Droit Commercial (Droit Des Sociétés)
Droit Commercial (Droit Des Sociétés)
Droit Commercial (Droit Des Sociétés)
Daphnée Principiano
Le droit commercial est une partie du droit des affaires, portant spécifiquement sur les actes
de commerce
Le droit des sociétés peut être considéré comme l'ensemble des règles juridiques qui
régissent la vie des sociétés de leur naissance (on parle de création) à leur mort (liquidation),
en passant par d'autres étapes telles que l'augmentation de capital, la fusion avec une autre
société…
Il s'applique aussi bien aux sociétés commerciales (exemples: société anonyme, société à
responsabilité limitée) qu'aux sociétés civiles (exemples: cabinet d'avocats associés ou
société immobilière).
Pour cette matière on aura besoin de base concernant le droit commercial général et le droit
des contrats
Qu’est-ce qu’une société ? Pourquoi la créer ? Quelles sont les sources du droit des sociétés ?
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On les rencontre surtout dans le secteur commercial, mais également dans le secteur agricole
ou secteur de l’immobilier.
L’aspect des sociétés est très diversifié, il y a de très grandes sociétés et des sociétés
familiales.
La définition de la société est donnée par l’art 1832 de l’ancien Code Civil :
« La société est instituée par deux ou plusieurs personnes qui conviennent par un contrat
d’affecter à une entreprise commune des biens ou leur industrie en vue d’en partager le
bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter.
Elle peut être instituée par l’acte de volonté d’une seule personne
- La société est instituée par un contrat, mais qui est différent car ce contrat va donner
naissance a un groupement, se pose donc la question de savoir si la société est plutôt
un contrat ou plutôt une institution.
Cette idée d’institution part du constat exact que dans une société certaines règles sont
incompatibles avec les règles du contrat.
Exemple : Le principe majoritaire : pour décider l’unanimité n’est pas toujours nécessaire,
cela est contraire au droit civil.
De plus l’art 1832 parle de « société instituée » cependant il précise également que la société
est un « contrat »
Il n’y a donc pas lieu de trancher entre contrat et institution. La société est un contrat mais
particulier car il va donner lieu a une institution.
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1ère distinction : Société de personnes/ société de capitaux
La place du contrat va varier selon le type de société que l’on rencontre :
- Pour les sociétés de personnes, le contrat est très important, c’est unes sociétés
constituées en considération de la personne des associés, elle est très marquée par
l’intuitu personae.
Dans ces sociétés, la place du contrat est prédominante, car le contrat ne va pouvoir être
modifie que par le consentement unanime de tous les associés.
- Pour les sociétés de capitaux : elle est constituée en considération des capitaux qui
vont être apportés. 4Largent importe plus que les personnes. On va évincer la règle de
l’unanimité pour préférer la majorité.
Depuis quelques années, on observe une sorte de renouveau contractuel dans les sociétés.
Ex 1 : La création par le législateur en 1994 de la SAS société par action simplifiée : c’est une
société de capitaux original car elle laisse place à la volonté individuelle des associés
Ex 2 : Le développement du pacte d’actionnaires : ce sont des contrats passés par des associés
en marge de la société. La jurisprudence souvent est favorable à la validité de ces
contrats, on arrive donc à un renouveau du contrat dans les sociétés de capitaux.
4° distinction : Société qui ont la personnalité morale / sociétés qui n’ont pas la
personnalité morale
Une société n’est pas nécessairement une personne morale
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- La SNC Société en nom collectif : c’est le prototype de la société de personne. La
considération de la personne est importante, la part est difficilement cessible, il faut
l’unanimité, il y a une solidarité passive et indéfinie. La SNC est assez répandue.
- La SCS Société en commandite simple, c’est une société de personne, mais avec deux
catégories d’associés :
o Les commandités qui sont comme des associés en nom collectif
o Les commanditaires qui sont dans une position plus confortable car ils
encourent qu’une responsabilité limitée
- La SARL Société à responsabilité limitée, c’est la plus fréquente, c’est une société a
risque limitée assimilée a une société de capitaux, mais c’est en même temps une
société dont le régime juridique tiens compte de l’intuitu personae, elle se rapproche
donc des sociétés de personnes, elle est à mi-chemin entre la société de personne et de
capitaux.
EURL c’est la même chose mais avec un seul associé
- La SA société anonyme : c’est une société de capitaux à risque limité. Les parts
sociales ici s’appelles les actions, elles peuvent être de petite ou de grosse taille
- La SAS société par action simplifiée : on accorde une place plus importante à la
personne de l’associé
Il existe aussi des sociétés civiles, elles sont généralement des sociétés de personnes, à risques
illimités et qui font l’objet de réglementations très strictes.
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Section II : Pourquoi créer une société ?
La société va fournir un cadre d’organisation a des personne qui veulent travailler ensemble.
Ce qui va déterminer le choix des associés est que le partenariat va être organisé, et la
personne des associés est très importante.
Est- ce que tout les partenariats économiques vont donner lieu à la constitution d’une société ?
non ce n’est pas la seule possibilité. Le contrat peut également très bien servir à la réalisation
d’une collaboration.
Le choix est ici organisationnel. Le mot entreprise n’est pas synonyme de société.
Certaines entreprises ne sont pas des sociétés. Pourquoi est ce que la constitution d’une
société est avantageuse ?
1er raison pratique : il est plus facile de faire du commerce avec une société que sans une
société car une personne morale est en règle générale plus armée qu’une personne
physique. Une personne morale ignore certaines choses humaines comme la maladie, les
sentiments, elle détermine elle même se durée de vie, la personne morale accède dès sa
création à la pleine capacité juridique. Elle est donc mieux armée pour faire le commerce.
2° raison financière : La société permet de réunir des moyens plus importants car il y a
plusieurs participants. La société possède aussi une capacité à rassembler les capitaux.
Cela est assez efficace, notamment dans l’hypothèse ou la société est admise à faire appel à
l’épargne i.e. que la société est cotée en Bourse.
3° raison fiscale : une société est soumise a l’IS impôt des sociétés qui a un taux de 33,33% si
c’est une personne physique, le commerçant reste soumis à l’impôt sur le revenu qui peut
plus élevé. C’est donc avantageux d’être en société.
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De plus, le choix d’être en société permet une certaine pérennité car l’entreprise va être
déconnecté des personne qui l’animes, parfois en cas de décès de l’entrepreneur, l’entreprise
allait être partagé entre tout les associés en indivision, ce qui était difficile et entraînait
presque à coup sur la mort de l’entreprise. Si l’entreprise est constituée en société même en
cas de décès de l’entrepreneur, elle va continuer à vivre déconnectée car les héritiers vont
seulement récupérer des parts sociales.
