Cours Droit Des Sociétés 06.03.24

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Les conditions de cessions des parts sociales ?

Principe de l'incessibilité et de l’intransmissibilité des parts


sociales
La S.N.C est considérée comme une société fermée parce que
tous les associés sont liés par un intuitu personæ. C’est ce qui explique
que les parts sociales sont incessibles et intransmissibles. Aussi, c’est
donc de façon exceptionnelle que les parts sociales peuvent être
cédés mais à une seule condition : le consentement (unanime) de
tous les associés, faute de quoi il n’y a pas de cession valable.
Par ailleurs, pour qu’il existe une transmission exceptionnelle des
parts sociales, il est nécessaire qu'une clause statutaire ait
préalablement prévue cette transmission. Ce qui suppose que dans le
cas de la cession, l’associé cédant se retire de la société et il est
important de noter que toute cession de part social doit se faire
nécessairement par écrit. C’est donc de façon exceptionnelle que les
parts sociales peuvent être cédées. Elle est en pareil cas conditionnée :
- Nécessité du consentement de tous les associés
-Existence de clause statutaire ayant prévu la possibilité de
transmission. Ce qui confirme que toute cession doit être faite
nécessairement par écrit.
-Déduction : l’importance du formalisme dans les opérations de
cession de parts sociales.
En outre, pour que la cession soit opposable aux tiers, il faut
l’accomplissement de l’une des formalités suivantes :
La cession doit être signifiée à la société par un exploit d’huissier ;
Il doit y avoir une acceptation de la cession par la société dans un
acte authentique ;
Il doit y avoir dépôt d’un original de l’acte de cession au siège de la
société contre remise par le gérant d’une attestation de repos.

2- Les conditions de la cession des actions

La cession d’actions dans une SAS, une SA et une SAS à capital


variable est par principe libre (négociables et libres), sauf lorsque les
statuts prévoient des clauses spécifiques venant restreindre la liberté de
cession :
La clause d’agrément vient définir les modalités d’approbation d’un
acte de cession des actions par les autres associés.
La clause d’inaliénabilité permet quant à elle d’interdire aux
actionnaires de céder leurs titres pendant une durée déterminée.
La clause de préemption désigne les personnes qui se verront
proposer en priorité les actions à céder. Ça n’est que si cette personne
refuse que les actions pourront être cédés à quelqu’un d’autre.

Le cédant de droits sociaux est-il tenu à une obligation d’informer


le cessionnaire, en l’absence de stipulation de clauses de garantie
du passif ?
La signification de la cession
Dans les sociétés par action, le cédant doit signifier la cession la société
avec l’acte de cession par un ordre de mouvement. Une telle
information s’inscrit également dans le devoir d’information et
d’indemnisation au cas où.
Le caractère civil ou commercial de la cession des droits sociaux ?
La cession de parts ou d’actions est, en principe, un acte civil dont les
règes doivent être rapportées suivant les règles du Code civil (écrit ou
commencement de preuve par écrit assorti de témoignages ou
présomptions), qui relève en cas de litige, de la compétence des
tribunaux civils. Toutefois, la cession revêt un caractère commercial si
elle a pour objet et pour effet d’assurer aux acquéreurs le contrôle de la
société.
A l’issu de son objet social, la personne morale de la société
commerciale peut connaître une fin. Une telle fin est la fin normale
puisqu’elle advient après avoir réalisé l’activité d’exploitation qu’elle s’est
fixée. Mais la société commerciale peut connaître une fin subie en raison
des aléas rencontrés par l’entreprise. Le droit des sociétés intervient
pour donner une réponse juridique uniforme1 pour accompagner les
entreprises en difficulté. L’accompagnement des entreprises en
difficultés atteste encore une fois, l’importance de cette structure
commerciale tant sur le plan économique, social et humaine.

Chapitre 5- La société commerciale : une entité exposée à des aléas :


l’entreprise en difficulté

Une société commerciale pour différentes causes peut connaître


une dissolution (§ 1). Des mesures d’accompagnement sont prévues par
la loi pour tenter d’éviter cette dissolution mais dans l’impossible, la loi
prévoit également des mesures pour mener à terme la clôture de la
société commerciale (§ 2).

