Fiche Diagnostique DACUDO Bactrocera Dorsalis

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FICHE DE RECONNAISSANCE SORE*

*SURVEILLANCE OFFICIELLE DES ORGANISMES NUISIBLES RÉGLEMENTÉS OU EMERGENTS

• N O M S C I E N T I F IQ U E RÉGLEMENTATION ET DISTRIBUTION
BAC T R O C E R A D O R S A L I S
STATUT RÉGLEMENTAIRE
• NOM VERNACULAIRE ORGANISME DE QUARANTAINE PRIORITAIRE (OQP)
M O U C H E O R I E N TA L E D E S FRU I T S
DISTRIBUTION DE L’ORGANISME NUISIBLE Présent Transitoire
• CATÉGORIE TAXONOMIQUE
INSECTE
• ORDRE
1 DIPTER A
• FAMILLE
T E P H R ITI DA E
• CODE OEPP
DAC U D O
(Source OEPP)

1 FILIÈRES ET PLANTES HÔTES


A la Réunion, les premières captures ont été faites en avril 2017 et
FILIÈRES ET SOUS-FILIÈRES PLANTES HÔTES l’ensemble de l’île est maintenant affecté. Aux États-Unis, en Califor-
CONCERNÉES nie, des interceptions et des captures sont régulièrement réalisées.
ARBORICULTURE FRUITIÈRE Hôtes majeurs: En Italie, en septembre 2018, des adultes ont été capturés dans des
- Agrumes Citrus paradisi (Pamplemoussier), pièges, dans des zones agricoles des provinces de Salerne et Naples.
- Figuier En France, Bactrocera dorsalis est régulièrement interceptée à l’import.
- Fruits à noyau (dont amandier) Citrus reticulata (Mandarinier),
- Fruits à pépins Citrus sinensis (Oranger), Prunus En 2019, suite à la mise en place d’un plan de surveillance, des adultes
persica (Pêcher) ont été capturés dans des pièges en région parisienne et en Occitanie,
CULTURES LEGUMIÈRES à proximité de points d’entrée potentiels (aéroport, MIN).
- Cucurbitacées Hôtes secondaires: Dans les conditions optimales de développement (conditions tropi-
- Solanacées cales), le cycle de la mouche orientale des fruits peut être effectué en
Capsicum annuum (Piment,
Poivron), Cucumis maxima 25 jours. Pendant sa période de fécondité, la femelle peut pondre en-
(Potiron), Cucumis pepo (Courge), viron 700 œufs dans les fruits et légumes hôtes. Après 1 à 3 jours, les
Cucumis sativus (Concombre), œufs vont éclore pour donner des larves (asticots) de couleur crème.
Malus domestica (Pommier), Pyrus Les trois stades larvaires se développent dans la chair du fruit en s’en
communis (Poirier), Solanum nourrissant durant 1 à 2 semaines. Ensuite, les larves quittent le fruit
lycopersicum (Tomate), Solanum pour s’enterrer dans le sol. Les pupes, en forme de tonnelet de couleur
melongena (Aubergine) jaune à marron, se forment dans la partie superficielle du sol. Après 10
à 12 jours environ, les adultes émergent du sol.
Les ailes des deux sexes mesurent environ 6 à 7 mm dans la longueur
VOIES D’ENTRÉES DÉGÂTS PROVOQUÉS et sont marquées d’une bande mince, brune le long de la nervure cos-
- Fruits (Échanges commer- - Pourriture des fruits et légumes tale (haut de l’aile) et d’une bande brune diagonale de la base de l’aile
ciaux de fruits et légumes en suite à la présence de larves. au bord arrière. La tête présente des yeux irisés, comme c’est le cas