Cela permet de limiter les risques liés à l’exercice du commerce. En France il y a un principe
d’unicité du patrimoine (ensemble des biens et des dettes).
En cas de dettes de l’activité commerciale, elles vont devoir être payées car la totalité des
biens.
Il serait intéressant de séparer les biens personnels des dettes commerciales. Justement, la
société permet de réaliser cette séparation des patrimoines car on va distinguer le patrimoine
de la société et les biens personnels seront mis à l’abri. Cet avantage est relatif pour 2 raisons :
- Il existe des sociétés a risques illimités, dans ces sociétés, les associés sont tenus
indéfiniment du passif social ;
- Le législateur contemporain, depuis la loi du 1er août 2003 a donné aux entrepreneurs
individuels la possibilité de mettre à l’abri la résidence principale en effectuant une
déclaration notariée.
Ainsi l’entrepreneur individuel est un peu plus protégé qu’auparavant.
En 1978, une loi du 4 janvier 1978 est venue modifier assez largement les dispositions
initiales du code civil art 1832 à 1844-17.
Le droit des sociétés est très instable et mouvant. Depuis les 5 dernières années il y a eu
beaucoup de réformes :
3) La pratique administrative
Elle contribue elle aussi, a son niveau, à faire bouger le droit des sociétés. Il y a de
nombreuses autorités administratives (ex AMF) ces réglementations administratives sont
normalement sans incidence sur la validité des contrats des sociétés.
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B. Les sources internationales
Les sociétés doivent respecter les droits de l’homme et le droit communautaire
- La CEDH de 1950 : Ce droit est supérieur au droit interne, il est d’application directe.
La CEDH est intéressante car elle ne profite pas qu’aux hommes, elle bénéficie
également aux personnes morales.
Arrêt CEDH 16 avril 2002, la Cour a admis pour la première fois qu’une société puisse
obtenir la protection de son siège social au titre de l’art 8 qui correspond au respect de la
vie privée et familiale.
- Le droit communautaire : Le droit interne des sociétés est très largement influencé
par le droit communautaire.
- Par les traités de la CE et par tout le droit dérivé (ce sont tous les actes qui sont pris
par les différents organes des communautés : règlements, directives) ;
On part de la considération que les réglementations nationales sont des éléments importants
de la concurrence entre Etats car certaines législations sont plus attractives que d’autres.
Pour éviter qu’il y ait des législations de complaisance et une concurrence déloyale, la
communauté européenne a décidée d’harmoniser les législations.
Ainsi les directives en droit des sociétés, ont modifiés la législation française.
Depuis quelques années ont a fait en sorte de créer une législation complètement unitaire, on
s’est mis en tête de créer une société unitaire dans toute l’Europe.
Cette société européenne existe grâce à un règlement communautaire qui a posé les statuts de
la société européenne. Ce règlement a été complété en droit français par une loi interne du 26
juillet 2005.
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TITRE I : LA NAISSANCE DE LA SOCIETE
La société est une personne, c’est un groupement dont le particularisme est qu’il est engendré
par un contrat.
Section I : Les conditions générales à tout contrats Art 1108 code civil
§1 Le consentement
Il faut le consentement des futurs associés
Par ce projet le contrat n’est pas formé, car on n’est pas d’accord sur les éléments essentiels
du contrat. Ce projet n’engage donc à rien.
Les parties ont la liberté, le droit de rompre les pourparlers a n’importe quel moment.
La limite est l’abus de droit de rompre, i.e. rupture brutale, vexatoire, ou encore si une
partie laisse croire que le projet allait aboutir de façon fautive et sans intention de conclure.
On peut parler suite se mettre d’accord en concluant une promesse de contrat de société, on
parle de protocole de société. Juridiquement, une promesse est un avant–contrat, ce peut être :
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- Une promesse unilatérale : une des parties est d’ores et déjà d’accord et l’autre partie
a un délai d’option pour réfléchir
- Une promesse synallagmatique : des deux côtés, il y a la volonté de s’engager.
Normalement la promesse synallagmatique de société vaut société, sauf si les parties
conditionnent l’accord définitif a un élément supplémentaire.
Cela correspond aux sociétés fictives. L’intérêt est de masquer les agissements d’une
personne.
Le droit sanctionne les sociétés fictives dès lors qu’elle est véritablement fictive c’est à dire le
contrat de société n’est pas caractérisé et il n’y a rien sous le contrat. On dira qu’il n’y a
aucune volonté de s’associer chez les futurs associés. Il n’y a aucun « affectio societatis ».
La sanction est la nullité de la société fictive. La cour de cassation le 16 juin 1992 a précisé
que la société était nulle et non pas inexistante, on ne considère donc pas qu’elle n’ait
jamais été formée, mais qu’elle a été mal formée. Il y a eu un vice de formation.
1ère hypothèse : La Convention de Croupier. C’est un contrat qui permet à un associé sans le
consentement des autres de convenir avec un tiers de partager les bénéfices réalisés par la
société (croupier)
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Est- ce que cette société-là ne serait pas une société fictive ? car l’associé en réalité ne va pas
récupérer tous les bénéfices ni assumer les pertes ?
La jurisprudence considère l’opération valable, l’associé reste associé et conserve l’affectio-
societatis. La société n’est pas fictive.
Il va falloir vérifier que le consentement des futurs associés n’est pas vicié :
- Erreur 110
- Dol 116 : hypothèse la plus fréquente : réticence dolosive
- Violence 1111
§2 La capacité
Les futurs associés doivent avoir la capacité juridique.
Il y a application du droit civil et des règles du droit commercial, car dans certaines sociétés,
les associés ont la qualité de commerçants. Ex SNC : un mineur émancipé ne peut pas devenir
commerçant contrairement au droit civil
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Il faut donc être majeur capable (non frappé d’une incapacité : tutelle, curatelle.)
En cas d’associés non commerçants, le mineur émancipé, et même les mineurs assistés par les
représentants peuvent être associés.
Les personnes morales peuvent aussi être associés, cela concerne évidemment les personnes
morales de droits privé, mais également les personnes morales de droit public.
Exemple : L’Etat, il peut être l’associé d’une société privée, par contre si l’Etat veut devenir
un actionnaire principal, il faut qu’une loi le lui autorise.
§3 L’objet
Il y a deux définitions :
L’objet peut être soit l’objet de l’obligation soit l’objet du contrat
- Objet de l’obligation vision abstraite, a quoi est- ce que je m’engage ?
