Cours de Psychologie Commerciale
Cours de Psychologie Commerciale
Cours de Psychologie Commerciale
INTRODUCTION
Comparativement à la période allant de la
révolution industrielle jusqu'à ce jour, les défis auxquels les entreprises sont confrontées
aujourd'hui n'ont jamais été aussi nombreux et diversifiés, à savoir : offre généralement
supérieure à la demande, évolution des goûts des consommateurs, mondialisation et progrès
technologiques faisant du monde un village planétaire, (...). Tout ceci constitue autant de réalités
et défis auxquels les entreprises doivent faire face.
Dans un tel environnement à la fois
dynamique et concurrentiel, vendre devient un véritable casse-tête chinois uet pour se maintenir,
il faut avoir des stratégies efficaces de vente afin de pouvoir vendre ce qu'on a produit et aussi,
une forte capacité d'adaptation, faute de quoi, on disparait du marché.
D'où la nécessité de recourir aux disciplines susceptibles de fournir aux vendeurs les moyens,
les techniques, les stratégies de vente... en vue d'une part, de faire face aux attaques des
concurrents et d'autre part, de pouvoir écouler ses biens et services sur le marché.
Ainsi, parmi ces disciplines, il y a la
psychologie commerciale, autrement appelée la psychologie de la consommation et de la vente.
De ce qui précède, le présent cours vise à
doter les lecteurs des connaissances théoriques et pratiques relatives à la consommation, vente,
gestion et fidélisation de la clientèle, ainsi que la manière de gérer la concurrence sur le marché.
PREMIER CHAPITRE :
PSYCHOLOGIE DE LA CONSOMMATON
La psychologie de la consommation autrement
appelée psychologie du consommateur ou encore psycho-marketing cherche à comprendre et à
influencer le comportement d'achat des consommateurs. En effet en marketing, pour accroître
les ventes d'un produit, les professionnels adoptent un certain nombre de techniques
psychologiques.
Bien souvent, l'individu est incité à acheter, car
l'environnement et les signaux que lui envoient les marketers finissent par le persuader à l'achat
d'un bien ou service.
Selon le spécialiste français Romain Cally :
« vendre c'est avant tout convaincre psychologiquement un individu d'acheter ».
Dans ce chapitre, nous traitons principalement
de deux points ci-après : consommation et consommateur.
1.1. Consommation
1.1.1. Définition
Au sens économique du terme, la consommation est l'action d'utiliser ou de détruire,
immédiatement ou progressivement, des biens et services, dans le but de satisfaire un besoin.
1.1.2. Formes de consommation
On distingue généralement les différentes
formes de consommation suivantes:
a)Consommation individuelle et consommation collective
Dans la consommation individuelle, le bien ou
le service est consommé par un seul individu, une consommation exclusive ou sans partage en
même temps. Exemple : le cache nez, les biens intimes....
Concernant la consommation collective, le
bien ou le service est consommé par plusieurs individus sans possibilité d'exclusivité, tout en
satisfaisant le même besoin. Exemple : l'utilisation d'une autoroute, d'un transport en commun...
b) Consommation intermédiaire et consommation finale
La consommation intermédiaire est le fait des entreprises de production qui transforment les
matières premières en produits (Exemple, les brasseries et boulangeries).
Quant à la consommation finale, elle est le
fait des produits consommés pour satisfaire les besoins des consommateurs finaux (bière,
pain...).
c) Consommation marchande et consommation non marchande
Plusieurs facteurs influencent la consommation des biens et services, que l'on peut classer en
deux grandes catégories : les facteurs économiques et les facteurs sociologiques.
a. Les facteurs économiques
Il sagit principalement de deux contraintes
suivantes : le prix des biens et le revenu disponible. En effet, la question est de savoir comment
le consommateur va-t-il classer ses besoins à satisfaire et effectuer ses choix et aussi, quelle
relation va s'établir entre la demande et l'évolution du prix d'une part et d'autre part, entre la
demande et l'évolution du revenu ?
b. Les facteurs sociologiques et psychologiques
– Du coté sociologue: la classe sociale, l'âge, le mode de vie, l'effet d'imitation...,
– Du coté psychologique: la personnalité, besoin, motivation et même les affects.
1.2. Consommateur
1.2.1. Définition
L'agent consommateur peut être défini sous
différents angles selon les disciplines :
a) En économie, un consommateur est l'agent économique (personne physique ou personne
morale) qui choisit, utilise et consomme un service ou un bien et procède de ce fait à sa
destruction partielle ou totale.
