Corr DS1 2024
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Partie1 : Électronique
Devoir Surveillé n°1- corrigé
Exercice n°1 Flash électronique (40 minutes)
Le fonctionnement d’un flash électronique repose sur la génération d’un éclair dans un tube à décharge.
Il s’agit d’un tube de quartz dans lequel on a placé un gaz raréfié, le xénon, entre deux électrodes E1 et E2. Ces
deux électrodes sont reliées à un condensateur de capacité C chargé sous quelques centaines de volts. (Ce n’est
pas très clair dans l’énoncé : le condensateur est initialement déchargé, puis quant l’interrupteur est ouvert, on
le charge sous une tension de quelques centaines de volts grâce au générateur de fem E de quelques centaines
de volts. Ensuite, dans un second temps, le tube est connecté aux bornes du condensateur).
Autour du tube est enroulé un fil constituant une électrode E3. On peut appliquer entre E1 et E3 une impulsion
de tension de plusieurs milliers de volts qui ionise le xénon. Il devient alors conducteur et le condensateur peut
se décharger dans le gaz, créant ainsi un éclair lumineux très intense d’une durée très brève.
Le gaz du tube à décharge n’est a priori pas conducteur. Cependant, lorsqu’une très haute tension est appliquée
entre deux de ses électrodes, l’ionisation des atomes de xénon qui en résulte abaisse la résistance du tube qui
devient alors équivalent à un conducteur de résistance RT dans lequel le condensateur C peut se décharger.
R
On utilise le circuit équivalent de la figure ci-contre pour expliquer
la formation d’un éclair dans le tube. On considère que la tension C
E est une tension continue de 0,30 kV. RT
E
iT
Charge du condensateur
Durant la première phase, l’interrupteur K est ouvert, et on charge le condensateur (initialement déchargé) à
l’aide du générateur de tension continue E.
R1. Établir proprement l’expression de la tension aux bornes du condensateur durant cette première phase.
Que vaut la tension aux bornes du condensateur à la fin du régime transitoire ?
Solution:
— Appliquons la loi des mailles pour t ≥ 0, après avoir orienté la uR (t)
maille : uc + uR − E = 0 (1)
R
— Utilisons les relations tension/intensités :
duc i(t)
— pour le condensateur, en convention récepteur : i = C (2)
dt E ⊕ C uc (t)
— pour la résistance, en convention générateur : uR = Ri (3)
Nous avons les trois équations, et comme nous cherchons une équation vérifiée par uc , exprimons
duc
tout en fonction de uc : uR = Ri = RC .
dt
duc duc uc E
Ainsi : uc + RC =E⇔ + = .
dt dt RC RC
duc uc E
On introduit la constante de temps τ = RC , ainsi + =
dt τ τ
Résolvons l’équation différentielle précédente :
ducH ucH
— Déterminons la solution générale ucH de l’équation homogène (sans second membre + =
dt τ
0 : ucH (t) = Ke−t/τ
, avec K une constante d’intégration
— Déterminons une solution particulière ucP de (E), recherchée sous la forme du second membre, ici
ducP ucP E ducP
constant : + = , or = 0 et donc ucP = E.
dt τ τ dt
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Génération de l’éclair
Le régime permanent précédent étant atteint pour t < t1 , on ferme l’interrupteur K à l’instant t = t1 τ .
uR R
i ⊕ C u
RT
E iC
iT
Solution:
1 ) = u(t1 ), or avant
La tension aux bornes du condensateur est une fonction continue du temps, donc u(t+ −
1)
u(t+ E
L’intensité du courant qui circule dans la résistance RT s’écrit donc : iT (t+
1) = =
RT RT
du
Lorsque le nouveau régime permanent est atteint, u ne dépend plus du temps, donc iC = C = 0.
dt
Ainsi i(∞) = iT (∞).
E
La loi des mailles s’écrit alors : u(∞) + uR (∞) − E = 0 ⇔ (RT + R)i(∞) = E, d’où iT (∞) =
R + RT
R3. Déterminer l’équation différentielle vérifiée par iT (t) pour t > t1 et la mettre sous la forme :
diT iT E
+ 0 =
dt τ RRT C
Identifier l’expression de τ 0 en fonction de R, RT et C.
