Machines Électriques

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE BOUIRA

FACULTE DES SCIENCES ET DES SCIENCES APPLIQUEES

DEPARTEMENT DE GENIE ELECTRIQUE

Cours de Machines Electriques AC


Licence LMD - Réseaux électriques
2013/2014

Dr. BENSAID. S.
e-mail : s.bensaid@univ-bouira.dz
ou bensaid2011@gmail.com
Contenu du cours :

I. Considérations générales
- Rappel des lois et concepts l’électromagnétisme - Principaux types de machines électriques à courant
alternatif - Composants des machines électriques - F.E.M dans les enroulements des machines à
courant alternatif - F.M.M des enroulements des machines à courant alternatif - Enroulement et
bobinage
II. Machine synchrones :
II.1 Alternateur
- Constitution - Excitation et réaction d’induit - Classification des Alternateurs - Différents
essais et diagrammes, bilan énergétique - Mise en fonctionnement (couplage au réseau, marche en
parallèle, alternateur autonome)
II.2 Moteur synchrone
- Principe et caractéristiques - Essais, diagrammes et bilan énergétique - Modes de démarrage -
Marche en compensateur
III. Machines asynchrones triphasés
III.1. Moteur asynchrone
- Principe, constitution et types - Schéma équivalent et caractéristiques - Diagrammes du cercle
- Démarrage, freinage et réglage de la vitesse
III.2 Générateur asynchrone
- Fonctionnement - auto amorçage
IV. Machines spéciales

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Références bibliographiques

1. Francis MILSAN, Machines électriques : T.1: Cours d'électrotechnique, transformateur, réseaux


électrique, Ellipses 1990.

2. Francis MILSAN, électrotechnique T3: Machines électriques Machines Synchrones Et


Asynchrones Commande Électronique, édition Marketing 1991

3. Robert PERRET et autre, Entraînements électriques 2 : Machines électriques industrielles, Hermès


– Lavoisier 2007.

4. A. FOUILLE, Electrotechnique à l'usage des ingénieurs : machines électriques, tome 2 - Paris :


Dunod, 1969

5. J.L.Dalmasso, Cours d'électrotechnique: T.1: Machines tournantes à courant alternatif, edition


BELIN 1995

6. Philippe Barret, Machines électriques théorie et mise en œuvre, Ellipses, 2002

7. A. E. Fitzgerald & all, Electric Machinery , sixth edition McGraw-Hill 2003

8. Luc Lasne, EXERCICES ET PROBLÈMES D’ÉLECTROTECHNIQUE : Notions de base et


machines électriques, édition Dunod 2005.

9. Sophie Labrique : "Convertisseurs d'énergie et Actionneurs".


http://sites-final.uclouvain.be/lei/multimedia/home.html

10. M. BRUN, machines à induction, Polycopie del’INSA Lyon, 1985.


http://docinsa.insa-lyon.fr/polycop/download.php?id=105942&id2=1
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I. Considérations générales
I.1. Rappel des lois et concepts d’électromagnétisme

I.1.1. Interactions magnétiques - Champ magnétique


I.1.1.1 Les aimants
a. Définition
Il existe dans la nature des substances qui ont la propriété d’attirer la limaille de fer. On les appelle des
aimants naturels (fig. 1.3) et on donne le nom de magnétisme à la cause de cette propriété. L’attraction se
manifeste seulement dans quelques régions qu’on appelle des pôles.

Fig I.1 Propriétés des aimants


Certains échantillons d’oxyde salin de fer sont des aimants naturels mais il est facile de réaliser des
substances ayant les mêmes propriétés que les aimants naturels. Si nous frottons une petite barre de fer
avec un aimant naturel, la barre acquiert la propriété d’attirer la limaille de fer. De même si nous plaçons
une aiguille d’acier à l’intérieur d’une bobine parcourue par un courant, nous observons que l’aiguille
s’est aimantée.
L’expérience montre que les corps susceptibles de s’aimanter ne sont pas très nombreux. Le fer, le nickel
et le cobalt par exemple sont des matériaux dits ferromagnétiques c’est-à-dire qu’ils possèdent la
propriété qu’ont certains corps de s’aimanter très fortement sous l’effet d’un champ magnétique extérieur
et de garder une aimantation importante même après la disparition du champ extérieur. À titre
d’information, cette propriété résulte du couplage collectif des spins entre centres métalliques d’un
matériau ou d’un complexe de métaux de transition, les moments de tous les spins étant orientés de la
même façon au sein d’un même domaine de Weiss.
b. Propriétés qualitatives des aimants
Il est facile de vérifier expérimentalement que tous les aimants en forme de barreau allongé ont les
propriétés suivantes :
1. Ils attirent la limaille de fer (fig. 1.3), mais cette propriété ne se manifeste presque uniquement
qu’aux deux extrémités qu’on appelle les pôles de l’aimant.
2. Leurs deux pôles ne sont pas identiques. L’un s’appelle de pôle Nord, l’autre le pôle Sud.
3. Propriété des pôles d’un aimant :
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– deux pôles magnétiques de même nom se repoussent ;
– deux pôles magnétiques de noms contraires s’attirent.
c. Constitution des aimants
Plongeons un barreau aimanté dans de la limaille de fer, nous constatons (fig. 1.3) que les deux pôles
attirent la limaille, mais qu’il n’y a quasiment pas d’attraction dans la partie médiane du barreau.
Coupons donc un barreau aimanté Nord-Sud en son milieu, nous constatons que chaque moitié est un
aimant complet possédant deux pôles. Deux pôles nouveaux - nord et sud - sont apparus de part et d’autre
de la coupure. Nous pouvons répéter autant de fois que nous le voulons la même expérience sur les
fragments du barreau, chaque fragment est un aimant complet qui, par sectionnement, donne deux
aimants complets ayant chacun deux pôles de noms contraires. Telle est l’expérience de l’aimant brisé
(fig. 1.4).

Fig I.4 Expérience de l’aimant brisé


I.1.1.2 Le champ magnétique
a. Champ magnétique - définitions
En physique, le champ magnétique ou champ d’induction magnétique ou densité de flux magnétique est
une grandeur caractérisée par une intensité, un sens et une direction, définie en tout point de l’espace, et
déterminée par la position et l’orientation d’aimants.

Fig I.5 Mise en évidence de lignes de champ magnétique par des brindilles d’acier et de la limaille. Les
lignes le long desquelles se répartie la limaille de fer sont appelées lignes de champ magnétique ou lignes
d’induction.

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Fig I.6 Lignes de champ magnétique autour d’un aimant en forme de barreau allongé ;
Le vecteur d’induction magnétique est tangent en chaque point à la ligne d’induction.
– La direction du vecteur d’induction magnétique B est tangente en chaque point à la ligne d’induction
(fig . 1.6) ;
– Le sens du vecteur d’induction magnétique B est celui des lignes d’induction d’un aimant qui sortent du
pôle nord et entrent au pôle sud ;
– L’intensité de B est donnée par la densité de lignes de champ. Elle s’exprime en Tesla.

b. Sens du vecteur d’Induction magnétique B


Revenons un instant sur l’expérience d’un aimant plongé dans de la limaille de fer (fig. 1.3 et 1.5) et
expliquons le résultat obtenu. Les grains de limaille placés dans le champ du barreau s’aimantent par
influence ; chaque grain devient un petit aimant qui s’oriente dans la direction du vecteur d’induction
magnétique B. Les attractions entre pôles de noms contraires disposent bout à bout les grains successifs et
dessinent les lignes du spectre magnétique. Ces lignes s’appellent les lignes de champ du champ
magnétique ou lignes d’induction et on constate que, à l’extérieur d’un aimant, les lignes d’induction vont
du pôle nord au pôle sud. On peut reformuler cette observation en disant qu’ "à l’intérieur d’un aimant,
les lignes d’induction sortent du pôle nord et entrent au pôle sud"
c. Propriétés du flux d’induction
Le flux magnétique représente la quantité de lignes de champ qui traverse une surface.
Le flux magnétique  à travers une surface S quelconque (par exemple celle de la figure 1.7(a)) vérifie la
relation :

où n est la normale à la surface élémentaire dS, c’est à dire un vecteur unitaire perpendiculaire à dS. Dans
ce cours, chaque fois que ce sera possible, nous choisirons de diriger le vecteur normal n vers l’ extérieur
de la surface.

Explication de la relation du flux : Elle veut dire que pour calculer le flux à travers la surface S, on
calcule les flux élémentaires d pour toutes les surfaces dS à l’aide de la formule
d=BndS

et qu’on les ajoute. Comme dS peut être arbitrairement petite, faire une somme sur tous les dS revient à
faire une somme continue : une intégrale.

Remarque : Une intégrale avec un produit scalaire peut paraître difficile, mais dans la pratique, on pourra
très souvent calculer d’abord le produit scalaire avant de faire l’intégrale. L’intégrale sur toute la surface
sera souvent remplacée par une intégrale sur des angles.

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Fig I.7 Surfaces ouverte (a) et fermée (b) traversées par un champ d’induction magnétique. Les surfaces
sont reportées en gris.

Le flux d’induction vu autrement :

Le cas des surfaces fermées :


Un cas particulier concerne les surfaces fermées telles que, par exemple, celle de la figure 1.7(b). En
effet, le flux magnétique à travers une surface fermée S est nul :

On dit que le champ d’induction magnétique B est à flux conservatif.

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Règle du flux maximum : Tout conducteur délimitant une surface, parcouru par un courant et placé dans
un champ magnétique tend à s’orienter de façon à ce que le flux au travers de la surface soit maximum.
Cette règle permet d’expliquer la rotation des moteurs électriques comme le moteur à courant continu et
le moteur pas à pas.
I.1.2. Les courants : sources de champ magnétique
I.1.2.1. Existence du champ magnétique créé par un courant : l’expérience d’Oersted
La production d’un champ magnétique par un courant électrique fut découverte par Hans Christian
Oersted en 1820 (fig. I.8). Son expérience, très simple, consiste à disposer un fil métallique parallèlement
à une longue aiguille aimantée positionnée horizontalement; mobile autour d’un axe vertical et en
équilibre sous l’action du champ magnétique terrestre. Lorsqu’un courant circule dans le fil, l’aiguille
dévie ; un courant crée un champ magnétique.

Fig I.8 L’expérience d’Oersted


À l’équilibre, l’aiguille est donc orientée par le champ résultant du champ terrestre et du nouveau champ
crée par l’aimant. Si l’on place maintenant la boussole au-dessus du fil, elle dévie à nouveau, mais en sens
inverse.

Fig I.9 Champ magnétique créé par un courant rectiligne

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Oersted interprète alors ses résultats : « Il est évident que les forces du conflit électrique sont circulaires
car en l’absence d’une telle hypothèse, il paraîtrait impossible que le courant puisse faire tourner l’aiguille
aimantée vers l’Est quand elle est placée en dessous du fil et vers l’Ouest quand elle est placée dessus. »
(fig. I.9).
Quant à l’intensité de l’induction magnétique, elle dépend de la forme du circuit, mais dans tous les cas
où le circuit est placé dans le vide : "L’intensité de l’induction magnétique créée par un courant en
un point est proportionnelle à l’intensité I du courant"
I.1.2.2. Lois fondamentales
a. Loi de Biot et Savart
Position du problème : Nous voulons savoir comment en un point donné de l’espace, le champ
d’induction magnétique B est lié au circuit électrique qui lui donne naissance. Comme nous nous situons
dans le cadre de la magnétostatique, il ne peut s’agir que d’un circuit fermé parcouru par un courant
continu, c’est-à-dire constant.
Enoncée de la Loi de Biot et Savart
Soit un élément de circuit dL traversé par un courant I crée en un point P de l’espace un champ
d’induction élémentaire dB vérifiant la relation :

où r est la distance entre le point P et l’élément de circuit, orienté depuis l’élément de circuit vers le point
P. Le vecteur dL a pour module la longueur élémentaire dL et a le même sens et la même direction que le
courant I. Une illustration de cette loi est donnée dans la figure I.10.
Cette loi, connue sous le nom de Biot et Savart a été établie en 1820. Elle constitue l’une des lois
fondamentales de la magnétostatique, au même titre que la loi de Coulomb pour l’électrostatique.

La loi de Biot et Savart permet de connaître, en tous points


– la direction,
– le sens
– l’intensité du champ magnétique.
À ce titre, elle s’avère très vite coûteuse en calcul.

Fig. I.10
b. Le théorème d’Ampère

Soit une courbe C quelconque mais fermée, enlaçant un ou plusieurs circuits parcourus par des courants
dont la somme algébrique vaut I alors

où dL est l’élément de longueur de la courbe C, c’est à dire sa tangente en tout point. Attention : ce n’est
pas le même dL que dans la loi de Biot et Savart !

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Le théorème d’Ampère permet de calculer l’intensité du champ magnétique. Contrairement à la loi de
Biot et Savart, il ne nous renseigne ni sur la direction, ni sur le sens de B. Lorsque l’on connaît déjà ces
deux informations, il est inutile de les re-calculer : dans ce cas, lorsqu’on le pourra, on préférera utiliser le
théorème d’Ampère plutôt que la loi de Biot et Savart, celui-ci étant moins coûteux en calculs.

Se Souvenir :
Pour déterminer le signe du courant :
– choisir le sens de dL ;
– utiliser la règle du "tire-bouchon" ou de la "main droite" pour déterminer le sens des lignes de
champ. Les courants qui vérifient la règle sont considérés comme positifs, les autres sont
considérés comme négatifs.
Règles de symétrie
Définition des plans de symétrie et d’antisymétrie
Dans un système magnétique, il y a le circuit électrique et le courant qui le traverse. On peut souvent
trouver des éléments de symétrie pour le circuit. Mais attention : si un plan constitue un plan de symétrie
pour le circuit, il peut être soit un plan de symétrie, soit un plan d’antisymétrie du système, suivant le sens
du courant.
– Lorsqu’un plan de symétrie du circuit constitue aussi un plan de symétrie pour le courant, il s’agit d’un
plan de symétrie du système magnétique : un exemple est donné sur la figure I.11 (a).
– Lorsque le plan de symétrie du circuit ne constitue pas un plan de symétrie pour le courant, on a affaire
à un plan d’antisymétrie du système magnétique : un exemple est reporté sur la figure I.11 (b).

Fig.I.11 (a) Plan de symétrie du système et (b) Plan d’antisymétrie du système

Dans la pratique, lorsque l’on voudra évaluer le champ magnétique créé par un circuit, on commencera
par chercher les éléments de symétrie puis on appliquera la règle ci-dessous.

Règle :
Soit un circuit, traversé par un courant et créant un champ d’induction magnétique B, alors :
– le vecteur B est orthogonal à tout plan de symétrie du problème s ;
– le vecteur B appartient à tout plan d’antisymétrie du problème a.

Règles d’invariance
Le champ magnétique respecte des règles d’invariance par transformation géométrique. Nous en citons ici
deux.
Invariance par translation :
Si le système est invariant par translation selon un axe Oz, alors le champ magnétique B ne dépend pas de
z.
Invariance par rotation :
Si le système est invariant par rotation d’angle , alors l’intensité B du champ magnétique ne dépend pas
de .

