COURS ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET SANITAIRE LMD2

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ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET UNIVERSITAIRE

INSTITUT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE DE BUKAVU


ISP/BUKAVU

MENTION Sciences Exactes


Département de Biologie-Chimie
Unité de rattachement
Section Sciences Exactes
de l’UE
(Section et L2 LMD (Biologie, Chimie, Physique, Mathématiques,
Département) : Agro-vet)
Code de l’UE : BIO221
Titre de l’UE : Enjeux environnementaux et sanitaires
Prof. Balagizi Karhagomba, Didacticien de la biologie,
Sécurité socio-sanitaire et environnementale.
Animateur de l’UE
Dr Bakenga Matabaro, Biologie moléculaire, Apiculture
CT Beni Hyanga – Biologie de la conservation
Nombre de crédits : 3
 Homme, Environnement et biodiversité (1 crédit)
Éléments constitutifs
 Hygiène corporelle, santé et assainissement (1 crédit)
(EC) de l’UE :
 Reboisement, jardinage et domestication (1 crédit)
Semestre S4
Préalables : BIO191, BIO294, BIO304, BIO306; BIO405,
Cette UE permet à l’étudiant (e) de développer de
Objectif(s) de l’UE : bonnes pratiques pour s’assurer la bonne santé dans un
environnement protecteur et viable
Comprendre l’environnement humain (besoins humains
et qualité d’un environnement protecteur et santé),
Biodiversité (définitions, valeurs et actions
anthropiques), Santé et l’environnement (éléments de la
santé humaine, crises écologiques et santé humaine)
Contenu :
Maladies environnementales, Hygiène corporelle et
assainissement,
Reboisement, enjeux de domestication et jardinage
La conduite des élevages (apiculture, cuniculture,
aviculture, pisciculture, caviaculture)
Compétences
professionnelles et CP1, CP2, CP3, CP7, CP9
disciplinaires visées :
Approches Cours magistraux interactifs, Travaux en équipe,
pédagogiques : Utilisation pédagogique des vidéos, Exposés individuels
et/ou de groupe, Pédagogie universitaire inversée,
Communauté d’enseignement/apprentissage, Visites
guidées.
Modalités Contrôle continu (exposés individuels en équipe),
d’évaluation : rapport individuels, Examen final à l’écrit.
INTRODUCTION GENERALE

Le paradigme humain

L’Homme actuel, Homo sapiens sapiens, est la dernière des espèces biologiques
à apparaître sur la Terre, et dotée des facultés morphologiques, mentales lui
permettant de coloniser et transformer tous les habitats de la planète. Et, la
conséquence est telle qu’actuellement l’on assiste dramatiquement à la rupture de
l’équilibre naturel.

Déjà en 1789, l’économiste Thomas Malthus, à travers son ouvrage « Un essai sur
les principes de la Population » prédisait déjà que la population humaine devrait
dégrader les écosystèmes naturels de la Terre, pour l’accès à la nourriture et à
l’habitat convenable (avec comme corollaire la famine massive, les maladies et les
guerres). Dans ces conditions, la population doit produire de sources alternatives
d’approvisionnement pour satisfaire les besoins de survie. Ces différents
paramètres sont liés à la Santé environnementale et humaine.

Déjà en 1970, Klatzmann publiait sont ouvrage intitulé « la Terre peut - elle être
capable de nourrir dix milliards d’hommes », chiffre qui sera atteint en 2050
(PNUE, 2011).
Entre 1960 et 1990, on a noté la disparition de 37% des paysages naturels, de plus
de 20% des forêts tropicales et la naissance de 6% des sols désertiques nés de la
main humaine et qui augmente annuellement au rythme de 60.000 km². Sur
l'ensemble du continent européen, 42 % des mammifères sont menacés, 15 % des
oiseaux et 52 % des poissons d'eau douce. Par ailleurs, près de 1000 espèces de
végétaux sont gravement menacées ou sur le point de disparaître.

Depuis les années 1992, on a observé la disparition de 800 espèces animales.

Dans les pays en développement la situation est tournée vers la réduction des
ressources liées à leur consommation directe des ressources sans aucune forme de
transformation ni de recyclage.

Si les pays industrialisés souffrent des maladies des pollutions environnementales,


comme le cancer, les pays sous-développés souffrent des maladies parasitaires et
endémiques comme le paludisme, les filarioses, et aussi la famine et des multiples
conflits sociaux liés aux limites des ressources naturelles indispensables (eaux,
nourriture, …)

Les humains devront aussi se rappeler les principes directeurs de la gestion


durable de l’Environnement et ses ressources en retenant que la Terre
n’appartient pas à l’Homme mais plutôt c’est l’Homme qui appartient à la Terre
(Man and Biosphere, 1992).

En date du 30 novembre 2015, plus de 150 Chefs d’Etat sont attendus à la 21è
Conférence des Parties (COP 21) Paris pour le Changement climatique. Il est
question de prendre des décisions drastiques pour stabiliser le climat mondial
entre 2016 et 2030, une date apocalyptique pour le monde de subir
l’augmentation globale de la température de 2°C de plus - un danger pour la
survie humaine

Selon les estimations on compte environ 85% de la population mondiale qui vit en
extrême pauvreté, et qui habitent les régions marginales, écologiquement fragiles.
Leur survie dépend largement de l’accès aux ressources naturelles qui les
entourent (par cueillette), la croissance démographique et l’extraction
commerciale des ressources bloquent leur capacité de se nourrir, de satisfaire
leurs besoins vitaux. On note aujourd’hui 5,5 milliards d’hommes sut les 7,7
milliards reconnus, qui souffrent déjà de la faim cachée, dont les corollaires sont
les maladies carentielles graves incluant, le diabète, l’hypertension, la malnutrition
sévère, ….
Au cours des deux dernières décennies, nombre de gouvernements ont adopté des
politiques et des stratégies de lutte contre la pauvreté, mais ces mesures n’ont pas
souvent atteint les pauvres, tributaires des ressources naturelles. En 2015, le pape
François a publié son encyclique « Laudato Si » rappelant aux humains de prendre
soin de la Terre notre maison à tous. Et en 2020, il a publié « Fratelli Tutti »
consacrée sur la fraternité et l’amitié sociale. Tout fait conclu, la survie de la Terre
repose sur l’engagement humain pour sauvegarder les ressources disponibles et la
protection de l’autre humain

Il est à noter que la capacité de notre planète de soutenir notre existence


s’affaiblit davantage, face à une démographie croissante et la limitation des
ressources naturelles vitales.
Les problèmes sont bien connus : terres agricoles dégradées, reculs des forêts,
diminution du rendement de la pêche, et les menaces de la vulnérabilité sociale et
écologique liée au changement climatique, la perte de diversité biologique, les
créations et agglomérations urbaines accompagnées d’une faible capacité
d’approvisionnement en eau potable, la mégestion des déchets, la multiplicité des
maladies transmissibles et non transmissibles à la suite des agglomérations
humaines, de l’accès à l’énergie et le processus de déboisement, …
Bien que ces menaces soient d’une portée globale, leurs impacts sont très sévères
dans le pays en voie de développement, et particulièrement dans les communautés
très pauvres aux moyens.
La mauvaise gestion des ressources naturelles locales semblerait être un facteur-
clé de propagation de la pauvreté (DIFD, PNUD, BANQUE MONDIALE, 2002)
tandis que les approches de protection de l’environnement et de gestion durable
des ressources naturelles seraient une voie pour assurer la survie des populations
marginalisées.

L’occurrence des pandémies mortelles comme la pandémie à coronavirus SARS


Covd-19, des maladies virales comme le virus d’Ebola, le VIH/SIDA et les
problèmes imminents de changement climatiques, des montées de niveaux de
mers et des océans, suivies des inondations, ou des sècheresses, …. sont des
signes qui annoncent l’urgence et la nécessiter de veiller sur la protection de
l’environnement et de gestion durable des ressources naturelles.

L’Institut Supérieur pédagogique (ISP Bukavu) se veut une institution


d’enseignement universitaire dont les profils de sorties de ses produits formées
en LMD sont diversifiés et complémentaires, au-delà de la formation des
enseignants qualifiés.
A travers cette unité d’enseignement qui s’inscrit dans la thématique
« Environnement et Santé », se retrace les observations suivantes :

- Les biologistes et les géographes doivent asseoir des bases sociales et


politiques pour assurer à tous un environnement protecteur et durable à
travers la compréhension et l’analyse des paysages et des écosystèmes ;
- Les agronomes doivent répondre aux besoins alimentaires et l’accès à la
nourriture saine et de qualité en exploitant les écosystèmes terrestres et
aquatiques existants ;
- Les physiciens, les chimistes et mathématiciens formés doivent
accompagner les populations dans l’analyse et l’interprétation de
phénomènes naturels en vue d’un bien-être physique des populations ;

Cette Unité d’enseignement, intitulée ENJEUX ENVIRONNEMENTAUX ET


SANITAIRES, est destinée au semestre 4, à l’intention des étudiants inscrits en
LMD 2. L’objet central de ce module est l’homme dans une société et un
environnement sain La finalité de renforcer les dynamiques de protection de
l’environnement en vue de renforcer le bien-être humain.
Il s’agit d’approfondir la compréhension des bénéfices associés à la protection de
la nature avec des assises citoyennes et d’hygiène personnelle.

OBJECTIFS GENERAUX

Cette UE permet à l’étudiant (e) de développer de bonnes pratiques pour


s’assurer la bonne santé dans un environnement protecteur et viable

A la fin de la formation, l’étudiant (e) sera capable de :

- Décrire, sans ambiguïté, l’état environnemental de tout milieu et sa gestion et


effets/impacts sur notre santé
- Décrire, sans ambiguïté, l’état environnemental de tout milieu et sa gestion et
effets/impacts sur notre santé
- Maîtriser les facteurs perturbants de l’Environnement et leurs impacts directs
ou indirects sur la santé humaine
- Identifier les maladies environnementales dans notre milieu de vie et mettre en
place des stratégies efficaces pour les mitiger.
- Organiser une communauté pour la protection des ressources locales en vue
d’un développement durable

BIBLIOGRAPHIE SOMMAIRE

1. BALAGIZI K., 2021. Conditions et problèmes de santé en milieu rural.


Deuxième Licence, ISDR Bukavu. Notes des cours, inédit
2. BALAGIZI K., 2018. Ecologie humaine et santé approfondie. Santé publique,
Deuxième Licence, ISTM Bukavu. Notes des cours, inédit
3. DIFD, DGCD, UNDP, World Bank, 2002. Linking Poverty reduction and
Environment management. WORLD BANK, Washington, 35 p.

4. DIOBASS, 2009. Promouvoir les approches participatives multi


institutionnelles pour la bonne gouvernance des ressources naturelles
collectives dans les sociétés post conflits des régions des grands lacs en
Afrique ». Rapport annuel, Bukavu.

5. GERMAN, L., J. MOWO, T. ARMEDE, ET K. MASUKI, 2012, Integrated


natural management resource management in the highlands of eastern
Africa. Earthscan, Newyork, 306 p.
6. BESSETTE, G. 2007. Eau, terre et vie : communication participative pour le
développement et gestion des ressources naturelle, CRDI, Harmattan

7. ISUMBISHO M., BALAGIZI K., MAPATANO M., NIYONKURU D., 2013.


Gouvernance des Ressources naturelles collectives des Ecosystèmes Fragiles
dans la Région des Grands Lacs Africains. Editions du CERUKI
8. KOTHARI, A., PATHAK, N., P., VANIA, F., 2000, Where communities care.
Community-based wildlife and ecosystem management in South Asia, IIED,
222 p.
9. PNUE, 2008, Afrique. Atlas d’un environnement en mutation, Progress Press
Inc., Malta, 393
10. SWIDERSKA, K., D. ROE, L. SIEGELE, ET M. GRIEG-GRAN, 2008, The
Governance of Nature and the Nature of Governance. Policy that works for
biodiversity and livelihoods, IIED, Earthprint Ltd., 160 p.

MODULE I.
Homme, Environnement et biodiversité (1
crédit)

CHAPITRE 1.

