Recueil de Textes 6è-FINAL1+
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choisis parmi ceux qui sont dans le Document -TEXTE FR APC 6e Revu)
Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
TABLE DES MATIÈRES
Table des Texte
matières
01 Mon collège
Au lycée EN ANNEXE
02 Terreur à la maison
03 Terreur à la maison (suite)
Le repas du dimanche
L’arbre à palabres Table des Textes
04 L’arbre à palabres (suite) matières
05 La fête de la Tabaski 1 Apprends
06 La lettre personnelle !...Car tu dois
Lettre du Pakistan diriger le
07 La lettre administrative ou officielle monde
08 Lettre à un ami invitant à la
fête d’anniversaire Jeune écolier,
Jeux vidéo écoute
09 Un espoir envolé 2 Des erreurs, il
Donc, il faut choisir : écrire, ou filmer en reste !
10 Midi
La chasse au feu Des débuts
11 L’homme agit sur la nature difficiles…
12 L’anneau de la tourterelle 3 Des débuts
13 L’anneau de la tourterelle (suite) difficiles…
14 Comment l’eau de mer est devenue salée (suite)
15 Le Voyage Magique de la Gardienne de la 4 Anta et
Nature Mamadou
16 5 Anta et
La dame de Zokou et sa fille Mamadou
Il n'est pas bon d'accuser les autres (suite)
17 Il n'est pas bon d'accuser les autres (suite) 6 Anta et
CONTE : Pourquoi le cheval ne parle-t-il pas Mamadou
18 Une sinistre nouvelle (fin)
19 Un texte fonctionnel (définition)
Exemple de notice
20 Exemple de notice (suite)
21 Exemple de notice (suite)
22 Exemple de notice (suite)
23 Exemple de notice (suite)
24 Exemple de notice (suite)
25 Exemple de notice (suite)
26 Exemple de notice (suite)
Au lazaret (début)
27 Au lazaret (suite)
28 Chez le docteur
Meka et les souliers (début)
29 Meka et les souliers (suite)
Catherine Maheu
30 Des souvenirs difficiles
31 GAVROCHE
L’histoire d’Iqbal
32 Qu'est-ce qu'une recette de cuisine
33 Beignets de coco
Préparation de la recette
34 Les enfants et la télévision
35 CE QUE C’EST QU’UN LIVRE
Mauvais usage de l’internet
THÈME I : ENVIRONNEMENT SCOLAIRE
Semaine 1
Leçon : La prise en compte des groupes syntaxiques en lecture
Capacité : Apprendre à lire
TEXTE : Mon collège
Le héros de ce récit est un jeune Français habitant en ville. Il travaille mal en classe et est toujours
puni.
Moi, je n’aime pas le collège ! Mais je n’ai vraiment pas de chance : quand j’ouvre les volets, qu’est-
ce que je vois sur la colline, juste en face de la fenêtre de ma chambre ? Le collège ! Ça ne donne pas envie
de se lever. Les murs blancs, sales, et vaguement bleus, ou gris, selon le temps ; les fenêtres alignées
bêtement, avec leurs stores1 délavés battant au vent, et, derrière, les salles en U autour des couloirs toujours
sombres. C’est un collège comme il y en a beaucoup. Sébastien dit qu’ils se ressemblent tous, il vient
d’arriver dans ma classe, il en a vu plein : des boîtes, des cubes, des barres…
Celui-là, c’est plutôt le genre parallélépipède, quelconque, comme on dit en maths, il n’a pas de nom !
Toujours d’après Sébastien, il ne serait pas pire que les autres, moi je veux bien : dans les salles du nord,
sur la cour, on se gèle l’hiver ; au sud, on a trop chaud l’été ; il pleut côté ouest ; à l’est, ça va, c’est là que
se trouve l’escalier de secours en colimaçon2, l’attraction des exercices d’alerte incendie. Il y a aussi le parc ;
enfin, des pelouses interdites, sauf celle qui n’a plus un brin d’herbe : le terrain de foot. Et deux autres
bâtiments, une sorte de hangar biscornu3, le gymnase, et, près du portail d’entrée, et de sortie donc – c’est
sans doute un hasard -, le bâtiment administratif.
1
Stores : rideaux.
2
En colimaçon : tournant en spirale.
3
Biscornu : d’une apparence étrange.
1
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
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- Oh ! dit-il avec joie. Chic ! Moi, je suis complètement nul. Tu me feras copier sur toi.
- Copier quoi ?
- Les devoirs, parbleu ! Pour que ça ne se voie pas, j’ajouterai quelques fautes.
Je fus stupéfait. Copier sur le voisin, c’était une action déshonorante. Et il parlait d’y avoir recours non pas
dans un cas désespéré, mais de façon quotidienne ! Si Joseph et l’oncle Jules l’avaient entendu, ils m’auraient
certainement défendu de le fréquenter. D’autre part, il est toujours dangereux de « faire copier » le voisin.
Lorsque deux devoirs se ressemblent, le professeur ne peut pas savoir lequel des deux est une imposture, et le
trop généreux complice est souvent puni comme l’imposteur.
Je me promis d’exposer mes craintes à mon cynique voisin, pendant la récréation, et je préparais mes
arguments lorsque, à ma grande surprise, le tonnerre du tambour éclata dans le couloir, et toute l’étude se leva.
Nous allâmes nous mettre en rang devant la porte : elle s’ouvrit d’elle-même, et le surveillant de la récréation
reparut, et dit simplement : « allez ! »
Nous le suivîmes.
- Où va-t-on ? Demandai-je à mon voisin.
- En classe. On monte à l’externat.
Il avait apporté au lycée un très petit instrument de musique. C’était une pastille de métal, percée en son centre
d’un trou, sur lequel était tendu un mince fil de caoutchouc. La pastille placée sur la langue, et la bouche
presque fermée, il était possible d’en tirer des sons d’une musicalité charmante, sans que l’on pût dire d’où ils
provenaient…
En classe d’anglais, les dieux firent signe au musicien, car dès la première minute, Pitzu écrivit au tableau
noir : « The little bird is singing in the tree. » Il traduisit à mesure : « Le petit oiseau chante dans l’arbre. »
Berlaudier confirma aussitôt l’exactitude de cette assertion par un trille prolongé. Notre bon maître, charmé,
s’avança vers la fenêtre qu’il ouvrit toute grande, et tenta d’apercevoir, à travers les feuillages, le passereau
qui gazouillait si bien à propos.
Il distingua sans doute quelque moineau, car nous montrant du doigt les feuilles jaunies par l’automne, il
déclara :
« This is the little bird that is singing in the tree! »4
Berlaudier, le visage penché sur son cahier, calligraphia cette phrase, tout en l’illustrant d’une délicieuse
roulade qui provoqua un éclat de rire général. Pitzu, stupéfait d’entendre cet oiseau derrière lui, se tourna
brusquement vers nous, et parcourut nos gradins du regard. Il vit trente visages qui exprimaient l’attention la
plus déférente, et Berlaudier, la plume en l’air, levait vers lui les yeux de l’innocence.
Pitzu referma la fenêtre, et sans nous perdre de vue, revint à pas lents vers la chaire. Mais comme il nous
tournait le dos pour y monter, l’oiseau l’appela gaiement par son nom :
-Pitzu ! Pitzu !
Il fit volte-face, promena sur nous un regard brillant de menaces, et dit :
-Quel est le serin qui fait l’oiseau ?
Un grand silence lui répondit.
Marcel PAGNOL, Le temps des secrets. Ed. Pastorelly.
4
Voici le petit oiseau qui chante dans l’arbre.
2
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Je ne sais pas si je te l’ai dit. Je n’ai pas de sœur, je suis fille unique dans une famille qui compte cinq
enfants. C’est terrible ! Je crois que je me suis contentée de reproduire la vie de ma mère. Je revois encore
ce que fut ma misérable vie d’enfant. J’en garde des souvenirs dont je ne suis pas fière. De mon père, les
deux reliques qu’il m’a léguées sont sa grande taille et sa cruauté. De ma mère, une ombre dont le contour
indique la présence d’un être résigné. Deux termes suffiraient pour qualifier les deux, « présence-absence »
pour l’un, « absence-présence » pour l’autre. Il m’arrive de penser que le sort est héréditaire. J’ai souvent
eu l’impression que ma mère avait hérité d’une mauvaise étoile qui avait suivi toute sa progéniture.
Maintenant que j’y pense, je réalise que je n’ai jamais croisé le regard de mon père. Il ne nous
regardait jamais. Je me demande parfois s’il se rendait compte de notre existence. Je n’en suis pas très
sûre. Une fois, un de mes frères a fait une fugue. Il a été retrouvé au bout de trois jours par ma mère qui
avait pris des dispositions pour que mon père n’en sache rien. Il n’avait même pas constaté la disparition
de son fils…
Mon père était souvent absent et personne à la maison ne s’en plaignait. Ces absences représentaient
pour ma mère, mes frères et moi un moment de paix et de tranquillité. C’était le seul moment où nous étions
nous-mêmes, heureux. Dès que nous sentions l’odeur de mon père rentrant à la maison, nous courions
nous terrer comme de petits rats, dans tous les recoins obscurs de la maison. Nous connaissions ses
humeurs capricieuses. Pour un oui, pour un non, il brutalisait tout le monde en particulier maman, qu’il
battait sans cesse. Mes frères et moi étions convaincus que mon père était possédé par de mauvais esprits
qui le dérangeaient. Nous pensions que c’était la seule explication possible qui pouvait justifier son
comportement étrange.
Kouméalo ANATE, Le regard de la source, Bordeaux, Ana Editions, 2005, pp. 80-81.
TEXTE : Le repas du dimanche
Dans le livre Aujourd’hui au Sénégal, un enfant sénégalais, Bocar, tient son journal intime : chaque soir, il
raconte sa journée sur un cahier. Bocar décrit sa vie quotidienne à Dakar, parmi ses sept frères et sœurs et
les deux épouses.
Dimanche 12 octobre.
Aujourd’hui, c’est un repas de fête. Comme tous les dimanches on mange mieux, on a droit à un peu plus
de viande que d’habitude. En plus, jour de chance, c’est au tour de ma mère de cuisiner pour toute la famille.
Elle a préparé un tiéré, un couscous de mil.
Quand on s’est assis sur la natte, j’ai encore dû choisir avec soin ma place autour du plat commun car
plusieurs de mes frères sont des « dévoreurs5 ». Et si je me retrouve à côté de l’un d’eux, je suis sûr de me
faire grignoter6 ma part !
Maman a toujours été très affectueuse, surtout avec ses garçons. Et quand elle apporte le couscous, elle a
son grand sourire et répète à chaque fois la même phrase : « Mangez avec la main droite et n’oubliez pas
de vous méfier des pièges, les enfants ! »
J’ai pris une poignée de semoule bien chaude sans m’apercevoir de rien et, tout d’un coup, ô surprise, un
délicieux niébé7 a craqué sous ma dent. C’est pour ça que maman nous met en garde (pour rire) contre les
« pièges ».
Fabrice HERVIEU-WANE, Aujourd’hui au Sénégal, Editions Gallimard Jeunesse
SEMAINE 4 :
Leçon : Le récit dans des textes contenant des éléments de dialogue et/ou de description
Capacité : Identifier un récit dans des textes contenant des éléments de dialogue et/ou de
description
5
Dévoreurs : personnes qui mangent beaucoup.
6
Grignoter : manger peu à peu.
7
Niébé : ce sont les haricots blancs.
3
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Dans le roman Les vacances de Djonan, une petite élève découvre le village de ses grands-parents pendant
les vacances. Elle échange avec son grand-père sur certaines traditions du village.
« Grand-père, pourquoi tous ces gens se saluent-ils lorsqu’ils se rencontrent ? Sont-ils obligés de le faire ? »
Son grand-père sourit, amusé par sa question.
- Ils se saluent parce qu’ils se connaissent, ma fille. Ici au village, nous nous connaissons tous. Nous formons
une grande famille. Et puis, c’est la coutume. Chaque fois que tu rencontres quelqu’un, il faut le saluer.
- Même lorsque je ne le connais pas, grand-père ?
- Oui même lorsque tu ne le connais pas. »
Djonan resta pensive. En ville, on ne salue que ceux qu’on connaît, alors qu’ici… Et puis, comment font-ils
pour se connaître tous ? se demanda-t-elle.
Soudain, elle s’écria :
« Mais je comprends, grand-père ! C’est parce que vous n’êtes pas nombreux.
