Marocains de L-Exterieur Et Developpement

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MAROCAINS DE L’EXTERIEUR

&

DEVELOPPEMENT

Le présent ouvrage a été réalisé avec le concours de Mr Fouad SEFRIOUI


Professeur Institut National d’Aménagement Et d’Urbanisme
sefrioui@mtds.com
© Fondation Hassan II
Pour les Marocains résidant à l’Etranger
Rabat-Maroc

ISBN :
Dépôt Légal :
Janvier 2005

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Table des matières


Première Partie:
Les MRE Une communauté économique convoitée

Chapitre I:
Importance des flux de migration et déploiement géographique
1.1 Evaluation quantitative
1.2 Evolution des tendances migratoires dans les principaux pays de
l’OCDE
1.3 L’émergence de l’Espagne en tant qu’espace attractif des flux
d’immigration de la population marocaine
1.3.1 Place des MRE dans la communauté immigrée
1.3.2 Incorporation des MRE au marché du travail
1.3.3 Caractéristiques socio économiques et sectorielles du déploiement
des MRE
1.3.4 Déploiement territorial des MRE

Chapitre II:
Evaluation de l’importance des transferts de fonds
opérés par les MRE et de leur rôle économique
2.1 Les transferts en tant que source importante de financement
externe de l’économie à l’échelle mondiale
2.2 Evolution des transferts des MRE
2.3 Evolution du mode de transfert
2.5 Importance des dépôts bancaires résultant des transferts des MRE
2.6 Répartition des dépôts des MRE selon les régions
2.7 Contribution des transferts des MRE aux grands équilibres
économiques et financiers

Deuxième Partie
Les Investissements des MRE
Chapitre III
Evaluation des investissements des MRE
3.1 Approche méthodologique
3.1.1 Rappel des objectifs de l’enquête
3.1.2 Identification de la population cible
3.1.3 Elaboration du questionnaire et choix de la méthode d’enquête
3.1.4 Répartition des projets d’investissement réalisés par les MRE selon
les secteurs et les régions
3.1.5 Schéma d’organisation de l’enquête sur le terrain
3.2 Les résultats de l’enquête

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre IV
Profils et trajectoires des MRE investisseurs

4.1 Les caractéristiques générales


4.1.1 La structure par âge
4.1.2 Le niveau d’instruction
4.1.3 Répartition territoriale des investisseurs

Chapitre V
Evaluation des caractéristiques économiques
des investissements

5.1 Profil de l’investisseur et caractéristiques économiques des


investissements
5.2 Appréciation des modalités de réalisation des projets
5.2.1 Evaluation sectorielle et territoriale des projets d’investissement
5.2.2 Considérations de coût et de financement
5.3 Appréciation économique des projets d’investissement
5.3.1 Secteurs d’activité hors agriculture
5.3.2 Les projets d’investissement agricoles

Chapitre VI
Ebauche de conclusions sur les investissements des MRE

6.1 Identification et évaluation des difficultés rencontrées


6.2 Evaluation globale des MRE concernant les investissements
6.3 Relations « Investisseurs- Fondation Hassan II pour les MRE »
6.4 Synthèse des journées « Marocains de l’extérieur et
développement»
Conclusion Générale

Annexes
A1: Allocution de Monsieur Omar AZZIMAN Président-Délégué
A2: Conditions préliminaires au lancement de l’enquête
A3: Répartition des dépôts des MRE par localité (103 DH)
A4: Répartition des dépôts des MRE par localité
A5:Liste des localités par province et région
A6: Qu’est que le GOLD ?
A7: Questionnaires d’enquête

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Introduction
La question des migrations internationales des travailleurs a
revêtu une importance cruciale au cours des cinquante dernières
années, tant dans les pays industrialisés que dans les pays en
développement. Inscrite en tant que composante du processus
d’accumulation du capital, la circulation du travail hors des frontières
nationales constitue en effet, une réponse objective aux besoins de
croissance économique sur le marché mondial.

L’effort de reconstruction des économies détruites par la guerre


et la forte expansion qui a caractérisé la période des trente glorieuses
dans les pays de l’Europe occidentale et aux Etats-Unis, avaient induit
une forte demande de travail, dont une partie importante ne pouvait
être satisfaite que par le recours à la main d’œuvre étrangère en
provenance des économies moins développées. Parallèlement, dans
ces dernières, l’émigration allait jouer un rôle régulateur, tant sur les
marchés du travail -grâce notamment à la réduction de la pression
résultant d’un fort taux de chômage- que sur la balance des paiements,
notamment par le biais des devises engendrées.

Depuis le début des années quatre vingt, les tendances en


matière de migration internationale dans les économies industrialisées
ont connu quelques fluctuations, plus ou moins importantes selon les
économies, mais sans jamais remettre en cause objectivement le
processus dans son ensemble.

Le Maroc, pays traditionnel d’émigration a participé à ce


mouvement général grâce à une importante communauté de
travailleurs qui se sont expatriés, pour l’essentiel, vers les économies
développées de l’Europe occidentale. Ces marocains de l’extérieur
représenteraient selon les dernières estimations, près de 10% de la
population légale du Maroc.
Leurs apports dans les pays d’accueil et dans leur pays
d’origine sont multiples mais indéniables. Une des composantes de ces
apports, en l’occurrence, les transferts de fonds vers le Maroc, a retenu

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

jusqu’ici, plus que toute autre composante, l’attention et l’intérêt des


organismes officiels et du système bancaire, en raison du poids quelle
représente et des incidences qu’elle induit sur les équilibres
économiques et financiers du pays.

Une littérature relativement abondante a d’ailleurs été


consacrée à ce phénomène. Toutefois, la question de la valorisation des
fonds transférés, sur la base de leur intégration au processus productif
dans le pays, n’a pas bénéficié du même engouement et de fait, aucune
étude ou recherche n’a été consacrée à la question des investissements
des Marocains Résidant à l’Etranger (MRE) dans leur pays.

La première initiative revient à La Fondation Hassan II pour les


MRE, qui dès le début de l’année 2003, s’est enquis de la question en
entamant une réflexion approfondie sur ce problème, suite à une étude,
appuyée par une enquête réalisée auprès d’un large échantillon
d’investisseurs ayant réalisé des projets au Maroc.

Ce travail, pionnier pour ainsi dire, a été mené avec


persévérance malgré les nombreuses difficultés rencontrées sur le
terrain, notamment celles résultant de l’absence d’un fichier précis et
exhaustif concernant cette catégorie de la population marocaine. Les
résultats de l’étude ont pu être présentés pour la première fois, lors du
séminaire organisé par la Fondation Hassan II pour les MRE, les 8 et
9 juillet 2004.

Le présent ouvrage constitue un premier apport dans ce


domaine et vient combler un déficit en la matière. Il se veut être en
premier lieu, un outil au service de la communauté marocaine de
l’extérieur, en même temps qu’une grille d’analyse et un tableau de
bord pour les acteurs institutionnels publics et privés. Et comme tout
tableau de bord, son objectif est de permettre d’avoir des repères
pour mieux orienter l’action, parce qu’en définitive, l’ACTION est la
finalité ultime d’un travail de réflexion.
L’ouvrage a par ailleurs été étendu pour couvrir d’autres
aspects de la question intéressant les MRE, notamment ceux relatifs
aux flux de migration, les transferts, les dépôts et la question du

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

financement. Il a par ailleurs intégré certains éléments nouveaux qui


sont ressortis lors des débats du séminaire.

Cet ouvrage se veut enfin être un outil pédagogique. C’est la


raison pour laquelle les différentes questions abordées, ont été
largement illustrées de tableaux et de graphiques, faisant ressortir pour
l’essentiel, des indicateurs pertinents et opérationnels.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Première Partie

Les MRE
Une communauté économique
convoitée

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre I

Importance des flux de migration


et déploiement géographique

Il n’existe à l’heure actuelle pas de statistiques exhaustives


concernant l’importance de la communauté marocaine émigrée à
l’étranger. Une telle défaillance au niveau du système d’information
sur cette question est incompréhensible eu égard au poids de cette
composante dans la structure de la population du Maroc et à sa
contribution au processus de développement économique du pays. La
possibilité de combler un tel manque s’était pourtant présentée, à
l’occasion du recensement général de la population réalisé au cours du
mois de septembre 2004.

Aussi, les données disponibles sur les MRE, ne couvrent elles


qu’une fraction de cette population ; celle précisément saisie au
niveau de certains organismes officiels opérant à l’étranger,
notamment les consulats.

Ainsi, si nous considérons les sources officielles nationales, la


communauté marocaine établie à l’étranger était estimée à 1,31
millions de personnes en 1995 et près de 2, 2 millions de personnes1
en 2001, soit un accroissement de près de 68% en l’espace de six ans.
Considérée du point de vue de l’ensemble de la population totale du
pays, cela représente près de 7,5%. C’est dire toute l’importance que
revêt cette fraction de la population tant sur le plan de sa
représentativité sociale qu’à celui de sa contribution économique.

Si nous analysons l’évolution des flux de migration au niveau


des principaux pays d’accueil, sur la base des données disponibles au
niveau des organismes officiels extérieurs, la tendance fait ressortir
trois grandes périodes caractéristiques des mutations qui ont marqué ce
phénomène depuis près d’un demi siècle.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

• La première grande période, débute au lendemain de la seconde


guerre mondiale, se poursuit avec le processus de décolonisation des
années cinquante et soixante et s’achève vers la fin des années soixante et
le début des années soixante-dix: pendant cette phase, les besoins de
reconstruction des économies conjugués à l’importance du processus
d’accumulation, en forte expansion pendant cette période, ont été à l’ori-
gine d’une forte demande de travail dont une partie était satisfaite par le
recours à l’immigration, notamment celle émanant des anciennes colonies.
• La seconde période est consécutive aux grandes mutations qui
allaient caractériser le système économique mondial (fin de la parité
US$/or, crise du pétrole) et dont l’aboutissement allait être la chute du
rythme d’accumulation et la forte montée du chômage, notamment
dans les pays industrialisés.
• La dernière période débute avec la fin du cycle de négociation
des accords du Gatt et la mise en place de la nouvelle organisation
mondiale du commerce. Elle correspond à la phase actuelle de
l’accentuation du processus de globalisation, qui est caractérisé par
l’ouverture des frontières économiques et des économies (libéralisation,
privatisations, dérégulation, restrictions et austérité budgétaires etc.).

1.1 Evaluation quantitative

L’évaluation de la répartition géographique de cette


Communauté par pays de résidence révèle un ensemble de tendances
significatives du point de vue des lieux de déploiement privilégiés dans
le cadre du phénomène de migration internationale et de leur évolution
dans le temps. Ainsi, cinq pays seulement, constitutifs de l’espace
Nord-Méditerranéen, (France, Pays-Bas, Belgique, Italie, Espagne),
représentent-ils plus de 77% de l’ensemble de la Communauté
marocaine installée à l’étranger, dont près de la moitié pour la France
uniquement. Les cinq autres pays de résidence suivants, privilégiés au
niveau de la migration par les MRE (Libye, RFA, Algérie, U.S.A.,
Canada), se situent pour leur part à un niveau bien moins important
relativement, avec un peu plus de 18% de l’ensemble et moins du quart
de la population établie dans le premier groupe de pays. Le graphique
suivant permet d’apprécier la ventilation des MRE en 2001, pour les
principaux pays d’accueil.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Graphe 1: Principaux pays d’accueil des MRE – 2001

Source: Elaboration propre à partir des données de l’OCDE in “Tendances des migrations
internationales” - OCDE 2003

Le graphique 2, établi sur la base du déploiement géographique


par regroupement régional, révèle pour sa part, l’importance du poids
de l’émigration en direction des pays de l’Union Européenne (plus des
4/5ème) et de la zone MENA (1/10ème); le reste, étant principalement
ventilé entre les deux principaux pays de l’Amérique du Nord (USA et
Canada, avec 60.000 personnes respectivement pour chacun des deux)
et les autres régions (PECO, Afrique sub-saharienne etc.). Une
approche plus fine, permet néanmoins de constater que seul un petit
nombre de pays dans chacun des groupements concentre l’essentiel de
la population des MRE: Libye, Algérie Arabie Saoudite, Tunisie et
Sultanat d’Oman (MENA), Afrique du Sud et Côte d’Ivoire (Afrique
Sub-Saharienne), Russie et Roumanie (Pays de l’Europe Centrale et
Orientale - PECO).

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Graphe 2: Principales zones régionales d’accueil


des MRE - 2001

Source: OCDE 2003 Ibid

Les facteurs qui sont à l’origine de ces formes de déploiement


sont fondamentalement liés à des considérations historiques,
économiques et socio-culturelles. Mais, ces considérations ont connu
certains ajustements, sous l’effet des mutations qu’a connues la scène
économique et politique internationale, au cours notamment des deux
dernières décennies, ce qui a contribué à la transformation de la con-
figuration générale des flux de migration en direction de certains
espaces.

La crise économique qui a touché les pays industrialisés au


début des années soixante-dix et les restrictions qui s’en sont suivies
en matière de politique d’immigration, l’ouverture plus poussée des
marchés et la libéralisation accélérée de nombreux secteurs de
l’économie, conjuguées aux programmes d’ajustement structurel
imposés aux pays en développement, avec leurs effets économiques et
sociaux pervers sur ces derniers, depuis le début des années quatre-
vingt, ont constitué des moments importants dans les reconfigurations
des législations et politiques réglementaires en matière de contrôle des

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

mouvements de migrations internationales. Les flux de migration des


MRE vers les principaux pays d’accueil, ont subi de la sorte, les
contre-coups liés à la mise en œuvre des nouvelles politiques qui ont
été adoptées dans ces derniers pays.

1.2 Evolution des tendances migratoires dans les principaux pays


de l’OCDE

En nous fondant sur les données concernant les principales


destinations, relevant de l’espace OCDE, nous pouvons relever dans
l’ensemble, la tendance très nette à la baisse des flux d’entrée, qui a
caractérisé la première moitié de la décennie 1990 et le retournement
positif qui a marqué la période suivante. Cette tendance n’est toutefois
pas uniforme sur l’ensemble de l’espace considéré et l’ampleur des
variations est très différenciée. La représentation suivante (graphe 3) et
le tableau 1 permettent de dégager les mouvements spécifiques des
flux d’entrée dans les principaux pays d’émigration au sein de l’UE,
pour lesquels les statistiques pour la décennie quatre vingt dix sont
disponibles.

Tableau 1: Evolution des entrées de MRE par pays d’accueil

Pays Bas Belgique France Italie


1990 3.400
1991 8.900 3.300 18.200
1992 7.200 3.400 16.400
1993 5.900 4.800 13.800
1994 3.200 3.600 8.100
1995 3.100 4.000 6.600
1996 4.300 3.900 6.600
1997 4.500 3.900 10.300
1998 5.300 4.300 16.100 7.300
1999 4.400 4.900 14.100 24.900
2000 4.200 5.700 16.900 24.700
Source: OCDE 2003 Ibid

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

L’analyse du graphique permet de faire ressortir un certain


nombre d’observations quant à l’importance des flux d’entrée et à
l’ampleur des variations annuelles. Deux phénomènes marquants
peuvent dès lors être relevés. Le premier, concerne la France, principal
pays de destination traditionnelle des émigrés originaires du Maroc
jusqu’en 1999 et qui a été déclassé par l’Italie au cours des deux
dernières années, celle-ci devenant de fait la principale destination
actuellement, avec l’Espagne2. Le second phénomène, concerne
l’ampleur des variations qui ont marqué le mouvement des flux
d’entrée en France, avec une baisse très marquée entre 1991 et 1996
(baisse de près de 64%) et une amélioration relativement sensible au
cours des quatre années suivantes.

2Les statistiques annuelles concernant l'Espagne, ne sont toutefois pas disponibles à ce niveau,
pour procéder à une analyse comparative.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Concernant les retours, il s’avère que leur évolution soit


relativement moins marquée que le mouvement en sens inverse,
notamment pour la Belgique. En Allemagne, ils ont augmenté entre
1991 et 1994 avant d’amorcer une baisse au cours des trois années
suivantes et une reprise à la hausse en 1999 et 2000 (voir graphe 4).

Tableau 2 : Evolution des sorties de MRE par pays d’accueil

Années Pays-Bas Belgique Allemagne


1991 1.100 900 1.500
1992 1.000 500 2.000
1993 1.100 600 2.300
1994 1.200 600 2.800
1995 1.100 900 3.300
1996 1.000 800 2.700
1997 800 700 2.500
1998 600 800 2.400
1999 500 800 2.800
2000 400 600 2.700
Source: OCDE 2003 Ibid

L’articulation des deux composantes, conjuguée à celle


concernant les naissances des ressortissants marocains dans le pays
d’accueil et la naturalisation d’une partie d’entre eux, participent pour
leur part, à la détermination de l’effectif des MRE dans les différents
pays de résidence3. Le tableau 3 retrace la progression du processus de
naturalisation dont a bénéficié la communauté marocaine dans les
principaux pays d’accueil européens Le graphique 6 permet pour sa
part, d’apprécier l’importance de l’effectif total des MRE et de son
évolution dans le temps.

3 Les données concernant l'effectif des MRE, émanant des divers organismes nationaux dans
les pays de l'OCDE, diffèrent de celles qui sont fournies au niveau du Maroc, compte tenu
des spécificités d'évaluation qui sont propres à chaque pays. Ne sont donc pas comptabilisés
dans les statistiques des pays d'accueil, les entrées d'immigrants illégaux, les étudiants, les
coopérants, ainsi que les naturalisés.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Source: OCDE 2003 Ibid

Source: OCDE 2003 Ibid

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 3: Evolution du nombre de MRE ayant acquis la nationalité du pays


d’accueil

Année Italie Espagne Pays-Bas* Belgique France

1991 126 427 7300 2.091 10.289

1992 141 597 7900 6.862 12.292

1993 235 986 7.750 5.500 13.331

1994 295 897 8.110 8.638 22.676

1995 333 785 13.480 9.146 12.249

1996 323 687 15.600 7.912 15.452

1997 586 1.056 10.480 11.076 16.365

1998 97 1.542 11.250 13.484 16.345

1999 641 2.053 14.220 9.133 21.245

2000 1.921 13.471 21.917 23.856

* En 2000, les marocains représentaient la communauté la plus importante ayant bénéficié de la


naturalisation
Source: OCDE 2003 Ibid

Si dans l’ensemble, les pays traditionnels d’immigration n’ont pas


connu de fortes progressions de l’effectif des MRE (France, Belgique,
Pays-Bas) et ont même enregistré un recul au cours des cinq dernières
années4, il en va tout autrement des nouvelles destinations comme
l’Italie et l’Espagne. Ceci explique également les transformations que
l’on peut constater dans la configuration d’ensemble en termes de
répartition. Alors que le nombre de marocains résidant en Espagne, ne
représentait qu’à peine 5% de celui de leurs homologues installés en
Belgique ou aux Pays-Bas en 1985, cette proportion est passée
respectivement à 180% et 187% en 2000. Par rapport à la France, le
ratio est passé de 1,3% à 40% au cours de la même période. La même
tendance peut être relevée en ce qui concerne l’Italie.

4 Cette baisse est en partie due à l'importance du nombre de naturalisations et de


régularisations opérées au cours des dernières années.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Source: OCDE 2003 Ibid

Tableau 4 : Evolution des effectifs de MRE par pays d’accueil

Années Espagne Italie Pays-Bas Belgique France

1985 86,21 21,48 40,18

1990 77,19 59,49 17,21 30,66

1995 68,89 50,85 21,36 31,72

2000 40,24 72,12 24,24 40,64 36,9

Source: OCDE 2003 Ibid

L’autre indicateur significatif qui peut être avancé dans


l’analyse de l’évaluation du rôle économique des MRE, concerne la
population active occupée, car il détermine dans une large mesure
l’importance du volume des transferts effectués par cette communauté
en direction de son pays d’origine et a un impact direct sur
l’amélioration des performances économiques et sociales du pays.

18
Marocains de l’Exterieur et Developpement

D’un autre côté, et dans la mesure où la composante principale


de l’émigration est celle qui est réalisée à des fins d’emploi5,
l’acquisition de savoir-faire et de qualifications dans le cadre des
activités exercées à l’extérieur, peut s’avérer déterminante pour la
réalisation de projets réussis dans le pays d’origine, dans le cas où un
tel investissement serait envisagé6. Ainsi, en considérant les cinq
principaux pays d’accueil pour lesquels les données sont disponibles,
nous pouvons faire ressortir un ensemble de caractéristiques
significatives concernant la population active (voir tableau 5).

Tableau 5 : Evolution de la population active occupée par pays d’accueil

Espagne Pays-Bas Belgique Italie France

1985 5.000 25.000 177.300

1990 8.800 27.000 46.400 175.600

1995 51.600 32.000 44.500 47.900 203.100

2000 80.400 27.000 43.400 115.100 186.000

Espagne: 1988/90/95/99 - Pays-Bas: 1985/90/95/2000 - Bélgique: 1995/99 - Italie:


1991/95/2000 - France: 1986/91/96/200
Source: OCDE 2003 - Ibid

1) La première caractéristique a trait à l’importance du ratio population


active sur l’effectif total pour ce qui est de l’Italie, qui atteint le seuil
de 72% en 2000, seuil en amélioration très sensible par rapport à ceux
enregistrés en 1990 et 1995 (cf. tableau 6). Ceci semble dénoter d’une
orientation essentiellement fondée sur l’emploi par rapport à d’autres
composantes de l’émigration.

5 Pour la France, l'essentiel des entrées enregistrées en 2000, concernent le regroupement


familial.
6 Les aspects concernant l'investissement productif des MRE au Maroc, seront traités dans le
cadre de la deuxième partie de cet ouvrage.

19
Marocains de l’Exterieur et Developpement

2) La seconde caractéristique concerne plus particulièrement la


population des MRE en Espagne, dont le taux d’actifs par rapport à
l’effectif total a connu une régression significative entre 1985 et 2000,
passant de 86% à 40 % au cours de la période considérée; la baisse
ayant été surtout marquée lors de la dernière période quinquennale.

3) Quant à la troisième caractéristique, elle intéresse les Pays-Bas, qui


présentent le ratio le plus bas, comparativement aux autres pays
considérés. Les Pays-Bas ont d’ailleurs enregistré en 2000-2001 un des
niveaux les plus élevés concernant la part des étrangers dans le
chômage, rapportée à leur part dans la population active (2,3), contre
1,2 seulement pour l’Italie et 1,1 pour l’Espagne. On estime par
ailleurs, que la communauté marocaine est plus touchée par le
chômage que les autres communautés d’étrangers.

Tableau 6 : Evolution du ratio de population active/effectifs par pays d’accueil

Espagne Italie P-B Belgique France

1985 86,21 21,48 40,18

1990 77,19 59,49 17,21 30,66

1995 68,89 50,85 21,36 31,72

2000 40,24 72,12 24,24 40,64 36,9

Source: OCDE 2003 - Ibid

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Source: OCDE 2003 - Ibid

1.3 L’émergence de l’Espagne en tant qu’espace attractif des flux


d’immigration de la population marocaine

Un des phénomènes les plus marquants de ces quinze dernières


années en matière de migration de marocains vers l’étranger, est
certainement la nouvelle orientation géographique prise par ce flux en
direction de l’Espagne.
Ce dernier contribue d’ailleurs dans une large mesure à la
transformation de la configuration territoriale du déploiement de la
population des MRE.

L’Espagne constituait par le passé, un important foyer


pourvoyeur de travailleurs émigrés vers l’étranger notamment les pays
d’Amérique Latine (Argentine, Uruguay, Brésil, Cuba), et les pays
d’Afrique du Nord (Algérie et Maroc).
On estime en effet le nombre d’espagnols ayant quitté leur pays vers
ces destinations entre 1850 et 1950, à pas moins de 3,5 millions de
personnes.

21
Marocains de l’Exterieur et Developpement

A partir de 1950, et jusqu’au milieu des années soixante-dix,


une nouvelle impulsion a été donnée au mouvement d’émigration
mais, cette fois-ci, vers les pays de l’Europe du Nord et plus
particulièrement la France. En 1975, le nombre des résidents espagnols
dans ce pays avoisinait les 610.000 personnes. Depuis, l’émigration a
enregistré une baisse particulièrement nette et nous avons assisté
parallèlement, à une inversion du mouvement avec un accroissement
du nombre d’immigrés étrangers qui s’installent en Espagne ou
utilisent ce pays en tant espace de transit vers d’autres destinations.
Aujourd’hui, l’Espagne constitue un des lieux privilégiés
d’immigration des travailleurs, en provenance pour l’essentiel,
d’Afrique du Nord et d’Amérique Latine.

1.3.1 Place des MRE dans la communauté immigrée


Alors qu’elle ne représentait qu’une fraction insignifiante de la
communauté émigrée à l’extérieur au début des années quatre-vingt, la
population des MRE constitue aujourd’hui, la principale composante
de l’immigration en Espagne et 8,4% de la communauté marocaine
émigrée, selon les sources officielles marocaines, émanant du
département des affaires étrangères et de la coopération (2001).

En nous appuyant sur les données statistiques espagnoles du


Ministère du travail et des affaires sociales (MTAS), nous pouvons
faire ressortir l’extraordinaire expansion de la communauté des
marocains résidant en Espagne, au cours de la décennie quatre-vingt-
dix et les années 2000 à 2004. En effet, cette communauté est passée
de 11.896 personnes en 1988 à 54.105 personnes en 1992, pour
atteindre 350.059 personnes7 au 31 juin 2004, date des dernières
statistiques officielles établies par le MTAS. Il faudrait néanmoins
préciser que ce processus a été en grande partie facilité par les
procédures de régularisation qui avaient été entamées par les autorités
espagnoles dès 1986 et qui ont été reconduites à trois reprises au cours
des années 1990.

En analysant les mutations qui se sont opérées dans la


configuration des communautés étrangères résidant en Espagne, il
ressort que les MRE continuent d’occuper une place de première

22
Marocains de l’Exterieur et Developpement

importance par rapport aux autres nationalités et voient même leur


poids relatif se renforcer au cours du temps. Mais ils sont de plus en
plus talonnés par les immigrés venus d’Amérique latine, notamment
les équatoriens et les colombiens.

Outre les populations immigrées, originaires du continent sud


américain, une autre communauté a également émergé au cours des
dernières années parmi les dix principales sources d’immigration en
Espagne et il ne serait pas étonnant qu’elle occupe une place plus
prépondérante dans les années à venir. Il s’agit en l’occurrence des
chinois, dont le nombre ne dépassait pas les 11.611 personnes en 1998
et qui atteignent les 62.021 personnes à fin juin 2004, soit un chiffre
équivalent à celui des péruviens, alors que ces derniers représentaient
une communauté relativement plus importante en 1998 (19.757).