Dans tous les contrats de vente, l’objet de l’obligation est le même : délivrer le bien
Dans le droit des sociétés l’objet de l’obligation serait mettre en commun des apports pour
partager des bénéfices.
- Objet du contrat : ici l’objet prend une tournure plus concrète, il s’agit de l’opération
que le contractant poursuit, cela va varier au sein des contrats de société.
Le droit des sociétés s’intéresse surtout à cet objet là.
C’est donc le type d’activité que la société propose Ex : La réalisation d’un chantier,
exploitation d’un hôtel, d’un avion.
On parle d’objet statutaire.
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L’objet doit être circonscrit de façon précise. On parle d’un principe de spécialité statuaire
qui signifie qu’une personne morale à la différence d’une personne physique n’est capable
d’agir que dans les limites de son projet.
S’est posée la question de savoir si les associés pourraient prévoir plusieurs activités.
Selon les tribunaux, il est possible pour une société d’énumérer des tas d’activités « clause
parapluie » à condition que cela reste déterminé.
Cela restreint en théorie la capacité de la société, ainsi elle n’est pas engagée vis à vis des tiers
lorsque l’un de ses organes a excédé l’objet prévu.
Dans un nombre important de société SPA, SARL, le principe de spécialité est quasiment
paralysé, car les textes prévoient que la société ne pourra pas opposer le dépassement de son
objet social aux tiers de bonne fois.
§4 La cause
Cela renvoie à la question pourquoi est –ce que je m’engage ?
Souvent on s’engage car il existe une contrepartie (droits sociaux, parts, actions).
En droit commun, la cause sert également à contrôler la licéité des motifs qui poussent la
personne à s’engager. Le mobile est il licite ?
Cela se distingue de l’objet, l’objet peut être licite et la cause illicite.
Un contrat peut désormais être annulé pour cause illicite, même lorsque ce motif n’avait pas
été connu de tous. Cela signifie que l’associé innocent peut demander l’annulation d’une
société lorsqu’elle a été un instrument de fraude dans les mains de son co-associé.
Section II : Les conditions spécifiques du contrat de société
§1 Les apports
Chaque associé doit apporter quelque chose à la société, en contre partie, il va recevoir des
droits sociaux (i.e. soit des actions, soit des parts sociales) on parle d’actions quant on est dans
une société par action (SA) on parle de parts sociales dans les autres sociétés (Sociétés de
personnes, SARL) l’ensemble des apports constitue le capital social de la société.
A. L’apport en numéraire
C’est un apport d’argent à la société : il y a plusieurs modalités :
La société signe souvent une convention déblocage avec le prêteur par laquelle, il accepte de
limiter son droit en remboursement ainsi, l’avance en compte courrant ressemble à la situation
d’un apport en numéraire, on parle dans ce cas d’apport en compte courrant.
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Il confère à celui qui le réalise la qualité d’associé.
C’est une mise à disposition définitive d’une somme d’argent pour la société.
En contre partie on va recevoir des droits sociaux, traditionnellement, la qualification d’apport
en numéraire suppose une mise a disposition réelle et non symbolique.
Si l’apport est fictif, la société va encourir le grief de fictivité. Cette exigence n’a
aujourd’hui pas mal perdu de sa portée notamment dans les SARL. Depuis la loi 1er aout
2003, il y a la possibilité de fixer librement le montant du capital dans les statuts. On peut
désormais créer une SARL avec un petit capital (1 euro)
Pour les apports en numéraire, il faut distinguer deux étapes
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Art 1843-4 dispose que l’apporteur en jouissance est garant envers la société comme un
bailleur envers son prêteur.
C. L’apport en industrie
C’est un travailleur, il exécute pour la société un travail.
Exemple : il rend service, il apporte ses connaissances, son talent, sa notoriété.
Il ne faut pas confondre avec le contrat de travail qui implique une subordination
juridique verticale.
Le travail qu’apporte ce travailleur dans une société est fourni de façon indépendante, sur un
pied d’égalité et de façon horizontale.
Cet apport n’a pas de réalité concrète, il n’existe pas matériellement, il ne se réalise que de
manière successive.
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Selon l’art 1843-2 code civil l’apport ne comptera pas pour la détermination du capital
social.
Cela signifie que l’apport en industrie est un apport de seconde zone.
1844-1 cciv dispose que l’apporteur en industrie n’a droit sous réserve d’une clause contraire
qu’a une part dans les bénéfices égale a celle de l’apporteur en numéraire ou en nature dont
les apports sont les moins élevé.
C’est donc un apport moins important que les autres.
De plus à la différence des droits sociaux octroyés à l’apporteur en numéraire, ou en nature,
les droits sociaux de l’apporteur en industrie ne peuvent pas être cédés à des tiers (i.e. être
monnayés).
L’apport en industrie également impose à l’apporteur une obligation négative de ne pas
faire concurrence à la société (interdiction d’exercer pour son compte ou pour une autre
société une activité analogue). Cette obligation n’existe pas en principe pour les autres
apports.
Enfin cet apport en industrie n’est pas possible dans toutes les sociétés (ex : SA ;
impossible) de façon générale, il n’y a pas possibilité d’un tel apport dans les sociétés par
actions.
La société est avant tout constituée pour réaliser des bénéfices ou des économies. L’associé
prend un pari, car il peut bénéficier des économies mais également subir des pertes
Cela permet de faire la distinction entre la société et les autres catégories de personnes
morales :
- Les associations loi 1901 : Les associations ont un but autre que le partage des
bénéfices
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- Société qui était régi par les dispositions du code civil
Art 1832 : Les sociétés ont pour objet le partage des bénéfices
Le curé avait demandé une exonération de l’obligation d’enregistrement au motif que son
groupement cherchait simplement à permettre à ses membres de réaliser une économie.
La Cour de Cassation a donné gain de cause au curé et a dit que le mot bénéfice s’entendait
d’un gain qui ajouterait à la fortune des associés ce qui n’était pas le cas ici.
- Le bénéfice est quelque chose qui s’ajoute
- Une association peut faire des économies
Les choses se sont compliquées et on a vu certaines associations qui se sont mise à exercer
des activités typiquement commerciales. Elles avaient des chiffres d’affaire bien plus
importants que les sociétés.
Le problème est que les associations ont fait remarquer qu’elles avaient le droit de
rechercher des bénéfices. Car la loi 1901 interdit seulement à l’association de distribuer les
bénéfices et non pas de rechercher les bénéfices.
Le problème est que les associations bénéficient d’un régime moins strict que les sociétés qui
sont très encadrées.
Le droit fiscal est intervenu en traitant toutes l’association à but lucratif comme des sociétés
commerciales.
Le droit commercial également à traité les associations comme des commerçants de fait.