- De quoi parles-tu ?
- Je dis que c’est parce que vous n’êtes pas nombreux que vous vous connaissez tous dans le village.
- C’est peut-être vrai ; mais c’est surtout parce que nous cherchons à nous connaître. Je t’ai dit que nous
formons une seule et grande famille, nous sommes donc des frères et sœurs. N’est-ce pas normal que les frères
et sœurs se connaissent ?
- Si je vois, reconnut Djonan, qui se demandait tout de même pourquoi, en ville, c’était si différent. »
Grand-père regarda la position du soleil, puis se leva.
« Va rejoindre ta grand-mère. Je vais sous l’arbre à palabres, je ne tarderai pas à revenir.
- Je peux aller avec toi, grand-père ?
- Non, ce n’est pas un endroit pour les petites filles.
- Mais je suis grande grand-père.
- Djonan, l’arbre à palabres n’est fait ni pour les enfants, ni pour les femmes. C’est un endroit réservé
uniquement aux hommes. Les femmes n’y viennent que lorsqu’on a besoin d’elles. Tu comprends ? Alors, va
chez ta grand-mère !
- Mais pourquoi donc, grand-père ?
Grand-père ne répondit plus, il était déjà loin.
Djonan se leva et alla rejoindre sa grand-mère, qui filait du coton, assise sur une natte devant sa case.
« Tiens ! Te voilà, Djonan ! Viens m’aider ! Si tu veux être une bonne épouse et une bonne mère de famille
plus tard, il faut apprendre toutes ces choses dès à présent.
- Grand-mère, dis-moi, qu’est-ce que l’arbre à palabres ? Et pourquoi les femmes n’y vont-elles pas ? »
Grand-mère fut surprise par la question de sa petite-fille, qu’elle considéra longuement avant de demander :
« Qui est-ce qui t’a parlé de l’arbre à palabres ?
- Grand-père y est allé et il a refusé que je l’accompagne. Qu’est-ce que c’est grand-mère ?
- C’est l’endroit où se retrouvent les hommes, pour discuter de certains problèmes du village. Les femmes n’y
vont que lorsqu’on les appelle. Souvent, d’ailleurs, elles ne font qu’écouter ce que les hommes disent. Elles
ne parlent que lorsqu’on leur donne la parole.
- Que font-elles alors, lorsqu’elles veulent parler ?
- Elles attendent qu’on leur donne la parole, tout simplement.
- Et elles ne disent rien ? Elles acceptent cela ? »
Grand-mère éclata de rire, devant l’air désinvolte de sa petite fille.
« Bien sûr que nous l’acceptons. Cela ne nous gêne pas, et puis, d’ailleurs, c’est la coutume.
- Laquelle, grand-mère ? Celle qui fait que tous les villageois sont les frères et les sœurs de grand-père ? »
Grand-mère sourit, amusée par le lien que venait de faire sa petite-fille. Lentement, elle remua la tête.
« Ah ! Ces enfants de la ville ! »
Bi Tra Alain DO, Les vacances de Djonan, Editions Akpagnon.
4
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
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Semaine 5 : INTEGRATION :
TEXTE : La fête de la Tabaski
On était à la veille de la Tabaski. Les préparatifs de la fête occupaient tout Saint-Louis ; depuis les
plus vieux qui palabrent devant les mosquées jusqu’aux petits qui marmonnent8, le jour, du Coran transcrit
sur des tablettes de bois par le vénérable marabout9.
Cette nuit-là, les bambins ne dormirent pas ; ils rêvèrent aux boubous blancs que l’on revêtirait le lendemain,
aux appétissantes côtelettes de mouton que l’on mangerait !
A l’aube, au premier chant du coq, ils furent sur pied, nullement incommodés par l’insomnie10 ; ils conduisirent
les moutons aux pointes nord et sur l’île, aux endroits où le fleuve coule, libre, sans digues. Ils les trempèrent
dans l’eau tiède, en manière de lavage.
Dans leur instinct batailleur, ils organisèrent les combats. Les infortunés animaux, excités par les cris, se
donnèrent de violents coups de corne. Chacun vantait son bélier, prétendait qu’il était le plus fort…
Il y eut des vaincus et la bataille passe facilement des moutons à leurs propriétaires.
Vers huit heures, ils regagnèrent la maison. Le beau soleil de la Tabaski était haut dans le ciel. Il déversait
ses rayons de gaieté et promettait une agréable journée
A neuf heures, tout le monde avait revêtu ses beaux habits. Un cortège interminable se dirigea vers la
mosquée du nord où avait lieu, solennellement11 la grande prière.
Karim était magnifique dans son ample boubou de basin que Marième avait artistiquement repassé. Et parmi
le flot d’hommes noirs qui passaient, habillés de blanc, coiffés de chéchias écarlates12, le jeune homme se
faisait remarquer par la richesse de sa tenue. On se dépêchait… Les boubous s’animaient et donnaient un
air de majesté…
Les petits trottaient, fiers et raides, derrière leurs parents. Ils portaient sous les bras les peaux de moutons
tannés et les nattes sur lesquelles on s’assoirait tout à l’heure.
Au retour, c’était le sacrifice du mouton. Le chef de famille entouré de son épouse et de ses enfants,
s’acquittait de l’office13.
Les femmes et les enfants trempaient le doigt dans le sang chaud et en déposaient sur le front ; cela devait
influer d’une manière heureuse sur leur destinée ! Karim accomplit le rite sans conviction…
Les Maures dépeçaient les moutons, vidaient les tripes, et exigeaient, en récompense, la tête et la peau de
la bête.
Les ménagères commençaient la cuisson des viandes. Elles distribuaient aux pauvres, qui, d’après le
commandement du Prophète, doivent avoir les prémices14.
Le soir, la sœur cadette de Marième vint transmettre une invitation à Karim et à ses amis…
A la maison de Marième, tout avait été mis à neuf pour leur réception. Marième descendit de la table la
soupière pleine de viandes rôties et de pommes de terre frites. Elle la déposa au milieu de la pièce et invita
les jeunes hommes à faire honneur au mets.
Ils se déchaussèrent, s’installèrent sur les nattes, jambes croisées. Marième, armée d’un couteau et d’une
fourchette, découpa la viande. Elle mangea la première, comme le veut la tradition, et les convives suivirent
son exemple.
Ousmane SOCE, Karim, Nouvelles éditions latines
THÈME III : JEUX ET LOISIRS
Semaine 6
Leçon : Les caractéristiques d’une lettre
Capacité : Reconnaître les caractéristiques d’une lettre
8
Marmonner : prononcer à voix basse, sans bien articuler, peu distinctement.
9
Marabout : un religieux musulman digne d’une estime respectueuse, qu’on vénère.
10
Insomnie : le manque de sommeil, la privation.
11
Solennellement : avec le sérieux des grandes cérémonies, des solennités.
12
Ecarlates : les chéchias étaient d’un rouge vif.
13
Office : le père s’acquittait de cette tâche.
14
Prémices : les premiers morceaux.
5
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TEXTE
Lettre du Pakistan
Ce texte a été publié dans le livre Famille du monde entier. Dans cet ouvrage, cinquante enfants de différents
pays se présentent et présentent leurs familles.
Asalaam aleikum !
Cela veut dire « bonjour » dans ma langue.
Je m’appelle Zahinab et j’ai treize ans. J’habite dans un pays d’Asie, le Pakistan. Dans la famille, nous
sommes six filles. Ses six « fleurs merveilleuses » comme dit papa ! Six fleurs mais six filles à marier. Enfin,
plus que quatre. Moi, je suis encore à l’école, j’ai le temps. Par contre, pour mes trois sœurs, il serait temps
de trouver un mari. Enfin, ça ne dépend pas d’elles. C’est mon père qui choisit. Il doit aussi constituer une
dot pour chacune de nous, qu’il remettra à la famille du futur époux, comme le veut la tradition. Ce n’est pas
forcément de l’argent, cela peut être une télévision, des tapis, une voiture. Cela ruine parfois les familles.
Mon père est officier de police. Pendant que je suis à l’école, mes sœurs, qui doivent rester à la maison,
aident ma mère à faire la cuisine ; elles confectionnent des robes et décorent la maison. Elles m’aident aussi
à faire mes devoirs.
A toi de te présenter maintenant !
A bientôt.
Zahinab
Sophie FURLAUD, Pierre VERBOUD et Uwe OMMER, « Zahinab 13 ans »
dans Familles du monde entier, Editions du seuil, 2002.
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Semaine 07 :
Leçon : Les caractéristiques d’une lettre
Capacité : Mettre en relation les différentes caractéristiques d’une lettre
Semaine 8
Leçon : L’identification et la hiérarchisation des informations contenues dans un texte
Capacité : Identifier et hiérarchiser des informations contenues dans un texte
TEXTE : Jeux vidéo
Les jeux vidéo ont souvent un impact négatif sur la scolarité des enfants.
« Nous recevons aujourd’hui Mme la présidente de l’association nationale de la Protection de l’enfance.
- Mme la présidente, vous avez organisé une journée d’études consacrée aux jeux vidéo. Quel message
souhaitez-vous faire passer à nos auditeurs ? Les jeux vidéo sont-ils dangereux pour nos enfants ?
- Oui, les jeux vidéo peuvent être dangereux. Je m’adresse donc aux parents pour les mettre en garde.
D’abord, d’une façon générale, le temps passé avec ces jeux est souvent du temps pris sur les activités
sportives, sur la lecture et sur le travail scolaire. Ainsi, une mère d’élève nous a rapporté que les résultats
scolaires de son fils avaient baissé dès lors qu’il avait eu une console de jeux. Un père de famille a témoigné
de l’énervement de ses enfants après de longs moments passés à ces jeux vidéo.
De plus, selon l’avis de plusieurs médecins, les jeux vidéo ne seraient pas sans danger pour la santé. Ils
seraient responsables de maux de tête et de fatigue oculaire qui se manifeste notamment par des
larmoiements.
Enfin, certains de ces jeux sont moralement condamnables.
- Pouvez-vous nous donner des exemples de ces jeux particulièrement nocifs ?
- Non, ce serait leur faire de la publicité. Je conseille aux parents de regarder à quoi jouent exactement
leurs enfants. »
Extrait de la collection Apostrophe, Français 6è, p.101 éd. Hachette 2014
Semaine 09
8
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
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Leçon : L’enchaînement chronologique dans un texte
Capacité : Dégager l’enchaînement chronologique dans un texte
TEXTE : Un espoir envolé
Alain MABANCKOU fait revivre le chagrin d’un adolescent devenu adulte. C’est un des meilleurs joueurs de
son équipe de football qui s’est laissé aller au jeu de mangues. La fracture de sa jambe l’a à jamais empêché
de fouler le terrain de jeu.
Dès qu’on allume la radio pour écouter les informations sportives, on sait déjà qu’on va nous apprendre que
nos Diables Verts ont été sèchement battu quelque part dans l’arrière –pays alors qu’ils jouaient contre des
broussards qui n’ont jamais pris l’avion ou le train. Et quand je dis à mes amis que notre équipe est bourrée
de nullards on croit que j’exagère parce que moi-même je suis un footballeur raté depuis que je me suis
fracturé la jambe en grimpant dans un manguier. Ils ont sans doute raison. En effet, quand j’avais treize ans
et demi, les grandes personnes juraient que je serais un bon attaquant de pointe. J’avais même été
sélectionné dans l’équipe des espoirs du Congo. Et puis je ne sais pas ce qui m’avait pris, j’avais envie de
manger des mangues (…). J’étais au faîte du manguier de notre parcelle lorsque j’ai entendu craquer la
branche sur laquelle j’étais assis pour dévorer ces fruits juteux.
Il y a eu comme un vent, puis un bruit qui me débouchait les oreilles. J’avais l’impression que je chutais avec
un gros panier de mangues dans le dos. Je ne voyais plus rien, je ne sentais plus mon corps. Je me suis
réveillé six heures plus tard à l’hôpital des Trois-Martyrs avec un plâtre au pied droit. Quadruple fracture,
m’a-t-on appris par le médecin qui me reprochait mon envie de manger des mangues. C’est depuis ce temps
-là que je claudique.
Maintenant que j’ai trente ans, je sais que c’est l’âge où les vrais footballeurs pensent à leur retraite. Mon
rêve s’est envolé, je ne suis plus qu’un des spectateurs qui hurlent dans les stades alors que c’est moi qui
devrais être parmi les onze joueurs de notre équipe. Parfois, je me dis que si je n’avais pas eu cet accident,
je serais le sauveur des Diables Verts.