L’HOMME, COMME MOTEUR DE L’ENVIRONNEMENT

1.1. L’Environnement. Quid

L’environnement est théoriquement TOUT ce qui entoure l’homme et qui lui est
UTILE
Par TOUT, il se fait sous- entendre : l’environnement biophysique,
l’environnement socioculturel et l’environnement technologique

 Les éléments de l’environnement biophysique. Il correspond aux


espaces géographiques (ou paysages) et leurs constituant biotiques
(animaux, végétaux et champignons et microorganismes) et abiotiques. Ces
espaces dans leur nature, et dans celles de leurs composantes sont définis
essentiellement par la nature du substratum ( eau/ou sol), le relief
( altitudes), le climat ( saisons et pluviosité).
Ces espaces sont multiples et variés :
 Selon que le substratum est l’EAU (fluide) ou SOL (solide)
Si le substratum est fluide on distingue
(i) Les eaux douces englobant les étangs, marais, rivières, fleuves, lacs.
Chacun de ces systèmes aquatiques est différent de l’autre avec ses
composantes biotiques et abiotiques très caractéristiques
(ii) Les eaux salées englobant les océans et les mers avec leurs structures
et
caractéristiques biotiques et abiotiques spécifiques

Si le substratum est solide, on distingue


(i) Les forêts : forêts naturelles, forêts plantées
(ii) les savanes : savanes herbeuses ( prairies) et les savanes boisées : ce
sont les sanctuaires des herbivores sauvages et alors des carnivores
avec prédilection de constituer des aires protégées et touristiques
(iii) Les fourrés et les jachères :
(iv) les champs cultivés : zone de domestication des variétés culturales
orientées vers l’alimentation locale
(v) les plantations : zone de domestication des arbres ou des arbustes
pour des finalités lucratives et vers les industries

 Selon le RELIEF : on distingue


(i) des espaces de basses altitudes (entre 0 m - 1000 m d’altitude),
(ii) des espaces de moyennes altitudes ( entre 1000 m – 1500 m),
(iii) des espaces de hautes altitudes ( entre 1500 m-2500 m),
(iv) des espaces alpines (2500 m -3000m)
(v) des espaces subalpins (> 3000 m)

 Selon le CLIMAT : le climat est conditionné par les pluies et saisons,


l’ensoleillement, les mouvements des vents, et le relief. Ceci conditionne
aussi la qualité de la vie dans une station donnée, l’on trouve ainsi, selon
les climats :

(i) les espaces de la zone équatoriale : zone écologique avec pluies


abondantes toute l’année, ensoleillement totalement, humidité
relative supérieure à 80% ;
(ii) Les espaces de la zone tropicale humide : la saison sèche dure 3
mois, et la saison pluvieuse dure 9 mois.
(iii) Les espaces de la zone tropicale sèche : la saison sèche dure 6 mois,
et la saison pluvieuse dure 6 mois ;
(iv) Les espaces sahéliens : la saison sèche dure 9 mois, et la saison
pluvieuse dure au maximum 3 mois ;
(v) Les espaces désertiques : les pluies sont rares
(vi) Les espaces tempérées : on a l’alternance de 4 saisons : Hiver
(période froide et neigeuse de plus de 5 mois), le printemps (période
transitoire de chaleur et haute luminosité 3 mois), l’été (période de
haute chaleur 2 mois) et l’automne (période de vents violents et des
pluies, 2 mois).
(vii) Les espaces polaires (zone de glaces, pas de soleil, pas de pluies)
 Les éléments de l’environnement socio-culturels : L’on sous-entend
l’homme dans ses dimensions socio-culturelles, répondant aux normes de
la société où l’on vit.
Cette société est comprise dans :

 La culture et les traditions (ou alors l’identité culturelle) : les traditions et


pratiques sociales, la langue de communication, le pouvoir local, les
clubs/groupes sociaux les cérémonies de mariages, les croyances
religieuses et spirituelles,
 La naturalité et la territorialité sociale : chaque société humaine suppose
occuper un espace terrestre bien limitée dans l’espace et dans les temps
et géolocalisable
 Son évolution dans le temps par rapport aux contacts avec d’autres
sociétés. Cette évolution est plus lue dans le domaine de la technologie
affectant la qualité des vies des membres.

 Les éléments de l’environnement technologique issus des inventions


humaines. Elles reprennent les éléments des composantes suivantes :
 Transport : Fusée, avions, trains, voitures, motos, vélos, bateau, pirogue,
carburant, souliers avec roulettes
 Communication : satellites, radios, télévision, téléphone, ordinateur,
internet, sifflet, sonnerie
 Education : papier, les écoles, stylos, ordinateurs et accessoires, encre,
téléphone, rétroprojecteur,…
 Confort : habits, équipement domestiques, hôpitaux, équipement
électroménager, maison, industries de transformation

A chaque type de paysage se lie, le type de substratum et les éléments de topo-


climat.
L’homme est intimement lié à son environnement bio-géo-physique (espace
géographique connu) le quel est interconnecté avec l’environnement social (les
regroupements humains et les valeurs socio-culturelles locales) desquels dépend
la nature de l’environnement technologique qui lui permette de satisfaire tous ses
besoins indispensables à sa survie (valeur utilitaire).

D’où il faut protéger, sauvegarder et conserver son environnement car la


survie en dépend directement par rapport aux services sollicités par
l’homme.

Il faut alors mettre en place une brigade de surveillance environnementale, avec


comme charge de :
1° Assurer la surveillance de l’état des ressources naturelles locales ;

2° Conduire l’analyse participative de la qualité de l’environnement ;


3° Cartographier les problèmes environnementaux et identifier les hotspots
(points chauds) de l’insécurité humaine et environnementale ;
4° Susciter au niveau de la communauté la conscience environnementale pour
conserver, préserver et réhabiliter les ressources en danger ;
5° Mener des actions concrètes en faveur de l’environnement et ses ressources ;
La brigade environnementale est locale et comprend les qualités des membres
suivants :
 Les chefs locaux
 Les associations des femmes
 Les organisations des jeunes
 Les représentants des églises
 Les chefs d’écoles
 Les représentants des services techniques de l’Etat

1.2. L’Homme et l’environnement

L’homme est intimement lié à son environnement physique ( terre) et son


environnement social ( les regroupements humains) pour sa survie.
Par son environnement physique, l’on sous-entend les éléments (vivants)
dits biotiques (animaux, les végétaux, les microorganismes) et les éléments
non vivants dits abiotiques, lesquels conditionnement chez l’homme la
satisfaction de tous ses besoins fondamentaux de base
- L’air pur : sans bruits, sans odeurs, sans poussières, ….
- L’accès à la nourriture (de qualité et suffisante): pour le développement
corporel et pour exercer le travail productif. Cette nourriture devra être
complète, contenant des acides aminés essentiels, les glucides, les vitamines,
les acides gras poly-insaturés, les minéraux, …
- L’accès à l’eau : pour boire et l’eau pour se laver
- L’accès aux médicaments : pour les soins de santé (soit en provenance de la
nature, de l’industrie)
- L’accès à l’énergie (pour la cuisson, l’éclairage) : bois énergie, énergie solaire,
énergie fossile, énergie hydraulique, énergie éolienne
- L’accès à l’habitat sain : pour se protéger contre les intempéries et pour se
reposer
- L’accès au loisir sain : pour développer l’esprit cognitif et affectif
- L’accès au sexe pour la procréation (transmission génétique)
- L’accès à l’argent et donc à un emploi rémunérateur dans le contexte
actuel d’un monde globalisé

Ces besoins sont fondamentaux et leur satisfaction constitue un droit


fondamental. Leur niveau de satisfaction s’exprime en terme de la qualité de la
vie d’une personne/d’un ménage ou même d’une collectivité.

Les éléments indispensables pour la satisfaction de ces besoins doivent être tirés
de l’environnement, des écosystèmes naturels (et sociaux).

2.2. Qualité d’un environnement protecteur

Les normes concernant la qualité de l'environnement se réfèrent aux éléments


et fonctions de l'environnement directement concernés par des utilisations
humaines. Il convient de s’assurer de la qualité environnementale pour évaluer
la qualité de vie des communautés humaines sur un espace géographique
donné.
1. Qualité de l'air : exigences concernant la pureté de l'air , et l’absence des
bruits
2. Situation climatique : exigences concernant en particulier le topoclimat et la
sécurité sanitaires (santé/maladies)
3. Ressources en eaux : besoins en eau (aspect quantitatif) ; présence des
réservoirs d’eaux douces ( pour les besoins domestiques, les élevages,
l’irrigations des champs,….)
4. Qualité de l'eau : exigences concernant l'état de pureté et de salubrité de
l'eau / Absence de matières toxiques ou indésirables, micro-organismes et autres
paramètres.
5. Qualité des sols : exigences concernant l'état et les propriétés (physiques,
chimiques et biologiques) du sol pour assurer une forte productivité agricole ou
minière.
6. Surfaces agricoles et forestières : exigences auxquelles doivent satisfaire
les surfaces utiles pour la production de denrées alimentaires, de bois et autres
biomasses.
7. Existence des zones de pâtures, favorisant le développement du cheptel
animal
8. Qualité des produits alimentaires : exigences concernant l'absence de
substances toxiques et d'agents pathogènes dans les produits alimentaires ainsi
que les valeurs nutritionnelles de ces produits.
9. Existence des espaces de loisir et de récréation : ex. sites touristiques,
espace de loisirs, paysages attractifs, ….
10. La qualité de la sécurité sociale humaine : pas des conflits violents ou
latents ; violences domestiques, les enfants de la rue, les réfugiés ou déplacés de
guerres, habitat sain, ….
11. la qualité de la sécurité monétaire : pas de trop pauvres, pas de chômage
chez les jeunes ( pour éviter les incursions dans des mouvements politiques,
insurrectionnels, les groupes armés et banditismes , pas d’inconfort physique

Un environnement qui offre tous ces éléments est appelé/considéré comme un


environnement protecteur. Cet environnement protecteur doit être
constamment entretenu et aménagé en vue d’offrir à l’homme la meilleure
qualité de la vie.

Ces qualités déduisent les caractéristiques d’une communauté en bonne santé,


telles que :

• L’environnement physique est propre et salubre.


• L’environnement satisfait les besoins fondamentaux de chacun.
• L’environnement favorise l’harmonie sociale et mobilise activement tout un
chacun.
• Les problèmes locaux de santé et d’environnement sont bien compris.
• La communauté participe à la définition de solutions locales aux problèmes
locaux.
• Les membres de la communauté peuvent acquérir de l’expérience dans divers
domaines, échanger leurs vues et communiquer.
• La promotion et la célébration du patrimoine historique et culturel est assurée.
• L’économie est diverse et novatrice.

Ceci remonte au niveau de Profitabilité -Responsabilité - et Rédevabilité


dans la théorisation de l’environnement et les ressources naturelles ; qu’il
s’agisse des ressources naturelles forestières, édaphiques ou aquatiques. La
Rédevabilité conduit aux vertus de la conscience environnementale en lien
avec un niveau de citoyenneté responsable.

2.3. Vulnérabilité environnementale et qualité de la vie

On parle de la vulnérabilité environnementale lorsqu’ un milieu donné n’offre pas


des possibilités de survie à une population par déficit, en favorisant la mauvaise
qualité de la vie.
Par exemple, une étendue d’eau peut servir aux travaux domestiques et agricoles,
à la pêche et aux loisirs, et créer un environnement agréable, mais elle peut aussi
être une zone de reproduction d’insectes et de mollusques qui transmettent des
maladies comme le paludisme, la dengue et la schistosomiase. La pollution de ces
étendues d’eau par les humains accroît aussi les risques pour la santé.

Qualité de la vie : elle s’explique par deux éléments du bien-être/ la bonne


santé. la bonne Santé d’une communauté est comprise à travers un complexe
de bien- être physique, social, mental et environnemental entretenu et dont
jouissent les membres de différentes couches sociales de la population de cette
communauté.

Exercice

Former des groupes de 10 à 15 personnes et les envoyer sur terrain en fonction


des axes géographiques définis, en vue de déceler la qualité environnementale et
de mesurer le niveau de vulnérabilité par rapport aux 11 points évoqués.
Expliciter et interpréter les faits observés. Etablir un rapport technique clair et
proposer des pistes de solutions pour redresser.

Exposer
CHAPITRE I. CONDITIONS ECOLOGIQUES ET
SANITAIRES

3.1. Caractéristiques écologiques générales :


La zone tropicale s’étend de part et d’autre de la ligne équatoriale, limitée au
Nord et au Sud par les deux parallèles situées à 23°27’ de latitude, appelées
Tropiques (tropique de Cancer au Nord et tropique de Capricorne au sud).
Cette zone dite zone intertropicale constitue la zone la plus chaude du globe,
recevant perpendiculairement les rayons solaires et le lieu de convergence des
vents, créant des micro-climats favorables à diverses formes biologiques. Elle
couvre une superficie de 38 millions de km2.
Dans cette zone, les températures sont élevées, avec la moyenne du mois le plus
froide est voisine de 18°C. L’humidité relative de l’air est supérieure à 70%. Les
insectes et les nombreux pathogènes y retrouvent une température favorable à
leur reproduction et au maintien de leur population toute l’année. C’est une zone
de grande biodiversité.
Ce qui fait qu’on y observe une diversité des réservoirs naturels des pathogènes,
et des maladies à cause de la diversité des habitats et des parasites.
On dénomme zones tropicales, les régions intertropicales suffisamment
pluvieuses où les pluies sont égales ou supérieures à 400 mm/an.
Dans cette zone, il y a la prédominance de deux saisons : une saison de pluies et
une saison de pluies.

3.2 Typologie des climats tropicaux et maladies associées

Les pluies constituent le critère essentiel de classement des climats tropicaux.