De plus, depuis une réforme du 4 janvier 1978 la partie du code civil correspondant aux
sociétés a été modifiée notamment l’art 1832 : désormais les sociétés peuvent se constituer
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en vue de partager des bénéfices mais elles peuvent aussi se constituer afin de profiter d’une
économie.
Ainsi désormais, il y a une zone mixte ou un groupement pourra être considéré comme
une association ou comme une société.
Les pertes concernent elles toutes les sociétés ? C’est la question de savoir si on récupère ou
pas sa mise de départ ?
Si ce qui reste est moins important que ce qui avait été apporté par les associés au départ cela
signifie qu’il y a des pertes. S’il reste plus, il n’y a pas de perte.
En droit des sociétés, la « clause léonine » est une clause qui prive un associé de tout droit
aux profits de la société ou qui, au contraire, lui attribue la totalité des profits, ou bien
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encore qui met à sa charge la totalité des pertes ou l'exonère de toute contribution au
passif social.
Une telle clause est interdite dans un contrat de société.
Le terme « léonin » signifie en l'espèce la clause par laquelle on se réserve la part du lion.
Exemple : La Promesse d’achat d’actions à un certain prix, dits « prix planché ». (Prix
minimum)
Cela repose sur la promesse unilatérale d’achat
On utilise dans deux situations :
Cela fonctionne nécessairement grâce à des promesses de rachats des actions ou des parts
sociales.
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Le donneur d’ordre promet au vendeur qu’il va lui racheter les parts au bout d’un certain
temp.
Souvent cette promesse va fixer un prix planché.
Cette promesse unilatérale d’achat ne serait-elle pas une clause léonine dans la mesure ou le
porteur qui a une garantie se trouve à l’abri des aléa sociales ?
Le porteur est à l’abri des pertes éventuelles
C’est une promesse unilatérale d’achat d’action ou de part sociale, ici aussi souvent il y a une
clause de prix plancher car cette fois le vendeur ne voudrait pas se faire avoir en cas de baisse
de la valeur des parts sociales.
Cela ne serait-il pas également une clause léonine ?
En jurisprudence, on a une opposition entre la 1ère chambre civile qui considère que cette
PUA à prix plancher est une clause léonine car le bénéficiaire de la promesse est exonéré de
toute perte.
Pour la chambre commerciale, la PUA d’action a prix plancher n’est pas une clause léonine.
Certains arrêts laissent entendre que ce n’est pas une clause léonine car la clause ne figure pas
dans les statuts de la société (ce n’est pas très convainquant)
Dans d’autre arrêts la chambre commerciale considère que le bénéficiaire de la promesse ne
jouit de cette garantie que pendant une durée limitée, ainsi en dehors de cette période, il
contribue aux pertes.
§3 L’affectio societatis
Cela ne figure pas expressément dans les textes mais si cela est suggéré de façon plus ou
moins importante dans le code civil « intérêt commun ». La jurisprudence est claire, elle
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affirme de manière constante qu’il ne saurait y avoir de société sans l’affectio sociétatis, sans
volonté de s’associer. Cela permet de distinguer le contrat de société de contrats voisins. Ex :
C’est la volonté de s’associer qui va permettre de faire la différence avec le contrat de travail.
Cet esprit d’union permet de faire la différence avec le contrat de prêt. Dans le contrat de prêt,
le préteur reste en théorie étranger à la gestion de l’affaire.
Ex : Banque qui avance des fonds à la condition que la société effectue tel ou tel modification
dans la gestion de l’entreprise, ici le préteur est impliqué.
L’affectio societatis est également utile pour repérer des sociétés fictives
La difficulté majeure est qu’il n’y a pas de définition uniforme de l’affectio societatis, son
contenu est variable en fonction du type de société.
- Selon les sociétés l’affectio societatis sera plus ou moins important, plus les risques
sont important, plus l’affectio societatis doit être fort
- L’affectio societatis dépend aussi de la façon dont on a rédigé les statuts de la société.
- Cela dépend également des motivations poursuivies par chacun des associés
individuellement Exemple : société anonyme, il y a deux grosses catégories d’associé :
o Certains sont très impliqués avec l’intention de la contrôler (controlaires)
o Certains ne sont pas très intéressés par la bonne marche de la société, c’est
plutôt un bailleur de fond, un investissement.
Si l’un des éléments constitutifs de la société fait défaut, la sanction juridique est la nullité. Il
faut tout de même tenir compte du fait que la société est un contrat particulier car il a donné
naissance à une personne et c’est délicat d’anéantir une personne.
Ainsi, la théorie classique des nullités est un peu aménagée, on va faire en sorte que la nullité
soit l’hypothèse la plus rare possible, si la nullité est inévitable, on va la rendre la moins
préjudiciable possible.
Notamment dans la directive ne figure pas comme cause de nullité l’hypothèse de la fictivité.
De plus l’illicéité de l’objet ou de la cause sont deux cas de nullité en droit français qui
n’existent pas en droit communautaire.
Cette directive a été mal transposée, on a conservé certains cas de nullité non existant dans la
directive
Comment régler les problèmes ?
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Art L 235-1 code commercial qui énonce que la nullité d’une société ne peut résulter que
d’une disposition expresse du présent livre ou de cette qui régissent la nullité des contrats.
L 235-2 : Les SNC (société en non collectif) et SCS (société en commandites simples) : la
société est nulle si on n’a pas accompli les obligations de publicité.
- L’action est éteinte lorsque la cause de la nullité a cessé d’existé le jour ou le tribunal
statue sur le fond en 1er instance Art 1844-11 code civil.
C’est un obstacle car en principe le juge doit se placer au jour de l’assignation pour rechercher
l’existence de la nullité. Ici on laisse à la société la possibilité d’être régularisé dans un
intervalle de temps.
Devant un cas de nullité fondé sur un vice du consentement, ou sur l’incapacité d’un associé,
Art 1844-12 code civil dispose que toute personne qui y a intérêt peut mettre en demeure
celui qui est susceptible d’opérer la régularisation en lui demandant soit de régulariser, soit
d’agir en nullité. Cette mise ne demeure ouverte un délai de 6 mois.
- La prescription : Il est normal qu’une action s’éteigne par la prescription, mais ici le
délai de prescription est beaucoup plus court qu’en droit commun, il est de 3 ans a
compté du jour ou la nullité est encourue Art 1844 –14 code civil.
On s’est demandé si certains vices de constitution n’étaient pas des vices continus ?
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L’annulation de la société produit les effets d’une dissolution Art 1844-15.
La nullité n’a pas d’effet rétroactif.