Alain MABANCKOU, Nous gagnerons la coupe du monde 2010, in « Enfants de la balle », éd. Jean-Claude
Lattès, 2010.
Fella15 humait l’air, l’expression inquiète, les oreilles agitées, et tous les éléphants à l’entour paraissaient
également nerveux. Toutes les immenses oreilles battaient comme des voiles sous la tempête, bien qu’il n’y
eût presque pas de vent. La très faible brise qui soufflait venait de l’ouest.
Le troupeau se mit en marche vers l’est. Ce n’était pas la marche paisible habituelle, les animaux ne
pensaient même pas à rafler des feuilles au passage. Les trompes ne cessaient de s’élever et de s’abaisser
au-dessus des oreilles battantes. Un détail contribuait à donner un air d’étrangeté à ce mouvement, c’était
l’affluence anormale d’oiseaux pique-bœufs16. Ils s’élevaient par nuées au-dessus des hautes herbes, se
posaient sur des arbres, les quittaient, plongeaient, remontaient. Ils paraissaient désorientés de se trouver
là si nombreux. Les éléphants sentaient aussi autour d’eux la présence de très nombreux animaux. Cette
grande île de végétation devait être surpeuplée.
Pumilo marchait en tenant fermement la queue de sa mère. Soudain, il buta du front contre des énormes
pattes. Fella s’était arrêtée. Tout le troupeau ralentissait et s’arrêtait. Les trompes levées venaient de sentir
l’odeur de la fumée, venant de l’est. L’odeur venait de l’ouest et aussi de l’est. Même pour l’homme, l’imprévu
absolu prend d’abord une couleur dramatique. Les éléphants adultes de ce troupeau savaient exactement
quel danger représentait l’odeur de fumée et, lorsqu’ils la sentaient, ils lui tournaient le dos… Mais fuir devant
le feu et sentir devant soi l’odeur de fumée était impensable, bouleversant…
En cet instant d’émotion, les grands animaux capables de réflexion ne réfléchirent pas. Obéissant à
l’impulsion17 venue de la partie la plus sensible de leur être, leur trompe, ils se mirent en mouvement vers
une de ces deux directions d’où ne venait encore aucune odeur de fumée, en l’occurrence vers le nord. Ils
15
Fella : nom de l’éléphant femelle dont l’auteur raconte l’histoire.
16
Pique-bœufs : oiseaux dont l’activité essentielle consiste à ôter les tiques et les autres insectes sur les grands mammifères.
17
Impulsion : mouvement spontané, irréfléchi.
10
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Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
auraient aussi bien pu aller au sud, mais plusieurs femelles marchèrent vers le nord, et tout le troupeau suivit.
Même un homme n’ayant jamais entendu barrir un éléphant aurait compris les sentiments qu’exprimaient les
cris de ce grand troupeau qui se pressait au milieu des herbes : c’était le désarroi et l’angoisse. Fella avait
pris son petit à son côté, elle marchait en tenant sa trompe posée sur son épaule. Mais, peu après, Pumilo
reprit la queue de sa mère ; c’était l’accompagnement qu’il préférait. Cette marche vers le nord, on pouvait
le prévoir, ne dura guère. Une fois de plus les éléphants rencontrèrent l’odeur de fumée. S’ils n’avaient pas
senti dès le début que le feu les entourait complètement, c’était à cause de la faible brise, et aussi parce que
le contour de la grande île de végétation était très irrégulier.
Des animaux passaient au milieu des herbes, en tous sens. Des buffles et de grandes antilopes couraient,
la tête rejetée en arrière, l’œil déjà fou. Fella se retourna brusquement, attirant Pumilo à son côté, car elle
venait de sentir, toute proche, une odeur de lions. Les pique-bœufs blancs voletaient comme des papillons.
Et, si les éléphants avaient eu une bonne vue, ils auraient vu que de tous côtés maintenant une fumée noire
montait dans le ciel.
Le troupeau en désarroi décrivait une courbe en pivotant un peu sur lui-même. Les éléphants maintenant
sentaient l’odeur du feu venant de toutes les directions, et ils entendaient le ronflement de l’incendie. Les
animaux accouraient de plus en plus nombreux. Ils n’allaient pas en ligne droite mais décrivaient des
courbes, comme le troupeau, changeant constamment leur course devant l’odeur maudite. Les lions,
visiblement, n’avaient même pas la pensée d’attaquer des proies qui parfois les heurtaient.
Pumilo, l’épaule collée contre la grosse patte antérieure de sa mère, maintenue par la trompe protectrice,
secoué, bousculé par d’autres éléphants, ne voyait rien, ne comprenait rien. Il trouvait la fumée asphyxiante
et piquante aux yeux et il criait presque continuellement. Tous les éléphants barrissaient d’angoisse. Pumilo
se sentait perdu au milieu de ce carrousel18 affolant.
Georges BLOND, La grande aventure des éléphants, Fayard.
Pour tuer des larves de moustiques qui vivaient dans un lac, on a vaporisé sur l’eau une très faible dose
d’insecticide.
Quelques semaines plus tard, on constata la mort de presque tous les grèbes (oiseaux aquatiques) qui
vivaient au bord du lac : sur 1000 couples, il n’en est resté qu’une vingtaine.
Des études précises, faites par les scientifiques, ont permis de comprendre ce qui s’était passé.
Cette histoire vraie se passe en
Australie, une île quatorze fois
grande comme la France, dont
la principale ressource est
l'élevage des moutons. Au
début de cette histoire, les
lapins de garenne étaient
totalement inconnus en
Australie.
Acte 1 Le jour de Noël 1859,
rêvant de joyeuses parties de
chasse, un fermier met en
liberté, sur ses terres, 24 lapins.
18
Carrousel : circulation intense en tous sens.
11
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
choisis parmi ceux qui sont dans le Document -TEXTE FR APC 6e Revu)
Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
— 6 ans plus tard, il tue 20 000
lapins sur sa propriété ;
— 80 ans plus tard, les
chasseurs en tuent plus de 140
millions sur l'ensemble de l'île.
Acte 2 Pour stopper ce « raz-de-
marée », les éleveurs de
moutons décident de faire venir,
en Australie, un animal
jusqu'alors inconnu dans l'île : le
renard.
Acte 3 Les renards étant
inefficaces, l'introduction
volontaire d'une maladie
extrêmement contagieuse pour
les lapins, la myxomatose,
entraîne la destruction presque
totale des lapins.
Semaine 12 :
Leçon : Les caractéristiques d’un conte
Capacité : Identifier et construire les caractéristiques du conte
13
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
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-Je ne te la donnerai certes pas !
-Puisqu'il en est ainsi, laisse-moi m'en retourner à l'instant chez mon père ! »
Ségué, désespéré de voir partir son épouse, céda. « Tiens, dit-il, voilà la bague ! Prends-la donc !
-Maintenant que tu m'en as fait don, il te faut m'indiquer comment m'en servir.
-Si le désir te vient de quelque chose, répondit Ségué, frappe la terre du plat de ta main en nommant à voix
haute l'objet convoité. »
La jeune femme, alors, frappa le sol de sa paume en disant : « Anneau de l'oiseleur, ramène-moi dans ma
case ! » À l'instant même, elle se trouva transportée dans la case de son père, et tous les biens que Ségué
avait obtenus grâce à la bague la suivirent, car ils ne pouvaient rester séparés de leur maîtresse.
Le lendemain, la perfide épousée remit l'anneau à son père, et celui-ci fit ses préparatifs pour aller détruire
le village de son gendre. « Nous revoici malheureux comme jadis ! dit Ségué à son père. La tourterelle va
me le payer, car je la capturerai à nouveau. Elle a beau connaître le piège et la glu, elle ignore les collets de
crin ! »
Le chien du vieux chasseur intervint alors : « Ce n'est pas la peine de rattraper la tourterelle ! Je vais tâcher
de récupérer ta bague. Laisse-moi faire ! »
Le chien alla trouver un chat. « L'anneau de mon maître est à présent aux mains du chef du village voisin.
Si, d'ici ce soir, je ne l'ai pas en ma possession, il n'y aura plus un chat vivant sur terre. »
Le chat, à son tour, s'en alla trouver un rat. « Si l'anneau de Ségué passe la nuit chez le chef du village
voisin, je mangerai tous les rats jusqu'au dernier ! »
À minuit, trois rats se rendirent chez le chef du village voisin, qui dormait profondément. Le premier rat veilla
à ce que personne n'entrât dans la case, le deuxième rat surveilla le sommeil du chef. Pendant ce temps, le
troisième lui ôtait la bague du doigt.
Quand il l'eut en sa possession, il alla promptement la remettre au chat. Celui-ci, à son tour, s'empressa de
la porter au chien. Et le chien la rendit à Ségué Karanmbé.
Avec l'anneau revinrent toutes les richesses qui avaient disparu. De peur de se le voir soustraire de nouveau,
Ségué le cousit dans un sachet qu'il suspendit à son cou, puis il dit : « Anneau, porte-moi loin des autres
hommes, là où nul ne pourra m'attaquer. »
En un clin d'œil, Ségué, sa famille et ses biens se virent transportés sur une montagne inaccessible et d'une
prodigieuse hauteur, où ils vécurent longtemps heureux et tranquilles.
Publié sur le net par arcus.centerblog.net, le 29/7/2013
Semaine 13 :
Leçon : Les caractéristiques d’un conte
Capacité : Identifier et construire les caractéristiques du conte
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-Non, femme ! Il n'y a pas de poisson. Je t'ai apporté une meule.
-Wang-cadet, tu sais bien que nous n'avons rien à moudre : il ne reste pas un seul grain à la maison. ».
Wang-cadet posa la meule par terre et, de dépit, lui donna un coup de pied. La meule se mit à tourner, à
tourner et à moudre.
Et il en sortait du sel, des quantités de sel. Elle tournait de plus en plus vite et il en sortait de plus en plus de
sel. Wang-cadet et sa femme étaient tout contents de cette aubaine tandis que la meule tournait, tournait et
le tas de sel grandissait, grandissait. Wang-cadet commençait à avoir peur et se demandait comment il
pourrait bien arrêter la meule. Il pensait, réfléchissait, calculait, il ne trouvait aucun moyen. Soudain, il eut
enfin l'idée de la retourner, et elle s'arrêta.
À partir de ce jour, chaque fois qu'il manquait quelque chose dans la maison, Wang-cadet poussait la meule
du pied et obtenait du sel qu'il échangeait avec ses voisins contre ce qui lui était nécessaire. Ils vécurent
ainsi à l'abri du besoin, lui et sa femme.
Mais le frère aîné apprit bien vite comment son cadet avait trouvé le bonheur et il fut assailli par l'envie. Il vint
voir son frère et dit : « Frère-cadet, prête-moi donc ta meule. » Le frère cadet aurait préféré garder
sa trouvaille pour lui, mais il avait un profond respect pour son frère aîné et il n'osa pas refuser. Wang-l'aîné
était tellement pressé d'emporter la meule que Wang-cadet n'eut pas le temps de lui expliquer comment il
fallait faire pour l'arrêter. Lorsqu'il voulut lui parler, ce dernier était déjà loin, emportant l'objet de sa convoitise.
Très heureux, le frère aîné rapporta la meule chez lui et la poussa du pied. La meule se mit à tourner et à
moudre du sel. Elle moulut sans relâche, de plus en plus vite. Le tas de sel grandissait, grandissait sans
cesse. Il atteignit bien vite le toit de la maison. Les murs craquèrent. La maison allait s'écrouler. Wang-l'aîné
prit peur. Il ne savait pas comment arrêter la meule. Il eut alors l'idée de la faire rouler hors de la maison, qui
était sur une colline. La meule dévala la pente, roula jusque dans la mer et disparut dans les flots.
Depuis ce temps-là, la meule continue à tourner au fond de la mer et à moudre du sel. Personne n'est allé
la retourner. Et c'est pour cette raison que l'eau de la mer est salée.
Publié sur le net par jipp.forumgratuit.org >t2190-…
Semaine 14 :
Leçon : Les intentions des personnages dans un conte
Capacité : Identifier les intentions des personnages dans un conte
Texte : Le Voyage Magique de la Gardienne de la Nature
Amina, une femme au cœur doux et aimant, embarque dans un voyage magique à travers la savane
africaine, où elle rencontre des animaux et apprend d'importantes leçons sur la nature.