Il s’agit ici de données concernant la seule population


immigrée en situation régulière. D’autres sources d’information
avancent néanmoins des statistiques qui prennent en considération les
flux d’immigration illégale. En nous fondant sur les registres
municipaux établis au 1er janvier 2003, et sur la base desquels se
fondent les statistiques de l’institut espagnol de statistiques (INE), il
ressortirait une nouvelle configuration dans laquelle les équatoriens
occuperaient désormais la première place devant les marocains, avec
une population de l’ordre de 390.297 personnes, contre 378.979 pour
ces derniers. Le recensement établi par l’INE faisait d’ailleurs état
d’une population étrangère de plus de 2,67 millions.
Ces chiffres tranchent de façon importante avec ceux établis
par le ministère de l’intérieur, qui lui se base sur les autorisations
légales de résidence. Pour ce dernier, les chiffres seraient plutôt de
1.647.011 étrangers. La différence (plus de un million de personnes)
concernerait ceux que l’on pourrait qualifier de clandestins8.

Le tableau et les graphes suivants permettent d’apprécier l’évolution


constatée entre 1992 et 2004 des dix principales nationalités étrangères
résidant en Espagne, sur la base des données du MTAS.

8 Ces statistiques ne prennent pas en considération le nombre de marocains naturalisés

23
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 7 : Evolution des principales nationalités étrangères résidant en


Espagne
Nationalité 1992 Nationalité 1998 Nationalité 2004

Marocains 54.105 Marocains 111.043 Marocains 350.059

Anglais 53.453 Anglais 75.600 Equatoriens 191.326

Allemands 30.493 Allemands 60.495 Colombiens 122.860

Portugais 28.631 Portugais 35.960 Anglais 117.322

Français 22.644 Français 35.867 Allemands 68.812

Argentins 21.571 Péruviens 19.757 Roumains 67.081

Italiens 13.580 Argentins 19.315 Italiens 66.694

Hollandais 10.494 Italiens 19.287 Péruviens 62.231

Philippins 8.004 Dominicains 16.688 Chinois 62.021

Péruviens 7.437 Chinois 11.611 Argentins 50.331

Total étrangers 393.100 Total étrangers 719.647 Total étrangers 1.776.953

* Les Equatoriens avaient un effectif de seulement 3.972 en 1998


Source : MTAS - Observatorio permanente de la inmigración – Boletín N°3 – sept 2004

Evolution des principales nationalités étrangères résidant en Espagne


(en % du total des résidents étrangers)

24
Marocains de l’Exterieur et Developpement

D’autres caractéristiques importantes peuvent être tirées des


données récentes en matière de migration des MRE quant à la
composition de cette population et à son déploiement tant sur le plan
sectoriel d’activité que sur le plan spatial.

25
Marocains de l’Exterieur et Developpement

En ce qui concerne tout d’abord la répartition par sexe, il


ressort un indice de masculinité particulièrement élevé par rapport aux
autres composantes de la population immigrée, soit 203, 5 au 1er
janvier 2002, alors que cet indice se situait à un niveau bien moins
élevé pour les autres catégories de résidents (116,1 pour la Roumanie
et 44,1 pour la République Dominicaine.

De fait, et en considérant les données du MTAS au 30 juin


2004, le pourcentage de MRE de sexe féminin était de l’ordre de
35,3% (soit un indice de 183,5), dénotant par là, la disproportion qui
caractérise encore la communauté marocaine dans ce domaine par
rapport à d’autres nationalités du continent européen et nord-
américain. Les seuls pays pour lesquels ce taux était proche de, ou
inférieur à celui du Maroc, sont ceux du continent africain et certains
pays d’Asie.

Ceci dit, nous avons assisté au cours des dernières années à des
mouvements alternés de régression et d’amélioration dans ce domaine,
puisque l’indice de masculinité se situait à un niveau moins élevé en
1998, soit 179,1 ce qui dénote toujours, une certaine défaillance dans
les mécanismes mis en œuvre en matière de politique de regroupement
familial, malgré les opérations ponctuelles qui permettent par à coups,
d’assurer une certaine régulation au niveau de la composition de cette
population.

Le tableau suivant donne certaines indications concernant cet aspect,


pour les principales nationalités concernées et pour un échantillon
d’autres nationalités significatives.

26
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 8 : Proportion de femmes étrangères par nationalité (2004)

Femmes/
Nombre Femmes Femmes/ Nationalité
Total femmes
Maroc 123.257 35,27 15,2
Equateur 94.541 49,42 11,7
Colombie 72.284 58,85 8,9
RU 58.504 50,02 7,2
Allemagne 34.463 50,47 4,3
Roumanie 26.941 40,17 3,3
Italie 25.999 39,04 3,2
Pérou 33.448 53,77 4,1
Chine 27.784 44,85 3,4
Argentine 25.111 49,94 3,1
Rép. Dominicaine 24.541 63,70 3,0
Cuba 16.538 57,85 2,0
Brésil 11.153 71,07 1,4
Philippines 9.920 58,74 1,2
Venezuela 9.068 60,74 1,1
Mexique 4.497 63,41 0,6
Sénégal 3.377 19,55 0,4
Pakistan 2.068 13,52 0,3
Total 810.957 45,71
Source : MTAS – septembre 2004 et calcul de l’auteur

Outre le poids respectif des résidentes étrangères par rapport à


leurs compatriotes, il permet également d’apprécier l’importance
relative des femmes de chaque nationalité par rapport à l’ensemble de
la catégorie de même genre.

Ainsi, malgré un taux de masculinité particulièrement élevé


chez les MRE, la proportion des femmes marocaines occupe la
première place du classement en termes quantitatifs avec une
proportion de l’ordre de 15,2%, suivie de celles des équatoriennes
(11,7%) et ce, malgré l’équilibre qui caractérise cette dernière
population en termes de répartition par genre.

27
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Nous pouvons par ailleurs constater l’extrême concentration de la


population féminine sur un ensemble limité de nationalités, puisque les
deux premiers pays représentent plus du quart de l’ensemble de la
catégorie et les six premiers pays, plus de la moitié. Du reste, ce
phénomène reflète dans une grande mesure l’image de la distribution
observée au niveau de l’ensemble de la population étrangère résidant
en Espagne.

1.3.2 Incorporation des MRE au marché du travail


Au premier trimestre de l’année 2004, les marocains
constituaient la principale source d’alimentation du marché du travail
en Espagne avec une proportion de l’ordre de 17,1% de l’ensemble des
travailleurs inscrits, suivis des équatoriens, dont l’importance n’a cessé
de croître à un rythme très soutenu au cours des dernières années.

Toutefois, contrairement aux tendances observées pour le reste


des communautés étrangères, la participation du genre féminin -de
nationalité marocaine - est sous représentée, comme en témoignent les
données relevées au niveau du tableau ci-dessus : 16% seulement
contre une moyenne de 36,6%. Ce taux se situe ainsi à un niveau
particulièrement bas et dans tous les cas, très en deçà de celui observé
pour les principales autres nationalités, et ce d’autant plus que les
marocaines émigrées en Espagne, constituent la principale composante
de la diaspora étrangère installée dans ce pays.

Aucune étude ou analyse ne semble avoir été menée à ce jour,


pour expliquer un tel phénomène. Ceci interpelle bien évidemment
l’ensemble des officiels en charge du dossier de l’émigration, ainsi que
les ONG et chercheurs intéressés par la problématique.

28
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 9 : Répartition des travailleurs incorporés pour les principales


communautés (situation au 14/04/2004)
Travailleurs incorporés dont femmes
Nombre (%) Nombre* (%)
Maroc 181.452 17,08 29.032 16,00
Equateur 145.313 13,68 64.839 44,62
Colombie 73.716 6,94 39.217 53,20
RU 48.263 4,54 20.864 43,23
Allemagne 36.716 3,46 16.177 44,06
Roumanie 59.690 5,62 25.094 42,04
Italie 41.253 3,88 13.015 31,55
Pérou 41.966 3,95 21.046 50,15
Chine 31.985 3,01 11.671 36,49
Argentine 27.113 2,55 10.582 39,03
Rép. Dominicaine 18.209 1,71 11.767 64,62
TOTAL 1.062.193 100,00 388.232 36,55

* calcul de l’auteur
Source : MTAS - Observatorio Permanente de la Inmigración

Quant au phénomène plus général d’intégration des femmes


dans le marché du travail, les statistiques révèlent un niveau
relativement élevé des actifs occupés, soit 63,3% de la population qui
se trouvait en âge de travailler au 8 juillet 2004. Il faudrait rappeler
qu’il s’agit là de l’ensemble de la catégorie des travailleurs de sexe
féminin résidentes et affiliées au régime de sécurité sociale.

L’examen des données confirme là aussi, le niveau


particulièrement bas pour les résidentes marocaines, par rapport aux
neuf autres communautés, les plus représentatives de la population
étrangère en Espagne.

Cet examen conforte également, les conclusions que nous avions fait
ressortir précédemment, concernant les dysfonctionnements qui
caractérisent la catégorie des MRE de sexe féminin par rapport aux
autres populations immigrées, ce qui nécessite de la part des autorités
publiques des deux rives de la méditerranée, un processus de
concertation visant une régulation des flux de migration dans le sens
d’un réajustement.

29
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 10 : Rapport entre les travailleurs de sexe féminin et la population


active pour les dix principales communautés étrangères
Travailleurs (a) Population active (b) %
Maroc 30.280 85.633 35,4
Equateur 70.009 80.327 87,2
Colombie 43.727 62.506 70,0
RU 21.559 42.495 50,7
Allemagne 16.813 27306 61,6
Roumanie 24.204 22.765 NS
Italie 14.956 21.213 70,5
Pérou 23.680 29.877 79,3
Chine 12.630 22.633 55,8
Argentine 12.142 21.037 57,7
Rép. Dominicaine 12.778 20.955 61,0
TOTAL 413.206 653.024 63,3

(situation au 8 juillet 2004), NS : Non Significatif


Source : MTAS – septembre 2004

1.3.3 Caractéristiques socio économiques et sectorielles du


déploiement des MRE
Considérée du point de vue de sa distribution par tranches
d’âge, la population des travailleurs fait ressortir le caractère
relativement jeune de la main d’œuvre marocaine, avec une
prédominance manifeste pour les classes de 30-34 ans et 25-29 ans,
soit 43,3% du total (voir graphe 11).

L’âge moyen se situe pour sa part à 34 ans aussi bien pour la


composante masculine que féminine, ce qui place la communauté des
MRE à un niveau légèrement en deçà de celui observé pour les autres
catégories de travailleurs en provenance des pays en développement
mais assez largement inférieur à celui de leurs homologues de l’espace
économique européen.

En raison du caractère relativement récent de l’immigration des


marocains en Espagne, leur intégration au marché du travail a débuté
essentiellement à partir de 1991, à l’occasion de la première grande
opération de régularisation lancée dans le pays.

30
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Ainsi, comme cela ressort du graphe 12 relatif à la répartition de la


main d’ouvre en fonction de la première incorporation, les travailleurs
MRE recrutés jusqu’en 1990, ne représentent actuellement qu’une
fraction insignifiante du total de la population concernée. L’année
2002 constitue par contre, un apogée en matière de conclusion de
nouveaux contrats de recrutement. Dans l’ensemble, l’essentiel du
processus d’incorporation aura été réalisé au cours des dernières
années. Ce sont en effet, plus de 60% des contrats initiaux qui auront
été conclus depuis le début de la décennie 2000.

Encadré 1

Migration des enfants mineurs


non accompagnés

Le phénomène de migration des enfants mineurs non


accompagnés a pris au cours des dernières années, une
importance grandissante, à tel point qu’il constitue
actuellement une source de préoccupation majeure pour les
autorités des deux rives de la méditerranée. Issus dans leur
grande majorité de couches de population défavorisées, ces
enfants proviennent pour l’essentiel du milieu urbain des
villes du nord du Maroc (notamment de Tanger) et dans une
moindre mesure de la région de Tarfaya. Ils empruntent les
canaux traditionnels de l’émigration clandestine et se
dirigent dans leur grande majorité, vers les côtes du sud de
l’Espagne (Cadiz jusqu’en janvier 2003, Granada et
Almeria depuis). Un événement majeur explique cette
évolution, en l’occurrence, la mise en place du Système
Intelligent de Surveillance du Détroit. Compte tenu de
l’ampleur du phénomène, un mémorandum a été signé entre
le Maroc et l’Espagne, le 23 décembre 2003, permettant à
cette dernière de procéder au rapatriement des mineurs non
accompagnés qui se trouvent en Espagne.

(D’après l’Enquête transnationale sur les processus migratoires des mineurs


non accompagnés d’origine marocaine; Unicef-Maroc/Fundacion Jaume Bofill;
Rapport provisoire 2004.)

31
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Graphe 11 : Distribution des travailleurs MRE selon les tranches d’âge (%)

L’écrasante majorité de la main d’œuvre d’origine marocaine travaille


pour le compte d’autrui, autrement dit, en qualité d’employé (94,7%).
Seule une fraction limitée dispose d’un statut de travailleur autonome
(indépendant) et cette configuration se retrouve aussi bien au niveau de
la composante masculine (95,1%) que féminine (92,7%).

32
Marocains de l’Exterieur et Developpement

D’un autre côté, seule une minorité de travailleurs dispose


d’une qualification. Toutefois la proportion la main d’ouvre qualifié a
connu une évolution relativement favorable depuis le début de la
décennie quatre-vingt-dix. L’agriculture se présente comme le
principal secteur de déploiement de la main d’ouvre marocaine, suivie
des activités de service. Le secteur de la construction et des bâtiments
viennent en troisième position devant l’industrie, qui ne contribue que
très faiblement à l’offre d’emploi pour les MRE.

Source : MTAS – Novembre 2004

1.3.4 Déploiement territorial des MRE

L’examen de la distribution géographique de la population


marocaine résidant en Espagne, révèle la préférence accordée à
certaines régions par rapport à d’autres, comme lieu privilégiés de
déploiement. En l’occurrence, la région de Catalogne constitue de
toute évidence l’espace prédominant, avec plus du tiers de la com-
munauté des MRE qui s’y sont installés. Madrid, occupe pour sa part
la seconde position avec la région Andalouse ; elles assurent à elles
deux, plus du quart des possibilités de résidence offertes à cette
composante de l’immigration étrangère. Les régions de Murcie et de
Valence se situent immédiatement derrière les deux territoires
précédents avec 16,3% du total des MRE.

33
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Les présides de Mélilia et de Ceuta, eu égard à leur statut


particulier, constituent des lieux de déploiement pour les MRE et
quasiment sans partage avec aux autres communautés étrangères,
compte tenu du poids relatif des immigrés originaires du Maroc, soit
respectivement 86,4% et 83,6%.
Dans l’ensemble et hormis la capitale, l’essentiel de la
population est localisée dans les régions méditerranéennes du pays
(voir mappe 11 ci-dessous). Si des considérations d’ordre économique
justifient une telle distribution géographique, d’autres facteurs, à
caractère historique et culturel doivent être pris en considération dans
l’explication de ce phénomène.

Tableau 11 : Répartition des MRE sur le territoire espagnol


Communauté MRE MRE b/a Travail
Total (a) MRE (b) (%)
Autonome/Province (%) (%) MRE
TOTAL 1.776.953 350.059 100 19,7 173.837 100
CATALOGNE 399.262 119.262 34,1 29,9 49.343 28,38
MADRID 382.644 48.658 13,9 12,7 21.970 12,64
ANDALOUSIE 210.030 47.334 13,5 22,5 25.645 14,75
MURCIE 76.485 32.441 9,3 42,4 23.226 13,36
COM. VALENCE 205.802 24.587 7,0 11,9 15.761 9,07
BALEARES 84.849 13.026 3,7 15,4 5.300 3,05
C. - LA MANCHE 42.927 11.213 3,2 26,1 5.283 3,04
ESTREMADURE 18.388 9.908 2,8 53,9 4.506 2,59
CANARIES 119.535 9.180 2,6 7,7 5.183 2,98
ARAGÓN 41.943 7.356 2,1 17,5 3.828 2,20
CASTILLE-LEÓN 50.686 5.962 1,7 11,8 2.629 1,51
PAÍS VASCO 31.302 3.512 1,0 11,2 1.976 1,14
LA RIOJA 14.012 3.499 1,0 25,0 1.705 0,98
NAVARRE 23.445 3.202 0,9 13,7 1.805 1,04
MELILLA 3.623 3.129 0,9 86,4 2.941 1,69
GALICE 40.286 2.709 0,8 6,7 923 0,53
CEUTA 2.329 1.946 0,6 83,6 1.146 0,66
Non classés 1.925 1.635 0,5 84,9 29 0,02
ASTURIES 14.363 770 0,2 5,4 362 0,21
CANTABRE 13.117 730 0,2 5,6 276 0,16

Situations établies en juillet 2004 pour les résidents et en janvier 2004 pour les travailleurs
Sources : MTAS – septembre 2004 et Annuario de extranjeria 2003

34
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Source : MTAS

Mappe des régions en Espagne

Source : Europa

35
Marocains de l’Exterieur et Developpement

36
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre II

Evaluation de l’importance des transferts


de fonds opérés par les MRE et de leur rôle économique

2.1 Les transferts en tant que source importante de financement


externe de l’économie à l’échelle mondiale

Avec le recul des fonds d’assistance publique au


développement au cours des dernières années, les transferts de fonds
des travailleurs résidant à l’étranger sont devenus une des principales
sources de financement externe pour de nombreux pays en déve-
loppement et occupent, en tout cas, la seconde position derrière
l’investissement direct étranger, à l’échelle mondiale. Estimés à 72,3
milliards de dollars en 2001, ces transferts ne représentaient pas moins
de 42% des flux nets d’entrée Des Investissements directs étrangers
(IDE) dans les pays en développement (PED) et pas moins de 1,3% de
leur PIB global; ces ratios étant bien plus élevés pour les pays les plus
représentatifs. Par ailleurs, leur volume ne cesse de croître au cours du
temps et est moins sujet à volatilité, contrairement à de nombreuses
autres sources externes de financement. C’est dire toute l’importance
qu’ils revêtent dans toute stratégie de développement économique et
sociale des PED.
Conscients de leur importance, de nombreux pays indus-
trialisés, constituant les principales sources de ces transferts,
cherchent à les fixer sur leur territoire afin de mieux les valoriser pour
les besoins de leur propre système productif, d’autant plus que les
perspectives de développement de cette source de financement pour le
moyen terme, sont prometteuses.
Eu égard au rôle économique majeur de cette source de
financement, la Banque Mondiale n’a pas manqué de lui consacrer un
volet important de son analyse, dans un de ses récents rapports de
“Global Development Finance”9.

9 D.Ratha “Workers’Remittances: An Important and Stable Source of External Development


Finance; in global Development Finance, Chap 7, pp 157-175; 2003

37
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Nombreuses sont également les études et contributions qui


abordent cette thématique soit au niveau empirique, soit sous forme
monographique se rapportant à une catégorie spécifique de migrations.
Des modèles macro économiques ont même été élaborés sur le
question des transferts par des experts du Fonds Monétaire
International (FMI). Le Maroc n’a pas échappé à cette vague de
production, puisque une des dernières publications du FMI a été
entièrement consacrée à cette question10 (voir encadré 2).

Le graphe 14 nous permet d’apprécier l’importance des


transferts opérés par la population résidant à l’étranger des vingt pays
les plus représentatifs, eu égard au volume des fonds transféré11. Deux
pays émergent dans cet ensemble (Inde et Mexique), eu égard à
l’importance des fonds transférés au cours de l’année 2001. Leur part
dans l’ensemble de l’échantillon représente d’ailleurs, plus du tiers du
volume global réalisé au cours de l’année considérée. Les philippines
se situent en troisième position avec une participation de 11% et sont
suivies par le Maroc qui occupe la quatrième place avec une
contribution de 5,7%.

10 J.Bouhga-Hagbe « A Theory of Worker’s Remittances With Application to Morocco », IMF


Working Paper, 2004.
11 Il s'agit des pays pour lesquels le volume des transferts est supérieur à un milliard de dollars
en 2001

38
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Encadré 2

Le modèle vise à mettre en évidence le comportement des transferts de


MRE et leurs déterminants, au regard d’un ensemble de variables.
S’appuyant sur la littérature économique produite dans ce sens au
niveau théorique, l’auteur fait ressortir – pour le Maroc – l’importance
du rôle de l’altruisme et des liens familiaux, comme facteurs explicatifs
de l’importance et du maintien de la tendance dans le long terme, des
transferts opérés par les MRE. Des corrélations sont établies dans ce
sens entre cette dernière variable et le PIB réel du pays d’origine d’une
part, le PIB et le niveau des salaires dans le pays d’accueil, d’autre
part. D’autres variables sont également étudiées pour expliquer le
phénomène des transferts, en l’occurrence, les niveaux des taux d’intérêt
respectifs et leur évolution dans le pays d’accueil et dans le pays
d’origine, ainsi que la tendance caractérisant l’évolution de l’indice du
coût de la construction dans ce dernier. Les taux de change effectifs
nominal et réel sont pour leur part, pris en considération pour expliquer,
avec les autres facteurs, un comportement fondé sur la nécessité de
constituer une épargne à des fins d’investissement, dans de petits projets
économiques, plus particulièrement dans l’immobilier.
Les mouvements de dépréciation de la monnaie nationale à l’égard des
devises étrangères, peuvent avoir un double effet sur les transferts. Un
premier effet a trait à la substitution qui pourrait se manifester dans le
sens d’un accroissement des dépenses de consommation dans le pays de
résidence, sans réduire pour autant le niveau des transferts vers le pays
d’origine. Un second effet pourrait jouer dans le sens inverse, en
incitant les MRE à transférer davantage de fonds à des fins d’acquisition
de biens supplémentaires, y compris des biens résidentiels. Dans
l’ensemble, eu égard aux variables étudiées, un retournement des
tendances dans le mouvement des transferts ne semble pas devoir être
envisagé pour les années à venir, selon l’auteur.

Si dans l’ensemble les premiers grands pays récepteurs des flux


de transfert de revenus issus de l’immigration, s’assurent de l’essentiel
de ces flux en valeur absolue, la contribution de ces derniers à leur PIB
demeure très limitée. Il en va tout autrement des pays intermédiaires et
surtout des petits pays, dont la dépendance à l’égard de ces revenus est
plus intense (voir tableau 12)12.

12 R. Chami, C. Fullenkamp and S. Jahjah “ Are Immigrant Remittance Flows Source of


Capital for Development; IMF WP September 2003

39
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Graphique 14: Les 20 principaux pays bénéficiaires des transferts des


travailleurs résidant à l’étranger - 2001 (Milliards US $)

Ces contributions doivent être également appréciées au regard


de leur degré de volatilité, pouvant résulter soit des fluctuations qui
peuvent apparaître au niveau des transferts eux-mêmes, soit au niveau
des autres grandeurs économiques fondamentales, ou des deux à la
fois.

Dans le cas du Maroc, la contribution des transferts au PIB a


été en moyenne de 6,5% sur vingt cinq ans et n’a pas connu de grands
bouleversements dans le temps, en raison de la relative stabilité des
envois et ce, en dépit des variations parfois importantes constatée au
niveau du PIB (voir infra).

40
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 12 : Indicateurs de moyenne et de dispersion des transferts des


travailleurs immigrés rapportés au PIB et à l’export -
1970-1998 (%)

Moyenne Maximum Minimum Ecart-type


Pays
PIB Export PIB Export PIB Export PIB Export

Inde 1,1 15,2 2,9 28,1 0,1 3,9 0,7 6,8

Mexique 0,9 4,3 1,4 5,5 0,3 3,0 0,3 0,9

Philippines 0,6 2,5 1,3 4,1 0,2 0,6 0,2 0,9

Maroc 6,5 29,4 8,5 39,3 5,3 19,9 0,9 5,3

Egypte 7,2 31,6 13,5 57,4 0,3 2,7 4,0 15,8

Turquie 2,4 25,6 3,8 68,5 1,5 7,8 0,6 19,4

Liban 34,8 269,2 64,0 355,7 17,3 166,2 17,7 73,8

Bangladesh 2,2 32,7 3,6 64,8 0,0 2,0 1,1 15,5

Jordanie 16,2 41,3 24,0 65,7 2,1 14,1 6,9 16,6

Rép. Dominicaine 8,1 13,4 19,6 18,3 3,8 2,8 4,3 4,6

El Salvador 5,9 27,8 12,0 70,5 0,3 0,9 4,2 22,3

Colombie 0,5 3,6 1,8 9,5 0,1 0,6 0,5 2,9

Yemen 23,1 67,1 32,1 100,6 17,6 46,3 5,1 18,6

Pakistan 4,5 37,3 10,1 84,5 0,7 9,3 2,7 25,1

Brésil 0,1 1,5 0,4 5,5 0,0 0,0 0,1 1,7

Chine 0,1 0,7 0,5 2,3 0,0 0,1 0,1 0,7

Sri Lanka 4,5 13,4 6,4 18,3 0,2 2,8 2,0 4,6

* Exportations de biens et services non facteurs


Données analysées selon le nombre d’années d’observations disponibles par pays (Maroc : 24
années) - Source : Banque Mondiale et FMI, 2003

41
Marocains de l’Exterieur et Developpement

2.2 Evolution des transferts des MRE

Au niveau de la tendance globale, les transferts de revenus


opérés par les MRE ont connu une évolution très importante au cours
des trente dernières années (1971-2001) puisqu’ils ont été multipliés
par près de 77 fois, soit un rythme de croissance annuel moyen
(TCAM) de 15,6%. Toutefois, ce rythme n’a pas été uniforme dans le
temps et il y a eu de nombreuses périodes de repli, après celles de la
croissance.

Dans l’ensemble, les rythmes de croissance par période


décennale, ont connu un fléchissement naturel, du fait de la faiblesse
du volume des transferts au niveau de l’année de base (1971). Ainsi,
les TCAM ont été de 33,2% pour la période 1971-1980, 10,1% pour
les années 1980 à 1990 et 3,3% seulement pour la dernière période
(1990-2000). En 2001 les transferts ont enregistré un niveau record
(36,86 milliards de dirhams) avec une appréciation de plus de 60% par
rapport à l’année 2000, sous le double effet de la dévaluation (5%)
résultant de la révision du panier de devises servant de référence à la
détermination du taux de change, d’une part, et de l’effet euro, d’autre
part.
Il y a lieu de remarquer que le premier effet a déjà joué lors de
précédentes dévaluations opérées en 1980 et 1990. En 2002, le volume
des transferts marque un recul13 de près de 14% par rapport à 2001,
mais il reste néanmoins situé à un niveau largement supérieur à celui
de 2000, et de façon générale, à celui des années antérieures (cf. graphe 8).
Quant à l’année 2003, elle marque une amélioration assez sensible par
rapport à l’année 2002.

