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COURS D’ÉCONOMIE GÉNÉRALE

TG

1
PREMIERE PARTIE : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT

CHAPITRE 1 : LES AGREGATS ECONOMIQUES

1. Notion de comptabilité nationale


La comptabilité nationale ou comptabilité économique, ou encore compte de la nation, est une
représentation globale, détaillée et chiffrée de l’économie nationale dans un cadre comptable.
Elle recense la plupart des informations et notions économiques susceptibles de permettre une
analyse de l’économie nationale.
La comptabilité nationale synthétise l’information économique dans deux tableaux :
 Le tableau des entrées-sorties (TES) : il donne une description de l’interdépendance entre
les branches (approches par les produits).
 Le tableau économique d’ensemble (TEE) : il présente l’ensemble des comptes de tous les
secteurs institutionnels (approche par les revenus).

1.1. Le tableau des entrées-sorties


Toutes les opérations économiques sur biens et services sont reproduites au sein du tableau des
entrées-sorties (TES). Le TES est un tableau destiné à décrire la structure de la production
nationale. C’est un tableau à double-entrée, présentant les ressources de chaque branche en
colonne et les emplois de chaque produit en ligne. Le TES traduit également le réseau
d'interdépendances qui caractérise une économie à un moment donné. Le TES permet de calculer
le PIB (Produit Intérieur Brut) et se décompose en un ensemble de tableaux structurés:

1.1.1. Le tableau des entrées intermédiaires


Il comprend en principe un nombre égal de produits (sorties ou output) qui apparaissent en ligne
et de branches (entrées ou input) qui figurent en colonnes.
Chaque ligne décrit les emplois d'un produit par les diverses branches à titre de consommation
intermédiaire. Chaque colonne décrit les achats d'une branche en produits des diverses branches.
La diagonale du tableau des consommations intermédiaires, représente une catégorie spéciale de
consommation intermédiaire : l'intraconsommation (c’est à dire l’autoconsommation d’une
branche).
1.1.2. Le tableau du compte de production des branches
Le compte de production décrit la relation entre la production effective des branches et la
consommation intermédiaire nécessaire à celle-ci. Il dégage un solde : la valeur ajoutée. Cette ligne
est importante puisqu'elle permet de calculer le PIB.

1.1.3. Le tableau des ressources en produits


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Il trace le passage entre la production des branches et les ressources totales pour chaque produit.
1.1.4. Le tableau des emplois finals
Le tableau des emplois finals permet de constater que les produits de l’industrie entrent dans les
dépenses de consommation finale des ménages et des administrations, servent à la FBCF, à la
variation des stocks et aux exportations. Autrement dit, il indique la nature des utilisations finales
faites de la production de chaque produit.

1.1.5. Le cartouche de calcul du PIB


Le cartouche de calcul du PIB permet de calculer le produit intérieur brut, qui est la somme des
valeurs ajoutées des branches, à laquelle il faut ajouter la TVA grevant les produits et les droits de
douane.

Remarque
Le tableau entrées-sorties met en évidence l’équilibre entre ce dont un pays dispose et la façon
dont ces richesses sont employées.

Exemple de TES : Voir document annexe 1

1.2. Le tableau économique d’ensemble


Le tableau économique d’ensemble (TEE) est un tableau synthétique qui présente l’ensemble des
comptes des secteurs institutionnels ainsi que les relations de chaque secteur avec le reste du
monde.
On retrouve en colonnes, les secteurs institutionnels et en lignes, les opérations. Chaque case du
tableau représente un type d’opération effectué par un secteur institutionnel donné. L'utilisation
du TEE permet d'analyser l'activité économique récente et passée. Ces comparaisons peuvent être
facilitées par le calcul, à partir du TEE, d'agrégats ou de ratios.

Exemple de TEE : Voir document annexe 2

2. Définition des agrégats économiques


Les agrégats sont des grandeurs synthétiques qui mesurent les résultats de l’activité économique en
termes de production et de revenu.

3. Les principaux agrégats économiques


Les principaux agrégats sont le Produit Intérieur Brut (PIB), le Produit National Brut (PNB) et le
Revenu National (RN).

3.1. Le produit intérieur brut

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Le PIB est l’ensemble des biens et services produits au cours d’une année, sur le territoire national
quelle que soit la nationalité des producteurs.
C’est une estimation de la valeur de la production d’un pays. Le PIB se calcule selon trois
optiques.
3.1.1. La détermination du PIB
Le PIB se calcule de trois manières différentes :
 Optique production
PIB = Somme des valeurs ajoutées des entreprises résidentes + TVA + Droits de douane

 Optique revenu
PIB = Rémunération des salariés + EBE + Impôts liés à la production et à l’importation
 Subventions d’exploitation reçues

 Optique dépense
PIB = CF + FBCF + VS + X  M avec CF: Consommation finale
FBCF : Formation brute de capital fixe
VS : Variation de stock
X : Exportation et M : Importation
Remarque :
 Le PIB est l’agrégat le plus utilisé et est construit sur le critère de territorialité.
 La FBCF est la valeur des biens durables acquis par les unités de production pour être
utilisés pendant au moins un (01) an dans le processus de production.
 Le produit intérieur net (PIN) s’obtient en déduisant du PIB la consommation de capital
fixe ou amortissement.
PIN = PIB  A

3.1.2. Le PIB réel et le PIB nominal


Pour rendre compte du bien-être économique, les économistes utilisent un certain nombre
d’instruments à savoir :

3.1.2.1. Le PIB réel


Le PIB réel est la valeur des biens et services mesurée à prix constants. Pour calculer le PIB réel on
choisit une année de base, par exemple 2009. On additionne alors la valeur de tous les biens et
services au prix de 2009.
Exemple : Soit une économie ne produisant que des pommes et des oranges.
Le PIB réel pour l’année 2010 est :

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PIB réel= (prix des pommes en 2009quantité des pommes en 2010) + (prix des oranges en
2009quantité des oranges en 2010)

3.1.2.2. Le PIB nominal


Le PIB nominal est la valeur des biens et services mesurée à prix courants. Pour calculer le PIB
nominal, on additionne la valeur de tous les biens et services.
Exemple : Soit une économie ne produisant que des pommes et des oranges.
Le PIB nominal pour l’année 2010 est :
PIB nominal = (prix des pommes en 2010quantité des pommes en 2010) + (prix des oranges
en 2010quantité des oranges en 2010)

NB : Le PIB réel mesure plus correctement le bien-être économique que le PIB nominal étant
donnée que la capacité d’une société à satisfaire les besoins économiques de ses membres dépend
en dernier ressort des quantités de biens et services produits.
Le bien-être économique est la capacité qu’à une société à satisfaire les besoins économiques de ses
membres.
3.2. Le produit national brut
Le PNB mesure la valeur des richesses produites par les ressortissants d’une nation. Il se calcule à
partir du PIB :
PNB = PIB + Revenus des facteurs en provenance du RDM  Revenus des facteurs
versés au RDM
Il est possible à partir du PNB au prix du marché de déterminer le PNB au coût des facteurs.
PNB au coût des facteurs = PNB  Impôts directs + Subventions d’exploitation

Remarque :
 Le PNB est l’agrégat utilisé dans les comparaisons internationales et est construit sur le
critère de nationalité.
 Le produit national net (PNN) s’obtient en déduisant du PNB la consommation de capital
fixe.
PNN = PNB  A

3.3. Le revenu national


Le revenu national est la somme des revenus dont disposent les agents économiques résidents en
raison de leur participation à la production des biens et services au cours d’une année. On
distingue :
 Le revenu national au prix du marché

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RN = PNB  A  DD  TVA/ RNpm=PNN=PNB-A
 Le revenu national au coût des facteurs
RN = RNpm  Impôts liés à la production et à l’importation + subventions reçues par les
Unités résidentes.

Remarque :
L’amortissement du capital fixe représente la partie du stock d’usines, d’équipements et
d’infrastructures qui se détériore en toute année donnée.

4. Les limites des agrégats


Les agrégats censés mesurer les résultats de l’activité économique présente cependant quelques
limites :
 Le PIB ne tient pas compte de la dégradation écologique ou humaine que la production
occasionne.
 Le PIB néglige la production et la consommation domestique.
 Le PIB ne tient pas compte de la valeur des biens et services vendus dans l’économie
souterraine (partie des activités économiques que les citoyens cachent à l’Etat).
 La mesure en valeur du PIB surestime la production en cas d’inflation.
 Le PIB et le PNB constituent des indicateurs de bien-être contestables, dans la mesure où
la relation entre quantité produite et qualité de vie est loin d’être établie.

Exercice d’application
Les données suivantes ont été extraites des comptes d’une nation fictive, calculées au prix du
marché :
 Valeur de la production : 6 870
 L’amortissement : 820
 Les revenus du reste du monde : 480
 La subvention : 95
 La consommation intermédiaire : 1 000
 Les revenus versés à l’étranger : 529
 L’impôt lié à la production et à l’importation : 680
 La TVA : 2 450

TAF :
1. Calculez le PIB, le PNB et le PNN.
2. Calculez le RN au coût des facteurs.

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Corrigé
1. Détermination du PIB, PNB et PNN
 PIB=VA + TVA + DD
PIB= (P-CI) + TVA + DD
PIB= (6 870-1 000) +2 450 + 0
PIB= 8 320

 PNB= PIB+ revenus des facteurs reçus du RDM-revenus des facteurs versés au
RDM
PNB= 8 320+480-529
PNB=8 271

 PNN= PNB-A
PNN= 8 271-820
PNN= 7 451
2. Détermination du revenu national au coût des facteurs
 RNcf= PNN-impôts liés à la production et à l’importation+ subventions
RNcf= 7 451-680+95
RNcf= 6 866

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CHAPITRE 2 : LA CROISSANCE ECONOMIQUE

1. Notion de croissance
1.1. Définition
La croissance économique est une augmentation soutenue, sur une longue période, de la
production d’un pays.

NB : La croissance peut être extensive (croissance due à une augmentation du volume des facteurs
de production) ou intensive (croissance due à une utilisation plus efficace des forces productives).
La croissance se distingue de l’expansion qui est une augmentation sur une courte période de la
production d’un pays.