On distingue les pays tropicaux humides, avec une pluviosité de plus de 2000
mm/an et les pays tropicaux secs (avec moins de 1000 mm de pluviosité/an).
Dans ces derniers, les périodes sèches sont plus longues que les périodes de
pluies. Et, la végétation, parasites et vecteurs des maladies, le type de sols y sont
adaptés. D’où la distribution spatiale des maladies tropicales, avec présence des
zones d’endémisme.
Les climats types de la zone intertropicale sont :
 le climat équatorial : il pleut abondamment toute l’année. Le golfe de Guinée,
la cuvette centrale du fleuve Congo, le bassin de l’Amazonie, l’Indonésie et les
Iles du Pacifique sont couverte par cette zone. La saison sèche et quasi
inexistante. La région offre des températures élevées variant entre 18° C et
40°C, offrant une biodiversité très riche. La végétation est diversifiée avec la
prédominance de la forêt dense sempervirente. L’hydrographie est complexe
couvrant marais, rivières, lacs et fleuve. C’est le sanctuaire des insectes et
autres invertébrés piqueurs ou hôtes intermédiaires des vecteurs pathogènes
des maladies tropicales. Les maladies fréquentes sont des maladies
parasitaires et vectorielles diverses. Les hôpitaux et pharmacies spécialisés
devront être installés dans ces zones. C’est le sanctuaire de la
trypanosomiase, du paludisme et de la schistosomiase, de la shigellose et
même de maladies virales graves comme la fièvre hémolytique d’Ebola, et
nombreuses zoonoses forestières
 Le climat tropical humide : il présente 9 mois de saison des pluies, et 3 mois
de saison sèche) : diversité alimentaires (existence de saison culturale A et B
et l’alternance des périodes maladies transmissibles, comme la malaria, les
maladies hydriques
 le climat tropical sec (6 mois de saison de pluies et 6 mois de saison sèche).
Combiné avec les altitudes variées, chaque zone climatique présente des
particularités tant pour le comportement humain/ autant que pour la diversité
des maladies. Prédominance des invertébrés piqueurs et vecteurs aquatiques,
ex mollusques de schistosomiases, la trypanosomiases; les insectes piqueurs
logeant dans le bois comme les punaises de lit
 Le climat sahélien : la saison sèche est plus longue, supérieure à 9 mois. La
sécheresse y rend les conditions de vie précaire. La végétation est dominée
par des épineux poussant sur un sol sableux. Les arthropodes piqueurs peu
exigeant pour la demande biologique en eau (p.ex. scorpions, punaises,….) et
les vers parasites au cycle de vie très court y vivent ex le ver de guinée
absorbable dans l’eau.

NB. Les maladies étant bien spécifiques selon les zones écologiques il faudra
promouvoir :
- les services de prévention des maladies,
- des pharmacies publiques et communautaires appropriées
- exploiter les connaissances et pratiques locales pour la pris en charge des
maladies
Certains sites des zones équatoriales sont toujours inaccessibles pour les aides
humanitaires à cause des conditions environnementales
Dans telles zones qui deviennent enclavées de par leur nature, oblige que les
soins de santé soient basés sur des pratiques traditionnelles et/ alors fécondés
par des experts de santé qui sont passagers ou formés localement
Ex. le professeur Ahuka a dû former des multiples para-chirurgiens dans la
forêt dense équatoriale du Bas-Uelé en vue de répondre aux besoins locaux
Des programmes spéciaux de préventions des maladies et même de la
vaccination doivent être spécifiques selon la zone climatique
Ex. la prévention contre les filaires, à travers la filtration et le chauffage de
l’eau, est vivement recommandée dans les zones sahéliennes et même dans les
régions tropicales sèches

3.2. Relations entre les milieux naturels et les maladies transmissibles


Les maladies tropicales sont transmises par des vecteurs. En effet, le parasite a
un cycle évolutif avec une phase chez le vecteur et une autre chez l’hôte (humain
ou animal). Il existe un rapport étroit entre l’homme, les parasites et le vecteur
dans une zone donnée. Chacun de ces trois éléments sont soumis aux contraintes
du milieu. Cette relation est appelée le « complexe pathogène ». Les parasitoses
se présentent comme des bornes que la nature impose à l’expansion des sociétés
humaines en altérant l’équilibre des écosystèmes. La présence du parasite et
vecteur dans un milieu donné (aux propriétés physiques bien définies) détermine
« le foyer de transmission » d’une maladie parasitaire.
Trois grands groupes des invertébrés constituent des hôtes intermédiaires ou de
vecteurs des maladies dont : les moustiques, mouches, punaises, les mollusques,

Exemple :
- Les moustiques transmettent les agents infectieux du paludisme et de la
filariose lymphatique,
- les mouches transmettent ceux de la maladie du sommeil, de la cécité des
rivières et de la leishmaniose,
- les punaises ceux de la maladie de Chagas, et
- les mollusques ceux de la bilharziose.

Certains parasites peuvent contaminer aussi les animaux, qui constituent à leur
tour un facteur aggravant de la maladie. Potentiellement contaminants, ils
diffusent, en effet, l’infestation ; c’est le cas du trypanosome de la maladie du
sommeil chez le porc, le bétail et le chien.
La distribution spatiale et temporelle des parasitoses est fonction des
caractéristiques des milieux et donc du complexe pathogène (chaîne biologique)
et de la durabilité du foyer de transmission (espace géographique).
Les biotopes privilégiés des vecteurs de nombreux complexes pathogènes sont
généralement aquatiques ; les eaux de surfaces jouent un rôle important dans le
cycle de reproduction de nombreux vecteurs (arthropodes et autres invertébrés)
assurant leur distribution spatio-temporelle.
²

A retenir

1/ Les milieux ruraux sont définis dans leurs contextes géo-climatiques différents
et, ainsi les besoins et le contexte de santé varient d’un milieu à l’autre. Il faut
une planification raisonnée en matière de santé - et l’éducation sanitaire occupe
une place prépondérante. La prévention des maladies prime sur les aspects
curatifs. La prévention fait sous-entendre l’éducation communautaire et la mise
en place des stratégies d’assainissement des milieux pour la réduction des
maladies environnementales

2/ Les maladies étant bien spécifiques selon les zones écologiques il faudra
promouvoir :
- les services de prévention des maladies
- des pharmacies publiques et communautaires appropriées
- exploiter les connaissances et pratiques locales pour la pris en charge des
maladies

Certains sites des zones équatoriales sont toujours inaccessibles pour les aides
humanitaires à cause des conditions environnementales
3/ Les programmes de santé en milieu rural doit tenir compte du contexte
écologique et culturel

3.3. Les maladies environnementales et la sante

Depuis le début du siècle, l’homme est menacé par d’autres nombreuses maladies
mortelles. Les progrès de la médecine ont éradiqué certaines, d’autres sont
devenues comme un problème environnemental, fluctuant avec les facteurs
environnementaux et les crises écologiques. Ce sont, notamment :

1. Pandémies: Maladies largement distribuées et très cruelles:


SIDA, le rythme de transmission est lies `a la pauvreté, aux viols et aux conditions
socio-économiques défectueuses
Malaria: le changement climatique crée des zones plus chaude favorables `a
l’expansion du moustique Anophèle transmetteur de la malaria. Les gîtes larvaires
de ce moustique sont les flaques d’eau, les boîtes vides, les herbes autour de la
maison, …. Le DDT utilisé en 1950 comme armes anti-moustiques a conduit aux
souches résistantes actuelles

2. Maladies parasitaires graves transmissibles par les invertébrés et liées


aux conditions géographiques et la volonté d’assainissement du milieu)
Malaria (moustiques anophèle)
Schistosomiase : (escargot - Biomphalaria)
Filarioses (moustique- Aedes)
Trypanosomiases (mouche - Glossina),
Zoonoses : ce sont des maladies qui se transmettent entre les humains et les
animaux, et inversement. Ex., la téniase, la brucellose, la fièvre hémorragique
d’Ebola, la fasciolose, pandémie à Corona virus SARS CoV 2, Toxoplamose,
Tuberculose, rage, Salmollenose

3. Les maladies liées aux pollutions


Les intoxications et empoisonnements : liées au contexte de conflits socio-
économiques
Les insuffisances cardiaques, liées aux facteurs divers dont les stress,
Le Cancer : dont la cause majeure est liée les perturbations environnementales, à
une mauvaise alimentation, aux surcharges ave les radicaux libres par des stress
Diabète : du aux surcharges ave les radicaux libres par des stress
Dans son rapport GEO 2004, le Programme des Nations Unies pour
l’Environnement (PNUE) explique l’influence des politiques environnementales
(utilisation des sols, industrie, déforestation, etc.) et leurs impacts sur l’évolution
des maladies infectieuses.

4. Les actions anthropiques explicatives des maladies environnementales


L’Homme, pour satisfaire à ses besoins vitaux, s’est employé à modifier les
écosystèmes naturels en les transformant entièrement en écosystèmes artificiels
pour son seul bénéfice. Ainsi, remplace les chaînes alimentaires primitives et
complexes par des chaînes simplifiées dont il est le dernier et le seul bénéficiaire.
Par cette mauvaise exploitation des écosystèmes naturels. L’homme rompt
l’équilibre naturel.
D’où:

a. Déforestation
Le tableau suivant montre les effets /impacts de la déforestation sur la santé
humaine et le développement :
Causes directes Impacts sur la santé humaine et
développement

Recherche du bois (industriels, Rechauffement de l’air avec des conséquences


bois-energie) sur le climat (pertes des pluies et perturbation
du calendrier agricole

Pertes des ressources forestières animales,


végétales de hautes valeurs alimentaires et
médicinales

Recherches des espaces agro- Perte de la diversité alimentaire, importation


pastoraux (pâturages, plantations des aliments (avec risques de consommation
et chams agricoles) des OGM et des aliments riches en pesticides
et responsables de cancer et autres maladies
dégénératives

Feux de brousses et incendies Surcharges de l’air avec le gaz carbonique


forestiers (troubles de vision et troubles
cardiovasculaires

Urbanisation et campements Perte de la biodiversité locale et introduction


humains des espèces exotiques – alimentation rassurant
une faim cachée accompagnée des maladies de
carences et des insuffisances cardiovasculaires

Catastrophes naturelles (invasion Pertes des ressources forestières animales,


des parasites, l’éruption végétales de hautes valeurs alimentaires et
volcanique,) médicinales

Par l’action de la hache, la houe et la bêche, l’homme s’est occupé à détruire la base
de l’écosystème forestier primitif qui fut en grande partie défrichée et livrée à
l’agriculture, pour la production du papier, de bois,… Les forêts des sols pauvres
furent transformées en pâturages ou dégradées par des exploitations abusives en
landes stériles. La permanence de la dégradation des forêts étant assurée par le feu
et la dent des animaux domestiques (mouton, chèvre, vache,…).
Pour des raisons économiques, les pays qui possèdent peu de forêts doivent
supporter de lourdes charges.
Satisfaire les besoins fondamentaux de bois de chauffe et de charbon de bois épuise
bien l’économie naturelle que les revenus familiaux, quand les pauvres doivent
chercher du bois à tout prix et ne peuvent plus travailler. Au Sahel, la famille
moyenne consacre 1/4 du budget pour l’achat du bois de chauffage.
Le rôle écologique fondamental des forêts est tout aussi important que leur rôle
économique et social.
Les forêts influencent la température, l’humidité, la qualité de sol et de l’eau : elles
favorisent les cycles de l’eau, de l’oxygène, du carbone et de l’azote. Elles
constituent un habitat pour environ 500 millions des peuples qui y trouvent leur
espace de vie, leurs cultures et traditions.
Les eaux de pluies qui tombent sur les terres couvertes de forêts ont tendance à
s’infiltrer dans le sol plutôt qu’à s’écouler précipitamment. L’érosion et les
inondations sont donc réduites et les nappes souterraines recueillent de pluies
grandes quantités d’eau.
L’apparition des l’homme a créé des fortes modifications volontaires de
l’environnement pour répondre aux besoins vitaux. L’Homme devient le rival du
temps dans la transformation des forêts, et même arriver à le surpasser dans
certaines régions ; à travers :
- Les feux et incendies forestières
- Les abattages des arbres,
- Les broutages des animaux domestiques,
- L’orpaillage (colonisation)
Le feu a dégradé la surface de la terre en Afrique et cela de manière encore plus
étendue. 1/3 au moins du continent est couvert des savanes dont la plupart étaient
des forêts avant l’action humaine.
Chaque année, les feux de brousse et les incendies forestières détruisent 2.10 6
tonnes de matières organiques qui retournent à l’atmosphère sous forme de CO 2.
Chaque année le surpâturage livre de nouvelles terres à la dégradation et à
l’érosion. Les forêts dégradées sont progressivement savannisées ou désertifiées.
La déforestation, les feux de brousse, les moteurs à diesel, à essences (véhicules,
avions,…) déversent dans l’atmosphère, un excès de CO 2 inutilisable. Ceci crée un
déséquilibre dans l’apport CO2/O2 de l’air (réchauffement de l’air et diminution des
précipitations). La disparition des forêts entraîne un déséquilibre dans le rapport
CO2/O2 atmosphérique avec comme corollaire des troubles cardiovasculaires, des
troubles nerveux, des acidoses,…

b. Epuisement et dégradation des sols.