13 Ce repli avait été estimé à 3,7% avant la les corrections apportées par l'Office des Changes
au début du mois de juillet 2003, suite aux recommandations du FMI. L'ajustement a
concerné uniquement les opérations sur les billets de banque. Avec les ajustements opérés
pour l'année 2002, il y a lieu de nuancer également pour ce qui est des statistiques relatives
aux années antérieures

42
Marocains de l’Exterieur et Developpement

43
Marocains de l’Exterieur et Developpement

En fait, les données initiales pour l’année 2002, faisaient état


d’un volume de transferts de 35.513 milliards de dirhams. Les experts
du FMI avaient dès lors attiré l’attention des autorités marocaines,
dans le cadre de leur dernier rapport sur le Maroc, sur la nécessité de
procéder à des réajustements au niveau des différents postes, pour
mieux s’aligner sur les normes contenues dans le Manuel de la Balance
des Paiements (5ème édition). Une partie en effet des transferts devait
être inscrite au titre des recettes de voyages (tourisme) dans la mesure
où elle servait à couvrir les frais de séjour des intéressés lors de leurs
déplacements au Maroc.
D’un autre côté, et d’après les hypothèses émises par les experts du
FMI, le pic enregistré en 2001 pourrait avoir été également déclenché
par les craintes concernant les retombées dues aux événements du
11 septembre aux USA, notamment celles qui sont liées au risque de
voir un certain nombre d’avoirs gelés au niveau des banques
occidentales. Un autre facteur, non moins important serait lié au recul
des flux empruntant les canaux informels ou illégaux, au profit de ceux
à caractère officiel.
Hormis ces facteurs exceptionnels, c’est en fait la conjoncture
économique sur les marchés d’accueil et l’augmentation du nombre de
marocains expatriés, qui constituent les éléments majeurs explicatifs
de l’évolution et du volume des transferts opérés par les MRE. Un
dernier élément, à caractère national, participe également de la même
logique et a trait pour l’essentiel, aux multiples réformes visant à
améliorer l’environnement général des affaires au Maroc et de façon
plus spécifique celui qui concerne les investissements et les opérations
de transfert.

2.3 Evolution du mode de transfert

Les transferts opérés par les MRE vers le Maroc empruntent


divers canaux et sont influencés par de nombreux facteurs objectifs et
subjectifs. Dans l’ensemble, les virements réalisés par le biais des
canaux officiels (banque et poste) sont les plus importants avec
toutefois, une prédominance manifeste pour les virements par voie
postale et ce, jusque vers la fin des années quatre-vingt, où le mou-
vement s’est brusquement inversé en faveur du circuit bancaire.

44
Marocains de l’Exterieur et Developpement

A partir du début des années quatre-vingt dix, une nouvelle tendance a


été amorcée avec le recul progressif et relatif de la part respective des
transferts officiels au profit du change direct de billets de banque;
l’année 2001 marque d’ailleurs l’apogée de ce mode de transfert,
puisque sa part relative représentait près de 44% du total des fonds
transférés par les MRE, contre 48% pour la banque et 8% seulement
pour la poste14.

Si au départ, la poste constituait la filière privilégiée pour les


transferts de fonds, c’était essentiellement en raison du large
déploiement de ses guichets à travers les différentes villes des pays
d’accueil, mais aussi de la faiblesse de l’infrastructure bancaire
marocaine représentée dans ces derniers. La Banque Centrale
Populaire, disposait alors du monopole de la collecte et du transfert des
revenus des MRE. La faiblesse du taux de bancarisation au niveau de
cette catégorie de population, conjuguée semble-t-il, à des éléments de
psychologie liés à la méfiance, mais aussi à l’importance des coûts de
transaction concernant ce type de transferts, constituaient également
des facteurs explicatifs du phénomène en question.

14 Voir note 8, page précédente

45
Marocains de l’Exterieur et Developpement

C’est certainement l’amorce du processus de libéralisation du


secteur financier à la fin des années quatre-vingt et l’ouverture de
l’espace concerné à d’autres banques de la place (BMCE, BCM,
Wafabank, Crédit du Maroc), qui ont largement contribué à renverser
la tendance de départ en faveur du système bancaire, du moins jusqu’à
ces trois dernières années.

Le groupe des banques populaires canalise à lui seul une part


importante des flux de transferts en provenance des MRE, soit 40%
des parts de marché, selon les sources émanant des responsables de
cette banque15.

15 Intervention lors du séminaire « Marocains de l’extérieur et développement » 8-9 juillet


2004. Les données avancées par le GPM concernant le total des transferts sont toutefois
surestimées par rapport à celles émanant de l’office des Changes. Dans le même temps, les
ratios et autres indicateurs mis en avant, ne coïncident pas avec ceux qui ont été élaborés
par nos soins.

46
Marocains de l’Exterieur et Developpement

2.4 Origine géographique des transferts de MRE

Concernant la ventilation des transferts par pays d’accueil des


MRE, les statistiques officielles font état de la prédominance des fonds en
provenance de la France, avec 44,5% du total, suivie de l’Italie, nouvelle
destination privilégiée de l’émigration marocaine (12,7%). Quant à
l’Espagne, et vu l’importance qu’elle a acquise ces dernières années dans
les flux de migration des marocains, elle se situe en 3ème position (7ème
position en 2001) avec participation relative de 9,2% en termes de recettes.
Le tableau suivant permet d’apprécier la contribution respective des
différents pays d’accueil, à cette source de financement.

Tableau 13: Ventilation des recettes MRE par pays -2003- (106 DH)*

VIREMENTS VIREMENTS BILLETS DE


PAYS TOTAL %
BANCAIRES POSTAUX BANQUE
France 9.928,8 1.409,6 4.121,9 15.460,3 44,5
Italie 2.513,4 841,9 1.043,4 4.398,7 12,7
Espagne 2.156,3 153,5 895,2 3.205,0 9,2
U.E.B.L. 1.367,3 137,8 567,6 2.072,7 6,0
Pays Bas 1.326,9 164,2 550,8 2.041,9 5,9
USA 1.305,2 135,0 586,4 2.026,6 5,8
GB 468,9 326,5 874,3 1.669,7 4,8
Allemagne 753,5 118,8 312,8 1.185,1 3,4
Suisse 343,4 160,3 174,5 678,2 2,0
Arabie Saoudite 399,2 20,5 138,2 557,9 1,6
EAU 446,3 26,8 55,4 528,5 1,5
Canada 94,9 18,7 36,6 150,2 0,4
Danemark 41,8 8,2 97,0 147,0 0,4
Norvège 60,2 - 77,6 137,8 0,4
Suède 43,9 4,1 35,5 83,5 0,2
Nbahrein 32,9 12,3 1,7 46,9 0,1
Koweit 25,0 6,1 8,8 39,9 0,1
Autriche 15,5 6,1 6,4 28,0 0,1
Portugal 5,7 12,4 2,3 20,4 0,1
Qatar 8,9 4,1 2,3 15,3 0,0
Tunisie 12,4 - - 12,4 0,0
Libye 9,7 - - 9,7 0,0
Oman 6,9 2,0 - 8,9 0,0
Algérie 2,4 - - 2,4 0,0
Autres 116,0 82,4 8,4 206,8 0,6
TOTAL 21.485,4 3.651,3 9.597,1 34.733,8 100
* Classement par ordre décroissant d’importance, source: Office des Changes ; 2004

47
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Il y a lieu de rappeler, que les transferts dont bénéficie le


Maroc, comportent une composante sociale dont le montant se situe à
près de 5 milliards de dirhams en 2003. Le tableau 14, retrace la
ventilation de ces transferts sociaux pour les pays représentatifs.

Tableau 14 : Ventilation des transferts sociaux par pays en 2003 (106 DH)

Pensions &
Autres
Allocations Dons & Secours Total
Transferts
Familiales
France 2.645,4 20,5 357,3 3.023,2

Pays Bas 593,5 2,2 36,7 632,4

Allemagne 140 3,3 36,3 179,6

U.E.B.L 52,3 4 24,3 80,6

Autres 166,2 385,8 438,7 990,7

Total 3.597,4 415,8 893,3 4.906,5

Source: Office des Changes.

2.5 Importance des dépôts bancaires résultant des transferts


des MRE

Nous avons relevé l’importance des transferts effectués par les


MRE en direction de leur pays d’origine et la tendance générale à
l’amélioration de la proportion qui est réalisée par le biais du système
bancaire par rapport aux autres modes de transfert. Ce processus pourrait
s’accentuer dans l’avenir avec la mise en place des nouvelles techniques
qui sont expérimentées par les banques marocaines, en partenariat avec
leurs homologues étrangères installées dans les pays d’accueil. Il s’agit
en l’occurrence du mécanisme du cash to cash, qui prend appui, dans les
pays d’accueil, sur un réseau étendu et diversifié d’agents émetteurs de
proximité, reliés aux banques et bureaux de poste avec lesquels ils
entretiennent souvent des relations de partenariat.
Ce processus permet de réaliser des gains en termes de temps. Le
transfert vers le Maroc, dans le cas où il est opéré est quasi-instantané
pour le bénéficiaire, mais son coût demeure largement supérieur à celui
appliqué par les banques.

48
Marocains de l’Exterieur et Developpement

D’un autre côté, le taux de change intègre une commission qui a pour
effet de renchérir encore davantage le coût de l’opération. Cette
formule a été notamment établie dans le cadre d’un partenariat entre le
Crédit du Maroc et MoneyGram Payment Systems, un des leaders
mondiaux en matière de transfert. Une formule similaire est également
utilisée par Western Union en partenariat avec Barid Al Maghrib,
Wafabank et la SGMB, depuis 1995.

Tous les processus qui sont mis en oeuvre tendent à assurer une
plus grande mobilisation de l’épargne émanant des MRE, tant dans le
pays d’accueil que dans le pays d’origine de ces derniers. De par leur
utilisation, les fonds transférés peuvent avoir plusieurs utilisations :
assurer les besoins de consommation et les dépenses courantes des
membres de la famille des migrants qui sont restés dans le pays
d’origine ou des migrants eux-mêmes, lors de leur séjour dans le pays,
comme ils peuvent alimenter le stock d’épargne.
Celui-ci servira à son tour à couvrir une partie des besoins en
investissements productifs des MRE ou d’autres investisseurs au
Maroc, comme il peut être utilisé pour l’acquisition de valeurs
mobilières ou de biens immobiliers. Les dépôts qui sont effectués par
les MRE dans les différentes agences bancaires du Maroc, en
témoignent et permettent d’apprécier l’importance de cette
contribution par rapport à l’ensemble des dépôts enregistrés au niveau
de la banque centrale, soit 26,2% à fin décembre 2001. La ventilation
de ces dépôts entre différentes catégories de compte est donnée comme
suit, à fin décembre 200216:

• Comptes-chèques des MRE: 33,9 milliards DH (35% du total


de la catégorie)
• Dépôts à terme des MRE: 35,3 milliards DH (42,5 du total
de la catégorie)
• Comptes sur carnet des MRE: 2 milliards DH (5% du total
de la catégorie).

16 Données du GPBM, citées dans le quotidien "L'Economiste".

49
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Il ressort ainsi de ces données que l’épargne liquide des MRE


-comme du reste celle des autres catégories d’épargnants- est
relativement importante, ce qui renforce la situation de sur liquidité qui
caractérise le système financier marocain, contrairement a celui des
pays similaires comme l’Egypte, la Jordanie, le Liban etc. Une telle
épargne n’est pas réellement valorisée puisqu’elle ne porte pas
rémunération sur certaines catégories de compte et lorsque c’est le cas,
cette dernière est faible. De plus, elle sert essentiellement à alimenter
les besoins de dépenses courantes des MRE et de leurs familles dans le
pays d’origine. Enfin, il s’agit d’une épargne détenue dans des comptes
libellés en dirhams; la part devises étant insignifiante, de même que
celle en dirhams convertibles (0,11% du total à fin 2001)17. Le tableau
suivant illustre l’importance des dépôts enregistrés au niveau des
banques par catégorie de résidents et leur évolution entre 2000 et 2002.

Tableau 15 : Répartition des dépôts bancaires (valeurs en milliers DH)


An 2000 2001 2002
Nombre
Résident 4.190.203 4.483.795 4.559.816
Résident % 80,8 81,4 81,5
MRE 974.398 988.315 1.003.552
MRE % 18,8 17,9 17,9
Autre 20.655 37.484 33.765
Autre % 0,4 0,7 0,6
Total 5.185.256 5.509.594 5.597.133
Valeur
Résident 167.441.066 183.660.029 198.125.055
Résident % 74,2 72,8 72,6
MRE 56.500.286 66.035.208 72.370.817
MRE % 25,0 26,2 26,5
Autre 1.695.048 2.701.827 2.434.829
Autre % 0,8 1,1 0,9
Total 225.636.400 252.397.064 272.930.701
Source : Elaboration de l’auteur sur la base des données de Bank Al Maghrib

17 Cette situation et confirmée même au niveau de leur intervention à la bourse de Casablanca,


puisque leur quotité dans la capitalisation boursière est insignifiante et ne dépasse guère les
0,08% à fin 2002, bien que le nombre des détenteurs d'actions soit largement plus élevé que
celui des étrangers (739 personnes sur 1200). C'est ce qui ressort de la première étude
réalisée par le CDVM en collaboration avec l'Office des Changes en juillet 2003.

50
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tout d’abord, du point de vue du nombre de comptes ouverts,


nous constatons la prédominance manifeste de ceux ouverts par les
résidents (81,5% en 2002) par rapport à ceux des autres catégories et
plus particulièrement celle des « autres non résidents ». Les MRE
pour leur part, ne participent que pour moins de 18%. Quant au volume
des dépôts, ils présentent une configuration différente avec une
contribution relative plus importante (26,5).

Ces caractéristiques, dès lors qu’elles sont considérées


ensemble, déterminent le volume moyen des dépôts détenu par
chacune des catégories respectives. Le tableau suivant en donne une
illustration voir également le graphe 18).

Tableau 16: Dépôts moyens par catégorie en 2002 (Milliers DH)

Moyenne
Résident 43,450
Non résident 72,115
MRE 72,115
Autres 72,111
Total 48,763
Source : Ibid

Sur cette base, il ressort un volume moyen par compte


largement plus important pour les non résidents que pour les résidents
(+66%), avec toutefois un équilibre observé au niveau des premiers
entre MRE et autres non résidents, ce qui de prime abord, et toutes
égales par ailleurs, est révélateur de capacités financières
potentiellement plus importantes chez les MRE que chez leurs
compatriotes installés au Maroc.

Au delà de leur importance en volume, les transferts génèrent


de nombreux autres effets bénéfiques sur l’économie marocaine et
participent de façon active à ses équilibres économiques et financiers
internes et externes.
Ceci dit, il n’existe pour l’heure aucune étude ou évaluation
précise sur l’utilisation des transferts des MRE et de leur épargne
détenue au Maroc.

51
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Autrement dit, les statistiques ne permettent pas une ventilation


entre les différents emplois de ces ressources. Pourtant, des données –
éclatées – existent bel et bien au niveau du système bancaire – du
moins pour ce qui est des dépôts – mais l’information ne circule pas et
reste considérée comme stratégique au regard de la concurrence, pour
ne pas être divulguée.
Certaines informations ont pu néanmoins être communiquées à
l’occasion des journées organisées par la Fondation Hassan II pour les
MRE, et elles émanent du groupe des banques populaires. Toutefois,
ces informations ne peuvent être directement confrontées à d’autres
sources pour permettre l’élaboration d’indicateurs plus précis. Nous
nous contenterons ici de présenter celles relatives aux ressources des
MRE et de leur ventilation en différentes catégories de comptes.

Tableau 17: Structure des ressources des MRE en 2003 (103 DH)
MRE/Total
MRE % Total CPM % CPM %
DAV MRE 22.072.632 50,68 43.759.702 55,58 50,44
CSC MRE 487.876 1,12 - -
DAT MRE 20.995.018 48,20 - -
CSC+ DAT 2.182.894 5,01 34.979.056 44,42 61,41
TOTAL RES. MRE 43.555.526 100 78.738.758 100 55,31
DAV : Dépôts à vue – CSC : Comptes sur carnets – DAT : Dépôts à terme
Source : GBP, séminaire 8-9 juillet 2004; ibid.

52
Marocains de l’Exterieur et Developpement

2.6 Répartition des dépôts des MRE selon les régions

La ventilation des dépôts par région est également intéressante


à plus d’un titre et révèle par ailleurs l’orientation géographique
majeure qui est donnée aux opérations de transferts; ces dernières
s’opérant généralement en direction des zones d’origine des MRE.

Le tableau 18 et le graphique 19 permettent d’apprécier les


différenciations qui caractérisent la répartition régionale des dépôts
opérés par les MRE. Plusieurs constations peuvent être tirées de
l’analyse des données relatives à cette répartition18:

1) La première constatation a trait à l’extrême concentration du


volume des dépôts au niveau territorial, puisque trois régions sur les
seize que compte le Maroc, s’assurent de plus de la moitié des
montants déposés en banque. La région de l’Oriental est largement
prédominante, avec plus du quart du montant total, soit un peu plus que
les deux régions suivantes: le Grand-Casablanca et le Souss-Massa-
Daraa.

2) Au delà de la concentration inter-régionale, il existe également


une forte concentration intra-régionale dans la mesure où un nombre
limité de localités participe pour l’essentiel aux volumes des dépôts de
chacune des régions considérées et, par extension, au niveau de
l’ensemble du territoire national. Nador constitue ainsi, la principale
place pour les dépôts devant Oujda et Berkane dans l’Oriental. Il en va
de même pour Casablanca au niveau de sa région et de Khouribga
(Chaouia-Ourdigha), Béni Mellal et Fqih Ben Salah (Tadla-Azilal),
Tiznit, Agadir et Inezgane (Souss-Massa-Daraa) etc19.

3) Ce sont les zones d’émigration traditionnelles qui constituent les


principales localités privilégiées pour les dépôts, ce qui confirme les
liens d’attachement socio-culturels des MRE avec leur milieu
d’origine.

18 Les données ayant servi à l'élaboration de ce graphique se trouvent en annexe.


19 Voir le tableau détaillé en annexe.

53
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 18: Répartition régionale des comptes de dépôts des MRE à fin 2001
(Millions DH)2001 (Millions DH)
Dépôts Dépôts Total %
Région libellé
en devises en DH dépôts Régional
Oriental OR 0,7 17.218,4 17.219,1 26,1
Grand Casablanca CAS 41,7 9.635,7 9.677,4 14,7
Souss-Massa-Daraa SOU 0,6 6.623,7 6.624,2 10,0
Tanger-Tétouan TG 3,2 6.331,1 6.334,2 9,6
Taza-Al Hoceima-Taounate TAZ 0,2 5.217,3 5.217,5 7,9
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer RAB 6,7 3.860,4 3.867,1 5,9
Meknès-Tafilalet MEK 0,6 3.680,1 3.680,7 5,6
Autres wilayas
AUT 17,2 2.999,4 3.016,6 4,6
et préfectures
Fès-Boulemane FES 0,6 2.806,6 2.807,2 4,3
Marrakech-Tensift-
MRK 2,4 1.709,6 1.712,0 2,6
Al Haouz
Chaouia-Ouardigha CHA 0,4 1.602,3 1.602,8 2,4
Gharb-Cherarda-Bni H’cin GHA 0,9 1.580,6 1.581,5 2,4
Tadla-Azilal TAD 0,1 1.475,7 1.475,8 2,2
Doukkala-Abda DKL 0,3 662,6 662,9 1,0
Guelmim-Smara GLM 0,0 474,3 474,3 0,7
Laayoune-Boujdour-
LYN 0,0 81,8 81,8 0,1
Sakia Al Hamra
Total (Millions DH) TOT 75,5 65.959,7 66.035,2 100,0

54
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Considérés du point de vue de leur contribution à l’ensemble


des dépôts au niveau régional, les dépôts effectués par les MRE dans
les banques représentent une part importante, dépassant dans de
nombreuses régions le seuil des 40%, bien que le nombre des
détenteurs de ces comptes soit très en deçà de celui des autres
catégories. Il en résulte que le montant moyen du dépôt au niveau des
comptes MRE est bien supérieur à celui observé pour les autres
comptes et ce, pour l’ensemble des régions du Maroc (à l’exception du
Grand-Casablanca), comme cela ressort clairement du tableau suivant
et du graphique 21).

Tableau 19: Répartition régionale des dépôts moyens pour l’ensemble des
banques à fin décembre 2001 (Milliers DH)

Autres
Région MRE Ensemble
(nonMRE)
Taza-Al Hoceima-Taounate 26,6 80,7 46,8
Oriental 37,2 79,9 54,0
Souss-Massa-Daraa 28,6 74,9 38,3
Tanger-Tétouan 45,6 68,6 50,7
Guelmim-Smara 17,1 61,9 25,1
Grand Casablanca 63,0 61,7 62,8
Fès-Boulemane 32,5 61,4 37,3
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 47,6 60,4 49,0
Chaouia-Ouardigha 22,6 60,2 28,1
W et P autres 17,3 58,5 24,5
Doukkala-Abda 24,2 47,7 26,1
Meknès-Tafilalet 23,0 56,5 30,6
Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra 20,9 53,2 21,8
Tadla-Azilal 27,0 59,5 34,4
Gharb-Cherarda-Bni H’cin 23,9 48,1 27,7
Marrakech-Tensift-Al Haouz 33,2 46,5 34,9
Total 41,2 66,8 45,8
Source: Bank Al Maghrib

55
Marocains de l’Exterieur et Developpement

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Les données récemment communiquées par Bank Al


Maghrib20 concernant les dépôts, permettent d’actualiser les éléments
d’analyse présentés précédemment. Elles permettent par ailleurs
d’apporter un éclairage complémentaire sur d’autres aspects non
abordés jusqu’ici. Ces résultats sont présentés ci-après :

Le nombre de comptes de dépôts ouverts par les MRE est en


croissance continue et s’établit actuellement à 1.063.519 contre
988.315 seulement en 2001, ce qui représente 18,5% de l’ensemble des
comptes toutes catégories confondues. Ce ratio a connu une légère
amélioration depuis 2001, mais reste en deçà de celui observé en 2000.
Le montant des dépôts des MRE s’est également accru entre 2001 et
2003 et s’établit actuellement à plus de 78 milliards de dirhams, ce qui
représente un accroissement annuel net de l’ordre de 6 milliards.

Comparé au volume total des dépôts, celui des MRE représente


26,2%. Ce niveau est relativement stable au cours des dernières années
et n’a connu que de légères fluctuations depuis 2001. Le dépôt moyen
s’établit par conséquent à 73.365 dirhams, soit un niveau largement
supérieur à celui observé pour les autres catégories (46.859 et 57.860
dirhams, respectivement pour les résidents et pour la catégorie «
autres dépôts»).

La quasi-totalité des dépôts des MRE est libellée en dirhams


(99,34%). L’opportunité existe pourtant pour la communauté
marocaine expatriée d’avoir des comptes en devises ou en dirhams
convertibles. Le nombre total de ces derniers ne dépasse pas les 707,
soit 0,07% de l’ensemble des comptes MRE recensés au niveau de
BAM, mais le dépôt moyen par compte y est bien plus important que
dans le premier cas : 808.628 dirhams contre 72.876 dirhams, ce qui
représente un ratio de onze sur un.

20 Les données concernant les dépôts pour l’année 2003 sont parvenues au moment où cet
ouvrage était sur le point d’être remis pour l‘impression. Aussi, avons-nous décidé de
maintenir les éléments d’analyse portant sur l’année 2001 (avec les tableaux et graphes y
afférents). Celle-ci n’a pas connu de bouleversements au cours des deux années concernées
quant au déploiement régional des dépôts des MRE. Nous avons néanmoins introduit
certains aspects nouveaux, notamment ceux relatifs à la ventilation des dépôts par catégorie
de comptes.

58
Marocains de l’Exterieur et Developpement

La région de Rabat se place en tête pour ce qui est du volume (64,8%)


devant le Grand-Casablanca (26,8%)21. D’un autre côté, et eu égard au
nombre bien plus limité de détenteurs de ces comptes, le montant
moyen de ces derniers se situe à près de 4,626 millions de dirhams
pour la ville de Rabat et à un peu plus de 450.271 dirhams seulement
pour Casablanca.

La ventilation des dépôts des MRE par catégorie de compte,


fait ressortir le poids prépondérant des « comptes chèques » et des «
comptes à terme et en bons de caisse » (97%), au détriment des «
comptes d’épargne » et des « comptes courants », avec un relatif
équilibre entre les deux premières composantes, soit respectivement
48,8% et 48,2%. Ceci dit, dans le premier cas, les dépôts participent au
renforcement de la situation de surliquidité qui caractérise le système
bancaire et dans le second, ils constituent une base potentielle pour les
besoins de financement de l’économie du pays.

Comme cela a été précisé précédemment, les comptes


d’épargne et les comptes courants sont relativement insignifiants pour
la clientèle MRE, alors qu’ils représentent des proportions bien plus
importantes de la masse totale des dépôts en dirhams au niveau
national, soit respectivement 13,4% et 15,6%. Ceci dénote du peu
d’intérêt que représentent ces catégories de comptes aux yeux des
MRE, sauf pour ce qui est de la ville de Casablanca, où ils sont –toutes
choses égales par ailleurs- proportionnellement plus importants.

La configuration territoriale des dépôts des MRE au regard de


l’ensemble des dépôts en 2003, confirme les tendances déjà présentées
précédemment avec toutefois, de légers ajustements observés au
niveau de certaines régions par rapport à d’autres, comme en attestent
le tableau ci-dessous et le graphe suivant.

21 Si nous considérons les comptes de dépôts en devises pour l’ensemble des résidents et non
résidents, la situation des deux régions est inversée ; la région du Grand-Casablanca
concentrant alors à elle seule 56,8% du montant total de la catégorie, contre 35,5% pour
celle de Rabat-Salé-Zemmour-Zaer.

59
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 19 bis : Poids relatif des dépôts MRE au niveau régional en 2003 (%)

REGION MRE/BAM

Chaouia-Ouardigha 33,6

Doukkala-Abda 15,8

Fès-Boulemane 27,3

Gharb-Cherarda-Bni H’cin 27,2

Grand Casablanca 11,7

Guelmim-Smara 42,2

Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra 8,8

Marrakech-Tensift-Al Haouz 17,7

Meknès-Tafilalet 40,9

Oriental 59,0

Oued-Ed-Dahab-Lagouira 0,1

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 13,1

Souss-Massa-Daraa 38,1

Tadla-Azilal 40,7

Tanger-Tétouan 29,0

Taza-Al Hoceima-Taounate 66,4

Autres localités 44,6

Total 26,2

Source : Elaboration de l’auteur sur la base des données de BAM Décembre 2004.