1.2. Mesure de la croissance économique


La croissance économique étant perçue comme un phénomène purement quantitatif, on utilise des
indicateurs de dimension pour sa mesure. Il s’agit habituellement du PIB dont on calcule la
croissance au cours d’une période déterminée, en volume (ou à prix constants) et en valeur (ou à
prix courants).
On a donc :
𝑷𝑰𝑩𝒕−𝑷𝑰𝑩𝒕−𝟏
Taux de croissance = 100
𝑷𝑰𝑩𝒕−𝟏

Exemple : Les PIB en milliards de francs courants pour les années 2011 et 2012 sont les suivants :
4006 et 4362 milliards. Déterminez le taux de croissance.

2. Les facteurs de la croissance économique


La croissance économique résulte de nombreux facteurs qu’on peut ranger en deux catégories à
savoir les facteurs principaux et les facteurs secondaires.

2.1. Les principaux facteurs de la croissance


Ce sont :
2.1.1. Le facteur travail
Le travail représente l’ensemble des capacités physiques et intellectuelles que les hommes mettent
en œuvre pour produire les biens et services nécessaires à la satisfaction de leurs besoins.
La contribution du facteur travail à la croissance peut s’expliquer par une grande utilisation de
celui-ci (aspects quantitatifs) ou par une efficacité accrue (aspects qualitatifs). En d’autres termes,
la croissance économique dépend de la quantité et de la qualité de travail utilisé dans la
production.

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La qualité du facteur travail renvoie à la notion de productivité qui est elle-même liée au niveau de
qualification, donc de formation.

2.1.2. Le facteur capital


Le facteur capital contribue aussi à la croissance. Il se présente sous deux aspects :
 Le capital technique qui est l’ensemble des moyens de production utilisés pour produire
des biens et services et acquis grâce à l’investissement. Il est constitué du capital fixe
(machines, locaux, matériels, etc.) et du capital circulant (stock de matières premières)
 Le capital humain qui est le stock de connaissances et de savoir-faire accumulés par un
individu grâce à sa formation et à son expérience. Le capital humain est un facteur de
croissance, dans la mesure où il accroît la productivité du facteur travail et améliore la
qualité de la main d’œuvre.

NB : Le capital et le travail ne permettent pas à eux seuls d’expliquer la croissance. Il y a un


troisième facteur qui est le progrès technique qui explique en partie la croissance.

2.1.3. Le progrès technique


Le progrès technique est le perfectionnement des méthodes et des moyens de production qui
réduisent l’effort humain. Il s’agit des innovations d’ordre technologique incluses dans les
machines, des innovations dans l’organisation de la production, dans le contrôle de gestion et dans
les relations humaines.
Le progrès technique s’identifie aux nouvelles inventions et en application constitue une
innovation.

2.2. Les facteurs secondaires de la croissance


La croissance ne dépend pas uniquement des facteurs précités. Elle reste aussi largement
dépendante des éléments de nature institutionnelle et sociale, de l’environnement externe et des
ressources naturelles.

2.2.1. Les facteurs institutionnels et sociaux


La croissance économique n’est possible que s’il existe :
 Un cadre juridique approprié favorisant la liberté du travail et le droit de propriété,
 Une constitution bien établie et respectée,
 Des hommes politiques honnêtes,
 Une valorisation du travail et de l’effort en général.

2.2.2. L’environnement externe

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Aucun pays ne peut poursuivre seul sa croissance. Chaque pays entretient des relations avec
d’autres pays qui peuvent faciliter sa croissance. La croissance peut être le fait des investissements
étrangers qui comprennent :
 L’investissement direct à l’étranger (IDE) : c’est l’achat ou la création d’entreprises à
l’étranger. C’est aussi une prise de participation (au moins 10%) du capital social d’une
entreprise à l’étranger.
 L’investissement de portefeuille (IP) : c’est la prise de participation minoritaire dans le
capital d’une entreprise. Autrement dit, c’est lorsque l’investissement réalisé ne dépasse pas
10% du capital de l’entreprise.

2.2.3. Les ressources naturelles


En principe, plus un pays dispose de ressources naturelles, plus sa croissance devrait être facilitée.
Cependant il n’en est pas toujours ainsi.

3. Les retombées de la croissance économique


La croissance économique présente non seulement des effets positifs mais également des effets
négatifs.
3.1. Les effets positifs
La croissance économique présente les avantages suivants :
 L’amélioration du niveau de vie de la population,
 L’accès de la population à l’éducation, à la santé,
 La création d’emploi, donc la régression du chômage,
 Les mutations sociales (nouveaux rapports de propriété, technologies nouvelles,
accroissement des biens de production, etc.) qui rendent possible l’accroissement durable
de la production,
 Un mouvement de transformation structurelle modifiant la part relative des différents
secteurs dans le PIB,
 Le financement des biens et services collectifs et des dépenses de santé.

3.2. Les effets négatifs


La croissance économique génère un ensemble de problèmes sociaux, économiques et
environnementaux.
En effet, la croissance économique s’accompagne :
 De pollution d’eau et de l’atmosphère,
 D’épuisement des ressources naturelles non renouvelables,
 De dégradation de l’écosystème,

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 D’accroissement des inégalités,
 De disparition de certains emplois, puisque les innovations sont sources d’obsolescence
aussi bien pour les machines que pour les hommes.

4. Les fluctuations économiques


Les fluctuations économiques désignent l’ensemble des mouvements de hausse et de baisse de
l’activité économique mesurés par la variation de quelques indicateurs tels que la production, les
prix, et l’emploi. Il convient de distinguer :
 Les fluctuations conjoncturelles : ce sont des mouvements de hausse et de baisse de
l’activité économique qui ne durent que quelques mois ou années.
 Les fluctuations de longues périodes : ce des mouvements de hausse et de baisse de
l’activité économique qui durent de longues périodes.
Ces différentes fluctuations sont décomposées en cycle. Le terme cycle indique que les
fluctuations sont régulières dans leur amplitude (écart entre les creux et les pics) et dans leur
périodicité.

4.1. Les fluctuations conjoncturelles


On distingue :
4.1.1. Le cycle de Kitchin
A court terme, l’économie est soumise à des oscillations régies par le mouvement des stocks. On
parle à leur propos de cycles mineurs, ou cycles des stocks, ou cycles de Kitchin (nom de
l’économiste américain qui mit en évidence de tels cycles en 1923) dont la durée est de (30) à
quarante (40) mois. Ces cycles, sans crise, constituent de simples altérations du mouvement
majeur défini par le cycle de Juglar. Il est caractérisé par une phase d’expansion et par une phase de
dépression.
4.1.2. Le cycle de Juglar
Encore appelé cycle moyen, cycle majeur ou cycle de conjoncture, le cycle de Juglar (attribué à
l’économiste français Clément Juglar en 1860) est un cycle composé de quatre (04) phases et
d’une durée de six (06) à dix (10) ans. Ses quatre phases sont :
 L’expansion : c’est la phase au cours de laquelle la production, l’emploi, le profit évolue à la
hausse provoquant des surchauffes (surproduction, spéculation) et s’achevant brutalement
par une crise.
 La crise : c’est la phase qui correspond à la rupture brusque du mouvement ascendant de
l’activité économique (pic), un renversement de tendance qui fait basculer l’économie de la
croissance dans la dépression.

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 La dépression : c’est la phase caractérisée par une chute continue et progressive de la
production, de l’emploi, du volume des revenus, des échanges intérieurs et extérieurs, des
prix nationaux et étrangers.
 La reprise : c’est la phase du retour de l’économie à l’expansion après une phase de
dépression.
NB :
 La crise est un phénomène soudain, violent, perturbateur, qui se traduit par une chute
brutale des prix et des valeurs, par des krachs ou effondrements boursiers, par des faillites
d’entreprises, des licenciements massifs de main-d’œuvre.
 La récession est un simple ralentissement de la croissance de l’activité économique après
une période d’expansion.

4.2. Les fluctuations de longues périodes


Les cycles longs ont pour objet de dégager la tendance longue de l’économie. Il s’agit du cycle de
Kondratief (attribué l’économiste soviétique Nikolaï Kondratief) qui a lui-même observé deux
cycles complets au XIXe siècle (de 1780 à 1848, avec un sommet en 1817, et de 1848 à 1893,
avec un sommet en 1873). La durée moyenne du cycle est de cinquante (50) ans. Ce cycle
comporte deux phases principales :
 Une phase A (expansion), phase durant laquelle les prix, la production et l’emploi
augmentent. La durée de cette phase est d’environ vingt-cinq (25) ans. Pendant cette phase,
la prospérité est au rendez-vous. La production d’or augmente, le commerce et la
production se développent, les marchés extérieurs s’étendent. C’est alors qu’on lieu les
guerres les plus dures.
 Une phase B (dépression), phase durant laquelle les prix, la production et l’emploi
diminuent. La durée de cette phase est d’environ vingt-cinq (25) ans. Pendant cette phase
l’agriculture souffre particulièrement. De nouvelles innovations apparaissent, créant ainsi
les conditions d’une nouvelle phase d’expansion.

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CHAPITRE 3 : LE SOUS-DEVELOPPEMENT

1. La notion de développement
1.1. Définition
Le développement est la combinaison des changements mentaux et sociaux d’une population qui
la rendent apte à faire croître, cumulativement et durablement, son produit réel global.

NB : Le développement à la différence de la croissance (phénomène quantitatif) est un


phénomène qualitatif irréversible qui est lui-même lié à une augmentation du niveau de vie (revenu
réel par tête).
Il ne peut y avoir de développement sans croissance par contre il peut avoir croissance sans qu’il y
ait de développement.