Le sol constitue la couverture détritique de l'écorce terrestre, sa structure et son
évolution étant tributaires des conditions géologiques, topographiques, climatiques,
hydrologiques et biologiques ambiantes. La qualité des sols désigne communément
l'aptitude d'un sol en tant qu'habitat de la végétation en termes de productivité. Un
synonyme souvent employé est la notion de fertilité des sols, qui désigne la capacité
du sol à alimenter les plantes en éléments nutritifs, en eau, en oxygène et en
chaleur.
Les plantes puisent dans le sol les éléments minéraux biogènes indispensables à la
nutrition et à leur croissance, ces éléments sont exportés avant les récoltes, en
absence d’apports compensateurs, les sols cultivés s’épuisent principalement en
Azote, Phosphore, Potassium et Calcium. 90% des terres du Sud-Kivu sont
aujourd’hui inutilisables et employés à la latérisation.
Cette dernière peut aboutir à la formation d’une cuirasse ferralitique stérile
affectant négativement la santé humaine : pas d’accès à l’eau, à la nourriture et
invasion des parasites dans les champs de culture (mosaique de manioc, pucerons,
…) - C’est le cas de la région des grands lacs africains.

d. Introduction des espèces nouvelles

L’introduction d’une espèce nouvelle dans un milieu entraîne la perturbation des


écosystèmes.
- Si présence des prédateurs, l’espèce s’intègre dans les chaînes trophiques par
déplacement de l’équilibre de l’écosystème simple.
- Si pas de prédateurs, elles se reproduisent activement, pullulent et deviennent
alors une peste nuisible aux ressources naturelles.
- Cas de l’introduction des lapins en Australie en 1928.
- Cas de l’introduction de Limnothrisa miodon dans le lac Kivu, 1959.
- Les Eucalyptus actuellement sont accusés d’héberger le Micrococcus
meningitidis
CHAPITRE IV. LA MEDECINE ECOLOGIQUE EN SOINS DE SANTE

V. 1. La situation mondiale des médicaments (OMS, 1988)

Population Production de Consommation des


matières médicaments
premières.
Pays développés 18% 11% 85%

Pays en développement 82% 89% 15% (7,7% Amerique


Latine)

Au même titre que la recherche et la production, la consommation de


médicaments se limite en grande partie à trois principales zones géographiques :
l’Amérique du nord, l’Europe et le Japon.

Alors que ces pays ne représentent qu’un sixième de la population mondiale, ils
consomment 85% des médicaments existant sur le marché mondial.

Ce marché a été estimé en 1997 à près de 300 milliards de dollars US (en prix
producteurs) et il se réparti comme suit (source IMS et SNIP 1998) :
Amérique latine 7.7%
Amérique du 36.1
Nord %
Europe 29%
19.1
Japon
%
Reste du monde 8.1%

Le vieillissement des populations des pays industrialisés devrait maintenir ces


disparités en raison de la forte consommation médicamenteuse des classes d’âge
les plus âgées, contrebalançant ainsi les effets de la croissance démographique
des pays en voie d’industrialisation et les efforts de développement de l’industrie
pharmaceutique sur ces nouveaux marchés.
Conséquences:

* Dans les Pays sous-développés, la majorité de la population est pauvre et n’a


pas accès aux médicaments pharmaceutiques. Les riches y consomment tous les
produits pharmaceutiques et les pauvres, pour l’auto-conservation, recourent au
traitement par les plantes. Ainsi, plus de 80% de la population mondiale
recourent à la médecine traditionnelle à base des plantes pour les premiers soins.
Et dans certaines régions enclavées ou en guerre, la population ne recourent qu’à
la médecine populaire locale. Ce sont les cas les plus couramment observés au
Soudan et dans les milieux forestiers en République Démocratique du Congo.

* Dans les pays développés, la population connaît l’excès en médicaments et,


évitant une chimiothérapie abusive, elle recourt à l’usage des plantes
médicinales. En 1979, l’Allemagne était le premier pays européen importateur
des plantes médicinales avec 28.000 tonnes (WARRELL D.A, 1997). En 1986, une
enquête effectuée au sein de la population allemande a révélé que 84% de la
population préfèrent (Si tout dépendait de leur choix) dans leur auto-médication,
l’utilisation des médicaments dérivés des plantes ou autres produits naturels aux
produits synthétiques (HEIDE L, 1987). Et, la demande en plantes médicinales va,
ainsi, croissant, à cause du septicisme pour les médicaments modernes jugés
chimiques (et alors toxiques!). Actuellement en Europe et Amérique, plus de
7.000 produits pharmaceutiques à base des plantes sont disponibles sur le
marché et vendus annuellement pour une valeur d’environ 3 billions de dollars
américains.

Le traitement, par les plantes coûte alors extrêmement cher et n’est accessible
qu’aux personnes riches! Les pauvres alors se contentent des produits
pharmaceutiques!
Les excédents de produits pharmaceutiques sont alors exportés comme dons ou
marchandises vers les pays du Sud. Mais sous quel état arrivent-ils à destination?
Souvent périmés ou complètement inutilisables, ne répondant ainsi pas aux
besoins sanitaires réels.

L’attention se trouve ainsi tournée vers les possibilités offertes par les plantes
médicinales et les remèdes d’origine disponible sur place et à coûts peu élevés,
pour le développement des pharmacies et hôpitaux locaux.

A partir de là se pose la question d’une utilisation écologiquement viable des


réservoirs naturels des plantes médicinales, de la conservation de la Biodiversité,
des modes appropriés des cultures et productions locales des médicaments, des
plantes médicinales de l’innocuité et de l’efficacité des remèdes naturels et de la
réglementation qui doit accompagner l’intégration des médecines traditionnelles
dans les systèmes de santé national.

Quatre attributs conviendraient alors pour l’Ethnomédecine africaine,


notamment:
 Disponibilité:
- disponibilité des plantes à travers la culture des jardins médicinaux,
protection des réserves forestières,
- disponibilité du traitant à travers l’intensification des formations et
l’encadrement des guérisseurs,
 Accessibilité
- ouverture des pharmacies communautaires accessibles aux plus pauvres
des pauvres
 Acceptabilité
- contrôle de la sécurité des médicaments ( toxicité et effets indésirables)
- contrôle des techniques de préparation des médicaments
 Adaptabilité
- par rapport aux cultures locales, aux besoins de la population

Douze raisons majeures sont décrites pour susciter l’apprentissage des plantes
médicinales et de la médecine traditionnelle dans une Faculté de Médecine :
1) Il y a trop de pauvres sur la Terre (85% de la population mondiale) qui
recourent aux usages traditionnels pour se soigner - Inacessibilité aux soins de
santé moderne et de qualité
2) Raisons historiques ou socio-culturelles : La médecine culturellement adaptée
dans plusieurs parties du monde – (cas de la Chine, Inde, Cameroun, Ghana,
peuples forestiers, …).
3) Limites des pratiques de la médecine moderne pour résoudre tous les problèmes
de santé - cas des maladies mentales, intoxications, hépatites, cancers,
hémorrhoïdes, nombreux maladies métaboliques….
4) L’Organisation mondiale de la santé le recommande! - chaque pays doit se
prendre en charge pour les soins de santé – chaque pays doit définir sa politique
de santé qui intègre les valeurs culturelles et / alors les plantes médicinales
(OMS, 2002). Ainsi, les politiques nationales de valorisation de la médecine
traditionnelle sont définies dans le processus de développement intégral ; des
réseaux internationaux/ régionaux de recherche sur les plantes médicinales sont
opérationnels comme Prometra, OMS/Afro,…
5) Il existe des régions enclavées où les avantages de la médecine moderne ne sont
pas accessibles (ex. Shabunda, Soudan,…et de nombreuses les régions en
guerres!!)
6) il existe des médicaments qui ne peuvent être utilisés que sous la forme naturelle
- les antioxydants (aïl, oignon, piment), les anthocyanes (vin rouge, bettarves,
tomate, mûrier), les myrosines (chou, graines de papaye, aïl), les flavonoïdes
(curcuma, papayer mure) et qui se dégradent à la cuisson, au séchage,…
7) il s’observe une croissance exponentielle des demandes en plantes médicinales
au niveau planétaire (pays industrialisés et non industrialisés
(www.who.org/publications), à la suite de leurs implications comme produits
aromatiques et culinaires, cosmétiques et médicaments, en incitant le commerce
international des plantes médicinales.
8) La coexistence des tradipraticiens (charlatans, avec des pratiques empiriques) et
des médecins (ignorants des pratiques thérapeutiques à base des plantes) et tous
en dualité autour des malades.
9) Multiplicité des biopirateries pharmaceutiques et, par-là, des médicaments
falsifiés inondent sur le marché international, incitant le sens de responsabilité
et de redevabilité citoyennes pour produire au niveau local et régional des
médicaments jugés efficaces, accessibles, acceptables et adaptés. Les Etats
africains sont engagés à mettre en place des comités d’éthique nationaux/
régionaux pour la production des phytomédicaments à l’horizon 2030
10) L’occurrence des pandémies virales graves comme le Coronavirus SARS-
CoV2 et autres affections virales controversant à l’échelle internationale les
pratiques médico-sanitaire, et mettant en jeu les avantages de la médecine
traditionnelle et de la médecine conventionnelle. Il y a un défi à lever pour
rapprocher les deux pratiques.
11) Les nouvelles avancées dans les recherches biomédicales, comme les plantes
anti-âge (agissant sur la prolongation des télomères des chromosomes), des
plantes contre l’azoospermie, contre la drépanocytose, la cryptorchidie,… avec
un questionnement sur la cinétique des biomolécules et le mouvements
tissulaires,….
12) Des cours de Médecine conventionnelle et populaires sont également
proposés aux étudiants en médecine bien qu’ils aient tendance à ne fournir
qu’une introduction théorique au lieu d’enseigner des techniques cliniques
spécifiques.
13) La proportion d’établissements d’enseignement médical au Royaume-Uni
proposant des cours de ce type a augmenté de 10% à 40% entre 1995 et 1997.
Aux États-Unis, un grand nombre d’écoles de médecine proposent maintenant
des cours facultatifs et des séminaires de Médecine complémentaire (MCP).
Module 2.
Hygiène personnelle, santé et
assainissement
(1 crédit)

CHAPITRE I. NOTION DE SANTE - RAPPEL

2.1. Notions de santé

Partout dans le monde, la majorité de peuples et communautés traditionnelles


conçoivent la Santé comme une sorte de cohérence, d’équilibre dynamique que
l’individu porte en lui (équilibre du corps et de l’esprit) et qu’on trouve dans les
relations entre l’individu et son entourage.
Pour cela, la vie humaine s’articule autour de quatre relations fondamentales,
notamment la relation :
- de la personne avec soi-même (équilibre du corps et de l’esprit)
- de la Personne avec Dieu (ou même avec les esprits des défunts)
- de la Personne avec ses proches
- de la Personne avec son environnement.

Elle fait sous-entendre deux concepts fondamentaux de bien-être (well-being)

La santé individuelle est alors liée à deux types de maladies :

- la illness (le mal-être, le malaise ou les indisposions, « je ne me sens pas


bien parce que je n’ai pas d’argent »). Une « illness » recourent à des
pratiques de la psychothérapie et peuvent facilement se convertir en
véritables maladies si la prise ne charge n’est pas totale. Il est important
d’utiliser les produits naturels aromatiques et des produits épicés

- la sickness (la maladie en soi, ou un élément étrange déstabilise le


fonctionnement normal du corps « je suis réellement malade »). Il nécessite un
médecin clinicien

Les soins doivent être orientés par rapport à ces deux niveaux. C’est
ainsi que le psychothérapeute se situe dans un système holistique : face à un
problème, il approche le malade, il questionne la nature et tous les facteurs
qui sont liés.
Dans le système holistique où la santé étant une question ancrée dans une
conception anthropologique.

2.5. Facteurs qui déterminent la bonne santé

On peut regrouper les facteurs qui influencent la santé dans les six rubriques
suivantes :

a) L’hygiène personnelle : la capacité d’auto-apprise en charge pour des


questions de santé, la capacité de positiver la Vie (maintenance de
l’équilibre avec soi-même), la prévention des maladies transmissibles
comme les maladies virales (le VIH/SIDA, la pandémie à coronavirus), la
contribution à l’immunité collective

b) L’environnement physique : évaluer la qualité de l’environnement


protecteur et prendre la décision pour l’assainissement du milieu, Hygiène
et gestion des déchets, gestion de l’eau

c) La nourriture : on mange ce que l’on devient et ce que l’on boit

d) Les attitudes des individus et des collectivités pour les questions de santé :
les contes, les croyances, les tabous alimentaires, les préférences, les
importations des aliments et les OGM, les technologies de préparations des
aliments

e) La qualité des soins de santé :


- La qualité des soignants : un tradipraticien, un psychothérapeute, une
sage-femme, un professionnel de santé
- La qualité des médicaments : un médicament brut extrait de la Nature
[phytomédicaments, zoo-médicaments (miel), un alicament (aliments et
médicament) ou un médicament tiré de l’industrie (un produit
pharmaceutique, souvent toxique]
f) Les types de maladies et leur dispersion géo-climatiques : les maladies
environnementales

2.3. Assainissement et gestion des déchets ( à developper)

1. Notion d’hygiène

2. Notions d’assainissement et environnement


3. Assainissement – maladies environnementales

4. Gestion des déchets en zones urbaines (cas de la ville de Bukavu)

Travaux en équipe et exposé

Développer ces thématiques

Comment se soigner
Module 3.
Reboisement, jardinage et domestication (1
crédit)

CHAPITRE I. LA FORET. QUID ?

II.1. DEFINITION DE LA FORET

La forêt se définit comme vaste espace couvert d’arbres, de minimum 4 hectares


de superficie. Un boisement est un couvert d’arbre inférieur à 4 hectares. S’il est
naturel il s’appelle bosquet. Un arbre est une plante ligneuse de hauteur minimale
de 7 m à port dressé avec un tronc et dont les feuillages forment qui forme une
cyme ou couronne. Les cymes des arbres d’une forêt constituent un couvert dense
de feuillage appelé canopée.
- Si la canopée laissent passer de la lumière solaire totalement, cela veut dire que
les cymes des arbres n’ont pas un feuillage dense ou aussi les cymes ne sont pas
serrées, on parle d’une canopée ouverte ou semi-fermée.
- Si la canopée ne laisse pas passer les rayons solaires, on parle de canopée
fermée. Le fonds de la forêt est obscur, avec la poussée des lianes comme sous-bois
et ceci est visible dans les forêts primaires et denses.