60
Marocains de l’Exterieur et Developpement

61
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Nous avions relevé précédemment l’importance de la présence


de la banque populaire auprès de la communauté marocaine résidant à
l’étranger et ce, depuis les premières années de l’indépendance.
Aujourd’hui encore, la part de marché détenue par cette institution en
matière de transfert et de dépôts reste prédominante par rapport aux
autres banques de la place. La banque populaire intervient également
en matière de financement des opérations réalisées par les MRE dans
leur pays d’origine.

En l’absence de données concernant l’intervention des divers


organismes bancaires en matière de financement, nous nous sommes
appuyés sur les seules informations émanant du groupe des banques
populaires, lors du séminaire des 8-9 juillet 2004. Le tableau 20 ci-
dessous nous en révèle la consistance, du point de vue des catégories
d’opérations financées d’une part et des zones géographiques
d’origine/destination des crédits, d’autre part.

Concernant le premier aspect, il ressort du tableau une


prédominance manifeste de financement des opérations immobilières,
puisque ces dernières représentent plus de 95% du total des crédits
octroyés par les banques populaires régionales à leurs clients MRE. La
consommation constitue les second poste de financement, bien que
située très largement en deçà de la première composante (4,6%). Quant
aux crédits d’équipement, leur part est insignifiante dans l’ensemble
(0,3%).

Tous ces éléments confortent largement le point de vue


développé dans les études et recherches empiriques sur l’utilisation des
fonds de transferts opérés par les immigrés dans les différents pays en
développement, y compris au Maroc. Ils étayent d’un autre côté, les
conclusions qui ressortent de l’enquête que nous avons réalisée sur les
investissements des MRE dans leur pays d’origine (voir la
composition de la population des MRE investisseurs par secteur
d’intervention dans la deuxième partie de cet ouvrage)22.

22 Dans la suite de ce travail, nous avons exclu le secteur de l’immobilier de l’échantillon de


l’enquête et nous nous sommes intéressés aux seuls secteurs productifs, industriel et
agricole, ainsi qu’à celui du commerce et des services.

62
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Quant au volet relatif au déploiement géographique des


opérations de financement, il confirme le poids important qui revient à
la capitale économique (37,5%) et à la zone géographique de Rabat-
Kénitra (15,6%), dans le total des financements opérés par la banque
populaire. Les autres espaces traditionnels de migration, bénéficient
également des crédits octroyés aux MRE, mais à une échelle beaucoup
plus réduite. En définitive, si Nador constitue le principal pôle
récipiendaire des transferts et des dépôts opérés par nos migrants, il ne
représente plus qu’un espace résiduel, lorsqu’il s’agit de financements.

La situation concernant les autres banques de la place, s’inscrit


elle dans la même logique? Les hypothèses que nous pouvons émettre
à cet égard ne peuvent qu’aller dans le même sens, à moins que les
données dont disposent ces banques ne soient rendues publiques et ne
viennent contredire ce pronostic.

L’éclairage que vont apporter les éléments d’analyse des


investissements des MRE au Maroc et qui sont contenus dans la
seconde partie de ce travail, constitue en tout cas, un premier pas vers
une meilleure connaissance du poids et du rôle que joue cette
communauté au sein de l’économie marocaine.

63
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 20 : Ventilation des financements par banque populaire régionale et


par type en 2003

Total par
BPR Consommation Equipement Immobilier % par CPM
CPM

Centre Sud 173.207.730 12,9 0,2 86,8 6,1

El Jadida-
66.658.300 9,9 0,7 89,4 2,3
Safi

Fes-Taza 239.478.556 6,9 0,6 92,5 8,4

Laâyoune 56.287 100,0 0,0 0,0 0,0

Marrakech-
213.744.120 8,5 0,3 91,1 7,5
Beni Méllal

Meknes 166.054.743 13,7 0,9 85,5 5,9

Nador -Al
131.381.724 17,2 0,5 82,3 4,6
Hoceima

Oujda 265.613.649 15,7 0,0 84,3 9,4

Tanger
174.670.110 8,4 1,0 90,6 6,2
Tétouan

Casablanca 1.064.668.984 2,6 0,1 97,3 37,5

Rabat
441.808.741 6,3 0,4 93,4 15,6
Kénitra

Total 2.838.218.944 4,55 0,34 95,11 100

64
Marocains de l’Exterieur et Developpement

2.7 Contribution des transferts des MRE aux grands équilibres


économiques et financiers

Nous avions déjà fait ressortir toute l’importance que


représentent les flux de transferts de revenus des MRE au Maroc et
leur contribution positive à de nombreux agrégats économiques.
Rapportés au PIB, les données récentes font état d’une contribution de
l’ordre de 9,6% en 2001 et 8% pour les années 2002 et 2003, contre un
ratio de 6,5% seulement en 2000.

Il serait intéressant de compléter ce panorama en faisant


également ressortir l’apport indéniable de ces transferts sur les grands
équilibres de la balance marocaine des paiements. Quelques
indicateurs clés permettront d’apporter un éclairage objectif dans cette
perspective. Ainsi, les transferts permettent de combler dans une large
mesure, l’important déficit de la balance commerciale et d’améliorer
les performances de la balance du compte courant, comme cela ressort
du graphique suivant. Il existe d’ailleurs une assez forte corrélation
statistique entre le ces transferts et le solde de cette balance23.

D’un autre côté, il existe une forte corrélation entre l’évolution


des transferts et la variation du taux de change. Ainsi, en considérant
la seule parité dirham/dollar-US, nous trouvons une corrélation de 0,86.
Ceci contribue manifestement à expliquer –toutes choses égales par
ailleurs- l’évolution favorable des transferts de fonds au cours de la
période considérée.

Par ailleurs, les transferts permettent d’améliorer dans une


large mesure la situation des avoirs extérieurs bruts du pays, dont
l’évolution s’est inscrite en hausse depuis le début des années quatre-
vingt-dix, ce qui permet, entre autres, de disposer des devises
nécessaires, permettant de faire face aux besoins d’importation24 et
d’amortissement de la dette extérieure du pays.
23 Nous avons trouvé un taux de corrélation de 0,598 entre les deux variables considérées,
sur la période 1984-2001 et un taux très proche sur l'ensemble de la période 1975-2001
24 Les réserves officielles brutes se sont établies à 8,2 et 9,4 mois d’importation de biens et
services non facteurs en 2001 et 2002 contre 4,8 mois seulement en 1998. Les recettes de
privatisation ont, du reste largement contribué de leur côté à ce résultat.

65
Marocains de l’Exterieur et Developpement

A l’opposé, les envois de fonds des MRE ont des effets pervers
sur le système monétaire marocain, en accentuant le niveau de liquidité
déjà particulièrement important qui le caractérise et qui est bien plus
important que celui des pays similaires (Egypte, Jordanie). Cela résulte
du fait que l’essentiel des transferts transformés en dépôts, soient
maintenus sous forme de liquidité, pour permettre aux ressortissants
marocains à l’étranger de pourvoir – le cas échéant et de façon rapide
- aux besoins courants de leurs familles installées au Maroc et dans le
même temps, investir dans certaines affaires sans nécessairement
recourir au crédit bancaire.

De leur côté, les banques endossent également une large


responsabilité dans cet état des choses, du fait de leur comportement
frileux et conservateur à l’égard des opérations de financement des
investissements, notamment celles intéressant les petites et moyennes
entreprises. En témoignent les chiffres relatifs au crédit à moyen terme
consentis en faveur de ces dernières en 2002, soit 3,2 millions de
dirhams, représentant à peine 7,7% de l’encours total des crédits à
moyen terme distribués par les banques. Cette part a d’ailleurs
énormément régressé au cours des dernières années, puisque le ratio se
situait à 49,4% en 199625, alors même que les transferts et les dépôts
des MRE ont augmenté pendant la même période.

25 Par rapport à l'encours total à moyen et long terme du système bancaire, les crédits à moyen
termes accordés aux PME n’ont représenté, en 2002, que 1,5% contre 10,1% en 1996 (voir
« Evaluation du financement de la PME au Maroc » ; DPEG-2003.

66
Marocains de l’Exterieur et Developpement

67
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Ainsi, à l’accroissement extraordinaire de la manne financière


résultant des transferts (+182,43% entre 1996 et 2002) correspond, une
régression encore plus importante des encours de crédits aux PME.
Ceci dénote une situation de dysfonctionnement chronique du système
bancaire, où l’essentiel des fonds collectés, échappe très largement au
circuit productif.

La mobilisation de ces fonds en faveur de l’investissement dans les


secteurs productifs est en effet insignifiante par rapport au volume des
transferts et surtout, par rapport aux dépenses classiques et aux
placements dans l’immobilier. Or, il est évident que la création de
valeur ajoutée, incombe fondamentalement au système productif et
que les perspectives de croissance du pays sont de ce fait largement
tributaires des mesures que doivent prendre les autorités marocaines en
vue de valoriser cette source de financement.

La Fondation Hassan II pour les MRE s’est attelée dans cette


perspective, à identifier les investisseurs marocains résidant à
l’étranger afin de mieux cibler les moyens à mettre en oeuvre pour la
valorisation de cette ressource. C’est dans cette perspective d’ailleurs
qu’une enquête avait été lancée au cours du mois de juin 2004.
L’exploitation des résultats de cette enquête, comme nous le verrons
dans la seconde partie de cet ouvrage, aura permis de faire ressortir un
ensemble d’indicateurs significatifs, dans un domaine jusqu’ici
inexploité.

68
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Deuxième Partie

Les Investissements
des MRE

69
Marocains de l’Exterieur et Developpement

70
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre III
Evaluation des investissements des MRE

3.1 Approche méthodologique


3.1.1 Rappel des objectifs de l’enquête

Soucieuse de mieux adapter son action aux besoins des MRE


dans le cadre du suivi des investissements de ces derniers dans le
Royaume, la Fondation Hassan II a entrepris au cours de l’année 2003
la réalisation d’une enquête aussi large que possible auprès de ces
investisseurs. Les objectifs de l’enquête visaient à faire ressortir les
caractéristiques les plus saillantes des investissements des MRE et ce,
à différents niveaux d’analyse :

• répartition sectorielle et géographique


• modalités de financement
• emplois créés
• conditions de marché etc.

Il s’agissait également d’appréhender au niveau de l’enquête,


les diverses trajectoires suivies par les MRE au cours de la phase de
migration (zone géographique d’origine, pays de destination, niveau
d’instruction, emploi(s) occupé(s) etc.) et de cerner les déterminants et
les caractéristiques de leur acte d’investissement, une fois de retour au
Maroc. Une évaluation des difficultés éventuellement rencontrées dans
le cadre de ce processus, permettrait dès lors, de mieux sérier les
problèmes et d’avancer des suggestions susceptibles d’y remédier.

3.1.2 Identification de la population cible

Dans son souci d’établir une liste aussi exhaustive que possible
de la population des MRE ayant procédé à des investissements au
Maroc, la Fondation Hassan II avait saisi certains départements
officiels et des organismes bancaires. Cette approche avait permis
d’obtenir une liste auprès des préfectures et provinces du royaume,
d’un millier (1.003) de ressortissants marocains ayant procédé à un
investissement.

71
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Les investigations menées auprès d’autres institutions ont permis


d’enrichir la première liste d’une centaine d’investisseurs MRE, ayant
bénéficié d’un crédit jumelé auprès de Bank AL Amal (BAA).

Sur la base des listes ainsi établies, il a été procédé à une


classification des investisseurs MRE en fonction des principales
informations communiquées et principalement, la zone de déploiement
géographique de l’investissement (région et province ou préfecture)
ainsi que le secteur d’activité concerné. Cette démarche a permis
d’évaluer l’importance de la répartition tant sectorielle que territoriale
des investisseurs MRE.

3.1.3 Elaboration du questionnaire et choix de la méthode d’enquête

Dans la perspective de répondre au mieux aux préoccupations


de la Fondation, concernant les informations relatives aux
investissements des MRE et de répondre parallèlement aux objectifs
assignés à l’enquête, il a été procédé, à l’élaboration d’un ques-
tionnaire exhaustif, sur les principaux aspects économiques et insti-
tutionnels intéressant l’enquête.

Une fois avalisé, ce questionnaire a été adressé, par courrier


(voie postale), à l’ensemble de la population cible, telle qu’elle a été
identifiée précédemment. Les résultats obtenus deux mois après
l’envoi des questionnaires donnent un taux de réponse de l’ordre de
5%, mais ce dernier n’était pas significatif, ni représentatif, pour
permettre une évaluation objective de la situation des investissements
des MRE au Maroc.

Plusieurs hypothèses peuvent être émises quant à la faiblesse


de ce taux.
La première a trait à la méthode adoptée, en l’occurrence, celle
du mailing. Si cette dernière a pu faire ses preuves dans les pays
industrialisés pour des enquêtes spécifiques, elle est difficilement
applicable dans le contexte d’un pays comme le Maroc où la culture
même de l’enquête n’est pas encore bien ancrée dans les mœurs et a
fortiori, celle reposant sur le mailing.

72
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Une seconde hypothèse peut être avancée et concerne le


contenu même du questionnaire, dont l’appréhension nécessite au
préalable un apport extérieur pour mieux déceler les contours des
différentes questions abordées. Le contact direct, par le biais d’un
enquêteur expérimenté, s’avère être dans ces conditions, un impératif
incontournable dans la mesure où il permet une communication directe
avec la personne enquêtée, tant au niveau de la langue qu’à celui de
l’éclairage à apporter en cas de nécessité.

Après consultation des compétences scientifiques, ayant une


expertise dans le domaine des enquêtes et des sondages, et eu égard à
l’absence d’un fichier statistique exhaustif sur les investisseurs MRE,
ont été passées en revue les différentes approches méthodologiques
potentiellement utilisables dans ce type d’enquête. Ni la méthode de
l’enquête par sondage (sur la base d’un échantillon scientifiquement
représentatif), ni celle basée sur un choix raisonné, n’ont semblé
présenter les conditions de garanties scientifiques indispensables, pour
être retenues.

En définitif, le choix s’est porté sur méthode pragmatique,


garantissant au maximum les conditions de représentativité, eu égard
aux objectifs assignés à l’enquête, qui ne cherchent nullement à
extrapoler les résultats en termes quantitatifs, quant à la représentation
de chacune des catégories considérées, tant sur le plan sectoriel que
géographique.
En effet, la finalité est essentiellement fondée sur l’identification des
cheminements personnels suivis par des investisseurs MRE,
notamment en ce qui concerne l’acte et le profil de l’investisseur
(région d’origine, pays d’émigration, niveau d’instruction, expérience
professionnelle, choix du secteur d’investissement et de la zone de
déploiement, facilités obtenues ou difficultés rencontrées dans le
financement du projet, importance actuelle de l’activité, mode de
perception du rôle joué par la Fondation, les perspectives et les
suggestions etc.).

Le choix de la population cible retenue pour l’enquête se fonde


sur les critères suivants :

73
Marocains de l’Exterieur et Developpement

• la priorité accordée aux secteurs productifs, en l’occurrence


l’industrie et l’agriculture. Ce choix se justifie par des considérations
objectives, liées à l’importance des fonds à mobiliser pour la
réalisation de l’opération d’investissement, le savoir faire requis,
ainsi que l’impact de l’investissement sur un ensemble de variables
(création de valeur ajoutée, emploi, exportation etc.). Dans ces
secteurs, l’échantillon doit être le plus large possible et dans tous les
cas, comprendre le maximum d’investisseurs dans les régions
sélectionnées ;

• le choix d’échantillons beaucoup plus restreints pour les secteurs du


commerce et des services. Ce choix résulte de la nature même des
activités concernées qui, dans leur grande majorité relèvent plus de la
petite activité marchande que de l’entreprise capitaliste moderne
(marchands de légumes, épiceries, activités de réparation,
exploitation de cafés, restaurants, téléboutiques, fours, hammams
etc.).
• l’exclusion du champ de l’enquête de l’ensemble des activités liées
au secteur de l’immobilier, dans la mesure où il s’agit bien plus
d’opérations de placement que d’opérations d’investissement
proprement dit. Par ailleurs, ce secteur est pratiquement le seul à
avoir bénéficié jusqu’ici d’une attention particulière et est déjà
largement couvert au niveau des études.

Le choix des régions répond aux deux critères fondamentaux


suivants: la représentativité du point de vue des zones géographiques
d’origine de l’émigration d’une part et, la représentativité du point de vue
du déploiement des projets d’investissement recensés, eu égard aux con-
sidérations présentées précédemment concernant les secteurs, d’autre part.

3.1.4 Répartition des projets d’investissement réalisés par les MRE


selon les secteurs et les régions

Les tableaux présentent la ventilation de l’ensemble des projets d’inves-


tissement industriels et agricoles réalisés par les MRE au Maroc et qui
ont servi de base à l’établissement du choix des régions sur lesquelles a
porté l’enquête, compte tenu des critères de sélection précités.

74
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 21 : Projets industriels

Région / Province Nb Région / Province Nb

Grand Casablanca 32 Méknes Tafilalet 3


Ain Sebaa Hay Mohammadi 3 El Hajeb 1
Ben M’sick Mediouna 1 Khénifra 1
Casablanca 16 Meknès- EL Menzeh 1
Mly Rachid sidi Othmane 3
Mohammadia 6 Rabat, Salé, Zemmour, Zaer 11
Sidi Bernoussi Zenata 3 Rabat 3
Salé 1
Abda- Doukkala 2 Skhirat 1
El Jadida 2 Skhirat-Temara 6
Chaouia Ourdigha 13 Souss- Massa -Draa 27
Berrechid 1 Agadir Ida Outanane 18
Khouribga 8 Inezgane Ait Melloul 7
Settat 3 Zagora 2
Had Soualem 1
Tadla-Azilal 10
Fès- Boulemane 2 Azilal 1
Boulemane 1 Beni Mellal 9
Fès 1
Gharb-Chrarda-Beni Hssen 3 Tanger -Tetouan 45
Kenitra 1 Chefchaouen 1
Sidi Kacem 2 Tanger 44
Taza- Taounat-Al Hoceima 12
Guelmim Es-Smara 4 Al Hoceima 9
Guelmim 1 Taounat 3
Tan-tan 3 Non Réponses 1
Laayoune Boujdour Sakia El Hamra 1
Laayoune 1

l’Oriental 25
Berkane 1
Guercif 1
Jerrada 1
Nador 9
Taourirt 13

75
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 22 : Projets agricoles

Région/Province Nb

Grand Casablanca 4
Casablanca 1
Mly Rachid sidi Othmane 3
Abda- Doukkala 4
El Jadida 4
Fès- Boulemane 2
Boulemane 2
Gharb-Chrarda-Beni Hssen 1
Sidi Kacem 1
l’Oriental 11
Nador 11
Marrakech- Tensift -Al Haouz 17
Chichaoua 17
Méknes Tafilalet 3
Errachidia 3
Rabat, Salé, Zemmour, Zaer 2
Rabat 1
Skhirat-Temara 1
Tadla-Azilal 41
Beni Mellal 41
Taza- Taounat- Al Hoceima 2
Al Hoceima 2

De ces tableaux, découle en définitif le choix des régions sur


lesquelles a porté l’enquête. Il s’agit en l’occurrence des régions de :
• Grand- Casablanca
• Chaouia- Ourdigha
• l’Oriental
• Rabat- Salé- Zemmour- Zaer
• Souss- Massa -Draa
• Tadla-Azilal
• Tanger –Tetouan
• Taza- Taounat- Al Hoceima
• Marrakech- Tensift -Al Haouz

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Sept régions ont été sélectionnées au regard de l’importance


des projets d’investissements industriels réalisés (supérieurs à dix).
Nous leur avons adjoint les régions de Tadla-Azilal et de Marrakech-
Tensift-Al Haouz, eu égard à leur importance en matière de projets
agricoles. Au total ce sont donc neuf régions qui ont été choisies et qui
sont par ailleurs, représentatives en tant que zones d’origine de
l’émigration vers l’étranger. A l’intérieur des régions, seules les
provinces et préfectures présentant un niveau significatif de projets
réalisés, ont été retenues pour les besoins de l’enquête.

Dans ces mêmes régions et provinces, ont également été


choisis des projets d’investissements relatifs aux secteurs du
commerce et des services, sur la base d’échantillons représentant les
activités prédominantes dans ces zones (20% pour les commerces et
10% pour les activités de service).

Le tableau suivant retrace la grille définitive relative aux


projets d’investissement choisis pour les besoins de l’enquête, en
fonction des régions/provinces et des secteurs.

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Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 23: Répartition de l’échantillon par région/province et par secteur

Région/
Industrie Agriculture Commerce Service Total
Province

Grand- Casablanca 32 - 8 8 48
Chaouia- Ourdigha 8 5 3 16
-
Khouribga 8 5 3 16
L’Oriental 22 4 8 45
11
Nador 9 1 21
11
Taourirt 13 4 7 24
Rabat- Salé- Zemmour- Zaer-
Souss- Massa -Draa 11 - - 4 15
Agadir Inezgane
Souss- Massa -Draa 25 4 39
10
Agadir Inezgane Tadla-Azilal 18 - 3 31
10
Béni Mellal 7 1 8
Tadla-Azilal 9 41 5 7 62
Béni Mellal 9 41 5 7 62
Tanger Tetouan-
44 - - 2 46
Taza Taounat- Al Hoceima
Taza- Taounat- 9 2 4 15
-
Al Hoceima 9 2 4 15
Marrakech- Tensift -Al Haouz 17 2 19
- -
Chichaoua 17 2 19
Total 160 69 34 42 305

3.1.5 Schéma d’organisation de l’enquête sur le terrain

L’enquête a été directement réalisée auprès des investisseurs


MRE identifiés. Après une première sortie de l’ensemble des
enquêteurs sur le terrain, au niveau des préfectures de Rabat, Salé et
Témara-Skhirat, il a été procédé à la constitution de deux équipes
d’enquêteurs qui ont été chargées de mener parallèlement l’enquête sur
un ensemble de provinces et préfectures. L’implication de l’ensemble
des enquêteurs au niveau des préfectures de Rabat, Salé et Témara-
Skhirat a servi de test pour procéder, par la suite, aux réajustements
nécessaires et pour assurer un suivi efficace des enquêteurs, lors de
leur première sortie sur le terrain.

80
Marocains de l’Exterieur et Developpement

3.2 Les résultats de l’enquête

Comme cela a été indiqué au niveau des objectifs, trois séries de


résultats seront présentées ici :

• les premières ont trait au profil de l’investisseur MRE et à sa


trajectoire ;
• les secondes concernent le projet d’investissement proprement dit ;
• les dernières porteront sur les principales difficultés énoncées par les
investisseurs.

Dans la mesure où l’extrapolation quantitative ne serait pas


sur le plan méthodologique rigoureuse, les résultats présentés se rap-
porteront donc au groupe des investisseurs MRE enquêtés.

Il y’a lieu de mentionner que si l’information recueillie auprès


des investisseurs MRE dans la plupart des provinces était précise, dans
d’autres cas, par contre, elle était particulièrement limitée, voire
erronée, notamment en ce qui concerne le listing des MRE (Tanger).

81
Marocains de l’Exterieur et Developpement

82
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre IV
Profils et trajectoires des MRE investisseurs

4.1 Les caractéristiques générales


4.1.1 La structure par âge

Du point de vue des caractéristiques générales de cette


population, le profil type de l’investisseur renvoie à une catégorie
sociale où prédomine le genre masculin; la composante féminine y
étant particulièrement limitée et ne dépasse pas les 2,5 % du total (voir
tableau 25). Il s’agit également d’une population située dans sa grande
majorité dans les tranches d’âge de 35-49 ans (voir graphe 27), l’âge
moyen étant de 48 ans. Si l’on considère l’indicateur de position
centrale concernant l’âge de la population, celui-ci se situe à 47 ans,
autrement dit, 50% de la population concernée a moins de 47 ans et
l’autre moitié, un âge supérieur. Le tableau suivant apporte un
éclairage sur les principaux indicateurs de centralité et de dispersion de
cette population.
Tableau 24: Indicateurs de distribution de l’âge des investisseurs
Indicateurs Valeur (ans)
Effectif de réponses 219
• Moyenne 48,3
• Médiane 47
• Minimum 21
• Maximum 89
• Mode 60
• Quartile 1 (25%) 39
• Quartile 3 (75%) 58
• Ecart interquartile 19
• Ecart-type 12,2
Source : Enquête MRE investisseurs- Mai 2004

26 Dans la suite du rapport, nous utiliserons la notion d’investisseurs pour désigner cette
catégorie de la population marocaine et celle de MRE investisseurs, lorsqu’il s’agira de la
distinguer d’autres catégories.

83
Marocains de l’Exterieur et Developpement

84
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Les caractéristiques générales de distribution se retrouvent au


niveau de la partition spatiale, comme cela ressort du tableau suivant.

Tableau 25: Distribution provinciale des investisseurs


Province d’enquête Effectif F Effectif M Total Age moyen
Agadir Idaoutanane 1 26 27 54
Agadir Inezgane 9 9 62
Casablanca 2 30 32 49
Mohammadia 6 6 54
Beni Mellal 1 54 55 44
Khouribga 15 15 43
Marrackech 1 1 60
Chichaoua 16 16 50
Nador 18 18 51
Taourirt 23 23 45
Rabat 2 2 46
Salé 2 6 8 52
Skhirat Temara 5 5 34
Tanger 23 23 46
Total 6 234 240 48
M : Masculin, F : Féminin; Source : Ibid

Enfin, la structure d’âge est fortement corrélée à la période


d’émigration à l’étranger, les investisseurs les plus jeunes étant ceux
ayant émigré au cours des dernières périodes.

Tableau 26: Age moyen des investisseurs selon la date d’émigration


Période Age moyen Age
Nombre %
émigration (date émigration) actuel moyen
< 1960 1 0,5 43 89
1960 à 1969 35 16,0 22 61
1970 à 1979 61 27,9 24 55
1980 à 1989 62 28,3 25 43
1990 à 1999 47 21,5 25 36
>= 2000 3 1,4 34 37
Non Réponses 10 4,6 - 50
Total 219 100,0 24 48

Source : Ibid

85
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Toutefois, si nous considérons la structure d’âge à la date


d’émigration vers l’étranger, nous constatons la prédominance des
tranches d’âge inférieures à 30 ans, ce qui dénote une certaine jeunesse
des investisseurs actuels, au moment de leur départ (voir graphe ci-
dessous) et ce, d’autant plus que le principal motif de l’émigration était
la recherche de l’emploi: 85%, contre 10% seulement pour les études
et 5% pour d’autres considérations.

86
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Quant à la destination des flux d’émigration, elle révèle des tendances


identiques à celles observées en général pour l’ensemble du royaume,
avec prédominance de certains espaces pour ce qui concerne certaines
régions de départ (voir tableau suivant).