1.2. Les caractéristiques du développement


Le développement économique présente les traits suivants :
 Augmentation considérable de l’espérance de vie (qui est la durée de vie moyenne des
individus d’une population donnée).
 Amélioration des conditions de vie,
 Diminution de la mortalité infantile.
 Concentration humaine, financière et technologique dans le secteur secondaire et tertiaire.
 Taux d’alphabétisation élevé.
 Faible taux de chômage.
 Baisse de la part de l’agriculture dans le PNB au profit de l’industrie et des services.
 Augmentation du pouvoir d’achat des ménages.
 Transformation de la structure de consommation (stagnation des dépenses d’alimentation
et augmentation des dépenses de santé, de loisirs, de culture, de transport, etc.).

2. La notion de sous-développement
2.1. Définition
Le sous-développement est une situation de blocage dans le processus de développement qui
résulte de l’absence de conditions propres à une transformation des structures économiques,
sociales, culturelles et institutionnelles.

2.2. Les caractéristiques du sous-développement


Plusieurs caractéristiques permettent d’appréhender la notion de sous-développement :

2.2.1. La pauvreté

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La pauvreté est la situation d’un individu ou groupe d’individus qui ne dispose pas de ressources
suffisantes dans une société donnée pour satisfaire ses besoins en biens et services disponibles dans
cette société.
Ainsi la Banque Mondiale fait la distinction entre la pauvreté absolue et la pauvreté relative.
La pauvreté absolue est la situation d’une personne ne disposant pas de revenus nécessaires pour
satisfaire ses besoins alimentaires essentiels.
La pauvreté relative est la situation d’une personne ne disposant pas de revenus suffisants pour
satisfaire ses besoins essentiels non alimentaires (logement, habillement, éducation, etc.).
La banque mondiale a fixé le seuil de pauvreté dans les pays à revenu intermédiaire à deux (2)
dollars par jour et par personne et dans les pays les moins avancés à 1,25 dollars par jour et par
personne.
Le seuil de pauvreté est le revenu en deçà duquel une personne est considérée comme pauvre. Ainsi
sont considérées comme pauvres, des personnes vivant avec moins de deux (2) dollars ou moins de
1,25 dollars par jour en fonction du niveau de développement des pays.

2.2.2. La désarticulation économique


Une économie est désarticulée si elle n’est pas intégrée c’est-à-dire s’il n’y a pas de
complémentarité entre ses différents secteurs d’activités. Chaque secteur ne consomme pas une
part notable des autres secteurs, au titre de consommations industrielles nécessaires aux
productions d’une économie développée.

2.2.3. Le dualisme économique


Dans les pays en développement, l’économie est duale c’est-à-dire qu’il y a juxtaposition de deux
secteurs qui entretiennent peu de relations :
 Un secteur moderne : technologies sophistiquées à forte productivité et dépendant de
l’étranger.
 Un secteur traditionnel : techniques archaïques dans les domaines de l’artisanat et de
l’agriculture, une faible productivité, employant la majorité de la population.
Le dualisme existe par la présence d’entreprises étrangères ou de firmes multinationales produisant
pour l’exportation. Mais ces unités de production importent souvent leurs biens de consommation
intermédiaires et leurs équipements ne provoquant pas d’effets d’entraînement sur le reste de
l’économie. Ainsi des pans entiers de l’économie restent figés dans des techniques archaïques et
sous productives (secteur traditionnel), entrainant la pauvreté des actifs majoritaires qui en
dépendent.

2.2.4. L’explosion démographique


Les pays en voie de développement se caractérisent par une forte croissance démographique du fait
que leur transition démographique (passage d’un régime démographique à forte natalité et
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mortalité à un régime démographique à faible natalité et mortalité) n’est pas achevée. Ainsi, ils
représentaient 1,7 milliards en 1950, près de 5 milliards en 2000 et devront passer entre 8 et 12
milliards en 2050 selon les prévisions de l’ONU.

3. Les causes du sous-développement


L’origine du sous-développement a fait l’objet de controverses théoriques importantes dans la
seconde moitié du XXè siècle.
Plusieurs thèses seront développées par des économistes pour expliquer les causes du sous-
développement.

3.1. Les théories libérales


3.1.1. Le sous-développement comme retard de développement
L’analyse libérale du sous-développement considère le sous-développement comme l’expression du
simple retard des pays pauvres qui n’ont donc qu’à copier le modèle de développement des pays
riches.
Cette analyse est représentée par les travaux de l’économiste américain Walt Rostow qui, en 1961,
montre que tous les pays, au cours de leur processus de développement, passent par les cinq phases
suivantes :
 La société traditionnelle : l’activité est surtout agricole, et s’effectue dans le cadre familiale
avec des techniques traditionnelles et une faible productivité.
Exemple : les PMA.
 La mise en place des conditions préalables au démarrage : émergence d’une classe
d’entrepreneurs, d’un Etat dont les interventions favorisent le développement,
modernisation de l’activité agricole.
Exemple : les pays à revenus intermédiaires.
 Le « take-off » ou décollage : apparition du progrès technique, le taux d’investissement
augmente fortement, ce qui lance la croissance économique.
Exemple : les NPI
 La marche vers la maturité : Elle prolonge les effets du décollage, diversification des
secteurs de production par la diffusion du progrès technique, accroissement des gains de
productivité.
Exemple : les NPI d’Asie
 La société de consommation de masse : accroissement des revenus de la population qui lui
permet d’atteindre un niveau de vie élevé basé sur la consommation de masse : biens
d’équipement, loisirs, etc.
Exemple : les pays développés

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3.1.2. Le sous-développement conséquence d’une trop faible spécialisation
commerciale internationale
Depuis la fin des années 1960, l’analyse libérale critique les politiques protectionnistes adoptées
par plusieurs PED. S’appuyant sur la théorie néoclassique du commerce international, héritée des
travaux de David Ricardo sur les avantages comparatifs et ses prolongements modernes avec le
théorème HOS (Hecksher-Ohlin-Samuelson), elle considère que le sous-développement est causé
par une trop faible insertion dans le commerce international et que la voie du développement
passe par la spécialisation des exportations. Les PED doivent se spécialiser dans la ou les
productions où ils disposent d’un avantage comparatif par rapport aux autres pays.

3.2. Les analyses Keynésiennes


Les économistes d’inspiration keynésienne, considèrent que les structures des pays en voie de
développement constituent des obstacles à leur développement.
Pour Lewis Arthur (1915-1991), économiste britannique, prix Nobel d’économie en 1979, le
sous-développement est causé par le dualisme de l’économie des pays pauvres. Deux secteurs
coexistent au sein de ces économies.
 Un secteur moderne, capitaliste, qui est la source d’une accumulation et de gains de
productivité.
 Un secteur traditionnel, de subsistance, qui pèse sur le secteur moderne à cause de faibles
gains de productivité.
En effet, ce secteur monopolise la main-d’œuvre disponible et empêche le secteur moderne de se
développer du fait du surplus de main-d’œuvre agricole.
Il considère que le développement adviendra par le déversement de la main-d’œuvre du secteur
traditionnel dans le secteur moderne.

3.3. Les analyses néomarxistes


Les économistes néomarxistes considèrent que le sous-développement est le produit du
capitalisme et donc du développement.
En effet, la relation de dépendance de la périphérie vis-à-vis du centre, héritée de la colonisation,
assure le transfert des richesses du Sud vers les pays du Nord, permettant le processus
d’accumulation capitaliste des pays développés.
Pour ces économistes néomarxistes, le développement de la périphérie ne peut se faire dans le
cadre du capitalisme. Elle doit trouver d’autres voies de développement.
Ainsi, pour assurer le développement de la périphérie, Samir Amin (économiste égyptien) va
prôner la déconnexion c’est-à-dire la rupture du lien de dépendance avec le centre par le
protectionnisme et faire la promotion d’un développement autocentrée basé sur le marché
intérieur.

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4. Les stratégies de développement
Différentes stratégies de développement existent. Il s’agit des stratégies de développement
extraverti et des stratégies de développement autocentré.

4.1. Les stratégies de développement extraverti


Le développement extraverti est un développement tourné vers l’exportation. Il s’agit donc
d’exporter la production et de consommer le surplus.
Les stratégies de développement extraverti s’appuient sur l’insertion dans les échanges
internationaux. On distingue :
 La stratégie d’exportation des produits primaires : elle consiste à se spécialiser dans
l’exportation des produits primaires (ressources naturelles, produits agricoles, etc.). Ainsi
les ressources financières tirées de ces exportations devront permettre d’importer des biens
d’équipement pour favoriser l’industrialisation du pays.
 La stratégie de promotion des exportations ou de substitution des exportations : elle
consiste à définir les produits susceptibles de se vendre sur le marché mondial et de faciliter
leur production par l’ouverture du pays aux multinationales. Il s’agit de remplacer
progressivement les exportations traditionnelles (exportations de produits primaires) par de
nouvelles, plus intensives en capital et à plus forte valeur ajoutée.

4.2. Les stratégies de développement autocentré


Le développement autocentré est un développement tourné vers l’intérieur, vers la satisfaction des
besoins intérieurs en priorité. Il s’agit de consommer la production et d’exporter le surplus.
Les stratégies de développement autocentré sont principalement centrées sur la production
intérieure. On distingue :
 La stratégie de substitution des importations : elle consiste à produire sur le territoire un
bien antérieurement importé. Il s’agit de se libérer de la dépendance au commerce
international en substituant progression la production nationale aux importations. Cette
stratégie nécessite la mise en place de politiques protectionnistes et le financement des
investissements massifs, provenant souvent de l’extérieur.
 La stratégie d’industries industrialisantes : elle consiste à créer des industries dont la
croissance entraine le développement de l’ensemble des autres secteurs. cette stratégie
amène l’Etat à orienter les investissements dans les secteurs stratégiques pour constituer des
pôles industriels de croissance qui, par les effets d’entrainement, propageront le
développement dans les autres secteurs industriels en aval.
 La stratégie de remontée de filière : Il s’agit d’un processus permettant de réaliser la
production située en amont. En produisant un bien, on acquiert progressivement des
techniques de production permettant de réaliser les facteurs de production nécessaires à sa

17
fabrication. On peut alors ensuite produire en amont les biens intervenant dans la
production du premier et ainsi de suite. À terme, il est possible de maîtriser l’ensemble
d’une filière depuis l’aval jusqu’en amont
Exemple : Dans la filière textile (vêtement, tissu, filature)

18
DEUXIEME PARTIE : LES RELATIONS ECONOMIQUES INTERNATIONALES

CHAPITRE 1 : LA DIVERSITE DES RELATIONS ECONOMIQUES


INTERNATIONALES
Le commerce international a favorisé la naissance de relations économiques entre les Etats. Ces
relations sont venues compléter les relations politiques, socioculturelles et militaires qui existent
entre eux.
Il importe pour nous de connaître la nature de ces relations économiques et les acteurs qui y
prennent part.