La société cesse d’exister pour l’avenir mais le passé n’est pas affecté, cela signifie que les
contrats signés par la société pendant plusieurs années restent valables à condition que le tiers
soit de bonne foi.
Cette nullité peut se combiner avec les sanctions de responsabilité civile. Cette action sera
intentée dans un délai de 3 ans également.
Controverse doctrinale : Est ce que la personnalité morale est une fiction ou une réalité ? La
personnalité morale se définit comme étant le groupement de personnes ou de biens ayant,
comme une personne physique, la personnalité juridique. Or n’étant pas une personne
physique, la personne morale s’acquiert après un certain nombre de formalités.
Si la personne juridique est naturelle pour les personnes physiques, elle ne l’est pas pour les
personnes morales, surtout lorsque cette personnalité est attribuée à une masse de personnes.
De cette observation, est née une controverse.
: « La personne morale n’est pas une personne ; ni souffrante ; ni aimante, sans chair et
sans os, la personne morale est un être artificiel. Et Casanova le savait bien, qui poursuivit
nonnes et nonnettes, mais ne tenta jamais de séduire une congrégation ; on n’a jamais
troussé une personne morale »1.
Cette définition peu banale permet de poser le problème : la personnalité morale est-elle une
pure fiction ou au contraire une réalité ?
Pour une partie de la doctrine, la personnalité morale serait une fiction. « Je n'ai jamais dîné
avec une personne morale » — Léon Duguit
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L’idée est de dire qu’un sujet de droit avec une personnalité véritable est réservée seulement
aux êtres humains.
Si on veut qu’un groupement puise être personnifié, ce ne peut être qu’en vertu d’une fiction,
un acte de l’Etat qui va mettre en échec la réalité.
Une autre partie de la doctrine par exemple François GENY dans son ouvrage Méthodes
d'interprétation et sources en droit privé positif. Essai critique a soutenu qu’un groupement
pouvait bénéficier d’une personnalité, car un groupement aurait une existence propre.
Geny répond ainsi à Duguit « Vous n'avez peut-être jamais dîné avec une personne morale ;
mais c'est souvent elle qui a payé l'addition » François Geny
Cette thèse soutient au contraire que la reconnaissance de l'État n’est pas indispensable à
l'établissement de la personnalité morale. Pour les partisans de cette école appelée Ecole de la
Réalité, seule la réalité compte. Or, l’observation de cette réalité montre que la volonté d’un
groupement de personnes, par exemple, est autre chose que la somme des volontés
individuelles de ses membres. Un groupement humain, s'il atteint un certain degré
d'organisation qui lui permet d'exprimer une volonté et d'agir en conséquence, possède par
lui-même une personnalité juridique.
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dans deux arrêts du 23 janvier 1990 et du 17 avril 1991 en accordant sans reconnaissance
étatique, la personnalité morale à un comité de groupe et à un comité d’hygiène et de sécurité.
La portée de ce principe a été atténuée par le fait que depuis 50 ans dans de nombreux cas
le législateur est intervenu pour poser les conditions d’acquisition de la personnalité
morale. (Pour les sociétés : obligation d’immatriculation, pour les associations : la loi impose
une déclaration en préfecture.)
Exemple : lorsque l’on s’interroge sur la capacité d’une société étrangère à agir en justice en
France,
La loi de 1857 pose la règle que les sociétés de capitaux étrangères ne sont pas reconnues
de plein droit en France, pour qu’elles le soient, il faut qu’en décret ou un traité international
octroie à la société la capacité d’agir devant les tribunaux français.
Cependant, certaines sociétés étrangères ont intenté plusieurs recours en France notamment au
début des années 90.
La Cour de Cassation française 12 nov. 1990 et 25 juin 1991.
Par ces arrêts, la Cour de cassation a refusé d’appliquer la vieille loi ne considérant que toute
personne morale peut agir en France pour la protection de ses intérêts.
La cour de Cassation s’est fondée ici pour mettre à l’écart la loi française sur l’art 6 et 14
CEDH.
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A. Les sociétés créées de fait
C’est une expression qu’il ne faut pas confondre avec une autre expression concernant
l’hypothèse de nullité, on utilise l’expression « société de fait »
La société créée de fait est une société qui s’est créée sans que les parties n’aient eu
l’intention formelle de lui donne naissance.
La société créée de fait en réalité permet de constater après coup une situation de fait.
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« La société que les associés décident de ne pas immatriculer ».
Ce type de société est très utilisé dans certains secteurs exemple : Pool bancaire 1er civil 14
jan 2003 a estimé que plusieurs collègues de bureau qui avaient joué ensemble au loto étaient
une société en participation. Il va falloir prouver les éléments de l’art 1832 code civil
b) Le régime juridique
La société en participation est une société, mais qui est dépourvu de la personnalité
morale.
Si les statuts sont silencieux, on va appliquer les règles qui gouvernent les rapports entre
associés dans la société civile dans la mesure où la société a un objet civil et on va appliquer
les règles qui gouvernent les associés en droit commercial, si la société a un but commercial.
Dans les rapports avec les tiers, l’absence de personnalité morale va faire que chaque associé
va contracter en son nom personnel, il va donc être seul engagé, néanmoins l’art 1872-1 code
civil prévoit qu’il peut en aller autrement dans trois hypothèses :
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Cela repose sur le comportement des participants qui n’ont pas contracté personnellement :
ils seront engagés :
- Lorsqu’ils agissent en qualité d’associé à la vue et au su des tiers, dans ce cas là le
participant non contractant va être tenu à l’égard du tiers, il y a donc des co-débiteurs,
il n’y aura solidarité que si la société est commerciale, si la société est civile, il n’y
aura pas solidarité
- Le participant a laissé croire au co-contractant (tiers) qu’il allait s’engager à son
égard, il va pouvoir se retourner contre le participant non signataire.
- Le participant peut être tenu lorsque l’engagement a tourné à son profit.
Concernant les biens apportés à la société, à l’égard des tiers, le principe sera que chaque
associé reste propriétaire des biens qu’il a mis à disposition de la société.
La société n’a pas de patrimoine social.
Il y aurait la possibilité de recourir à l’indivision dans ce cas, vis à vis des tiers, il y aurait un
semblant de patrimoine social
La Constitution en France d’une société reste malgré les efforts assez formaliste.
a. Les statuts écrits et enregistrés
Les statuts c’est le contrat de société Art 1835 c civ.
« Les statuts doivent être établis par écrit ».
Cela ne veut pas dire que le contrat de société est un contrat solennel et formaliste. Un contrat
de société peut se former au fur et a mesure.