Il était une fois, dans un petit village situé au cœur de
la savane africaine, vivait une femme nommée Amina.
Amina était une femme douce et aimante, qui avait un
profond respect pour la nature et tous les êtres vivants qui
l'entourent. Chaque jour, elle passait son temps à observer
les animaux sauvages et à apprendre des plantes
médicinales. Elle était une véritable gardienne de la
Amina fut à la fois surprise et excitée. Elle accepta immédiatement
nature. l'invitation de l'oiseau messager.
Soudain, un tourbillon de poussière se forma autour d'eux, et en un instant, ils furent transportés dans un
autre monde. Un jour, alors qu'Amina était assise à l'ombre d'un
grand baobab, un oiseau aux plumes chatoyantes vint se
Partie 2: La Rencontre avec les Animaux poser sur son épaule. L'oiseau semblait être
Lorsque la poussière se dissipa, Amina réalisa qu'elle un messager magique, car il brilla d'une lueur
était au cœur de la savane africaine, entourée
mystérieuse. "Chère Amina, dit l'oiseau d'une voix douce,
de majestueux animaux sauvages. Les lions, les girafes, les zèbres et même les éléphants étaient tous réunis
je suis le messager de la nature. J'ai une quête importante
en harmonie. Amina pouvait sentir l'énergie de la nature
pouret toi.
la connexion profonde entre tous
Veux-tu m'accompagner dansces
un êtres
voyage magique
vivants. à travers la savane ?"
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Un lion majestueux s'approcha d'Amina et lui parla d'une voix douce, "Chère Amina, nous avons besoin de
ton aide pour préserver notre habitat naturel. Les humains ont souvent oublié leur lien sacré avec la nature,
et nous avons besoin de toi pour leur rappeler l'importance de vivre en harmonie avec tous les êtres
vivants."
Amina comprit la mission qui lui était confiée. Elle promit d'utiliser toute sa sagesse et sa bienveillance pour
sensibiliser les humains à la beauté et à l'importance de la nature.
Après avoir absorbé toutes ces leçons de vie, Amina décida de rentrer chez elle pour partager ses
connaissances avec les autres. Elle savait qu'elle pourrait faire une différence en éveillant les consciences
des humains.
De retour dans son village, Amina organisa des ateliers pour les enfants, où elle leur racontait ses
aventures à travers la savane. Elle leur apprenait à respecter la nature, à protéger les animaux et à vivre
en harmonie avec leur environnement.
Les enfants écoutaient attentivement les histoires d'Amina et s'inspiraient de son amour pour la nature.
Petit à petit, le village devint un modèle de respect et d'harmonie avec la nature.
Amina avait accompli sa mission avec succès. Les animaux de la savane étaient reconnaissants pour sa
dévotion, et les enfants du village étaient devenus des gardiens de la nature à leur tour.
Et depuis ce jour, Amina continua à partager ses enseignements partout où elle allait, inspirant les
nouvelles générations à préserver la beauté et la magie de la nature.
https://www.meshistoiresdusoir.fr/h/le-voyage-magique-de-la-gardienne-de-la-nature/
TEXTE :
Il n'est pas bon d'accuser les autres
Publié le : 16/07/2024 - 10:14
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Dans un village de la brousse, le roi Nanan prétendit publiquement qu’accuser injustement quelqu’un était moins
grave que de le blesser physiquement, ce qui fut contesté par l'araignée et le rat. Pour prouver qu’ils avaient raison,
l'araignée et le rat échafaudèrent un plan. Grâce à une méchante ruse, le roi fut accusé à tort d'avoir souillé un arbre.
Humilié, il quitta le village. Lorsque la vérité éclata, l'araignée et le rat furent chassés à leur tour. De retour, le roi
Nanan décida d'abolir le mensonge dans le village. Un mensonge peut courir pendant toute une année, mais la vérité le
rattrapera en un seul jour.Conte dit par Vincent de Paul Kouamé.
https://www.rfi.fr/fr/podcasts/l-afrique-en-conte/
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THÈME V : LA SANTÉ
SEMAINE 16 : Les caractéristiques du dialogue
Caractéristiques : Connaître les caractéristiques du dialogue
TEXTE : Une sinistre nouvelle
A son retour de voyage, un médecin a une bien triste nouvelle à annoncer à un ami, dont le destin et celui de
toute sa famille va basculer.
Scène 2 […]
L’Ami : Bonjour, Jules, comment vas-tu ? Et ton voyage ?
L’homme : Tout le monde va bien. Et toi comment vas-tu ?
L’Ami : Jules, tu te souviens de Bigué ?
L’homme : Oui, pourquoi ? Tu sais que j’ai rompu avec elle il y a plus d’un an.
L’Ami : Je sais, Jules. Ce que je dois te dire ce n’est pas facile. Bigué est malade.
L’homme : Qu’est-ce qu’elle a ?
L’Ami : Elle vit avec le VIH et m’a demandé de t’informer et de lui venir en aide.
L’homme : Ce n’est pas vrai… Elle est infectée ? Et moi ? Ah non… Ce n’est pas vrai.
L’Ami : Jules, je comprends que tu sois bouleversé. Mais je vais t’aider. Quant à Bigué, vous avez été
ensemble pendant plus de trois mois, vous avez passé de bons moments ensemble ; maintenant qu’elle a besoin
de toi, tu dois l’aider.
L’homme : C’est plutôt à toi de l’aider, elle vit avec le VIH, tu es médecin…
L’Ami, Moi j’ai fait mon devoir de médecin ; aujourd’hui c’est d’argent qu’elle a besoin pour payer ses
médicaments ; toi, tu as les moyens, tu peux au moins l’aider.
L’homme : (Avec un air terriblement menaçant.) Ecoute, Luqué ! Je ne veux plus jamais que tu me parles de
cette fille, plus jamais. Tu m’entends ?
L’Ami : Bon d’accord. Maintenant, je te parle en tant que médecin et ami. Compte tenu de ce qui s’est passé
entre vous, il serait prudent que tu fasses le test de dépistage du VIH.
L’homme : Quoi ? Qu’est-ce que tu veux dire par là ? Que je vis avec le Sida ? Tu m’as bien regardé. Depuis
que j’ai quitté cette femme, je mène une vie tout à fait régulière avec ma femme.
L’Ami : Je ne veux pas te faire peur, on ne peut être sûr de rien tant qu’on n’a pas fait le test. Ecoute, mon
ami, il vaut mieux faire le test pour en avoir le cœur net. Tiens, voici l’adresse d’un centre de dépistage
anonyme et gratuit.
(Longuement, Jules regarde son ami et le petit carton qu’il lui tend… Le docteur pose la carte sur la table et
sort sans plus rien dire ; Jules rentre à pas lents dans sa chambre, laissant le papier sur la table.)
Scène 3 […]
La femme : Et voilà le troisième client qui s’en va ! Si tous les clients s’en vont les uns après les autres,
comment va-t-on payer les commandes faites ? A cette allure qu’allons-nous devenir ? Comment faire face
aux charges du personnel ? Comment nourrir la famille et soigner les enfants ? (Pendant qu’elle monologue,
son mari est entré à son insu et se laisse tomber dans un fauteuil du salon. Elle se retourne et l’aperçoit.)
Ah ! Te voilà enfin. Où étais-tu allé de si bonne heure ce matin, sans rien me dire, sans même t’inquiéter de
la santé de notre enfant malade ? Jules, ça ne va pas ! Un autre client est venu rompre son contrat. Jules, je te
parle, réponds-moi !
L’homme : (D’une voix étrangement fatiguée.) Je n’ai pas le cœur à parler.
La femme : Elle se fait plus tendre et affectueuse.) Jules, je suis ta femme, j’ai constaté que depuis quelque
temps tu as complètement changé. Si tu as un problème, confie-toi à moi, je peux comprendre, je peux t’aider.
Je suis prête à partager tes problèmes. Je me suis donnée à toi pour le meilleur et pour le pire.
(Elle enlace tendrement son mari. Celui-ci délace lentement les mains de sa femme, il se lève lentement, il
s’éloigne de sa femme et se met à monologuer.)
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Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
L’homme : Oh, mon Dieu, pourquoi ? Pourquoi moi ? Je ne suis pas pire que les autres. Je pratique
régulièrement les préceptes de ma religion, je rends service à mon prochain, beaucoup de gens dépendent de
moi pour vivre, je gagne honnêtement ma vie. J’aime ma femme et mes enfants, alors pourquoi moi et
pourquoi le sida ?
La femme : Sida ?
(Jules désigne la carte, à côté des documents éparpillés par sa femme.)
L’homme : J’ai fait le test de dépistage, j’ai le virus du sida.
La femme : Non, ce n’est pas vrai, ce n’est pas possible ! Tu vis avec le VIH ? Comment peux-tu vivre avec
le VIH ? Je te suis toujours restée fidèle.
L’homme : Chérie, pardonne-moi !
(Elle sanglote de douleur.)
L’homme : Chérie !
La femme : Mon Dieu, pourquoi mon mari ? (Elle lance un cri profond.) Pourquoi ?
Berghauser Pont, Lieke ; Diouf Mayé, SIDA et Théâtre : Comment utiliser le théâtre dans le cadre de la
réponse au VIH-SIDA ? Manuel pour les groupes de théâtre, pp. 87-88, Annexe 2,2 « Rêves brisés », Scène
2, 2003.
SEMAINE 17 :
Leçon : Les caractéristiques de textes fonctionnels : notice, posologie
Caractéristiques : Identifier les caractéristiques de textes fonctionnels
Un texte fonctionnel est un document écrit destiné à être utilisé pour effectuer une tâche
spécifique ou pour aider une personne à fonctionner dans la vie quotidienne. Les recettes, les manuels
d'instructions, les manuels de produits, les guides pratiques, les publicités et les brochures en sont quelques
exemples.
Exemple de notice
DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé - Notice patient
Dénomination du médicament
Encadré
Veuillez lire attentivement cette notice avant de prendre ce médicament car elle contient
des informations importantes pour vous.
Vous devez toujours prendre ce médicament en suivant scrupuleusement les informations
fournies dans cette notice ou par votre médecin ou votre pharmacien.
19
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
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Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
Si vous ressentez un quelconque effet indésirable, parlez-en à votre médecin ou votre pharmacien.
Ceci s’applique aussi à tout effet indésirable qui ne serait pas mentionné dans cette notice. Voir
rubrique 4.
Vous devez vous adresser à votre médecin si la douleur persiste plus de 5 jours, ou la fièvre plus
de 3 jours, ou en cas d’efficacité insuffisante ou de survenue de tout autre signe.
1. Qu'est-ce que DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé et dans quels cas est-il utilisé ?
2. Quelles sont les informations à connaître avant de prendre DAFALGAN 1000 mg, comprimé
pelliculé ?
3. Comment prendre DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé ?
4. Quels sont les effets indésirables éventuels ?
5. Comment conserver DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé ?
6. Contenu de l’emballage et autres informations.
1. QU’EST-CE QUE DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé ET DANS QUELS CAS EST-IL
UTILISE ?
si vous êtes allergique au paracétamol ou à l’un des autres composants contenus dans ce
médicament, mentionnés dans la rubrique 6.
20
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si vous êtes une personne âgée,
si vous consommez régulièrement de l’alcool ou que vous avez arrêté de boire de l’alcool
récemment,
en cas de déshydratation,
Enfants et adolescents
Chez un enfant traité par du paracétamol, l’association d’un autre médicament utilisé pour faire
baisser la fièvre (antipyrétique) n’est justifiée qu’en cas d’inefficacité. L’association ne doit être
instaurée et surveillée que par un médecin.
Autres médicaments et DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé
Informez votre médecin ou votre pharmacien si vous prenez, avez récemment pris ou pourriez pre
ndre tout autre médicament, y compris un médicament obtenu sans ordonnance.
Ce médicament contient du paracétamol. D'autres médicaments en contiennent.
Vérifiez que vous ne prenez pas d’autres médicaments contenant du paracétamol, y compris si
ce sont des médicaments obtenus sans prescription.