Cette consommation peut être intermédiaire
ou finale Intermédiaire, lorsque le bien ou le service consommé contribue à la création d'un autre
bien ou service (transformation des matières premières en produit finis)
-Finale, lorsque l'utilisation du bien consommé ne donne plus lieu à une autre utilisation
(généralement, la consommation des produits finis : vin, pain....).
b) En marketing, les spécialistes du domaine distinguent les notions de consommateur, client,
utilisateur, usager, etc. Dans le cadre du processus d'achat, ces notions renvoient à des rôles qui
peuvent être tenus par des personnes différentes. Et doivent donc être éventuellement analysés
et pris en compte de manière distincte. En effet, les motivations ou les besoins ressentis par
l'acheteur ne sont pas forcément les mêmes que ceux de l'utilisateur final. En effet on peut citer
les exemples des aliments pour chiens et chats, où le client est le maître et le consommateur
l'animal, et des aliments pour bébés, où le parent est le client et le bébé le consommateur final.
On remarque précisément dans ce domaine des stratégies de différenciation des entreprises
visant soit le client soit le consommateur.
Les concepts acheteur, client, prescripteur...
sont général liés au consommateur.
– Acheteur : c'est toute personne qui conclut un acte d'achat, celui qui débourse de
l'argent pour acquérir un bien ou un service.
– Client : c'est un acheteur qui a l'habitude d'acheter des biens ou services d'une
entreprise ou d'une personne et qui a développé avec, des bonnes relations au-delà de la
transaction commerciale.
– Prescripteur : c'est un individu qui par ses habitudes de consommation ou par son
expertise ou expérience, influence ou oriente le choix d'achat d'un produit donné.
Exemple : médecins, architectes, certains anciens malades(...).
c) En droit, le consommateur, tel que défini et protégé par le droit de la consommation, est une
personne physique qui se voit proposer ou accepte une offre de contrat portant sur un bien ou
un service à des fins non professionnelles.
1.2.2. Catégories de consommateurs
Dans la classification des consommateurs, il y
a lieu de distinguer les catégories suivantes :
– Le consommateur fidele, absolu ou inconditionnel : celui qui consomme toujours le
produit quelles que soient les conditions ou les circonstances. Pour lui, c'est son produit
ou rien;
– Le consommateur non absolu ou relatif: celui qui consomme le produit, mais peut
changer de goût l'absence de son produit préféré pour lui trouver un produit de
–
changer de goût l'absence de son produit préféré pour lui trouver un produit de
substitution ;
– Le consommateur occasionnel : celui qui consomme le produit, mais pas de façon
régulière ;
– L'ancien consommateur: celui qui consommait le produit mais qui ne le consomme plus
suite à certaines raisons qui lui sont propres.
– Le consommateur potentiel : c'est un consommateur en puissance, à devenir ou futur
(ex : les enfants).
Toutefois, à côté du consommateur, il faut
signaler la présence du non consommateur. En effet, un non consommateur est celui qui ne
consomme pas le produit ou qui a décidé de ne pas consommer le produit pour une raison ou
une autre. De ce fait, il y a lieu de distinguer d'un côté, le non consommateur relatif et de l'autre,
le non consommateur absolu :
● Le non consommateur relatif: celui qui ne consomme pas le produit, mais qui pourrait le
consommer si certaines conditions ou raisons actuelles changeaient ;
● Le non consommateur absolu: c'est ce lui qui ne consomme pas encore le produit et qui
ne le consommera jamais quelles que soit les conditions.
. La personnalité
Comme on le sait, il n'existe pas des personnalités identiques au monde, la personnalité d'un
chacun est unique, même les vrais jumeaux n'ont pas la même personnalité. Toutefois, il existe
néanmoins de personnalités qui sont semblables.
De ce fait, la personnalité de l'acheteur ou
du consommateur est un élément important pour le marketer dans l'étude de son comportement,
car elle joue un rôle déterminent dans le processus décisionnel de l'achat d'un bien ou d'un
service.
. Le style de vie
Le style de vie cherche à segmenter les
consommateurs sur la base des activités, des intérêts, des opinions et des caractéristiques
sociodémographiques (sexe, âge, état-civil...).
A ce titre, il peut à une certaine mesure
orienter les comportements ou les actes d'achat des consommateurs, que le responsable
marketing est appelé à bien comprendre.
. Les besoins
Le besoin est une situation de manque ou de
déséquilibre ressentie par un individu à un moment donné et qui le pousse à agir pour le
satisfaire.D'ailleurs, tout comportement
d'achat part généralement d'un besoin.
Ceci étant, le chargé du marketing est appelé à identifier les besoins aussi bien latents
qu'exprimés des consommateurs et de les proposer des produits susceptibles de satisfaire ces
besoins.
. Les motivations
La motivation est une force reposant sur un
stimulus interne et caractérisée par une tension poussant l'individu à agir dans une certaine
direction. Il convient de noter que la plupart de nos actes d'achat sont des actes généralement
motivés et réfléchis. De ce fait, le responsable marketing doit tout faire pour connaitre ce qui
motive ou qui pousse le consommateur à consommer tel bien ou tel service.
