Lecture Linéaire : A la musique

Mouvement 1 : “ une fresque sociologique marquée” v1 à v24

Mouvement 2 : “jeunesse et sensualité” v25 à v36

INTRODUCTION

“La musique, souvent me prend comme une mère !” confie Baudelaire dans son poème “La
musique”. Son cadet, qu’est Arthur Rimbaud, pionnier du symbolisme, fait figure de proue de la
poésie moderne en cette fin du 19 -ème siècle et écrit lui aussi sur ce thème. Héritier du parnasse,
du romantisme, le jeune poète doit sa renommée à sa plume fulgurante pour glorifier la nature
mère et critiquer la bourgeoisie provinciale ardennaise et plus précisément celle de cette ville
nommée “Charlesville”.

Les poèmes écrits à l'été, 1870. Et regroupés dans les cahiers de Douai sur l'occasion pour Rimbaud
d'évoquer ses fugues, son amour immodéré de la nature, mais également de donner son point de
vue sur la religion, la guerre, les miséreux.

Le poème présenté à la musique est de forme variable et se compose de 9 quatrains en alexandrins.

Le jeune Rimbaud s'emploie dans ce dernier à réaliser un tableau sociologique de sa ville natale.
Derrière l'hommage musical se dresse des portraits satiriques, à la manière d'un véritable Daumier.
L'inspiration rimbaldienne de ce poème renvoie à Albert Glatigny et le poète en prose une réécriture
sous forme d'opéra-bouffe.

Ainsi nous examinons ce diptyque réaliste de la société contemporaine de l'odeur comme l'occasion
d'un portrait satirique du conformisme bourgeois

Citation du texte Procédé littéraire Analyse

“A la musique” Tonalité musicale Le titre du poème confère une
tonalité musicale et laisse
aussi penser à un éloge mais le
lecteur découvre que sur ce
fond se joue une autre scène.
“Place de la gare à Charleville” Cadre saptio temporel L'auteur cherche à répondre à
un certain réalisme puisqu'il
fait ici référence aux concerts
hebdomadaires qui s'y
tenaient.
“Sur la place” CCL Il lance la critique évoquant
“Taillée en mesquines Expension du nom par ailleurs un manque
pelouses” V.1 Adj pej “mesquines” d’envergure
“Square” Pp. Sub. Rel Rimbaud constitue une
“Où tout est correct” V.2 critique et suppose un
environnement organisé par
les hommes selon les codes
qui nuisent à la créativité et la
liberté. Cette rigueur associée
à la nature est sujet de rejet.
“Tous les bourgeois” Adjectif indéfini L'auteur fait un portrait
“poussifs” Adj moqueur des bourgeois qui ne
 Qu'étranglent les chaleurs” V.3 Pp. Sub. Rel. laisse place à aucune
exception.
Rimbaud met en exergue leur
embonpoint, symbole de
réussite sociale de l'époque.
“les jeudis soir” Rejet du verbe de la Rendez souligne alors
“Leurs bêtises jalouses.”V.4 proposition principale. l'échauffement dont il faisait
Usage du présent. part plus tôt. Et la critique se
Précision temporelle. poursuit d'un point de vue
Vocabulaire péjoratif du moral.
groupe nominal &
Personnification.
“L'orchestre militaire”V.5 Référence au titre. Aucun individu ne ressort de
“La valses ses fifres.”V.6 Champ lexical de l'armée. ce groupe. La chaîne est
“Militaire” “schakos” Indication spatio-temporelle. esquissée d'un point de vue
“fifres”V.5-6 Groupe nominal visuel. Cet Orchestre semble
“Au milieu du jardin.”V.5 au centre de tous les regards.
“L'orchestre militaire”
“Les premiers rangs.” V.7 Vocabulaire attribué au La chaîne semble alors ridicule
“Parade.” V.7 théâtre au regard du comportement
“Notaire” V.8 Non féminin +masculin des spectateurs. Rimbaud se
moque. L'effet ostentatoire
des individus ne les met pas en
valeur.
“Le Gandin” V.7 Énumération des professions Ici, l'atmosphère est pesante
“Le notaire” V.8 Catégorie de portraits et les dames de compagnie ne
“Rentier” V.9 Synecdoque sont pas épargnées par
“Lorgnons” V.9 Alitérat° en [b] Rimbaud. En effet, leur
“Les gros bureaux bouffis” Groupe nominal superficialité est visible.
V.10
“officieux cornacs” V.11
“Bancs verts” V.13 Teinte verte qui symbolise la Reliée aux voyous, cette
“Gazons verts” V.21 jeunesse couleur est reliée à la
“marronniers verts” V.26 jeunesse.

“Roses” V.23 Métonymie. Des personnages se côtoient.

Les différences sociales
apparaissent.
BILAN c'est ici que ce clou, ce premier mouvement. Rimbaud peint une farandole de portrait d'un
œil amusé.

Citation du texte. Procédé littéraire Analyse

“-Moi” “Je” V.25 prenons personnel sujet. La juxtaposition et ses
pronoms personnels
permettent alors à Rimbaud
de se confier au lecteur et de
partager ses sentiments
personnels.
“Comme un étudiant” vers 25. Comparaison. L'odeur évoque la jeunesse, le
manque de rigueur ainsi que la
richesse. Il crée un jeu
 d'opposition entre le monde
adulte et la jeunesse.
“Sous les marronniers verts” Complément circonstanciel de Rimbaud utilise des indices de
“fillettes” V.26 lieu. lyrisme et du jeu amoureux
avec un cadre bucolique.
“choses indiscrètes.” V.28 Périphrase. Le jeu de séduction débute,
Rimbaud reprend le motif
traditionnel des yeux. Le
symbole sensuel est décrit.
“vers moi” V.28 Complément circonstanciel. Le Désir accompagne les
jeunes gens, Rimbaud fait
aussi objet de désir.
“Je ne dis pas mot” V.29 Négation totale. Ici, le silence du poète est
évocateur.
“La chaire des cous blancs” Description. Rambaud amène le lecteur à
V.30 à “dos divin” V.32 J'ai de sonorité en [ou] et [b] suivre le regard qu'il porte sur
le coup féminin.
“je” V.33/34/36 Pronom personnel sujet. Montée du désir autour de la
redondance.
“...” Point de suspension Non-dits, permettant t, à
Rimbaud de gagner en
mystère.
“Bottine.” “Bas” V.33 Allitération en [b] Le feu amoureux anime
“Brodés” V.30 Rimbaud. Il se moque de cette
“brulées” V.34 effusion Et de cet érotisme à
“ Baisers” V.36 son paroxysme, avec l'envie
d'embrasser les jeunes filles.
BILAN

Ce 2nd mouvement rompt avec le précédent par la. Catégorie sociale dépeinte et ses
préoccupations, mais également par la présence marquée Par la séduction dans ce mouvement.

CONCLUSION Dans ce tableau, en dotant, Rimbaud réalise une satire très réaliste au cours de
laquelle il décrit fortement la bourgeoisie et son conformisme. Il se joue du lyrisme exacerbé autour
de la thématique des amours légères et du désir des jeunes gens. La musique devient alors un
prétexte et n'occupe qu'une place secondaire, alors que le titre supposait une ode. Rimbaud s'amuse
de tout, il déroule son lecteur, lit 2 thèmes récurrents pour mieux les opposer et conduire à plus de
légèreté.

Selon, Rimbaud, il faut s'abstraire des codes et se découvrir.