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I.1.2.3. Règles s’appliquant entre le champ B et le courant I

a. La règle de la main droite


– Lorsqu’un fil est parcouru par un courant de sens connu, la direction et le sens du champ magnétique
induit B sont donnés par les doigts de la main droite lorsque le pouce est dans le sens du courant.
– Si l’on empoigne le solénoïde, avec la main droite, de façon à ce que le courant entre par le poignet et
sorte par les doigts, la face Nord sera indiquée par le pouce.
– Ça marche dans les deux sens : on peut intervertir le rôle du courant et celui du champ magnétique dans
cette règle.

Fig. I.12 Illustration de la règle de la main droite qui permet de déduire B connaissant le courant qui
parcourt un élément de circuit
b. La règle du tire-bouchon
Elle s’énonce comme suit : "En tournant le tire-bouchon dans le sens de l’induction parcourant la spire
celui-ci se « visse » dans le sens du courant " (fig. I.13).
Mais comme la "règle de la main droite", on peut intervertir le rôle du courant et celui du champ
magnétique. Imaginons avoir un tire-bouchon disposé le long du conducteur, et de le faire tourner de sorte
qu’il se déplace dans le même sens que le courant. Le sens de rotation du tire-bouchon indique le sens des
lignes de champ magnétique.

Fig I.13 Illustration de la "règle du tire-bouchon"

Le théorème d’Ampère autrement:


L’intensité du champ magnétique le long d’une ligne de champ fermée (contour C) est donnée par la relation :

Avec H est le champ magnétique en A/m


J est la densité de courant A/m²

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Circulation du champ magnétique sur un contour fermé


=
Somme algébrique des courants entourés par le contour

I.1.3. Action d’un champ magnétique sur un courant

I.1.3.1. Force magnétique et champ d’induction


Considérons un ensemble de charges dites agissantes qui en électrostatique sont immobiles. Elles créent
en un point donné P un champ électrostatique E. Si en P on place une charge ponctuelle q, elle est
soumise à une force électrique F = qE.
Supposons maintenant que les charges agissantes sont en mouvement. Plaçons en un point P une charge
ponctuelle q au repos. Dans ces conditions cette charge est soumise à une force proportionnelle à q que
nous appellerons "force électrique de Coulomb" et que nous écrivons :

Fe = qE

Dans l’hypothèse des charges agissantes en mouvement, nous postulons donc que Fe ne dépend pas du
fait que la charge ponctuelle q soit en mouvement ou au repos. Lorsque cette charge est animée d’une
vitesse v elle est sollicitée par une force supplémentaire qui dépend à la fois de la direction et du module
de v. Cette force est appelée "force magnétique de Lorentz" et nous la noterons Fm.

Fm=qvB
Nous retiendrons donc que les charges agissantes en mouvements, à l’origine d’un courant, créent en tout
point de l’espace un double champ : le champ électrique E et le champ d’induction magnétique B.
La force totale F qui s’exerce sur une charge q en mouvement est la somme de la force électrique et de la
force magnétique :
F=q(E+vB)
Cas de nullité de la force magnétique :
– Fm = 0 pour v = 0 (charge q au repos. voir remarque).
– Fm = 0 pour B=0 (charge agissantes au repos, pas de courant  B =0)
– Fm = 0 lorsque v et B sont colinéaires (nullité du produit vectoriel vB)

I.1.3.2. Force magnétique agissant sur un conducteur. Loi de Laplace

Soit un circuit filiforme dans lequel nous considérons un élément de longueur dl traversé par un courant I.
Ce courant est constitué par des particules de charges q animées d’une vitesse uniforme v. Soit B un
champ d’induction extérieur supposé uniforme en tout point de l’élément dl.
La somme de toutes les forces magnétiques s’exerçant sur toutes les charges (q) présentes dans
l’élément dl s’écrit :
dF=(q vB) = (q) vB
Si m désigne la densité de charge mobile, on a q=mdSdl donc dF=(mdSdl) vB
La densité de courant étant donnée par j=m v donc

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dF=(dSdl) jB

Si l’on introduit maintenant le vecteur dl appelé "élément de courant" ; son module est dl ; il est orienté
dans le sens du courant. j et dl étant parallèles et de même sens on peut réécrire l’équation précédente
sous la forme :
dF=(j dS) dlB

ce qui nous conduit, puisque jdS n’est autre que l’intensité I du courant, à l’expression de la loi de
Laplace
dF=I dlB

Se souvenir:
Soit un élément de circuit dL traversé par un courant I soumis à un champ d’induction magnétique B
transverse c’est-à-dire qu’il forme un angle = 90° par rapport au vecteur dl (fig. I.14). La force totale qui
s’exerce sur dl s’exprime :
dF=I dl B sin = I dl B

où est un vecteur unitaire dirigé comme dF.

Fig. I.14 Illustration de la loi de Laplace. Le vecteur élément de courant et le vecteur densité de courant
sont parallèles.
I.1.4. Induction électromagnétique
I.1.4.1. Expérience fondamentale
Relions les bornes d’un galvanomètre 1 aux bornes d’une bobine (fig. I.15). Aucun courant ne traverse ce
circuit, l’aiguille du galvanomètre est en position zéro.
1. Approchons de la bobine le pôle Sud d’un barreau aimanté en mouvement ; l’aiguille du galvanomètre
dévie, ce qui prouve la présence d’un courant que l’on appelle courant induit.
Quand l’aimant s’arrête, l’aiguille du galvanomètre revient au zéro ; donc le courant induit a été provoqué
par le déplacement.
2. Reculons maintenant le barreau aimanté. L’aiguille du galvanomètre dévie en sens inverse : le courant
induit à changé de sens.
3. Recommençons l’expérience après avoir tourné l’aimant bout pour bout, c’est-à-dire en présentant le
pôle Nord à la bobine. Nous constatons que les déplacements du pôle nord produisent des courants de
sens contraires à ceux obtenus, dans les mêmes conditions, avec le pôle sud.
4. Enfin au lieu de déplacer l’aimant, la bobine étant fixe, déplaçons la bobine, l’aimant restant immobile.
Nous observons les mêmes phénomènes : c’est donc le déplacement relatif de l’aimant et de la bobine qui
intervient.

Dans cette expérience, il y a d’une part production d’un courant induit et d’autre part modification de
l’induction en chaque point intérieur à la bobine, c’est-à-dire variation du flux d’induction qui traverse la
bobine.

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Fig I.15 : Expérience fondamentale de l’induction électromagnétique.

Toute variation du flux d’induction magnétique à travers un circuit fermé donne naissance à un
courant induit.

Le flux d’induction, dont la variation donne naissance au courant induit, s’appelle le flux inducteur ; la
production du courant est le phénomène d’induction électromagnétique, il a une grande importance
industrielle (transformateur, générateur électrique, moteur électrique, . . .).

I.1.4.2. Formule fondamentale – démonstration

Considérons le déplacement d’un circuit parcouru par un courant i dans un champ magnétique
d’induction B. Pendant l’intervalle de temps dt, la variation du flux d’induction est d.
Soit E la f.é.m. du générateur qui produit le courant dans le circuit indépendamment du déplacement, et
soit R la résistance de ce circuit.
Lorsque le circuit est immobile par rapport au champ, il est le siège d’un courant dont l’intensité i est
donnée par la loi d’Ohm :
E = Ri
Lorsque le circuit se déplace par rapport au champ, une partie seulement de l’énergie électrique fournie
par le générateur se dissipe par "effet Joule", l’autre partie se retrouve dans le travail mécanique accompli
par les forces électromagnétiques. Dans ces conditions, le courant possède à l’instant t + dt une intensité
i0 et, si nous appelons dW, le travail des forces électromagnétiques pendant le temps dt, le principe de
conservation de l’énergie impose
E i' dt = R i'² dt + dW

or le travail des forces électromagnétiques est relié au flux par dW = i' d. donc E i' dt = R i'² dt + dW=
R i'² dt + i' d, donne
d
E  Ri '
dt
Tout se passe comme si, pendant le déplacement, il existait dans le circuit une f.é.m. supplémentaire :
d
e
dt

Retour en arrière: le travail d’une force est l’énergie fournie lorsque son point d’application se déplace
(l’objet subissant la force se déplace ou se déforme). Si par exemple on pousse une voiture, le travail de la
poussée est l’énergie produite par cette poussée. Le travail est exprimé en joules (J), et est souvent noté X,
initiale du mot allemand Werk qui signifie travail. Ici dW= df  dl' = i' (dlB)  dl = i' (dldl')  B
D’où: dW= i' dS  B = i' d

I.1.4.3. Enoncé général des lois de l’induction électromagnétique.

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En définitive, les phénomènes d’induction électromagnétique qui prennent naissance dans un circuit situé
dans un champ magnétique sont régis par les lois suivantes :

1. Toutes les fois que le flux d’induction qui traverse l’intérieur d’un circuit subit une variation d, le
circuit devient le siège d’une force électromagnétique d’induction e (loi de Faraday).

2. Cette f.é.m. d’induction n’existe que pendant le temps dt où varie le flux inducteur.

3. Le sens de la f.é.m. d’induction est tel que le courant qu’elle peut donner dans le circuit s’oppose, par
la naissance de son flux, à la variation du flux inducteur (loi de Lenz).
d
4. La f.é.m. d’induction est donnée, en grandeur et en signe, par : e  
dt

Cas d’une spire fixe plongée dans un champ magnétique variable et pulsant

I.1.4.4. L’auto-induction
a. Le phénomène d’auto-induction
L’auto-induction est la propriété électromagnétique remarquable qu’a un conducteur parcouru par un
courant électrique, de s’opposer aux variations de celui-ci.
En effet, un conducteur parcouru par un courant électrique génère un champ magnétique et donc un flux
d’induction magnétique. La loi de Lenz-Faraday impose que lorsque le flux du champ magnétique qui
traverse un circuit conducteur varie au cours du temps, il apparaît dans ce circuit une tension appelée
force électromotrice (f.é.m). La f.é.m. ainsi créée est orientée de façon à générer des courants s’opposant
à la variation du flux e   d .
dt
Considérons le cas d’une bobine (sans noyau de fer doux) parcourue par un courant. L’intensité du
vecteur induction magnétique créé par la bobine à l’intérieur est proportionnelle à l’intensité du courant*.
Par suite le flux  qui traverse l’intérieur de la bobine est proportionnel à l’intensité i du courant et nous
pouvons écrire
=Li

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où L s’appelle le coefficient d’auto-inductance du circuit ou inductance propre du circuit ; il s’exprime en
Henry. Comme le flux produit par un courant à travers son propre circuit sort par la face nord, L est un
coefficient positif d’après nos conventions de signe (récepteur).

Par suite, la f.é.m. d’induction qui naît par variation de l’intensité i est

di
U  L
dt

(*) : il n’en serait pas de même si la bobine avait un noyau de fer doux car celui possède une perméabilité
magnétique élevée qui lui permet de concentrer les lignes de champ et donc d’accroître l’intensité de B.

I.1.5. Electromagnétisme dans l’air et dans la matière


Sous l’effet d’un champ magnétique, la matière s’aimante. En fonction de la sensibilité du matériau au
champ magnétique, l’aimantation est plus ou moins intense. On appelle cette sensibilité, la perméabilité
(on note μ). On distingue principalement :
 Les matériaux non magnétiques (air, plastic,...) → très faible perméabilité
 Les matériaux magnétiques (fer,...) → très forte perméabilité

a. Effet de H sur un matériau non magnétique (air par exemple)


Sous l’effet d’un champ magnétique extérieur, les particules de l’air interagissent avec le champ et
acquièrent une aimantation. Celle-ci reste toutefois très faible devant l’aimantation d’un matériau
-7
ferromagnétique tel que le fer. On a : B = μ0H avec μ0 = 4π.10

On appelle B, l’induction magnétique [unité : le Tesla, T].

b. Effet de H sur un matériau magnétique (fer par exemple)


Un matériau ferromagnétique (vue à une échelle macroscopique) est constitué de domaines appelés
domaines de WEISS porteur chacun d’une petite aimantation. A l’état de repos, toutes ces aimantations
sont distribuées de façon aléatoire et l’aimantation globale du matériau est donc très faible. Ces domaines
sont séparés par des parois appelées parois de BLOCH.

Fig I.16 Représentation schématique et vue au microscope d’un échantillon de tôle en fer-silicium à
grains orientés
Sous l’effet d’un champ magnétique, tous les domaines magnétiques s’alignent sur ce champ (plus ou
moins selon l’intensité du champ magnétique). Lorsque tous les domaines magnétiques sont alignés,
l’aimantation n’augmente plus que faiblement (aimantation de l’air à l’intérieur de la matière). On dit
qu’il y a saturation du matériau.

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On a : B = μ 0 μ rH

Avec, μr : perméabilité relative du matériau (sans unité)

Pour les matériaux ferromagnétiques, dans la zone linéaire μr est compris entre 1000 et 10000 environ.

c. Illustration du champ produit par un conducteur parcouru par un courant + flux magnétique

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Les lignes de champ magnétique se retrouvent essentiellement concentrées dans le matériau magnétique.

Induction = Densité de lignes de champ magnétique


→ Conducteur parcouru par un courant entouré d’un cadre ferromagnétique

Les lignes de champ magnétique suivent le contour définit par le matériau ferromagnétique.
Un matériau ferromagnétique canalise les lignes de champ magnétique
Dans les matériaux magnétiques, toutes les aimantations locales favorisent, en s’alignant, la création de
lignes de champ magnétiques. On appelle flux magnétique, l’ensemble des lignes de champ magnétique.

Le flux magnétique matérialise la circulation du champ magnétique comme le flux d’électrons matérialise
la circulation du courant dans un circuit électrique.

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I.1.6. Perméabilité et réluctance des circuits magnétiques
La perméabilité μ est la caractéristique essentielle d’un matériau magnétique. Un matériau parfait est un
matériau infiniment perméable et parfaitement linéaire (pas de saturation).
 Matériau magnétique parfait : μr = ∞
 Matériaux ferromagnétique réels : μr ~ 2000 à 7000
 Matériaux amagnétiques : μr = 1 (μ = μ0)

La perméabilité agit donc pour les circuits magnétiques comme la conductivité pour les circuits
électriques. A l’image de la résistance (en Ω) pour les circuits électriques, on définit la réluctance d’un
circuit comme suit :

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Analogie électrique/magnétique (force magnétomotrice)

Un bobinage parcouru par un courant (ou un aimant) se comporte donc comme un générateur de flux
magnétique.
On montre que : n.I =  = R.ϕ.
Avec,  : Force Magnétomotrice (FMM)
Cette relation est donc analogue, de part sa forme, à l’équation électrique U = R.I. Il est donc possible de
représenter un circuit magnétique par un circuit équivalent (type circuit électrique) que l’on appelle
modèle aux réluctances. Cette représentation est parfois pratique pour résoudre des calculs de champs
magnétiques sur des structures complexes.

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I.1.7. Energie magnétique


Le champ magnétique produit sur de la limaille de fer (ou une boussole) un déplacement. Il véhicule donc
une certaine quantité d’énergie qui se transmet sans contact entre un conducteur parcouru par du courant
et le fer. On appelle cette énergie, l’énergie magnétique.
L’énergie magnétique dans un volume Vol s’écrit, quel que soit le milieu considéré :

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Force magnétique
Un matériau ferromagnétique soumis à un champ magnétique s’aimante. Il est donc susceptible de
générer des forces. Ces forces sont utilisées pour la réalisation d’actionneurs électromagnétiques tels que :
 les moteurs électriques
 les électroaimants
 ...