Tableau 27: Répartition des investisseurs selon la région de naissance et le pays


d’émigration

Région de naissance ALL BEL ESP FR HOL IT Autres Total


Chaouia Ouardigha 3 16 1 20
Doukkala Abda 1 2 1 4
Fes Boulmane 1 1 2
Gharb Cherarda Bni Hcin 1 1 2
Grand Casablanca 1 1 8 1 6 4 21
Guelmim Smara 4 1 5
Marrakech Tensift Al Haouz 1 1 1 4 2 9
Meknès Tafilalet 1 1
Oriental 6 1 11 6 6 3 33
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 3 4 1 8
Souss Massa Draa 1 5 1 22 1 31
Tadla Azilal 1 1 2 1 14 2 20
Tanger Tétouan 3 2 5
Taza Al Hoceima Taounate 1 1 1 3
Non Réponses 1 8 9 21 5 22 6 72
Total 13 15 26 80 16 65 21 236

4.1.2 Le niveau d’instruction

Le critère de scolarisation constitue également un élément


important dans le processus d’appréciation des projets
d’investissement réalisés par les MRE. Il permet par ailleurs, surtout
lorsqu’il associé à d’autres critères (par exemple, les stages de
formation), d’évaluer les chances de réussite de certains projets.

87
Marocains de l’Exterieur et Developpement

L’acte d’investissement requiert en effet, surtout lorsqu’il est


orienté vers certaines activités, des bases de connaissance, de savoir et
de savoir-faire indispensables à la réussite projet. D’un point de vue
méthodologique, et avant de procéder à une présentation économique
détaillée des projets d’investissement couverts par le champ de
l’enquête, il nous a semblé important de donner un aperçu sur les
caractéristiques de distribution de la population des investisseurs sur la
base de ce critère.

En partant de cette perspective et en nous appuyant sur les


résultats du tableau ci-après, il ressort que 55% des investisseurs n’ont
reçu aucune instruction scolaire ou n’ont pas dépassé le stade des
études primaires et 30% ont suivi des études secondaires. Quant à ceux
ayant atteint un niveau universitaire, leur proportion reste limitée et ne
dépasse pas les 15%27.

Tableau 28: partition des investisseurs selon le niveau d’instruction et la


période d’émigration (%)

Période émigration Sans EC EP ES EU Total

< 1960 0,5 0,5

1960 à 1969 6,3 3,2 3,2 2,3 0,9 15,8

1970 à 1979 7,2 4,1 5,9 8,1 3,2 28,4

1980 à 1989 5,0 1,4 5,9 11,3 5,4 28,8

1990 à 1999 2,7 1,4 5,9 8,1 3,2 21,2

>= 2000 0,5 0,5 0,5 1,4

Total (%) 22,5 9,9 22,5 30,2 14,9 100,0*

Total (Nb) 50 22 50 67 33 240

Sans: Sans études- EC : Etudes coraniques- EP : Etudes primaires-


ES : Etudes secondaires- EU : Etudes universitaires- SR : Sans réponse
* : Les résultats ne prennent pas en compte les non réponses.

27 Ce critère sera évalué ultérieurement sur la base des branches d’activité concernées par
l’investissement

88
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Pour ce qui est de la catégorie des universitaires, leur plus


grande proportion avait émigré au cours de la décennie quatre vingt.
Les secondes vagues d’émigration concernent les années 70 et 90, avec
des proportions identiques.

Tableau 29: Périodes d’émigration des MRE de niveau universitaire


Période %
< 1960
1960 à 1969 5,9
1970 à 1979 20,6
1980 à 1989 38,2
1990 à 1999 20,6
>= 2000 2,9
Non Réponses 11,8
Total 100,0

Près de la moitié de cette dernière catégorie d’investisseurs a


pu néanmoins bénéficier d’un stage de formation à l’étranger au cours
de son cursus d’études. Il en va autrement des autres catégories, la
proportion globale des investisseurs ayant reçu une formation dans le
cadre d’un stage, se situant à seulement 18,6%.

Tableau 30: Investisseurs ayant bénéficié d’un stage de formation


Total
Stage\ Instruction Sans EC EP ES EU SR Total
%
Non 46 19 45 50 18 1 179 81,4
Oui 3 3 5 15 15 41 18,6
Total 49 22 50 65 33 1 220 100,0

4.1.3 Répartition territoriale des investisseurs

Eu égard aux critères retenus pour l’établissement de la liste


des investisseurs, ceux-ci se répartissent en définitive au niveau
régional et provincial, selon les modalités qui ressortent dans le
tableau 31.

89
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Cette répartition qui correspond aux espaces privilégiés par les


MRE pour le déploiement de leur capital d’investissement, ne reflète
pas l’image de distribution des investissements en général telle qu’elle
existe au niveau de l’ensemble du royaume. Les raisons nous semblent
résider dans un ensemble de considérations qui ne peuvent se ramener
au simple critère de la rationalité de localisation économique des
projets, mais intègrent différentes autres dimensions à caractère social
et culturel.

Tableau 31: Répartition des investisseurs selon les régions et provinces

Région Province Total

Chaouia-Ourdigha Khouribga 15
Total Chaouia-Ourdigha 15
Grand Casablanca Casablanca 32
Mohammadia 6
Total Grand Casablanca 38
Marrakech-Tensift-Haouz Chichaoua 16
Marrackech 1
Total Marrakech-Tensift-Haouz 17
Oriental Nador 18
Taourirt 23
Total Oriental 41
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer Rabat 2
Salé 8
Skhirat Temara 5
Total Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 15
Souss Massa Draa Agadir Idaoutanane 27
Agadir Inzegane 9
Total Souss Massa Draa 36
Tadla-Azilal Beni Mellal 55
Total Tadla-Azilal 55
Tanger-Tetouan Tanger 23
Total Tanger-Tétouan 23

Total général 240

Source : Ibid

90
Marocains de l’Exterieur et Developpement

C’est ce qui explique qu’une proportion relativement


importante des investisseurs aient choisi – sinon la même localité que
celle où ils sont nés, du moins la même région. C’est en tout cas, la
tendance qui ressort des résultats de l’enquête et qui est présentée dans
le tableau suivant.

Tableau 32: Liens entre lieu de naissance et lieu de déploiement du projet


Région d’enquête Sans Sans (%) Avec Avec (%) Total
Chaouia-Ourdigha 15 100,0 15
Grand Casablanca 20 52,6 18 47,4 38
Marrakech-Tensift-Haouz 3 100,0 3
Oriental 3 9,1 30 90,9 33
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 6 40,0 9 60,0 15
Souss Massa Draa 12 33,3 24 66,7 36
Tadla Azilal
Tadla-Azilal 4 20,0 16 80,0 20
Tanger-Tetouan 3 60,0 2 40,0 5
Total 48 29,1 117 70,9 165

91
Marocains de l’Exterieur et Developpement

A l’origine, l’écrasante majorité des investisseurs actuels avait


émigré à l’étranger sous le motif de la recherche d’un emploi (près de
85%), à l’exception de ceux issus des régions de Tanger-Tétouan et de
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer, où les motifs invoqués (études ou autres
considérations) occupent également une place relativement
importante, comme cela ressort clairement des données du tableau
suivant.

Tableau 33: Répartition régionale des investisseurs selon les motifs


d’émigration

Région d’enquête RE Etudes Autres Total %


Chaouia-Ourdigha 93,3 6,7 100,0
Grand Casablanca 76,3 21,1 2,6 100,0
Marrakech-Tensift-Haouz 88,2 11,8 0,0 100,0
Oriental 90,2 7,3 2,4 100,0
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 50,0 28,6 21,4 100,0
Souss Massa Draa 91,7 2,8 5,6 100,0
Tadla-Azilal 90,9 5,5 3,6 100,0
Tanger-Tétouan 40,0 40,0 20,0 100,0
Total en % de la région) 84,6 10,4 5,0 100,0
Total (Nb réponses) 187 23 11 221

RE : Recherche d’un emploi, Source : Ibid

Ceci étant, seule une faible proportion de la population ayant


émigré à l’étranger a pu bénéficier d’un stage de formation (18,6%)
lors de son séjour à l’étranger, dont plus de la moitié (56%) parmi ceux
qui ont émigré pour les besoins de recherche d’un emploi et 32% pour
cause d’études.

Quant aux principaux secteurs de déploiement du capital, ils se


répartissent comme suit au niveau régional28.

28 Sous réserve des hypothèses adoptées dans le cadre de l’établissement de l’échantillon des
investisseurs.

92
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 34: Répartition régionale des investisseurs selon le secteur d’activité


Région d’enquête AGR Commerce Industrie Service TSC
Chaouia-Ourdigha 2 4 9 15
Grand Casablanca 5 6 27 38
Marrakech-Tensift-Haouz 14 3 17
Oriental 8 6 11 16 41
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 3 3 9 15
Souss Massa Draa 8 4 24 36
Tadla-Azilal 35 2 5 13 55
Tanger-Tétouan 17 4 21
Total 57 26 50 105 238
TSC : Tous secteurs confondus - Source : Ibid

93
Marocains de l’Exterieur et Developpement

94
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre V

Evaluation des caractéristiques


économiques des investissements

5.1 Profil de l’investisseur et caractéristiques économiques des


investissements

Il s’agira ici d’apprécier à travers un ensemble d’indicateurs,


certains aspects économiques tels que les revenus liés à l’activité
exercée dans le pays d’accueil, les transferts effectués etc. avant de les
intégrer aux projets concrets d’investissement réalisés au Maroc.

La variable des revenus issus de l’activité exercée dans le


pays d’immigration, constitue un des indicateurs significatifs pour les
besoins d’approche des capacités potentielles dont disposent les MRE
pour le financement de leur projet d’investissement au Maroc. Mais les
relations entre les deux composantes ne sont pas linéaires ni de type
univoque.
En effet, outre le niveau de revenu, d’autres considérations doivent être
prises en compte, tels que le nombre d’années d’exercice, le niveau de
dépenses dans le pays d’accueil, mais aussi les dépenses liées à la
partie des transferts de revenus destinée à aider les membres de la
famille restés dans le pays etc.

Eu égard aux considérations ci-dessus, mais en l’absence de


données sur les éléments de dépenses et d’épargne, nous nous
contenterons des seuls éléments de revenu et de transfert, pour
apporter un éclairage supplémentaire sur les aspects économiques liés
au profil de l’investisseur.

Le tableau suivant donne un certains nombre d’indications sur


le nombre d’années d’activité ainsi que le revenu mensuel moyen
généré par cette dernière au cours de la dernière année avant la
réalisation de l’investissement au Maroc.

95
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 35: indicateurs de revenu et d’emploi des investisseurs selon le pays


d’accueil
Pays Emigration NB réponses Nb an moy_act Eff_rev Rev_moy (Dh)
Allemagne 11 26 4 15.750
Arabie Saoudite 1 13 1 8.000
Autriche 1 9
Belgique 6 20 3 28.333
Cote d’Ivoire 1 24
Danemark
Espagne 24 11 2 15.000
France 70 27 27 17.470
GB 1 20
Gibraltar
Hollande 11 15 5 26.200
Italie 53 14 12 16.708
Libye 2 14 1 30.000
Mauritanie 1 18
Norvège 3 24 1 20.000
Scandinavie 1 2 1 100.000
Suède 1 30 1 35.000
Suisse 1 30.000
USA 1 4
Non Réponses 1 6 1 10.000
Total 189 20 60 20.236

Eff_an_empl : nombre de réponses concernant le nombre d’années d’exercice à


l’étranger
Nb_an_moy_act : Nombre moyen d’années d’exercice – Eff_rev : Idem que pour
activité
Rev_moy : Revenu mensuel moyen au cours de la dernière année précédant
l’investissement

Il ressort du tableau ci-dessus un nombre moyen d’années


d’activité par investisseur d’une vingtaine d’années et un revenu
mensuel moyen légèrement supérieur à 20.000 dirhams. Toutefois, des
différences importantes apparaissent selon le pays d’accueil, mais
également en fonction du nombre d’années d’activité exercée à
l’étranger.

96
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Compte tenu des écarts importants de revenu29, il nous a


semblé utile d’utiliser d’autres indicateurs de centralité et de
dispersion, afin d’obtenir des informations complémentaires sur la
distribution des revenus. Ainsi, le revenu médian nous indique t-il que
50% des investisseurs disposaient d’un revenu mensuel inférieur à
15.500 dirhams et l’autre moitié, d’un revenu supérieur. Le graphique
suivant permet d’illustrer cette distribution sur la base d’un ensemble
d’indicateurs significatifs au niveau global.

Nous retrouvons ces mêmes caractéristiques au niveau du tableau 36,


page suivante.

29 L’écart type étant de près de 15.030 dirhams.

97
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 36 : Indicateurs globaux de dispersion des revenus

Indicateur Valeur (DH)

Nb Observations 60

Moyenne 20.236,3

Ecart type 15.029,1

Mode 10.000,0

Effectif mode 10

Minimum 5.000,0

Maximum 100.000,0

Médiane 15.500,0

Quartile 1 (Q1) 10.000,0

Quartile 3 (Q3) 25.300,0

Ecart Q3-Q1 15.300,0

La même démarche est appliquée aux indicateurs de transfert


de revenus vers le Maroc. Ainsi, les transferts annuels moyens opérés
par les MRE au cours des cinq dernières années précédant l’inves-
tissement, se situent-ils à près de 165.500 dirhams, mais comme dans
le cas des revenus, les écarts sont particulièrement importants, ce qui
justifie l’utilisation d’autres indicateurs.

Le transfert médian se situe pour sa part à 100.000 dirhams et


le troisième quartile à 240.000 dirhams révélant ainsi, qu’une trentaine
d’investisseurs (25%) avaient procédé à de très importants transferts,
comme l’indiquent le tableau 37.

Quant aux tableaux et aux graphes suivants, ils illustrent


l’importance des transferts selon les principaux pays d’accueil et au
niveau global (tableau 38 et graphes 31 et 32).

98
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 37: Indicateurs globaux relatifs aux transferts des investisseurs

Indicateur Valeur

Nb Observations 119

• Moyenne 135.483

• Médiane 100.000

• Mode 60.000

• Minimum 1.500

• Maximum 1.000.000

• Q1 (25%) 50.000

• Q3 (75%) 240.000

• Ecart type 185.184

• (Q3-Q1) 190.000

• Somme 19.692.460

Tableau 38: Distribution des transferts annuels pour les principaux les pays
d’accueil

Pays d’émigration Nb réponses Transfert annuel moyen

Allemagne 7 218.286

Belgique 4 106.000

Espagne 19 140.526

France 41 111.694

Hollande 7 164.286

Italie 31 220.677

Total global (tous pays) 119 165.483

99
Marocains de l’Exterieur et Developpement

100
Marocains de l’Exterieur et Developpement

5.2 Appréciation des modalités de réalisation des projets

5.2.1 Evaluation sectorielle et territoriale des projets


d’investissement

Sur la base des réponses obtenues dans le cadre de l’enquête, la


répartition en termes de déploiement sectoriel et régional30 s’établit
comme suit :

Tableau 39: Déploiement sectoriel et régional des investisseurs (%)

Région d’enquête AGR COM IND SER TSC

Chaouia-Ourdigha 7,7 8,0 8,6 6,3

Grand Casablanca 19,2 12,0 25,7 16,0

Marrakech-Tensift-Haouz 24,6 2,9 7,1

Oriental 14,0 23,1 22,0 15,2 17,2

Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 11,5 6,0 8,6 6,3

Souss Massa Draa 30,8 8,0 22,9 15,1

Tadla-Azilal 61,4 7,7 10,0 12,4 23,1

Tanger-Tetouan 34,0 3,8 8,8

Total 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

TSC : Tous secteurs confondus

Il s’agira donc pour nous, d’apprécier l’importance des projets


d’investissement en termes de financement, mais aussi en fonction des
modalités de réalisation, eu égard à un ensemble d’indicateurs
pertinents du point de vue de la rationalité économique concernant le
montage et la gestion des projets.

30 Cette évaluation porte ici uniquement sur le projet principal. Nous analyserons
ultérieurement les cas des projets multiples réalisés par un même promoteur.

101
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 40: Répartition des investisseurs selon le retour ou non au pays (%)
SA \ retour Non
Non Oui Total
au Maroc Réponses

Agriculture 20,6 2,9 0,4 23,9

Commerce 7,1 3,8 0,0 10,9

Industrie 7,1 6,7 7,1 21,0

Service 32,4 11,3 0,4 44,1

Total (%) 67,2 24,8 8,0 100,0

Total (Nb) 160 59 19 238

La première observation qui découle de la lecture de ce tableau


est que la réalisation du projet n’est pas obligatoirement liée au retour
définitif de l’investisseur dans son pays d’origine. Plus des 2/3 des
réponses exprimées montrent en effet, que l’investisseur continue de
résider dans le pays d’accueil. Cette disproportion est particulièrement
forte dans le cas des secteurs de l’agriculture, du commerce et des
services. Dans le cas de l’industrie, le phénomène est beaucoup moins
prononcé. Ceci, implique bien entendu, une absence de suivi direct et
régulier de la part du principal investisseur concernant la gestion de ses
affaires.

Un éclairage complémentaire peut être apporté, dès lors qu’on


introduit un autre critère, en l’occurrence, celui d’un éventuel
partenariat dans la réalisation du projet.

Il s’avère alors, sur la base des réponses concernant cet aspect,


que les deux tiers des investisseurs ont réalisé seuls leurs projets sans
la participation d’un autre partenaire. Dans cette catégorie, la
proportion de ceux qui ne sont pas retournés au Maroc représente
47,5% contre 23,5% pour les projets réalisés en partenariat avec
un autre promoteur. Dans la population de ceux qui sont retournés
au Maroc, les proportions respectives sont de 17,2% et 9% (voir
tableau 41).

102
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 41: Mode de réalisation des projets d’investissement


Entrée Maroc \
AE AP Seul Ensemble
partenariat
Non 0,9 23,5 47,5 71,9
Oui 0,5 9,0 17,2 26,7
Non Réponses 0,0 0,0 1,4 1,4
Total (%) 1,4 32,6 66,1 100,0
Total (Nb) 3 72 146 221

AE : Ancien employeur – AP : autre partenaire

Quant à l’exigence de recours à une étude de faisabilité ou à


défaut, le recours au conseil d’une banque, pour mieux s’assurer de la
viabilité du projet, là encore, les proportions des réponses positives sont
limitées : 18,6% dans le premier cas et 10,6% dans le second. Le
recours le plus fréquent relativement, est néanmoins observé au niveau
du secteur industriel, ce qui se justifie par l’importance des fonds
d’investissement nécessaires d’une part et la complexité du montage du
projet (exigeant un minimum de savoir-faire), d’autre part. Les deux
tableaux suivants apportent un éclairage concernant ce point précis.

Tableau 42: Le recours à une étude de faisabilité pour la réalisation du projet

SA Non Non % Oui Oui % Ensemble


Agriculture 48 87,3 7 12,7 55
Commerce 20 80,0 5 20,0 25
Industrie 22 62,9 13 37,1 35
Service 89 84,8 16 15,2 105
Total 179 81,4 41 18,6 220

Tableau 43: Le recours au conseil d’une banque pour la réalisation du projet

SA Non non % Oui Oui % Ensemble


Agriculture 50 92,6 4 7,4 54
Commerce 21 84,0 4 16,0 25
Industrie 29 82,9 6 17,1 35
Service 94 91,3 9 8,7 103
Total 194 89,4 23 10,6 217

103
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Nous constatons néanmoins que parmi ceux qui ont eu recours


à une étude de faisabilité, 46.4% (19/41: soit la plus forte proportion)
ont suivi des études universitaires. Dans l’autre cas de figure, la
proportion de ces derniers est la plus faible, soit 7,3% (13/179).

5.2.2 Considérations de coût et de financement

L’objectif ici est l’appréciation des différents projets réalisés par les
MRE, au regard de l’effort d’investissement consenti d’une façon
générale, mais aussi en prenant en compte les secteurs d’activité et les
zones de déploiement. Dans l’ensemble, nous constatons que ce sont
les petits projets, dont le montant d’investissement se situe à moins de
500.000 dirhams qui prédominent en nombre, puisqu’ils représentent
près de 40% du total. A l’opposé, les grands projets qui dépassent les
cinq millions de dirhams, ne représentent que 14%. Dans l’intervalle,
nous trouvons toute une gamme de projets dont la part respective
décroît avec l’augmentation du niveau d’investissement.

Le tableau et le graphe suivants permettent d’illustrer ce phénomène.

Tableau 44 : Répartition des projets d’investissement selon leur coût

Classes de coût (M DH) Nombre % Coût moyen

< 0,5 85 39,5 211.294,0

0,5 - < 1 30 14,0 688.333,3

1-<2 32 14,9 1.271.875,0

2-<3 17 7,9 2.186.470,6

3-<4 13 6,0 3.235.538,5

4-<5 8 3,7 4.000.000,0

5 - < 10 18 8,4 6.708.888,9

>= 10 12 5,6 23.416.666,7

Total 215 100,0 2.754.893,0

104
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Ceci étant, les indicateurs suivants nous permettent de


constater que les écarts dans l’investissement sont particulièrement
importants par rapport à la moyenne. Ils nous révèlent par ailleurs, que
le niveau d’investissement médian se situe à 800.000 dirhams et que
75% des projets ont des montants d’investissement inférieurs à 2,5
millions de dirhams, ce qui est bien plus significatif pour
l’appréciation d’ensemble des investissements réalisés.

Tableau 45 : Indicateurs relatifs au coût des projets d’investissement

Indicateur Valeur (Millier Dh)


• Moyenne 2.754,9
• Médiane 800
• Mode (effectif) 100
• Minimum 30
• Maximum 55.000
• Quartile 1 (25%) 250
• Quartile 3 (75%) 2.500
• Ecart type 6.369,8
• Q3 – Q1 2.250

105
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Certes, les différenciations s’expliquent dans une large mesure


par les différences intersectorielles et intra sectorielles en matière
d’orientation de l’investissement, comme nous le verrons
ultérieurement.
Elles sont néanmoins révélatrices d’une certaine manière, de l’étendue
de l’assise financière dont disposent les différentes catégories de MRE,
y compris en termes de garanties potentielles pour l’obtention d’un
crédit auprès d’un organisme bancaire.

Ainsi, au niveau sectoriel, et comme cela ressort clairement des


tableaux et du graphe suivants, des différences importantes apparaissent
entre les deux secteurs productifs, en l’occurrence l’agriculture et
l’industrie, pour ce qui est de l’importance respective des montants
d’investissement engagés.

L’industrie apparaît dans cette perspective, comme étant plus


capitalistique. Pour ce qui est des autres secteurs, ce sont les activités de
service qui semblent comporter plus de projets capitalistiques31.

31 Nous verrons ce point plus en détail dans les développements qui vont suivre.

106
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 46: Répartition des projets d’investissement selon les classes de coût
et les secteurs (%)

Classes
Agriculture Commerce Industrie Service TSC
de coût

< 0,5 50,0 52,2 26,5 37,9 39,5

0,5 - < 1 10,4 21,7 6,1 17,9 14,0

1-<2 12,5 8,7 8,2 21,1 14,9

2-<3 12,5 4,3 10,2 5,3 7,9

3-<4 4,2 0,0 16,3 3,2 6,0

4-<5 6,3 0,0 2,0 4,2 3,7

5 - < 10 0,0 8,7 20,4 6,3 8,4

>= 10 4,2 4,3 10,2 4,2 5,6

Total % 100,0 100,0 100,0 100,0 100,0

Total Nb 48 23 49 95 215

Tableau 47 : Répartition du coût moyen des projets selon les secteurs (103 Dh)

Classes
Agriculture Commerce Industrie Service TSC
de coût

< 0,5 222 166 258 202 211

0,5 - < 1 712 640 600 711 688

1-<2 1.217 1.600 1.325 1.245 1.272

2-<3 2.245 2.000 2.200 2.140 2.186

3-<4 3.125 3.227 3.333 3.236

4-<5 4.000 4.000 4.000 4.000

5 - < 10 5.500 6.655 7.202 6.709

>= 10 26.000 38.000 18.000 25.250 23.417

Total Nb 2.082 2.582 4.241 2.370 2.755

107
Marocains de l’Exterieur et Developpement

* Indicateurs sans prise en considération des valeurs aberrantes

Tableau 48 : Indicateurs de dispersion du coût du projet selon les secteurs


(103 Dh)
Indicateur Industrie Agriculture Service Commerce TSC

NB Observations 46 48 96 24 214
Moyenne 3.909 2.082 2.575 2.516 2.755
Ecart type 5.571 6.132 6.538 7.706 6.370
Médiane 2.250 475 800 450 800
Minimum 80 80 30 30 30
Maximum 27.000 42.000 55.000 38.000 55.000
Quartile 1 (25%) 440 200 250 138 250
Quartile 3 (75%) 6.000 2.060 1.900 1.250 2.500
Q3 – Q1 5.560 1.860 1.650 1.112 2.250
* Indicateurs avec prise en considération des valeurs aberrantes

108
Marocains de l’Exterieur et Developpement

S’agissant du secteur industriel, il est largement dominé par les


activités agro-alimentaires qui représentent plus du tiers des projets
identifiés. Mais, il s’agit pour l’essentiel de boulangeries, de
minoteries et d’unités de traitement des olives (voir tableau ci-
dessous).

Tableau 49 : Caractéristiques des unités agro-alimentaires


Branche Total Nb Coût moyen (103 Dh)
Boulangerie 5 578
Boulangerie pâtisserie 1 3.000
Conserve des tomates et des olives 1 350
Décorticage des crevettes 1 6.250
Industrie de poulets 1 1.000
Minoterie 4 6.985
Traitement d’olives 4 3.250
Total 17 3.202

Hormis une minoterie localisée à Nador, dont d’investissement


est de 27 millions de dirhams et l’unité de décorticage de crevettes de
Tanger (6,25 millions de dirhams), les autres projets sont en fait de
petite ou moyenne envergure. Il en va de même pour les autres
branches d’activité qui prédominent en nombre (notamment les
menuiseries). Trois projets seulement affichent un investissement
supérieur ou égal à 10 millions de dirhams. Il s’agit en l’occurrence de:
• l’unité de fabrication de profilés en PVC de Rabat (25 MDH)
• l’unité de fabrication de sacs en plastique (18 MDH) et celle
de production de fluide industriel (10 MDH), toutes deux
localisées à Casablanca.

En matière de financement des projets, il ressort des réponses


(166) que le taux de recours au crédit bancaire est particulièrement
faible et ne dépasse guère les 31%. Plus des 2/3 des projets sont donc
financés sur la seule base des apports personnels. Ces proportions sont
toutefois différenciées selon les secteurs d’activité concernés, comme
cela ressort clairement des tableaux 28 et 29. Ainsi, hors agriculture32,
32 Ce dernier fera l’objet d’un développement à part.

