Cours Droit Des Sociétés 06.03.24
Cours Droit Des Sociétés 06.03.24
Cours Droit Des Sociétés 06.03.24
1
Relativement aux Etats membres de l’OHADA.
§ 1- La dissolution
La dissolution entraîne sur le plan juridique, la liquidation du
patrimoine de la société et son partage.
L'AU révisé consacre à la dissolution et à la liquidation des
sociétés commerciales tout son livre 7 de sa 1 ère partie. S’agissant de la
dissolution, l'AU n’en donne aucune définition. Elle se contente
d’énumérer les causes de la dissolution et d’en préciser les effets.
Il faut entendre par dissolution, l'acte qui à partir de certains
événements, constate ou prononce la disparition de la société, et qui par
conséquent, en ordonne la liquidation. Ces événements, causes de la
dissolution, sont nombreux et parfois particuliers à certains types de
sociétés.
D’abord figurent les causes communes de dissolution des sociétés
commerciales. L'AU révisé en son article 200, reprenant les dispositions
du droit commun des contrats régissant jusqu’ici la dissolution de la
société (articles 1865 à 1872 du Code civil applicable), prévoit les
causes de dissolution. Parmi les causes énoncées, on distingue celles
qui surviennent par l'effet de circonstances extérieures à la société, et
qui de par la loi entraîne une dissolution de plein droit de cette dernière,
et celles qui sont le résultat de la volonté de tous les associés, ou de
quelques-uns, voire d'un seul d'entre eux, et dans ce cas, la dissolution
est provoquée.
Principalement peuvent être cités : il s’agit en substance, de
l’expiration du temps pour lequel la société a été constituée (article 30 de
l’AU), donc de l’arrivée du terme convenu, de la réalisation ou l'extinction
de l'objet social, de l’annulation du contrat de société, de l’effet d’un
jugement ordonnant la liquidation des biens de la société et enfin, de
toute autre cause prévue par les statuts.
Et la dissolution judiciaire pour justes motifs à ne pas oublier
2
Acte uniforme du 10 septembre 2015 portant organisation des Procédures Collectives d’Apurement
du Passif.
3
Yvette Rachel KALIEU ELONGO, op.cit., p.77. « Comparer avec la définition antérieure de l’APC
selon laquelle le règlement préventif est « une procédure destinée à éviter la cessation des paiements
ou la cessation d’activité de l’entreprise et permettre l’apurement de son passif au moyen d’un
concordat préventif ».
de la phase d’alerte. A cet instant, les entités responsables4 de
l’entreprise notamment les associés, le Conseil d’Administration, les
comités d’entreprise, les salariés, les tiers alertent sur les
disfonctionnements visibles5 de la société commerciale en vue de
mobiliser le Commissaire au compte qui va notifier sur les faits de nature
à compromettre la continuité d’une exploitation. Pour ce, il convoque une
réunion du CA dont le rapport est transmis au Président du Tribunal de
commerce6.
Malgré toute la démarche « détection (alerte)- prévention », il peut
s’avérer que la Société est dans l’impossibilité de redémarrer. On est
contraint à procéder à une réorganisation fondamentale de l’entreprise
qui se déroule en deux étapes : La période d’ d’observation où l’on
établit un bilan économique et social de l’entreprise. Les représentants
de la Société apportent, les preuves des difficultés subies par
l’entreprise. Au vu du bilan économique et social, on aboutit à la
deuxième étape, la période d’élaboration du plan de redressement
judiciaire.
b-Le redressement judiciaire quant à elle, est « une procédure
collective » destinée au sauvetage de l’entreprise débitrice en cessation
des paiements7 mais dont la situation n’est pas irrémédiablement
4
Articles 157 et 158 : « Tout associé non gérant ou actionnaire peut, deux fois par exercice, poser de
questions à l'organe de gestion selon le cas, sur tout fait de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation ».
5
Les signes visibles des difficultés de l’entreprise sont extrêmement variés. Ils vont de l’apparition de
certains déséquilibres jusqu’aux reports d’échéances ; un règlement tardif des impôts, des taxes et
des cotisations sociales, un recours permanent au découvert bancaire, une cession d’actifs, une
paralysie des organes de gestion, une perte de clients, une diminution conséquente des commandes,
une raréfaction des fournisseurs, etc...