Deux plaques séparées d’une distance x et traversée par un même champ magnétique sont soumise à une
force de plaquage F qui se calcule à partir de la relation suivante :

Où Wmg est l’énergie magnétique stockée dans l’espace compris entre les deux plaques.

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I.2. Principaux types de machines électriques CA


Le but essentiel des machines électriques est la transformation de l'énergie d'une forme dans une autre,
l'une au moins de ces formes étant électrique, l'autre pouvant être électrique ou mécanique.
Les machines électriques font intervenir comme éléments fondamentaux :
- les circuits électriques dont la grandeur fondamentale est le COURANT ELECTRIQUE
- les circuits magnétiques dont la grandeur fondamentale est le FLUX MAGNETIQUE
Le fonctionnement est donc basé sur les lois de l’électromagnétisme, qui ont été étudiées au cours
d’électromagnétisme, et que nous avons brièvement rappelées dans ce cours. Car c’est de l’interaction des
courants électriques et des champs magnétiques que résulte leur fonctionnement.
On peut, a priori, classer les machines électriques en trois catégories principales
- Les machines génératrices qui transforment l’énergie mécanique en énergie électrique.
- Les moteurs électriques qui transforment l’énergie mécanique en énergie électrique.
- Les machines transformatrices : catégorie importante des machines CA qui modifie la grandeur des
courants et tensions alternatifs.

I.2.1. Les machines génératrices à CA


Leur fonctionnement est basé sur l’induction d’un courant
électrique dans un circuit conducteur par déplacement
relatif de celui-ci et d’un champ magnétique, à l’aide d’un
engin d’entraînement mécanique.

I.2.2. Les moteurs à CA

Leur fonctionnement est basé sur l’obtention d’un effort mécanique par action d’un champ magnétique
sur un circuit électrique traversé par un courant fourni par une source extérieure, laquelle peut aussi
produire éventuellement le champ magnétique.

I.2.3. Les machines transformatrices

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Son fonctionnement est basé sur l’induction d’un courant électrique dans un circuit conducteur fixe sous
l’action d’un champ magnétique variable dans le temps mais fixe dans l’espace.
Les autres machines transformatrices (changeurs de fréquence, commutatrices transformant le courant
alternatif en continu ou inversement) sont supplantées aujourd’hui par des systèmes statiques utilisant
l’électronique de puissance.

Intérêt des moteurs électriques


Par rapport aux moteurs thermiques (à essence, gasoil ou gaz) les moteurs électriques :
- sont moins polluants et moins bruyants ;
- démarrent seuls et facilement ;
- ont souvent un fort couple moteur à faible vitesse et même à l’arrêt.
Cette dernière propriété est très importante. Du fait du couple faible à vitesse réduite et nul au démarrage
(à vitesse nulle), les moteurs thermiques (à explosion ou diesels) nécessitent un embrayage et un
dispositif mécanique à engrenages : la boîte de vitesses.
Le moteur tournant déjà, c’est en faisant patiner l’embrayage que l’on peut communiquer le mouvement à
la charge : cela entraîne une dissipation d’énergie thermique par frottements.
C’est aussi l’embrayage qui permet de découpler le moteur de la charge pour changer le rapport de la
boîte de vitesses.
L’embrayage n’est pas un dispositif transposable dans le domaine des grandes puissances. C’est pour cela
que sur les locomotives diesel-électriques, le moteur diesel n’entraîne pas la locomotive : il fait tourner un
générateur qui alimente un moteur électrique et c’est ce dernier qui assure l’effort de traction.
Les qualités qui font la supériorité du moteur électrique sur le moteur thermique sont :
- la facilité d’emploi dans le cas de démarrages fréquents ;
- la régularité du couple utile ;
- la possibilité d’inversion du sens de rotation sans intervention de dispositifs mécaniques annexes
(comme les engrenages).
Ces qualités sont encore accentuées aujourd’hui, grâce à l’utilisation de l’électronique de puissance.

I.3. Principaux constituant des machines électriques CA


Pour concentrer le champ magnétique et faciliter la circulation du flux, on utilise des pièces en fer (acier).
Le fer canalise le flux magnétique. L'ensemble de ces pièces en fer constitue le circuit magnétique.
Pour localiser géométriquement les courants électriques et faciliter leur circulation, on utilise comme
matériau le cuivre (parfois l'aluminium). L'ensemble des conducteurs en cuivre constitue le (ou les)
circuit(s) électrique(s).
Le courant électrique ne circule qu'entre des points se trouvant à des potentiels différents. Il existe donc
nécessairement une différence de potentiel entre les différents points d'un circuit électriques et entre celui-
ci et le fer constituant le circuit magnétique. De là résulte la nécessité d'introduire un isolement d'une part
entre conducteurs et d'autre part entre conducteurs et masse.
La circulation du courant dans les circuits électriques ainsi que celle du flux dans le circuit magnétique
entraîne des pertes qui se traduisent par une dissipation de calories. A ces pertes électriques et
magnétiques s'ajoutent, dans le cas de machines tournantes, les pertes mécaniques dues au mouvement de
rotation de la machine. D'où la nécessité d'assurer le refroidissement de toute machine électrique.
Comme il est nécessaire d'assurer un mouvement relatif entre un circuit magnétique et un circuit
électrique, on utilise le mouvement le plus simple à réaliser, c'est-à-dire le mouvement de rotation. On
réalise des machines à symétrie tournante. Ces machines comportent donc une partie fixe appelée stator
et une partie mobile (en rotation) appelée rotor. Ces deux parties sont séparées par un intervalle d'air
appelé entrefer et dont le but est de permettre la libre rotation relative des circuits en présence.
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I.3.1. Circuit magnétique
Rôle : conduire le flux qui, dans l'entrefer, doit agir sur les courants circulant dans le circuit électrique.

La détermination de l’induction en chaque point de la machine permet le calcul de la caractéristique de


magnétisation (relation entre flux (donc tension) et courant d’excitation), les réactances des enroulements
(réaction d’induit), les pertes locales, etc... Cette détermination utilise des programmes mettant en oeuvre
la méthode des éléments finis ou des éléments de frontière. Ce point ne sera pas abordé ici.

La figure a) ci-dessous montre la grille utilisée par un programme d’éléments finis employé au service
Génie Electrique pour l’étude d’une machine asynchrone dont les résultats sont présentés à la figure b).
On notera l’effet important des encoches.

a) grille (maillage) éléments finis b) représentation des lignes de flux magnétique

Le circuit magnétique est constitué d'un solide (de forme appropriée au type de machine) de forte
perméabilité magnétique (fer par rapport à l'air qui l'entoure).

Les lignes de force du champ magnétique suivent ce solide et s'y referment, tout comme les lignes de
courant suivent le conducteur électrique et s'y referment, d'où le nom de circuit magnétique par analogie
avec le circuit électrique.

Il est quelquefois utile de se rappeler les correspondances suivantes entre grandeurs électriques et
magnétiques. Il ne s'agit évidemment pas de correspondances strictes mais tout au plus d'analogie.

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Les circuits électriques étant plus familiers que les circuits magnétiques, ces analogies facilitent la
compréhension et les calculs, et réduisent les risques d'erreurs. A titre d'exemple, si on néglige les flux de
fuites, l'analogue électrique du circuit magnétique de la partie gauche de la Figure ci-dessous est donné
par la partie droite. Son calcul devient très aisé.

I.3.1.1. DISPERSION OU FUITE MAGNETIQUE

La perméabilité relative μr du fer par rapport à l'air est de l'ordre de 1000. Il en résulte que si presque tout
le flux passe dans le fer, il en passe tout de même un fraction en dehors. C'est cette partie de flux passant
à l'extérieur du circuit magnétique que l'on appelle flux de dispersion magnétique ou flux de fuite.

Considérons un circuit magnétique entouré d'un circuit électrique (enroulement inducteur) qui produit un
flux total t. La partie la plus importante de ce flux suit le circuit magnétique : m. La partie restante de ce
flux a des lignes de force ou lignes de dispersion qui se referment à l'extérieur du circuit magnétique, soit
dans l'air, soit dans l'huile : d . Ce flux est appelé flux de dispersion. On a bien sûr :

t  m  d
  
t  m  1  d     m
 m 

la grandeur :   t est appelée coefficient d'Hopkinson
m

Elle a une valeur supérieure à l'unité, généralement comprise entre 1.05 et 1.2.

I.3.1.2. PERTES DANS LE FER


Au cours du fonctionnement, le fer actif des machines électriques est soumis à un cycle d'inversion
d'aimantation périodique :
- soit parce que le flux a une grandeur constante, mais que sa position varie (par suite de la rotation de la
machine);
-soit parce que le flux a une position fixe, mais que son amplitude varie dans le temps.

a. Pertes par hystérésis


L'énergie absorbée par le circuit pendant le temps dt est égale à

dW = P dt = v i dt = i d
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Pour une variation , cette expression est représentée par l'aire
hachurée de la figure ci-contre. Si le flux varie périodiquement dans
le temps et si la relation entre  et i est biunivoque, l'énergie sera
tantôt absorbée tantôt fournie par le circuit de sorte qu'après une
période l’intégrale sera nulle. Par contre si la relation (i) n’est pas
biunivoque, l’énergie absorbée par période est égale à la surface d’un
cycle d’hystérèse (i), elle est donc proportionnelle à la surface d’un
cycle d’hystérèse B(H).

Pour réduire ces pertes, il y a lieu de rechercher des matériaux


magnétiques présentant une surface de cycle d’hystérèse aussi
réduite que possible.
Les fabricants fournissent généralement la valeur de la perte par kg ou m³ en fonction de l’induction
maximale atteinte. Elle est évidemment proportionnelle à la fréquence. STEINMETZ a proposé des
formules empiriques pour le fer doux
PpH = 1 f BM1.6
et les tôles au silicium
PpH = 2 f BM2

où : B est la valeur maximale de l’induction M


f : la fréquence
i : un coefficient spécifique à chaque matériau

b. Pertes par courants de Foucault

Considérons une tôle d’épaisseur e soumise à un champ d’induction sinusoïdal dans


le temps et dirigé selon la tranche. Dans cette tôle, particularisons un élément de
hauteur h et de longueur l, petites par rapport aux dimensions de la tôle. La f.e.m.
induite dans le circuit ABCD constitué par un tube d’épaisseur dx, de longueur l, de
largeur h et de hauteur 2 x (Figure ci-contre) vaut :

La résistance du circuit vaut

Le courant qui circule vaut donc, à supposer que la circulation du courant ne


modifie pas le champ d’induction

La perte de puissance dans le circuit ABCD vaut

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Donc, pour l’élément de hauteur h et de longueur l, la perte de puissance vaut

Et puisque V = 2  f N BM S, on a donc :

où S : est la section du circuit magnétique supposée constante


V : la valeur efficace de la tension aux bornes du circuit électrique supposé sans résistance

Ces relations ne sont qu'approximatives, les pertes réelles étant plus importantes que les valeurs qu'elles
fournissent mais elles permettent de tirer des conclusions valables. La dernière relation montre que les
pertes par courants de Foucault sont proportionnelles au carré de la fréquence alors que les pertes par
hystérèse sont directement proportionnelles à la fréquence.

La dernière relation montre également que les pertes sont proportionnelles au carré de l'épaisseur. C'est la
raison pour laquelle les circuits magnétiques soumis à une induction variable sont réalisés par empilage
de tôles d'épaisseur 0,3-0,4 mm isolées entre elles par du papier, du vernis ou simplement par l'oxyde. Il
convient de tenir compte d'un coefficient de remplissage de l'ordre de 0,9 à 0,95.

c. Pertes globales

En pratique, on considère toujours les pertes fer globales. La grandeur de ces pertes s'exprime en W/kg
pour une induction variant sinusoïdalement entre +1Wb/m² et -1Wb/m² à la fréquence de 50 Hz.

Pour les tôles ordinaires, les pertes sont de l'ordre de 3,5 W/kg. En utilisant des tôles à forte teneur en
silicium, on ramène ces pertes à des valeurs de l'ordre de 1 W/kg.

MATERIAUX UTILISES
Pour la fabrication du circuit magnétique, on utilise différents matériaux ferro-magnétiques:
- l'acier magnétique de différentes nuances ;
- la fonte ;
- l'acier coulé ;
- les tôles d'acier ;
- l'acier forgé ;
- les alliages d'acier spéciaux (pour les aimants permanents).
La propriété la plus importante de ces matériaux est, outre les pertes fer par kg, la loi qui lie l'induction au
champ magnétique. Cette relation est complexe, car la perméabilité d'un matériau varie en fonction du
champ qui lui est appliqué.

I.3.2. Circuit électrique

On distingue l'inducteur chargé de créer le flux utile et l'induit chargé de créer les f.e.m. dans les
génératrices ou les couples dans les moteurs.

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DISPOSITION DES ENROULEMENTS
a. Inducteur
- l'inducteur peut être situé au rotor ou au stator selon le type de machine.
-des aimants permanents sont utilisés dans les machines de petite puissance : 10 kW en robotique, 200
kW pour des entraînements
- On distingue les inducteurs à pôles saillants, des inducteurs à pôles lisses pour lesquels les conducteurs
sont déposés dans les encoches.

a) inducteur à pôles saillants b) inducteur à pôles lisses

b. Induit
- les conducteurs (éventuellement creux pour le refroidissement direct) sont isolés entre eux et par rapport
à la masse et déposés dans des encoches fermées par des cales (en bronze ou en matériau synthétique).
Ceci permet une réduction de l'entrefer (et des pertes par frottement) et une meilleure résistance aux
efforts mécaniques. Le bobinage est réalisé par la mise en série et en parallèle des conducteurs
d'encoches.

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GROUPEMENT DES CONDUCTEURS

L'association des conducteurs d'une machine constitue le bobinage. Cette association varie
essentiellement suivant le type de machine et sa puissance. Les termes généraux utilisés dans la technique
du groupement des conducteurs sont définis ci-dessous :

a. Conducteurs
Pour véhiculer un courant I, on peut utiliser un seul conducteur (massif ou creux) ou plusieurs
conducteurs raccordés en parallèle. La densité de courant admise dans un conducteur varie de 2 à 5
A/mm² selon le type de refroidissement utilisé.

b. Spire
Une spire est constituée de deux conducteurs dont les tensions sont déphasées d'environ 180°.

c. Bobine
Dans un sens plus général, lorsqu'il y a plusieurs conducteurs par encoche, on appelle bobine un groupe
de conducteurs connectés en série.

d. Phase
On appelle phase un groupe de bobines associées en série ou en parallèle et raccordées à deux bornes. Les
phases constituant l'enroulement d'une machine se caractérise par une symétrie tournante d'ordre m, c'est-
à-dire que l'enroulement est constitué de m groupes de bobines (m phases) identiques l'un à l'autre et
disposés sur un cylindre selon une symétrie circulaire d'ordre m. Le cas le plus fréquent dans la pratique
est l'enroulement triphasé où les phases peuvent être couplées en étoile ou en triangle (couplage en
polygone).

PERTES JOULES DANS LES CONDUCTEURS

Des courants circulent dans les enroulements soit sous l'effet des f.e.m. engendrées dans les génératrices
raccordées à une charge, soit sous l'effet des sources extérieures dans les moteurs. Ces courants sont
alternatifs.