Du point de vue botanique, une forêt est une formation végétale, caractérisée par
l'importance de la strate arborée, mais qui comporte aussi des arbustes, des
plantes basses, des grimpantes et des épiphytes. Ainsi la forêt présente
grossièrement trois « étages » de végétation appelées strates : en allant du bas
vers le haut, on distingue : la strate muscinales (mousses) à laquelle il faudrait
ajouter les étages souterrains des systèmes racinaires, symbiosés aux mycéliums
fongiques ; la strate arbustive englobant les arbustes, des plantes basses
(suffrutex, herbacées), des grimpantes (lianes) et la strate arborée, la plus haute et
constituée essentiellement des arbres.

Plusieurs arbres forestiers vivent en symbiose avec des champignons (mychorrizes)


et d'autres micro-organismes (comme des bactéries) pour fixer les minéraux
comme l’azote et le Phosphore, le magnésium, et beaucoup de végétaux
dépendent d'animaux pour le transport de leur pollen, de leurs graines ou de leurs
propagules.

Du point de vue de l'écologie, la forêt est un écosystème complexe et riche, offrant


de nombreux habitats à de nombreuses espèces et populations animales, végétales,
fongiques et microbiennes entretenant entre elles, pour la plupart, des relations
d'interdépendance, dans des écosystèmes stables. L’Ecosystème se définit comme
une unité écologique fonctionnelle regroupant une communauté des animaux et
des végétaux (biocénose) et le milieu que cette communauté occupe (biotope);
biocénose et biotope constituant deux éléments indissociables qui réagissent l’un
sur l’autre pour former un système biologique plus ou moins stable et dynamique,
caractérisé par une chaîne alimentaire très complexe.

II.2. FONCTIONS DE LA FORET

La forêt joue des fonctions importantes pour la survie de la planète et réparties


comme suit :

1. Fonctions écologiques

La forêt abrite une grande part de la biodiversité des continents, participe au


contrôle naturel du climat et des micro-climats.

 Réservoir de biodiversité et d'habitats, ainsi que de ressources génétiques et


phytopharmaceutiques, elles sont pour cette raison étudiées et parfois
classées en réserves biologiques, naturelles, parcs nationaux, …
 Protection contre certains risques naturels tels que les inondations,
sécheresse, désertification et éléments de résilience écologique,...
 Qualité de l'air : outre que la forêt produit une partie significative de
l'oxygène de l'air sur les continents, elle a une capacité extraordinaire à fixer
les poussières (comme certains polluants non dégradables et métaux lourds),
grâce notamment aux mousses, aux lichens, à la rosée et aux sols.
 Protection des sols (lutte contre l'érosion) : la forêt est un lieu de
restauration du sol si elle n'est pas surexploitée.
 Fonction macro et micro climatique, grâce à l'évapotranspiration et à la
protection de la canopée qui atténuent considérablement les chocs
thermiques, et la déshydratation due au vent.
 Puits de carbone, par fixation du gaz carbonique dans le bois et le sol, au
moins pour les forêts tempérées non soumises aux incendies et pour les
forêts tropicales en phase de croissance. Ainsi, les plantations faites en
Amazonie, comme en Afrique centrale sont qualifiées de « puits de
carbone ».

 De plus, certaines forêts peuvent, tout en contribuant indirectement à


enrichir les cours d'eau en nutriments (phosphore, potassium, calcium, fer,
etc. et par les phénomènes d'acidification, humification, décolmatation et
minéralisation et structuration des sols) offrent ainsi une source constante
de nutriments pour le plancton marin en aval, plancton qui produit 80 % de
l'oxygène que nous respirons et qui constitue un important puits de carbone.

Théoriquement, la photosynthèse consomme du dioxyde de carbone et


produit de l’oxygène et de la matière organique. De l'oxygène est consommé
lors de la respiration des plantes elles-mêmes, des animaux de la forêt et de
la biomasse cachée du sol forestier, ainsi que par les incendies naturels et
moindrement par l'oxydation naturelle des éléments chimiques rendus
disponibles par le processus de formation des sols.

En phase de croissance, après une dizaine d'années de bilan négatif s'il s'agit
d'une régénération à partir d'un sol nu, la biomasse augmente régulièrement,
principalement sous forme de cellulose et de lignine. Elle stocke aussi du
carbone sous forme de nécromasse et de biomasse animale, microbienne et
fongique. En zone tropicale, la plupart des forêts poussent sur des sols pauvres
et acides où l'humus ne se forme pas et où la nécromasse est rapidement
recyclée ou minéralisée. La forêt tropicale en croissance stocke du carbone,
mais elle finit (après des siècles ou millénaires) par arriver à un équilibre entre
production primaire et décomposition du bois mort. À ce stade la forêt semble
produire autant d'oxygène que ce qu'elle consomme.

2. Fonctions sociales et culturelles de la forêt

Une fois habitée, la forêt reste un lieu traditionnel de cueillette et de chasse


(aux grands animaux surtout, qui ont disparu ou régressé dans les plaines
cultivées et habitées). La « viande de brousse » reste localement la première
source de protéine dans de nombreux pays tropicaux, bien qu'elle soit menacée
par l'augmentation de la pression de chasse, des armes de plus en plus
performantes.

Au début du XXe siècle, plus de 500


millions de personnes, dont 150
millions de peuples autochtones
appartenant à de centaines de tribus
vivent encore en forêt ou à ses
abords, et la biodiversité de la forêt
constitue encore la source vitale
d'eau, de matériaux, de plantes,
fruits, animaux et champignons
comestibles ou utiles (médicaments, ornements). Actuellement, plus 1,5
milliards de personnes qui vivent dans une extrême pauvreté tirent
directement leurs moyens de subsistance des ressources forestières surtout de
l’exploitation des produits forestiers non ligneux (PFNL). Les PFNL sont définis
comme des produits d'origine biologique, autres que le bois, dérivés des forêts,
d'autres terres boisées et d'arbres hors forêts.

Les PFNL comprennent des produits utilisés comme nourriture et additif


alimentaire (noix comestibles, les chenilles comestibles, le miel, champignons,
fruits, herbes, épices et condiments, plantes aromatiques, viande de gibier),
des fibres (utilisées dans la construction, les meubles, l'habillement ou les
ustensiles), des résines, gommes et produits végétaux et animaux utilisés dans
des buts médicinaux, cosmétiques ou culturels.

Notons aussi que les ressources forestières abritent près de 90% de la


biodiversité terrestre mondiale. Pour les populations locales, la forêt est un
abri et une source de combustible et d’énergie, de nourriture et de remèdes.

La destruction de la forêt ne peut donc qu’aggraver leur pauvreté. Les


populations autochtones et les communautés tributaires de la forêt sont des «
responsables commerciaux » qui fournissent au reste de la planète des services
d’écosystème (SE) vitaux. Le changement climatique affectera en priorité les
plus pauvres, et seule une réduction de la déforestation pourra les aider à
mieux résister aux influences climatiques.

La forêt constitue aussi le siège des cérémonies culturelles pour certains


peuples forestiers. Les intronisations, les cultes traditionnels se font
généralement en forêt, laquelle constitue un potentiel culturel très important.

Les forêts sont des lieux privilégiés de loisirs, de détente, de tourisme, de


découverte de la faune et de la flore et des paysages. La forêt rend de
nombreux services à la société, de nature écologique et sociale. Elle est, par
exemple à la fois un lieu de détente sûr et un lieu de protection des espèces.
Ces fonctions, qui semblent aller de soi, nécessitent en fait l'intervention des
forestiers (ouverture, sécurisation des chemins, nettoyage...). Le promeneur en
forêt ne doit pas oublier que toute forêt a un propriétaire, privé ou public.
Quand on se promène en forêt, on se promène donc chez quelqu'un ! Le
promeneur doit en tenir compte et respecter ces lieux. L'accueil du public est
la règle en forêt publique mais également en forêt privée. Près de neuf
propriétaires français sur dix laissent l'accès libre à leurs bois.

3. Les Fonctions économiques

Le bois compte pour une part importante du PIB d'une dizaine de pays
tropicaux ou nordiques.

Production de Bois

 Bois de chauffage et bois de feu, la plus importante utilisation de par le


monde mais essentiellement en Afrique et Amérique du Sud (et derrière
la destruction de la forêt pour étendre les terres agricoles ou d'élevage);
 Bois d'industrie : bois de trituration (pâte à papier), déroulage placage,
panneaux de fibres, emballage;
 Bois d'œuvre : charpente, bois de mine, traverses de chemin de fer,
ameublement;

Vingt Etats membres de l’UE sont en 2006 encore suspectés d’importer du bois
illégal (Finlande, Suède et Royaume-Uni en tête). La figure 2 suivante montre
les dix pays plus
producteurs du bois
dans le monde

Fig 2. Les pays les plus grands producteurs du bois

II.3. CAUSES DE LA DEGRADATION DE LA FORËT

Fgure 1. Le diagramme suivant montre les causes de déforestation.


II.5. LES ENNEMIS DE LA FORET

Les Ennemis de la forêt sont de trois ordres, et nécessite être pris en compte
avant toute planification d’une plantation forestière :

 Le Feu dévastateur, particulièrement de la saison sèche. Ce feu est lancé


annuellement dans les pays tropicaux soit pour le défrichage, soit pour
des raisons de chasses ou de guerres et dévaste de vastes étendues de
forêts tropicales dont la régénération exige encore 50 années et plus.
 Les insectes ravageurs: comme les chenilles, les insectes xylophages,
(qui mangent le bois). Pour cela, évitez au maximum les forêts mono
spécifiques qui sont souvent les plus vulnérables si un exemplaire est
attaqué, les autres en souffrent directement par effet contaminant, et
toute la forêt peut être ainsi décimée. Aussi, le manque de sarclage peut
entraîner des invasions.
 La sécheresse et les chocs climatiques, exigeant une diversification des
espèces exigeant de besoins différents en eau, lumière, nutriments.

Ces facteurs doivent être contrôlés depuis la conception jusqu’à l’installation


de la forêt et le choix des sites et des espèces à cultiver doit tenir compte de
ces paramètre. Les espèces les plus adaptives seront tenues en priorités selon
le milieu.
CHAPITRE II. INTRODUCTION A LA SYLVICULTURE

III.1. DEFINITION

La sylviculture est l'art et la science de cultiver les forêts. La sylviculture a


pour rôle de faire évoluer les forêts, en mettant à profit les facteurs
écologiques et les potentialités naturelles, afin d’optimiser durablement les
produits et les services que l’homme peut en attendre.

La sylviculture est le secteur de la FORESTERIE qui regroupe les activités de


création, d'entretien et de régénération des peuplements forestiers, en général
en vue d'obtenir un rendement soutenu des produits forestiers.

Elle nécessite une connaissance des différents modes de croissance des


ARBRES dans des conditions particulières de SOLS, des conditions de CLIMAT
et d'ESPACEMENT.

En effet, la nature du sol, le relief, autant que le climat du milieu influence


directement le choix des de types de forêt à installer autant que l’orientation
de la planification forestière. La manière dont on exploite une forêt influence
sa régénération. Certaines méthodes consistent à laisser à la nature le soin de
faire naître de nouveaux plants, d'autres reposent sur la plantation ou
l'ensemencement artificiels. Lorsque l'ensemencement ou la plantation
s'impose, les sylviculteurs doivent prévoir les essences les plus appropriées au
terrain et l'espacement adéquat entre les arbres. Ils doivent aussi être
capables de prévoir la façon dont un plant de jeunes arbres va croître et la
quantité de bois qu'il produira.

La sylviculture est grossièrement divisée en sylviculture « de base », qui


comprend la REFORESTATION et la protection (les mesures minimales pour
un bon aménagement forestier), et en sylviculture « intensive », qui comprend
les autres opérations visant à améliorer la croissance et le rendement.

III.3. CONDITIONS DE CONDUITE D’UNE SYLVICULTURE.

Les conditions « stationnelles » : elles déterminent les possibilités de


croissance et d’utilisation des diverses espèces végétales ; elles limitent le
choix des essences qui pourront être utilisées. Elles peuvent en outre imposer
des précautions sylvicoles, voire certains types de sylvicultures ; c’est le cas
des stations forestières rares et remarquables, de certains milieux humides par
exemple ; c’est encore le cas des stations fragiles, soumises à des risques
prononcés d’érosion, d’engorgement par remontée du « plan d’eau », de
dégradation d’un sol peu stable, etc. Ses conditions dépendent de la nature du
sol (argile, limon, podzol,...) et du climat.

Objectifs d’une plantation forestière

Deux objectifs majeurs sont possibles :

Objectifs socio-économiques

Pour des raisons économiques, la sylviculture cherche à ajuster son offre de


bois à la demande, ce qui est particulièrement difficile étant donné la lenteur
relative de croissance des arbres, et parce que la demande peut varier dans le
temps. En France, après guerre, on a encouragé la culture des résineux pour
la construction, mais ce marché n'a pas répondu aux espoirs des forestiers. Il
s'agit aussi d'assurer des revenus aux propriétaires, sachant que la chasse peut
y contribuer pour 50 % et plus ou encore les besoins de l’écotourisme. Par la
création des forêts, l’on offre des possibilités de récréations, des marches et
aussi des possibilités de cueillette des produits forestiers non ligneux pour
l’ornementation, la nourriture, ..