Solution: Nous avons 5 inconnues : i, iC , iT , uR et u. Nous avons donc besoin de 5 équations indépen-
dantes faisant intervenir ces 5 inconnues :
(1) Loi des mailles : u + uR − E = 0
(2) Loi des nœuds : i − iC − iT = 0
(3) Loi d’Ohm pour R : uR = Ri
(4) Loi d’Ohm pour RT : u = RT iT
du
(5) Relation courant/tension pour C : iC = C
dt
Ces 5 relations doivent être combinées pour établir l’équation différentielle vérifiée par iT (t), donc nous
devons tout exprimer en fonction de iT .
dRT iT diT
(3) dans (5) : iC = C = CRT (5’)
dt dt
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diT
(5’) dans (2) : i = iC + iT = RT C + iT (2’)
dt
diT
(2’) dans (3) : uR = Ri = RRT C + RiT (3’)
dt
diT diT R + RT E
(4) et (3’) dans (1) : RT iT + RRT C + RiT = E ⇔ + iT = , on identifie la
dt dt RRT C RRT C
RRT C
constante de temps τ 0 = .
R + RT
diT iT E
L’équation différentielle s’écrit alors : + 0 =
dt τ RRT C
Solution: La solution générale de cette équation différentielle s’écrit : iT (t) = iT,h (t) + iT,p , avec :
0
— iT,h est la solution de l’équation homogène : iT,h (t) = Ke−t/τ , avec K ∈ R
— iT,p est la solution particulière de l’équation différentielle, recherchée sous la forme d’une constante :
τ 0E E
iT,p = =
RRT C R + RT
0 E
Ainsi iT (t) = Ke−t/τ +
R + RT
E E t1 E ER t1
1) =
Nous avons établi que iT (t+ , ainsi = Ke− τ + , d’où K = eτ
RT RT R + RT RT (R + RT )
E R −(t−t1 )/τ 0
Ainsi : iT (t) = 1+ e
R + RT RT
R5. Tracer l’allure de iT (t) pour t ∈ [0, t1 ] et t > t1 et expliquer la génération d’un éclair lors de la fermeture
de l’interrupteur K.
Solution:
Allure de iT (t) pour t < t1 et t > t1 :
iT (t) Pour t < t1 , l’interrupteur est ouvert, et iT = 0
E
RT ATTENTION ici, pour t > t1 , l’intensité du
courant décroit dans le condensateur ! (cf ex-
pression qui est la somme d’une constante et
d’une exponentielle décroissante)
De même on peut le voir en comparant la condi-
E
tion initiale et la valeur finale :
R + RT E E
iT (0+ ) = > iT (∞) =
R R + RT
t1 t
Après la bascule de l’interrupteur, l’intensité du courant qui traverse le tube présente du valeur im-
portante et alors l’ionisation des gaz, la désexctitation des atomes de Xenon se fait par émission d’une
lumière sur un instant bref, de l’ordre de la durée du régime transitoire τ 0 .
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Solution: Le générateur de courant modélise le cœur, plus précisément le ventricule gauche et l’inter-
rupteur la valve aortique, ouverte durant la systole et fermée durant la diastole.
R2. Par une analogie à expliciter, proposer une relation entre R, DR et ∆P = P (t) − P∞ .
Solution: La résistance hydraulique R modélise la résistance de l’écoulement à travers l’aorte, elle est
liée à l’écart de pression et au débit de l’écoulement à travers l’aorte. C’est l’analogue de la résistance
électrique, on écrit alors une relation type loi d’Ohm, en convention récepteur : ∆P = RDR
dP
R3. Justifier la relation suivante : DC = C
dt
Solution: Les parois de l’aorte sont représentées comme ayant la capacité de stocker de l’énergie pour
la restituer ensuite, comme le fait le condensateur dans un circuit électrique. En écrivant, en convention
d(P − P∞ ) dP
récepteur, une relation semblable : DC = C , or P∞ est une constante, donc DC = C
dt dt
Battements du cœur
Grossièrement, le cycle cardiaque se divise en deux grandes phases : la systole et la diastole.
— Durant la systole, la valve aortique est ouverte : en se contractant, le ventricule gauche du cœur expulse
du sang dans l’aorte plus vite qu’il ne peut s’écouler en raison des résistances périphériques. Il en résulte
une augmentation de pression jusqu’à un maximum appelé pression systolique. On note ts la durée de la
systole.
— Durant la diastole, le ventricule gauche du cœur se relâche. La valve aortique se referme et l’aorte se vide
du sang qu’elle a emmagasiné vers le reste du réseau. La pression diminue et atteint un minimum appelé
pression diastolique juste avant une nouvelle contraction. On note td la durée de la diastole.
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Diastole
À t = ts , c’est le début de la diastole. On note Pm = P (ts ).
R4. Quel est l’état de l’interrupteur K pendant la diastole ?
Solution: Durant la diastole, la valve aortique est fermée, donc le sang ne peut pas circuler du ventricule
gauche vers l’aorte, ce qui correspond au cas électrique où l’interrupteur K est ouvert, c’est-à-dire D = 0.
R5. Écrire l’équation différentielle vérifiée par la pression P (t). On posera τ = RC.