provenance des pays où Bactro- pour Ceratitis capitata. Il y a deux taches rondes et noirâtres, au niveau
cera dorsalis est présente - des de la face, sous les antennes. Le thorax a une couleur de base sombre
interceptions dans des pièges avec deux bandes jaunes rayées jaune vif sur le dessus. La coloration
ont notamment été signalées en
Autriche et en France) est très variable du brun clair au noir. On distingue également d’autres
- Propagation naturelle taches jaunes sur le côté du thorax. L’abdomen est jaunâtre/brunâtre
et avec une marque noire en forme de «T» typique. Les adultes sont
• PLANTES HÔTES présents tout au long de l’année dans des habitats tropicaux où les
Les mouches du complexe Bactrocera dorsalis sont très polyphages. plantes hôtes sont continuellement disponibles.
Si les interceptions à l’import concernent principalement les mangues,
elles peuvent s’attaquer à de nombreux autres fruits tropicaux (papaye, 4 EXAMEN VISUEL
goyave, banane…). Les espèces hôtes majeures ou mineures listées
ci-dessus sont celles cultivées en France métropolitaine.
LIEUX À VISITER OBJETS À INSPECTER
2 MODE DE TRANSMISSION / DISSÉMINATION
Le choix des parcelles à sélec- Mise en place d’un réseau de
Le risque le plus élevé d’introduction résulte de l’importation de végé- tionner pour la mise en place des piégeage. En complément
taux infestés par B. dorsalis (présence d’œufs ou de larves) provenant de pièges et les observations biolo- du réseau de piégeage, il est
pays où cette mouche est présente. Pour la période 2013-2018, B. dorsalis giques se fera selon les critères important de pouvoir s’assu-
a été interceptée plus de 200 fois en France, à l’import, sur des fruits suivants: rer que des fruits et légumes
et légumes, provenant de 17 pays (données Anses-LSV). La présence de - Cibler des sites à proximité de présentant des attaques de
B. dorsalis à la Réunion est un risque supplémentaire compte tenu des ports, d’aéroports, d’aires d’au- type « mouches des fruits »
nombreux échanges avec ce département. toroutes constituant des axes de ne soient pas attaqués par
Il faut aussi tenir compte de l’évolution de la situation en Italie, qui pour- circulation de fruits et légumes Bactrocera dorsalis. Ainsi, au
rait être à l’origine de voies de contamination, en cas d’installation de la importants et des stations de fruits stade de la maturation, dans
mouche orientale dans ce pays. et légumes travaillant des denrées les champs de production,
d’importation sensibles, si des dégâts inhabituels de
3 BIOLOGIE
- La pose des pièges devra être type « mouches des fruits »,
Bactrocera dorsalis est originaire du sud-est asiatique. Elle s’est propagée réalisée dans des parcelles et / avec présence de larves, sont
en Afrique à partir des années 2000 (sous le nom de Bactrocera invadens). ou environnements fruitiers ou observés, ces larves seront
A l’île Maurice, après des foyers éradiqués en 1996, 2013 et 2015, elle a été légumiers, prélevées et envoyées au
estimée établie en 2016. laboratoire de l’Anses pour