109
Marocains de l’Exterieur et Developpement

le commerce enregistre un niveau record avec un taux de non recours


de 92%. Les services se situent en seconde position avec plus de 2/3
des projets autofinancés. Seul le secteur industriel connaît un relatif
équilibre entre les deux composantes du financement (interne et
externe), sans pour autant atteindre un niveau élevé, eu égard aux
règles qui régissent le fonctionnement d’une économie capitaliste
moderne.

Tableau 50 : Répartition des projets selon les secteurs et le recours à la


banque
SA Non (% ligne) Oui (% ligne) Total Nb

Commerce 23 92,0 2 8,0 25

Industrie 17 48,6 18 51,4 35

Service 74 70,5 31 29,5 105

Non Réponses 1 100,0 1

TSC 115 69,3 51 30,7 166

Tableau 51 : Répartition des projets selon les secteurs et le recours à la


banque

SA Non Non (%) Oui Oui (%) Total

Commerce 23 20,0 2 3,9 25

Industrie 17 14,8 18 35,3 35

Service 74 64,3 31 60,8 105

Non Réponses 1 0,9 1

TSC 115 100,0 51 100,0 166

Ceci étant, il y’a lieu de constater que dans la catégorie des


promoteurs qui ont eu recours au crédit bancaire (hors Bank Al Amal),
la proportion augmente avec l’importance du coût du projet. Dans
l’autre catégorie par contre, la proportion reste élevée pour les tranches
inférieures à 5 millions de dirhams de coût et chute pour les tranches
supérieures (voir tableau 30 et graphe suivant).

110
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 52: Répartition des projets selon le coût et le recours à la banque*


Classes de coût
Non Non (%) Oui Oui (%) Total Nb
(MDH)
< 0,5 50 79,4 13 20,6 63
0,5 - < 1 20 80,0 5 20,0 25
1-<2 17 68,0 8 32,0 25
2-<3 5 62,5 3 37,5 8
3-<4 3 60,0 2 40,0 5
4-<5 3 60,0 2 40,0 5
5 - < 10 3 25,0 9 75,0 12
>= 10 2 22,2 7 77,8 9
Non Réponses 12 85,7 2 14,3 14
Total 115 69,3 51 30,7 166

* Tous secteurs hors agriculture et hors financement Bank Al Amal

111
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 53 : Importance des apports personnels selon les classes de coûts et


le recours à la banque
Non Apport Oui Apport Apport
Classes de coût Non Oui Total
(%) moyen (%) moyen moyen
< 0,5 46 48,9 182.739 13 33,3 233.077 59 193.831
0,5 - < 1 20 21,3 593.250 2 5,1 725.000 22 605.227
1-<2 16 17,0 1.159.375 6 15,4 775.000 22 1.054.545
2-<3 4 4,3 2.125.000 2 5,1 1.850.000 6 2.033.333
3-<4 3 3,2 3.333.333 1 2,6 1.600.000 4 2.900.000
4-<5 2 2,1 3.000.000 2 5,1 1.750.000 4 2.375.000
5 - < 10 2 2,1 6.250.000 6 15,4 2.966.667 8 3.787.500
>= 10 1 1,1 5.500.000 6 15,4 5.250.000 7 5.285.714
Non Réponses 1 2,6 450.000 1 450.000

Total 94 100,0 865.117 39 100,0 1.735.385 133 1.120.308

112
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 54 : Indicateurs de dispersion relatifs aux apports personnels


Indicateur Valeur (Millier DH)
• Moyenne 1.120
• Médiane 450
• Minimum 10
• Maximum 12.500
• Ecart type 170
• Quartile 1 (25%) 1.100
• Quartile 3 (75%) 1.905
• Q3 – Q1 930

Tableau 55: Indicateurs de dispersion relatifs aux crédits bancaires (MDH)


Indicateur Valeur
Moyenne 1,427
Ecart type 2,838
Médiane 0,340
Quartile 1 Q1 0,150
Quartile 3 Q3 1,000
Q3 – Q1 0,850

113
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 56 : Répartition des crédits bancaires (accordés) selon les classes


de coût et les secteurs (Moyenne)

Commerce Industrie Service TSC


Classes
de coût
NB Valeur NB Valeur NB Valeur NB Valeur

< 0,5 1 * 4 200.000 6 81.667 11 *


0,5 - < 1 1 200.000 3 416.667 4 362.500,0
1-<2 1 250.000 7 342.857 8 331.250,0
2-<3 3 1.266.667 3 1.266.666,7
3-<4 2 1.200.000 2 1.200.000,0
4-<5 1 800.000 1 2.500.000 2 1.650.000,0
5 - < 10 1 3.700.000 4 1.300.000 4 1.037.500 9 1.450.000,0
>= 10 3 8.666.667 3 5.366.667 6 7.016.666,7
Non
1 1 250.000 2 125.000,0
Réponses
Total 2 2.250.000 17 2.097.059 28 1.105.000 47 1.512.553,2

Valeur non significative – Crédits hors Bank Al Amal

Quinze projets ont bénéficié d’un apport complémentaire de


crédit de la part de Bank Al Amal, dont l’essentiel revient au secteur
industriel (9). Les services se situent en seconde position avec quatre
projets financés. Les deux autres crédits de financement sont
respectivement allés au commerce et à l’agriculture. Les tableaux
suivants retracent les éléments d’information relatifs à ces projets.

114
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 57 : projets ayant bénéficié d’un financement de la part de Bank


Al Amal

localisation Branche Diplôme du promoteur Crédit

Rabat Menuiserie PVC Ingénieur EMI 9.000.000

Marrackech Hôtellerie 8.000.000

Nador Moulin de blé 6.000.000

Fabrication de sacs en Diplôme universitaire en


Salé 5.000.000
plastique France

Nador Agriculture Master en finance 4.200.000

Casablanca Fluide Industriel Ingénieur ENSIA 4.000.000

Management International en
Casablanca Restauration 3.500.000
hôtellerie et restauration

Management /ressources
Casablanca Glacier/Pâtisserie 2.500.000
humaines

Casablanca Emballage DESS 1.400.000

Skhirat
Export des fruits et légumes 1.200.000
Temara

Skhirat Conserve des tomates et des Commerce international


1.200.000
Temara olives en France

Fabrication Emballage en
Casablanca Certificat d’études Primaires 1.200.000
Plastique

Casablanca Construction Métallurgique 700.000

Rabat Visite technique Maîtrise de Marketing 500.000

Casablanca Electronique Technicien supérieur 500.000

115
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 58: Ventilation des crédits moyens accordés par Bank Al Amal

Commerce Industrie Service TSC


Coût
Projet
NB Valeur NB Valeur NB Valeur NB Valeur

< 0,5 1 *

0,5 - < 1 1 500.000

1-<2 1 500.000

3-<4 1 700.000

5 - < 10 2 1.300.000 1 1.200.000

>= 10 1 4.200.000 4 6.000.000 3 4.666.667

Total 1 4.200.000 9 3.222.222 1 1.200.000 4 3.625.000

* Valeur non significative

Le secteur agricole pour sa part, ne compte que très peu de


projets ayant eu recours au crédit bancaire pour les besoins de
financement de ses investissements (14%) ; les apports personnels ont
constitué de ce fait la seule source de capital pour la réalisation des
projets33. Mais, ils ne représentent qu’à peine 8% des investissements
dans le cas des projets ayant bénéficié d’un concours financier de la
part d’une banque34.

En fait, comme nous avons pu le constater auparavant, un seul


projet agricole (localisé à Nador) a pu bénéficier d’un apport extérieur
supplémentaire, en l’occurrence, celui de Bank Al Al Amal, d’un
montant de 4,2 millions de dirhams.
Le tableau suivant donne un aperçu des apports personnels moyens
concernant ce secteur d’activité.

33 Soit un montant total de 34,2 millions de dirhams d’investissements.


34 Soit un montant de 5,15 millions de dirhams pour un investissement de l’ordre de
65 millions.

116
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 59: Importance des apports personnels dans le secteur agricole

Sans recours banque Avec recours banque Total


Classes de
coût Apport Apport Apport
Nombre Nombre Total
moyen moyen moyen
< 0,5 21 277.810 2 75.000 23 260.174
0,5 - < 1 4 765.000 4 765.000
1-<2 5 1.160.000 5 1.160.000*
2-<3 4 2.317.500 2 1.600.000 6 2.078.333
3-<4 2 3.125.000 2 3.125.000
4-<5 1 4.000.000 1 4.000.000
>= 10 2 900.000 2 900.000
Total 37 924.703 6 858.333 43 915.442

* NC un élément de non réponse

117
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 60: Ventilation des apports personnels moyens selon le coût d’investissement
du projet et les secteurs

Coût AGRICULTURE INDUSTRIE

INV NB % Apport NB % Apport

< 0,5 23 52,3 260.174 13 48,1 320.769

0,5 - < 1 4 9,1 765.000 2 7,4 500.000

1-<2 6 13,6 1.216.667 3 11,1 800.000

2-<3 6 13,6 2.078.333 1 3,7 2.000.000

3-<4 2 4,5 3.125.000 1 3,7 1.600.000

4-<5 1 2,3 4.000.000 1 3,7 2.000.000

5 - < 10 0,0 2 7,4 650.000

>= 10 2 4,5 900.000 3 11,1 6.200.000

N.R 1 3,7 450.000

Total 44 100,0 928.727 27 100,0 1.241.481

Tableau 60: (suite)

Coût COMMERCE SERVICE TSC

INV NB % Apport NB % Apport NB % Apport

< 0,5 12 54,5 144.667 34 40,5 162.647 82 46,3 212.439

0,5 - < 1 5 22,7 610.000 16 19,0 579.063 27 15,3 606.481

1-<2 2 9,1 1.175.000 17 20,2 1.085.294 28 15,8 1.089.286

2-<3 1 4,5 2.000.000 4 4,8 2.050.000 12 6,8 2.055.833

3-<4 0,0 3 3,6 3.333.333 6 3,4 2.975.000

4-<5 0,0 3 3,6 2.500.000 5 2,8 2.700.000

5 - < 10 2 9,1 4.000.000 4 4,8 5.250.000 8 4,5 3.787.500

>= 10 3 3,6 6.133.333 8 4,5 4.850.000

N.R 1 0,6 450.000

Total 22 100 778.909 84 100 1.170.774 177 1000 1.072.684

N.R: Non Réponses.

118
Marocains de l’Exterieur et Developpement

5.3 Appréciation économique des projets d’investissement

5.3.1 Secteurs d’activité hors agriculture

Cette appréciation sera élaborée sur la base de l’examen de


certaines variables économiques telles que l’emploi et le chiffre
d’affaires. Concernant la première variable, il ressort des données de
l’enquête une prédominance manifeste des microprojets (52,2%) et des
très petits projets (20,8%), par rapport aux autres catégories de tailles
de projets. Des distinctions s’imposent néanmoins entre secteurs
d’activité (et même à l’intérieur de ces derniers, au niveau des
branches), compte tenu de leurs capacités spécifiques respectives en
matière de création d’emplois.

119
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 61 : Ventilation des projets selon les tranches d’effectifs et les secteurs

Classe Total Total Emploi Emploi


Commerce Industrie Service
effectif Nb Nb % total total %

<5 16 15 52 83 52,2 209 6,7

5-9 2 6 25 33 20,8 203 6,5

10-19 11 10 21 13,2 266 8,5

20-49 9 4 13 8,2 410 13,1

50-99 3 3 1,9 155 4,9

100-199 1 1 0,6 156 5,0

>=200 5 5 3,1 1.735 55,4

Total 18 47 94 159 100,0 3.134 100,0

Le système productif industriel apparaît alors comme étant le


principal pourvoyeur de postes permanents de travail, puisque avec
moins de 30% du nombre de projets, sa contribution à l’emploi total
dépasse les 75%. Ceci étant, l’industrie n’échappe pas elle-même au
phénomène général de concentration qui caractérise le développement
des économies capitalistes modernes et de fait, avec cinq projets
industriels seulement (10,6%), elle participe pour 73,2% à l’emploi
industriel total.

Tableau 62: Indicateurs relatifs à l’emploi permanent selon les secteurs

SA Moyenne Total emploi

Commerce 2,6 47

Industrie 50,4 2.370

Service 7,6 717

Total 19,7 3.134

120
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 63: Indicateurs de dispersion de l’emploi permanent


Indicateurs Valeur
Médiane 4
Minimum 1
Maximum 700
Ecart type 70
Quartile 1 (25%) 2
Quartile 3 (75%) 10
Q3-Q1 8

Quant à l’évaluation des projets sur la base de l’analyse du


chiffre d’affaires, elle fait ressortir les mêmes tendances que celles qui
sont observées au niveau de l’emploi, avec un phénomène de
concentration encore plus accentué que dans le cas précédent (voir
tableaux suivants).

121
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 64 : Ventilation des projets selon les tranches de Chiffres d’Affaires


(CA) et les secteurs

TranchesCA Com- Total CA total CA total


Industrie Service TSC
(MDH) merce Nb % (DH) %

< 0,1 M 1 6 20 27 28,7 976.000 0,3

0,1 - < 0,5 M 7 5 17 29 30,9 5.744.000 1,7

0,5 - < 1 M 1 6 9 16 17,0 9.960.000 3,0

1M - < 5 M 3 3 3 9 9,6 21.500.000 6,5

5 M - < 10 M 3 2 5 5,3 34.410.282 10,3

>= 10 M 1 4 3 8 8,5 260.000.000 78,2

Total 13 27 54 94 100,0 332.590.282 100,0

Tableau 65: Indicateurs de dispersion du chiffre d’affaires (103 DH)

Indicateur Valeur
NB Observations 94
Moyenne 3.538
Mode 30
Ecart type 10.821
Minimum 4
Maximum 75.000
Quartile 1 (25%) 60
Quartile 3 (75%) 800
Q3 – Q1 740
Somme 332.590

Nous avions considéré jusqu’ici les projets au niveau de leurs


seules composantes relatives à l’activité principale. Certains
promoteurs avaient néanmoins réalisé un ou plusieurs autres projets,
soit dans le même secteur soit dans un secteur différent.

Au total, ce sont quelques 38 promoteurs qui ont procédé à des


investissements dans un second projet, dont 8 seulement dans la même
branche d’activité, 9 dans le même secteur mais dans une activité
différente et la majorité dans un tout autre secteur. Le tableau suivant
retrace les types de liens entre ces différents projets.

122
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Quelques rares investisseurs ont procédé à la réalisation de


plusieurs projets, mais dans l’ensemble, hormis quelques exceptions,
ces derniers restent de petite envergure (hammam, four, café,
téléboutique etc.).

Tableau 66 : Liens entre l’activité principale et autres projets

SA \ liens 0 1 2 Total

Commerce 5 1 6

Industrie 6 1 1 8

Service 10 7 7 24

Total 21 9 8 38

Note : 0 = sans lien aucun – 1= Même secteur mais activité différente


2 = même secteur et même activité

5.3.2 Les projets d’investissement agricoles

Trois provinces constituent le principal lieu de déploiement des


investissements agricoles. Il s’agit en l’occurrence, de Béni Mellal,
Chichaoua et Nador35. Toutefois, le premier territoire concentre à lui
seul l’essentiel du nombre des exploitations recensées (60%) et de la
superficie totale (57,1%), comme cela ressort du tableau suivant.

35 Les taux de réponse respectifs pour ces provinces sont de 83%, 82% et 73%.

123
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 67 : Répartition des exploitations selon les provinces et classes


de superficie totale
Cl. Superficie Beni Total Sup T
Chichaua Nador Nb total
Tot (ha) Mellal Nb % %

<5 3 1 2 6 10,9 2,0

5 - < 10 8 5 3 16 29,1 10,4

10 - < 20 15 1 3 19 34,5 26,6

20 - < 50 3 5 8 14,5 26,2

>= 50 4 2 6 10,9 34,8

NB total 33 14 8 55 100,0 100,0

Total Nb % 60,0 25,5 14,5 100,0

Superficie
18,3 27,1 9,1 19,2
moyenne
Superficie
603,0 380,0 72,5 1.055,5
tot. (ha)
Superficie
57,1 36,0 6,9
tot. (ha) %

124
Marocains de l’Exterieur et Developpement

En termes de classes de superficie, ce sont les exploitations de


5 à 20 hectares qui prédominent en nombre (63,6%), mais elles ne
représentent que 36,8% de la superficie totale. A l’inverse, les
exploitations de plus grande taille (25,4%), concentrent 61% de la
superficie globale. Le tableau suivant résume les caractéristiques
générales de centralité et de dispersion concernant la répartition des
exploitations agricoles.

Tableau 68 : Indicateurs de dispersion des tailles d’exploitation (ha)


Indicateur Béni Mellal Chichaoua Nador Total
Moyenne 18,3 27,1 9,1 19,2
Ecart type 16,4 19,1 4,8 18,5
Minimum 1,5 3,0 4,0 1,5
Maximum 63,0 90,0 17,0 90,0
Médiane 14,0 24,0 8,0 14,0
Quartile 1 (25%) 7,0 7,0 4,8 7,0
Quartile 3 (75%) 18,0 45,0 13,0 26,5
Q3 – Q1 11,0 38,0 8,3 19,5
Somme 603,0 380,0 72,5 1.055,5

125
Marocains de l’Exterieur et Developpement

- Béni Mellal apparaît comme étant le principal lieu de


déploiement des investissements des MRE en matière agricole avec
60% du nombre d’exploitations et 57,2% de la superficie totale.
Chichaoua se situe en seconde position avec respectivement 25,5%
et 36% des variables considérées.

- A l’inverse, Chichaoua présente une superficie moyenne


par exploitation bien plus importante que dans les deux autres
provinces, résultant d’une distribution où prédominent relativement
les classes de taille supérieure. La prise en compte des autres
indicateurs (médiane et quartiles) confirme cette observation.

Un second critère mériterait également d’être pris en


considération dans l’appréciation de la distribution des
exploitations agricoles, à savoir la partition de ces dernières en un
certain nombre de parcelles et la distance séparant les parcelles les
unes des autres. Concernant le premier volet, son importance est
indéniable parce qu’il détermine – toutes choses égales par ailleurs
– les seuils de viabilité des unités de production agricoles. Or, à
considérer la situation du secteur agricole dans les trois provinces
concernées, il ressort clairement que la position de ce dernier se
présente de façon bien plus favorable que celle qui prévaut
généralement dans l’agriculture aussi bien aux échelles locales que
nationale.

Le tableau suivant retrace au niveau de chaque province,


l’importance du nombre de parcelles et la superficie moyenne (en
hectares) de ces dernières.

126
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 69 : Répartition des exploitations agricoles selon le nombre


de parcelles

Nb Beni Mellal Chichaoua Nador Total


parcelles Nb Sup.Moy Nb Sup.Moy Nb Sup.Moy Nb Sup.Moy

1 12 13,7 10 16,5 7 9,6 29 13,7

2 6 15,8 1 45,0 7 19,9

3 3 10,7 3 10,7

4 1 62,0 2 70,0 3 67,3

5 2 26,5 1 30,0 3 27,7

7 1 14,0 1 14,0

11 1 50,0 1 50,0

NR 7 19,0 1 5,0 8 17,3

Total 33 18,3 14 27,1 8 9,1 55 19,2

NR : Non Réponses

Ceci étant, les performances « naturelles » des exploitations


sont par ailleurs loin d’être identiques, en raison du type de sol et de
la nature des équipements et des aménagements dont bénéficient les
différentes catégories d’exploitations, du fait principalement de leur
localisation. Ainsi, indépendamment de toute considération liée à
l’équipement interne et au mode de gestion, une exploitation située
dans une zone irriguée présente de plus grands atouts en termes de
performances économiques potentielles qu’une autre exploitation de
même taille, située dans une zone bour.

Le tableau 70, élaboré dans cette perspective, fait ressortir la


répartition des exploitations agricoles dans chacune des trois provinces
considérées, sur la base de ces caractéristiques. Ainsi, Béni Mellal
présente de bien meilleurs atouts compte tenu de l’existence d’un
périmètre aménagé de grande hydraulique. Plus du quart (25,9%) des
exploitants agricoles ont en effet déclaré être situés dans une zone
irriguée ce qui représente plus de la moitié (53,2%) de la superficie
totale des exploitations agricoles de la province.

127
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 70 : Répartition des exploitations agricoles selon le type de zone,


les classes de superficie et les provinces

IRRIGUE BOUR IRRIGUE


Classes
de taille Béni Mellal Béni Mellal
(ha)
Nb Sup Tot Nb Sup. Tot

<5

5 - < 10 4 28,0

10 - < 20 6 89,5 1 17,0

20 - < 50 1 26,5 1 38,0

>= 50 3 177,0

Total 14 321,0 2 55,0

Total % 25,9 30,7 3,7 5,3

BOUR
Classes
de taille Béni Mellal Nador Chichaoua
(ha)
Nb Sup Tot Nb Sup Tot Nb Sup Tot

<5 3 9,5 2 8,5 1 3,0

5 - < 10 4 26 3 21,0 5 35,0

10 - < 20 7 103,5 2 43,0 1 18,0

20 - < 50 1 28 5 184,0

>= 50 1 50 2 140,0

Total 16 217,0 8 72,5 14 380,0

Total % 29,6 20,8 14,8 6,9 25,9 36,3

Note : Le reliquat de superficie de 10 Ha à Béni Mellal ne contient pas de spécifications sur


le type de zone.

128
Marocains de l’Exterieur et Developpement

En matière d’équipement agricole, la plupart des exploitations


déclarent disposer de puits, de motopompes et des tracteurs nécessaires
au travail de la terre. Les trois-quarts des exploitants ont déclaré par
ailleurs être propriétaires de leur matériel de traction mécanique et la
quasi-totalité des exploitants, pour ce qui est du reste de l’équipement
(voir tableau 71).

Tableau 71 : Equipement des exploitations agricoles par province

Nombre
Province Puits Tracteurs Moissonneuses Moto Pompes
Exploitations

Béni Mellal 32 56 29 16 44

Chichaoua 14 26 7 32

Nador 8 7 7 10

Total 54 89 43 16 86

Quant aux types de spéculations pratiquées dans les


exploitations agricoles, il ressort des résultats de l’enquête des formes
de spécialisation qui sont largement liées à la localisation
géographique des exploitations considérées. Si, la céréaliculture en
général et la production de légumineuses sont largement pratiquées à
Béni Mellal et à Chichaoua, la culture du blé tendre en particulier, de
l’orge et de la luzerne échoient quasi exclusivement à Béni Mellal. Il
en va de même pour ce qui est de la culture de la betterave à sucre.

Dans le domaine de l’arboriculture, Chichaoua affiche une


certaine spécialisation dans la culture de l’olivier (100% des
exploitations), contre la moitié des exploitations seulement pour les
provinces de Béni Mellal et Nador. Pour ce qui est de la production
d’agrumes (oranges), c’est plutôt Nador qui affiche sa prédominance
relative avec 50% des exploitations qui s’y adonnent (voir tableau 72).

129
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 72 : Ventilation des types de production agricole par province

Cultures Béni Mellal Chichaoua Nador

Blé dur 13 9 1

Blé tendre 19 1 1

Orge 5

Légumineuses 8 6 2

Luzerne 17 1 1

Betterave 10

Melon 2 9

Olive 15 14 4

Orange 6 4

Hormis le secteur de l’agriculture, la pratique de l’élevage est


également développée dans un ensemble d’exploitations, notamment
pour les ovins et les bovins. La province de Béni Mellal se place
largement en tête, aussi bien en termes de nombre d’exploitations que
de têtes de bétail : près des 4/5èmes pour les bovins et près des 2/3
pour les ovins. Ce sont essentiellement les exploitations de taille
moyenne (10-20 ha) qui concentrent la plus grande partie du cheptel
dans cette province.

L’élevage bovin est destiné dans la plupart des cas à la


production laitière, mais cette dernière est différemment valorisée,
puisque l’essentiel du produit est collecté pour les besoins des
coopératives dans la province de Béni Mellal, et ce en vue de sa
transformation et de sa commercialisation sur le marché régional et
national, alors qu’à Chichaoua, c’est l’autoconsommation qui prévaut.

130
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 73 : Ventilation des types d’élevage par province

Elevage Béni Mellal Chichaoua Nador


-Nb exploitations avec étables 23 13 3
-Nb étables 36 26 3
Nb exploitations avec ovins 12 10 1
(Nb têtes) 1.104 563 12
Nb exploitations avec caprins 3 5
(Nb têtes) 75 32
Nb exploitations avec bovins 25 12 4
(Nb têtes) 297 59 16
- race locale 5 2
(Nb têtes) 75 4
- race croisée 16 8 2
(Nb têtes) 112 39 6
- race pure 10 3 2
(Nb têtes) 82 16 10

5.4 Aspects territoriaux des investissements des MRE

Il ne s’agira pas ici pour nous, de reprendre les éléments


concernant cet aspect de la question et qui ont déjà fait l’objet de
développements dans les précédentes sections, mais simplement de
compléter ce panorama sur les grandes orientations non encore
élucidées du déploiement spatial des investissements des MRE, en
confrontant les résultats de l’enquête avec les données sur les dépôts,
récemment communiquées par Bank Al Maghrib.

Un premier résultat permet de constater que les transferts


moyens opérés par les MRE en direction de leur région d’origine se
situent souvent à un niveau qui dépasse ceux qui s’orientent vers
d’autres régions, ce qui confirme les liens d’attachement de cette
communauté avec le territoire dont elle est issue (voir tableau 74). Ceci
conforte également l’idée de liens d’attachement avec des membres de
la famille qui sont restés sur place dans le pays.

131
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 74 : Répartition des transferts annuels moyens selon la région


de naissance et la région d’investissement (en dirhams)

Rég_Nais\
CH CASA MRK OR RAB SOU TAD TOT
Rég_inv

CH 352.857 34.500 257.350

DK 54.000 120.000 76.000

FES 50.000 50.000

GHA 660.000 660.000

CASA 221.111 350.000 244.545

GLM 50.000 60.000 270.000 162.500

MRK 335.000 268.000 294.800

OR 18.000 134.417 129.760

RAB 305.000 305.000

SOU 145.000 95.080 102.211

TAD 103.333 250.000 162.000

TAN 24.000 96.000 60.000

TAZ 250.000 250.000

N.R 78.333 185.500 140.588 127.900

Total 352.857 127.978 125.000 148.933 214.200 188.808 152.105 165.366

Source : Enquête sur les investissements MRE

Le second volet intéresse l’importance des dépôts résultant


des transferts, quant à leur déploiement territorial et plus
particulièrement au niveau de chaque localité. Ce dernier constitue
en effet, la base de financement pour les besoins d’investissement
aussi bien pour les MRE que pour les autres catégories
d’investisseurs. Nous avons élaboré dans cette perspective un tableau
faisant ressortir une typologie des localités selon un double critère :
celui des dépôts globaux enregistrés par l’ensemble des banques dans
la localité concernée et celui du dépôt moyen, eu égard au nombre de
comptes qui sont ouverts (voir graphe 44). Les résultats obtenus sont
consignés dans le tableau 75. Les localités y sont classées par ordre
d’importance décroissante au regard des critères appliqués.