1. La nature des relations économiques internationales


Les relations économiques internationales concernent :

1.1. Les échanges de biens et services


1.1.1. Les échanges de biens
Les échanges de biens sont extrêmement variés, mais les biens qui sont échangés dans le cadre du
commerce international peuvent être classés en deux catégories :
 Les produits primaires ou produits de base : ce sont des produits fournis par la nature et
qui n’ont pas subi de transformation. Il s’agit des produits agricoles (café, cacao, blé, coton,
maïs, etc.), des produits miniers et énergétiques (pétrole, gaz naturel, charbon, diamant, or,
etc.).
 Les produits manufacturés ou produits transformés : ce sont des produits fournis par
l’industrie. Il s’agit des biens de consommation (pâtes alimentaires, savons, parfums,
vêtements, appareils électroménagers, etc.) et des biens de production (machines
industrielles, matériel de transport, outillage, etc.).

1.1.2. Les échanges de services ou invisibles


Les principaux services échangés sont les services de banque, d’assurance, de transport, de tourisme
et les télécommunications internationales. Ce secteur est en plein essor.

1.2. Les mouvements de facteurs travail


Les mouvements de facteur travail concernent la migration de la force de travail des pays pauvres
vers les pays riches et vis versa.
Les flux migratoires sont de nature différente et fonction de la durée d’installation. On constate
donc :
 Des flux migratoires de courte durée ou temporaires : ils concernent les travailleurs
frontaliers, les coopérants.

19
 Des flux migratoires de longue période ou définitifs : ils concernent les travailleurs émigrés.

1.3. Les transferts de technologie


La technologie est l’ensemble des procédés techniques et scientifiques disponibles et utilisables
pour la production.
Le transfert de technologie est donc le déplacement de savoir et de savoir-faire d’un pays à un
autre. Il se fait généralement des pays riches vers les pays pauvres à travers :
 L’investissement direct étranger (IDE) : c’est l’achat, la création ou le contrôle de moyens
de production à l’étranger.
 L’investissement de portefeuille : c’est la prise de participation minoritaire dans le capital
d’une entreprise.
 La concession de brevets d’exploitation : c’est un contrat par lequel un inventeur cède
l’exploitation exclusive de son invention à une personne physique ou morale contre
rémunération.
 La concession de licence : c’est un contrat par lequel un inventeur, une entreprise ou un
Etat autorise une personne physique ou morale à exploiter une activité contre le paiement
de redevances.
 L’assistance technique : dans l’impossibilité de mettre en œuvre certains projets ou de
mettre en valeur les technologies importées, certains Etats, font appel aux techniciens
étrangers.
 L’achat de produits de haute technologie : il s’agit de l’acquisition de produits qui
permettent aux entreprises de réaliser leurs productions dans les mêmes conditions que les
entreprises étrangères compétitives.

1.4. Les mouvements de capitaux


Les mouvements de capitaux sont les mouvements de fonds en contrepartie de titres ou de
créances. Il s’agit des mouvements de capitaux à court terme et des mouvements de capitaux à long
terme.
1.4.1. Les mouvements de capitaux à court terme
Ce sont des mouvements de capitaux dont l’échéance est inférieure à un (01) an. Ils comprennent
les crédits à court terme des entreprises (secteurs non bancaires), des avoirs et engagements vis-à-
vis de l’étranger de la Banque Centrale (secteur public) et des autres banques.

1.4.2. Les mouvements de capitaux à long terme


Ce sont des mouvements de capitaux dont l’échéance est supérieure à un (01) an, ou qui n’ont pas
d’échéance. Il s’agit des fonds prêtés à l’étranger pour une longue durée et donnant naissance à des

20
contreparties (intérêts, remboursements), des investissements directs à l’étranger et des
investissements de portefeuille.

NB : Sur le marché international de capitaux se rencontrent :


 Des offreurs de capitaux : il s’agit des organismes internationaux, des banques centrales et
commerciales, des grandes entreprises, les sociétés d’assurance et les pays de l’OPEP à
excédents financiers.
 Des demandeurs des capitaux : les banques commerciales, les banques centrales, les grandes
entreprises, les pays en voie de développement.

1.5. Les échanges intellectuels et culturels


Les échanges intellectuels et culturels concernent les échanges dans le domaine de la culture, de la
formation et de la recherche entre les pays. Ces échanges ont pris de l’ampleur à cause du progrès
de la communication et de la coopération internationale.

1.6. Les transferts de capitaux sans contrepartie


Il s’agit des ressources gratuites c’est-à-dire des ressources qui ne sont ni onéreuses, ni
remboursables à l’image de l’aide publique au développement octroyée aux pays en voie de
développement.

2. Les acteurs du commerce international


Les acteurs du commerce international sont les Etats et les firmes multinationales.

2.1. Les ménages


Les ménages participent au commerce international par leurs demandes de biens consommation,
leurs quêtes d’emplois mieux rémunérés en dehors de leurs pays.

2.2. Les Etats


Les Etats jouent un rôle essentiel dans les relations économiques internationales, mais tous n’ont
pas les mêmes influences. On distingue donc trois groupes de pays :
 Les pays développés : ils produisent l’essentiel des produits manufacturés à forte valeur
ajoutée.
 Les nouveaux pays industrialisés (NPI) : ils se situent en Amérique Latine (Brésil,
Mexique, Argentine, Chili, Colombie, Venezuela « les jaguars »), au sud-est d’Asie
(Malaisie, Indonésie, Thaïlande, Philippines, Viêt-Nam « les tigres d’Asie », Corée du sud,
Hong Kong, Taïwan, Singapour « les dragons d’Asie »), et en Afrique (.Afrique du Sud,

21
Botswana, Egypte, Maroc, Tunisie, Libye, Ile Maurice « les lions Africains »). Ils
produisent également des produits manufacturés.
 Les pays en voie de développement : l’essentiel de leurs productions est constitué de
produits agricoles et miniers à faible valeur ajoutée.

2.3. Les firmes multinationales


Les firmes multinationales sont de grandes entreprises qui ont leurs sièges dans des pays donnés et
dont leurs activités sont étendues dans plusieurs autres pays.
Elles réalisent l’essentiel du commerce international et détiennent de véritables pouvoirs
d’influence sur les économies.

2.4. Les associations supranationales


Les associations supranationales sont des groupements de pays dont l’objectif est de défendre leurs
intérêts et peser dans les relations économiques internationales.
Exemples : l’OPEP (organisation des pays exportateurs de pétrole), l’UE (union européenne).

2.5. Les organismes financiers internationaux


Ils accordent des financements. On cite entre autre le FMI : Fonds Monétaire International, le
groupe de la banque mondiale : la BIRD, AID, SFI, le club de Paris, le club de Londres, etc.

22
CHAPITRE 2 : LES FONDEMENTS THEORIQUES DU COMMERCE
INTERNATIONAL

L’économie internationale repose sur l’existence de nations indépendantes qui commercent entre
elles. Si au niveau national il n’y a pas de barrières aux échanges, au niveau international il existe
des coûts spécifiques de transactions (coûts de transport, droits de douane, risque de change, etc.).
S’il y a de tels obstacles aux échanges entre nations, pourquoi ceux-ci ont-il lieu malgré tout ?
Plusieurs approches tendent à répondre à cette question.

1. Les théories classiques du commerce international


Elles comprennent :

1.1. La théorie des avantages absolus d’Adam Smith


La première explication du commerce international est due à Adam Smith qui fonde les échanges
internationaux sur des avantages absolus de coûts.
Selon la théorie des avantages absolus d’Adam Smith, chaque nation a intérêt à se spécialiser dans
les productions pour lesquelles elle possède un avantage absolu par rapport aux autres nations et
s’approvisionner à l’extérieur à moindre coût dans les productions dans lesquelles elle ne détient
aucun avantage.
L’avantage absolu est donc un avantage obtenu, dans l’échange international, par une nation
lorsqu’elle produit à un coût inférieur à celui des nations concurrentes.
Exemple :
Soit deux pays A et B produisant des produits X et Y.

Pays A Pays B
Produit X 100H 300H
Produit Y 300H 100H

En situation d’autarcie, le Pays A consacre 100H pour obtenir une unité de produit X et 300H
pour obtenir une unité de produit Y.
Le Pays B consacre 300H pour obtenir une unité de produit X et 100H pour obtenir une unité
de produit Y.
Le Pays A a un avantage absolu dans la production du produit X et le Pays B a un avantage absolu
dans la production du produit Y.
Chacun a intérêt à se spécialiser dans le produit pour lequel il possède un avantage absolu.
Quel est l’effet de cette spécialisation sur la production mondiale ?

23
Pays A Pays B Monde
Avant la spécialisation 1unité de X 1 unité de X 2 unités de X
+ 1 unité de Y + 1 unité de Y + 2 unités de Y
Après la spécialisation 1 unité de X 1 unité de Y
+ 3 unités de X + 3 unités de Y 4 unités de X
+ 4 unités de Y
= 4 unités de X = 4 unités de Y

La production mondiale du produit X passe ainsi de 2 unités à 4 unités. Il en est de même pour
Y.
La spécialisation internationale a entraîné une double augmentation de la production mondiale.

Remarque
Le modèle d’Adam Smith souffre de deux handicaps :
 Si une nation ne dispose d’aucun avantage absolu, elle ne peut participer au commerce
international.
 L’ouverture à l’échange conduirait donc à l’impossibilité de l’échange car cette nation se
contenterait d’importer la totalité des biens nécessaires à la satisfaction de ses besoins, sans
pourtant exporter.