Ne les associez pas, afin de ne pas dépasser la dose quotidienne recommandée.
si vous prenez des médicaments potentiellement toxiques pour le foie. La toxicité du paracétamol
pourrait être augmentée.
si un dosage du taux d'acide urique ou de sucre dans le sang vous a été prescrit ou à votre enfant
car ce médicament peut en fausser les résultats.
si vous prenez un médicament qui ralentit la coagulation (anticoagulants oraux). A fortes doses,
DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé peut augmenter l'action de votre anticoagulant. Si
nécessaire, votre médecin adaptera la posologie de votre anticoagulant.
si vous prenez de la flucloxacilline (antibiotique), en raison d'un risque grave d'anomalie sanguine
et plasmatique (acidose métabolique à trou anionique élevé) qui doit faire l'objet d'un traitement
urgent et qui peut survenir notamment en cas d'insuffisance rénale sévère, de septicémie (lorsque
des bactéries et leurs toxines circulent dans le sang entraînant des lésions aux organes), de
malnutrition, d'alcoolisme chronique et si les doses quotidiennes maximales de paracétamol sont
utilisées.
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DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé avec de l’alcool
La consommation de boissons alcoolisées pendant le traitement est déconseillée.
Grossesse, allaitement et fertilité
Si vous êtes enceinte ou que vous allaitez, si vous pensez être enceinte ou planifiez une
grossesse, demandez conseil à votre médecin ou pharmacien avant de prendre tout médicament.
Grossesse et allaitement
Au besoin, ce médicament peut être utilisé pendant la grossesse et l’allaitement.
Vous devez utiliser la dose la plus faible possible qui permette de soulager la douleur et/ou la
fièvre et la prendre pendant la durée la plus courte possible. Contactez votre médecin si la douleur
et/ou la fièvre ne diminuent pas ou si vous devez prendre le médicament plus fréquemment.
Fertilité
Il est possible que le paracétamol puisse altérer la fertilité des femmes, de façon réversible à
l'arrêt du traitement.
Conduite de véhicules et utilisation de machines
Le paracétamol n’a aucun effet ou qu’un effet négligeable sur l’aptitude à conduire des véhicules
et à utiliser des machines.
DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé contient moins de 1 mmol (23 mg) de sodium par
comprimé pelliculé, c.-à-d. qu’il est essentiellement « sans sodium ».
Veillez à toujours prendre ce médicament en suivant exactement les instructions de cette notice
ou les indications de votre médecin ou pharmacien. Vérifiez auprès de votre médecin ou
pharmacien en cas de doute.
Posologie
Attention : cette présentation contient 1000 mg (1 g) de paracétamol par comprimé : ne pas
prendre 2 comprimés à la fois.
Réservé à l'adulte et à l'enfant à partir de 50 kg (environ 15 ans).
Utiliser la dose efficace la plus faible, pendant la durée la plus courte possible. Utiliser la
dose de 1000 mg en cas de douleurs et/ou fièvre non soulagées par une dose de 500 mg de
paracétamol.
La posologie dépend du poids ; l’âge est mentionné à titre d’information. Si vous ne connaissez
pas le poids de l'enfant, il faut le peser afin de lui donner la présentation de paracétamol dont le
dosage est le mieux adapté. La dose quotidienne de paracétamol recommandée est à répartir en
plusieurs prises sans dépasser la dose maximale indiquée dans le tableau ci-dessous.
Poids Dose maximale par Intervalle entre deux Dose maximale par
(âge approximatif) prise doses jour
Adulte et enfant à 1000 mg 4 heures minimum 3000 mg
partir de 50 soit 1 g soit 3 g
kg (environ 15 ans) (1 comprimé) (3 comprimés)
Attention : Pour éviter un risque de surdosage, vérifiez l'absence de paracétamol dans la
composition d'autres médicaments, y compris pour les médicaments obtenus sans
ordonnance. Respectez les doses maximales recommandées ou la dose prescrite par votre
médecin : une dose plus élevée ne soulagera pas plus votre douleur, mais peut avoir des
conséquences graves sur votre foie.
Adulte pesant moins de 50 kg, malnutrition chronique, déshydratation, personnes âgées
: demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.
Insuffisance hépatique, alcoolisme chronique et syndrome de Gilbert : ne jamais dépasser
2000 mg (2 g) de paracétamol par jour.
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Insuffisance rénale : La posologie doit être adaptée en fonction du degré d’insuffisance rénale.
Consultez votre médecin avant de prendre ce médicament.
Si vous avez l’impression que l’effet de ce médicament est trop fort ou trop faible, ne dépassez
pas les doses, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien.
Mode d'administration
Voie orale.
Les comprimés sont à avaler tels quels avec un verre d'eau.
Durée de traitement
Sauf avis médical, la durée du traitement est limitée à 5 jours en cas de douleurs et à
3 jours en cas de fièvre.
Si les symptômes persistent au-
delà, s’ils s’aggravent, ou si de nouveaux symptômes apparaissent, arrêtez le traitement et
consultez immédiatement votre médecin.
Si vous avez pris plus de DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé que vous n’auriez dû
Arrêtez le traitement et consultez immédiatement votre médecin ou les urgences médicales.
Un surdosage peut être mortel.
Le surdosage peut être à l’origine de lésions du foie, d’inflammation du cerveau, d’un coma, voire
d’un décès, notamment chez les populations plus à risque telles que les jeunes enfants, les
personnes âgées et dans certaines situations (maladie du foie ou des reins, alcoolisme chronique,
malnutrition chronique, jeûne, amaigrissement récent, syndrome de Gilbert et chez les patients
traités de manière concomitante avec certains médicaments). Des cas d’inflammation du
pancréas, de défaillance des reins et d’une réduction simultanée dans le sang des globules
rouges, des globules blancs et des plaquettes ont également été rapportés.
Dans les 24 premières heures, les principaux symptômes d’intoxication sont : nausées,
vomissements, pâleur, malaise, sudation, perte d’appétit, douleurs abdominales.
Si vous oubliez de prendre DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé
Ne prenez pas de dose double pour compenser la dose simple que vous avez oublié de prendre.
Si vous arrêtez de prendre DAFALGAN 1000 mg, comprimé pelliculé
Sans objet.
Si vous avez d’autres questions sur l’utilisation de ce médicament, demandez plus d’informations
à votre médecin ou à votre pharmacien.
Comme tous les médicaments, ce médicament peut provoquer des effets indésirables, mais ils ne
surviennent pas systématiquement chez tout le monde.
Effets indésirables rares : peuvent affecter jusqu'à 1 personne sur 1 000
rougeur de la peau, éruption cutanée, urticaire. Il faut immédiatement arrêter le traitement, avertir
votre médecin et ne plus jamais reprendre de médicaments contenant du paracétamol.
taches de sang sur la peau (purpura). Il faut immédiatement arrêter le traitement et avertir votre
médecin. Le traitement pourra être réintroduit uniquement selon l’avis de votre médecin.
Effets indésirables très rares : peuvent affecter jusqu'à 1 personne sur 10 000
réactions cutanées graves. Il faut immédiatement arrêter le traitement, avertir votre médecin et
ne plus jamais reprendre de médicaments contenant du paracétamol.
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- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
choisis parmi ceux qui sont dans le Document -TEXTE FR APC 6e Revu)
Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
modifications biologiques nécessitant un contrôle du bilan sanguin : taux anormalement bas de
certains globules blancs (leucopénie, neutropénie) ou de certaines cellules du sang comme
les plaquettes (thrombopénie) pouvant se traduire par des saignements de nez ou des
gencives. Dans ce cas, consultez un médecin.
Effets indésirables à fréquence indéterminée : la fréquence ne peut pas être estimée à partir des
données disponibles
éruption ou rougeur cutanée ou réaction allergique pouvant se manifester par un brusque
gonflement du visage et du cou pouvant entraîner une difficulté à respirer (œdème de
Quincke) ou par un malaise brutal avec chute de la pression artérielle (choc anaphylactique).
Il faut immédiatement arrêter le traitement, avertir votre médecin et ne plus jamais reprendre
de médicaments contenant du paracétamol.
diarrhées, douleurs abdominales, anomalie du bilan hépatique, excès d'acide dans le sang
causé par un excès d'acide pyroglutamique dû à un faible taux de glutathion.
éruption cutanée en plaques rouges arrondies avec démangeaison et sensation de brûlure
laissant des tâches colorées et pouvant apparaître aux mêmes endroits en cas de reprise du
médicament (érythème pigmenté fixe), difficulté à respirer (bronchospasme), notamment si
vous avez déjà présenté des difficultés à respirer avec d’autre médicaments tels que les anti-
inflammatoires non stéroïdiens ou l’acide acétylsalicylique. Dans ce cas, consultez un
médecin.
Paracétamol................................................................................................................. 1000 mg
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choisis parmi ceux qui sont dans le Document -TEXTE FR APC 6e Revu)
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Pour un comprimé pelliculé.
Pelliculage :
UPSA SAS
3 RUE JOSEPH MONIER
92500 RUEIL-MALMAISON
UPSA SAS
3 RUE JOSEPH MONIER
92500 RUEIL-MALMAISON
Fabricant
UPSA SAS
304 avenue du docteur jeaN bru
47000 agen
ou
UPSA SAS
979 AVENUE DES PYRENEES
47520 LE PASSAGE
Sans objet.
Autres
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- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
choisis parmi ceux qui sont dans le Document -TEXTE FR APC 6e Revu)
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Des informations détaillées sur ce médicament sont disponibles sur le site Internet de l’ANSM
(France).
Conseil d’éducation sanitaire :
QUE FAIRE EN CAS DE FIEVRE :
La température normale du corps est variable d'une personne à l'autre et comprise entre 36,5°C et
37,5°C. Une élévation de température au-delà de 38°C peut être considérée comme une fièvre,
mais il est déconseillé de traiter la fièvre avec un médicament en dessous de 38,5°C.
Ce médicament est réservé à l'adulte et à l'enfant à partir de 50 kg (environ 15 ans).
Si les troubles que la fièvre entraîne sont trop gênants, vous pouvez prendre ce médicament qui
contient du paracétamol en respectant les posologies indiquées.
Pour éviter tout risque de déshydratation, pensez à boire fréquemment.
Avec ce médicament, la fièvre doit baisser rapidement. Néanmoins :
si la douleur est violente, inattendue et survient de façon brutale (notamment une douleur forte
dans la poitrine) et/ou au contraire revient régulièrement,
SEMAINE 18 :
Leçon : Les caractéristiques d’un texte descriptif
Capacité : Identifier les éléments d’un texte descriptif
TEXTE : Au lazaret
Yaye Daro et sa fille Maïmouna enceinte atteintes de variole étaient en observation à l’hôpital.
Malheureusement, malgré des soins intensifs, Maïmouna finit par perdre son enfant.
Au lazaret, Yaye Daro et sa fille furent mises dans la même case, Mâme Raki dans une autre, en observation.
|…]
Le sang de Mâme Raki qui avait, durant soixante années d’existence, charrié impunément les germes les plus
redoutables de la maladie ne pouvait que résister au virus de la variole. Aussi demeura-t-elle toujours bien
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portante, malgré l’œil sceptique du médecin blanc ou du médecin noir qui venaient quotidiennement examiner
sa vieille peau ridée.
Comme il était interdit aux personnes en observation de s’approcher des varioleux, elle attendait la nuit pour
se glisser dans la case de ses amies malades. L’état de Maïmouna la préoccupait surtout, car Yaye Daro
semblait plutôt en voie de guérison.
Quant à Maïmouna, son état empirait de jour en jour. Une fièvre voisine de 40° brûlait son corps et rendait
imprécise sa notion du monde extérieur. Elle nageait dans un bain chaud et froid, quelque part entre ciel et
terre. Elle éprouvait comme une dissolution progressive de son être. Une sensation de légèreté et de néant
transformait parfois son extrême souffrance en une sorte de béatitude à laquelle son corps ne participait pas :
vertige, doux vertige où naissaient des mondes nouveaux, de grands espaces sans horizon ni firmament, pays
de rêves et de beautés jamais vus. […]
Maïmouna avait une figure boursouflée, rose comme une pastèque ouverte. De ses yeux – deux entailles
enflées de part et d’autre -, coulait un liquide blanchâtre et putride. Sa mère les nettoyait sans cesse. Maïmouna
n’avait vu ni sa mère, ni l’aurore depuis bientôt la moitié d’une lune.
Un matin, après la visite réglementaire, le médecin blanc, accompagné du médecin noir, fit le bilan de
l’évolution de la maladie devant les aides-médecins et les infirmiers supérieurs réunis. Il était consciencieux,
ce médecin blanc…
Il mit surtout en relief le cas de Maïmouna et développa une sorte de cours sur les multiples cas de variole.