1
Relativement aux Etats membres de l’OHADA.
§ 1- La dissolution
La dissolution entraîne sur le plan juridique, la liquidation du
patrimoine de la société et son partage.
L'AU révisé consacre à la dissolution et à la liquidation des
sociétés commerciales tout son livre 7 de sa 1 ère partie. S’agissant de la
dissolution, l'AU n’en donne aucune définition. Elle se contente
d’énumérer les causes de la dissolution et d’en préciser les effets.
Il faut entendre par dissolution, l'acte qui à partir de certains
événements, constate ou prononce la disparition de la société, et qui par
conséquent, en ordonne la liquidation. Ces événements, causes de la
dissolution, sont nombreux et parfois particuliers à certains types de
sociétés.
D’abord figurent les causes communes de dissolution des sociétés
commerciales. L'AU révisé en son article 200, reprenant les dispositions
du droit commun des contrats régissant jusqu’ici la dissolution de la
société (articles 1865 à 1872 du Code civil applicable), prévoit les
causes de dissolution. Parmi les causes énoncées, on distingue celles
qui surviennent par l'effet de circonstances extérieures à la société, et
qui de par la loi entraîne une dissolution de plein droit de cette dernière,
et celles qui sont le résultat de la volonté de tous les associés, ou de
quelques-uns, voire d'un seul d'entre eux, et dans ce cas, la dissolution
est provoquée.
Principalement peuvent être cités : il s’agit en substance, de
l’expiration du temps pour lequel la société a été constituée (article 30 de
l’AU), donc de l’arrivée du terme convenu, de la réalisation ou l'extinction
de l'objet social, de l’annulation du contrat de société, de l’effet d’un
jugement ordonnant la liquidation des biens de la société et enfin, de
toute autre cause prévue par les statuts.
Et la dissolution judiciaire pour justes motifs à ne pas oublier

§ 2- La société commerciale entité exposé à des aléas :


l’entreprise en difficulté

A- L’encadrement juridique des entreprises en difficulté


Le droit des procédures collectives traitent des procédures
d’accompagnement des entreprises en difficulté. Il expose l’ensemble
des instruments juridique permettant de régler les difficultés financières
et (ou) économique de l’entreprise. En l’occurrence, le qualificatif
« collectives » attribué aux procédures tient au fait que ces procédures
conduisent à réunir les créanciers en une masse dont les intérêts doivent
être protégés ensemble, c’est-à-dire collectivement. Par ailleurs, ces
procédures visent à satisfaire à la fois aux intérêts de l’entreprise en
situation de crise donc des intérêts collectifs.
Les procédures collectives instituées par l’AUPC révisé2
comprennent trois phases principales : le règlement préventif, le
redressement judiciaire et la liquidation judiciaire.
a-Le règlement préventif est défini comme « une procédure
préventive » destinée à éviter la cessation des paiements de l’entreprise
débitrice et à permettre l’apurement de son passif au moyen d’un
concordat préventif3. Il est ouvert au débiteur qui sans être en
cessation de paiement, justifie de difficultés financières ou économiques
sérieuses. Les difficultés financières sont mises en exergue d’où l’intérêt

2
Acte uniforme du 10 septembre 2015 portant organisation des Procédures Collectives d’Apurement
du Passif.
3
Yvette Rachel KALIEU ELONGO, op.cit., p.77. « Comparer avec la définition antérieure de l’APC
selon laquelle le règlement préventif est « une procédure destinée à éviter la cessation des paiements
ou la cessation d’activité de l’entreprise et permettre l’apurement de son passif au moyen d’un
concordat préventif ».
de la phase d’alerte. A cet instant, les entités responsables4 de
l’entreprise notamment les associés, le Conseil d’Administration, les
comités d’entreprise, les salariés, les tiers alertent sur les
disfonctionnements visibles5 de la société commerciale en vue de
mobiliser le Commissaire au compte qui va notifier sur les faits de nature
à compromettre la continuité d’une exploitation. Pour ce, il convoque une
réunion du CA dont le rapport est transmis au Président du Tribunal de
commerce6.
Malgré toute la démarche « détection (alerte)- prévention », il peut
s’avérer que la Société est dans l’impossibilité de redémarrer. On est
contraint à procéder à une réorganisation fondamentale de l’entreprise
qui se déroule en deux étapes : La période d’ d’observation où l’on
établit un bilan économique et social de l’entreprise. Les représentants
de la Société apportent, les preuves des difficultés subies par
l’entreprise. Au vu du bilan économique et social, on aboutit à la
deuxième étape, la période d’élaboration du plan de redressement
judiciaire.
b-Le redressement judiciaire quant à elle, est « une procédure
collective » destinée au sauvetage de l’entreprise débitrice en cessation
des paiements7 mais dont la situation n’est pas irrémédiablement

