Politiques de Sante

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LES POLITIQUES DE SANTE

Conférence de MASTER II
Bamako, mars 2021
Par
Dr Mahamoudou Bazzi DIALLO
Maitre-assistant
Faculté de droit privé de l’
Université des sciences juridiques et
Politiques de Bamako
dial_samba@yahoo.fr

Les politiques de santé ou encore politiques sanitaires désignent l’ensemble des actions
publiques visant à agir sur l’état de santé de la population. Il ressort de cette définitions deux
grands axes.
D’une part, les actions sur les déterminants de santé qui visent :
- à réduire les risques sanitaires liés à l’environnement1 ;
- à prévenir les risques inhérents aux comportements2 ;
- à Empêcher l’apparition de maladies par des comportements positifs3.
Et d’autre part, les actions sur le système de soins que les politiques publiques définissent à la
fois l’organisation des soins4, leur financement et leur régulation économique, et la qualité des
soins.
Pour ce faire, la politique nationale de santé se fixe les objectifs suivants :
1- l’amélioration de l'état de santé des populations en :
- réduisant les mortalités infanto-juvénile et maternelle ;
- réduisant la morbidité et la mortalité dues aux maladies prioritaires ;
- développant les services de planification familiale ;
- veillant à la promotion des attitudes et comportements favorables à la santé et au bien-être de la
famille.

1
Milieux naturels, air, eau, habitat, milieu urbain alimentation, cadre de travail.
2
Addition, nutrition
3
Par la vaccination, prophylaxie etc.
4
Cadre juridique, institutionnel et déontologique d’exercice du soins, répartition sur le territoire.
2- l’amélioration la couverture sanitaire du pays en :
- assurant l'extension de la couverture afin de rendre les services de santé accessibles aux
populations y compris celles appartenant aux catégories les plus durement frappées par la
pauvreté ;
- mettant en place un dispositif de soins adapté aux réalités du pays ;
- assurant des prestations de qualités produites au meilleur coût, géographiquement et
économiquement accessibles ; y compris la disponibilité des médicaments essentiels ;
- améliorant l'utilisation des services de santé notamment par des actions d'information,
d'éducation et de communication ;
3- rendre le système de santé viable et performant en :
- assurant l'intégration de la politique de santé dans celle du développement économique, social
culturel du pays ;
- améliorant l’organisation et le fonctionnement des services de santé par une gestion rationnel
des ressources humaines, matérielles et financières ;
- organisant la participation de l'Etat, des collectivités locales, des populations bénéficiaires et
des partenaires au développement à la prise en charge des dépenses de santé ;
- développant une approche multidisciplinaire et multisectorielle de l'action sanitaire.
Les priorités de l'action sanitaire sont réservées à la prévention des maladies, à la
promotion sanitaire et au bien-être de la famille en milieu rural et périurbain ainsi qu'à
l'amélioration de l'accès des populations les plus pauvres aux soins de santé.
Qu’est-ce que la santé publique ?
Par définition, la santé publique est une discipline qui traite la santé d’une manière
globale d’une population dans le but d’améliorer l’état de santé de cette population.
Au Mali, la loi n°02-049 du 22 juillet 2002 portant Loi d’orientation sur la santé
détermine les grandes orientations de la politique nationale de santé. Elle précise que la politique
nationale de santé repose sur les principes fondamentaux d'équité, de justice de solidarité, de
participation de la population et de la société civile.
Au cours de cette conférence, sont présentés successivement :
- L’organisation du système de santé ;
- Les établissements de santé ;
- Le financement des politiques de santé
I- L’organisation du système de santé malien
Le système de santé du Mali est structuré en trois niveaux : central, régional et
subrégional.
L'administration centrale : Elle est composée du cabinet, du secrétariat général et de
services centraux. Elle est chargée d'élaborer les éléments de la politique nationale en matière de
santé et d'en assurer l'exécution, elle assure aussi la coordination et le contrôle technique des
services régionaux et subrégionaux, des services rattachés, des organismes personnalisés placés
sous tutelle du Ministère chargé de' la santé et apporte un appui stratégique à l'ensemble des
services de santé.
Au niveau de la région : les services techniques sont chargés d'appuyer et de contrôler
ceux de cercles. : Les services techniques de cercles élaborent les plans de développement
sanitaire de cercle (PDSC), planifient les actions, organisent la mise en œuvre, impulsent les
ressources humaines et contrôlent les résultats des actions exécutées.
Au niveau local : Les collectivités locales participent à l'administration de la santé dans
de conditions définies par le Code des collectivités territoriales. Ainsi, le Conseil Communal, le
Conseil de Cercle et l'Assemblée Régionale délibèrent sur la politique de création et de gestion
de dispensaires, des maternités et des centres de santé communautaire, et des hôpitaux
régionaux ; ils délibèrent également sur les mesures d'hygiène publique, d'assainissement et de
solidarité en direction des populations vulnérables.
Les ordres professionnels du secteur de la santé concourent à l'exécution de la politique
nationale de santé dans les conditions fixées par la loi.
Enfin, les populations bénéficiaires organisées en associations ou en mutuelles, les
fondations et les congrégations religieuses participent également à la conception et/ou à la mise
en œuvre de la politique nationale de santé à travers les établissements de santé qu'elles sont
admises à créer et à faire fonctionner.
II- Les établissements de santé au Mali
Les établissements hospitaliers sont :
- des établissements hospitaliers publics, classés selon leur niveau de technicité ;
- les établissements hospitaliers publics appartiennent à la catégorie des établissements publics
hospitaliers (EPH) ;
- des établissements hospitaliers privés, constitués de cliniques privées à but lucratif et d'hôpitaux
privés sans but lucratif. Les établissements de santé privés à but lucratif sont créés et gérés sous
forme d'entreprises individuelles ou de groupements. Les établissements de santé privés à but
non lucratif sont créés et gérés notamment par des associations, des fondations ou des
congrégations religieuses Les établissements de santé privés créés par des associations de santé
communautaires sont dénommés « Centres de santé communautaires ».