« Vous savez, n’est-ce pas, par quoi elle débute. Je vous en ai déjà parlé. Eh bien, maintenant…nous nous
retrouvons devant un… cas spécial : le cas des femmes enceintes. »
Il respira. Il avait un très fort accent méridional.
« Alors, n’est-ce pas, tenez, le cas de cette jeune fille. Elle est durement touchée. En effet, elle fait une variole
confluente, espèce redoutable. Vous avez vu que son corps est couvert de pustules extrêmement nombreuses,
empiétant les unes sur les autres. La possibilité d’une forme hémorragique n’est pas à écarter à cause de son
état de grossesse. Retenez bien ces données pour l’avenir. Autre chose : vous avez remarqué chez elle une
ophtalmie purulente. Cela ne pardonne pas. A supposer qu’elle s’en tire, ce que je ne crois pas, elle perdra
forcément la vue. »
Et, s’adressant au médecin auxiliaire noir, qui venait après lui, il ajouta :
« Je vous prie, M. Hagne, de la surveiller de très près… »
Mais non, Maïmouna ne pouvait pas mourir. Elle était trop jeune, elle était trop belle pour mourir. Allez au
diable avec vos sombres pronostics et votre science.
La fièvre attaqua de nouveau. Mais comme elle n’avait plus rien à glaner, elle stationna et devint un état
permanent.
Yaye Daro était entièrement rétablie. On eût dit que le danger de mort qui pesait sur sa fille avait, en un
moment, écourté l’évolution de son propre mal. Déjà les croûtes blanchissaient et tombaient en pellicules. Elle
avait pleuré, prié, désespéré. Elle avait appelé Dieu à son secours, l’avait renié, puis reconnu de nouveau.
Maintenant, elle ne savait plus à quel saint se vouer. Elle ne s’attendait plus à rien. Elle ouvrait seulement sur
sa fille inerte un regard sans expression. Elle ne lui parlait pas et n’avait pas envie de l’entendre parler. Le
monde et la vie étaient abolis. Aucun souvenir, aucun regret ne visitaient le cœur de cette mère étourdie par
les coups du sort. Depuis quand étaient-elles là, combien de temps elles avaient encore à y rester ? Elle ne se
le demandait pas. Il lui semblait qu’elles n’avaient jamais quitté cette case, ni connu d’autre situation que
celle-là. Rien ne devait commencer ni ne devait finir.
La solitude de Yaye Daro était d’autant plus grande que Mâme Raki avait été chassée du lazaret, malgré ses
protestations et les offres de secours qu’elle avait faites en faveur de ses amies. La pauvre vieille s’en était
donc allée, la mort dans l’âme et pleurant à chaudes larmes. […]
Il ne restait à Mâme Raki qu’une ressource unique : se rendre chaque matin et chaque après-midi devant la
porte du lazaret pour demander des nouvelles de Maïmouna. On lui répondait invariablement :
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« Elle est encore là, très fatiguée. Dieu seul sait son compte. » […] La suppuration avait commencé chez
Maïmouna, indiquant un tournant décisif de la maladie. En même temps la fièvre baissait par dixièmes de
degré. Mais son état de faiblesse était tel que la moindre complication devenait fatale.
C’était le moment où jamais de l’entourer des soins les plus poussés. Le médecin auxiliaire s’y employa. […]
Quelques temps après, Maïmouna accoucha presque sans effort. Un amas informe, qui était comme une partie
d’elle-même à moitié liquéfiée.
« Votre enfant est sauvée », dit triomphalement le brave médecin auxiliaire à la mère Daro.
Mais celle-ci n’avait plus d’oreilles pour écouter le langage des hommes. Au mot du médecin, elle parut
seulement revenir d’une longue absence et le regarda sans une parole.
Leur séjour au lazaret dura soixante-cinq jours.
Semaine 19:
Leçon : Les éléments descriptifs d’un lieu dans un texte
Capacité : Relever dans un texte les éléments descriptifs d’un lieu
A l'intérieur de la maison, l'espace vital était essentiellement occupé par deux salons aux styles différents,
voire opposés. D'un côté, un salon à la manière occidentale avec un canapé et quatre fauteuils bien
rembourrés, flanqués, chacun, d'un petit guéridon sur lequel était posé un cendrier. Le guéridon central
portait un bouquet de fleurs artificielles. Le tout, fauteuils et guéridons, reposait sur une épaisse moquette
duveteuse qui caressait la plante des pieds. Une importante bibliothèque occupait tout le mur du fond Elle
était subdivisée en plusieurs compartiments d'inégales dimensions et comprenant de nombreux objets de
luxe : des livres à reliure dorée, une chaîne stéréo, un lecteur de cassettes, des jouets et des poupées venues
d'horizons divers (poupées sénégalaises, poupées russes, danseuses andalouses), des albums de photos, des
liqueurs, etc. De l'autre côté, se trouvait un salon en bambou, exactement travaillé comme au village. Quatre
fauteuils, plus, à la place du canapé, un petit divan-lit. Mais le docteur Manguélé avait légèrement modernisé
l'affaire en faisant vernir les articles et en les garnissant de coussins en mousse. Des peaux d'animaux
cousues tenaient lieu de moquette dans ce deuxième salon. L'ensemble donnait une impression de
coexistence de deux cul- tures sous le même toit. Une matérialisation de la double personnalité du docteur
Manguélé.
Pabé Mongo, l'Homme de la rue, « Monde Noir Poche », Ed. Hatier, 1987.
Pabé Mongo, de son vrai nom Pascal Bekolo Bekolo, est un écrivain camerounais né en 1948.
Les pieds de Meka n’avaient pas été faits pour pénétrer dans les chaussures des Blancs. Il avait marché pieds
nus jusqu’à cet âge où il épousa Kelara, quelques temps avant l’arrivée des Blancs. A force de cogner contre
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les obstacles, ses orteils n’avaient plus d’ongles et un pian crabe qu’il avait eu dans sa jeunesse les avait
incurvés vers le ciel. Ce qui compliquait encore tout cela, c’était ses petits orteils qui pendaient de chaque côté
de ses pieds comme les pattes antérieures d’une tortue. Chaque fois qu’il achetait une paire de souliers en
toile, Meka y taillait deux petites fenêtres pour ses petits orteils. On ne tardait pas à les voir émerger dès qu’il
se chaussait. Meka n’avait jamais porté de souliers de cuir. Il y était tellement allergique que, dès qu’il
entendait le bruit d’une semelle de cuir, son bout de nez transpirait quel que soit le temps.
C’est encore Kelara qui avait eu cette idée de souliers de cuir marron. Meka pensa à cette matinée où il était
allé les acheter, la mort dans l’âme, chez Mme Pininiakis. Il avait demandé la pointure immédiatement au-
dessus de la sienne comme le lui avait conseillé Kelara. Malgré l’insistance de la femme blanche, il ne les
essaya pas. Il ne voulait pas peiner devant une inconnue. Mais la femme blanche parvint à lui faire acheter
une paire de chaussettes, une boîte de cirage, deux paires de lacets de rechange et un chausse-pied dont il ne
savait que faire…Il regardait avec une certaine appréhension tous ces objets que Kelara avait posés non loin
de lui. Quand elle l’eut déchaussé, elle essaya de lui faire glisser un soulier au pied gauche. Meka repoussa
son bras puis pressa ses orteils dans le creux de sa main. Il prit le soulier que lui tendait sa femme. Il serra les
dents. Une goutte de sueur tomba entre ses jambes. Il étreignit un peu plus fort ses orteils puis les enfonça
dans le soulier. Il se leva pour donner plus de poids à son talon qui s’y enfonça avec un bruit de baiser sonore.
« Tu vois que ça va », dit Kelara en se relevant.
Meka se rassit et allongea son pied chaussé.
« Essaie de marcher, marche donc », disait-on de part et d’autre. Meka empoigna le traversin de raphia qui
passait sous ses cuisses. Les incisives rivées sur la lèvre inférieure, il se leva, fit quelques pas. Il était
subitement devenu pied-bot. Il revint s’asseoir sur le lit.
« Je ne pourrais jamais aller loin avec ces souliers, dit-il en se déchaussant. Je ne pourrai jamais aller loin…
-Tu ne peux pas aller pieds nus ni porter tes savates demain matin, riposta Kelara.
-On peut essayer d’élargir ces souliers, dit Engamba. Remplissez-les de sable et mouillez un peu le cuir pour
qu’il devienne souple…Demain matin, je crois que mon beau-frère pourra les porter.
-Ça, c’est la sagesse d’un homme mûr, approuva quelqu’un.
-Je n’y ai pas pensé, dit Meka qui avait retrouvé son sourire. Je ne pense jamais le premier à ces choses-là,
mais, quand on m’en parle, c’est comme si je les connaissais déjà… »
Kelara envoya Mvondô avec la lampe remplir les souliers de sable. La case plongea dans l’obscurité. Kelara
souffla sur les braises du foyer qui s’éteignaient. Une faible flamme en jaillit et éclaira les deux rebords des
lits sur lesquels étaient étendus Engamba et Meka.
« Je ne pourrai jamais marcher jusqu’au bureau du commandant avec ces souliers, soliloqua Meka. Je partirais
bien d’ici avec mes vieilles savates…Si Kelara le veut, elle m’accompagnera jusqu’à la colline et c’est là que
je mettrai les souliers de cuir.
Ferdinand OYONO, Le vieux Nègre et la médaille, Julliard
Semaine 21 :
— Deuxième enfant de Toussaint Maheu et de la Maheude. Hercheuse au Voreux. Fluette pour ses quinze
ans, elle est rousse, elle a un visage blême, déjà gâté par les continuels lavages au savon noir, une bouche un
peu grande, avec des dents superbes dans la pâleur chlorotique des gencives, de grosses lèvres d’un rosé
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pâle, de grands yeux d’une limpidité verdâtre d’eau de source [72]. Ses bras délicats sont d’une blancheur de
lait, et ses pieds, habitués à courir dans la mine, sont bleuis, comme tatoués de charbon. Dans sa culotte de
mineur, sa veste de toile et le béguin qui enserre son chignon, elle a l’air d’un petit homme, rien ne lui reste
de son sexe qu’un dandinement léger des hanches [16]. Les promiscuités de la famille lui ont tout appris de
l’homme et de la femme, mais elle est vierge de corps, et vierge enfant, retardée dans la maturité de son sexe
par le milieu de mauvais air et de fatigue où elle vit [50]. Ses idées héréditaires de subordination et
d’obéissance passive lui donnent une allure résignée et douée.
Elle trouve Étienne Lantier joli, avec son visage fin et ses moustaches noires, mais c’est Chaval qui la prend,
sans qu’elle ait la volonté de résister; elle subit le mâle avant l’âge, avec cette soumission innée qui, dès
l’enfance, culbute en plein vent les, filles de sa race [145]. Et désormais, elle obéit à Chaval, elle supporte
ses coups; maintenant qu’elle a ce galant, elle aime encore mieux ne pas en changer [207]. Pourtant, c’est
unie triste vie, Chaval n’a été bon pour elle qu’une seule fois, à la fosse Jean-Bart, Je jour où elle allait
mourir, asphyxiéepar l’air mort du fond de la mine [348]. Hors ce court instant, elle n’a connu que sa
jalousie brutale, ses colères mauvaises, son égoïsme de mâle qui se laisse nourrir par le gain de la femme;
mais Chaval est son homme et, au jour de la bagarre, tille le défend, pardonnant les coups, oubliant la vie de
misère, soulevée par l’idée qu’elle lui appartient, puisqu’il l’a prise et que c’est une honte pour elle, quand il
subit des violences [381]. Son cœur va quand même vers Etienne, elle le sauve des îles gendarmes [il4.], elle
le sauve aussi du couteau de Chaval [408], et cependant il faut que ce dernier la chasse, la jette grelottante
dans la rue, pour qu’elle se décide à partir, libérée du premier amant. Et c’est le lendemain, dans la secousse
de l’abominable collision où son père a trouvé la mort, qu’elle devient femme; le flot de la puberté crève
enfin, elle pourra maintenant faire des enfants que les gendarmes égorgeront [494]. Etienne la possède
femme le premier, mais leurs tristes noces s’accomplissent au fond de la mine inondée, dans le désespoir de
tout, dans la mort et, jusqu’au bout, la pitoyable Catherine est hantée par l’affreuse image de Chaval [573].
