule suivante :
(NTT−NP)
𝑇𝐼𝑁 = ∗ 100 (%)
NTT
o Taux de stérilité
Le taux de stérilité (TS) des graines a été calculé après la récolte en choisissant au hasard sur
chaque parcelle élémentaire 6 panicules dans le carré de rendement. Le nombre d’épillets total
(NET) et le nombre d’épillets vides (NEV) par traitement et par mètres carré ont été comptés
afin de déterminer ce taux par la formule ci-après :
NEV
𝑇𝑆 = NET ∗ 100 (%)
21
o Biomasse aérienne
La biomasse de la paille a été déterminée. Pour ce faire, la masse fraîche des feuilles et panicules
ont été obtenu en pesant les tiges et les panicules justes après récolte. Après séchage des tiges
et panicules à l’air libre pendant 15jours, leur poids sec a été mesuré à l’aide d’un peson.
Le poids des grains et de la paille ont été évalués après égrainage des panicules. Le poids des
grains et de la paille (feuilles et panicules égrainées) obtenus dans chaque parcelle utile ont
été déterminés à l’aide du peson.
Les pesées des grains et de la paille produits par parcelle utile ont permis de calculer le
rendement grains en kg à hectare (RDTG) et le rendement paille (RDTP) en kg/ha.
Le poids des 1000 grains a été obtenu après un comptage et pesé des quatre (4) échantillons à
l’aide d’une balance électronique (Photo 3).
o L’indice de récolte
22
Photo 3: séchage de la paille (a), des panicules (b) et pesage des grains de riz (c)
23
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
24
III.1. Résultats
III.1. 1. Les propriétés chimiques des sols
III.1. 1.1. Effet des traitements sur quelques paramètres chimiques du sol
Les résultats de l’analyse de variance ont révélé un effet très hautement significatif (p = 0,0001)
des traitements sur la teneur en carbone (C), en matière organique (MO), en potassium (K) et
sur la capacité d’échange cationique (CEC) du sol (Tableau 6). Cet effet est non significatif sur
la teneur en sodium échangeable (Na+) du sol et significatif pour les autres paramètres. Exceptés
les traitements T7 et T8, tous les autres traitements ont induit un effet significatif sur le taux de
carbone et de matière organique du sol entre l’état initiale et après essai. Et les taux de carbone
et de matière organique les plus élevés sont notés avec le traitement T4 avec 3,4990% et
6,0183% respectivement (Tableau 3).
Concernant le taux d’azote du sol, seuls les traitements T0 (0,3280%), T1 (0,3357%), T2
(0,3283 %) et T5 (0,3573%) ont permis d’enregistrer un taux d’azote statistiquement plus élevé
que celui de l’état avant essai T0i (0,2837%). Et le taux d’azote le plus important est observé
avec le traitement T5 (Tableau 3).
Pour le taux de potassium (K+), l’analyse statistique a montré qu’excepté les traitements T7 et
T8, tous les traitements ont induit une augmentation significative du taux de potassium (K+) du
sol comparé à la situation avant essai (T0i). Le taux de potassium le plus élevé est observé avec
le traitement T0 (0,7870meq/100g).
Considérant la capacité d’échange cationique (CEC), tous les traitements induisent une
augmentation significative de celle-ci comparée à celle de l’état avant essai T0i
(25,8065meq/100g de sol). La capacité d’échange cationique la plus élevée est noté avec le
traitement T2 (60,5967meq/100g).
Les teneurs en phosphore (P), sodium (Na+), calcium (Ca2+) et le rapport C/N, n’ont montré
aucune variation significative après application des différents traitements.
Toutefois les différents traitements appliqués ont permis d’augmenter significativement le taux
de calcium (Ca2+) comparé à la situation initiale (T0i). (Tableau 3).