1.2. La théorie des avantages comparatifs de David Ricardo


Selon Ricardo, ce sont les différences de coûts relatifs de production qui fondent l’échange
international.
Dans la théorie des avantages comparatifs, les nations sans avantage doivent se spécialiser dans les
productions pour lesquelles elles connaissent le moindre désavantage c’est-à-dire les productions
dans lesquelles l’écart de coût entre les nations est le plus faible.
Un avantage comparatif est un avantage obtenu, dans l’échange international, par une nation
lorsque, comparativement aux autres biens, son désavantage sur le bien en terme de coût et de prix
de vente est moindre.
On peut illustrer la théorie des avantages comparatifs de Ricardo par un exemple dans lequel le
monde serait constitué de deux nations l’Angleterre et le Portugal qui fabriquent et échangent
deux types de biens à savoir le drap et le vin.

Grande-Bretagne Portugal

Drap 100 90

Vin 120 80

24
Pour fabriquer une unité de drap, le travail de 100 hommes est nécessaire en Angleterre, alors que
90 hommes suffisent au Portugal. Pour fabriquer une unité de vin, le travail de 120 hommes est
nécessaire en Angleterre alors que seulement 80 suffisent au Portugal.
On constate que l’Angleterre ne dispose d’aucun avantage absolu. Cependant elle possède un
moindre désavantage, donc un avantage comparatif dans la production du drap car l’écart de coût
entre l’Angleterre et le Portugal pour le drap est le plus faible (10=100-90) comparativement
l’écart de coût pour le vin (40=120-80).
Ainsi, selon Ricardo, l’Angleterre doit se spécialiser dans la production du drap, et le Portugal,
dans celle du vin.
On peut représenter les résultats sous forme de tableau :

Productions réalisées Angleterre Portugal Monde


Sans spécialisation 1 unité de vin 1 unité de vin + 2 unités de vin
+ 1 unité de drap 1 unité de drap + 2 unités de drap

Avec spécialisation 1 unité de drap + 1 unité de vin + 2,2 unités de vin


(120/100) unités de (90/80) unités de + 2,125 unités de vin
drap=2,2 unités de vin=2,125 unités de
drap vin

On constate que la production de richesses augmente grâce à la spécialisation internationale à


laquelle conduit l’échange.

2. La théorie néoclassique du commerce international

2.1. La théorie des dotations en facteurs de production


C’est l’œuvre des économistes suédois Elie Heckscher, Bertil Ohlin et de l’économiste américain
Paul Samuelson qui enrichissent la théorie du commerce international.
Pour ces auteurs, ce sont les dotations relatives en facteurs de production qui fondent l’échange
international.
En effet, selon la théorie des dotations en facteurs de production ou loi de proportion des facteurs
(théorème HOS), chaque nation a avantage à exporter les biens incorporant de façon intensive le
facteur de production dont elle dispose en abondance (capital, travail, terre) et à importer les
biens incorporant de façon intensive le facteur de production dont elle est peu dotée.
Le commerce international permettrait ainsi une tendance à l’égalisation des prix des facteurs de
production dans les différents pays, puisque le facteur abondant dans un pays sera davantage
demandé et verra son prix monter, alors que le facteur rare, moins demandé, verra son prix baissé.

3. De la théorie à la réalité
3.1. Le paradoxe de Léontief

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Les études de Wassily Leontief, allait remettre en cause la théorie de la dotation en facteur de
production.
Léontieff a observé que les USA disposent du facteur capital en abondance et une main d’œuvre
relativement rare.
Ainsi selon la théorie de dotation en facteur de production, les USA, devraient exporter des biens
à forte intensité de capital (c’est-à-dire incorporant plus de facteur capital) et importer des biens à
forte intensité de travail (c’est-à-dire incorporant plus de facteur travail). Mais c’est la situation
inverse qu’il observe. Les USA exportent des biens à forte intensité de travail et importent des
biens à forte intensité de capital. D’où le paradoxe de Léontief.
Pour expliquer ce paradoxe, Léontief fait remarquer que malgré la rareté de la main d’œuvre
américaine, un travailleur américain mieux formé vaut plusieurs travailleurs étrangers.

3.2. Les échanges de similitude


Les échanges de similitude constituent l’essentiel de l’échange international. Il s’agit des échanges
de biens similaires, dans le cadre de ce que l’on nomme le commerce intrabranche, entre pays à
niveau de développement voisin, c’est-à-dire pour lesquels on n’observe pas de différences
significatives dans les dotations en facteurs de production.
Ainsi, la France exporte des automobiles vers l’Italie, alors qu’elle en importe également en
provenance de ce pays.
Cette approche est en opposition avec la théorie des avantages comparatifs de Ricardo, selon
laquelle chaque pays est spécialisé dans une production différente. Elle s’oppose également à loi
des dotations en facteur de production, qui indique que les échanges s’observent entre pays à
dotations complémentaires en facteurs de productions.

NB : Le commerce intra branche concerne les échanges internationaux qui portent sur des biens
de même nature.

26
CHAPITRE 3 : LES ACTIONS DE L’ETAT SUR LE COMMERCE
INTERNATIONAL
L’analyse des coûts et avantages du commerce international pour chaque pays participant, explique
l’existence des politiques commerciales très différentes allant du protectionnisme au libre échange.

1. Le libre-échange
1.1. Définition
Le libre-échange est une politique des échanges extérieurs qui instaure la libre circulation des
marchandises, des capitaux et des personnes entre les pays.

1.2. Les caractéristiques du libre-échange


Le libre-échange présente les caractéristiques suivantes :
 L’élimination des frontières : libre entrée et libre sortie des marchandises, des capitaux et
des personnes.
 L’élimination des barrières tarifaires : absence de droits de douane.
 L’élimination des barrières non tarifaires : absence de contingentement, de prohibition, de
règlementation.

1.3. Les conséquences du libre-échange


Il s’agit des avantages et des inconvénients du libre-échange

1.3.1. Les avantages du libre-échange


Les avantages du libre-échange sont entre autres :
 La spécialisation internationale des pays car chaque pays se consacre aux productions pour
lesquelles il est le plus efficace.
 Le développement des débouchés pour les produits nationaux.
 La réalisation des économies d’échelle.
 L’amélioration de la croissance économique des pays pratiquant le libre-échange.
 La limitation de l’inflation car l’excès de la demande intérieure est satisfaite par les
importations.
 La coopération entre les peuples et l’entente internationale.

1.3.2. Les inconvénients du libre-échange


Ce sont :
 La disparition des entreprises non compétitives.

27
 L’annulation des recettes douanières nécessaires au financement du développement des pays
en voie de développement.
 La fuite des capitaux attirés par des taux d’intérêts élevés à l’extérieur.
 L’inondation des marchés nationaux par les produits étrangers à bas prix, ne respectant pas
les normes de qualité et de sécurité.

2. Le protectionnisme
2.1. Définition
Le protectionnisme est une politique qui consiste à limiter l’entrée sur le territoire national des
biens et services en provenance de l’étranger.

2.2. Les différentes formes du protectionnisme


Il s’agit :
2.2.1. Les droits de douane
Les droits de douane sont des taxes levées sur les marchandises qui franchissent la frontière du
pays.
Deux types de droits de douane sont à distinguer :
 Les droits de douane spécifiques : ce sont des taxes levées sous forme d’un montant fixe
par unité de bien importé.
Exemple : 3$ par baril de pétrole
 Les droits de douane ad valorem ou tarif nominal : ce sont des taxes imposées sur les
importations en pourcentage de leur valeur.
 Exemple : 44% sur l’importation de véhicules

2.2.2. Les restrictions quantitatives


Il s’agit :
 Des prohibitions : ce sont des interdictions d’entrée ou de sortie de marchandises. Elles ont
toujours existé, pour des raisons sanitaires ou morales, pour l’importation de certains
produits (stupéfiants, alcools dans certains pays islamiques).
 Des contingentements : ce sont des limitations quantitatives des importations. Il existe
deux principaux types de contingentement :
 Le contingentement tarifaire : un tarif douanier normal est appliqué à une certaine
quantité d’importations. Au-delà, des droits élevés sont prélevés.
 Le contingentement unilatéral : il indique le volume maximal des importations pour
une période donné.

2.2.3. Les règlementations protectives

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Les règlementations protectives sont des normes techniques de sécurité, des normes sanitaires et
des normes de qualité qui doivent être respectées par les biens et services importés dans le souci de
garantir la sécurité des consommateurs et permettent en fait, de fermer le marché national à
certaines productions étrangères.

2.2.4. Les subventions et exonérations fiscales


Ce sont des faveurs accordées aux entreprises nationales, rendant leurs produits compétitifs par
rapports aux produits importés et limitant les importations.

2.3. Les conséquences du protectionnisme


Le protectionnisme présente à la fois des avantages et des inconvénients.

2.3.1. Les avantages


Les principaux avantages du protectionnisme sont :
 La protection de l’économie nationale contre la concurrence étrangère.
 La protection de l’emploi.
 La lutte contre le chômage.
 Amélioration de la balance commerciale, car les exportations seront supérieures aux
importations.
 La perception par l’Etat de recettes douanières.
 La réduction de la dépendance étrangère.

2.3.2. Les inconvénients


Les effets négatifs du protectionnisme sont entre autre :
 La limitation des choix des consommateurs par rapport aux produits demandés.
 La perte de compétitivité des entreprises locales due à une absence de la concurrence
étrangère.
 Les mesures de représailles contre les produits nationaux par les autres pays.
 L’absence de développement des industries nationales.
 La vie en autarcie car le protectionnisme pourrait conduire à une situation où le pays vivra
sans échange avec l’extérieur.
 Le retard pour l’introduction de nouvelles technologies.

29
CHAPITRE 4 : L’ORGANISATION DES ECHANGES INTERNATIONAUX

Au lendemain de la seconde guerre mondiale, les grandes nations commerciales de la planète ont
souhaité organiser les échanges internationaux. Elles vont par de nombreux accords, donner
naissances à des institutions qui vont régir le commerce international tant au niveau mondial qu’au
niveau régional.