TEXTE : GAVROCHE
Gavroche, le fils des Thénardier, âgé de douze ans, vit seul à Paris, où il se débrouille pour trouver
à se nourrir et à se loger en 1830, il rejoint les étudiants et le peuple sur les barricades élevées dans
les rues de Paris.
Gavroche complètement envolé et radieux s’était chargé de la mise en train. Il allait, venait, montait,
descendait, remontait, bruissait24, étincelait. Il semblait être là pour l’encouragement de tous. Avait-
il un aiguillon25 ? Oui, certes, sa misère avait-il des ailes ? Oui, certes, sa joie. Gavroche était un
tourbillonnement. On le voyait sans cesse, on l’entendait toujours. Il remplissait l’air, étant partout à
la fois c’était une espèce d’ubiquité26 presque irritante ; pas d’arrêt possible avec lui. L’énorme
barricade le sentait sur sa croupe27. Il gênait les flâneurs, il excitait les paresseux, il ranimait les
fatigués, il impatientait les pensifs, mettait les uns en gaieté, les autres en haleine, les autres en colère,
tous en mouvement, piquait un étudiant, mordait un ouvrier, se posait, s’arrêtait, repartait, volait au-
dessus du tumulte et de l’effort, sautait de ceux-ci à ceux-là, murmurait, bourdonnait, et harcelait tout
l’attelage : mouche de l’immense Coche28 révolutionnaire29.
Le mouvement perpétuel était dans ses petits bras et la clameur perpétuelle dans ses petits poumons :
Hardi ! Encore des pavés ! Encore des tonneaux ! Encore des machins ! Où y en a-t-il ? Une bouée30
de plairas pour me boucher ce trou-là. C’est tout petit votre barricade. Il faut que ça monte. Mettez-y
tout, flanquez-y tout, fichez-y tout.
VICTOR Hugo. Les Misérables (quatrième partie. XII. 4), 1862.
Aujourd’hui, je vais vous raconter l’histoire d’un enfant qui aurait pu être là, avec vous, dans cette école, un
enfant qui est devenu un héros des temps modernes, avec des yeux vifs et une intelligence remarquable. C’est
24
Rendait un son confus.
25
Pointe de fer.
26
Capacité d’être présent en plusieurs lieux à la fois
27
Dos d’un animal
28
Attelage
29
Allusion à la fable de la fontaine
30
Contenu d’une botte, panier d’osier.
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un enfant qui venait d’un pays pauvre, le Pakistan, un pays qui se trouve à la frontière de l’Inde, un enfant à
qui on a volé son enfance, un grand homme, né en 1983. Son nom est Iqbal.
Il n’avait que quatre ans quand ses parents l’ont vendu à un fabricant de tapis… Quatre ans, et déjà une bouche
de moins à nourrir pour sa famille.
Il travaillait dans un atelier pour un marchand de tapis, ne voyait plus le jour, jamais la lumière du ciel. Au
milieu de la nuit, il partait à l’usine, et n’en ressortait que bien après le coucher du soleil.
Iqbal n’était pas seul, au contraire, ils étaient des milliers de petits pakistanais à tisser des tapis, de beaux tapis
aux couleurs chatoyantes31 et aux dessins magnifiques, des tapis prêts à orner les maisons et à faire rêver les
enfants du monde.
Le travail était tellement dur qu’Iqbal avait tout le temps mal aux poignets, mal aux chevilles, mal aux yeux.
Mais il ne se plaignait jamais. Il souffrait en silence. Savez-vous ce que c’était ? C’était du travail forcé, de
l’esclavage. Car l’enfant n’avait aucun droit. Pas le droit de se lever, pas le droit de lever les yeux, pas le droit
de s’étirer, pas le droit de tendre les jambes, pas le droit de se gratter la tête, pas le droit de vivre. Ni son corps,
ni sa vie, ni ses rêves ne lui appartenaient, parce que ses parents l’avaient vendu contre un peu d’argent. Ils
l’avaient fait le cœur serré, la tête baissée, et ils avaient honte, mais ils avaient fait comme d’autres parents
qui n’arrivaient pas à nourrir leurs enfants.
Iqbal était la propriété du patron. Ah le patron ! Il ressemblait à tous les patrons esclavagistes. Il était gros et
trapu, les yeux petits et sans la moindre lueur d’humanité, avec une énorme moustache qu’il lissait tout le
temps. Jamais il ne se séparait de son martinet32, avec lequel il fouettait les mauvais travailleurs, ceux qui
s’évanouissaient de fatigue et ceux qui ne résistaient pas aux traitements durs. Le patron ne parlait pas, il criait.
Il ne souriait jamais et apparaissait rarement, sinon pour frapper. La plupart du temps, il était installé dans un
bureau où il observait les enfants sans être vu, et déléguait à ses sbires33 le travail de surveillance. Il était avare
et sale.
Régulièrement, sa femme venait et réclamait de l’argent, et il avait peur d’elle car elle était plus méchante que
lui. Oui, il avait beau être terrible, sa femme, elle, était absolument sans pitié. […]
Iqbal observait tout cela et ne disait pas un mot. Il enregistrait et attendait son heure. Le dos courbé, la tête
baissée, les mains occupées, et pas un mot, pas un rire. Son corps avait tellement souffert qu’Iqbal ressemblait
à un petit vieux, un vieil homme. Il ne disait plus rien, même quand il était hors de l’usine, il ne prononçait
pas un mot. A force de se taire, il était devenu aphone34, peut-être même muet. Jusqu’au jour où il comprit ce
qu’il allait faire ; et il fut bouleversé.
Un matin, juste avant d’entrer dans l’usine, il s’arrêta et poussa un cri terrible. Il hurla, longuement, de toutes
ses forces. Et ce fut le début de la révolte, celle qui allait faire de lui un grand monsieur, lui qui avait dix ans
et une centaine d’années d’exploitation, d’humiliation et d’esclavage.
31
Chatoyantes : brillantes et changeantes.
32
Martinet : fouet à plusieurs cordes.
33
Sbires : hommes de main.
34
Aphone : sans voix.
32
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reproduire des aliments qu'ils aiment et qu'ils ne savent pas préparer autrement. Les chefs utilisent des
recettes pour s'assurer qu'un plat a le même goût à chaque fois qu'il est commandé.
Beignets de coco
Préparation de la recette :
1. Saupoudrez la levure dans l’eau que vous aurez fait chauffer un peu. Remuez bien.
2. Cassez l’œuf dans un récipient, versez le lait de coco, le sucre, une cuillère à soupe d’huile et fouettez l’ensemble
jusqu’à obtenir une préparation lisse.
3. Mettez la farine dans un saladier et saupoudrez les épices. Ajoutez le mélange eau / levure tout en mélangeant
bien.
33
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4. Incorporez alors le mélange lait de coco / œuf à la préparation tout en continuant de mélanger. Gérez la texture de
la pâte en ajoutant de l’eau ou de la farine, mais pas trop non plus !
5. Farinez votre plan de travail et déposez-y la pâte à beignet. Travaillez la pâte en la pétrissant bien pendant au
moins 10 min.
6. Quand vous avez bien travaillé la pâte, remettez-la dans le saladier, couvrez et laissez-la monter tranquillement
pendant une petite heure.
7. Façonnez vos beignets (ne les faites pas trop gros).
8. Faites-les frire jusqu’à ce qu’ils aient une belle couleur bien dorée. Égouttez-les et tamponnez-les sur de l’essuie-
tout.
Cette recette de beignets de coco aux épices est simple et délicieuse ! Vous pouvez manger les beignets
africains chauds ou froids, accompagné d’un bon thé par exemple : acheter du thé de l’ile aux épices !
Notez la recette !
Benjamin Ligeon
https://ileauxepices.com/blog/2013/12/02/recette-des-beignets-africains-a-la-coco/wpid3720/
Lorsque les enfants s’installent devant un poste de télévision, leurs motivations sont bien différentes de celles
des adultes. Ces derniers, de leur propre aveu, la regardent généralement « pour se divertir ». La plupart des
enfants, bien qu’ils la trouvent eux aussi divertissante, la regardent pour mieux comprendre le monde. Les
adultes accordent en général peu d’importance à la télévision et la regardent avec ce qu’on pourrait appeler
une sorte de « crédulité consciente » […].
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Les enfants, en revanche, tout en s’amusant de cet aspect divertissant de la télévision ont beaucoup de mal à
faire la différence entre la réalité et la fiction, en raison de la compréhension limitée qu’ils ont du monde. Ils
sont donc plus vulnérables […].
La plupart du temps, si l’attention des enfants a du mal à se fixer, c’est parce que le contenu des émissions ne
leur est pas totalement compréhensible. Les enfants saisissent une partie seulement de ce qu’ils voient,
contrairement aux adultes. Ils ne peuvent pas comprendre les séquences longues ; les motivations et les
intentions capables de faire des déductions, ni de comprendre ce qui est implicite.
Lorsqu’ils voient des scènes de violence, par exemple, il est probable qu’ils concluent à leur façon que « c’est
le plus fort qui a raison ». Ils ont du mal, en revanche, à comprendre les messages les plus subtiles, et que
certaines actions sont plus justifiées que d’autres. A l’inverse, ils comprennent sans peine que l’on obtient ce
que l’on veut en ayant le pouvoir.
Karl POPPER John CONDRY, La Télévision : un danger pour la démocratie, éd. UGE, 10/18.
35
On entend avec les yeux : non seulement les pensées arrivent à l’esprit, mais on croit entendre la voix qui parvient à l’oreille
36
Par l’espace ou le temps : très éloignée ou morte peut-être depuis longtemps.
37
Les hommes passent : les hommes disparaissent, meurent.
35
- Ce recueil n’est pas à commercialiser (il est en grande partie un assemblage de textes que j’ai
choisis parmi ceux qui sont dans le Document -TEXTE FR APC 6e Revu)
Merci infiniment à ceux qui ont fait le recueil TEXTE FR APC 6e Revu
EN ANNEXE
TEXTES SUPPLEMENTAIRES POUR LA CLASSE DE 6ème
Texte 1 : Poème
Apprends !...Car tu dois diriger le monde
Va à l’école, sans-abri !
Procure-toi le savoir, toi qui as froid !
Toi qui as faim, jette-toi sur le livre ; c’est une arme.
Car tu dois diriger le monde.
TEXTE 2
Jeune écolier, écoute
Travaille de ton mieux à l'école où tu es placé ; applique-toi de tous tes efforts à profiter de ce
qui t'est enseigné. Songe bien qu'on pourrait déjà, comme hélas dans beaucoup de pays du
monde, tirer un certain travail de tes petits bras et de tes petites jambes. On ne le fait pas
cependant. Une comparaison va t'expliquer pourquoi.
Quand le mais a poussé en herbe et que le champ ressemble à une prairie, on pourrait le
couper et le faire manger au bétail, qui ne demanderait pas mieux. Mais cette herbe-là n'est
pas une herbe comme les autres. Qu'on la laisse pousser encore quelque temps et de chaque
1
TEXTES SUPPLEMENTAIRES POUR LA CLASSE DE 6ème
tige va sortir un épi de grains de maïs dont les hommes se nourriront et que le propriétaire, s'il
ne le consomme pas, pourra vendre argent comptant pour pouvoir réaliser quelque chose.
Eh bien ! Tu es, toi aussi, comme le pied de maïs. Si on t'employait, dès à présent, à travailler
autant que tu le peux, sans rien t'apprendre, tu ne serais jamais qu'un humble travailleur, ne
sachant ni lire, ni écrire, ni compter. Tu ne vaudrais jamais plus que ce que valent tes bras, tes
jambes, tes épaules, tes reins. Mais si on permet à ton intelligence de se développer par
l'instruction, tu ajouteras la valeur de ton esprit à celle de ton corps ; tu pourras devenir non
seulement un bon ouvrier, mais également un contremaître ou un patron, l'égal d'un homme
bien plus expérimenté et plus favorisé que toi. Tu pourras te faire la place dont tu seras digne
par ton courage, ton intelligence, ta persévérance.
Veux-tu bien comprendre ta situation? Ta famille et ton pays s'appliquent à te mettre entre les
mains un outil admirable dont tu dois surtout profiter. Ils s'imposent pour cela des sacrifices.
Que te demandent-ils en échange? De la bonne volonté, rien de plus. Si tu n'apportais pas
cette bonne volonté pour bien travailler à l'école, tu serais un ingrat.