25
Tableau 3 : Variation de quelques paramètres chimiques du sol en fonction des traitements
T0i=Avant l'essai 3,2563 c 0,2837 cd 5,6008 c 11,4825 ab 91,4387 ab 1,0600 a 0,1458 g 0,4555 b 25,8065 e
T0 = 0t+0kg/ha+0kg/ha urée 3,4170 b 0,3280 ab 5,8773 b 10,5107 bc 86,5960 ab 1,8230 a 0,7870 a 0,9247 a 49,7220 bcd
T1= 0t+100kg/ha+75kg/ha urée 3,4373 ab 0,3357 ab 5,9127 ab 10,2493 bc 95,3843 ab 2,3507 a 0,6430 b 1,1317 a 48,2153 bcd
T2= 0t+200kg/ha+150kg/ha urée 3,4670 ab 0,3283 ab 5,9630 ab 10,6033 bc 93,5450 ab 1,7290 a 0,4543 c 0,9350 a 60,5967 a
T3=5t+0kg/ha+0kg/ha urée 3,4007 b 0,3160 abc 5,8497 b 10,8857 abc 89,5157 ab 2,2943 a 0,4300 cd 1,3287 a 44,6120 cd
T4 = 5t+100kg/ha+75kg/ha urée 3,4990 a 0,3037 bcd 6,0183 a 11,5377 ab 72,9323 b 1,4280 a 0,3253 def 0,9810 a 42,3193 d
T5=5t+200kg+150kg/ha urée 3,4213 b 0,3573 a 5,8850 b 9,7190 c 105,2817 a 1,6870 a 0,3603 cde 0,9613 a 56,6660 ab
T6 =7,5t+0kg/kg+0kg/ha urée 3,4580 ab 0,3237 abc 5,9480 ab 10,7007 bc 87,5887 ab 1,5360 a 0,3133 def 0,9637 a 43,5640 cd
T7=7,5t+100kg/ha+75kg/ha urée 3,3083 c 0,2977 bcd 5,6907 c 11,1250 abc 97,4860 ab 2,0843 a 0,2380 efg 0,9793 a 42,2540 d
T8=7.5t+200kg/ha+150kg/ha urée 3,2677 c 0,2657 d 5,6197 c 12,3070 a 83,2967 ab 2,1070 a 0,2153 fg 0,9617 a 52,6047 abc
3,3933 0,314 5,8365 10,9121 90,3065 1,8099 0,3913 0,9623 46,6361
Moyenne générale
***=
ns = non significatif au seuil de 5% ; * = significatif au seuil de 5% ; ** = hautement significatif au seuil de 5% ; très hautement significatif au seuil de 5%
26
III.1. 1.2. Effets des traitements sur le rendement du riz et ses composantes
Il est apparu un effet significatif des traitements sur le taux des métaux du sol étudié. Seuls les
traitements T4 à T8 ont induit une augmentation significative du taux de cuivre (Cu2+) dans le
sol comparé à la situation avant essai T0i (0,0085 ppm).
Excepté les traitements T6 à T8, tous les traitements ont induit une augmentation significative
de la teneur en fer (Fe2+) comparée à la situation initiale 0,1138 ppm.
Concernant les teneurs en manganèse (Mn2+) et en zinc (Zn2+) du sol, elles ont diminué
significativement avec tous les traitements comparativement à la situation initiale (Tableau 4).
Les résultats ont montré qu’il n’y a eu aucun effet significatif (Pr=0,7453) des traitements sur
le taux de reprise des plants (figure 5). Toutefois, aucune mortalité n’est enregistrée pour le
traitement T1 contrairement au traitement T7 où il a été observé le taux de mortalité le plus
élevé (10,44%) (Figure 5).
27
T0 T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8
100,00
Taux de reprise (%)
80,00
60,00
40,00
20,00
0,00
T0 T1 T2 T3 T4 T5 T6 T7 T8
Traitements
Il y a eu un effet très hautement significatif (p< 0,0001) des traitements sur la production foliaire
du riz quelle que soit la date de mesure. Le nombre de feuilles produites le plus élevé a été
obtenu avec le traitement T8 avec 29 ±1,44 ; 44±1,60 ; 53±1,23 ; 51±0,92 et 49±0,61
feuilles/plant respectivement au 15ième, 30ième, 45ième, 60ième et 75ième JAR. Globalement, la
production foliaire a augmenté linéairement du 15ème au 75ème JAR (Tableau 5).