MATERIAUX UTILISES
En électrotechnique, les matériaux conducteurs utilisés sont le cuivre et l'aluminium dont les propriétés
sont comparées dans le tableau suivant :

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Considérons deux conducteurs de même longueur l et même résistance R :

La section (donc le volume) du conducteur d'Al vaut 1,6 fois la section du conducteur de Cu mais sa
masse ne vaut que la moitié (masse = masse volumique * S * l). L'aluminium est intéressant
économiquement si son prix au kilo est inférieur au double du prix du Cu. Pour les lignes aériennes,
l'emploi de l'Al est très répandu, essentiellement sous forme d’alliages. Pour les câbles souterrains
également bien que dans une mesure moindre notamment par suite des difficultés liées à la section plus
importante. Pour les moteurs, l'Al n'est pratiquement utilisé que dans les rotors coulés notamment à cause
de l'encombrement, des difficultés technologiques et de la résistance mécanique moindre. Actuellement, il
se réalise des moteurs asynchrones à cage en Al (barres brasées).

2.5.3. Isolation des machines


Isolement entre conducteurs, entre conducteur et masse

CLASSIFICATION DES ISOLANTS

Entre conducteurs : guipage de papier, coton, amiante conducteurs de faible section : émaillage

Entre conducteur et masse : cartons, toiles huilées, agglomérés de mica, tissus de verre imprégnés de
vernis de silicone.

D'après la CEI : Commission électrotechnique internationale :

Classe T° max (° C)

Y 90 coton, soie, papier et matières organiques similaires sans


imprégnation, ni immersion dans un diélectrique liquide

A 105 les mêmes matières, mais imprégnées ou immergées dans un


diélectrique liquide tel que l'huile

E 120 émaux aux résines époxydes ou formol-polyvinyle et textiles


imprégnés de certains plastiques

B 130 matières minérales tels que mica, fibre de verre, amiante avec
matières d'agglomération convenables (vernis)

F 155 mêmes matières mais avec d'autres agglomérants (résines


alkyles, époxydes, polyesters)

H 180 élastomères de silicones ou mica, fibre de verre, amiantes


agglomérées avec résines de silicone

C > 180 mica sans agglomérant, porcelaine, quartz, verre

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I.4. Enroulements ou Bobinages des machines à courant alternatif


Cette partie du cours, traite des bobinages polyphasés des machines tournantes à courant alternatif. Dans
un but de simplification, on s’est limité au cas des enroulements triphasés qui sont de loin les plus
répandus. Les développements théoriques, largement détaillés, pourront cependant être facilement
généralisés par les lecteurs qui le souhaitent à tout autre nombre de phases.
Les bobinages décrits ici sont ceux que l’on rencontre au stator des machines synchrones et
asynchrones, ainsi qu’au rotor des machines asynchrones à bagues. Ils sont destinés à créer, lorsqu’on
les alimente par un système de tensions ou de courants triphasés, un champ magnétique tournant. On
pourrait naturellement transposer les mêmes
principes à des schémas développés à plat, pour
créer un champ magnétique glissant, utilisable
dans des moteurs linéaires par exemple.

Les aspects qualitatifs, puis quantitatifs, et enfin


pratiques sont successivement abordés. Pour une
meilleure compréhension, la plupart des
schémas sont représentés développés, de
manière à simplifier la représentation des
connexions frontales. Quant au schéma en
coupe, il se présente de manière générale
comme sur la figure ci-contre.

I.4.1. Champ crée par un enroulement d’une machine à courant alternatif


Considérons le circuit magnétique d’une machine bipolaire, ayant, pour fixer les idées, 18 encoches au
stator et un rotor lisse. L’entrefer e est supposé très faible devant le pas polaire :

e << R
R étant le rayon moyen de l’entrefer ; l’ouverture d’encoche, du même ordre de grandeur que l’entrefer,
est faible devant le pas dentaire de telle sorte que ces ouvertures ne perturbent pas localement le champ.
a. Cas d’une spire unique
Examinons tout d’abord le cas d’une seule spire logée dans deux encoches diamétralement opposées, soit
dans notre cas les encoches 1 et 10 par exemple. Parcourue par un courant i, elle crée un champ
magnétique qui se développe :
— en majeure partie, dans le circuit magnétique en traversant l’entrefer, et qui constitue le flux utile ;
— accessoirement, dans les encoches, où se trouvent les conducteurs rectilignes d’aller et de retour du
courant, ainsi que dans l’air, de part et d’autre du fer autour des connexions frontales appelées têtes de
bobine ; ces trajets aériens correspondent aux flux de fuite.
Le champ principal qui se développe autour de l’entrefer présente la même répartition spatiale dans
n’importe quelle coupe du circuit magnétique par un plan perpendiculaire à l’axe, tout au moins hors des
parties proches des extrémités. Les lignes d’induction
traversent l’entrefer radialement lorsque le fer n’est pas
saturé, ce que nous supposerons dans un premier temps,
étant entendu, en outre, que les effets perturbateurs des
ouvertures d’encoche ne sont pas pris en compte. La courbe
B () de l’induction correspondante est alors de forme
pratiquement rectangulaire (figure ci-contre) et, en vertu
du théorème d’Ampère, d’amplitude :
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Par raison de symétrie, B est nul au niveau des encoches contenant la spire unique parcourue par le
courant i.
Considérons maintenant une spire, de pas diamétral, portée par le rotor et située à sa périphérie, décalée
en outre d’un angle arbitraire  par rapport à la spire statorique. Elle encercle un flux, créé par le courant
i, qui a pour valeur :

où L est la longueur axiale du fer.

Ce flux est une fonction triangulaire de la position relative  du rotor par rapport au stator. Il en va bien
sûr de même pour l’inductance mutuelle Msr entre les deux spires. Cette inductance mutuelle, image du
couplage magnétique stator/rotor, n’est donc pas une fonction sinusoïdale de la position angulaire alors
que c’est, comme on le verra plus loin, ce que l’on cherche généralement à obtenir. Pour qu’il en soit
ainsi, il faudrait que la courbe B () soit elle-même sinusoïdale.

b. Cas d’un enroulement réparti


Pour obtenir une courbe B () de l’induction d’entrefer plus proche de sa sinusoïde fondamentale que la
courbe rectangulaire précédente, on doit remplacer la spire unique par un enroulement réparti formé de
plusieurs spires en série logées dans des encoches consécutives.
Supposons, en effet, que cet enroulement réparti soit constitué par exemple de 6 spires de pas diamétral,
placées dans 6 encoches consécutives par pas polaire. Pour conserver le même nombre total d’ampères-
tours par pôle, chaque spire, en série avec les autres, est parcourue par un courant d’intensité i/6. Le
schéma du bobinage ainsi réalisé est représenté développé sur la figure ci-après.
La courbe B () présente une forme en escalier, avec des marches de hauteur 0i/6e et de largeur  égale
2
au pas d’encochage, soit ici :
18
Cette courbe B () en escalier est visiblement plus proche de son terme fondamental que la courbe
rectangulaire antérieure, mais il paraît également clair que ce terme fondamental est plus faible.

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Le taux d’harmoniques peut être maîtrisé, dans une certaine mesure, en utilisant plus ou moins
d’encoches par pôle, influant ainsi sur le nombre et la hauteur des marches. On peut surtout influer
notablement sur le taux d’harmoniques en faisant varier la largeur des paliers inférieur et supérieur de
l’onde, ce que l’on obtient aisément en jouant sur l’étalement spatial du bobinage (nombre d’encoches
bobinées par pôle). On montre que le taux global est le plus faible lorsque les encoches actives sont
groupées sur un arc voisin de 2/3 du pas polaire, cas illustré ci-dessus. Cette propriété est souvent utilisée
en pratique.
Les marches de la courbe B () correspondent aux harmoniques dits de denture, liés à la quasi-nécessité
de répartir les conducteurs dans des encoches pour des raisons électrotechniques, thermiques et
mécaniques essentiellement. Pour que leur influence, en général très néfaste, disparaisse des courbes de
flux ou d’inductance mutuelle, la meilleure solution consiste à incliner ou, plus exactement, à vriller les
encoches par rapport à l’axe de la machine d’un angle proche du pas dentaire. La courbe d’inductance
mutuelle stator/rotor prend alors une forme trapézoïdale pure. On peut dès lors, avec une approximation
raisonnable, qu’on sera du reste à même de chiffrer, confondre la courbe avec son terme fondamental.
On a ainsi constitué ce que nous appelons couramment un enroulement « convenablement réparti ». Il
est évidemment possible de faire mieux encore que dans l’exemple traité ici, en particulier en logeant,
dans les différentes encoches, des nombres de conducteurs différents et judicieusement choisis, ou en
adoptant des pas de bobinage différents.

I.4.2. Schémas de bobinage


Revenons à la répartition en escalier de l’induction dans l’entrefer. Il est évident qu’elle ne dépend que de
la répartition des conducteurs dans les encoches et du nombre d’encoches. En particulier, elle n’est en
rien influencée par la manière dont sont réalisées les connexions frontales.
Ainsi, les cinq schémas de bobinage de l’ensemble des figures ci-dessous :
— bobinage imbriqué diamétral à pôles conséquents (figure a),
— bobinage concentrique à pôles conséquents (figure b),
— bobinage concentrique à pôles non conséquents (figure c),
— bobinage imbriqué diamétral à pôles non conséquents (figure d),
— bobinage imbriqué raccourci à pôles non conséquents (figure e), sont, du point de vue de la
création du flux dans la machine, strictement équivalents.

Comme on peut le voir, ces schémas ne diffèrent que par la répartition et la longueur des têtes de bobines.
Ces dernières n’affectent que :
— la masse du cuivre utilisé, et donc directement le coût ;
— les chutes ohmiques et le flux de fuite des connexions frontales, donc le rendement ;
— le refroidissement de ces connexions, qui est souvent un critère important ;
— enfin, la facilité de mise en oeuvre de manière industrielle ainsi que la facilité d’isolation.
Le choix du schéma à utiliser dans une machine peut ainsi être lourd de conséquences et il convient de le
déterminer en toute connaissance de cause. Certains d’entre eux n’ont été présentés ici qu’à titre
anecdotique et dans un seul souci didactique car ils ne sont jamais utilisés; c’est en particulier le cas de
l’imbriqué diamétral, qu’il soit à pôles conséquents (figure a) ou non (figure d), car il est difficile à mettre
en oeuvre, comme tous les bobinages imbriqués, et est fort consommateur de cuivre. Les autres sont
couramment utilisés, encore que le concentrique à pôles conséquents (figure b), fort consommateur de
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cuivre lui aussi, doive être dans la mesure du possible évité, bien qu’il se prête très facilement à
l’insertion mécanisée, au profit du concentrique à pôles non conséquents (figure c). Quant à l’imbriqué
raccourci (figure e), son domaine de prédilection se situe dans les machines à moyenne tension, car il
permet de réaliser des bobines toutes identiques avec une répartition parfaitement régulière des têtes de
bobines. De plus, il autorise n’importe quel pas de bobinage, ainsi que des répartitions irrégulières
(nombre fractionnaire d’encoches par pôle et par phase).

Bobinages multipolarités
Il est tout à fait possible, grâce à un couplage adéquat des connexions de mise en série des groupes de
bobines, de changer le nombre de pôles magnétiques produit par un enroulement donné.

Sur la figure b, les deux groupes de bobines sont électriquement en parallèle. Le champ produit est
bipolaire. On remarquera que les bobines ont, pour ce champ bipolaire, un pas d’enroulement raccourci
de moitié par rapport au pas diamétral; cela conduit donc à un « trou » dans la répartition des conducteurs.

Sur la figure a, au contraire, les groupes de bobines sont électriquement en série. Le champ produit est
ainsi tétrapolaire, mais cette fois le pas d’enroulement est diamétrale pour cette polarité.

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Cette propriété intéressante de possibilité de reconnections des bobinages est largement utilisée dans les
moteurs dits à deux vitesses, ou ce qui revient au même à double polarité, sous le nom de couplage
Dahlander, qui permet de réaliser au choix 2p ou 4p pôles (p étant le nombre de paires de pôles).

I.4.3. Champ produit par un bobinage triphasé

I.4.3.1. Généralités
Dans la partie I.7.1 nous nous sommes limités au cas de bobinages monophasés. Nous traiterons ici le cas
des bobinages polyphasés et plus particulièrement triphasés.

Un bobinage triphasé est en fait constitué de la juxtaposition de trois bobinages monophasés identiques,
2 2
décalés angulairement les uns par rapport aux autres d’un angle de radians électriques, soit
3 3
2
radians géométriques pour un champ bipolaire, pour un champ tétrapolaire, et ainsi de suite, et donc,
3
2
de manière plus synthétique, du pas polaire.
3
La figure ci-contre représente très schématiquement
un moteur asynchrone à rotor bobiné. Dans ce type
de moteur, chaque armature, stator et rotor, porte un
bobinage triphasé, ici par exemple bipolaire, répartis
respectivement dans 18 encoches au stator et 12 au
rotor. Ces enroulements sont du même type, à bobines
identiques, imbriqué deux étages, répartis sur 2/3 du
pas polaire (pas de bobinage = 2/3 du pas diamétral).
Chaque encoche contient ainsi deux faisceaux
superposés appartenant chacun à deux phases
différentes.
Dans les schémas développés qui suivent on
représentera, par convention, en traits pleins les
conducteurs situés près de l’entrefer et en tirets ceux
situés en fond d’encoches. Dans le schéma en coupe,
les conducteurs parcourus par le courant de la phase 1 ont été noircis.

Conformément aux schémas de la figure ci-après, les phases du stator ont pour repère 1, 1’ et 1’’ et celles
du rotor 2, 2’ et 2’’.

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Afin de simplifier les représentations schématiques, on


représente symboliquement chaque phase par une spire
moyenne de pas diamétral donnant, par son axe
magnétique, la direction générale du flux qu’elle produit
lorsqu’elle est parcourue par un courant positif. La figure
ci-contre montre cette représentation simplifiée des
phases et courants positifs, en supposant les phases au
stator et au rotor alignées. On pourrait d’ailleurs se
contenter de représenter seulement les axes magnétiques.
Lorsque le circuit magnétique n’est pas saturé, chacune
des phases du stator ou du rotor, convenablement
répartie, produit, dans l’entrefer, un flux à répartition
pratiquement sinusoïdale avec une induction maximale,
dans l’axe de la phase qui la crée, proportionnelle au
courant.

I.4.3.2. Théorème du champ tournant


Supposons, dans un premier temps, que le stator est seul alimenté par des courants triphasés équilibrés.
Ces courants sont par définition tels que :

(1)

1 étant pour l’instant un paramètre arbitraire.


En prenant l’origine des angles, mesurés le long de l’entrefer, sur l’axe de la phase 1, chacune des phases
du stator produit un flux qui peut s’écrire :

(2)

avec Bm = k1 iS, puisque les phases sont toutes identiques.

En tenant compte des expressions (1) des courants, on a encore :

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(3)

En effectuant la transformation des expressions (3) à l’aide des formules trigonométriques classiques, il
vient :

(4)

Le circuit magnétique ayant été supposé linéaire, l’induction résultante dans l’entrefer correspond à la
superposition des inductions produites par chaque phase :

B =B1+B1+B1

Si on somme par colonne l’expression développée de chaque induction [relations (4)], on constate que :
— la somme de la colonne de droite est identiquement nulle ;
— les termes de la colonne de gauche s’ajoutent directement.