1
- En arboriculture, prioriser la pose détermination au cas où il ne
des pièges et observations biolo- serait possible de les ratta-
giques sur Prunus persica et Citrus cher à Ceratitis capitata.
spp. (Malus domestica et Pyrus com-
munis en priorité 2) et, en cultures
légumières, Solanum lycopersicum,
Capsicum spp., Solanum melongena
et Cucurbita spp.,
- Si possible, choisir des parcelles
soumises à une faible pression de
traitement (lutte biologique ou
intégrée),
- Privilégier des parcelles avec un en-
vironnement présentant des espèces
et des variétés différentes afin d’avoir 4

la présence de fruits mûrs sur une


longue durée et donc d’assurer une
attractivité maximale vis-à-vis de
cette mouche,
- Préférer des parcelles avec un type
d’irrigation favorisant un taux d’hu-
midité élevé.

Par sa taille et sa coloration, l’adulte est assez facilement reconnaissable


par rapport à d’autres mouches des fruits présentes en France ou en
Europe. Le genre Bactrocera est seulement représenté en Europe par la
mouche de l’olive, Bactrocera oleae (Gmelin), mais celle-ci est plus petite
(4-5 mm) et ne présente pas de bandes ou taches jaunes sur le thorax.
Grace à leur ovipositeur très pointu, les femelles pondent leurs œufs sous
la cuticule des fruits ou légumes. Le point de ponte peut être visible à
la surface des végétaux. L’aspect est le même que pour les pontes de
cératites. 5

Les symptômes, notamment ceux correspondant aux piqûres de pontes,


sont plus ou moins variables selon les fruits et légumes attaqués. Pour
les agrumes, par exemple, on observe un halo jaune en début d’attaque.
Les larves se développent dans les fruits, provoquant leur mûrissement
précoce, leur pourriture et leur chute.
Les dégâts sont causés par les larves qui se développent en se nourrissant
de la pulpe du fruit ou légume et secondairement par le développement
de moisissures sur les parties atteintes.
Il est difficile de reconnaître des dégâts de Bactrocera dorsalis, notam-
ment sur les espèces végétales étant attaquées par d’autres diptères, d’où 6

l’intérêt de demander une confirmation par le laboratoire. Uniquement


pour les structures disposant d’une autorisation de confinement au titre
du R (UE) 2019/829, il est possible de mettre les larves en cages d’élevage
et d’attendre l’apparition des adultes, cela peut faciliter l’identification.
Cependant il est indispensable d’envoyer l’échantillon prélevé au labo-
ratoire pour avoir une identification officielle tant que ce dernier n’a pas
été détecté.