132
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Ainsi, en termes de dépôts globaux, les grandes agglomérations


se placent en tête du classement avec une prédominance manifeste
pour Casablanca (11,5 milliards de dirhams), suivie de Nador (7,251
milliards), Tanger (3,928 milliards), Oujda (3,824 milliards), Méknes
(3,426 milliards), Rabat (3,269 milliards), Fès (3 milliards) et Tétouan
(2,263 milliards).

Par contre, au niveau des dépôts moyens enregistrés, ce sont


principalement les petits centres (à l’exception de Nador) qui tiennent
la tête du classement. La plupart de ces localités sont d’ailleurs
localisées dans le nord du Maroc (Nord-Ouest, Oriental, Centre-Nord).
Fnidek, arrive en première position avec un dépôt moyen de 147.000
dirhams, devant Béni Ansar (133.000), Selouane (128.000), Tiznit
(125.000), Nador (122.000), Inezgane (110.000), Monte Aruit
(109.000), Midar (107.000), Driouch (102.000), Aknoul (98.000), Ben
Taieb (92.000) et M’Diq (92.000).

L’articulation entre les deux composantes dans le cadre d’un


même tableau est riche d’enseignements et permet d’identifier les
centres les plus attractifs, en même temps que les localités où les
investisseurs potentiels disposent de capacités financières personnelles
relativement plus grandes (voir tableau 75).

133
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 75: Typologie des villes selon le montant global des dépôts et le volume
moyen par compte en 2003

Dépôt moyen par compte


20.000<50.000 50.000<100.000 >= 100.000
> 10 Md

CASABLANCA
Md
5 Md < 10

NADOR
1 Md < 2 Md

AL HOCEIMA -TAZA INEZGANE

AGADIR MONTE ARUIT


L

KHOURIBGA MIDAR
B A

MARRAKECH
2 Md < 5 Md

RABAT
L O

TETOUAN -TANGER TIZNIT

FES -BERKANE

MEKNES -OUJDA
G

500 M < 1 Md

SALE BEN TAIEB DRIOUCH


O T

KENITRA FKIH BEN SALAH

IMZOUREN
P

GUERCIF
E

BENI MELLAL
D

LARACHE

MOHAMMEDIA
200 M < 500 M

AHFIR - ASILAH

GUELMIM

OULAD TEIMA

EL JADIDA

TAROUDANNT

SETTAT

SIDI KACEM

OUARZAZATE

SIDI SLIMANE

SAFI - TEAMARA

134
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Tableau 75: Typologie des villes selon le montant global des dépôts et le volume
moyen par compte en 2003 (suite)

Dépôt moyen par compte


20.000<50.000 50.000<100.000 >= 100.000
200 M < 500 M

KHEMISSET AKNOUL SELOUANE

KHENIFRA ZEGANGANE BENI ANSAR

KSAR EL KEBIR OUED ZEM

TAOURIRT AIT MELLOUL

TINEGHIR TAOUNATE

SEFROU

ZAIO

EL KELAA DES SRARHNA


100 M < 200 M

SOUK ARBAA EL RHARB BEN AHMED


L O B A L

EL KELAA M'GOUNA BERRECHID FNIDEK

AZROU

ERRACHIDIA

TIFLET

MASSA

ESSAOUIRA
G

AIN TAOUJDATE
E P O T

SEBT OULAD NEMMA

BEN SLIMANE

EL-AIOUN
< 100 Millions
D

MECHRA BEL KSIRI M'DIQ

BOUZNIKA AZEMMOUR

ERFOUD TAN TAN

BEN GUERIR MIDELT

KASBA TADLA SIDI YAHIA EL RHARB

YOUSSOUFIA CHEFCHAOUEN

ZAGORA DCHEIRA

OUAZZANE

LAAYOUNE

SIDI BENNOUR

M: Million (DH) – Md : Milliard (DH)


Source : Elaboration par l’auteur sur la base des données de BAM – Décembre 2004

135
Marocains de l’Exterieur et Developpement

136
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Chapitre VI

Ebauche de conclusions sur les investissements des MRE

6.1 Identification et évaluation des difficultés rencontrées

La réalisation d’un projet d’investissement se heurte


généralement à des difficultés qui sont de nature diverse, mais qui sont
susceptibles d’entraver l’acte d’investissement dès lors qu’elles
prennent en intensité ou qu’elles nécessitent des périodes de temps
plus importantes pour les lever. La nécessité d’une mobilisation
prolongée du promoteur pour résoudre les problèmes ou lever
certaines entraves, pendant la période du montage du projet ou une fois
ce dernier devenu opérationnel, peut avoir en effet, des implications
négatives sur la suite du cycle des affaires. Elle peut également influer
sur les décisions d’autres investisseurs potentiels qui pourraient alors
se diriger vers d’autres pays où les difficultés sont moins
contraignantes. Dans le cas des investisseurs MRE, la question se pose
avec plus d’acuité, compte tenu de leur éloignement géographique de
départ, mais également du fait qu’une partie importante d’entre eux,
n’assurent pas la gestion directe de leur projet dans le pays.

En nous appuyant sur les résultats de l’enquête relative aux


investissements des MRE, nous pouvons faire ressortir l’importance et
la nature des difficultés évoquées.

Tableau 76 : Répartition des investisseurs par secteur selon l’existence ou non


de difficultés
NON OUI
SA Total Nb
Nb % Nb %
Agriculture 45 84,9 8 15,1 53
Commerce 19 76,0 6 24,0 25
Industrie 18 51,4 17 48,6 35
Service 79 76,0 25 24,0 104
Total 161 74,2 56 25,8 217

137
Marocains de l’Exterieur et Developpement

L’observation qui ressort du tableau, concerne la proportion des


investisseurs ayant évoqué l’existence de difficultés. Ceux-ci
représentent en moyenne le quart de l’effectif des réponses, mais des
différenciations apparaissent néanmoins selon les secteurs d’activité.
Dans le commerce et les services, la position reflète la situation globale
(24% respectivement) alors que dans le secteur de l’industrie, les
réponses sont partagées en parts relativement égales. L’agriculture pour
sa part, affiche un pourcentage faible, avec 15,1% des investisseurs ayant
évoqué l’existence de difficultés.

Si nous considérons l’ensemble des projets hors agriculture, nous


relevons de nombreuses difficultés qui ont été signalées parmi les
promoteurs ayant obtenu un crédit bancaire et qui portent sur un
ensemble de volets. Certains investisseurs se plaignent de l’accueil qui
leur est réservé par le personnel chargé de l’étude de leurs dossiers et
surtout des délais trop longs qu’exige la procédure d’étude avant l’octroi
du crédit. La lourdeur administrative et le nombre de pièces nécessaires
à la constitution d’un dossier recevable de demande de crédit, ressortent
de façon plus prononcée parmi les griefs énoncés. Mais les problèmes les
plus largement évoqués portent sur les garanties exigées et le niveau
élevé des taux d’intérêt.

D’autres difficultés sont très largement évoquées par la majorité


des investisseurs et concernent les relations avec l’administration, à
laquelle il est reproché la lourdeur et la lenteur des procédures, le blocage
des dossiers, l’absence de coopération, le clientélisme et la corruption. De
façon spécifique, l’administration des impôts est confrontée à de
nombreuses critiques, mais ces dernières portent pour l’essentiel sur
l’importance et la multitude des pièces à fournir, le coût afférant à ce type
d’opération ainsi que la multitude et le niveau élevé des impôts et taxes.

Parmi les autres problèmes auxquels sont confrontés les


investisseurs (terrain, main-d’œuvre etc.), celui qui est lié à l’énergie
électrique figure en bonne place et se matérialise essentiellement au
niveau du coût élevé des branchements et de celui de la consommation
proprement dite, mais aussi des difficultés résultant des nombreuses
coupures opérées par le gestionnaire du service.

138
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Concernant le secteur agricole proprement dit, nous relevons


un ensemble de problèmes dont certains revêtent un caractère général
et relèvent du parcours commun à tout investisseur (Banque,
administration). Toutefois, l’essentiel des problèmes relatés par les
agriculteurs exploitants revêtent un caractère spécifique et sont
largement liés à ce secteur spécifique de déploiement de
l’investissement. Dans l’ensemble, ces derniers se situent à deux
niveaux :

- le premier renvoie au foncier et aux contraintes qui s’y


attachent : problème concernant les terres collectives, litige entre
voisins sur certaines parcelles, disponibilité et prix élevé du terrain.
- Le second niveau concerne plus particulièrement les
questions d’équipement des exploitations en eau et électricité :
absence de branchement ou difficulté d’y procéder, coût élevé,
nécessité d’avoir recours à des forages privés.

6.2 Evaluation globale des MRE concernant les investissements

Ceci étant, l’évaluation faite par les MRE concernant leur


investissement est partagée entre ceux qui le considèrent comme étant
une réussite (près de 53% des cas évoqués), et ceux qui sont d’un avis
opposé (42,5%) ou ont avis plus mitigé (4,6%). Dans tous les cas de
figure, les perspectives d’avenir sont perçues de façon défavorable
(20,6%) ou très défavorables (7,5%). Il n’en reste pas moins que
certains investisseurs affichent un sentiment plus optimiste en
considérant les perspectives d’avenir comme étant bonnes (29,4%),
voire même excellentes (5,6%) et dans l’intervalle, un peu plus du tiers
des investisseurs le considèrent comme moyennement porteur. Tout
ceci dénote de l’importance des efforts à déployer à tous les niveaux,
en vue de promouvoir de façon plus conséquente les investissements
de cette partie de la communauté marocaine résidant à l’extérieur.

6.3 Relations « Investisseurs- Fondation Hassan II pour les MRE »

Dans le registre des relations avec la Fondation, il y’a lieu de


préciser que sur l’ensemble des réponses recueillies (près des 2/3 de

139
Marocains de l’Exterieur et Developpement

l’échantillon), la majorité des investisseurs ont déclaré avoir


connaissance de l’existence de cet organisme (70%), mais dans cet
ensemble, seule une minorité (23,6%) a eu recours aux services de la
fondation.

Sans avoir à préjuger des raisons de la faiblesse de ce taux, il


pourrait être lié au fait que le recours à la Fondation se situerait en
dernière instance, comme une ultime tentative de recherche d’une
solution dès lors que les problèmes n’ont pas pu être résolus par ailleurs.
Quant à l’évaluation du rôle de la Fondation, il est apprécié
différemment aussi bien par ceux qui ont eu recours à ses services que
par les autres, comme cela ressort des données du tableau suivant.

Tableau 77 : Evaluation de la Fondation par les MRE

Non Non Recours


Evaluation Recours Tot Tot %
recours recours % %
Pas Satisfaisant 15 28,8 10 45,5 25 33,78
Moyennement Satisfaisant 21 40,4 5 22,7 26 35,14
Satisfaisant 15 28,8 6 27,3 21 28,38
Très Satisfaisant 1 1,9 1 4,5 2 2,70
Total 52 100 22 100 74 100
Dans tous les cas, ces indicateurs doivent être considérés
comme étant révélateurs de l’effort qui reste encore à déployer de la
part de la Fondation, en vue d’approcher toujours de plus près, cette
partie de la communauté marocaine résidant à l’étranger et qui
constitue à n’en pas douter, un des vecteurs de développement de
l’économie marocaine et, dans de nombreux cas, un élément de
dynamisation de l’économie locale pour de nombreux territoires.

Eu égard aux difficultés rencontrées par les MRE, nombreux


sont ceux qui ont formulé des suggestions en vue d’améliorer les
perspectives d’investissement dans l’avenir. Il y’a lieu néanmoins de
noter au préalable que les problèmes évoqués sont dans la plupart des
cas identiques à ceux que rencontrent l’ensemble des investisseurs au
cours de leurs parcours et certaines des suggestions formulées
s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration de l’environnement
général des investissements :

140
Marocains de l’Exterieur et Developpement

• Facilitation des procédures et des démarches administratives;


• Levée des contraintes rencontrées auprès des banques et des services
des impôts etc.);
• Encadrement et formation;
• Assistance pour les montages financiers concernant les crédits
bancaires;
• Intervention auprès des banques ;
• Création de bureaux d’assistance pour l’étude des projets.

D’autres recommandations par contre revêtent un caractère


plus spécifique et concernent tout particulièrement la catégorie des
MRE investisseurs :

• Encouragement des MRE à l’investissement;


• Suivi des investissements ;
• Mise en place d’une banque de projets susceptibles d’intéresser les
investisseurs ;
• Etablissement d’un contact permanent entre la Fondation et les MRE,
à travers des réseaux ou des comités chargés de les aider à résoudre
leurs problèmes à l’étranger ;
• Utilisation d’une partie des transferts des MRE pour les besoins de
financement de leurs projets.

Il est vrai que sur l’ensemble des suggestions avancées,


certaines relèvent de la compétence d’organismes gouvernementaux
officiels.
Il n’en reste pas moins que la Fondation pourrait jouer un rôle de
catalyseur même dans ces domaines, notamment par le biais de la
sensibilisation des instances concernées, mission que la Fondation n’a
pas manqué d’assumer au cours des dernières années et qu’elle se doit
de renforcer dans l’avenir.

Dans d’autres cas, la Fondation pourrait faire figure d’acteur


pro actif et proposer des structures souples et évolutives d’assistance et
de conseil en faveur des MRE investisseurs, dont les modalités seraient
étudiées en fonction des priorités identifiées.

141
Marocains de l’Exterieur et Developpement

6.4 Synthèse des journées « Marocains de l’extérieur et


développement »

En vue de présenter les résultats du rapport d’enquête sur les


investissements des MRE au Maroc et par la même occasion, de
procéder à un échange aussi large que possible entre les différents
acteurs quant à leur expérience en matière d’intervention en faveur de
cette catégorie de la population marocaine à l’économie nationale, la
Fondation Hassan II a organisé les 8 et 9 juillet 2004, une
manifestation qui a reçu un très large écho au niveau de la presse écrite
et des autres médias nationaux.

Les thèmes abordés au cours de ces journées ont couvert les


principaux aspects liés à la problématique « MRE et développement
» et peuvent être regroupés en six axes majeurs.

• Le premier axe a trait à la question des transferts opérés par


les MRE vers le Maroc, à partir des pays d’accueil. Leur importance
en termes de volume et leur évolution favorable au cours des dernières
années en font en effet une manne financière de premier ordre pour les
besoins d’équilibre – comptable - de la balance des paiements et des
fondamentaux du pays et un levier théorique essentiel pour les besoins
de financement de l’économie.
C’est en tout cas ce qui ressort des indicateurs relatifs au poids des
transferts dans le PIB, les dépôts des banques et l’épargne nationale.
L’intervention du représentant de la Direction du Trésor et des
Finances Extérieures sur cette question a néanmoins suscité un débat
riche en échanges qui a permis de mieux cerner les contours des
transferts et de nuancer les conclusions de ceux qui prêchent par excès
d’optimisme.
Ces transferts en effet, et de par la configuration actuelle du système
économique et financier marocain, participent également au
déséquilibre du système bancaire et à la surliquidité qui le caractérise
de façon structurelle. Dans une perspective analogue et eu égard à leur
non valorisation productive, ils contribuent à camoufler les nombreux
et profonds dysfonctionnements du système des échanges extérieurs
du pays.

142
Marocains de l’Exterieur et Developpement

D’autres aspects relatifs aux transferts des MRE ont été


abordés dans le cadre des exposés présentés par les représentants des
organismes bancaires sur « l’approche du financement des
investissements ». Ils portent en l’occurrence sur la question des coûts
afférents à l’opération de transfert à partir du pays d’accueil. Dans la
mesure où ces coûts grèvent -parfois lourdement – le volume des
transferts opérés, des propositions ont été faites pour que ces coûts
soient, sinon entièrement supportés par les organismes bancaires
bénéficiaires des transferts, du moins considérablement réduits,
comme c’est le cas du reste dans d’autres pays en développement.

• Le second axe, a plus particulièrement couvert les aspects


fondamentaux liés à la problématique des investissements des MRE au
Maroc, aspects jamais abordés jusqu’ici dans la littérature abondante
qui a été produite aussi bien au niveau des instances officielles
internationales et nationales, qu’à celui des études et recherches à
caractère universitaire.

L’exposé relatif à l’enquête sur les investissements des MRE, s’est


attaché à faire ressortir sous la forme d’une batterie d’indicateurs
significatifs, les caractéristiques les plus saillantes concernant les
profils types de ces investisseurs ainsi que leurs trajectoires. D’un
autre côté, l’exposé a fait ressortir les ordres de grandeurs relatifs à
l’investissement par secteur d’activité, les crédits accordés par les
banques, l’importance des apports personnels dans le financement des
projets, ainsi que d’autres indicateurs relatifs aux projets proprement
dits ; cet ensemble d’indicateurs pouvant servir de base à l’élaboration
de tableaux de bord et constituer un outil d’aide à la décision pour les
responsables de la Fondation, dans leur stratégie à l’égard des MRE
investisseurs.

• Le troisième axe quant à lui s’est attaché à faire un état des


lieux concernant les dispositifs administratifs de promotion des
investissements des MRE. Toutefois, ce qui est ressorti des différents
exposés faits dans ce sens, a révélé l’existence d’un ensemble de
mesures et de dispositions générales, applicables de façon
indifférenciée à tout investisseur marocain, qu’il soit résident ou non.

143
Marocains de l’Exterieur et Developpement

L’absence de dispositifs spécifiques pour la catégorie des MRE a fait


l’objet d’un large débat, qui en définitive, n’a pu concilier entre les
points de vue divergents concernant cette question. Le point de vue
développé par les exposants s’est attaché à montrer que toute solution
aux contraintes rencontrées par les investisseurs MRE, passait
nécessairement par l’amélioration du cadre général régissant la
problématique de l’investissement dans son ensemble.

• Le quatrième axe a été focalisé sur les aspects de financement


et d’accompagnement des investisseurs MRE, dont les banques sont
les principaux acteurs institutionnels. Ces dernières, parmi lesquelles
figure Bank Al Amal, un organisme spécialement dédié à l’appui au
financement des projets des MRE, ont présenté les actions développées
par leurs établissements dans ce sens. Un traitement particulier
concernant l’importance des dépôts des MRE et les crédits qui leur
sont octroyés ressort néanmoins dans la communication du
représentant de la Banque Populaire, permettant ainsi d’apprécier la
place et le poids de ces agrégats par rapport à l’ensemble. Le débat
pour sa part, a permis de mettre en avant la question fondamentale des
contraintes liées à la problématique du financement, contraintes
constituant généralement un point important sur lequel achoppe de
nombreuses décisions d’investissement.

• Le cinquième axe a relaté les principaux outils qui ont été


développés par des services extérieurs relevant des ambassades de
certains pays de l’Union Européenne dans la perspective
d’établissement ou de renforcement des relations de coopération et de
partenariat avec des associations représentant les MRE.

• Le dernier axe, qui a également constitué un moment fort de


ces journées, porte sur l’expérience vécue par une nouvelle génération
de MRE, présentant un profil dynamique de chercheur, dont une partie
s’est investie dans des créneaux à haute valeur ajoutée technologique
en créant une entreprise en relation avec le savoir et savoir-faire
accumulés dans le cadre de leur expérience de chercheur. Les
difficultés majeures rencontrées par ces jeunes promoteurs au cours de
leur parcours d’investisseur ont été mises en exergue, difficultés

144
Marocains de l’Exterieur et Developpement

contrebalancées par l’aboutissement final de leur projet à l’étranger, et


pour beaucoup d’entre eux, au Maroc. Ces expériences ne représentent
certes que des cas isolés, parmi d’autres, qu’il faudrait se garder de
généraliser. Il n’en reste pas moins qu’elles sont révélatrices et à
plusieurs égards – comme la plupart des « success stories » - des
orientations nouvelles que prennent les flux d’investissement émanant
de cette jeune génération de MRE.

En définitive, les exposés et débats de ces deux journées


consacrées aux « Marocains de l’extérieur et développement » auront
été riches en enseignements. Ils sont également porteurs de messages,
que la Fondation Hassan II pour les MRE se doit d’interpréter dans un
sens pro actif, en vue de renforcer ses actions d’appui et d’élaborer de
nouveaux plans d’action en faveur de cette communauté.

145
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Conclusion Générale

La communauté des MRE a connu une expansion importante


depuis une cinquantaine d’années, au point de représenter actuellement
quelques 10% de la population légale recensée en septembre 2004. Ces
marocains de l’extérieur se sont établis pour l’essentiel dans les pays de
l’union européenne et constituent dans de nombreux cas, la principale
communauté étrangère résidant dans ces pays.

Si l’émigration était motivée au départ par des considérations


d’ordre économique telle, la recherche d’un emploi, elle s’est appuyée en
outre par la suite, sur des considérations à caractère social (regroupement
familial, intégration de nouvelles générations d’immigrés etc.). Une autre
composante de la population marocaine s’est récemment établie à
l’extérieur pour des raisons liées aux besoins de formation universitaire,
dont une partie s’est installée de façon permanente dans les pays
d’accueil.

En dépit de leur éloignement géographique et pour certains, de la


distance culturelle qui les sépare de leur pays d’origine, cette communauté
a gardé de profonds liens avec les membres de la famille qui sont restés
au Maroc. En témoignent, les visites effectuées dans le pays à l’occasion
des fêtes religieuses et au moment des vacances, ainsi que l’importance
des transferts opérés par cette population. Les effets de ces processus sur
l’économie du pays sont incontestablement et largement bénéfiques.

Une partie de la population des MRE a néanmoins franchi le pas


du simple appui apporté à la famille et s’est constituée en promoteur de
projets, qui même si pour l’essentiel, sont focalisés sur le secteur de
l’immobilier, a également investi les branches d’activité productives ainsi
que celle du commerce et des services.
Si les projets d’investissement réalisés au Maroc sont
principalement de petite envergure, d’autres, moins nombreux, revêtent
un caractère plus capitalistique et constituent d’importants vecteurs de
développement. Dans la plupart des cas cependant, et en dépit de leur
dimension économique au regard des normes nationales, l’impact des
projets à l’échelle locale est très important.

146
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Les expériences réussies en matière d’investissement sont


nombreuses. Mais, nombreux sont les projets d’investissement qui ont
achoppé sur des difficultés majeures et de nature diverse
(administrative, institutionnelle, économique etc.) qui, pour la plupart,
sont inhérentes à l’environnement général des affaires au Maroc. Il
n’en reste pas moins que des échecs ou des expériences moins réussies,
trouvent leur origine dans des considérations plus personnelles qui
sont intrinsèques à l’investisseur lui-même (absence de formation,
manque d’études
préliminaires à l’acte d’investissement, non recours au conseil de
spécialistes, absence de gestion directe du projet par le promoteur ou
non suivi régulier du fait de l’éloignement géographique etc.).

Des possibilités importantes et objectives en matière


d’investissement existent pourtant au Maroc, et nombreux d’ailleurs
sont les MRE qui sont des promoteurs potentiels, porteurs de projets
parfois novateurs, mais qui requièrent pour leur réalisation, une
amélioration sensible et profonde du cadre général des affaires. Des
niches d’investisseurs existent également parmi les MRE non recensés
ou non identifiés par les organismes officiels marocains, mais que la
Fondation Hassan II pour les MRE essaie d’approcher à travers
certains réseaux d’ONG ou d’institutions étrangères dans le cadre de la
coopération internationale.

Un premier grand pas a été franchi pour la première fois au


Maroc par cette institution, qui a procédé à une identification aussi
large que possible des investisseurs ayant réalisé un projet au Maroc et
qui a lancé une étude pour mieux connaître le profil et les
caractéristiques socio économiques de cette composante de la
population des MRE.

Le présent ouvrage en constitue une illustration manifeste, et


témoigne de l’avancée objectivement scientifique réalisée dans le
domaine de la réflexion sur la question de la migration et des
investissements des MRE dans leur pays d’origine. Mais, pour
important qu’il soit, ce travail ne constitue qu’une étape préliminaire.

147
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Il se doit d’être poursuivi dans l’avenir pour les besoins d’une


meilleure valorisation de ses résultats et ce, dans la perspective que les
investissements des MRE puissent constituer un véritable vecteur de
dynamisation de l’économie nationale et régionale.

Plusieurs recommandations peuvent être émises quant aux actions à


mener dans un proche avenir, en vue de capitaliser les résultats du
travail de recherche et de l’enquête que nous avons réalisés pour la
Fondation Hassan II pour les MRE.

La première action, qui partirait des résultats observés au niveau des


transferts et des dépôts par région et par localité d’une part, des projets
d’investissement réalisés par les MRE, d’autre part, viserait à affiner la
réflexion au niveau territorial. Cette approche vise in fine, à identifier
des projets porteurs de dynamique de développement au niveau local
(banque de projets). Ce portefeuille de projets, servirait à alimenter les
initiatives émanant d’investisseurs potentiels appartenant à la
communauté des marocains résidant à l’étranger.
Parallèlement à cette action dont l’objectif est la valorisation
productive des transferts et des dépôts des MRE, une autre action
consisterait dans l’identification de projets sociaux de développement,
essentiellement dans les régions pauvres, afin de répondre aux souhaits
exprimés par certaines associations de MRE qui désirent intervenir de
façon proactive dans le processus de réduction de la pauvreté et de
promotion d’un développement local durable.

Enfin, et dans le court terme, la Fondation Hassan II pour les


MRE, pourrait envisager d’intégrer les programmes de développement
régional ou local pour favoriser les synergies et jouer le rôle
d’interface entre la région et les MRE. L’action avec des instances
telles que la région, les centres d’investissement régionaux, les
chambres de commerce et d’industrie, doivent prendre une certaine
ampleur, de même que l’association à des programmes menés par des
organismes internationaux tel que le programme « Gouvernance
Locale et Développement dans le Maghreb » (GOLD).

148
Marocains de l’Exterieur et Developpement

149
Marocains de l’Exterieur et Developpement

ANNEXES

150
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 1

Allocution de Monsieur Omar AZZIMAN


Président-Délégué
Fondation Hassan II pour les
Marocains résidant à l’étranger

Séance d’ouverture du séminaire

« Marocains de l’extérieur et développement »

Rabat, les 8 & 9 juillet 2004

C’est un grand honneur et un immense plaisir de vous accueillir


dans ce séminaire consacré à la contribution des Marocains de l’ex-
térieur au développement du Maroc.

Dès le départ, les premiers contacts et les premiers entretiens avec les
administrations, les institutions financières, les associations des
Marocains de l’extérieur, les universitaires, les amis de la Fondation
nous ont confirmé l’intérêt du thème qui nous réunit et ce, tant du point
de vue des évolutions significatives que connaît la diaspora marocaine
et de ses aspirations grandissantes à contribuer à l’édification du
Maroc nouveau que du point de vue de la situation de l’économie
marocaine appelée à relever, à court et moyen termes, de gigantesques
défis.