L’induction résultante a finalement pour expression :

Soit encore,

Avec,

Cette relation montre que le flux résultant est réparti dans l’entrefer de manière sinusoïdale avec une
valeur crête de l’induction indépendante du paramètre 1 et 3/ 2 fois plus grande que celle qui serait
produite par une seule phase.

En posant 1 = 1 t, où 1 est la pulsation des courants stator et t le temps :

On en déduit que le flux, réparti sinusoïdalement, tourne en bloc à la vitesse angulaire :

dans le sens positif et que l’induction correspondante est maximale dans l’axe d’une phase lorsque le
courant y est maximal.
Si l’on avait supposé,

c’est-à-dire dans le cas de système de courants triphasés équilibrés inverses, on aurait trouvé un champ
tournant dans le sens opposé.

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Ces propriétés fondamentales des bobinages triphasés convenablement répartis constituent ce que l’on
appelle le théorème du champ tournant, établi simultanément et sans doute indépendamment par
l’Italien Galileo Ferraris et le Serbo-Croate Nikola Tesla il y a plus d’un siècle.
Théorème de Ferraris :
Un enroulement triphasé dont les bobines embrassent un angle 2/2p et dont les phases sont décalées de
2/3p les unes des autres, produit un champ magnétique à 2p pôles tournant à une vitesse angulaire
=/p.
Avec,  : Pulsation des courants triphasées.
Le champ magnétique se déplace d’un double intervalle polaire (2 radians électriques) par période de
variation des courants. Dans le cas d’un bobinage multipolaire (2 pôles ou encore p double intervalle
polaire), la vitesse « mécanique » du champ tournant a évidemment pour valeur :

Revenons au préalable sur la démonstration que l’on vient de faire et en particulier sur les hypothèses
faites :
— répartition sinusoïdale pure de l’induction produite par chaque phase ;
— absence de saturation du circuit magnétique.
Aucune des deux n’est bien entendu vérifiée en pratique, car :
— on utilise les circuits magnétiques à des niveaux d’induction parfois élevés, et en tout état de
cause supérieurs au niveau de saturation ;
— malgré les précautions prises pour répartir correctement les bobinages, des harmoniques
subsistent toujours.
 Ainsi, si le raisonnement suivi est globalement correct, il va se superposer au champ tournant idéal :
— des champs harmoniques de saturation, qui ont tendance à aplatir la crête de la sinusoïde et
dont on peut considérer qu’ils tournent en bloc à la vitesse fondamentale ;
— des champs harmoniques de distribution des bobinages, liés à l’angle occupé par les
conducteurs de chaque phase, appelés harmoniques d’espace qui tournent tous à des vitesses
différentes ;
— des champs harmoniques de répartition ou de denture, produits par la localisation discrète
des conducteurs ;
— enfin, des champs harmoniques dits de perméance, engendrés par les perturbations locales
du flux engendrées par les ouvertures d’encoches.
 Aux harmoniques « géométriques » ou « spatiaux », il convient d’ajouter des harmoniques
«temporels», si les courants ne sont ni parfaitement sinusoïdaux ni parfaitement équilibrés. Ces deux
grandes classes d’harmoniques pourront d’ailleurs, dans certains cas, interagir (interaction espace et
temps).
 Enfin, on pourra encore trouver des harmoniques « parasites » créés par une dissymétrie d’origine
mécanique (rotor excentré, alésages non cylindriques, etc.) ou magnétique (matériaux anisotropes,
perturbations locales liées au dessin ou à la construction, etc.) ou électrotechnique (bobinages non
parfaitement symétriques en particulier dans les têtes de bobines, etc.). Tous ces phénomènes, dont on
s’efforce évidemment de limiter les effets, contribuent néanmoins à rendre le tableau particulièrement
complexe.
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I.8 F.é.m induite par un champ tournant :
I.8.1 F.é.m induite dans un brin conducteur :
Nous considérons un champ magnétique de p pair de pôles à répartition sinusoïdal dans l’espace et
glissant uniformément dans un entrefer avec la pulsation de rotation , c-à-d tel que l’axe OX d’un pôle
nord de ce champ est définit, à partir d’un axe fixe de référence Oy par l’angle x satisfaisant à x= t,
Le vecteur excitation magnétique en un pt p qcq de l’entrefer H  p, t   H m cos p  pt  et le vecteur
 
induction magnétique s’écrit du fait de la relation B   0 H :
B p, t   Bm cos p  pt  avec Bm   0 H m

Le vecteur B  p, t  est radial.

X’
X

dt

dt
xp

R
x
O Y

Considérons maintenant passant par ce pt p, un conducteur rectiligne parallèle à l’axe de la machine


(Perpendiculaire au plan de la figure) de longueur L et de distance R par rapport à l’axe de l’entrefer.
Pendant dt le champ a glissé de l’angle dt. OX est venu en OX’ et le conducteur immobile placé en p
s’est donc vu coupé un certain flux d’induction d la surface balayée est :
dS=L.R. dt
d=B(p,t) dS=Bm.L.R.dt cos(p-pt)
La loi de Faraday dit qu’un conducteur coupé par un flux magnétique voit apparaître entre ses extrémités
d
une f.é.m induite, qui est exprimée mathématiquement par : ec  
dt
D’où l’expression mathématique de la f.é.m instantané :
ec t    Bm  L  R    cos p  pt 

I.8.2 F.é.m induite dans une spire


Si nous disposons dans l’entrefer en plus du conducteur situé en p un second conducteur placé en m de cet
entrefer. m est définit à partir de l’axe fixe Oy par l’angle ’=-/p
On constate aisément que la f.é.m induite dans ce brin ecm=ec(’,t) est opposée à la f.é.m induite dans le
premier conducteur ecp=ec(,t)
ecm= - ecp
La f.é.m dans la spire es(t)= ecm - ecp=-2ecp

es t   2 Bm  L  R    cos p  pt 

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p
O
m y

I.8.3 F.é.m induite dans une bobine :

Si nous remplaçons chacun des conducteurs placés en p et m, par un faisceau de n conducteurs supposé
superposés, nous pouvons réalisé n spires identiques à la précédente.
Chacune voie donc apparaître entre ces extrémités homologues des f.é.ms identiques. On peut les monté
en série et constituer une bobine de n spires aux bornes de laquelle apparaît une f.é.m :

eb t   2nBm  L  R    cos p  pt 

I.8.4 F.é.m aux bornes d’un enroulement :

Le cmt étant à p paires de pôles, il est évident qu’il existe dans l’entrefer p position identique (du point de
vue de leur propriétés) à celle du point p définit par :

k = +2k/p tel que k=0, 1, 2, 3, …. p-1

En effet, si on considère le point p’ situé en +2/p (cas ou k=1) l’expression du champ crée en ce point
de l’entrefer par le cmt est la même que celle crée au point p, donc B(p’, t)= B(p, t) pour tout t.
De même on pourra trouvé p sites analogues à celui de m et on pourra trouvé dans l’entrefer p bobines
analogues. Ces p bobines connectées en série constituent un enroulement aux bornes duquel apparaît une
f.é.m e tel que :

e  t   2pnBm  L  R    cos  p  pt 

2pn=Nc : nombre total de conducteur par enroulement (par phase).

es’ es

eb’ eb
p’ m’ p m
e

+2/p +/p  0 ’=-/p

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I.8.5 Conclusion :
Un cmt portant 2p pôles alternés à répartition sinusoïdale, tournant avec une pulsation de rotation ,
induit dans un enroulement fixe une f.é.m alternative sinusoïdale de pulsation  = p et de valeur
efficace :
1 1
E Emax  Nc  Bm  L  R  
2 2
Et comme  = 2f / p
 2 L R
E Nc   f  Bm
2 p
On peut également exprimé E en fonction du flux sortant d’un pôle nord, qui est donné comme suite :
Compte tenu de la loi de répartition de l’induction,
B()=Bm cos (p)
Un élément de surface de longueur L et d’épaisseur angulaire d, donc de largeur Rd si R est la distance
de l’entrefer à l’axe, et situé à  de l’axe d’un pôle nord du cmt, est traversée par le flux magnétique
élémentaire :
d=B() dS=Bm L R d cos(p)

En intégrant dans l’intervalle -/2p<</2p on obtient : m =2/p Bm L R


Donc : E  2.22  Nc  f   m (Relation de Boucherot)
I.8.6 F.é.m aux bornes d’un enroulement polyphasé :

p1 ’
m2 m3

p3
p2 ’

m1’ y
O
m1 3
e3 2 1
p2
p3 ’ e1
m3’
p1 m2’

e2

Considérons le bobinage polyphasé représenté ci-dessous. Constituait de 3 enroulements identiques à


celui étudié dans le paragraphe précèdent. Celui-ci est disposé dans l’entrefer de telle sorte que les points
homologues p1, p2 et p3 sont repérés à partir de l’axe Oy fixe par 1, 2 et 3 tel que :
2=1 - 2/3p et 3=1 - 4/3p
On a vu au paragraphe précédent qu’un enroulement est siégé par une f.é.m induite de valeur instantanée :

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e  t   2pnBm  L  R    cos  p  pt 
et   E 2 cost  p 
On obtient les f.é.m e1, e2 et e3 en remplaçant dans cette expression  par les valeurs correspondantes,
d’où :
e1 t   E 2 cost  p 1 
 2 
e2 t   E 2 cos t  p1  
 3 
 4 
e3 t   E 2 cos t  p 1  
 3 
Ces trois équations représentent l’expression d’un système de tensions triphasé équilibré et inverse (car
nous avons disposé les enroulements dans l’ordre correspondant à l’inverse du sens de rotation du cmt).
Plus généralement si on avait disposé dans l’entrefer q (nombre entier) enroulements identiques
régulièrement espacé de 2/qp (angle mécanique), les p paires de pôles du cmt auraient induit un système
de q f.é.m équilibrés (c-à-d de même valeur efficace) régulièrement déphasé de 2/q (angle électrique).

I.9 Etude électromagnétique des machines à champs glissant


I.9.1 Introduction
Au sein des machines électriques tournantes s’effectue un transfert d’énergie entre stator et rotor
(transfert de signe positif pour un moteur, négatif pour une génératrice). Ce transfert se traduit par un
couple mécanique exercé sur le champ magnétique glissant par le bobinage parcouru par des courants
alternatifs (et aussi par un couple opposé exercé sur le bobinage, couple dont on pourrait déterminer le
moment en appliquant la loi de Laplace à tout les conducteurs du bobinage).
On va chercher dans cette partie la relation qui exprime le moment du couple appliqué au champ
magnétique glissant en fonction des grandeurs électriques (courants, tensions, déphasages) qui
caractérisent l’état de fonctionnement du bobinage.

I.9.2 Action d’un bobinage triphasé alimenté en triphasés sur un CMG


Simplification : On supposera le bobinage immobile et, par voie de conséquence, le champ magnétique
mobile.
X
Considérons un champs magnétique
t
portant p paires de pôles, glissant avec la x2 x’
pulsation  et repéré par l’angle x= t. x"
m1
(angle yOX) p3 p2
Soit aussi un bobinage triphasé x1
comportant trois enroulements 3
m2 2
identiques régulièrement disposés dans x3
l’entrefer. Chaque enroulement " x
comprend p bobine.  1 p1
’ y
Soient Ox1, Ox2 et Ox3 les axes des 
premières bobines de ces trois O
enroulements. Les décalages angulaires
(dans le sens positif) des axes Ox2 et Ox3 m3
par rapport à l’axe Ox1 sont
successivement 2/3p et 4/3p.

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    
 1
2p

 2 
Tel que :     1  
 3p 2 p
 
 2

   1  4  
 3p 2p
  
  3

Il faut rappeler que cette expression est établie dans la convention de signe des générateurs (responsable
du signe négatif qui apparaît dans le formalisme de la loi de Lenz).
Le champ magnétique glissant va induire dans ces enroulements des f.è.m :
     
 cos pt  p1     
  2   sin  pt  p1  
 cos pt  p      
  2    2  
et   E 2  cos pt  p    E 2  cos pt  p1      E 2  sin  pt  p1  
 cos pt  p    3 2    3 
     
 cos pt  p1  4      sin  pt  p1  4  
  3 2    3 
Si ces enroulements sont parcourus par des courants triphasés formant un système direct :
 
 
 sin t  p1    
  2  
i t   I 2  sin  t  p 1    
  3 
 
 sin  t  p 1    4  
  3 
 : est le retard angulaire de l’intensité sur la f.é.m (qui sont bien de même pulsation p = ), dans la
convention de signes des générateurs.
La puissance instantanée transmise de l’enroulement triphasée au champ magnétique glissant est
nécessairement égale à la puissance reçue par cet enroulement (en plus de ses propres pertes de
puissance) en provenance de la source d’énergie électrique qui l’alimente. C’est le principe de la
conversion de l’énergie électrique d’un système isolé. Dans la convention de signe des générateurs, la
puissance électrique instantanée reçue par l’enroulement triphasé s’écrit :
pt   e1 t   i1 t   e2 t   i2 t   e3 t   i3 t 
  2   2 
pt   2  E  I  sin  pt  p 1   sin t  p 1     sin  pt  p 1    sin  t  p1    
  3   3 
 4   4 
sin  pt  p 1    sin  t  p 1    
 3   3 
La puissance instantanée s’écrit alors :

pt   3  E  I cos p   t  

cosa  b   cosa  cosb   sin a sin b 


Astuces utilisés :   2 sin a sin b   cosa  b   cosa  b 
cosa  b   cosa  cosb   sin a sin b 
2 4
et, cos(a )  cos(a  )  cos(a  )  0
3 3
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On notera puissance électromagnétique ou puissance transmise la valeur moyenne de cette puissance
instantanée.
Pem  Ptr  pt 

La valeur moyenne de p(t) n’est non nulle que si p-=0, donc si : 
p
Or, d’après le théorème de Ferraris, le bobinage triphasé représenté sur la figure précédente, alimenté par

un système direct de courant triphasés, crée un champ tournant avec la pulsation   .
p
Donc, il n’y a de transfert d’énergie possible du bobinage vers le champ magnétique glissant que si le
champ magnétique glissant crée par le bobinage est synchrone du champ glissant résultant.
Si cette condition est satisfaite, l’expression de la puissance instantanée devient :

pt   3  E  I cos 
Cette expression ne comporte plus de terme fluctuant puisqu’il n’y a plus de champs glissant parasite.
La puissance électromagnétique ou puissance transmise au champ magnétique glissant a pour valeur :
Pem  Ptr  pt   3  E  I cos
Et le moment du couple moteur au champ glissant (de pulsation ) s’écrit :
P EI 3 E  I
C em  em   q cos    p cos 
  
I.9.3 Remarques :
a) Le raisonnement pourrait s’appliquer aussi à un bobinage à q phases alimenté par des courants q-
phasés ; on aurait obtenu :
EI
Pem   q  E  I cos  et C em   q cos 

b) S’il y’a plusieurs f.é.m responsables de champs magnétiques glissants synchrones dans un entrefer (par
exemple une roue polaire mobile et un bobinage triphasé parcouru par des courants triphasés), c’est le
champs magnétique résultant de l’action de ces différentes f.m.m qui est responsable des f.é.m induites
dans les enroulements du bobinage.
c) le champ glissant résultant est repéré à chaque instant par la position de l’axe OX de l’un de ses pôles
nord (OX est à x= t de Oy). On pourrait de même repérer le champ glissant créé par le bobinage par la
position de l’axe OXf (parce qu’il s’agit d’un champ glissant fictif) d’un de ces pôle nord ; soit xf(t)
l’angle définissant OXf à partir de Oy.
OX et OXf forment entre eux un angle constant que l’on aimerait évaluer ; le théorème de Ferraris nous
indique que OXf est suivant Ox1 lorsque i1(t) passe par sa valeur maximale, c-à-d lorsque :
 
 t  p 1      t     p 1
2 2
t 1   
On a alors :  X  t       p1  et  Xf   1
p p2 
1   
D’où :  X   Xf      Où :   p   X   Xf  
p2  2
On voit que la puissance électromagnétique et le moment du couple électromagnétique sont fonction du
positionnement relatif des champs magnétiques résultant et fictif.