Objectifs écologiques

A long terme, la sylviculture a besoin d'une certaine diversité génétique. La


forêt naturelle ou peu anthropisée joue un rôle de conservation génétique
d’espèces animales et végétales et, au-delà, si son étendue est suffisante, des
processus d’évolution. Des opérations sylvicoles (conversions de peuplements
très artificiels en peuplements plus naturels) peuvent être nécessaires pour
assurer la pérennité de ces éléments.

De plus, une forêt protégera généralement mieux contre des éboulements ou


glissements de terrain si elle présente (en permanence) une composition, une
structure et des classes d'âge adaptées, état qu'une gestion active peut
contribuer à entretenir.

Sur un plan social ou socioculturel, certaines formes de sylvicultures


permettent de façonner, restaurer ou maintenir certains paysages, et de créer
des conditions d’accueil et d’ambiance appréciées du public. Certains
sylviculteurs cherchent ainsi à limiter les effets des coupes à blanc, par
exemple en diminuant leur taille ou en conservant pour les cacher une bande
boisée qui servira aussi de corridor biologique et de lisière protectrice pour les
parcelles plantées ou en régénération.

Par contre, la richesse spécifique des mousses, des lichens, des coléoptères
saproxyliques et dans une moindre mesure des champignons est moins forte
dans les forêts exploitées : environ 7 000 espèces d'insectes, champignons,
mousses, pics ou chauve-souris dépendent directement du bois morts et de
nombreuses autres en dépendent indirectement. Le bois mort est un des
principaux "chainons manquants" en forêt exploitée. Il se montre qu'une partie
de la biodiversité forestière se reconstitue avec le temps, mais souligne que la
recolonisation peut être difficile voire impossible à échelle humaine de temps
sans une politique de gestion restauratoire sur le long terme, et sans la
création d'un réseau de "forêts anciennes" incluant " des réserves intégrales".

Une sylviculture dite "proche de la nature" inclut généralement ces objectifs,


mais à ce jour souvent sans vision globale de type réseau écologique et souvent
sans réserves naturelles. Par ailleurs, les mesures de gestion dite
"conservatoire" (rétention d'arbres sénescents, augmentation des volumes de
bois mort...) sont trop peu souvent évaluées de manière scientifique.

III.4. Ecartement des arbres

Les écartements dépendant des objectifs poursuivis selon que c’est écologique,
social (loisirs), ou économique et aussi selon le diamètre des arbres que l’on
veut. Si l’ont tien à obtenir des arbres pour le bois (cela veut dire des arbres
avec une circonférence à la hauteur de la poitrine supérieure à 130 cm, cfr.
dbh> 70 cm), il faut jouer sur des écartements supérieur à 4 m
Soit un écartement d’arbre choisi est de 4 m x 4m donc e = 16 m 2

Nombre d’arbres estimés par hectares Ne= 10.000 m 2/ e = 10.000/16 = 625


arbres

Il faut donc 625 arbres par hectares.

Mais comme il y a plus de chances de pertes 15% des arbres, (dans les
conditions écologiques normales), il faut prévoir plus d’arbres en pépinières,
soit 15% de Ne

Nbre d’arbres à planifier pour pépinières = Np = Ne + Ne. 15/100

Np = 625 + 625.15/100 = 719 arbres à planifier.

CHAPITRE III. INSTALLATION D’UNE FORET

III.1. CONTEXTE ENVIRONNEMENTAL DE LA REGION DES GRANDS


LACS AFRICAINS

La région des pays des grands lacs regroupant le Rwanda, Burundi et l’Est du
République Démocratique de Congo se caractérise par les conditions agro-
écologiques particulières, telle que une combinaison des types de sols tropicaux, le
climat, la topographie et la pression démographique rend le sujet de
l’agroforesterie plus pertinente dans cette région que dans d’autres régions
africaines.

Dans ces régions, on distingue essentiellement deux types de sols, dont le degré
de dégradation est différent:
- les sols ferrugineux ou sols rouges
- les sols ferralitiques ou latérites
Ces sols sont généralement très acides (les valeurs de pH variant entre 4 et 5),
carencés en Phosphore et Azote et, aussi pauvres en cations basiques (Ca et Mg).
Et, de manière globale, ces types de sols retiennent peu d’eau et de nutriments
pour assurer une bonne productivité agricole. Aussi les cultures privilégient les
sols au pH variant entre 6 et 8.

Dans cette région, la matière organique reste souvent superficielle et sauf


exception subit une biodégradation rapide. Aussi, on observe qu’à la base des
profils des sols sont concentrés des oxydes de fer et autres composés minéraux
faiblement absorbables par les plantes.

Les précipitations sont généralement élevées et intensives ce qui a pour


conséquence d’entraîner l’altération élevée et le lessivage des bases et la silice par
drainage.

Les températures généralement élevées des régions tropicales favorisent


l’intensité des réactions chimiques qui conduisent à l’hydrolyse totale (libération
des minéraux) avec pour conséquence leur perte par lessivage (lixiviation). La
température joue encore un rôle important sur les mécanismes biochimiques en
influençant l’activité biologique des microorganismes pour la minéralisation de la
matière organique. Le sol devra donc être suffisamment aéré, grâce à la matière
organique, en vue d’inhiber cette activité.
La topographie par des pentes assez fortes, joue un rôle important notamment
dans le rajeunissement des sols et dans l’entraînement latéral et vertical des
éléments solubles, libérées par l’altération. Les bas-fonds occupés généralement
par des marais deviennent ainsi des zones favorables à l’agriculture par
l’accumulation des minéraux et la matière organique. Les désavantages sont tels
que la majorité des populations recourent aux zones marécageuses pour leurs
activités agricoles et ces derniers sites écologiques perdent leur physionomie
naturelle.
La perte de la biodiversité naturelle des marais est une interpellation importante
pour les environnementalistes, selon la convention de Ramsar.
« comment lier la pauvreté et la gestion durable de l’Environnement».

La région des grands lacs de l’Afrique Centrale est caractérisée par une très forte
densité et croissance démographique. Le taux de croissance est l’un des plus élevé
du monde (3.7 % en général). Le taux de piétinement ramollit la terre qui devient
souvent poussières en saison sèche et susceptible au lessivage. En conséquence,
la taille moyenne des exploitations diminue dangereusement, en général, elle est
inférieure à 1 ha. Les superficies agricoles moyenne disponibles par ménages
varient, actuellement, entre 0,25 ha – 0,8 ha. Ceci est à la base de l’émergence
progressive de la cohorte des Paysans sans terres, et un nombre considérable des
paysans affamés, un scandale écologique du 21è siècle dans la sous-région des
paysans des Pays des grands lacs africains.

Ces caractéristiques agro-écologiques et socio-économiques en combinaison avec


une exploitation continue des sols agricoles entraînent plusieurs contraintes pour
la mise à valeur de ces sols:
- leur réserve en bases devient de plus en plus faible et même nulle:
- leur structure devient médiocre faute d’argile apte à former des agrégats (la
kaolinite devient dominante) et faute de la matière organique du sol:
- ils sont de ce fait sensibles à la battance et à l’érosion:
- leur capacité de fixation et d’échange devient de plus en plus faible à mesure que
domine la kaolinite et donc les risques sur le lessivage augmentent:
- la fertilité chimique et biologique limitée dans les 25 premiers cm:
- les phosphates subissent une insolubilisation sous l’effet des oxydes de fer et
d’alumine en milieu acide:
- l’acidité et l’acidification ont des effets toxiques sur les plantes et diminuent
l’enracinement:

Ces contraintes ont une influence très négative sur trois défis à relever dans la
région:
- Dégager des surplus agricoles commercialisables pour assurer l’autosuffisance
alimentaire dans la région:
- Développer en même temps l’élevage intensif dans la région:
- Assurer la satisfaction en bois d’énergie et de construction.

IV. 2. CARACTERISATION DES ARBRES A INTEGRER DANS LA


PLANTATION FORESTIERES.

Les arbres à intégrer sont exactement ceux-là qui peuvent contribuer à


améliorer les qualités des sols tropicaux, les rendant utiles pour supporter une
végétation et augmenter la biodiversité. Ce sont aussi des arbres strictement
adaptées aux conditions géo-climatique du milieu, présentant alors une
croissance optimale

Ces arbres doivent remplir les critères suivants :


Critères Prioritaires:
1) un enracinement pivotant/profond (et un tronc unique) pour -ramener les
éléments lessivés à la surface - augmenter la stabilité du sol et -diminuer la
compétition avec les espèces du sous-bois
2) Un feuillage dense avec une vitesse de minéralisation moyenne (riche en
lignines et phénols) pour – le stockage du carbone et - contribuer à la qualité
chimique et physique du sol
3) Un pouvoir de vivre en interaction avec les mycorhizes (absorption du
phosphore) et avec rhizobium (fixation biologique de l’azote) pour - améliorer
la disponibilité des éléments nutritifs aux cultures - augmenter la quantité de la
matière organique du sol
4) une vitesse de croissance relativement rapide pour avoir les effets souhaités
le plus vite possible
5) Un bon pouvoir de régénération et généralement indigène ou originaire des
pays tropicaux
(5) une aptitude pour produire du bon bois de chauffe pour mieux diversifier
les sources des revenus et répondre aux besoins divers

Des espèces des familles diversifiées sont à considérer, incluant des arbres
insectifuges (famille des Méliacées) des fertilisants (groupe des Légumineuses,
les Bignoniaceae, les Moraceae,…).

Distribution des espèces d’arbres suivant leurs adaptations aux


altitudes
Hautes altitudes (altitudes Basses altitudes (moins de 1200
supérieures à 1200 m) m)

Acrocarpus fraxinifolius Acrocarpus fraxinifolius

Albizia grandibracteata Albizia lebbeck

Maesopsis eminii Terminalia spp

Podocarpus millanjianus Cedrella odorata

Persea americana Delonix regia

Grevillea robusta Leucaena Glauca

Senna (Cassia) spectabilis Mangifera indica

Pinus patula ( exotique) Senna (Cassia) spectabilis

Acacia auriculiformis Parkia bicolor

Acacia mearsnii Tamarindus indica

Markhamia lutea Acacia auriculiformis

Terminalia Senna siamea

Uapaca angolense
IV.3. INSTALLATION DE LA FORET

1. Choix de la station

La station à installer doit au départ être cartographiée et caractérisée, pour


mieux planifier les types d’aménagement nécessaire et le niveau d’implication
de la population (étude de base). Les coordonnées géographiques (longitude,
latitude, altitude avec usage du GPS (Geographic Position System), la nature
géo-climatique du sol), la photographie, l’historique du site doivent être prises
en compte. Des réunions préparatoires doivent être tenues avec la population
riveraine pour limiter les dégâts liées aux causes anthropiques.

2. La Formation des pépinièristes

Cette formation est cruciale. Le pépiniériste est la personne qui s’occupe de la


plantation des arbres depuis le semis de graines en germoirs jusqu’à la mise
plantation définitive. Son rôle est très important car c’est de lui que dépend la
réussite d’une reforestation. « Le pépiniériste est pour la forêt ce que la
nourrice est pour un enfant ».

CHARGE DU PEPINIERISTE

Les pépiniéristes ont une charge bien claire (entretien des plantules depuis la
germination jusqu’à la plantation définitive, et ont souvent un salaire mensuel. Ils
bénéficient au départ d’une formation de 6 jours comme pépiniéristes. Ils sont
sélectionnés dans leurs communautés respectives.

Comme les moments des fortes pluviosités sont aux mois d’octobre, novembre et
décembre, et mars-avril, les activités de curage des fossés peuvent se faire trois
fois par mois, et ceci nécessite une forte contribution locale des populations.

Ainsi les pépiniéristes engagés à temps plein doivent jouer quatre rôles majeurs:

1) Surveillance, entretien et monitoring de l’évolution des plantules du germoir


jusqu'à la plantation définitive
2) Animation rurale pour la mobilisation des masses autour de l’appropriation des
acquis du projet et la contribution dans la réalisation de certaines tâches pré ou
post-plantations (curage des fossés, transport des plantules sur les sites
d’implantation, coupe-feu, protection des plantules contre les voleurs occasionnels
ou la divagation des animaux,…
3) Traçage des courbes de niveau à l’aide des triangles à pente et mesurage des
fossés continus et discontinus

3. Préparation du germoir

Le germoir est le lieu indiqué pour assurer le développement optimal des


graines semées pour devenir plantules propres au reboisement. Ce lieu doit
être bien enrichi en nutriments et toujours humide et aéré pour assurer une
bonne croissance des graines. Le substrat du germoir se compose d’un
mélange de bonne terre et de compost ou humus bien découpé débarrassé des
pierres, morceaux de bois ou autres objets pouvant déformer les jeunes
racines.
On peut aussi mélanger 4 mesures de terre fine, 2 mesures de sable et 1
mesure de vieux fumier. La hauteur minimale de la superficie enrichie doit être
bien supérieure à 25 cm offrant ainsi des nutriments (NPK) nécessaires et
suffisante.