Cependant l’écrit requit par les textes ne l’est pas a peine d’invalidité mais il est exigé comme
un préalable nécessaire à la formation du groupement en tant que tel et a l’acquisition de la
personnalité morale.
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Les statuts doivent contenir un certain nombre de mentions.
En pratique, on utiliser des formulaires types.
Ces statuts doivent être enregistrés, c’est une formalité fiscale qui est effectuée dans un délai
d’un mois à partir de la dernière signature.
La rédaction des statuts est souvent accompagnée d’autres documents actes extra
statutaires pourquoi ?
On rencontre souvent des règlements intérieurs, ce document est destiné à préciser es relations
entre les associés.
On précisera aussi les relations entre les associés et les organes de la société.
Ce document selon la jurisprudence est dans toute hypothèse subordonnée aux statuts donc sa
validité doit être appréciée par rapport aux statuts.
On rencontre également des pactes d’associés par exemple des conventions de croupier, ou
de portage.
Ces pactes d’associés lient certains associés seulement. Ce sont des contrats que l’on regarde
parfois avec suspicions car on se dit que cela est un bon moyen pour contourner certaines
dispositions du droit des sociétés.
Cependant la jurisprudence estime ces pactes valables mais le pacte va être inférieur aux
statuts.
Une décision de la société qui serait conforme aux statuts mais pas conforme au pacte ne
pourra pas être contestée et annulée car la primauté est donnée aux statuts.
L’objet du pacte ne doit pas être indisponible
b. Formalités de publicité
La publicité se fait sous forme d’avis inséré dans un journal habilité à recevoir des annonces
légales dans le département du siège social.
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Cet avis doit reproduire les principes énonciations des statuts susceptibles d’intéresser les
tiers. (Appellation de la société, se forme, lieu de son siége, son objet, sa durée, le montant de
son capital…)
Cette formalité de publicité aujourd’hui est un peu remise en cause
Le législateur tente de réduire les contraintes, il faut tout d’abord constituer un dossier
d’immatriculation ensuite il faut passer par un centre de formalité des entreprises, il est situé
auprès de la chambre du commerce et de l’industrie.
Le centre va adresser dans les 24 h un exemplaire de la déclaration au greffe du tribunal de
commerce.
C’est le greffier du tribunal de commence qui va lui même procéder à l’immatriculation après
un contrôle léger.
Le greffier au final annonce la nouvelle dans les 8 jours par la voie du BADACC bulletin
d’annonces civiles et commerciales, il adresser au déclarant un récépissé K-bis qui est la carte
d’identité de la personne morale.
Ou bien la société après avoir été régulièrement immatriculée accepte de reprendre à son
compte les engagements souscrits, ou bien la société ne reprend pas les engagements
souscrits.
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Si les engagements ne sont pas repris, les associés qui ont agit
Seront personnellement tenus des actes en question.
Dans la plus grande partie des cas, les engagements sont repris par la société.
Le législateur a posé un certain nombre de condition pour que la société reprenne les
engagements.
- Art 1843 cciv dispose que la reprise doit s’appliquer a tout les actes, obligations et
engagement. Cela vise les contrats, cela vise t-il les obligations délictuelles ? La
jurisprudence ne s’est pas prononcée sur la question
- L’acte en question doit avoir été conclu au nom de la société en formation. Le
partenaire doit être informé de la substitution de la société à l’associé.
- La société au nom de laquelle on agit doit être réellement en formation.
On peut parfois hésiter dans des situations ou l’acte qui est effectué parait déjà traduire un
commencement d’exploitation et non plus une préparation a l’exploitation future.
On peut se demander si la société est en formation, ou s’il ne s’agit pas d’une société qui
existe déjà ex société crée de fait, société en participation (elle suppose un refus volontaire
d’immatriculation, la distinction est donc assez nette)
La distinction est plus délicate pour distinguer la société en formation et la société crée de fait,
car par rapport à la société en formation, il y a une petite nuance qu est que dans la société
crée de fait, on a une activité qui se développe de façon plus important et plus durable que
dans une société en formation.
La jurisprudence admet que les tiers puissent établir l’existence d’une société créée de fait
entre les fondateurs en prouvant l’existence de cette nuance.
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B. Les modalités de la reprise
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plaider la fraude lorsque l’immatriculation de la société a été effectuée juste après la demande
de paiement. La sanction de la fraude est l’inopposabilité de la reprise au créancier
§1 L’identité de la société
La société est devenue une personne distincte des personnes qui la composent. En tant que
personne, la société va bénéficier de prérogatives.
A. L’appellation de la société
On parle de dénomination sociale, c’est l’équivalent du nom de famille pour les personnes
physique. La seule différence est que la dénomination sociale va pouvoir être librement
choisit par les associés.
Il faut distinguer la dénomination sociale et le nom commercial qui est l’appellation sous
laquelle le commerçant exerce son activité, qu’il s’agisse du commerçant personne physique
ou morale. La dénomination elle ne s’applique qu’aux personnes morales.
Il faut distinguer également dénomination sociale et raison sociale qui en concerne que dans
les sociétés civiles professionnelles, ou elle correspond à une désignation de la société qui va
comprendre le nom des associés, c’est obligatoire pour les SCP.
Un autre problème touche aux conflits qui peuvent naître entre la société et ses propres
fondateurs.
Très souvent les associés fondateurs ont donné à la société leur propre nom, que fait-on de
l’appellation de la société lorsque l’associés quitte la société et qu’il prétend à l’utilisation de
son nom.
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C com. Bordas 12 mars 1985 : Dans cet arrêt la chambre commerciale considère que « le
patronyme est devenu en raison de son insertion dans les statuts un signe distinctif qui s’est
détaché de la personne physique pour s’appliquer à la personne morale et devenir ainsi
objet de propriété incorporel. »
L’ex associé ne peut plus interdire à la société d’utiliser son propre nom.
C com. Ducasse 6 mai 2003 : ici la question était de savoir si la société pouvait librement
déposer le nom à titre de marque alors que M Ducasse n’était pas d’accord « Le
consentement donné par un fondateur a l’insertion de son patronyme dans la dénomination
d’une société exerçant son activité dans le même domaine ne saurait sans accord de sa part
autoriser la société à déposer ce patrimoine a titre de marque pour désigner les mêmes
produits ou services »
La chambre commerciale précise un peu la jurisprudence de 1985, le nom se détache
mais ce détachement ne s’opère que dans la mesure d’un simple usage, il n’est pas
possible de déposer le nom a titre de marque.
La solution pourrait être différente si la personne n’avait pas de notoriété avant la constitution
de la société.