1. Les organisations internationales

1.1. Le GATT
Crée en 1947, sous l’impulsion des Etats Unis, le GATT (General Agreement on Tariffs and
Trade) qui signifie en français Accord Général sur les Tarifs douaniers et le Commerce
(AGETAC), fait partie d’un ensemble d’institutions mises en place au lendemain de la seconde
guerre mondiale pour organiser l’économie mondiale et permettre le développement. Il repose sur
un certain nombre de principes.

1.1.1. Les principes


Entré en vigueur en 1948 pour faciliter le commerce international, le GATT repose sur un certain
nombre de principes :
 L’abaissement des tarifs douaniers.
 L’interdiction des restrictions quantitatives.
 La clause de la nation la plus favorisée (principe de non-discrimination du commerce) qui
veut que tout avantage tarifaire accordé à un pays membre soit étendu à tous les autres pays
membres.
 L’interdiction du dumping (pratique commerciale qui consiste pour une entreprise à
vendre moins chers sur les marchés extérieurs qu’intérieurs un produit identique).

1.1.2. Les dérogations


Dans certaines situations, les accords du GATT prévoient que les principes fondamentaux du
libre-échange peuvent ne pas s'appliquer :
 Des clauses de sauvegarde : qui autorisent les pays à se protéger en cas de difficultés de la
balance de paiements.
 Le système généralisé de préférence (SGP) : système par lequel les pays développés
s’engagent à abaisser ou supprimer leurs droits de douane pour les produits manufacturés
en provenance des PVD. C’est une exception au principe de la clause de la nation la plus
favorisée.
 Le GATT autorise également l’institution de droits sélectifs s’il est démontré que les Etats
subventionnent leurs exportations ou pratiquent le dumping. Dans ce cas le pays

30
importateur peut relever le droit de douane applicable au produit vendu par le pays
exportateur en cause, d’un montant équivalent à la subvention ou à la différence entre les
prix demandés par l’exportateur aux acheteurs étrangers et à ceux de son propre pays.
 Le GATT autorise les pays qui décident de réaliser une zone de libre-échange ou une
union douanière, à ne pas appliquer la clause de la nation la plus favorisée et peuvent en
conséquence mettre en place un tarif douanier préférentiel envers les partenaires
économiques participants à cette union douanière ou à cette zone de libre-échange.

1.1.3. Les limites du GATT


Les limites du fonctionnement du GATT sont :
 La libéralisation des échanges concernent essentiellement les échanges industriels car les
échanges de produits agricoles et de services restent protégés.
 Le développement de nouvelles formes de protectionnisme (normes de sécurité, de qualité,
tracas administratifs, contingentements).
 Le non respect des principes du GATT par les pays membres.
 L’incapacité du GATT à régler les conflits commerciaux entre deux membres signataires.
 Le GATT n’est qu’un accord de principes entre les pays pour favoriser le développement
des échanges internationaux, mais ne dispose pas de moyens de sanction.
 L’allongement de la durée des cycles de négociation (round) dû à l’extension des
négociations à un nombre croissant de domaines (services, agriculture) et à l’augmentation
du nombre de pays membres.

1.2. L’OMC
L'Organisation Mondiale du Commerce s'inscrit dans la continuité des négociations menées dans
le cadre du GATT et cherche donc à favoriser le développement d'un commerce libre et équitable
entre les nations en fixant les règles de fonctionnement du commerce international et en les faisant
respecter par les Etats membres. L’OMC est née le premier Janvier 1995.
Les Accords de l’OMC sont longs et complexes car ce sont des textes juridiques portant sur un
large éventail de domaines d’activité: agriculture, textiles et vêtements, activités bancaires,
télécommunications, marchés publics, normes industrielles et sécurité des produits, réglementation
relative à l'hygiène alimentaire, propriété intellectuelle, et bien plus encore. Cependant, un certain
nombre de principes simples et fondamentaux constituent le fil conducteur de tous ces
instruments

1.2.1. Les principes de l’OMC


Les principes de l’OMC sont :
 Le commerce sans discrimination :

31
 La clause de la nation la plus favorisée : tout avantage accordé à un Etat membre
doit être étendu à tous les Etats membres.
 La règle de la réciprocité : lorsqu’un pays accorde une faveur à un autre pays, ce
dernier doit en faire autant en faveur de ce pays.
 La règle de l’égalité de traitement : accorder aux producteurs étrangers les mêmes
traitements que les producteurs nationaux.
 La promotion de la concurrence loyale :
 L’abaissement des droits de douane.
 L’interdiction du dumping et des subventions à l’exportation.
 L’abolition des restrictions quantitatives.
 Le libre accès aux services (banques, assurances, chaînes d’hôtels, etc.).
 La protection de la propriété intellectuelle et industrielle (droits d’auteur et brevets).
 Le règlement des différends commerciaux par l’ORD (organe pour le règlement des
différends), afin d’éviter le recours à des sanctions unilatérales.
 La libéralisation du commerce de façon progressive et par voie de négociation.

1.2.2. Les limites de l’OMC


Les limites de l’OMC sont entre autres :
 La prolifération des accords préférentiels (privilèges accordés à certains pays en matière
commerciale).
 L’inefficacité du système de règlement des conflits.
 Le non respect des principes par certains Etats membres.
 La non diversification des produits d’exportation.

1.3. La CNUCED
La Conférence des Nations Unis sur le Commerce et le Développement (CNUCED), a été créée
en 1964 à Genève.
Son objectif est de promouvoir le commerce international pour accélérer le développement des
pays en voie de développement en les aidant à tirer meilleur parti des possibilités du commerce,
d’investissement et de développement qui s’offrent à eux et à s’intégrer de façon équitable dans
l’économie mondiale. L’action de la CNUCED repose sur trois mécanismes :
 Le système généralisé de préférences (SGP) selon lequel les pays développés devaient
assurer un traitement préférentiel pour les produits manufacturés importés des pays en voie
de développement.
 Un programme intégré pour les produits de base dont l’objectif est d’assurer la stabilité des
cours des matières premières.

32
 L’aide au développement accordée aux pays en voie de développement par les pays
développés.

1.4. Le FMI
Le fonds monétaire international (FMI), est un organisme international créé à la suite de la
conférence de Breton Woods de 1944.
Le FMI est un instrument de solidarité internationale monétaire, garant d’une discipline commune
consentie par les Etats membres. Il a pour objectif :
 D’assurer la convertibilité des monnaies (échange libre de monnaies entre elles).
 D’assurer la stabilité des changes (éviter que les Etats se livrent à des dévaluations
compétitives).
 D’apporter des soutiens financiers aux Etats membres.
 D’assurer l’équilibre de la balance des paiements des pays qui connaissent des difficultés.

1.5. La Banque Mondiale


La Banque Mondiale (BM) ou encore la Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement (BIRD), a été créée à Breton Woods en juillet 1944. Son objectif est :
 Reconstruire et assurer le développement des pays membres.
 Accorder des prêts aux Etats membres et aux entreprises avec la garantie de leurs
gouvernements.
Pour répondre aux besoins des pays les plus défavorisés, la Banque Mondiale s’est dotée dès 1960
de deux filiales qui sont :
 L’AID (Association internationale de Développement) dont le but est de favoriser le
développement des pays en voie de développement en leur prêtant des capitaux.
 La SFI (société financière internationale) dont les crédits sont orientés vers le secteur privé
(financement des entreprises privées).

2. La coopération et l’intégration économique


2.1. La coopération économique
Les relations entre les pays ont donné naissance à un certain de coopérations économiques à
savoir :

2.1.1. L’UEMOA
L’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) a été créée par le Traité signé à
Dakar le 10 janvier 1994 par les Chefs d’Etat et de Gouvernement des sept pays de l’Afrique de
l’Ouest ayant en commun l’usage d’une monnaie commune, le F CFA. Il s’agit du Bénin, du
Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Sénégal et du Togo. Le Traité est entré

33
en vigueur le 1er août 1994, après sa ratification par les États membres. Le 02 mai 1997, la
Guinée-Bissau est devenue le 8ème État membre de l’Union.
Le traité portant création de l’U.E.M.O.A, assigne à la nouvelle organisation d’intégration
économique sous-régionale, les objectifs suivants :

 Renforcer la compétitivité de l’activité économique et financière des Etats membres dans le


cadre d’un marché ouvert et concurrentiel et d’un environnement juridique rationalisé et
harmonisé.
 Créer entre les Etats membres, un marché commun basé sur la libre circulation des
personnes, des biens, des services, et des capitaux.
 Harmoniser, dans la mesure nécessaire au bon fonctionnement du marché commun, les
législations des États membres et particulièrement le régime de la fiscalité.
 Assurer la convergence des performances et des politiques économiques des Etats membres
par l’institution d’une procédure de surveillance multilatérale.

2.1.2. Le partenariat UE/ACP


Les rapports économiques entre l’Union Européenne et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du
Pacifique, est un exemple de coopération entre le Nord (riche) et le Sud (pauvre).
Cette coopération économique entre le Nord et le Sud, met en relation deux catégories de
partenaires. Il s’agit de :
 L’Union Européenne qui depuis Janvier 2007 compte vingt sept (27) membres et
 Les ACP qui compte soixante dix huit membres (78) dont quarante huit (48) Etats
Africains, quinze (15) Etats des Caraïbes et quinze (15) Etats du pacifique.
Entre 1963 et 2000, sept (7) conventions ont été signées par les deux parties. Il s’agit de :
 Yaoundé I (signée le 20 Juillet 1963) : cette convention établit une zone de préférence
douanière entre la communauté économique européenne (CEE) et les Etats africains et
malgaches (EAMA) et l’augmentation des ressources du fonds européen de développement
(FED) pour financer des projets de développement agricole en Afrique.
 Yaoundé II (signée le 29 Juillet1969) : cette convention élargit les attributions du FED à
savoir la participation au capital d’entreprises industrielles africaines, les aides
exceptionnelles pour compenser la baisse des prix des produits primaires.
 Lomé I (signée le 28 Février 1975), Lomé II (signée le 31 Août 1979), Lomé III (signée le
8 Décembre 1984), Lomé IV (signée le 15 Décembre 1989) : les conventions de Lomé
prendront la place des conventions de Yaoundé dès 1975. Les objectifs de ces accords sont
d’assurer la stabilité des recettes d’exportation des pays ACP, la libre entrée des produits en
provenance des pays ACP sur le marché européen sans limitation de quantité, d’apporter
une assistance technique (transfert de technologie, formation des cadres) aux pays ACP, de

34
mettre à la disposition des pays ACP, des ressources financières sous forme de prêts ou de
dons par l’intermédiaire du Fonds Européen de Développement (FED)
 Et Cotonou (signée le 23 Juin 2000) : l’accord de Cotonou remplace les conventions de
Lomé dès l’année 2000. Les objectifs de cet accord nouveau sont de promouvoir et
d’accélérer le développement économique, culturel et social des Etats ACP, de contribuer à
la paix et à la sécurité, de promouvoir un environnement politique stable et démocratique.