EI

Pem  3  E  I sin p   X   Xf  et C em  3

 
sin p   X   Xf 

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MACHINES ELECTRIQUES MS

II- Machines synchrones


II-1 Génératrice synchrones triphasées
II-1-1 Introduction
Les génératrices synchrones triphasées ou les alternateurs triphasés sont la source primaire de l’énergie
que nous consommons. Ces machines sont les plus gros convertisseurs d’énergie du monde. Elles
transforment l’énergie mécanique, produit par une turbine, en énergie électrique avec des puissances
allant jusqu’à 1500MW.
On a vue dans les cours précédents qu’un champ magnétique glissant par rapport à un bobinage triphasé
induit dans celui-ci des f.e.m.
Dans un alternateur multipolaire on trouve :
- un système d’enroulement triphasé à p bobine par enroulement (induit).
- un système de p paires de pôles alternés (N-S) (inducteur) glissant par rapport au enroulement
triphasé. Ces pôles portent en général un bobinage parcouru par un courant magnétisant (continu)
appelé courant d’excitation et dont on notera Ie l’intensité.

Le mouvement relatif de l’un des deux système par rapport à l’autre est obtenu en les disposant l’un au
stator l’autre au rotor d’une machine tournante. Le rotor est entraîné par une source d’énergie mécanique.
A première vue, on pourrait disposer indifféremment le système de 2p pôles au stator ou au rotor. Mais
pour les raisons suivantes nous préférons les disposer sur le rotor :
a. Ils peuvent être réalisés en matériau ferromagnétique massif car ils sont parcourus par des
lignes de champ fixe. On obtient donc un rotor mécaniquement rigide.
b. L’énergie qui doit parvenir au bobinage d’excitation porté par le système de 2p pôles est
beaucoup plus faible que celle qu’il faut accueillir aux bornes des enroulements du
système triphasé à p bobine par enroulement. Le transfert de l’énergie par un système
bagues et balais posera alors moins de problèmes.
c. Le nombre de bagues et balais est plus réduit dans ce cas (deux bagues). Alors qu’il faut au
minimum 4 bagues si c’est l’induit qui est mobile.
d. L’isolement des bagues d’alimentation de l’inducteur (quelques centaines de volts
continus) pose moins de problèmes que l’isolement des bornes de sortie de l’induit
(plusieurs dizaines de kV alternatif, dans certain cas)
Le système de 2p pôles sera appelé roue polaire.
II-1-2 Constitution
x x

Ie
  N 
Ie N  
 
  
S
S S O S
O
  

   
 N 
N

Roue polaire à pôles saillants Roue polaire à pôles lisses

Un alternateur triphasé comprend :


- Un stator feuilleté pourvu d’encoches dans les quelles sont distribués les conducteurs d’un
bobinage triphasé (chaque enroulement comporte p bobine). Comme pour les machine
asynchrone.
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- Un rotor portant 2p pôles alternés. Un bobinage parcouru par un courant continu d’excitation Ie,
qui assure la magnétisation de cette roue polaire. Il existe deux types de roues polaires :
1- roue polaire à pôles saillants (entrefer variable),
2- roue polaire à pôles lisses (entrefer constant).

Les lignes de champ magnétique étant fixes par rapport au rotor (quelque soit sont état, repos ou mvt),
donc pas de pertes fer, et donc peut être réalisé en masse.

Il faut signaler que le défilement des dents et des encoches du stator donne naissance à une légère
modulation du champ. Les épanouissements polaires sont alors feuilletés
pour limiter les pertes fer qui résultent de ces phénomènes.
x
Champ magnétique dans l’entrefer :
On cherche toujours à avoir un champ magnétique à répartition spatiale
N
sinusoïdale dans l’entrefer (cmg vue par le bobinage de l’induit stator).
Pour ce faire soit on module la forme des pôles de la roue polaire dans le
cas d’une roue à pôles saillants ou bien on agit sur la distribution des 
conducteurs dans les encoches ou/et on agit également sur la distribution Ie   
O
et la taille des encoches dans le cas des roue à pôles lisses.

II-1-3 Fonctionnement à vide S


Soit une génératrice triphasée. L’induit comprend 03 enroulements
identiques à p bobine. Les axes Ox1, Ox2 et Ox3 sont les axes des
premières bobines de ces enroulements. L’angle entre deux axes successifs est constant et égal à 2/3p.
Ces axes sont définis successivement par les angles 1, 2, 3 par rapport à l’axe Oy (référentiel fixe).
Le rotor est entraîné à la vitesse . La roue polaire portant 2p pôles tourne donc à la pulsation . L’axe
Ox de l’un des pôles nord de la roue polaire est défini par l’angle x =t par rapport à Oy.

On a vu précédemment qu’un enroulement triphasé qui voit glissé à son voisinage p paires de pôles, est le
siège d’un système de f.è.m triphasées :

e  E 2 sin  pt  p 
1 1

  2 
e2  E 2 sin  pt  p1   Avec : =p
  3 
  4 
e3  E 2 sin  pt  p1  
  3 
Si le champ magnétique est à répartition spatiale instantanée sinusoïdale la valeur efficace E de la f.è.m
s’exprime par la relation de Boucherot :

E K b  Nc  f   M  2.22  K b  Nc  f   M
2
Avec :
- Kb le facteur de bobinage de l’enroulement.
- f est la fréquence des f.è.m induites.
- Nc est le nombre total de conducteur monté en série dans un enroulement.
- M est la valeur du flux magnétique qui sort d’un pôle nord de la roue polaire. Dans le cas d’une
répartition spatiale sinusoïdale du champ magnétique ce flux est donné par la relation :
2 L R
M   BM
p
Où L est la longueur des conducteurs de l’induit et R le rayon de l’entrefer.

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Caractéristique à vide ou caractéristique interne :
La courbe reliant le courant d’excitation à la f.è.m induite (tension de sortie de l’alternateur) sans charge
(à vide) et à vitesse nominale constante est de la génératrice synchrone est appelée caractéristique interne
ou caractéristique à vide.
Eo [V] B [Tesla]
Eo

Ie [A] H [A/m]
Ie
En augmentant le courant d’excitation Ie, le flux augmente également et par conséquent la valeur efficace
de la f.è.m induite varie linéairement jusqu’à une certaine valeur qui correspond au début de saturation du
circuit magnétique.
La courbe caractéristique : Eo=Ev=f(Ie) à vitesse nominale constante est généralement relevée
expérimentalement. Elle doit être prélevée après démagnétisation du circuit magnétique et en opérant par
valeurs strictement croissantes de l’intensité Ie.
On se contentera souvent de la courbe des valeurs moyennes du cycle d’hystérésis asymétrique relevé
lorsque l’intensité du courant d’excitation évolue entre zéro et la valeur maximale admissible.

Remarque : Les génératrice synchrones sont construites de telle sorte que le point de fonctionnement soit
situé légèrement au-delà du coude de saturation ; une variation de la fmm d’excitation conduit alors à une
variation moindre de la f.è.m.

II-1-4 Comportement en charge de l’alternateur triphasé


II-1-4-1 Réaction magnétique de l’induit
x x1
i1
t

p
e1

e2
x2   I
 O  e
O

i3
e3 i2

x3
Considérons l’alternateur triphasé bipolaire défini par la figure ci-dessus. Les enroulements statorique
sont couplés en étoile (la configuration triangle est aussi possible).

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Le champ magnétique glissant crée, dans les trois enroulements triphasés, un système triphasé de f.é.m,
en prenant l’axe Ox1 comme référence (1=0) le système s’écrit dans les conventions de signes
générateurs : 
e  E 2 sin t 
1
  2 
e2  E 2 sin  t   avec =t
  3 
  4 
e3  E 2 sin  t  
  3 
Si l’alternateur débite dans une charge triphasée équilibrée provoquant un déphasage , les courants qui
parcourent les enroulements
 sont données par :
i  I 2 sin t   
1
  2 
i2  I 2 sin  t    
  3 
  4 
i3  I 2 sin  t    
  3 
Ces courants créent un cmg de même nombre de pôles et de même vitesse de rotation que le champ
glissant principal. Ce cmg qui constitue la réaction de l’induit en charge, est attribué, par commodité à un
système de pôles fictifs (par opposition aux pôles réels « roue polaire»). Les deux champs magnétiques
induit et inducteur se composent pour donner le champ résultant, champ responsable des f.é.m induites
dans les enroulements d’induit.
Si on note Oxr l’axe orienté d’un pôle nord du cmg résultant et Oxf celui du champ fictif, pour déterminer
l’angle constant entre ces deux axes on peut procéder comme suite :
Du fait de l’expression des f.é.m on a : xr=t
Et Oxf est suivant Ox1 (xf=0) lorsque i1 passe par sa valeur maximale. D’où :

t-=/2  t=/2+  pt=/2+

On obtient donc :
xr -xf = 1/p (+/2)

D’où les effets magnétisant des courants d’induit ou réaction magnétique de l’induit :
xr xf

xr xr
Nr Sf

Nr Nr Nf
O
xf
Sf Nf
Sr Nf O O

Sr Sr Sf
xf
a) =/2 b) =0 c) =-/2

a) Charge purement inductive : courants en quadrature arrière par rapport aux f.é.m correspondantes

=/2  p(xr -xf) = 


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Les pôles fictifs tendent à démagnétiser les pôles du champ résultant. La réaction magnétique de l’induit
est dite longitudinale et démagnétisante (RMI-LD).

b) Charge purement résistive : courants en phase par rapport aux f.é.m correspondantes

(=0)  p(xr -xf) = /2

Les pôles fictifs sont régulièrement intercalés entre les pôles résultants. Dans ce cas la réaction de l’induit
est dite transversale. (RMI-T).

c) Charge purement capacitive : courants en quadrature avant par rapport aux f.é.m correspondantes

(=-/2)  p(xr -xf) = 0

Les pôles fictifs se superposent aux pôles réels de mêmes noms. On dit que la RMI est longitudinale et
magnétisante. (RMI-LM).

En résumé : On a un bobinage triphasé (à p bobines par enroulement) disposé sur le stator d’une machine
synchrone. Sur le rotor, on dispose les 2p pôles crées pas une source continue. Le rotor est entraîné à la
vitesse .
Sous l’effet du champ magnétique, dû aux 2p pôles inducteurs, glissant par rapport au bobinage triphasé
avec une pulsation de rotation , les trois enroulements du bobinage sont le siège de f.è.m induites
déphasé de 2/3 les unes par rapport aux autres et de pulsation =p.
Si on met une charge électrique équilibrée au stator, un système de courants triphasé équilibré, de même
pulsation que le système de tensions, sera observé dans les enroulements statoriques. Et on sait qu’un
bobinage triphasé (p bobines par enroulement) parcouru par des courants triphasés crée un champ
tournant à p paires de pôles et de pulsation égale à /p=. Les deux champs se composent pour former
un champ magnétique résultant de même nombre de paire de pôles et de même pulsation de rotation que
les champs statorique et rotorique. Donc il y’a transfert d’énergie entre le rotor et le stator et le couple
électromagnétique (dans la même convention de signes adoptée) est donné alors par (voir la partie champ
tournant):
EI
Cem  3 cos 

On sait que : =p(xr -xf) - /2

EI
C em  3sin p   xr   xf 

Nous remarquons que le Cem est toujours négatif, ceci est du fait que nous sommes en présence d’un
générateur qui est un récepteur d’énergie mécanique. On a un maximum d’énergie transmise quant
p(xr -xf)= /2, c-à-d lorsque l’alternateur débite sur une charge purement résistive. Le couple
électromagnétique observe alors un extremum.

Remarque : Il faut savoir qu’en régime à vide il y’a juste le champ dû à la roue polaire. Donc pas de
réaction d’induit. Les f.é.m induites dans ce cas sont appelées f.é.m à vide. Celle-ci ne dépend que du
courant d’excitation Ie.
Mais en charge, c’est le champ résultant (composition des champs induit et inducteur) qui est responsable
des f.é.m induites. Ces dernières dépendent du courant d’excitation, du courant de charge et du déphasage
entre courants et tensions.
II-1-4-2 Equations aux tensions
On vient de voir que le champ magnétique de l’alternateur en charge est né de la composition des champs
induit et inducteur.

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Du fait du phénomène de saturation magnétique dans la machine, le flux total ne peut être décomposé en
flux inducteur et en flux induit. Par contre on peut décomposer le flux total en deux flux :
 Le flux résultant qui traverse la roue polaire, l’entrefer et la carcasse de l’induit qu’on notera r
(valeur instantanée).
 Et le flux de fuite des conducteurs de l’enroulement, qui circule dans les parties amagnétiques. Sa
valeur instantanée est directement proportionnelle à l’intensité du courant qui parcourt un
enroulement (non saturation des parties amagnétiques). f = l i
Avec, l est le coefficient d’auto-induction de fuite.
t = r+f =r+l i
La force électromotrice induite par la variation du flux dans chaque enroulement de l’induite s’écrit :
di
et  er  l
dt
Et donc on peut écrire : E t  E r  jl I par la suite on pose =l
Avec, Er est la valeur efficace de la f.é.m induite par le champ
résultant dans les enroulements induits. R
I est la valeur efficace de l’intensité du courant qui circule I
dans ces enroulements.

Donc chaque enroulement se comporte comme une source de


Et V
f.é.m interne et et de résistance R (résistance de l’enroulement).
Dans la convention de signe des générateurs on peut écrire : 
V  Et  R  I
Et donc : V  E r   R  j   I

II-1-4-3 Equations aux intensités x pt x1


Soit la génératrice synchrone bipolaire schématisée par la figure ci-
contre.
L’origine des temps est le passage d’un pôle nord de la roue polaire
dans l’axe d’une bobine de l’enroulement. 


V

Le flux résultant r est dû à l’action combinée de la roue polaire et I  V Ie 
V O n
des courants induits. Nous cherchons à exprimer la fmm responsable V  

de ce flux. Soit r la valeur instantanée de cette fmm. Celle-ci peut ne 
être décomposée en : V
V
 Une fmm due à la roue polaire et s’exprimant, du fait du mvt
de rotation de cette roue :
(Ie) = neIecos (pt) avec, ne est le nombre de spire d’une paire de pôle inducteur
 Une fmm due à la réaction magnétique de l’induit dont l’expression est donnée par :
3
 I   n  I 2  sin t   0 
2
Avec, n est le nombre de spires d’une bobine de l’induit.