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3

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JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUIL AOÛ SEPT OCT NOV DEC 5 PRÉLÈVEMENTS
Période de symptomatologie
Période de PRÉLÈVEMENT À RÉALISER
symptomatologie - Pour la récolte des larves, les produits végétaux devront être ame-
optimale nés dans un lieu permettant leur observation. Une observation ra-
pide (couleur, forme, taille) devra permettre de ne retenir que celles
• • COMMENTAIRE / PÉRIODES DE SYMPTOMATOLOGIE ressemblant aux larves de Tephritidae telles que Bactrocera dorsa-
L’observation visuelle d’éventuels symptômes doit se faire à l’approche de lis, Ceratitis capitata…. Les larves vivantes seront plongées dans de
la récolte des fruits et légumes (pour plus de précisions se reporter aux l’eau bouillante (chauffée avec une bouilloire ou un micro-onde)
instructions-filières) . juste le temps qu’elles s’immobilisent.
- Les mouches récupérées dans les pièges seront triées pour ne rete-
• • CONFUSION POSSIBLE nir que celles ressemblant à Bactrocera dorsalis.
Bactrocera dorsalis peut être confondu avec Bactrocera oleae (photo 9) dans les
zones de présence d’oliviers (Olea europaea) et avec Ceratitis capitata. MATRICE DE PRÉLÈVEMENT
- Larve ou nymphe
RÉALISATION DE PIÉGEAGE
Oui
TYPE DE PIÈGE
- Methyl-eugenol
En attente d’AMM pérenne, vérifier la validité de l’utilisation déroga-
toire annuelle dans le cadre de l’article 53 du règlement 1107/2009.
PROCÉDURE D’ENVOI DU PRÉLÈVEMENT ET DU PIÉGEAGE
Les larves et adultes seront placés dans un tube contenant de
l’alcool à 70°. Il faut prévoir un tube par piège et par relevé pour les
adultes et un tube par lieu et plante hôte pour les larves.
Les tubes seront identifiés et envoyés avec une fiche de demande
d’analyse complétée (une fiche par tube) (voir modèle joint) en
précisant « plan de surveillance national Bactrocera dorsalis ».
9 CONFUSION POSSIBLE Les récipients ou tubes contenant les spécimens doivent être
de taille proportionnée à celle de l’échantillon, rigoureusement
• • AUTRE ORGANISME OBSERVABLE étanche et incassable. L’expédition doit se faire dans un emballage
La surveillance de Bactrocera  dorsalis peut être combinée avec d’autres de plus grande taille que le récipient renfermant l’échantillon.
organismes nuisibles: se reporter aux instructions-filières des filières arbo- Chaque tube ou boîte contenant les spécimens doit être soigneu-
riculture fruitière et cultures légumières. sement calé avec du coton, des « chips » de polystyrène ou toute
autre matière amortissant les chocs. L’emballage extérieur doit être
suffisamment rigide pour éviter l’écrasement de son contenu. (NB
6 BIBLIOGRAPHIE ET CONTRIBUTEURS : l’utilisation d’enveloppe à bulles est déconseillée, car elle risque
BIBLIOGRAPHIE l’écrasement lors du transport postal).
Instruction technique DGAL/SDQSPV-2019-272 du 08 avril 2019
ISPM 27 - Diagnostic protocols for regulated pests DP 29 Bactrocera dorsa- La demande d’analyse ne doit pas se trouver au contact direct de
lis du 11 mars 2019 l’échantillon, mais à l’extérieur de son conditionnement (ex : enve-
loppe scotchée visiblement sur l’emballage du colis).
AUTRES RESSOURCES EXISTANTES ADRESSE DU LABORATOIRE DE RÉFÉRENCE
datasheet_DACUDO.pdf
ANSES - LSV - Unité d’Entomologie et Plantes invasives
Fiche de reconnaissance Bactrocera dorsalis Anses-LSV
CBGP - 755 avenue du Campus Agropolis - CS 30016
34988 MONTFERRIER SUR LEZ CEDEX
PHOTOGRAPHIE
1. Habitus femelle Bactrocera dorsalis © Anses-LSV 2. Comparaison Cerati- JAN FEV MAR AVR MAI JUN JUIL AOÛ SEPT OCT NOV DEC
tis capitata (à gauche) et B. dorsalis (à droite) © Anses-LSV 3. Aile Bactroce-
Période de piégeage
ra dorsalis © Anses-LSV 4. Face Bactrocera, dorsalis avec 2 taches noires ©
Anses-LSV 5. Abdomen mâle Bactrocera dorsalis avec marque noire en «T» • DESCRIPTION DU PIÉGEAGE
© Anses-LSV 6. Larve stade 3 de Tephritidae (environ 9 mm) © Anses-LSV Dans chaque site, un piège type McPhail , associé à un attractif (mé-
7. Dégâts de Tephritidae sur pêche © Chambre d’agriculture d’Occitanie 8. thyl-eugénol) et un peu d’eau savonneuse, sera placé sur les arbres à
Dégâts de Tephritidae sur agrume © AMAROC AGRO 9. Habitus Bactrocera environ 1,5 m au-dessus du niveau du sol. Seuls les mâles seront attirés
oleae. B. oleae est plus petite (4 à 5 mm) que B. dorsalis (7à 8 mm) © Anses- par l’attractant (méthyl-eugénol).
LSV 10. Piège McPHAIL © Biobest Group NV Le réseau de surveillance doit être opérationnel pour le 1er juin.
Les pièges seront relevés chaque semaine de
CONTRIBUTEURS début juin à fin octobre.
Valérie Balmès (Anses-LSV), Sabine Meyruey (DGAL-SDQSPV), Bernard Conserver les capsules de méthyl eugénol
Rouille (DRAAF-SRAL PACA) dans un frigidaire non alimentaire, mettre des
CETTE FICHE A ÉTÉ VALIDÉE PAR gants lors de sa manipulation et gérer les cap-
Bertrand Bourgouin (DGAL-DEVP) sules comme des déchets chimiques.
©
PRODUCTION • COMMENTAIRE/PÉRIODE DE PIÉGEAGE
Plateforme ESV A adapter aux conditions climatiques des
Version du 24 novembre 2023
différentes régions et des périodes de produc-
https://fichesdiag.plateforme-esv.fr/fiches/Fiche_ tions des végétaux à risque (pour plus de pré-
Diagnostique_DACUDO_Bactrocera_dorsalis.pdf cisions se reporter aux instructions-filières).

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