. Emotions et affects
Notre vie affective n'est pas sans impact dans
nos prises de décisions en général et celles d'achat des biens et services en particulier. En effet,
nos sentiments, nos passion et nos émotions (la joie, la peur, l'inquiétude, l'amour, le
fanatisme ...) influencent à une certaine mesure, nos comportements d'achat.
B. Facteurs externes
Dans cette catégorie, nous pouvons distinguer les facteurs ci-après : socioculturels,
situationnels et marketing.
. Facteurs socioculturels
C'est l'ensemble des relations que l'individu
entretient avec le milieu dans lequel il évolue et qui ont une influence sur son comportement
d'achat de biens et services. Parmi ces éléments socioculturels, nous pouvons principalement
retenir les suivants:
a. La culture
Elle se forme à partir de normes, de
croyances et des habitudes qui sont caractéristiques d'une société. C'est aussi l'ensemble des
valeurs apprises et transmises d'une génération à l'autre. Elles peuvent donc avoir une certaine
influence sur le comportement d'achat de ses membres.
b. Classes sociales
Elles reflètent une stratification sociale qui
repose en général sur une hiérarchie de classes sociales où le consommateur cherche à
atteindre une classe de niveau supérieur. Ainsi une classification simple reposera sur le niveau de
revenu ou la catégorie socioprofessionnelle.
De ce qui précède, il va sans dire que la
classe sociale dans laquelle nous appartenons ne puisse pas avoir une influence négligeable sur
notre comportement de ses membres
c. Groupes sociaux
On appelle groupe social tout ensemble de
personnes qui ont en commun des affinités, des relations interpersonnelles et des normes de
comportement. On distingue parmi ces groupes :
– La famille, elle a une importance en marketing. En effet, elle ne se limite pas seulement au
couple, mais inclut également les enfants, les parents et certains autres membres qui ont
tous des besoins à satisfaire.
– Le groupe de référence: dans ce groupe, l'individu cherchera à copier les croyances, les
valeurs, les
comportements...du groupe. Il peut donc avoir une certaine influence sur le comportement
d'achat de l'individu membre (école, église, parti politique...).
– Les leaders d'opinions: ce sont les personnes qui ont une influence sur les autres
membres du groupe et capables d'orienter leurs comportements dans un sens comme
dans un autre.
– Les prescripteurs: qui ont un certains pouvoir sur leurs clients et capables d'orienter la
consommation de certains biens et services (ex : médecins, pharmaciens, architectes ...)
. Facteurs situationnels
Ce sont des facteurs qui interviennent au
moment de l'achat dans un environnement donné et capables d'influencer la décision d'achat. Il
peut s'agir de :
● L'environnement physique : lieu, nature, décor, lumière, types d'institution,...
● L'environnement social : les personnes qui viennent dans les lieux de vente, leurs
attitudes, leurs rôles,...
● Les Perspectives temporelles et événementielles : les achats peuvent se faire en
fonction de dates, de saisons et aussi par rapport à certains événements passés, actuels,
ou futurs (naissance, anniversaire, collation, mariage, décès).
. Facteurs marketing
– Dans cette catégorie, les viseurs sont
– essentiellement braqués sur les quatre éléments moteurs du marketing mix, à savoir : le
–
produit ou la qualité du produit, le prix, la distribution et la communication (publicité,
promotion des ventes, force de vente, relations publiques...).
DEUXIEME CHAPITRE :
PSYCHOLOGIE DE LA VENTE
La psychologie de la vente a complètement
changé au cours de la dernière décennie et la plupart des entreprises appliquent différentes
stratégies de vente pour faire écouler leurs produits sur le marché.
Avant toutes choses, il est important de
comprendre que toutes les décisions sont basées sur le cerveau. En effet, aussi évident que cela
puisse paraître, il faut comprendre que la plupart des modèles de vente sont basés sur la façon
dont notre cerveau réagit aux différents stimuli.
De ce fait, le travail du vendeur va consister
à aider les consommateurs à prendre des décisions d'achat. Ainsi, pour y arriver, il faut tout
d'abord comprendre comment les clients prennent des décisions.
Autrefois, on pensait que la prise de décision
était un processus dicté par la logique (l'objectivité ou la raison). Selon cette croyance, tout
vendeur avec un bon produit, soutenu par des données et des statistiques, ferait inévitablement
beaucoup de ventes.
Mais actuellement, grâce aux neurosciences,
on sait maintenant que le processus illogique, c'est-à-dire, les émotions (subjectivité) jouent un
rôle important dans la prise des décisions d'achat. Ainsi, peu importe la qualité du produit, si on
ne gagne pas la confiance des clients, on ne fera probablement pas de ventes.