B. Le siège social
C’est un peu comme le domicile de la personne physique. Le siège social, c’est le lieu
stable et identifié de son établissement central, c‘est à dire celui ou la société peut être
retrouvée pour les besoins de la vie juridique.
La personne morale décide librement de l’endroit ou elle fixe le siège social Art 1835 cciv
« Le siège est librement fixé par les statuts »
Problème : lorsque le siège désigné dans les statuts ne correspond pas au siège réel de la
société.
Le code civil donne une solution à l’art 1837.
Cette règle est favorable aux tiers qui pourront choisir selon leurs intérêts entre le siège
statutaire ou le siège réel.
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La localisation du siège est importante en pratique, car c’est au siège qu’on va devoir
accomplir les publicités requises, la société sera assignée au lieu du siège, le siège va
déterminer la nationalité de la société.
C. La nationalité
Le critère de la nationalité est fonction de la localisation du siège social, une société sera
française si elle a sons siège en France. Il n’y a aucun texte qui le précise mais la
jurisprudence a posé ce principe dans un arrêt de la chambre com. 8 fev 1972 rendu en
matière de baux commerciaux.
La société Shell France avait son siège à Paris, ou elle exploitait son fond de commerce.
Le propriétaire avait refusé de renouveler le bail et refusé de payer l’indemnité d’éviction, car
il estimait que Shell était une société étrangère.
La Cour de cassation répond que la société Shell France était bien une société française, car
elle avait son siège en France.
Exemple : une société donc le siège était en France mais dont le capital était aux mains des
allemands.
Cette jurisprudence se retrouve chaque fois que les pouvoirs publics estiment que le secteur
en cause est sensible (exemple presse, banque…)
A raison de leur forme toutes les sociétés énumérées sont commerciales. Il peut également y
avoir la possibilité pour d’autre société d’être considérée comme commerciales en raison de
leur objet. Si l’objet est commercial, la société est commerciale.
Le capital a une importance relative car son importance varie selon le type de société.
Dans une société de personne le capital n’est pas très important, la loi elle même n’impose pas
pour ce type de société un montant minimum.
Par contre a l’inverse, le capital devient un élément essentiel dans les sociétés de capitaux.
La loi ici impose un montant minimum pour le capital social.
Le capital sert :
- A financer le départ dans la vie de la société (premier frais…)
- A garantir les créanciers, on dit souvent que le capital est le « gage des créanciers »
car c’est un élément de confiance des tiers et des créanciers.
En effet le principe de l’intangibilité du capital social protège les tiers car tant que la société
n’est pas dissoute, les associés ne pourront pas redemander les apports qu’ils ont effectués et
les associés ne pourront pas non plus se partager le capital pendant la vie de la société.
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Le législateur a prévu depuis quelques années la possibilité de créer des sociétés a capital
variable. Cela est possible sauf dans les SA
- A mesurer le pouvoir respectif des associés sur la société.
En quoi se différentie t-il du patrimoine social ?
Le patrimoine est un ensemble de bien et de dette à un moment donné. A la différence du
capital, le patrimoine social par nature est variable. Ainsi le patrimoine social permet
davantage que le capital d’avoir une idée réelle de la santé de la société. Le meilleur
indicateur de la santé de la société c’est « les capitaux propres » de la société, c’est la valeur
des éléments d’actif (biens) après déduction du passif (dette). Si les capitaux propres sont
inférieurs au capital social, c’est mauvais signe. Si les capitaux propres sont supérieurs au
capital social, c’est bon signe.
Le législateur a imposé aux associés dans certaines sociétés dès lors que les capitaux propres
deviennent inférieurs à la moitié du capital social, que les associés doivent prendre des
mesures qui peuvent aller jusqu'à la dissolution de la société.
- 1ère raison : Il existe des SARI société a risque illimité, ici par exception, les créanciers
peuvent venir chercher directement les associés car il existe une obligation aux dettes.
En effet ici l’associé ressemble à une caution.
- 2° raison : Le droit des contrats peut lui même infléchir la distinction, par exemple
grâce a une garantie. Les créanciers pourront détourner facilement l’autonomie
patrimoniale grâce à un contrat qui va instaurer une garantie qui permet au créancier
de se retourner vers le gérant en cas d’insolvabilité de la société.
- 3° raison : Les créanciers pourront aussi parfois se retourner contre les dirigeants de la
société dans certaines hypothèses. En particulier lorsqu’un dirigeant d’une société a
laissé croire à un tiers qu’il contractait en son nom propre. Dans ce cas le droit des
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obligations considère que l’apparence est créatrice de droit et le tiers pourra se
retourner directement contre le dirigeant : théorie de l’apparence.
Lorsque la société commet une faute qui entraîne un dommage, doit-elle réparer le préjudice ?
La réponse n’a pas toujours été évidente, car certains soutenaient que la responsabilité
devait passer par la mise en cause de la personne physique responsable du dommage.
Ce problème fait écho à une controverse relative à la notion même de faute.
Est-ce que le droit français retient une
- Conception subjective de la faute qui la définit comme un acte illicite accompagné
de la conscience de la commettre : imputabilité, ou bien
- Une conception objective qui se satisfait du constat de l’acte illicite sans conditions
de conscience.
Si le droit français retient la conception subjective, la société ne pourrait jamais être
responsable. Pour avoir une responsabilité personnelle des personnes morales, il faut une
vision objective de la faute. C’est la position récente depuis les années 60 (responsabilité
civile des malades mentaux), année 80 (responsabilité civile d’un enfant en bas-age).
Il n’y a aucun obstacle à ce que la société soit civilement responsable 2° Chambre civile
27 avril 1977
Dans cette affaire, un ouvrier était décédé à la suite d’une mauvaise manipulation d’un monte
charge par un associé de la société. Les héritiers agissent contre la société sur le fondement de
1382. La cour d’appel rejète la demande des héritiers en retenant une conception subjective
de la faute. L’arrêt est cassé « La PM répond des fautes dont elle s’est rendue coupable
pas ses organes et en doit réparation sans que la victime soit obligée de mettre en cause
sur le fondement de l’art 1384 al 5 code civil les dits organes pris comme préposés ».
La société peut être directement responsable sur le fondement de 1382 code civil sans passer
par la responsabilité des dirigeants du fait des préposés de l’art 1384
B. Responsabilité pénale
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Normalement en droit pénal, pour commettre une faute, il faut une volonté délictueuse.
La personne morale ne pourrait donc pas être responsable. 8 mars 1883 chambre criminelle
c’était une jurisprudence constante.
Le législateur peut décider que celui qui n’aura pas cette volonté délictueuse sera quant
même responsable. C’est ce que l’art 121-2 ccp dispose depuis 1994 « Les PM à
l’exclusion de l’Etat sont responsables pénalement des infractions commises pour leur
compte par leurs organes ou représentants ».