Donc l’expression de la fmm résultante s’écrit :


3
 r   I e    I   ne  I e  cost   n  I 2  sin t   0 
2
Celle devient dans le plan complexe des fmm :
  
j 3 j    0  
2
 3  j 0  j 
j
 r  ne  I e  e  n 2  I  e  
  ne  I e  n 2  I  e 2 
2 2 e
 

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A vide, si on alimente le circuit d’excitation avec un courant Ie0 de telle sorte que la f.é.m induite aux
bornes d’un enroulement induit aura pour valeur efficace Er (f.é.m due au flux résultant). (Ieo, Er) est un
couple de coordonnées d’un point de la caractéristique interne. La fmm résultante s’écrit alors (I=0) :
 r  ne  I eo  e j
Cela nous permet donc d’écrire :
 
j  0  
 2
ne  I eo  ne  I e  k  I  e

Dans le plan complexe des intensités cette expression devient :


k
I eo  I e   I
ne
Représentation dans le plan de Fresnel :
La force magnétomotrice (Ie) et la le flux à Ie 0
vide prennent leurs valeurs maximales à
l’origine des temps, les vecteurs de Fresnel qui
leurs sont associés Ie et 0 ont une phase à 
l’origine nulle.  0 
 0 2
La f.é.m à vide peut être obtenue par :
d I
E 0   0   j 0
dt E0
Donc E0 est en quadrature arrière sur Ie et 0.

II-1-4-4 Schéma équivalent et diagramme vectoriel de la génératrice synchrone :


Les équations aux tensions et aux intensités d’un alternateur triphasé s’écrivent comme nous l’avons vu
précédemment :
V  E r   R  j   I
k k
I eo  I e   I I eo  I e    I avec  
ne ne
Ie0 est l’intensité du courant
d’excitation qui donnerait, à vide, une
valeur efficace Er. I I  R
Ie
Le schéma équivalent d’un
enroulement de l’alternateur est donc
Er V
semblable à celui d’une génératrice à
excitation composée mise en série Ieo
avec une impédance de pertes :
Z  R  j

La fmm résultante est donnée par : I r


 r  ne  I eo  cost   
Ieo
Et du fait de la relation d’Hopkinson, le flux Ie
magnétique résultant est en phase avec la fmm qui lui
a donné naissance :
r   rM  cost    Er
Et la f.é.m résultante est donnée par :
d 1
er   r  rM  cost    V I
dt   0
On peut faire la construction du diagramme vectoriel RI
de la machine ci-contre pour une charge inductive. I

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Le vecteur Er est en quadrature arrière sur Ieo et r.

II-1-4-5 Prédétermination des conditions de fonctionnement en charge de la GS


Pourquoi chercher des modèles théoriques (équations, schémas équivalents, diagrammes) décrivant le
fonctionnement de la GS ?

L’équation aux intensités montre que, du fait de la réaction d’induit en charge, l’intensité du courant
d’excitation Ie dépend étroitement du type de la charge (intensité du courant, déphasage). Il faut donc
modifié Ie si l’on désire maintenir la tension constante aux bornes des enroulements (ou de la charge), ce
qui est souvent imposé.
La connaissance de la plage de variation de Ie est indispensable à la réalisation de la source d’alimentation
de la roue polaire ainsi qu’aux prédéterminations du rendement et de l’échauffement de l’alternateur.
Cette étude doit donc précéder la mise en marche de l’alternateur.
Pour faire cette étude il est nécessaire d’élaborer des modèles théoriques permettant la
prédétermination des conditions de fonctionnement en charge à partir des résultats d’essais en mettant en
jeu que de faibles puissances (alternateurs de forte puissance).
Les modèles existants sont différents, ils dépendent du type de la machine et du fonctionnement envisagé.
Ils différents également dans la quantité d’informations nécessaires à leur mise en œuvre.
Les machines réelles et complexes deviennent faciles à étudier grâce à ces modèles obtenus après un
certain nombre de simplifications (intensités, champs et f.é.m sinusoïdaux, densité de courant constante
dans les conducteurs, les matériaux ferromagnétiques homogènes et uniformément saturés, on néglige les
effet de bord aux extrémités de la machine,…). De ce fait, une erreur sera observée sur les grandeurs
prédéterminées. Cette erreur pourrait être retrouvé après comparaisons des grandeurs prédéterminées aux
grandeurs mesurées correspondantes pour un type donné d’alternateur.
L’objectif de cette modélisation est donc de chercher le courant d’excitation Ie qui permet de réaliser
un fonctionnement imposé de l’alternateur (tension entre borne, courant de ligne, facteur de puissance de
la charge) sur une charge donnée.
Dans tous les modèles élaborés il est considéré que l’alternateur débite sur une charge équilibrée. De ce
fait, l’étude sera limitée à un seul enroulement.

a. DIAGRAMME DE POTIER
Hypothèse : Le diagramme de potier est celui qui correspond aux équations et au schéma équivalent
établit dans la partie (II-1-4-4). Lors de l’établissement des équations aux intensités nous avons supposé
que la valeur maximale rM du flux magnétique dû au champ magnétique glissant résultant ne dépend que
de la valeur maximale neIeo de la fmm tournante résultante. Ceci n’est vrai que si la réluctance du circuit
magnétique emprunté par le flux résultant est constante (indépendante de la position relative des pôles du
champ résultant par rapport aux pôles de la roue polaire). De ce fait, ce diagramme n’est applicable que
sur les GS à pôles lisses.

Le circuit magnétique peut être saturé ou non saturé.


Equations et schéma équivalent :
V  E r   R  j   I
I e  I eo    I
Il faut rappeler que Er et Ieo sont liées par :
 La caractéristique interne C.I (d’un enroulement) en ce qui concerne leurs normes.
 Une quadrature de phase (Er est en quadrature arrière sur Ieo)

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Construction du diagramme de POTIER :
Supposons connues les grandeurs caractéristiques d’un Ieo
enroulement : C.I, R,  et . -I I
1) En partant des données V, I et  on peut
construire : E r  V  R  j   I Er
jI
2) Une fois Er calculée, on détermine Ieo qui lui Ie 
correspond sur la C.I. on construit Ieo en
quadrature avance que Er V
o RI
3) Ensuite on construit Ie telle que : I e  I eo    I
Ce diagramme est donné dans le cas d’une charge capacitive.
On réalise bien deux diagrammes vectoriels (celui des intensités et celui des tensions) situés dans deux
plans de Fresnel distincts (les unités choisies dans ces deux plans sont donc indépendantes). Ces plans
sont par contre reliés par les phases relatives aux vecteurs.
Détermination des grandeurs caractéristiques du diagramme de POTIER :

 La C.I est obtenue à partir d’un essai à circuit


ouvert, à vitesse constante, -I
Ieo
 La résistance R d’un enroulement est mesurée à
chaud, Ie
 Pour déterminer  et , on remarque, d’après la
représentation de Fresnel, que les équation de Potier
V
se réduisent, dans le cas d’une charge purement o RI
inductive, à : Er
jI
V  Er    I
I e  I eo    I

Il découle de cette remarque que la courbe V=f(Ie) à I=Cte I


et pour une charge purement inductive (=/2) se déduit de
Diagramme de Potier pour une GS qui
la courbe à vide par une translation (I, -I). débite sur une charge purement inductive

On montre facilement que l’on pourra déterminer les éléments de cette


translation si on connaît : Ie
 La C.I Eo=f(Ie) à f=Cste -I
 Un point P(Ie, V) en charge purement inductive (essai en déwatté)
qui correspond à un courant I, Ieo
 Un point Pcc(Iecc, V=0) qui correspond au court-circuit pour la
même intensité I.
o Er
RI
On sait que tout point P(Ie, V) de la courbe (C) qui représente : V=f(Ie) à jI
f=Cste, I=Cste et =/2, se déduit d’un point M(Ieo, Er) de la C.I par :
V  Er    I
I
I e  I eo    I
Diagramme de Potier pour
une GS court-circuité

Cela correspond à une translation (pour I=Cste). En particulier le point Pcc (point de court-circuit à même
intensité) s’obtient par la même translation à partir du point Mo de la C.I.

En résumé, pour déterminer  et  il suffit de connaître les points P et M. P est obtenu par un essai
expérimental et M se déduit de la C.I comme suite :

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Eo [V]
M
Er
I
N H P
V
()
(C)

Mo
I
Pcc Ie [A]
No Iecc Ieo Ie
Etant donné que P est une translation de M, tel que cité ci-dessus, toute figure géométrique contenant MP
se translate donc dans le plan (Ie, V) lorsque P décrit la courbe (C). Soit le triangle MoPccNo (de côté NoPcc
connue) position particulière du triangle MPN lorsque P est en Pcc, l’angle au sommet No (donc N) est
défini par le coefficient directeur de la partie linéaire de la CI. On sait que M est sur la CI, d’où la
construction du triangle MPN tel que :

 NP=NoPcc,
 La droite () passant par N et parallèle à la partie linéaire de la CI, coupe la CI en M,
 M(Ieo, Er) connu on déduit alors  et  :

Er  V HM YM  YP I e  I eo HP X P  X M
   et   
I I I I I I

Remarque :
Pour avoir moins d’erreur sur la détermination de  et  il y’a intérêt à avoir HM et PN les plus grands
possibles. Pour cela il est nécessaire de travailler avec un courant de charge I le plus élevé possible, et une
tension V également la plus élevé possible (P doit être nettement au delà du coude de saturation).

Il est également possible de déterminer les paramètres  et  à partir d’un essai avec une charge purement
capacitive (=/2)
Ieo
-I I

Ie
Er jI
RI
o
V
Fig. Diagramme de Potier pour une GS qui débite sur une charge purement capacitive

Les équations de Potier deviennent alors pour les valeurs élevées de l’impédance de charge:
V  Er    I
I e  I eo    I
La courbe V=f(Ie) à f=Cste, I=Cste et (=/2) est translation (-I, I) de la CI.

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Pour les faibles valeurs de cette impédance on doit tenir compte de l’impédance propre de l’enroulement
(R+j) et du déphasage entre I et Er (facteur de puissance interne). La courbe n’est plus une translation
de la CI.

Avec la variation de Ie et de l’impédance de charge on obtient les courbes suivantes :


Eo [V]

P H
V
I N
Er
M

()
(C)
I
Mo
Pcc Ie [A]
No Ie Iecc Ieo
En suivant la même procédure que précédemment pour retrouver le point M et donc les valeur de  et  :

V  Er HM YP  YM I eo  I e HP X M  X P
   et   
I I I I I I

b. DIAGRAMME DE LA REACTANCE SYNCHRONE


Hypothèses : Lorsque le circuit magnétique d’un alternateur n’est pas saturé, les équations aux courants
et tensions établies précédemment se simplifient. On obtient la méthode de Behn-Eschenburg.
Cette méthode est donc théoriquement applicable que sur les alternateurs non saturés et à pôles lisses.

Equation et schéma équivalent :


Si l’alternateur n’est pas saturé, la réluctance de son circuit magnétique est constante et indépendante du
flux qui est établi. On montre alors, à partir de la relation d’Hopkinson, que le flux résultant, crée par la
fmm tournante résultante, est la somme des flux que créeraient séparément la roue polaire et le bobinage
de l’induit.
r  o  i
Avec, o le flux crée par la roue polaire (flux à vide), et i le flux crée par l’induit en charge. La force
électromotrice induite par ce flux est donc la somme de la fem à vide et d’une fem d’auto-induction :
E r  E o  jL I
L’équation aux tensions qu’on a établit précédemment : V  E r  R I  j I
Devient donc : V  E o  jL I  R I  j I
Ont peut donc écrire : V  E o  jX s I  R I
Avec : Xs=L+ est réactance totale d’un enroulement ou réactance synchrone d’une phase de
l’alternateur. Et Eo est la fem qui serait produite à vide par un courant d’excitation Ie.

Le diagramme de Behn-Eschenburg est donc défini par une seule équation, et le schéma équivalent est
donné par :

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I Xs R
Ie

Eo V

NB : La réactance synchrone Xs, n’est pas celle qu’on détermine par une mesure de l’impédance en
monophasé d’un enroulement. Car, le flux de réaction d’induit i qui donne naissance à la fem d’auto-
induction Ei est crée par la fmm tournante de réaction d’induit qui résulte (Théorème de Ferraris) des
trois enroulements de la machine. L est dite réactance cyclique de l’induit ramenée à un enroulement.
Détermination de la réactance synchrone
Pour un fonctionnement en CC (V=0) on a : E occ   jX s  R I cc
2
Soit en module : Eocc  X s  R 2 I cc Eo Icc
Et comme la réactance synchrone est généralement très grande Eo=f(Ie) à f=Cte
devant la résistance d’un enroulement, on obtient donc :
E
X s  occ
I cc
Icc=f(Ie)
Donc pour avoir Xs :
 On prélève la CI, Eo=f(Ie) à f=Cte, et la caractéristique
de court-circuit, Icc=f(Ie)
 Puis pour une valeur de Ie qui correspond à une valeur
de Icc on détermine Eocc Ie
O
En court-circuit on a : Ercc=Eocc-jXsIcc
Et comme on vient de voir : Eocc=XsIcc donc Er0 et la machine est donc à flux résultant nul (fmm
résultante négligeable devant les fmm de la roue polaire et de l’induit).
Donc la relation de la fmm résultante que nous avons établi précédemment permet d’écrire :
 
 rcc  ne  I e  jk  I cc  e  j0  e j =0

Donc I cc  a  I e d’où l’évolution linéaire du courant de court-circuit en fonction du courant d’excitation.