4
Articles 157 et 158 : « Tout associé non gérant ou actionnaire peut, deux fois par exercice, poser de
questions à l'organe de gestion selon le cas, sur tout fait de nature à compromettre la continuité de
l'exploitation ».
5
Les signes visibles des difficultés de l’entreprise sont extrêmement variés. Ils vont de l’apparition de
certains déséquilibres jusqu’aux reports d’échéances ; un règlement tardif des impôts, des taxes et
des cotisations sociales, un recours permanent au découvert bancaire, une cession d’actifs, une
paralysie des organes de gestion, une perte de clients, une diminution conséquente des commandes,
une raréfaction des fournisseurs, etc...
6
Articles 150 et 153 : « Le commissaire aux comptes demande des explications soit au gérant, soit au
président du conseil d'administration ou au président directeur général sur tout fait de nature à
compromettre la continuité de l'exploitation qu'il a relevé lors de l'examen des documents qui lui sont
communiqués ou dont il a Connaissance à l'occasion de l'exercice de sa mission ».
7
A la demande de : soit du débiteur, soit du créancier, soit sur requête du Ministère public,
l’administrateur ad hoc assure les opérations relatives au RJ qui commence en premier lieu par la
constatation de la date de cessation de paiement.
compromise, et à l’apurement de son passif au moyen d’un concordat
préventif8. Pour ce, un plan de redressement doit être établi. Le plan
prévoit surtout les possibilités de redressement en fonction des
modalités d’activité et de l’état du marché et des moyens de
financements disponibles9 ; les modalités de règlement du passif ; les
conditions sociales envisagées pour la poursuite de l’activité ; les offres
d’acquisitions soit à travers un plan de cession de l’entreprise 10, soit d’un
plan de location-gérance (leasing de fonds de commerce : crédit-bail).
A l’issu de la procédure de redressement judiciaire, deux états des
lieux sont possibles alternativement : soit le plan de redressement est
efficace permettant à l’entreprise de continuer son activité d’exploitation.
Pour remarque, la réussite peut n’être que partielle alors l’entreprise
réoriente son activité quitte à céder une partie de ses activités. Par
contre si le plan de redressement échoue, la procédure s’oriente vers la
dissolution. A ce stade, la liquidation s’impose. Et
c-La liquidation judiciaire des biens consiste en « une procédure
collective » destinée à la réalisation de l’actif de l’entreprise débitrice en
cessation des paiements dont la situation est irrémédiablement
compromise afin d’apurer son passif. Après paiement des dettes de la

8
Voir art. 2 al.3 AUPC.
9
Parallèlement aux offres d’acquisitions, il se peut qu’on arrive à SAUVER l’entreprise. Il y a
apparition de possibilités sérieuses de sauvetage et de règlement du passif. Parmi ces possibilités, on
peut par exemple citer la décision du Tribunal après rapport du mandataire, l’arrêt ou à la cession de
certaines branches d’activités (restructuration) pour se concentrer sur les activités les plus rentable
pour l’entreprise. Il peut également prononcer l’inaliénabilité temporaire des biens qu’il estime
indispensables à la continuité de l’activité de l’entreprise. Le Tribunal peut en outre ordonner un report
d’échéances. Le Tribunal donne alors acte de délais et remises acceptées par les créanciers et
impose à ceux qui ne consentent pas, des délais uniformes.
10
Dans le cas de cession de l’entreprise, le dirigeant est tenu d’une obligation de loyauté à l’égard du
repreneur. Il doit s’abstenir de développer une activité concurrente à l’objet social de l’entreprise en RJ
suite à sa gestion. Et il doit informer le repreneur sur la situation de la Société vis-à-vis des créanciers,
des perspectives d’emploi et de licenciement.
société, on procède au partage de l’actif net résiduel : le bonus malus
entre les associés de la société.

La liquidation fait disparaître la personnalité juridique de la société par la


radiation de l’immatriculation de la société au RCC, dénoue le lien de
droit (affectio societatis) entre les associés et efface le capital social,
patrimoine affecté à la société.
Pour les deux dernières procédures11 que sont le redressement et
liquidation, il est de constat qu’elles interviennent à une phase critique de
l’entreprise : la cessation des paiements12. Cependant, les règles
applicables ne sont pas les mêmes selon l’étape que l’on se situe en
période de redressement ou de liquidation car leurs finalités respectives
sont différentes13. Le redressement judiciaire a pour but, le sauvetage de
l’entreprise et l’apurement de son passif alors que la liquidation des
biens vise à assurer au mieux le paiement des créanciers de l’entreprise
vouée à disparaître sauf à maintenir si possible, quelques unités de
production14de sorte à garder quelques emplois.
Il est important de souligner que parallèlement aux procédures telle
qu’instituées par l’AUPC révisé15 : le règlement préventif,
le redressement judiciaire et la liquidation, une autre alternative est
envisageable pour la relance de l’entreprise en situation économique
difficile : la procédure de conciliation (article 4-5 de l’AUPC),
la conciliation est une démarche qui s’inscrit dans une recherche

11
Elles aboutissent par ailleurs par un jugement d’ouverture, c’est-à-dire désormais la gestion revient
à l’Etat représenté par l’organe judiciaire. Le tribunal compétent va en effet mandater des
professionnels agissant pour son compte : les mandataires judiciaires.
12
Voir art. 25 AUPC. ; sur la notion en général, voir SAWADOGO (F.M.), Cessation des paiements,
Encyclopédie juridique OHADA, préc., p.520 et sv., cité par Yvette Rachel KALIEU ELONGO, op.cit.,
p. 98.
13
Les deux procédures (redressement et liquidation judiciaires) n’ont pas les mêmes finalités, Yvette
Rachel KALIEU ELONGO, op.cit., p. 98.
14
Yvette Rachel KALIEU ELONGO, op.cit., p.147.
15
2015
d’accord amiable avec les créanciers et les représentants de l’entreprise
en difficulté. Pour la conciliation, le but recherché est de trouver un
accord amiable entre l’entreprise en difficulté et ses principaux
créanciers16

16
C. com. art. L. 611-7.

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