28
Tableau 5: Variation de la production foliaire des plants en fonction des traitements et du
temps
Moyenne générale ± écartype 16,37±1,93 25,78± 3,08 33,15± 3,68 35,33±3,49 36,79± 3,0
Pr > F < 0,0001*** < 0,0001*** < 0,0001*** < 0,0001*** < 0,0001***
29
Tableau 6: Variation de la hauteur des plants (cm) en fonction des traitements et du nombre
de jours après semis
T8=7.5t+200kg/ha+150kg/ha
53,29±0,74a 64,29±1,33a 79,79±0,55a 100±0,83a 139,25±13,9a
urée
Moyenne générale ± écatype 42,28 ±2,04 49,48 ±2,83 59,12 ±4,02 74,68 ±5,64 80,23 ±8,12
III.1. 2.2. Effets des traitements sur le rendement du riz et ses composantes
Effets sur les composantes du rendement
L’analyse de variance a montré un effet très significatif des traitements sur le nombre talles par
m² (p = 0,0013) et le nombre de panicules par m² (p = 0,0047) et significatif sur le taux
d’infertilité (p = 0,0282), le taux de stérilité (P= 0,0403) et le poids 1000 grains (p= 0,0308).
(Tableau 7).
Considérant le taux d’infertilité des talles, il a été plus élevé avec les traitements
T1 (46,65±0,11%) ; T3 (42,95±0,10%) et T6 (42,99±0,14%) (Tableau 7).
30
Le taux de stérilité le plus élevé a été observé avec le traitement T1 (43,45 ±1,57%). Quant au
poids 1000grains, il est plus influencé par le traitement T5 (21,57 ±0,48 g).
Globalement, les plus faibles valeurs de ces paramètres sont notées avec le traitement témoin
T0 (Tableau 7).
Composantes du rendement
Traitements Taux Taux Poids 1000
NT/m2 NP/ m2
Infert. % Stérilité % grains
T0 = 0t+0kg/ha+0kg/ha urée 89±2,51c 68±2,19c 23,7±0,33b 24,62 ±1,93c 18,56 ±0,14bc
T1= 0t+100kg/ha+75kg/ha urée 210±4,44ab 109±3,24b 46,65±0,11a 43,45 ±1,57a 18,69 ±0,36bc
T2= 0t+200kg/ha+150kg/ha urée 237±5,24ab 145±4,11ab 38,65±0.07ab 34,29 ±0,12abc 21,04 ±0,32ab
T3=5t+0kg/ha+0kg/ha urée 216±4,74ab 118±3,58b 42,95±0,10a 37,27 ±0,47ab 19,43 ±0,08abc
T4 = 5t+100kg/ha+75kg/ha urée 181±6,98b 136±6,10ab 23,82±0,07b 28,54 ±1,04bc 20,19 ±0,29abc
T5=5t+200kg+150kg/ha urée 234±3,44 ab 144±2,69ab 38,64±0,21ab 33,07 ±0,84abc 21,57 ±0,48a
T6 =7,5t+0kg/kg+0kg/ha urée 253±6,03a 140±4,55ab 42,99±0,14a 38,56 ±0,67ab 17,75 ±0,21c
T7=7,5t+100kg/ha+75kg/ha urée 196±7,12 ab 118±5,58b 38,67±0,11ab 34,51 ±1,55abc 20,52 ±0,31ab
T8=7.5t+200kg/ha+150kg/ha urée 211±5,62 ab 159±4,90a 23,87±0,15b 30,03 ±1,94bc 19,82 ±0,14abc
L’analyse statistique a révélé un effet significatif des traitements sur les rendements en grains
(p=0,004) et en pailles (p< 0,0001) du riz. Mais aucun effet significatif des traitements n’est
observé sur l’indice de récolte. En effet, les rendements grains et pailles sont significativement
plus élevés avec le traitement T8 (Rdt grains=1040,63 ±20,79 kg/ha et Rdt paille=
3793,75±38,13kg/ha) et T5 (Rdt grains=621,88 ±55,86 et Rdt paille=3093,75 ±117,12 kg/ha).
Les rendements en grains et pailles les plus faibles sont obtenus avec le témoin T0 (Tableau 8).
On note également que les traitements T2 (0t+200kg/ha+150kg/ha urée) et T6
(7,5t+0kg/kg+0kg/ha urée) ont le même rendement en grains (475,00 ± 63,35 kg/ha), mais le
31
rendement en paille du T2 (2904,69 ±96,39 kg/ha) est deux fois plus élevés que celui du
traitement T6 (1981,25 ±122,72 kg/ha).
L’indice de récolte le plus élevé en termes de valeur absolue est avec le traitement T8 (0,22)
et plus faible avec le traitement T2 (0,14) (Tableau 8).