Le germoir est constitué d’une série de bandes de terre plates, légèrement


surélevée (± 25 cm de hauteur), avec une largeur de 1,20 et une longueur
variable selon le nombre de plantules qu’on veut produire ( 2 à 5 m). Cette
bande de terre est appelée Plate-bande. Les plates-bandes sont séparées par
un sentier de 40 – 60 cm de largeur.
Le germoir est l’ensemble des plates-bandes aménagées suivant la
prévision de la production en plantules. Ces Plate bandes ont des dimensions
de 1,20 m de largeur sur 5 m de longueur, suivant les besoins. On doit donc
prévoir un endroit pour les germoirs et un ombrage épais à la hauteur de 1,20
m environ.

Le germoir permet d’assurer la germination des sémis sur un espace réduit,


semis que l’on repiquera ensuite dans les sachets ou en pleine terre. Le
germoir sera placé dans un endroit bien draîné, près d’un point d’eau.
Il doit être orienté dans le sens opposé aux lever et coucher du soleil en vue
d’éviter les tropismes des plantules. Il faut prévoir une ombrière, qui doit être
maintenue pendant toute la durée de cultures des plantules en germoir.
5m

120 cm

Allée

Plate bande

Si
llon de semis

Le choix du site du germoir doit suivre les critères suivants;

 Le terrain doit être plat pour ne pas demander beaucoup des moyens
pour le coffrage de plate –bande;

 Le terrain doit être bien drainé; ne pas contenir trop d’eau, ce qui
favorise les attaques des maladies fongiques ;

 Le terrain doit être sécurisé afin d’éviter la destruction des plantules


par les bêtes ;
 Le site de la pépinière doit être proche d’un point d’eau, afin de
faciliter les travaux d’arrosage ; et, on doit s’assurer que la source ne
tarisse pas en saison sèche,

 Le site doit être aéré et moins ombragé;

 Le site doit être également accessible et posséder une superficie


minimale de 5 m x 5 m;

TRAITEMENT DES GRAINES AVANT LE SEMIS


Une graine comprend une enveloppe externe qui couvre l’embryon et appelé
tégument. Le tégument est naturellement perméable par l’eau. Certaines
variétés de plantes ont des graines aux téguments coriaces.
Suivant la nature du tégument des graines, le traitement des graines avant le
semis est variable.
1. Traitement à l’eau chaude: ceci est favorables aux semences des
Mimosaceae: Leucaena leucocephala, Senna spp, Albizia spp, Calliandra
callothyrsus,...
Ce sont des graines dont le tégument est induré et presque imperméable pour
l’eau.
- Porter à l’ébullition pendant 5 minutes un volume d’eau égal à dix fois le
volume de graines à traiter.
- Rétirer la casserole du feu et laisser reposer pendant cinq minutes sans
couvrir.
- Jeter dans la casserole les graines en remuant légèrement avec un
bâton.
- Laisser reposer les graines dans cette eau pendant 24 heures en
couvrant le récipient.

2. Traitement au soleil: cas des graines au tégument facilement perméable à


l’eau: Grevillea robusta, Markhamia lutea, Cedrella serrata, Moringa oleifera,

Avant de semer, étaler les graines sur un sac et les exposer au soleil pendant
deux heures. Procéder donc au sémi direct.

3. Stratification des graines dans le sable ou la compostière: Cette


technique est utilisée pour les graines dont l’embyon est englouti dans une
grande couche de matières grasses. Cas de Maesopsis eminii, Podocarpus
usambarensis, Persea americana,...
Déposer les graines sur un compost chaud ou une couche de sable, puis
recouvrir d’une légère couche de terre ou de sable. On arrose régulièrement
pendant 15-20 jours avant de semer en germoir.
Aussi, on peut plonger les graines de Maesopsis eminii ou Podocarpus spp dans
l’eau pendant 15 jours avant le semis. Le trempage dans l’eau sert pour
ramollir la coque dure.
LE SEMIS

Le semis se fait en ligne ou à la volée et peut être direct ou indirect,


selon les exigences et le type de semences. Le semis en ligne est plus
préférable que le semis à la volée car ce dernier occasionne le gaspillage
des semences et complique les travaux de sarclage. Le semis est fait
dans des sillons traces dans le sens de la largeur de la plate bande. Les
sillons sont distants de 5-10 cm.

Le semis direct se fait directement soit en germoirs ou dans les


sachets ; dans ce cas le stade de repiquage n’existe pas. Après le semis,
les semences sont recouvertes d’une petite couche de terre.

L’arrosage doit être régulier matin et soir, en raison de trois fois par
semaine, en saison sèche ; et une fois par semaine en saison de pluies. Trop
d’eau entraine des infestations fongiques, et peu d’eau entraîne le
flétrissement des plantules. L’arrosage se fait au niveau du sol et pas sur les
plantules. Le nombre d’arrosoirs d’eau nécessaire pour imbiber un germoir
de 5 m x 1,20 m varient de 4 à 6 arrosoirs par application.

Le sarclage doit intervenir à temps car exécuté avec retard, il occasionne


des pertes des plantules et de temps.

LA PEPINIERE FORESTIERE
C’est un ensemble des plate bandes 1,20 cm de largeur sur 10-20 m de
longueur. Elle doit avoir aussi une très bonne terre enrichie et bien
ameublie. Sur ces plates bandes sont repiquées les plantules provenant du
germoir et ayant un âge convenable entre trois semaines et 30 jours. La
pépinière forestière est destinée à recevoir des jeunes plantules pour les
préparer vers la transplantation.

La pépinière doit être:


- facilement accessible
- à l’abri des vents, dans un endroit bien exposé au soleil
- à proximité des sites d’approvisionnement d’eau
- dans un terrain riche, un sol profond et avec une pente réduite
- à proximité des sites à reboiser.

LE REPIQUAGE EN SACHET DES PLANTULES PRODUITS EN GERMOIR


Le repiquage des plantules se fait dans des sachets en polyéthylène, ou aussi
dans des sachets dument préparés pour cette fin. Les sachets doivent être
préalablement remplis avec un bon mélange de terre et du compost, bien
draîné, compacté et arrosé avant le repiquage afin que la terre soit bien
humide.
Les sachets remplis doivent être rangés en ordre, verticalement et en lignes
sur des aires rectangulaires, côte à côte. A l’aide d’un bâton ou d’un doigt, on
fait un trou de 5 cm de profondeur au centre du sachet.
On arrose abondamment le germoir quelques heures avant d’extraire les semis.
Ensuite, soulevez délicatement les plantules à l’aide d’une lame de couteau
pour les extraire du germoir.
Si les racines sont trop développées, il faut les couper pour développer des
nouvelles racines et réduire la perte en eau. C’est le cernage. Si les feuilles
sont nombreuses on réduit le nombre de bas vers le haut en vue de réduire,
ainsi les pertes excessives en eau.
Insérer la racine dans le trou, placer la plantule bien droite et refermer en
appuyant légèrement la terre à côté.
Arroser immédiatement les sachets et disposer l’ombrière, avec même une
natte ou avec les feuilles de bananier, laissant la lumière au milieu de la
journée.

Germin
ation
t sachet ion
Calliandra Eau 4 jours 10 cm 3 mois
calothyrsus chaude
(1 mois)
Leucaena Eau 4 jours 10 cm 3 mois
chaude (1 mois)
Senna spectabilis Eau 4 jours 10 cm 3 mois
chaude
(1 mois)
Cedrella Au soleil 6-8 3 semaines 3 mois
jours
Grevillea robusta Au soleil 6-12 < 5 cm 2 mois
jours
Maesopsis eminii Trempage 1 mois 2 semaines 3 mois

Markhamia lutea Aucune 6-12 1 mois 3 mois


jours
Podocarpus Trempage 1 mois 3 semaines 3 mois
Prunus salasii Au soleil 10 jours 1 mois 3 mois
Moringa oleifera Aucun 4-7 1 semaine 3 semaines
jours
Albizia spp. Eau 4 jours 10 cm 3 mois
chaude (1 mois)
Pinus patula Aucun 6-8 3 semaines 3 mois
jours

TRAVAUX D’ENTRETIEN DANS LES GERMOIRS ET PEPINIERES

Les travaux d’entretien dans un germoir et dans une pépinière se limitent


au sarclage, à l’entretien de l’ombrière, à l’arrosage et au traitement
phytosanitaire en d’attaque des maladies ou d’insectes.

En cas d’attaque des maladies ou d’insectes l’utilisation des produits


locaux est plus conseillée.

INSECTICIDES LOCALES UTILISES ;

RECETTE 1

Prendre 2 poignées des feuilles de Tithonia diversifolia, 2 poignées de feuilles


de Tetradenia riparia, et 10 cuillères à soupe de poudre de piment , broyer
le mélange et faire chauffer dans 5 litre d’eau. Filtrer ensuite et ajouter
10 cuillères à soupe de cendre ; diluer le tout dans 5 litres d’eau puis
arroser les plants .
RECETTE 2 : Récolter deux poignées de feuilles de Vernonia amygdalina,
deux poignées de feuilles Tetradenia riparia et deux cuillère à soupe de
poudre de piment ; broyer ensemble et ajouter 1 litre d’urine de vache.
Diluer dans 5 litre d’eau , mettre dans l’arrosoir et asperger les plants
malades .

RECETTE 3. Les produits phytosanitaires modernes comme le malathion,

AMENAGEMENT DES OMBRIERES

Les ombrières ont pour rôle de protéger les jeunes plantules contre les
rayons solaires directs. En effet, ces rayons solaires provoquent une
grande évaporation brusque de l’eau du sol et occasionnent la mort des
plantules ou des plants en pépinière. Les supports de l’ombrière ont
une hauteur de 130 cm avec des traverses permettant d’étaler des
feuilles de bananier, ou les chaumes de Hyparrhenia spp, de roseaux,… ou
autres herbes destinées à créer l’ombrage. L’ombrière doit être bien
réglée pour laisser passer un peu de lumière solaire utile pour la
photosynthèse. Avec trop ombrage, il se développe beaucoup fragilité chez
les plantules dans les germoirs et pépinières, et les plantules peuvent filer
par phototropisme.

MATERIELS NECESSAIRES ET EQUIPEMENTS

Pour aménager et conduire une pépinière les matériels et équipements


suivants sont nécessaires ;

Les houes, les tridents, les machettes, les râteaux les arrosoirs la brouette
les sachets de repiquage, une corde ou ficelle, un fût vide pour le stockage
de l’eau, des sticks pour la construction des ombrières, un mètre ruban, les
bèches, les binettes, des produits phytosanitaires et la paille.

MISE EN PLANTATION DEFINITIVE SUR TERRAIN


La Trouaison:
Le nombre de trous à fixer correspond exactement au nombre d’arbres à
planter. Le nombre d’arbres par hectare correspond à la formule:
Nbre d’arbres par hectare = 10000m2/écartement (m2)
Exemple si l’écartement est de 4 m x 4 m, le nombre d’arbres qu’il faut
planifier sur l’hectare est de 10000/16 = 625 arbres soient aussi 627 trous
Cinq jours avant la transplantation, creuser d’abord des trous de 15-40 cm de
diamètre et 40 cm de profondeur, et 2-3 jours avant la plantation et les remplir
d’eau : ceci permet l’accumulation de l’eau et des particules fines dans le trou.
Les trous peuvent être couverts de paille pour le maintien de l’humidité. Avant
de mettre les plantules dans le trou, il faut d’abord remettre un peu de bonne
terre et du composte pour favoriser le développement des racines.
Les plantules sont déposées dans leur sachet à côté du trou. Couper le quart
du fond du sachet avec une lame de rasoir. Puis enlever lentement la partie
inférieure du fond du sachet. C’est aussi possible de retirer avec précaution le
plant et son terreau du sachet pour réutiliser les mêmes sachets (nettoyés) à la
campagne suivante (c’est plus écologique).
Déposer le plant dans le trou avec la partie restante du sachet. Dès que le
plant est soigneusement déposé dans le trou, enlever la partie du sachet restée
en le tenant sur les extrémités supérieures.
Tasser la terre autour du plant supprimer les poches vides d’air.
Les arbres qui se produisent facilement par boutures (Moringa oleifera, Melia
azedarach, Morus nigra, les bambous…) sont débranchés au niveau des
ramifications de deuxième et troisième niveaux et les branches sont semées
directement au début de la saison de pluies.
La maitrise de la technique de plantation des plants permet
d’augmenter les chances de réussite. Nous devons connaitre les soins à
donner aux plants avant la plantation. Nous devons être sur que notre
site de plantation est prêt

Les trous de plantation doivent être préalablement préparés deux


semaines avant. Les dimensions de trous doivent être de 40 sur 40 cm.

Les trous sont préparés dans le système favorisant l’installation d es arbres en


quiconces, systèmes qui réduit la perte des arbres avec le vent forts, et aussi
avec les eaux de ruissellement

En cas de plantation à racines nues les plants doivent être arrosés avant
l’arrachage afin de ne pas endommager les racines.

L’habillage de plants doit être convenable afin d’éviter une grande perte
en eau de plants par transpiration.

L’habillage va donc consister à réduire le nombre de feuilles ainsi que la


longueur des racines. Les trous bien préparés augmentent aussi la chance
d’une bonne reprise de plants.

Les plants sont mis verticalement dans les trous et non obliquement. Il
faut bien choisir les plants avant la plantation ;commencer avec les plants
vigoureux et sans malformation.