Les établissements hospitaliers dont les missions sont entre autres :


- assurer le diagnostic, le traitement et la surveillance des malades, des blessés et des
femmes enceintes en assurant, lorsque nécessaire, leur hébergement ;
- participer à des actions de santé publique dans la limite de leurs compétences ;
- participer à des actions de formation et de recherche dans le domaine de la santé

La pyramide sanitaire au Mali se décline en trois niveaux :


Le niveau central : Il est composé de cinq Etablissements Publics Hospitaliers dont trois à
vocation générale (Point G, Gabriel Touré et l’hôpital du Mali) et deux à vocation spécialisée
(Centre National d’Odontologie – Stomatologie, Institut d’Ophtalmologie Tropicale
d’Afrique) ; cinq Etablissements Publics Scientifiques et Technologiques (EPST) : l’Institut
National de Recherche en Santé Publique (INRSP), le Centre National de Transfusion
Sanguine (CNTS), le Laboratoire National de la Santé (LNS), le Centre National d’Appui à
la lutte contre la Maladie (CNAM), le Centre de Recherche, d’Etudes et de Documentation
pour la Survie de l’Enfant (CREDOS), le Centre de Recherche et de Lutte contre la
Drépanocytose (CRLD). Ces établissements et instituts du sommet de la pyramide,
constituent la 3ème référence. C’est à ce niveau que sont orientés tous les cas graves
nécessitant une intervention spécialisée ou des investigations para-cliniques poussées.
Le niveau intermédiaire regroupe sept Établissements Publics Hospitaliers (EPH) assurant
la 2ème référence à vocation générale et situés respectivement dans les régions de Kayes,
Sikasso, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao et Koulikoro (l’hôpital de Kati). A ceux-ci s’ajoute
l’Hôpital « Mère-enfant » le Luxembourg, un établissement sanitaire privé à but non lucratif.
Le niveau district sanitaire avec 2 échelons :
- Le premier échelon (la base de la pyramide) ou premier niveau de recours aux soins,
offre le Paquet Minimum d’Activités (PMA) dans les Centres de Santé Communautaires
(CSCom). Il existe d’autres structures de santé : parapubliques, confessionnelles,
dispensaires, maternités rurales et établissements de santé privés qui complètent le
premier échelon. Certains aspects de l’offre des soins sont assurés par les ONG, il s’agit
surtout de la santé de la reproduction, la survie de l’enfant et la lutte contre les IST,
VIH/SIDA. Par ailleurs, il est important de signaler l’existence de lieux de consultations
de médecine traditionnelle dont la collaboration avec la médecine moderne reste à
améliorer.
- Le deuxième échelon ou deuxième niveau de recours aux soins (première référence)
est constitué par les Centres de Santé de Référence (CSRéf) au niveau des districts
sanitaires, correspondant aux cercles, communes ou zones sanitaires. Ils assurent la prise
en charge des cas référés par le premier échelon.
Afin de répondre de manière équitable aux besoins sur toute l’étendue du territoire tout en
évitant un développement désordonné des établissements et des activités, la loi n°02-049 du 22
juillet 2002 portant loi d’orientation sur la santé a créé la carte sanitaire révisable tous les cinq
ans qui consacre le découpage du territoire national en aires de santé et district sanitaire, sur la