Il y a dans une société des associés qui participent à la vie sociétaire, ensuite, il y a les
dirigeants qui eux vont exercer le pouvoir dans la société. Dans une société, on rencontre
aussi des commissaires au compte qui contrôlent. En suite, il y a le comité d’entreprise qui
a une fonction d’intervention dans la société.
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Les associés sont titulaires d’un certain nombre de droits, ils ont des attributs fondamentaux
« droits propres », il y a également des obligations.
De même la jurisprudence utilise ce droit pour dire que tout associé au droit de participer à la
désignation des gérants de la société (même les tout petits associés).
1844 al 2 s’intéresse au cas de co-propriété de part sociale, lorsque la part sociale fait l’objet
d’une indivision. Tout les co-indivisaires ont les mêmes droits sur la même chose, on en
déduit que tous les co-indivisaires sont des associés. Est- ce que malgré cette qualité, il en
résulte que tous doivent participer aux AG ?
L’art 1844 al 2 dit que « les co-propriétaires d’une part sociale indivis sont représentés
par un mandataire unique qui est choisi ou bien parmi les indivisaires, ou bien en dehors
d’eux. »
1844 al 4 : permet de déroger à l’al 2 dans les statuts
b) Le droit de voter
Tout associé au droit de participer activement aux décisions de la société.
Quelle est la force de ce droit ? Le problème s’est posé dans le contentieux des droits sociaux
en usufruit. Une action peut faire l’objet d’un démembrement de propriété. Dans ce cas 1844
al 3 code civil précise que « Si une part est grevé d’un usufruit, le droit de vote appartient
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au nu-propriétaire sauf pour les décisions concernant l’affectation des bénéfices ou il est
réservé à l’usufruitier »
1844 al 4 précise qu’il est quant même possible de déroger à cette règle.
A partir de ces deux alinéas la jurisprudence a d’abord décidée qu’une stipulation des
statuts de la société pouvait élargir le droit de vote aux usufruitiers c’est à dire autoriser
pour les mêmes parts le droit de vote au nu-propriétaire et à l’usufruitier.
Une question plus délicate est de savoir si une stipulation des statuts peut supprimer le
droit de vote du nu propriétaire pour le réserver uniquement à l’usufruitier.
Par un arrêt du 22 février 2005 (Cass. com., 22 févr. 2005, pourvoi n° 03-17421), la
Chambre commerciale censure un arrêt de la cour de Rennes qui avait annulé la disposition
des statuts d'une société civile qui prévoyait que « lorsque les parts sociales font l'objet d'un
usufruit, le droit de vote appartient à l'usufruitier » en énonçant « qu'en statuant ainsi alors
que les statuts peuvent déroger à la règle selon laquelle si une part est grevée d'un usufruit,
le droit de vote appartient au nu-propriétaire, à condition qu'il ne soit pas dérogé au droit du
nu-propriétaire de participer aux décisions collectives, la cour d'appel a violé » l'article
1844, alinéas 1, 3 et 4 du Code civil.
Nous voilà donc revenu à la jurisprudence de Gastle (Cass. com., 4 janv. 1994 : Bull. Joly
Sociétés, 1994, p. 279, § 68, et chrono. J.-J. D’aigre, id., p. 249, § 62). Nous ne pouvons que
nous en féliciter. Il nous semble en effet que la solution de cet irritant problème passe par
deux considérations :
– puis l'application combinée des jurisprudences de Gastle et château d'Quem (Cass. com., 9
févr. 1999 : Bull. Joly Sociétés, 1999, p. 566, § 122, note J.-J. D’aigre.
En d'autres termes, le principe est que tout associé a le droit de participer aux décisions
collectives (C. civ., art. 1844, al. 1) et ce droit de participer emporte, normalement, le droit
43
de voter (château d'Quem). Toutefois, en cas de démembrement, le droit de vote doit, du fait
des alinéas 3 et 4, être distingué du droit de participer : vote celui à qui les statuts confèrent
ce droit (jurisprudence de Gastle et le présent arrêt), étant entendu que l'associé (nu-
propriétaire ou usufruitier) statutairement privé du droit de vote conserve son droit
intangible de participer ; ce que nous a dit la jurisprudence pour le nu-propriétaire, ce qu'il
lui restera à dire pour l'usufruitier une fois reconnue sa qualité d'associé. Dans ce contexte,
reste l'arrêt du 31 mars 2004 (Cass. com., 31 mars 2004 : Bull. Joly Sociétés, 2004, p. 836, §
168, avis M.-A. Lafortune, note J. Madone et Th. Jacomet) aux termes duquel, et sur le
fondement exclusif de C. civ., art. 578, l'usufruitier ne pourrait jamais être privé du droit de
vote des décisions concernant les bénéfices. Nous persistons à penser que c'est une erreur et
que notre position, faisant participer en tout état de cause l'usufruitier, est de nature à
préserver ses droits. Après tout, même privé du droit de vote, l'usufruitier aura sans doute
plus de poids par sa parole lors du processus délibératif que par son vote. À quoi l'on
ajoutera que, notamment dans les grandes sociétés, statistiquement, c'est le nu-propriétaire
qui est privé du droit de vote !
Première réponse : C Cass com. De Gaste 4 jan 1994 : La Cour de cassation autorise
qu’une clause des statuts attribue la totalité du droit de vote a l’usufruitier. Ainsi le droit
de participer et de voter ne sont pas véritablement liés.
Or l’arrêt Cass Château d’Yquem 9 fév. 1999 lie très clairement le droit de vote et le droit
de participer, en considérant que le droit de participer implique l’interdiction de toutes clauses
qui dérogerait au droit de vote des associés à moins que la loi le prévoie.
Ici le droit de vote est intangible.
Cependant, l’affaire château d’Yquem ne concernant pas un problème d’usufruit, ce pose
alors la question de savoir si cette solution s’applique aux questions d’usufruit ?
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Une autre question est celle de la suppression du droit de vote de l’usufruitier. Peut-on
priver l’usufruitier de voter concernant la répartition des bénéfices.
La chambre commerciale ne considère que l’usufruitier de part social à le droit de voter
concernant la distribution des bénéfices et uniquement dans ce cas là.
Or un usufruitier en général se voit réserver le monopole des fruits relatifs à une chose (droit
des biens) par conséquent si l’on prive l’usufruitier de parts sociales de son droit de vote,
cela revient à priver un usufruitier du monopole des fruits afférents a sa chose, donc il
n’est pas possible de supprimer son droit de vote chambre commerciale 31 mars 2004
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