Tableau 8: Variation des rendements grains (Kg/ha), paille (Kg/ha) et de l’indice de récolte
en fonction des traitements
** = hautement significatif au seuil de 5% ; ***= très hautement significatif au seuil de 5% ; ns = non significatif au seuil de 5%
32
III.1.3. Relation entre les paramètres étudiés et les traitements appliqués
L’analyse de la figure 6 a permis de distinguer quatre groupes:
le groupe C constitué par les traitements T2, T4, T5 et T6 qui induisent un taux
d’infertilité et un poids 1000 grains élevés mais aussi des taux de matière organique
(MO), de carbone (C), d’azote (N), de cuivre (Cu2+) et de Zinc (Zn2+) et capacité
d’échange cationique (CEC) élevés ;
L’analyse de la figure ci-dessous montre suivant l’axe des abscisses, une corrélation négative
entre le taux de stérilité et les rendements du riz et une corrélation positive entre les paramètres
de croissance et le rendement du riz. Ce qui signifie que les plants ayant présentés un
développement végétatif plus important ont un rendement plus important. Suivant l’axe des
ordonnées, il apparaît une corrélation négative entre le taux d’infertilité et le poids 1000 grains
d’une part et la teneur du sol en sodium (Na+) et calcium (Ca2+) d’autre part. Ce qui signifie
que les sols riches en sodium et calcium induisent des poids 1000 grains et des taux d’infertilité
faibles.
33
Biplot (axes F1 and 8F2: 46,42 %)
D Na+
Mg2+
Ca2+ A
4
Mn2+
Hauteur
T3 IR
Rdt grain
F2 (16,45 %)
T1 T8
C/N Rdt paille
sterilité %
B Fe2+
0 T7 Nb Talle
-20 -16 -12 -8 K+ T0
-4 0 4 Nb Feuille
8 12 16
T2 T6
Infert T5
Zn2+
T4
N(%) Cu2+
CEC -4
C (%) Poids
1000 g
C Pass
MO (%)
-8
F1 (29,97 %)
34
III.2. Discussion
Les résultats obtenus au cours de cette étude ont porté sur l’évolution des paramètres de
croissance et de rendement du riz de la variété Nerica L19 ainsi que sur les paramètres
chimiques du sol en fonction des doses de fertilisants organo-minérale apportée sur le riz.
- le taux d'azote est plus élevé avec le traitement T5. Cela peut se justifier par les apports
simultanés d'azote sous forme d'engrais organique, ce qui contribue à augmenter l'azote
du sol et à terme contribue à un enrichissement du sol en azote (Sedogo, 1993) ;
- le C/N et le taux de matière organique sont assez bons pour tous les traitements mais
leurs valeurs les plus élevées ont été obtenus avec le compost associé à la fertilisation
minérale. Les teneurs élevées en N et K obtenus sur les parcelles fertilisées au compost
et au fertilisant minéral confirment que la matière organique améliore les propriétés
chimiques du sol, les rendant favorables à la croissance des cultures et constitue une
source d'éléments nutritifs pour les cultures (Mulaji, 2011). Nos résultats sont similaires
à ceux de Yang et al (2007) qui ont observé un résultat comparable. Une élévation du
rapport C/N et du taux de MO du sol révèle une plus grande proportion de la MO fraiche
partiellement décomposée ;
- Quant au phosphore assimilable, il est pratiquement élevé dans tous les traitements
après l’essai. Cela pourrait s’expliquer selon Bacye (1993) par le fait que la mise en
culture ne modifie pas la quantité de phosphore total. En outre, l'utilisation d'engrais,
notamment le NPK augmente le niveau de la réserve en phosphore du sol ;
- pour bases échangeables les traitements n’ont pas eu un effet significatif pour le sodium
échangeable. Toutefois, l'utilisation exclusive des fumures minérales T1 entraine une
35
légère augmentation du potassium et sodium. Ces résultats sont à désaccord avec ceux
de PARE (2014), selon qui l'utilisation exclusive des fumures minérales induit des
déficits énormes en bases échangeables, en particulier en calcium. Et cela provient
essentiellement des pertes par lixiviation de ces bases.