TROISIEME CHAPITRE :
SATISFACTION ET FIDELISATION DE LA CLIENTELE
3.1. Satisfaction de la clientèle
Chaque vente de service ou de bien entraîne
chez le client un niveau de satisfaction. Nous pouvons alors nous demander quel est son
processus de formation.
3.1.1. Les caractéristiques majeures de la satisfaction
La satisfaction est caractérisée par les trois
aspects ci-après : la subjectivité, la relativité et l'évolutivité.
a)La satisfaction est subjective
Notre perception du monde est faite des
stéréotypes, des préjugés. Ainsi, la satisfaction que l'on tire d'un produit ou d'un service dépend
souvent de la perception (jugement) qu'on a de ce produit ou service, plutôt que la réalité vraie
du produit.
b) La satisfaction est relative
Comment deux clientèles utilisant le même service dans les mêmes conditions peuvent-ils avoir
des opinions radicalement opposées? Tout simplement parce que leurs attentes initiales vis-à-
vis de ce service ne sont pas les mêmes. L'important n'est pas le fait d'être le meilleur, mais
d'être les plus adapté aux attentes des clients.
On comprend donc mieux le rôle
prépondérant de la segmentation en marketing, dont l'objectif n'est autre que d'identifier des
groupes de consommateurs ayant des attentes semblables, de façon à créer une offre qui leur
soit adaptée.
c) La satisfaction est évolutive
En règle générale, la satisfaction évolue
avec le temps à deux niveaux différents, en fonction à la fois des attentes et des standards, et du
cycle d'évolution des prestations ou du produit. Cette évolution peut se faire dans un sens
comme dans un autre (renforcement ou réduction).
L’argument principal est que dans la mesure où l’on peut personnaliser les biens et les services,
il devient possible de pratiquer à grande échelle la discrimination par les prix. En effet, selon la
théorie économique, les entreprises gagnent plus d’argent en n’offrant pas le même prix à tous
les consommateurs. Ainsi, une discrimination par les prix permet à la fois d’attirer un grand
nombre de consommateurs et de faire payer à chacun le prix le plus élevé possible sans perdre
trop de marge.
Les clients diffèrent de deux manières : soit par leur valeur pour l’entreprise, soit par leurs
besoins. Toutefois dans ce cours nous ne nous intéresserons qu’à leur valeur. En effet, la valeur
d’un client comparée à celle d’autres clients conduit l’entreprise à doser ses investissements en
Voici la transcription du texte dans l'image :
de plus en plus tentant d'engager des actions sur des segments étroits mais domestiques car
l'ampleur de ces actions restant limitée, les risques de réaction de la concurrence seront
d'autant moins importants.
L'argument principal est que dans la mesure où l'on peut personnaliser les biens et les
services, il devient possible de pratiquer à grande échelle la discrimination par les prix. En effet,
selon la théorie économique, les entreprises gagnent plus d'argent en n'offrant pas le même prix
à tous les consommateurs. Ainsi, une discrimination par les prix permet à la fois d'attirer un
grand nombre de consommateurs et de faire payer à chacun le
prix le plus élevé possible sans perdre trop de
marge.
Le graphique montre la typologie de l'évaluation de la clientèle, avec les clients les plus
rentables (CPP) au sommet, les clients à croissance maximum (CCM) ou clients du 2ème
rang (CDR) au milieu, et les clients non rentables (CNR) en bas.
La fidélisation des clients aujourd'hui donne l'opportunité aux entreprises de cheminer avec les
nouvelles doctrines ci-dessus énoncées et de tourner définitivement le dos à la gestion du
produit, véritable préoccupation de l'entreprise.
- Les programmes de fidélisation sont destinés à récompenser les clients qui souscrivent aux
services d'une entreprise souvent et beaucoup ;
- Les clubs : de nombreuses entreprises ont créé des clubs autour de leurs activités.
L'appartenance au club est obtenue dès l'achat du premier produit ou contre paiement d'un droit
d'entrée.
A la BIAO par exemple, lorsqu'un client effectue un dépôt à terme de 10 millions F CFA, ce
dernier adhère au Club Prestige.
Toutefois, ces programmes sont faciles à imiter et différencient peu l'offre de l'entreprise.
On pourrait aussi s'inquiéter de l'efficacité des programmes de fidélisation. Elle ne sera pas
garantie et il semblerait même qu'elle soit assez faible. En effet, on peut douter de leur efficacité
car dans un marché concurrentiel, l'initiateur de telles campagnes sera certainement imité et que
de ce fait, le résultat global sera un retour à la situation antérieure.
3.2.8. Conclusion
La fidélisation est un enjeu stratégique pour les entreprises qui souhaitent pérenniser leur
activité face à une concurrence accrue. Elle repose sur une compréhension approfondie des
besoins et des attentes des clients, ainsi que sur des actions concrètes visant à renforcer la
relation avec eux.