6
Articles 150 et 153 : « Le commissaire aux comptes demande des explications soit au gérant, soit au
président du conseil d'administration ou au président directeur général sur tout fait de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation qu'il a relevé lors de l'examen des documents qui lui sont
communiqués ou dont il a Connaissance à l'occasion de l'exercice de sa mission ».
7
A la demande de : soit du débiteur, soit du créancier, soit sur requête du Ministère public,
l’administrateur ad hoc assure les opérations relatives au RJ qui commence en premier lieu par la
constatation de la date de cessation de paiement.
compromise, et à l’apurement de son passif au moyen d’un concordat
préventif8. Pour ce, un plan de redressement doit être établi. Le plan
prévoit surtout les possibilités de redressement en fonction des
modalités d’activité et de l’état du marché et des moyens de
financements disponibles9 ; les modalités de règlement du passif ; les
conditions sociales envisagées pour la poursuite de l’activité ; les offres
d’acquisitions soit à travers un plan de cession de l’entreprise 10, soit d’un
plan de location-gérance (leasing de fonds de commerce : crédit-bail).
A l’issu de la procédure de redressement judiciaire, deux états des
lieux sont possibles alternativement : soit le plan de redressement est
efficace permettant à l’entreprise de continuer son activité d’exploitation.
Pour remarque, la réussite peut n’être que partielle alors l’entreprise
réoriente son activité quitte à céder une partie de ses activités. Par
contre si le plan de redressement échoue, la procédure s’oriente vers la
dissolution. A ce stade, la liquidation s’impose. Et
c-La liquidation judiciaire des biens consiste en « une procédure
collective » destinée à la réalisation de l’actif de l’entreprise débitrice en
cessation des paiements dont la situation est irrémédiablement
compromise afin d’apurer son passif. Après paiement des dettes de la
8
Voir art. 2 al.3 AUPC.
9
Parallèlement aux offres d’acquisitions, il se peut qu’on arrive à SAUVER l’entreprise. Il y a
apparition de possibilités sérieuses de sauvetage et de règlement du passif. Parmi ces possibilités, on
peut par exemple citer la décision du Tribunal après rapport du mandataire, l’arrêt ou à la cession de
certaines branches d’activités (restructuration) pour se concentrer sur les activités les plus rentable
pour l’entreprise. Il peut également prononcer l’inaliénabilité temporaire des biens qu’il estime
indispensables à la continuité de l’activité de l’entreprise. Le Tribunal peut en outre ordonner un report
d’échéances. Le Tribunal donne alors acte de délais et remises acceptées par les créanciers et
impose à ceux qui ne consentent pas, des délais uniformes.
10
Dans le cas de cession de l’entreprise, le dirigeant est tenu d’une obligation de loyauté à l’égard du
repreneur. Il doit s’abstenir de développer une activité concurrente à l’objet social de l’entreprise en RJ
suite à sa gestion. Et il doit informer le repreneur sur la situation de la Société vis-à-vis des créanciers,
des perspectives d’emploi et de licenciement.
société, on procède au partage de l’actif net résiduel : le bonus malus
entre les associés de la société.
11
Elles aboutissent par ailleurs par un jugement d’ouverture, c’est-à-dire désormais la gestion revient
à l’Etat représenté par l’organe judiciaire. Le tribunal compétent va en effet mandater des
professionnels agissant pour son compte : les mandataires judiciaires.
12
Voir art. 25 AUPC. ; sur la notion en général, voir SAWADOGO (F.M.), Cessation des paiements,
Encyclopédie juridique OHADA, préc., p.520 et sv., cité par Yvette Rachel KALIEU ELONGO, op.cit.,
p. 98.
13
Les deux procédures (redressement et liquidation judiciaires) n’ont pas les mêmes finalités, Yvette
Rachel KALIEU ELONGO, op.cit., p. 98.
14
Yvette Rachel KALIEU ELONGO, op.cit., p.147.
15
2015
d’accord amiable avec les créanciers et les représentants de l’entreprise
en difficulté. Pour la conciliation, le but recherché est de trouver un
accord amiable entre l’entreprise en difficulté et ses principaux
créanciers16
16
C. com. art. L. 611-7.