Sans la moindre hésitation, nous nous sommes donc lancés


dans la préparation de cette rencontre dans le but de faire parler les
voix autorisées de l’administration, du secteur financier, de l’université
; d’écouter les témoignages d’entrepreneurs et de ceux qui travaillent
sur la problématique de la contribution des communautés établies à
l’étranger au développement de leur pays d’origine, de permettre des
échanges d’expériences et d’idées, de croiser les regards et les analyses
et d’amorcer une réflexion, voulue et revendiquée par les Marocains de
l’extérieur, bénéfique et salutaire pour l’économie marocaine.

151
Marocains de l’Exterieur et Developpement

En guise de contribution à cette rencontre, la Fondation Hassan


II pour les Marocains Résidant à l’Etranger fidèle à sa devise « mieux
savoir pour mieux servir » et à sa démarche de recherche-action
appliquée avec succès dans d’autres domaines, vous présentera les
résultats d’une enquête réalisée auprès des autorités locales pour
recenser les investisseurs appartenant à la diaspora et donner leur
répartition géographique et sectorielle ainsi que les résultats d’une
deuxième enquête auprès d’un groupe d’investisseurs ayant réalisé des
projets de taille significative dans différentes régions et différentes
branches de l’économie.Cette contribution est à l’image de notre
vocation. Nous n’avons nullement la prétention d’être des spécialistes
de l’économie, du développement ou du co-développement. C’est le
rôle des acteurs et des chercheurs qui sont nos invités et qui ont bien
voulu apporter leur contribution à cette rencontre. A la Fondation
Hassan II, nous aspirons simplement à tenir la place du facilitateur et
du catalyseur et apporter des éléments à verser au débat.

Notre rôle est modeste mais il n’est pas neutre. Nous savons
d’expérience que notre communauté recèle un énorme potentiel et des
compétences avérées y compris dans les secteurs de pointe. Nous
savons que cette richesse ne se réduit pas aux transferts même s’ils
suivent une courbe ascendante mais qu’elle réside aussi dans
l’expérience du travail dans des économies structurées et évoluées,
dans la maîtrise de l’organisation et de la gestion d’entreprises
modernes, et dans une culture d’entreprise dont nous avons fortement
besoin. Et nous sommes persuadés que l’implication de ces
compétences dans le développement économique du Maroc est de
nature à apporter un soutien considérable à la mise à niveau de
l’économie et à la construction de passerelles solides de partenariat
pour la rénovation et le rajeunissement de notre économie.

Notre vœu le plus cher est que ce séminaire soit le point de


départ d’une action qui n’hésite pas à faire du terrain pour mobiliser les
entités régionales, dégager des offres territoriales, identifier les
opportunités d’investissement et se lancer dans une mobilisation des
compétences marocaines désireuses de prendre part à l’effort de
construction de l’économie marocaine moderne.

152
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Avant de finir, je voudrais exprimer mes remerciements à tous


ceux qui nous ont aidé dans la réalisation de l’enquête. Je pense bien
sûr au Ministre de l’Intérieur, aux cadres de l’administration
territoriale au niveau central, régional et local.

Je pense aussi aux Centres Régionaux d’Investissements qui


nous ont accompagné tout le long des enquêtes.

Mes remerciements vont aussi aux lauréats du 3ème cycle de


l’INAU qui ont mené l’enquête sous l’œil vigilant du Pr Fouad
Sefrioui et de M. Abdeslam Ftouh, responsable du Pôle Promotion
Economique à la Fondation Hassan II.

J’adresse aussi mes remerciements aux investisseurs qui ont


participé à cette opération ainsi qu’à ceux qui, en dépit de leurs
engagements d’affaires, se sont déplacés pour participer à ce
séminaire. J’ose espérer que cette manifestation permettra de sceller à
jamais les liens entre ces investisseurs et ces compétences à l’étranger
sous la forme d’un réseau d’appui à l’économie marocaine.

Je voudrais exprimer ma gratitude à Monsieur Abdellatif


Jouhari, wali Bank Al Maghrib, qui a mis gracieusement à notre
disposition les installations de ce beau centre de conférences. J’y vois
l’illustration de son engagement citoyen au côté de l’investisseur
marocain à l’étranger dont il a toujours défendu la cause.

153
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 2

Conditions préliminaires au lancement de l’enquête

Le lancement de l’enquête a nécessité au préalable, que


certaines conditions soient remplies pour mieux s’assurer de la réussite
de cette dernière.

Cinq conditions nous semblaient être importantes dans cette


perspective:

• Le choix des enquêteurs : Il constitue un des éléments


déterminants pour la garantie de réussite de l’enquête. Aussi, ont
été sélectionnés des cadres ayant une certaine expérience dans ce
domaine et disposant de qualités de communication avec autrui.
• L’établissement d’un guide de l’enquêteur : ce dernier a pour
objectif d’aider l’enquêteur dans sa démarche et d’apporter
l’ensemble de l’éclairage nécessaire, concernant les différents
aspects du questionnaire.
• La formation des enquêteurs : Une journée de formation pour les
enquêteurs sélectionnés a été nécessaire, afin de les familiariser
avec le questionnaire d’enquête et d’apporter des réponses aux
questions qui pouvaient les préoccuper.
• L’information des autorités : les autorités (walis ou gouverneurs)
ont été officiellement saisies par le biais des services compétents
auprès du ministère de tutelle, afin de les informer de l’enquête à
mener dans le cadre des territoires relevant de leur compétence. La
date du déroulement de l’enquête, les noms des enquêteurs ainsi
que la liste détaillée des personnes ciblées dans le cadre de
l’enquête (MRE investisseurs avec leur nom, adresse etc.) ont été
communiqués afin de faciliter le contact, le jour de l’enquête.
• Le contact a été renouvelé avec certains MRE pour lesquels un
premier courrier avait été adressé dans le cadre de l’enquête par
mailing (lancée vers le mois de juin – juillet 2002). Le contact
établi par téléphone avec certains MRE pour lesquels les
coordonnées existent s’est avéré être d’une grande importance, ce
qui a permis de rectifier les coordonnées ou de mieux les préciser.

154
Marocains de l’Exterieur et Developpement

En définitive, l’enquête a été réalisée au cours du mois de mai 2004


et s’est étalée sur une période de deux semaines. Ella a couvert
l’ensemble de l’échantillon prévu, à l’exception des quinze
investisseurs de la province d’Al Hoceima, qui n’ont pas été enquêtés
compte tenu des événements tragiques qu’ a connu la province au
moment de l’enquête.

Le taux de réponse s’est situé à 83% (240/290 hors Al


Hoceima), ce qui peut être considéré comme satisfaisant. Sur certains
aspects du questionnaire, le taux de réponse est parfois plus limité. Les
raisons tiennent essentiellement à deux considérations majeures :

• l’absence du principal concerné et l’incapacité du gérant de l’affaire


de répondre à sa place ;
• le refus de répondre de la part de l’enquêté sur certains aspects du
questionnaire.

Les tableaux de résultats prennent en compte ces différentes


considérations, en faisant ressortir, chaque fois que nécessaire,
l’importance des « non réponses » pour chaque catégorie d’in-
dicateurs avancés.

155
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 3

Répartition des dépôts des MRE par localité (103 DH) et en % régional et
national en 2001
REGION Localité Total % Région % National
Chaouia-Ouardigha BEN AHMED 135.881 8,5 0,2
BEN SLIMANE 109.019 6,8 0,2
BERRECHID 147.356 9,2 0,2
BOUZNIKA 8.815 0,5 0,0
KHOURIBGA 737.732 46,0 1,1
OUAD ZEM 194.930 12,2 0,3
SETTAT 269.043 16,8 0,4
Total Chaouia-Ouardigha 1.602.776 100,0 2,4
Doukkala-Abda AZEMMOUR 44.065 3,6 0,1
EL JADIDA 282.026 23,1 0,4
FQUIH BEN SALAH 556.310 45,6 0,8
SAFI 254.490 20,9 0,4
SIDI BENNOUR 46.227 3,8 0,1
YOUSSOUFIA 36.104 3,0 0,1
Total Doukkala-Abda 1.219.222 100,0 1,8
Fès-Boulemane FES 2.566.069 91,4 3,9
SEFROU 241.172 8,6 0,4
Total Fès-Boulemane 2.807.241 100,0 4,3
Gharb-Cherarda-Bni H’cin KENITRA 760.477 48,1 1,2
MECHRA BELKSIRI 37.093 2,3 0,1
OUEZZANE 75.679 4,8 0,1
SIDI KACEM 199.783 12,6 0,3
SIDI SLIMANE 393.542 24,9 0,6
SIDI YAHIA DU GHARB 19.051 1,2 0,0
SOUK ARBAA EL GHARB 95.837 6,1 0,1
Total Gharb-Cherarda-Bni H’cin 1.581.462 100,0 2,4
Grand Casablanca CASABLANCA 9.111.733 94,2 13,8
MOHAMMEDIA 565.649 5,8 0,9
Total Grand Casablanca 9.677.382 100,0 14,7
Guelmim-Smara GUELMIM 449.553 94,8 0,7
TAN-TAN 24.795 5,2 0,0
Total Guelmim-Smara 474.348 100,0 0,7

156
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Répartition des dépôts des MRE par localité (103 DH) et en % régional et
national en 2001 (suite)
REGION Localité Total % Région % National
Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra DCHEIRA 63.200 77,3 0,1
LAAYOUNE 18.604 22,7 0,0
Total Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra 81.804 100,0 0,1
Marrakech-Tensift-Al Haouz BEN GUERIR 16.199 0,9 0,0
EL KELAA SRAGHNA 181.217 10,6 0,3
ESSAOUIRA 106.521 6,2 0,2
MARRAKECH 1.408.069 82,2 2,1
Total Marrakech-Tensift-Al Haouz 1.712.006 100,0 2,6
Meknès-Tafilalet AIN TAOUJDATE 76.842 2,1 0,1
AZROU 156.009 4,2 0,2
ERFOUD 76.392 2,1 0,1
ERRACHIDIA 120.659 3,3 0,2
KHENIFRA 202.514 5,5 0,3
MEKNES 2.997.761 81,4 4,5
MIDELT 50.517 1,4 0,1
Total Meknès-Tafilalet 3.680.694 100,0 5,6
Oriental AHFIR 325.791 1,9 0,5
BEN TAEIB 495.188 2,9 0,7
BENI ANSAR 170.348 1,0 0,3
BERKANE 1.907.141 11,1 2,9
DRIOUCH 671.740 3,9 1,0
EL AIOUN 159.122 0,9 0,2
MIDAR 1.317.403 7,7 2,0
MONTE ARUITE 904.199 5,3 1,4
NADOR 6.705.209 38,9 10,2
OUJDA 3.306.652 19,2 5,0
SELOUANE 185.843 1,1 0,3
TAOURIRT 384.529 2,2 0,6
ZAIO 379.833 2,2 0,6
ZEGANGANE 306.068 1,8 0,5
Total Oriental 17.219.066 100,0 26,1

157
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Répartition des dépôts des MRE par localité (103 DH) et en % régional
et national en 2001 (suite et fin)
REGION Localité Total % Région % National
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer KHEMISSET 409.591 10,6 0,6
RABAT 2.573.626 66,6 3,9
SALE 587.180 15,2 0,9
TEMARA 162.415 4,2 0,2
TIFLET 134.336 3,5 0,2
Total Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 3.867.148 100,0 5,9
Souss-Massa-Daraa AGADIR 1.504.841 22,7 2,3
AIT MELLOUL 264.166 4,0 0,4
EL KELAA M’GOUNA 168.528 2,5 0,3
INEZGANE 1.354.707 20,5 2,1
MASSA 88.276 1,3 0,1
OUARZAZATE 329.784 5,0 0,5
OULAD TEIMA 185.810 2,8 0,3
TAROUDANT 349.769 5,3 0,5
TINEGHIR 297.769 4,5 0,5
TIZNIT 2.038.697 30,8 3,1
ZAGORA 41.892 0,6 0,1
Total Souss-Massa-Daraa 6.624.239 100,0 10,0
Tadla-Azilal BENI-MELLAL 800.504 87,1 1,2
KASBA TADLA 14.275 1,6 0,0
SEBT OULED NEMMA 104.735 11,4 0,2
Total Tadla-Azilal 919.514 100,0 1,4
Tanger-Tétouan ASSILAH 171.417 2,7 0,3
CHEFCHAOUEN 53.122 0,8 0,1
FNIDEK 154.729 2,4 0,2
KSAR EL KEBIR 206.284 3,3 0,3
LARACHE 493.032 7,8 0,7
M’DIQ 43.673 0,7 0,1
TANGER 3.194.107 50,4 4,8
TETOUAN 2.017.853 31,9 3,1
Total Tanger-Tétouan 6.334.217 100,0 9,6
Taza-Al Hoceima-Taounate AKNOUL 334.721 6,4 0,5
AL HOCEIMA 1.699.309 32,6 2,6
GUERCIF 418.054 8,0 0,6
IMZOUREN 556.945 10,7 0,8
TAOUNATE 219.967 4,2 0,3
TARGUIST 169.521 3,2 0,3
TAZA 1.818.996 34,9 2,8
Total Taza-Al Hoceima-Taounate 5.217.513 100,0 7,9
W et autres Prov Autres localités 3.016.576 100,0 4,6
Total W et P autres 3.016.576 100,0 4,6
Total 66.035.208 100,0 100,0
Source : Elaboration de l’auteur sur la base des données de BAM

158
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 4
Répartition des dépôts des MRE par localité en % régional et national en 2003
REGION Localité % Régional % National

Chaouia-Ouardigha BEN AHMED 8,8 0,2


BEN SLIMANE 4,9 0,1
BERRECHID 9,0 0,3
BOUZNIKA 1,2 0,0
KHOURIBGA 49,0 1,4
OUED ZEM 10,9 0,3
SETTAT 16,1 0,5
Total Chaouia-Ouardigha 100,0 2,8
Doukkala-Abda AZEMMOUR 3,1 0,1
EL JADIDA 22,9 0,5
FKIH BEN SALAH 48,6 1,0
SAFI 19,4 0,4
SIDI BENNOUR 3,4 0,1
YOUSSOUFIA 2,5 0,1
Total Doukkala-Abda 100,0 2,0
Fès-Boulemane FES 92,0 3,8
SEFROU 8,0 0,3
Total Fès-Boulemane 100,0 4,2
Gharb-Cherarda-Bni H’cin KENITRA 53,1 1,3
MECHRA BEL KSIRI 2,4 0,1
OUAZZANE 2,9 0,1
SIDI KACEM 11,5 0,3
SIDI SLIMANE 22,7 0,5
SIDI YAHIA EL RHARB 1,3 0,0
SOUK ARBAA EL RHARB 6,1 0,1
Total Gharb-Cherarda-Bni H’cin 100,0 2,4
Grand Casablanca CASABLANCA 94,4 14,8
MOHAMMEDIA 5,6 0,9
Total Grand Casablanca 100,0 15,7
Guelmim-Smara GUELMIM 94,2 0,6
TAN TAN 5,8 0,0
Total Guelmim-Smara 100,0 0,6

159
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Répartition des dépôts des MRE par localité en % régional et national en 2003
(suite)

REGION Localité % Régional % National


Laayoune-Boujdour-
DCHEIRA 74,7 0,1
Sakia Al Hamra
LAAYOUNE 25,3 0,0
Total Laayoune-Boujdour-
100,0 0,2
Sakia Al Hamra
Marrakech-Tensift-Al Haouz BEN GUERIR 0,8 0,0
EL KELAA SRARHNA 13,0 0,4
ESSAOUIRA 5,7 0,2
MARRAKECH 80,5 2,2
Total Marrakech-Tensift-Al Haouz 100,0 2,8
Meknès-Tafilalet AIN TAOUJDATE 2,8 0,1
AZROU 4,2 0,2
ERFOUD 2,1 0,1
ERRACHIDIA 2,9 0,2
KHENIFRA 5,4 0,3
MEKNES 81,3 4,4
MIDELT 1,3 0,1
Total Meknès-Tafilalet 100,0 5,4
Oriental AHFIR 1,8 0,4
BEN TAIEB 3,0 0,7
BENI ANSAR 1,3 0,3
BERKANE 11,2 2,8
DRIOUCH 4,0 1,0
EL-AIOUN 1,0 0,2
MIDAR 6,9 1,7
MONTE ARUIT 5,6 1,4
NADOR 37,7 9,3
OUJDA 19,9 4,9
SELOUANE 1,2 0,3
TAOURIRT 2,4 0,6
ZAIO 2,2 0,6
ZEGANGANE 1,9 0,5
Total Oriental 100,0 24,7
Oued-Ed-Dahab-Lagouira DAKHLA 100,0 0,0
Total Oued-Ed-Dahab-Lagouira 100,0 0,0

160
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Répartition des dépôts des MRE par localité en % régional et national en 2003
(suite et fin)

REGION Localité % Régional % National


Rabat-Salé-Zemmour-Zaer KHEMISSET 9,0 0,6
RABAT 67,6 4,2
SALE 15,5 1,0
TEMARA 4,5 0,3
TIFLET 3,5 0,2
Total Rabat-Salé-Zemmour-Zaer 100,0 6,2
Souss-Massa-Daraa AGADIR 23,9 2,2
AIT MELLOUL 4,7 0,4
EL KELAA M’GOUNA 2,4 0,2
INEZGANE 20,0 1,9
MASSA 1,4 0,1
OUARZAZATE 5,0 0,5
OULAD TEIMA 2,8 0,3
TAROUDANNT 5,5 0,5
TINEGHIR 4,7 0,4
TIZNIT 29,0 2,7
ZAGORA 0,5 0,1
Total Souss-Massa-Daraa 100,0 9,3
Tadla-Azilal BENI MELLAL 82,2 1,3
KASBA TADLA 2,9 0,0
SEBT OULAD NEMMA 14,9 0,2
Total Tadla-Azilal 100,0 1,5
Tanger-Tétouan ASILAH 3,0 0,3
CHEFCHAOUEN 0,8 0,1
FNIDEK 2,3 0,2
KSAR EL KEBIR 3,2 0,3
LARACHE 8,0 0,8
M’DIQ 0,9 0,1
TANGER 51,9 5,0
TETOUAN 29,9 2,9
Total Tanger-Tétouan 100,0 9,7
Taza-Al Hoceima-Taounate AKNOUL 6,0 0,4
AL HOCEIMA 33,6 2,4
GUERCIF 9,3 0,7
IMZOUREN 12,0 0,9
TAOUNATE 4,5 0,3
TAZA 34,7 2,5
Total Taza-Al Hoceima-Taounate 100,0 7,2
Autres localités Autres localités 100,0 5,3
Total Autres localités 100,0 5,3
Total 100,0
Source : Elaboration de l’auteur sur la base des données de BAM – Décembre 2004

161
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 5
Liste des localités par province et région
REGION PROVINCE VILLE

Taza-Al Hoceima-Taounate AL HOCEIMA AL HOCEIMA


IMZOUREN
TAOUNATE TAOUNATE
TAZA AKNOUL
GUERCIF
TAZA
Tanger-Tétouan CHEFCHAOUEN CHEFCHAOUEN
LARACHE KSAR EL KEBIR
LARACHE
TANGER ASILAH
TANGER
TETOUAN FNIDEK
M’DIQ
TETOUAN
Tadla-Azilal BENI-MELLAL BENI MELLAL
KASBA TADLA
SEBT OULAD NEMMA
Souss-Massa-Daraa AGADIR AGADIR
AIT MELLOUL
CHTOUGA-AIT BAHA MASSA
INEZGANE-AIT MELLOUL INEZGANE
OUARZAZATE EL KELAA M’GOUNA
OUARZAZATE
TINEGHIR
TAROUDANT OULAD TEIMA
TAROUDANNT
TIZNIT TIZNIT
ZAGORA ZAGORA
Rabat-Salé-Zemmour-Zaer KHEMISSET KHEMISSET
TIFLET
RABAT RABAT
SALE SALE
TEMARA TEMARA
Oued-Ed-Dahab-Lagouira Oued-Ed-Dahab DAKHLA

162
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Liste des localités par province et région (suite)

REGION PROVINCE VILLE


Oriental BERKANE AHFIR
BERKANE
NADOR BEN TAIEB
BENI ANSAR
DRIOUCH
MIDAR
MONTE ARUIT
NADOR
SELOUANE
ZAIO
ZEGANGANE
OUJDA OUJDA
TAOURIRT EL-AIOUN
TAOURIRT
Meknès-Tafilalet EL HAJEB AIN TAOUJDATE
ERRACHIDIA ERFOUD
ERRACHIDIA
IFRANE AZROU
KHENIFRA KHENIFRA
MIDELT
MEKNES MEKNES
Marrakech-Tensift-Al Haouz EL KELAA SRAGHNA BEN GUERIR
EL KELAA DES SRARHNA
ESSAOUIRA ESSAOUIRA
MARRAKECH MARRAKECH
Laayoune-Boujdour-Sakia Al Hamra LAAYOUNE DCHEIRA
LAAYOUNE
Guelmim-Smara GUELMIM GUELMIM
TAN-TAN TAN TAN
Grand Casablanca CASABLANCA CASABLANCA
MOHAMMEDIA MOHAMMEDIA
Gharb-Cherarda-Bni H’cin KENITRA KENITRA
SIDI SLIMANE
SIDI YAHIA EL RHARB
SOUK ARBAA EL RHARB

163
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Liste des localités par province et région (suite et fin)

REGION PROVINCE VILLE

SIDI KACEM MECHRA BEL KSIRI

SIDI KACEM

OUAZZANE

Fès-Boulemane FES FES

SEFROU SEFROU

Doukkala-Abda BENI-MELLAL FKIH BEN SALAH

EL JADIDA AZEMMOUR

EL JADIDA

SIDI BENNOUR

SAFI SAFI

YOUSSOUFIA

Chaouia-Ouardigha BEN SLIMANE BEN SLIMANE

BOUZNIKA

KHOURIBGA KHOURIBGA

OUED ZEM

SETTAT BEN AHMED

BERRECHID

SETTAT

Autres localités Autres localités Autres localités

164
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 6
Qu’est que le GOLD ?

Le GOLD, initiative de partenariats pour la GOuvernance Locale et


le Développement dans le Maghreb, se propose d’offrir aux
administrations locales un cadre de référence et des instruments
opérationnels pour encourager et faciliter l’établissement des
partenariats internationaux, afin de contribuer plus efficacement à un
développement local durable, équitable, pacifique et démocratique.

Le GOLD Maghreb

Le GOLD s’appuie sur les programmes de développement local


existants ainsi que sur les instruments de planification et de
coordination déjà mis en place par les acteurs locaux et nationaux, en
collaboration avec le PNUD.
Il se construit progressivement, avec le support du PNUD, à travers
la collaboration entre les Gouvernements et les Collectivités locales
des pays maghrébins; les Collectivités locales européennes; les
Associations des Régions, des Provinces et des Municipalités
européennes; les Gouvernements des pays bailleurs de fonds; les
Agences des Nations Unies; toutes les organisations de la coopération
internationale intéressés à participer.

Les objectifs
• soutenir les gouvernements, la société civile et le secteur privé
dans leurs efforts de promotion du processus de décentralisation et
de développement participatif et intégré au niveau local;
• appuyer les processus de développement local, à travers une
meilleure utilisation des ressources de la coopération
internationale, de la coopération décentralisée et de la coopération
sud-sud.

La stratégie
Où intervient Le GOLD ?
• Au niveau des régions GOLD, pour renforcer les capacités locales

165
Marocains de l’Exterieur et Developpement

de planification et de gestion du développement; pour favoriser la


concertation entre le secteur public, le secteur privé et la société
civile; pour contribuer à orienter, dans le cadre des plans locaux,
les apports de la coopération internationale, de la coopération
décentralisée et de la coopération sud-sud.
• Au niveau national, pour la capitalisation des méthodologies et
des instruments les plus efficaces de gouvernance locale, en vue
de leur diffusion à d’autres régions du pays, en collaboration avec
les Agences des Nations Unies et la coopération internationale.
• Au niveau international, pour la promotion de la coopération
décentralisée et de la coopération sud-sud; pour la mise en réseau
des expériences maghrébines de gouvernance et de
développement local, avec d’autres expériences en cours dans
d’autres pays.

166
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Annexe 7

Questionnaires d’enquête:

167
Marocains de l’Exterieur et Developpement

168
Marocains de l’Exterieur et Developpement

169
Marocains de l’Exterieur et Developpement

170
Marocains de l’Exterieur et Developpement

171
Marocains de l’Exterieur et Developpement

172
Marocains de l’Exterieur et Developpement

173
Marocains de l’Exterieur et Developpement

174
Marocains de l’Exterieur et Developpement

175
Marocains de l’Exterieur et Developpement

176
Marocains de l’Exterieur et Developpement

177
Marocains de l’Exterieur et Developpement

178
Marocains de l’Exterieur et Developpement

Bibliographie sommaire

• Bouhga-Hagbe J. « A Theory of Worker’s Remittances With Application


to Morocco », IMF Working Paper, 2004.
• Chami R., Fullenkamp C. and Jahjah S.: “Are Immigrant Remittance Flows
Source of Capital for Development; IMF WP September 2003
• MTAS - Observatorio permanente de la inmigración – Boletín; septembre 2004
et novembre 2004
• MTAS - Annuario de extranjeria 2003
• OCDE “Tendances des migrations internationales” - OCDE 2003
• Ratha D. “Workers’Remittances: An Important and Stable Source of External
Development Finance; in global Development Finance; 2003
• Sefrioui F. : Rapport économique sur les MRE ; Rapport élaboré pour
le compte de la Fondation Hassan II pour les MRE
• Sefrioui F. : Rapport sur les investissements des MRE; Rapport élaboré pour
le compte de la Fondation Hassan II pour les MRE ; juillet 2004
• Unicef-Maroc/Fundacion Jaume Bofill: l’Enquête transnationale sur les
processus migratoires des mineurs non accompagnés d’origine marocaine;
Rapport provisoire - 2004.
• Bank Al Maghrib: Statistiques relatives aux dépôts ; 2001 et 2003
• CDVM en collaboration avec l’Office des Changes en juillet 2003.
• DPEG: « Evaluation du financement de la PME au Maroc » ; -2003.
• Fondation Hassan II pour les Marocains Résidant à l’Etranger – Organisation
Internationale pour les Migrations : « Marocains de l’extérieur » ; Imprimerie
Edit -2003
• Office des Changes : La Balance des paiements ; différentes années
• Ministère des Affaires Etrangères et de la Coopération - Statistiques relatives
à l’importance de la communauté des MRE par pays d’accueil - 2001

179
Marocains de l’Exterieur et Developpement

180

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