- la Capacité d'Echange Cationique est une propriété du sol lui permettant de fixer de
façon réversible les cations échangeables. Ainsi, la CEC de ces sols tropicaux est à près
de 80% d'origine organique et les sols sont riches en matière organique au début de
l’essai. Il semble donc normal de trouver que la CEC est significativement élevé dans
tous les traitements. Nos résultats corroborent ceux de Busby et al. (2007) et Amadji et
al. (2009) qui confirment que les différentes doses d'engrais organo-minéral ont donc
eu des effets positifs sur les propriétés chimiques du sol et ont favorisé une meilleure
nutrition azotée de la première culture.
- les apports d’engrais minéral et organique ont eu des effets très significatifs sur les
éléments-traces (Cu, Fe, Mn et Zn). A la fin de l’essai, la teneur du sol en ces éléments
est relativement faible sur tous les traitements voir même nul dans le cas du Cu au
niveau des traitements T0 et T1 et le Zn au niveau du traitement T3. Cette baisse de la
teneur en ces éléments peut être due aux différentes exportations par les plantes durant
leur développement. Ces résultats ne sont pas similaires à ceux de Li et al. (2010) qui
ont observés que l’engrais organique enrichit significativement le sol en Zn, Fe, Cu et
en Mn. Les éléments traces, en tant que micronutriments à faible concentration, sont
favorables à la croissance des plantes. A forte concentration, ils peuvent devenir
toxiques pour ces dernières et pour la vie du sol (Marschner 1995).
III.2.2. Effet des différentes doses de compost et de fertilisants minéraux azotés sur
les paramètres de croissance du riz
Les traitements ont influencé significativement la croissance du riz du 15 ième au 75ième JAR.
Pour toutes les mesures, la croissance est plus importante avec les combinaisons composts-
fertilisation minérale T8. Ces différences peuvent être expliquées par la capacité de la variété
Nerica L19 à répondre à l’accroissement de la dose d’azote. Gala et al. (2011) ont montré que
l’augmentation des quantités d’azote améliore considérablement la croissance végétative du riz.
Elles peuvent aussi être dues au fait que la fertilisation minérale dispose d’éléments minéraux
directement assimilables qui auraient favorisé la croissance rapide des plantes. Les résultats
obtenus sont conformes avec ceux de Kaho et al., (2011) et Tshibingu et al., (2017) qui ont
36
montré que les apports de fertilisant minérale ont une influence positive sur la croissance du
riz.
III.2.3. Effet des différentes doses de compost et de fertilisation minérale azotée sur
le rendement et ses composantes
38
CONCLUSION
39
L’étude sur les effets des différentes doses d’amendements organiques et de la fertilisation
minérale sur les propriétés chimiques du sol et sur les paramètres agro-morphologiques du riz
a permis de montrer que la combinaison compost-fertilisation minérale améliore positivement
la croissance et la production du riz. Les analyses de sols montrent de manière générale que les
bases échangeables (Na+, Ca2+, K+) et la capacité d’échange cationique (CEC) augmentent avec
la fertilisation minérale contrairement aux autres propriétés chimiques qui sont plus influencées
par les combinaisons composte et fertilisation minérale. Le riz a réagi positivement à toutes les
doses de fertilisants. Par ailleurs, nous pouvons dire que même si l’apport seul du compost ou
de la fertilisation minérale améliore sa productivité, leur combinaison est beaucoup plus
efficace. Car, le rendement du riz est plus important dans les traitements où le compost est
combiné avec la fertilisation minérale particulièrement avec le traitement T8 (7,5t/ha C1+100%
de la dose de FMR).
Cependant, compte tenu des contraintes (pause de la pluviométrie, divagation des animaux,
certains attaques…) rencontrées durant la mise en œuvre de nos travaux, il serait important de :
- Reprendre l’étude suivant différents suivant les modes culturaux à plat ou sur billon,
afin de définir la performance des doses suivant chaque mode cultural ;
- évaluer l’impact multi annuel des différentes doses de fertilisants sur les propriétés
chimiques des sols.
Au vu de ces résultats, il apparait plus judicieux pour les producteurs d’utiliser la dose 7,5t/ha
C1+100% de la dose de FMR (T8) qui a permis d’obtenir le meilleur rendement. Aussi, le
traitement T6 (7,5 t de compost) qui permet de produire autant de grains que la dose
recommandée de fertilisation minérale (T2) peut être recommandée pour une production plus
durable.
40
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