Solution:
P (t) − P∞ dP dP P P∞
Ainsi =C , soit + =
R dt dt RC RC
dP P P∞
On pose τ = RC et on obtient donc + =
dt τ τ
Solution:
t
La solution générale de l’équation différentielle homogène s’écrit PH (t) = Ae− τ
dPP PP P∞
La solution particulière est recherchée sous la forme d’une constante et vérifie : + = , soit
dt τ τ
PP = P∞
t
Ainsi P (t) = Ae− τ + P∞
La pression ne peut pas subir de discontinuité (à l’instar de la tension aux bornes du condensateur).
D’après l’énoncé P (ts ) = Pm
ts ts
On en déduit que Ae− τ + P∞ = Pm , soit A = (Pm − P∞ )e τ
ts t
Ainsi P (t) = (Pm − P∞ )e τ e− τ + P∞
t−ts
Soit P (t) = (Pm − P∞ )e− τ + P∞
Systole
On pose t = 0 au début de la systole. On pose P (t = 0) = P0 .
R7. Quel est l’état de l’interrupteur K durant la systole ?
Solution: Durant la systole, le sang circule du ventricule gauche vers l’aorte, ce qui correspond à la
situation électrique pour laquelle l’interrupteur K est fermé.
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R8. Écrire l’équation différentielle vérifiée par la pression P (t). On posera τ = RC.
Solution:
K
Solution:
t
Solution homogène : PH (t) = Be− τ
Solution particulière : PP = P∞ + RD
t
Solution générale : P (t) = Be− τ + P∞ + RD
En utilisant la continuité de P et la donnée initiale de l’énoncé : P (0) = B + P∞ + RD = P0 , on en
déduit B = P0 − P∞ − RD
t
Soit P (t) = (P0 − P∞ − RD)e− τ + P∞ + RD
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Battements du cœur
R10. Représenter la pression artérielle P (t) en fonction du temps durant deux battements cardiaques. Faire
apparaître les durées ts , td et T respectivement de la systole, de la diastole et d’un battement cardiaque
ainsi que les pressions P0 et Pm .
Solution:
De t = 0 à t = ts a lieu la systole, au cours de laquelle la pression augmente de P (0) = P0 jusqu’à la
pression maximale, la systolique qui vaut P (ts ) = Pm (pression au début de la diastole).
Puis de t = ts à t = ts + td (td : durée de la diastole) se produit la diastole au cours de laquelle la pression
diminue de P (ts ) = Pm à P (ts + td ) = P (0) = P0 (pression au début de la systole).
P (t) td
Pm
P0 T
0 ts ts + td t
R11. Exprimer la pression systolique Pm et la pression la pression diastolique P0 en fonction des paramètres du
modèle.
Solution:
La pression systolique est atteinte à la fin de la systole :
ts
Pm = P (ts ) = (P0 − P∞ − RD)e− τ + P∞ + RD
ts
1 − e− τ td ts +td
On en déduit P0 : P0 = P∞ + RD t +t e− τ , en multipliant par e τ le numérateur et le dénomi-
− dτ s
1−e
nateur :
ts
1−eτ
P0 = P∞ + RD td +ts
1−e τ
R12. Calculer Pm et P0 en mmHg pour C = 6, 03 × 10−9 m3 · Pa−1 , R = 1, 265 × 108 Pa · s · m−3 , une fré-
quence cardiaque de 70 batt/min, ts = 0, 33 s, D = 260 × 10−6 m3 · s−1 et P∞ = 7, 0 mmHg. On rappelle
que 1 mmHg = 136 Pa.
Solution:
Rq : il y avait une erreur de puissance de 10 pour R, le « − » n’avait rien à faire là....
Cette question et la suivante ne sont donc pas comptabilisées.
A.N. : Pm = 132 mmHg et Pm = 70 mmHg
R13. En moyenne les pressions systolique diastolique normales en cm Hg sont Pm /P0 = 12/8. Commenter.
Solution:
Remarques 1. Attention aux unités ! 132 mmHg=13,2 cmHg !
Le modèle de Winkessel donne des pressions systolique et diastolique relativement proches des valeurs
communément mesurées.
R14. L’expérience donne des résultats ayant l’allure des courbes ci-dessous. Commenter.
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Figure 1 – Variations normales de la pression artérielle et du débit sanguin aortiques au cours d’un battement
cardiaque. En pointillé le modèle de Winkessel, en gras la courbe expérimentale.
Solution: D’après les courbes ci-dessous, le modèle de Winkessel reproduit relativement bien la dias-
tole mais pas la systole, le modèle ne rend pas compte de l’augmentation de la pression puis de sa
diminution au cours de la systole. L’hypothèse d’un débit sanguin constant n’est clairement pas vérifiée
expérimentalement durant la systole, ce qui peut expliquer au moins en partie cette inadéquation.