2.1.3. Le NEPAD
Le nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) est un plan d’action lancée
à l’initiative des chefs d’Etat africains en vue de combler le fossé qui sépare en termes de niveau de
développement les pays africains des pays développés.
Le NEPAD est la fusion du partenariat du millénium pour le programme de redressement de
l’Afrique (proposé par le président Thabo Mbeki d’Afrique du sud, le président Olusegun
Obasanjo du Nigéria et le président Abdel Aziz Bouteflika d’Algérie) et du plan Oméga (propsé
par Abdoulaye Wade). La fusion a été finalisée le 3 Juillet 2001, donnant naissance à la Nouvelle
initiative pour l’Afrique (NAI) qui sera baptisé le 23 Octobre 2001, Nouveau Partenariat pour le
Développement de l’Afrique. Le NEPAD a trois objectifs :
 Promouvoir la croissance accélérée et le développement durable,
 Eradiquer la pauvreté généralisée et extrême,
 Mettre fin à la marginalisation de l’Afrique dans le processus de mondialisation.
Ces objectifs se traduisent dans six priorités concrètes : premièrement, combler le déficit
d’infrastructures. Deuxièmement, former les ressources humaines. Troisièmement, développer un
secteur agricole fort et durable. Quatrièmement, assurer la sauvegarde et la défense de
l’environnement. Cinquièmement, diffuser et favoriser la culture dans tout le continent.
Sixièmement, développer la science et la technologie.

2.2. L’intégration économique


L’intégration économique est le processus par lequel plusieurs pays s’engagent à éliminer toute
forme de discrimination entre Etats de manière à unifier leurs espaces économiques. Elle peut
prendre plusieurs formes :
 La zone de libre-échange : C’est la zone dans laquelle les droits de douane et les restrictions
quantitatives aux échanges de marchandises sont abolis entre les pays de la zone, mais
chaque Etat reste libre de sa politique douanière à l’égard des pays tiers.
 L’union tarifaire : c’est une zone de libre-échange dotée d’un tarif extérieur commun
(application de droits de douane unique sur les marchandises en provenance des pays
extérieurs à l’union quel que soit le pays de l’union par lequel les marchandises entrent dans
l’union).

35
 L’union douanière : c’est une union tarifaire où les législations nationales en matière de
douane sont harmonisées à l’intérieur de la zone.
 Le marché commun : c’est une union douanière qui s’accompagne de la libre circulation des
capitaux et des personnes.
 L’union économique : c’est un marché commun accompagné d’une coordination des
politiques économiques, sociales et monétaires des pays.
 L’union monétaire : c’est une unification des politiques monétaires (monnaie unique) avec
une banque centrale unique.
 L’intégration économique : c’est l’unification des politiques monétaires, fiscales et sociales.

36
CHAPITRE 5 : LE CHANGE
Les paiements internationaux concernent les règlements des dettes contractées en devises ou en
monnaie nationale à l’occasion des échanges de biens, de services et de capitaux. Il apparait
nécessaire de pouvoir échanger les différentes monnaies entre elles dès lors qu’il n’existe pas de
monnaie unique à l’échelle internationale. Il se pose alors un problème de change.

1. Définition
Le change est l’opération qui permet d’obtenir une monnaie étrangère à partir d’une monnaie
nationale, ou inversement.

2. La notion de taux de change


2.1. Le taux de change nominal
Le taux de change nominal est la valeur de la monnaie nationale exprimée en monnaie étrangère.
Exemple : 1 euro = 655,96 FCFA (c’est-à-dire 1 euro coûte 655,96 FCFA).

2.2. Le taux de change réel


Le taux de change réel est le taux auquel un pays échange ses biens et services contre ceux d’un
autre pays.
Er = En x Prix du bien intérieur/prix du bien étranger

3. La cotation
La cotation est l’opération qui conduit à la détermination des cours des monnaies prises deux à
deux.
Selon les places financières, il existe deux conventions de cotation qui sont la cotation au certain et
la cotation à l’incertain.

3.1. La cotation au certain


La «cotation au certain» indique le «nombre d'unités monétaires étrangères correspondant à une
unité monétaire nationale». C'est le cas par exemple de la place de Londres qui cote au certain.
Exemple: Paris: EUR/USD: 1,1745/1,1750

3.2. La cotation à l’incertain


La «cotation à l'incertain» indique le nombre d'unités monétaires nationales correspondant à une
unité de monnaie étrangère.
Exemple : Tokyo : USD/JPY : 125,7200/125,7230

4. Le marché des changes

37
Le marché des changes est le lieu de rencontre entre les offreurs et les demandeurs de devises. Il
aboutit à la fixation du prix des devises. C’est un marché essentiellement bancaire.
Les opérations sur le marché de change peuvent être au comptant (marché au comptant) ou à
terme (marché à terme).

4.1. Le marché au comptant


Sur ce marché, les opérations d’achat et de vente des devises se font au cours (prix) du jour. Le
règlement et la livraison des devises ont lieu dans les deux jours ouvrables qui suivent la
négociation.

4.2. Le marché à terme


Sur ce marché, le règlement et la livraison des devises sont reportés à une échéance et à un cours
(prix) connu à l’avance.

NB : Les opérations de change peuvent s’effectuer sous la forme de :


 Change manuel : le change peut être manuel par la vente et l’achat de billets de banque et
de chèques de voyages entre touristes et un bureau de change.
 Change scriptural : le change peut être scriptural par transfert de devises de compte à
compte pour les opérations plus importantes.

4.3. La couverture contre le risque de change


4.3.1. Le risque de change
C’est le risque supporté par les opérateurs économiques à cause de l’extrême variation du taux de
change des monnaies.
Exemple : On peut imaginer un importateur français qui doit régler 1 000 000 dollars à un
fournisseur américain dans trois mois. Comme 1 dollar = 1,10 euro le montant de la facture est
de 1.100.000 euros. Si à l’échéance, le dollar vaut 1 euro, l’importateur français enregistre un gain
de change de 100 000 euros et une perte du même montant si le cours du dollar s’élève à 1.20
euro dans trois mois.

Il y a donc des risques liés aux importations, aux investissements à l’étranger, aux prêts et aux
emprunts réalisés en devises étrangères. Il apparait nécessaire de les couvrir.

4.3.2. La couverture du risque


Les techniques suivantes peuvent être retenues :

38
 La facturation en monnaie nationale : la monnaie de facturation est la monnaie dans
laquelle est libellée la facture. Généralement l’exportateur impose sa monnaie comme
monnaie de facturation.
 La facturation en monnaie peu volatile : une monnaie peu volatile est une monnaie dont le
taux de change présente une certaine stabilité.
 La couverture au comptant : cette méthode consiste à acheter les devises sur le marché des
changes au comptant et à les placer sur le marché monétaire jusqu’à l’échéance.
 La couverture à terme : c’est un contrat par lequel acheteur et vendeur conviennent
d’échanger à une date future, un montant d’une devise contre une autre à un prix fixé à
l’origine.
 Le termaillage : c’est une méthode qui consiste à avancer ou retarder le paiement d’une
transaction en fonction de l’évolution des cours de cette devise.

5. Le régime de change
Le régime de change est la façon dont sont organisés les échanges de devises. On distingue deux
grands systèmes de change :
 Le système de change fixe
 Le système de change variable

5.1. Le système de changes fixes


Dans ce système de change, les autorités monétaires déterminent un taux fixe pour la conversion
de la monnaie nationale en une devise étrangère.
Cette parité se modifie dans le cadre d’une dévaluation ou d’une réévaluation.
Exemple : Avant la dévaluation : 1FF = 50 FCFA
Après la dévaluation : 1FF = 100 FCFA

5.2. Le système de changes flexibles


Dans ce système de change, le cours de la monnaie se fixe librement sur le marché de change par la
rencontre de l’offre et de la demande de devises.
Ce mode détermination des taux de change est qualifié de taux de change flottants ou flexibles.
On distingue deux types change flexibles :
 Les changes flexibles purs : c’est lorsque les cours des monnaies sont uniquement
déterminés par les seules confrontations de l’offre et la demande de devises.
 Les changes flexibles impurs : c’est lorsque les banques centrales interviennent de façon
plus ou moins fréquente en achetant ou en vendant des devises pour influencer les cours.

6. Le système monétaire international (SMI)

39
Pour favoriser les échanges internationaux, les Etats ont progressivement mis en place des règles et
des institutions visant à régir les règlements internationaux.

6.1. Définition
Le système monétaire international est l’ensemble des règles et institutions qui régissent la création
et les échanges de monnaie entre les nations.
NB : Un système monétaire international doit assurer trois fonctions techniques :
 L’ajustement des balances des paiements.
 Le financement des déséquilibres des paiements internationaux entre pays.
 La constitution des réserves monétaires.

6.2. Les différents systèmes monétaires internationaux


On distingue :

6.2.1. L’étalon-or ou gold standard


Dans le système étalon-or, l’or devient une monnaie universelle à partir de laquelle s’effectuent
tous les règlements internationaux. Il y avait une parité qui liait toutes les monnaies à l’or. Ce
système monétaire international a été en vigueur de 1870 à 1914.
Exemple : 1FF=160 mg d’or et 1DM=243,2 mg d’or
Le système d’étalon-or présentait les caractéristiques suivantes :
 L’existence d’une parité entre toutes les monnaies nationales et l’or.
 La libre convertibilité des monnaies en or.
 La libre circulation de l’or entre les différents pays.
 L’ajustement automatique de la balance des paiements.
Mais face à la rareté de l’or, ce système monétaire international sera abandonné.