base duquel sont créés les établissements publics communautaires et privés de santé. Cette loi
prévoit l 'extension de la couverture sanitaire à travers le Plan décennal de développement
sanitaire et social (PDDSS) dont la tranche quinquennale constitue le Programme de
développement sanitaire et social (PRODESS). Elle est complétée par la carte hospitalière.
Parallèlement se développe un secteur privé, les services de santé de l’Armée et les structures de
santé confessionnelles.
- Le secteur sanitaire privé : Autorisés depuis 1985, plusieurs catégories sont identifiées,
notamment médical, paramédical, pharmaceutique et traditionnel. Le nombre
d’établissements de soins privés a connu une expansion importante moins maitrisée dans
les grandes villes. Malgré son développement, surtout dans les grandes villes.
- Les services de santé de l’armée : Ils se composent de postes médicaux, d’infirmeries,
de maternités de garnison et d’infirmeries-hôpitaux : Infirmerie-Hôpital de Kati (IHK) et
Infirmerie- Hôpital de Bamako (IHB). Ces établissements fonctionnent d’une manière
parallèle et leurs données sont insuffisamment intégrées au système d’information
sanitaire.
- Les services confessionnels de santé : Les structures de prestation de services des
Organisations religieuses complètent partout l’offre de services de soins de santé sur
l’ensemble du territoire national.
Parallèlement se développe aussi au Mali une médecine traditionnelle riche et variée, qui
est observable partout dont certaines populations font recours.

III- Le financement des politiques de santé


Le financement du système de santé est assuré par l’Etat, les collectivités locales, les
populations bénéficiaires, d’autres personnes physiques et morales privées et les partenaires
au développement.
- Le financement public :
Il est assuré par :
- les transferts du budget de l'État et / ou des collectivités territoriales pour la prise en charge
des activités de service public sous forme de dotation annuelle de fonctionnement ou de
subventionsspéciales ;
- des produits de la tarification des prestations de soins auprès des patients ou de leur famille
etd'organismesdetierspayant ;
- des produits issus de la cession des médicaments et autres consommables médico-
chirurgicaux ;
- des produits correspondant aux paiements des autres services que les soins assurés par
l’établissementdansle cadre de ses missions ;
-des emprunts autorisés destinés exclusivement aux investissements ;
-des subventions des partenaires extérieurs ;
-des dons et legs ;
- des autres ressources.
- La participation des populations
Cette participation consiste en :
- une participation physique et/ou financière à travers leurs contributions aux constructions et à
la maintenance des centres de santé communautaire, à l'aménagement, à l'équipement et à
l'entretien des points d'eau ;
- une participation financière à travers l'institution d'un système de recouvrement des coûts ;
un financement alternatif sous forme de prépaiement direct ou de tiers paiement, cotisations,
mutuelles, assurance maladie obligatoire ou volontaire, fonds d'assistance médicale.
La politique de santé publique constitue l’une des plus anciennes politiques sociales menées par
l’Etat en faveur de sa population.

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