Les plants vigoureux reprennent facilement que les plants malingres. La terre
doit être bien tassée autour du plant pour une bonne reprise .
ENTRETIEN DES ARBRES

La mise en place doit se faire en pleine saison de pluies, entre septembre


et octobre. Un suivi régulier des plants plantes est recommandable ainsi
que le sarclage. Il est important de remplacer les plants desséchés. Le
remplacement se fait 3 semaines après la plantation. Il est aussi important
de sarcler autour de plants dans un rayon de 30 cm en vue d’éliminer
les herbes envahissantes ( ring-weeding). Le sarclage doit se faire à la main
pour les jeunes plants. Une petite construction en sticks peut être faite
autour du jeunes plant en vue de les la protection contre le piétinement, le
broutage par les animaux en divagation. Cette construction sera enduite
avec les selles de chèvre en vue de protéger contre le broutage des
chèvres : l’entretien du coupe feu est très important contre le feu de
brousse.

Les paramètres ci-après nous permettent d’estimer la main d’œuvre nécessaire


pour la plantation des arbres

Rendeme
nt
Opération Unité Homme/J

piquetage Piquet 110

trouaison trou 30

Ensachage sachets 100

Transport et plantation Plant 70

Entretien en plantation plant 70

Une précaution importante : L’installation d’une plantation forestière peut


se passer sur un sol susceptible d’érosion (sur la pente). Dans cette condition,
il faut installer des dispositifs antiérosifs permettant aux jeunes plants
plantules de survivre sur ce substrat peu hospitalier, en attendant leur
adaptation, avec l’âge.

Comment lutter contre l’Erosion ?

Parmi les différentes méthodes d’intervention pour lutter contre l’Erosion du sol,
deux semblent être les plus pratiques dans les régions montagneuses.

Cultures des haies antiérosives d’herbes ou d’arbres

On peut planter les herbes vives et fixatrices du sol (ex. avec le sisal, le
tripsacum, résistant aussi au feu de brousse
Ces techniques sont appliquées en suivant la courbe de niveau.

Une courbe de niveau est une ligne qui indique tous les points situés à la même
altitude sur une pente.
Pour tracer une courbe de niveau on utilise le triangle à pente (clisimètre). Il
est constitué de 3 sticks assemblés en triangle, avec une ficelle supportant un
poids fixé au sommet du triangle. Une marque au milieu exact du stick
transversale indique le trait de niveau.

On trace les courbes de niveau en plaçant des piquets aux pieds du triangle quand la
ficelle supportant s’arrête le poids devant le trait de niveau.

Un fil en nylon portant un poids

Un pied en bois du triangle

Un stick transversal gradué pour


trouver le point 0 d’équilibre entre
les 2 pieds

L’Utilisation du triangle à pente est exigeante en nombre de personnes et en


gestion de temps.

La méthode facile est celle de déterminer les courbes de niveau en appréciant la


pente par une perpendiculaire au bras allongé à partir d’un piquet de référence et
en fixant alors la courbe par rapport à l’arc de la main et par l’appréciation visuelle
personnelle.

H % de Pente = H/L

Si pente de 100% - 80% on parle de pente négligeable

Si pente de 70 % -80% on parle des pentes faibles

Si pente de 50% - 60% on parle des pentes moyennes

Si pente de 30% - 50% on parle de pentes fortes

Si pente de moins de 30%, on parle des pentes raides

La méthode facile est celle de déterminer les courbes de niveau en appréciant la


pente par une perpendiculaire au bras allongé à partir d’un piquet de référence
et en fixant alors la courbe par rapport à l’arc de la main et par l’appréciation
visuelle personnelle.

La corde d’alignement est utile pour ajuster les points de repère en fixant les
piquets.

Après la détermination des courbes de niveau et l’appréciation de la pente, on


peut alors appliquer les différentes méthodes antiérosives :

* Distance entre 2 courbes de niveau

Pente observée Distance horizontale entre deux courbes de niveau


Pour un sol susceptible d’être Pour un sol qui ne peut être
érodé facilement érodé

70%- 95% 9m 14m

50% -60% 6m 10m

40% - 50% 4m 9m

30% -50% 3m 8m

<30% 2m 7m

- La Méthode de fossés discontinus:

Les fossés discontinus sont des dispositifs creusés au niveau de la courbe de


niveau en vue de recueillir l’eau du ruissellement et de l’infiltration dans le sol
pour maintenir l’humidité des sols et ainsi faciliter le développement des cultures
pendant une longue période.

La bonne terre lessivée est retenue dans le fossé et sert pour fertiliser les
plantations. Ces fossés sont creusés au niveau de la courbe de dimensions de 5
cm de longueur sur 50 cm de largeur et 50 cm de profondeur. Les fossés sont
séparés par une bande de garde de 50 cm de longueur sur laquelle on peut
cultiver des plantes fixatrices du sol.
De part et d’autres du fossé, on garde un espace de 20 cm sur lequel on cultivera
les herbes fixatrices du sol (ex. Vetiveria zizanoides, Tripsacum laxum) et des
arbustes antiérosifs et fertilisants du sol (ex. Calliandra callothyrsus, Leucaena
leucocephala, Senna spectabilis, ….
Ces cultures se font en quiconce.

Sur des fortes pentes érodées on pourra creuser un fossé de garde, plus grand (8
m de long x 80 cm de largeur et 1 m de profondeur). Si un fossé reçoit plus d’eau
que les autres, on installera un petit canal de communication par la bande de
garde. Ceci limite les risques des débordements d’eau dans les fossés.

Cette méthode est seulement antiérosive pour la rétention des eaux de


ruissellement et elle
exigerait beaucoup d’effort physique une grande participation communautaire pour
sa réussite.

Planning des travaux de reboisement

Activités Mois

juill aoû sept oct Nov Dé Ja Fé M Av M Juin


t a ai

1. Dégagement terrain ---- --

2. Premier labour ---- --

3. Deuxième labour ---- --


4. Aménagement plates ---- ----
bandes

5. Construction de ---- ----


plates bandes

6. Confection ombrière ---- ----

7. Semis en germoir ---- ----- ---- ----

8. Entretien germoir ---- ----- ---- --- ---- ----

9. Achat des plantules, ---- --- ----


transport et plantation

9. Remplissage des ----- ----


sachets

10. Repiquage ---- ---

11. Entretien pépinière - ---- --- ---- ---


gardiennage

12. Trouasion --- ---- ---

13. Transplantation ---- --- ---

14. Traçage des courbes ----- ---- --- ----


de niveaux et piquetage
pour les fossés

15. Creusages des ---- --- ----


fossés

16. Plantation des haies ---- --- ---


vives

DES ESPECES A INTEGRER ET LEURS VALEURS ECOMOMIQUES

Un plan de reboisement devra tenir compte des objectifs poursuivis.

A chaque objectif correspond un nombre d’espèces appropriées :

a) Espèces pour reboiser les collines ; Maesopsis, Grevillea, Pinus,


Podocarpus, Prunus, Albizia lebbeck, Terminalia spp,….

b) Espèces pour reboiser les routes; Prunus, Maesopsis, Grevillea.

c) Espèces pour intégrer dans les champs de cultures: Acrocarpus; Cedrella,


Markhamia, Calliandra, Leucaena, Senna spp, Cajanus canus, Moringa
INTERET ET USAGES

Espèces 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1 1 1 1 1 17 18 19
0 1 2 3 4 5 6

Acrocarpus X X X X X X X X
fraxinifolius
Albizia gummifera X X X X X X X X X X X
Cajanus cajan X X X X X X X
Calliandra callothyrus X X X X X X X X X X X X X X X
Senna spectabilis X X X X X X X X X X X

Cedrella serrata X X X X X X X X X X X

Entandrophragma X X X X X X X X X
excelsa
Grevillea robusta X X X X X X X X X X X

Ficus vallis-choudae X X X X X X X X X X X

Leucaena X X X X X X X X X X X X
luecocephala
Maesopsis eminii X X X X X X X X X

Markhamia lutea X X X X X X X X X X X X X

Morus alba X X X X X X

Prodocarpus X X X X X X X X
usambarensis
Treculia africana X X X X X X

Moringa oleifera X X X X X X

Pinus patula X X X X X

Erythrina abyssinica X X X X X X X X X X X X

Légende : 1. Bois de feu, 2. Charbon de bois, 3. Construction massive, 4.


Menuiserie, caisserie, ebénisterie, 5. Construction légère 6. Perches, tuteurs ; 7.
Outils ; 8. Ustensiles de cuisine, artisanat, instruments de musique, sculpture ; 9.
Aliments (fruits, feuilles) 10. Fourrage (fruits feuilles, jeunes pousses, tourteau de
graines) 11. Médicaments, poison 12. Fleurs mellifères, arbre support de ruche ;
13. Gomme, résine, tanins, colorants, latex, sels minéraux ; 14. Conservation du sol
(bon enracinement, production abondante de litière, etc,… ; 15. Amélioration du sol
(fixation d’azote) ; 16. Délimitation de parcelle, brise vent, pares – feu, clôture ; 17.
Culte et cérémonie traditionnels ; 18. Ornement ; 19. Divers (allumettes, fibres,
huile de savon, pâte à papier)

ENTRETIEN D’UNE PLANTATION FORESTIERE


Ce sont des opérations d’entretien qui sont exigées au cours du suivi des
plantations en vue de maximiser les avantages attendus de la plantation
forestière. Elles comprennent éclaircissages, dépressages, élagages,
plantations, semis directs, et pare-feu (dans les régions sèches).

Les Eclaircies

Les éclaircies sont des coupes d'arbres de franc pied au stade de la


croissance juvénile si le peuplement est dense). Elles visent à favoriser
le développement des arbres présentant un intérêt (le plus souvent
économique) par élimination d'arbres proches jugés moins intéressant.
Le sylviculteur doit veiller à ce que l'investissement en temps et en
hommes soit compensé par un gain économique, qualitatif et quantitatif
des volumes récoltés.

Le Dépressage

Le dépressage consiste à supprimer certain nombre de jeunes sujets


issu d'une régénération naturelle dans un peuplement très dense dont la
hauteur des tiges dominantes est généralement inférieure à 9 m,
toujours pour améliorer la croissance de ceux restant. Cette opération
est effectuée à l'aide d'une débroussailleuse à dos, par cloisonnement ou
par abattage.

L’Elagage et taille de formation

L'élagage et la taille de formation consistent à couper au ras du tronc


les branches pour améliorer la forme et la qualité du fût et du bois, en
réduisant la taille des "nœuds" dont les fibres ne sont pas dans le même
sens que le reste du bois, qui entraîne une faiblesse dans les pièces
produites ou un déclassement commercial. La hauteur d'élagage varie
en général entre 2 et 10 mètres, et il se pratique dans les sylvicultures
intensives tous les 10 ans sur les jeunes arbres. De nombreuses espèces,
en condition de concurrence pour la lumière font un auto-élagage
naturel ; ce qui réduit les coûts d'entretien et limite les risques de
transmission de champignons et bactéries pathogènes par les outils de
coupe ou de taille.

Les coupe-feu

Le but des coupe-feux est de créer une discontinuité dans le peuplement


forestier afin de stopper ou ralentir la progression d'un feu dévastateur.
Ils doivent être installés perpendiculairement aux vents dominants pour
ne pas au contraire devenir des couloirs de propagation du feu. Un pare-
feu mal conçu ou mal entretenu risque aussi d'être un facteur d'érosion,
voire de fragmentation éco-paysagère et de propagation du feu. Ceux
qui sont enherbés et entretenus par des herbivores (moutons en
général) semblent les plus efficaces. Ils jouent généralement aussi un
rôle de cloisonnement et de layons de chasse (les chasseurs y attendent
le gibier, plus facile à tirer, éventuellement poussé par les chiens et
rabatteurs).
FICHE GLOBALE DE PRODUCTION DES PLANTULES.

GROUPEMENT LOCALITE NOM DU SITE


Coordonnées géographique, Altitude

Espèces TOTAL
GENERA
L

Total
FICHE DE SUIVI ET DE RECOLTE DES DONNEES DANS UNE PEPINIERE

N° Date Date Nombre


Date de Nombre
de de % des de Causes de Menaces
Nom de l’Espèce repiquag fanaison Remarques
semi 1ères levées plants fanaisons éventuelles
e s
s levées repiqués

FICHE DE RENSEIGNEMENT DANS UNE PLANTATION COMMUNAUTAIRE


N° Site de Localisation et Superficie( Type Nombre Hauteu Dbh Nombr % des Causes
plantation coordonnées GPS en Ha) d’arbres/espèces total r moyen e pertes majeures des
Pente plantées moyen restant pertes
ne s

SOUS TOTAL
1

SOUS TOTAL

TOTAL
GENERAL
54

Pourquoi faut -il encourager l’agroforesterie au lieu de créer des


boisements dans un milieu rural ?

1. Diversifier les cultures et augmenter la productivité agricole sur des


petits espaces
2. Répondre aux besoins écologiques d’amendement et restauration des
sols
3. Capitaliser les avantages des espèces forestières dans un espace
agricole en vue de la bonne sécurité alimentaire des petits producteurs
4. Encourager les petits producteurs à ne pas disperser les énergies et
l’argent dans la recherche de nouvelles terres à labourer – bref, pour
susciter l’agriculture durable
5. Contribuer à la stabilité du climat en zones agricoles

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