6.2.2. L’étalon devise-or ou gold exchange standard


La conférence de Gênes en 1922 met sur pied un système de gold Exchange standard, où l’or,
ainsi que les devises-clés (le dollar et la livre sterling), servent de monnaies internationales.
Autrement dit les règlements internationaux s’effectuent en or et en devises-clés. Dans ce système,
la convertibilité des devises en or est limitée aux devises-clés (dollar et livre sterling). Ce système
monétaire international a été appliqué après la conférence de Gênes en 1922, puis de 1944 à
1971.
6.2.3. Le système de bretton Woods
Le système de Bretton Woods ou l’étalon dollar-or, est un système mis sur pied à la Conférence
de Bretton Woods (Etats Unis), du 4 au 12 Juillet 1944, et qui a duré de 1944 à 1971.
Les principales dispositions de l’accord portent sur les points suivants :

40
 Chaque pays devra progressivement assurer la convertibilité de sa monnaie avec le dollar et
les autres monnaies.
 Le dollar est rattaché à l’or aux taux fixe de 35 dollars l’once d’or. Le lien avec l’or est donc
conservé, mais de façon indirecte pour la plupart des monnaies.
 Les taux de changes doivent être fixes. La quantité de monnaie échangée contre une unité
de monnaie étrangère ne doit pas varier dans le temps de façon significative.
 Un organisme supranational, le fonds monétaire international est créé. Il pour fonction
principale d’aider les différents Etats à maintenir la fixité des taux de change.

6.2.4. L’étalon-dollar
Le système d’étalon-dollar caractérise le système monétaire international actuel. Il a suivi le
système de Bretton Woods basé sur deux étalons monétaires internationaux : l’or et le dollar.
Après que le dollar a été déclaré inconvertible en or en 1971, et que l’or a été démonétisé (c’est-à-
dire l’or n’a plus de valeur monétaire, il n’est plus une monnaie) en 1976 par les accords de la
Jamaïque, le dollar reste la principale monnaie internationale.
Les accords de Jamaïque officialisent une pratique courante depuis 1973, le flottement des
monnaies. C’est désormais le marché qui détermine chaque jour, en fonction de l’offre et la
demande, le taux de change entre deux monnaies.

41
CHAPITRE 6 : LA BALANCE DES PAIEMENTS
Les différents échanges qui ont lieu entre les Etats sont enregistrés dans un document comptable :
la balance des paiements. Qu’est ce que la balance des paiements ? De quoi se compose t-elle ?
Quels sont les mécanismes mis en œuvre pour l’ajuster en cas de déséquilibre ?

1. Définition
La balance des paiements est un document comptable qui enregistre l’ensemble des échanges de
biens, de services et de capitaux entre l’économie nationale et l’extérieur au cours d’une période
donnée.

2. Les principes d’établissement et la structure de la balance des paiements


2.1. Les principes de construction de la balance des paiements
La balance des paiements fait intervenir deux grandes catégories d’agents économiques :
 Les résidents qui sont des personnes physiques (les nationaux et les étrangers) et des
personnes morales (entreprises, les représentations diplomatiques, etc.) établies sur
le territoire national depuis plus d’un an.
 Les non-résidents qui sont des personnes physiques ou morales établies à l’étranger.
La balance des paiements suit le principe de la comptabilité en partie double. Ainsi une même
opération est comptabilisée deux fois en tant que flux réel et en tant que flux monétaire de sorte à
maintenir en équilibre la balance des paiements.
Exemple : Une vente de marchandise à l’étranger pour une somme de 1 000 000 FCFA est
enregistrée d’un côté de la balance en tant qu’exportation (sortie de marchandises=flux réel) et de
l’autre côté de la balance, en tant qu’augmentation des réserves monétaires (entrée de
monnaie=flux monétaire).

2.2. La structure de la balance des paiements


Selon la nouvelle présentation de la balance des paiements en vigueur depuis le 1er Janvier 1996, la
balance des paiements se divise en trois comptes : compte des transactions courantes, compte de
capital et compte financier.

2.2.1. Le compte des transactions courantes


Le compte des transactions courantes regroupe les exportations et les importations de biens et de
services, les transferts de revenus et les transferts courants.

2.2.1.1. Le compte des biens

42
Le compte des biens ou balance commerciale enregistre l’ensemble des exportations et
importations de marchandises entre l’économie nationale et l’extérieur au cours d’une période
donnée.
Le solde de la balance commerciale peut être :
 Déficitaire c’est-à-dire le pays importe plus qu’il n’exporte (XM<0).
 Excédentaire c’est-à-dire le pays exporte plus qu’il n’importe (XM0).
 Equilibrée c’est-à-dire les exportations du pays correspondent aux importations
(XM0).
Le compte des biens permet de calculer le taux de couverture du commerce extérieur c’est-à-dire le
rapport entre la valeur des exportations et celles des importations.
Taux de couvertureexportations/importations

2.2.1.2. Le compte des services


Ce compte enregistre les échanges qui ne donnent pas lieu à des mouvements de marchandises. Il
s’agit de transactions sur services (frais de transport, assurance, tourisme) entre un pays et le reste
du monde.

2.2.1.3. Le compte des revenus


Le compte des revenus retrace les transferts de revenus (revenus du capital et du travail) entre
l’économie nationale et l’extérieur.

2.2.1.4. Le compte des transferts courants


Le compte des transferts courants retrace les transferts des administrations destinés à financer
l’ONU par exemple, et les envois de fonds des travailleurs immigrés vers leur pays d’origine.

2.2.2. Le compte de capital


Il regroupe :
 Les transferts de capital qui comprennent les remises de dettes, les dons en biens
d'équipement ou destinés à en acquérir ;
 Les acquisitions ou cessions d'actifs non financiers (achats de brevets, licences, achats
d’immeubles par les ambassades).

2.2.3. Le compte financier


Les principales composantes de ce compte sont :
 Les investissements directs qui sont effectués par une entité appelée investisseur direct,
lequel vise un intérêt durable tel la rentabilité ou le développement futur de l'entreprise qui

43
reçoit l'investissement et détient dans cette optique au moins 10% des actions ou des
droits de vote.
 Les investissements de portefeuille qui regroupent tous les investissements internationaux
réalisés sous forme d'acquisition de titres de participation ou de titres de créances, autres
que ceux déjà recensés dans les investissements directs et dans les réserves.
 Les autres investissements, constitués d’une catégorie fonctionnelle résiduelle où sont
recensées toutes les autres opérations sur les actifs et passifs non classées dans les
investissements de portefeuille et les réserves, notamment les crédits commerciaux, les prêts
ou emprunts, les utilisations des crédits du FMI, la monnaie fiduciaire et les dépôts ;
 Les avoirs de réserves qui sont des avoirs extérieurs (devises) à la disposition immédiate et
sous le contrôle effectif des Autorités monétaires et qui leur permettent de financer
directement les déséquilibres des paiements, de réguler indirectement l'ampleur de ces
déséquilibres au moyen d'interventions sur le marché des changes pour influer sur le cours
de la monnaie nationale et de parer à d'autres besoins.

3. Les mécanismes d’ajustement de la balance des paiements


Du point de vue financier, le compte des avoirs de réserves traduit ce que l’on qualifie
couramment de déficit ou d’excédent de la balance des paiements, puisqu’il indique les variations
de réserves en devises qui résultent de l’ensemble des transactions effectuées avec l’extérieur.
Ainsi la balance des paiements est :
 Excédentaire si le solde du compte avoirs de réserves est négatif (sorties de devises-entrées
de devises<0).
 Déficitaire si le solde du compte avoirs de réserves est positif (sorties de devises-entrées de
devises0).
 Equilibrée si le solde du compte avoirs de réserves est nul (sorties de devises-entrées de
devises0).
Une balance des paiements doit toujours apparaître en équilibre. L’actif de la balance est toujours
égal au passif de la balance. Mais l’équilibre se rompt lorsque la balance des paiements est
excédentaire ou déficitaire.
Face aux éventuels déséquilibres qui peuvent survenir, des mécanismes d’ajustement sont
préconisés :

3.1. Les mécanismes d’ajustement par les variations des prix


Les mécanismes d’ajustement par les variations des prix peuvent être étudiés dans deux cas :

3.1.1. Le cas du déficit de la balance des paiements

44
Pour faire face à un déficit de la balance des paiements, il est préconisé la dévaluation de la
monnaie nationale destinée à ramener la balance des paiements au niveau d’équilibre.
En effet, la dévaluation a pour effet de favoriser les exportations en abaissant les prix des produits
nationaux offerts à l’étranger, et de ralentir les importations en rendant les produits étrangers plus
chers.
3.1.2. Le cas d’excédent de la balance des paiements
Lorsqu’un pays connaît un surplus prolongé de sa balance des paiements, il se trouve dans une
situation de déséquilibre fondamental qui peut être corrigé par une réévaluation.
En effet la réévaluation a pour objectif de favoriser les importations en rendant les produits
étrangers moins chers et de ralentir les exportations des produits nationaux devenus chers.

3.2. Les mécanismes d’ajustement traditionnel


Pour faire face au déséquilibre de la balance des paiements, l’on a recours à :

3.2.1. L’ajustement par l’endettement


L’endettement est l’un des moyens dont disposent les pays qui connaissent le déséquilibre de leurs
balances de paiements pour rétablir l’équilibre.

3.2.2. L’ajustement par la monnaie


Lorsque le déficit (ou l’excédent) de la balance des paiements est dû à un excès (ou à une
insuffisance) de la demande intérieure, pour rétablir l’équilibre, les autorités monétaires agissent
sur l’offre de monnaie en la réduisant ou en l’augmentant.

FIN DE PROGRAMME
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