(Charles Bigot, in Ami et Rémi CM2. Les Classiques Africains, 1993.)
Texte 3
Des erreurs, il en reste !
Au commencement, la terre était faite tout de travers, et il fallut bien des efforts pour la rendre
plus habitable. Pour traverser les fleuves, il n'y avait pas de ponts. Pas de sentiers pour gravir
les montagnes. Voulait-on s'asseoir ? Même pas l'ombre d'un banc. Tombait-on de sommeil ?
Le lit n'existait pas. Ni souliers ni bottes pour éviter de se faire mal aux pieds. Si vous aviez
une mauvaise vue, pas moyen de trouver des lunettes. Aucun ballon pour faire une partie de
football. On n’avait pas de feu ni de marmites pour faire cuire les spaghetti, et d'ailleurs cela
n'avait pas d'importance car le spaghetti n'existaient pas. Il n'y avait rien de rien. Zéro
multiplié par zéro égale zéro. Il n'y avait que les hommes, avec leurs deux bras pour travailler,
et c'est ainsi qu'on put remédier aux plus grosses erreurs. Des erreurs, pourtant, il en reste
beaucoup à corriger : retroussez vos manches, il y a du travail pour tout le monde.
G. Rodari, Histoires au téléphone, SCANDÉDITIONS, La Farandole.
Nous commençâmes par un petit chant allègre39 scandé par les battements de nos mains.
Il comportait deux courtes phrases faciles à retenir. Nous ne comprenions pas ce que
disaient les mots, car ils étaient dans la langue des Bawé. Mais le timbre des sons et le
38
Bawé : Blancs. 2
39
Allègre : vif, joyeux.
TEXTES SUPPLEMENTAIRES POUR LA CLASSE DE 6ème
rythme guilleret40 de la mesure nous emballèrent. Nous reçûmes chacun une plaquette
noircie sur les deux faces et un objet en forme de bâtonnet qui laissait des traces blanches
sur les doigts. Notre maître nous montra comment appliquer cet étrange objet sur la
plaquette et y tracer des traits tantôt verticaux tantôt penchés. Nous étions émerveillés
de voir sortir sous nos doigts malhabiles des signes qui couvraient nos plaquettes. Le
maître passait entre les bancs, se penchait sur nous, aidait certains à bien coincer le bout
de bâtonnet entre le pouce et l’index. Quand il sentait la fatigue nous gagner, vite, il
nous faisait entonner notre petit chant et nous retrouvions comme par enchantement
notre entrain.
La journée commençait toujours par le contrôle des présences. Pour cela, monsieur
Rigaud ouvrait son gros registre et nous appelait les uns après les autres. Là aussi, il dut
nous apprendre comment répondre à son appel. Ainsi nous apprîmes notre première
formule de politesse :
‘Oui M’sieur, non, M’sieur, présent, M’sieur. »
De temps en temps, on entendait des « Oui, mouché », des « Oui, missié », ce qui
déclenchait des hou ! hou ! chez ceux qui se croyaient déjà plus savants que les autres.
Patiemment, monsieur Rigaud nous entraîna à bien articuler, à prononcer les mots assez
correctement. Mais le plus difficile était sans conteste les leçons de langue. Notre maître
passait par toutes les couleurs pour lutter contre l’emprise41 de notre langue maternelle
et nous faire dire correctement les phrases. Parfois il allait s’asseoir à sa table, se tenait
la tête, au bord du découragement. Ses larges oreilles devenaient alors écarlates42 et il
transpirait abondamment. Puis il revenait à la charge, répétait dix fois, vingt fois un mot
ou un morceau de phrase et nous reprenions en chœur après lui.
Quand c’était collectif, les incorrections passaient inaperçues, mais dès qu’il procédait
à des contrôles individuels, c’était le drame. Cela dura un bon mois, puis peu à peu nos
langues se délièrent43, nos oreilles se firent aux sons nouveaux et les mots commencèrent
à évoquer des images familières dans nos esprits. Chaque jour, une foule nombreuse de
villageois venait nous épier. Ils voulaient percer le mystère où nous étions plongés, voir
si réellement nous parlions la langue des Bawé. Cette présence quasi permanente nous
déroutait44 et nous aiguillonnait45 à la fois. Quand un enfant répétait tant bien que mal
un mot ou une phrase, on entendait dehors des cris de joie ou d’admiration, bien que
personne n’eût rien compris à ce qui se disait. On entendait des réflexions du genre :
« Ah ! mon Dieu ! nos enfants sont devenus blancs » ou encore : « Ceux-là ne parleront
plus bandia, ils parlent déjà aussi bien que le maître. »
Dieu sait si nous étions à mille lieues46 de ce qu’ils pouvaient imaginer. Les lettres au
tableau noir dansaient des sarabandes47 devant nos yeux, nous tirions la langue comme
40
Guilleret : vif et gai. 3
41
Emprise : influence.
42
Ecarlate : rouge vif.
43
Se délier : ici s’habituer.
44
Dérouter : troubler.
45
Aiguillonner : stimuler.
46
Mille lieues : bien loin.
47
Sarabande : type de danse.
TEXTES SUPPLEMENTAIRES POUR LA CLASSE DE 6ème
des caméléons, nous nous tordions le cou à nous faire mal, penchions la tête pour obtenir
un angle visuel à notre convenance. Cependant nous n’avancions pas dans la science des
Bawé.
Pierre Sammy, L’odyssée des Mongou, Paris, Hatier, 1977
Texte 5 :
Anta et Mamadou
L'HISTOIRE
Un jeune homme du nom de Mamadou, qui voulait apprendre à lire et à écrire, partit un
jour à la recherche d'une école. Il quitta sa province pour se rendre dans la région du Kayor,
au Sénégal.
Là vivait un savant qui enseignait aux enfants. Mamadou resta auprès de son maître aussi
longtemps que nécessaire. Quand il sut lire et écrire parfaitement, il décida de rentrer chez
lui.
Le jour de son départ, un camarade de classe, qui appartenait à l'espèce des génies, lui
dit : « Nous sommes amis. Puisque tu t'en retournes chez toi, je vais te charger d'un
message pour mes parents et je te transporterai dans ton village à la vitesse de l'éclair. Tu
ne sais pas qui je suis, mais moi je te connais bien, car nous sommes nés au même endroit.
Nous autres, les génies, nous vous reconnaissons très bien mais vous, les humains, vous ne
pouvez pas nous apercevoir. Quand tu seras chez toi, mets à ton doigt cette bague d'argent,
et tu pourras voir les génies et leurs villages. Si tu l'ôtes ou si tu la perds, tout disparaîtra de
nouveau. »
Le génie demanda ensuite à Mamadou de s'asseoir sur son tapis et de fermer les yeux. À
peine Mamadou avait-il obéi qu'il se retrouva, comme par magie, dans son village.
Le lendemain matin, Mamadou passa la bague à son doigt. Il aperçut alors tous les génies
et leurs villages. Il alla rendre visite à la famille de son camarade.
« Le génie, votre parent, vous envoie le bonjour, leur dit-il.
— Et où est-il, notre cher enfant ? lui demanda-t-on.
— Je l'ai laissé dans un village du Kayor. Il continue de fréquenter l'école.
— Ah, s'écrièrent les parents, notre brave petit se conduit bien ! Et toi, Mamadou, il faut que
tu t'en retournes chez toi, mais, chaque fois que tu auras du temps libre, ne manque pas de
venir nous voir. »
Mamadou s'en retourna chez ses parents, mais, chaque fois qu'il en avait l'occasion, il
rendait de longues visites aux génies. C'est qu'il avait vu la sœur de son camarade, Anta,
une jolie demoiselle, et qu'il désirait l'épouser.
4
TEXTES SUPPLEMENTAIRES POUR LA CLASSE DE 6ème
Lorsqu'il lui fit sa déclaration, Anta répondit : « Je ne demande pas mieux ! Pourtant,
j'hésite à me marier avec un être humain… Vous êtes si coléreux ! Et si bavards ! Et vous
mentez si facilement ! Chez nous, il n'en va pas de même : jamais un génie ne s'emporte,
jamais il ne trahit un secret ; il ne parle que pour dire la vérité. »
Mamadou protesta :
« Quand nous serons mariés, tu verras que, moi non plus, je ne m'emporte pas et que
jamais je ne mens !
— S'il en est ainsi, le mariage est conclu ! Je t'accepte pour mari. Mais je te défends de
révéler à quiconque que tu as épousé une femme de l'espèce des génies !
— C'est entendu ! promit Mamadou.
— Eh bien, déclara Anta, nous pouvons célébrer notre mariage. »
Mais un jour qu'Anta avait quitté à l'aube le village pour se rendre dans sa famille,
Mamadou se réveilla pour constater que, pendant la nuit, son grenier de mil avait pris feu,
son pur-sang était mort, et son puissant taureau était tombé au fond du puits. Mamadou, et
toute sa famille avec lui, était désespéré.
Anta revint en fin de journée. En s'approchant de la case de son mari, elle entendit la mère
de celui-ci se lamenter : « En un seul jour, voilà ton grenier de mil dévoré par les flammes !
Ton cheval de race meurt ! Puis c'est ton grand taureau – un taureau de cinq ans ! – qui périt
aussi ! Cette maison va être ruinée dans peu de temps ! Cela devait arriver ! C'est la
conséquence de ton mariage avec une femme de l'espèce des génies ! » À ces paroles,
Anta décida de retourner dans sa famille. Mais avant de disparaître, elle suivit Mamadou
jusqu'aux champs et, lorsqu'il s'endormit pour la sieste, elle lui ôta sa bague d'argent.
À son réveil, Mamadou ne pouvait plus apercevoir les génies ni leurs villages. Il essaya de
suivre le chemin qui menait chez Anta, en vain. Le village avait disparu.
5
TEXTES SUPPLEMENTAIRES POUR LA CLASSE DE 6ème
Un beau jour, Anta revint dans le village de Mamadou. Elle trouva celui-ci endormi, et le
réveilla. Il s'écria :
« Anta ? ! D'où viens-tu ?
— Je viens de mon village.
— Ce n'est pas vrai ! Vous l'avez tous quitté !
— Non. Nous l'habitons toujours.
— Alors pourquoi ne vivons-nous plus comme autrefois ?
— C'est qu'à présent notre mariage est rompu de par ma volonté !
— Pourquoi l'as-tu rompu ?
— Parce que tu n'as pas tenu ta promesse ! Quand tu m'as demandé de devenir ta femme,
ne t'ai-je pas déclaré qu'il me serait difficile de le rester parce que, vous autres humains,
vous vous emportez, vous mentez et vous bavardez à tort et à travers ?
— Et quand donc me suis-je emporté ? En quoi ai-je menti ? Pourquoi dis-tu que j'ai été
bavard ?
— Tu as eu la langue trop pendue.
— Mais à quel propos ? Dis-le-moi enfin !
— Souviens-toi du jour où ton grenier de mil fut consumé, où ton cheval est mort et ton
grand taureau est tombé dans le puits. Tout cela, je ne l'ignorais pas ! Mais je suis partie
pour ne plus revenir, car j'ai entendu ta mère se plaindre de moi, ce qui est la preuve que tu
lui as révélé notre secret et que tu as trahi ta promesse. Je vais te raconter ce qui s'est
réellement passé : j'étais restée près de toi jusqu'à l'aube. Azraël, l'ange de la mort aux bras
parsemés d'yeux et portant un arbre sur la tête, est venu. Il voulait s'emparer de toi. Je l'ai
repoussé et rejeté sur ton grenier de mil, qui a brûlé. Il a essayé alors d'emporter ta mère. Je
l'ai jeté sur le cheval, qui s'est effondré sous son poids. Il s'est néanmoins entêté à rester,
prêt à se venger sur ta sœur. Et moi, une troisième fois, je l'ai combattu et repoussé. Il est
tombé sur le taureau, qui mourut en basculant dans le puits. Si je t'avais laissé mourir, ainsi
que ta mère et ta sœur, que serait devenue ta maison ? Elle aurait été perdue ! Et si vous
êtes tous encore en vie, ce fut grâce à l'incendie du grenier de mil, à la mort du cheval et à
celle du taureau ! Ne vaut-il pas mieux que les choses se soient passées ainsi ? Tu m'as
trahie, mais avant de te quitter pour toujours, je devais te révéler la vérité. »
Et Anta s'en alla.
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