Pour déterminer la caractéristique de CC il suffit alors de faire un seul relevé de Icc, Ie.
La fem à vide et la réactance synchrone sont directement proportionnelles à la fréquence. Donc le courant
de court-circuit Icc est pratiquement indépendant de  et donc de la vitesse de rotation de la roue polaire
 (si la condition R<<Xs est satisfaite, ce qui est souvent le cas).
L’alternateur dans ce cas se trouve dans les conditions d’une charge purement inductive.
Construction du diagramme de Behn-Eschenburg
Connaissant l’impédance interne Z=R+jX pour un fonctionnement en charge donné (V, I, ), on peut
construire dans le plan de Fresnel : Eo=V+ RI+jXsI ; La CI permet d’avoir Ie.
Eo

V jXI
 RI
I
Diagramme de Behn-Eschenburg pour une charge inductive
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Cette méthode de construction graphique simple dans l’ensemble est beaucoup utilisée même dans les
machines saturées, dans le but d’avoir un ordre de grandeur de Ie. Elle est aussi utilisée en régime saturé
quant on dispose pas des grandeurs caractéristiques nécessaires à la mise en œuvre d’une autre méthode.
On peut alors :
 Soit admettre que la saturation se traduit par une variation de Xs ; on détermine à partir de la CI et
de la courbe en CC, la courbe : Xs=f(Ie)
Le problème à résoudre ici n’est plus chercher Ie à partir de (V, I, ), mais chercher V à partir de
(Ie, I, ), ou chercher I à partir de (V, Ie, ).
 Soit on considère la machine non saturé même si elle l’est. La CI sera alors remplacée par une CI
fictive qui est la prolongation linéaire la CI réelle si on ignore la valeur cherchée de Ie ou passant
par un point de la CI réelle (et par l’origine) situé au voisinage de la valeur de Ie utilisée.

c. DIAGRAMME DE LA DOUBLE REACTANCE (Blondel)


Xr
Les méthodes précédentes sont inapplicables si l’alternateur possède des r
pôles saillants. On voit sur la figure ci-dessous, dans le cas d’une roue Xf X
polaire à pôles saillants, la réluctance du circuit magnétique parcouru par le l
flux résultant est fonction du décalage des axes OXr et OXf. Nf
q N
Pour simplifier le traitement d’un tel cas, on décomposera le flux du champ
magnétique glissant en deux parties :
 Une composante longitudinale l S
 Une composante transversale q Sf

r = l+q
Et on a : t = r+f = l+q+f
Equation aux tensions
De la relation du flux total on déduit la fem totale : Et = El+Eq+Ef
Et = El+Eq-jI
La composante transversale q du flux résultant est due à la composante active du courant d’induit. Le
circuit emprunté par ce flux ne se sature pas (beaucoup plus d’air), donc la composante Eq est une fem
d’auto-induction associée à la composante active Ia de l’intensité du courant d’induit dans le plan ql (Ia est
en phase avec El). Si on note  la réactance cyclique transversale d’un enroulement, on a donc :
Eq = -jIa
Et = El-jIa-jI
V= El-jIa-jI-RI
Equation aux intensités
La composante longitudinale du flux est due à l’action conjuguée de la roue polaire et de la composante
réactive des courants de l’induit Ir (en quadrature avec El). Un raisonnement analogue à celui développé
précédemment montrerait que l’intensité fictive d’excitation Ieol responsable de El (Ieol est en quadrature
avance sur El et (Ieol, El) est un point de la CI donné par :
Ieol= Ie+Ir
Construction du diagramme :
Les équations de Blondel établies précédemment se traduisent sur le Diagramme de Fresnel comme suite :
 E l  V  R I  j I  j I a

I e  I eol   I r
Les étapes suivantes permettent la construction du diagramme pour un fonctionnement donné (V, I, ):
 On trace : E r  V  R I  j I
 On construit le point B, extrémité du vecteur E r  jI

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 On projette l’extrémité A de Er sur OB ; on remarque clairement que C est l’extrémité du vecteur
El : AC=jIa (AC=.I.cos ') et E l  E r  j I a
 La CI permet de donner la valeur de Ieol associée à El
 On détermine la valeur de la composante Ir en quadrature avec El
 On construit : I e  I eol   I r
 La valeur de Ie est alors retrouvée.
B
-Ir
Ie
El C
'
Ieol jI
jIa
A
V
'  jI
RI
I

Ir
Remarque : Le courant Ie est toujours une somme ou une différence algébrique de Ieol et Ir, ici
comme on est dans le cas d’une charge inductive : Ie= Ieol+Ir
Détermination des grandeurs caractéristiques :
 La CI est relevée à la vitesse nominale, pour un enroulement,
 La résistance R d’un enroulement est mesurée à chaud,
 La réactance de fuite  et le coefficient de réaction magnétique longitudinale de l’induit sont
obtenus, comme dans le cas de la méthode de Potier, par un essai déwatté et un essai en CC à
même courant. En effet dans l’essai en charge purement inductive, la réaction d’induit est
purement longitudinale (I=Ir) et la composante transversale est nulle (Ia=0) et on revient au cas
étudié précédemment par la méthode de Potier.
 Pour déterminer la réactance cyclique transversale , on pourrait songer à mesurer l’impédance
cyclique des enroulements d’induit pour diverses positions du rotor ; mais les f.é.m induites
dans la masse de la roue faussent les résultats. La façon la plus simple est alors d’entraîner le
rotor de l’alternateur au voisinage de sa vitesse de synchronisme et d’alimenter les
enroulements de l’induit par des tensions triphasées équilibrées de fréquence nominale
(tensions faibles pour que la machine ne s’accroche pas en moteur synchrone). Le cmg crée
par l’induit glisse aussi par rapport à la roue polaire (qui ne tourne pas à la vitesse de
synchronisme) et passe régulièrement de la disposition transversale à la disposition
longitudinale et réciproquement.

La réactance cyclique de la machine passe donc de Xq=+, lorsque la réaction d’induit est
transversale, à Xl=+L = Xs en réaction d’induit longitudinale, et à tension d’induit constante (et
en négligeant la résistance R), l’intensité du courant appelée par l’induit évolue entre : Imax et Imin
V V
tel que : I max  et I min 
Xq Xl
I min X q   
Le rapport des deux courants nous permet de calculer  :  
I max Xl Xs
Xs est la réactance synchrone (la même que celle vue dans la méthode de Behn-Eschenburg), elle doit se
déterminer par un essai en fonctionnement non saturé, car comme on est à faible tension l’alternateur ne
se sature pas.
La réactance cyclique transversale  est donc obtenue en régime non saturé. Celle-ci est aussi valable au
régime saturé car le circuit emprunté par la composante transversale du flux est non saturable (beaucoup
d’air).
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Il est indispensable de démagnétiser la roue polaire de l’alternateur avant de réaliser l’essai pour la
mesure de . Car c’est le seul moyen d’éviter que la machine s’accroche en moteur synchrone (même
sous très faible tension) et d’observer les courants induits à peu près sinusoïdaux.
II-1-5 Bilan énergétique et rendement d’un alternateur
L’alternateur reçoit une puissance mécanique d’une machine d’entraînement (moteur ou turbine) cette
puissance est la puissance absorbée Pa par l’alternateur. Et il fournit au réseau une puissance utile Pu. Du
fait de la conservation d’énergie d’un système isolé, la différence de Pa et Pu constitue les pertes de
puissance dans la machine.
Les différentes pertes dans la machine sont :
Pertes au rotor :
 Pertes mécaniques (frottements, balais, ventilation). Elles dépendent essentiellement de la vitesse
de rotation et de la température.
 Pertes d’excitation : effet Joule dans la roue polaire et, éventuellement, pertes de l’excitatrice.
elles dépendent de l’intensité Ie.
 Pertes fer (faibles) qui se localise à la surface des pôles et qui sont dues à la modulation de
l’excitation (hystérésis alternative) par la denture de l’induit.
Pertes au stator :
 Pertes fer dans le circuit magnétique statorique ou carcasse statorique : courant de Foucault et
hystérésis (hystérésis alternative dans les dents et tournante dans la carcasse) ; elle sont fonction
du flux du champ magnétique glissant (proportionnelle au carré de la tension aux bornes d’un
enroulement)
 Pertes par effet Joule dans l’induit qui dépendent de I.
 Il faut aussi ajouté les puissances prélevés à la sortie de l’induit (alimentation de l’excitation,
dispositif de régulation de la tension ou tout autre matériels annexe (ventilation, autre….)

Pertes mécaniques (Pmec)


Pertes fer (Pfr) Pertes fer (Pfs)

Pa
Paliers & balais Pm = Cm s Pem = Cem s Pu
& ventilation Rotor Stator
Entrefer
Arbre

Pertes Joule (PJr) Pertes Joule (PJs)


Il y a lieu de signaler que dans les pertes de l’alternateur il faut inclure toutes les pertes de tous matériel
annexe au service exclusif de la machine, tels que ventilateurs, excitatrice, redresseurs, dispositifs de
régulation et éventuellement pompes à liquide réfrigérant.
Détermination des pertes :
La détermination des pertes dans un alternateur sert principalement au calcul du rendement, mais aussi à
estimer les échauffements des différentes parties de la machine et prévoir les moyens qu’il faut mettre en
œuvre pour le refroidissement ou imposer les limites d’utilisation. Ces pertes doivent être déterminé au
régime de fonctionnement nominal.
 Pertes par effet Joule dans le circuit d’excitation : ReIe2
 Les pertes constantes (pertes fer + pertes mécaniques) sont obtenues par un essai à facteur de
puissance unité à tension et à fréquence nominale. Le fonctionnement en moteur synchrone à vide
à tension et vitesse nominales avec le courant d’excitation minimale, permet d’obtenir les pertes
constantes de la différence de la puissance absorbée et des pertes Joule.
 Les pertes en charge, constituées des pertes Joule statorique et rotorique, sont calculées en charge
en fonction de la résistance des enroulements.
P P   pertes
Détermination du rendement :  u  a
Pa Pa
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La somme des pertes, peut être obtenue directement par un essai à facteur de puissance nul (essai en
déwatté). La puissance absorbée au cours de cet essai permet de donner la somme des pertes. Car la
puissance utile est nulle dans ce cas.
II-1-5 Caractéristiques d’un alternateur triphasé
II-1-5-1 Caractéristique à vide (caractéristique interne)
C’est la courbe Eo=f(Ie) à fréquence nominale et à I=0 (circuit ouvert). Qu’on a vue précédemment. Elle
est relevée au court d’un essai à circuit ouvert.
II-1-5-2 Caractéristique en court-circuit
C’est la relation Icc=f(Ie) à la fréquence nominale et à (V=0). Elle est relevée au court d’un essai en court-
circuit. Nous avons également évoqué précédemment cette caractéristique.
II-1-5-3 Rapport de court-circuit
C’est le rapport entre le courant d’excitation Ieon, qui permet d’avoir la tension nominale à vide, et le
courant d’excitation Iecn, qui permet d’avoir le courant nominale en court circuit.
I
Rcc  eon
I ecn
II-1-5-4 Caractéristique en charge cos  = 0 av cos  =1

V [V]
cos  = 0 ar
C’est une courbe du type V=f(Ie) à fréquence nominale, courant
de charge et déphasage constants.
C’est une caractéristique relevée en charge ou prédéterminée
avec les modèles étudiés (Potier, Behn-Eschenburg et Blondel).

On remarque bien l’effet démagnétisant (qui contraint à Ie [A]


augmenter Ie) d’une charge inductive et l’effet magnétisant 0
Iec
d’une charge capacitive.
II-1-5-5 Caractéristiques externes
cos  = 0 av
V [V]

Ce sont les relations de forme : V=f(I) à fréquence


cos  av
nominale, courant d’excitation et déphasage constants. cos  =1
Prélèvement en charge ou prédétermination. Vo
cos  ar

cos  = 0 ar

0 I [A]
II-1-5-6 Caractéristiques de réglage
C’est les courbes : Ie=f(I) à fréquence et tensions nominales
et à cos  constant.
cos  = 0 ar
Ie [A]

cos  ar

cos  =1
Ieo
cos  av

cos  = 0 av
I [A]
0

Ces courbes sont très importantes pour le calcul des dispositif d’excitation et de régulation (les
alternateurs travaillent généralement à tension constante). Elles sont prélevées expérimentalement quant
c’est possible ou bien prédéterminées.
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II-1-5-7 Courbes de Mordey (courbes en U ou en V)


Ce sont les courbes : I=f(Ie) à fréquence et tension

cos  =1
cos  av
nominales et à puissance utile constante.

I [A]

cos  ar
Pu2>Pu1
Si on considère que les pertes de puissance de
Pu1
l’alternateur varient peu lorsqu’on décrit l’une de ces
courbes, celles-ci peuvent être aussi considérées Pu=0
qu’elles sont à puissance absorbée constante.
Ces caractéristiques illustrent donc le comportement
d’un alternateur couplé sur un réseau beaucoup plus
Ie [A]
puissant que lui (et qui lui impose V=Vn et f=fn) et 0
Ie0
entraîné par une turbine à débit constant.
Chaque valeur du débit de fluide correspond à une valeur de la puissance absorbée et donc à une valeur de
la puissance utile.
Si, à débit constant, on modifie l’intensité du courant d’excitation Ie, on ne change pas la puissance utile
(active), qui ne dépend que de la turbine, mais on change le facteur de puissance de la charge apparente
de l’alternateur, c-à-d la puissance réactive qu’il apporte au réseau.
On peut relever directement ces courbes ou les prédéterminer (en écrivant Pu=3VIcos=Cste).
II-1-6 Mise en parallèle des alternateurs triphasés
Les centrales électriques sont équipées de plusieurs alternateurs de fortes et moyennes puissances au lieu
d’un seul alternateur produisant la puissance maximale. Cela permet :
 De réduire les problèmes de réalisation et d’exploitation des alternateurs.
 De répartir la puissance demandée (variable au cours de la journée, semaine, mois et saison) en
utilisant plusieurs machines couplées en parallèle et fonctionnant au voisinage de leurs puissance
nominales (rendement optimale).
 Limiter l’incapacité provoquée par la panne d’une machine et de réduire la puissance de la
machine de secours à prévoir.
La mise en service et l’arrêt d’un alternateur mis en parallèle avec d’autres alternateurs branchés sur un
réseau présente quelques difficultés :
1) Couplage d’un alternateur sur le réseau,
2) Répartitions des puissances entre cette machine et le réseau (répartition des puissances active et
réactive entre deux alternateurs en parallèle),
3) Recherche d’une répartition optimale des puissances,
4) Stabilité de fonctionnement de l’alternateur ainsi couplé.

II-1-6-1 Couplage d’un alternateur triphasé sur le réseau


Pour éviter l’apparition de courants importants dans les enroulements d’un alternateur le fait de le
connecter sur le réseau, on effectue le couplage lorsque les bornes homologues (connectées entre elles) de
l’alternateur et du réseau sont aux mêmes potentiels. Il faut que les systèmes de tensions étoilées
triphasées V1, V2, V3 (aux bornes du réseau) et E1, E2, E3 (aux bornes de la machine) satisfont aux
conditions suivantes :
 avoir le même ordre de succession,
 avoir la même valeur efficace des tensions,
 sont à la même fréquence,
 les tension homologues (exemple V1, E1) ont le même déphasage.

La connexion de l’alternateur sur le réseau ne se fait qu’au moment où toutes les conditions citées ci-
dessus soient satisfaites.

On peut surveiller cela avec le dispositif du montage ci-dessous par exemple.


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L 3
v1 L1
 LL 2
E1
 1

E3
L3 v2
GS E1 v1 v3
3~ E2 v2 E2
L2
E3 v3

Les feux L1, L2, L3 sont tournants. Le couplage sera commandé à l’extinction de L1 et à l’égalité des
luminescences de L3 et L2.
II-1-6-2 Répartition des puissances entre deux alternateurs
- La puissance active fournie au réseau par un alternateur ne dépend que de la machine
d’entraînement (turbine ou moteur), puisque la vitesse de rotation est imposée par la fréquence du
réseau.
- La puissance réactive fournie au réseau est fonction de l’intensité du courant d’excitation Ie.
Pour répartir les puissances actives (sans toucher aux excitations des alternateurs) par action sur
l’admission du fluide dans les turbines (augmenter le couple). Et on réparti les puissances réactives en
modifiant les excitations.
On peut visualiser ces opérations, dans le plan de Fresnel des tensions, en adoptant la méthode de Behn-
Eschenburg (on négligera R devant Xs).
L’équation du premier alternateur s’écrit : Eo1=V+jXsI1

1

M Ao  (Pt)
Eo1 A1 A' (P1)
B' B1 (P2)
jXsIo1
V Bo
O Eo2 O' N
I'2
1
I'1 I1
'
(Qt)

Le point Ao extrémité du vecteur Eo1 est donné par : O'M=XsI1cos(1) et O'N= XsI1sin(1)
Les droites parallèles à V ( pour Pt) sont les lieux des fonctionnements équipuissance active ; les droites
perpendiculaires (' pour Qt) sont les lieux des fonctionnements équipuissance réactive.

Le déroulement des opérations de partage des puissances est comme suite :


 On part d’un alternateur (1) fournissant Pt et Qt (de fem Eo1=OAo) et d’un alternateur (2) couplé en
parallèle mais déchargé (Eo2=V=OBo) ;
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 On augmente le débit dans la turbine (2) jusqu’à ce que l’alternateur (2) fournisse la puissance
active P2 désirée ; en même temps on réduit la puissance fournie par la machine (1) jusqu’à la
valeur P1 telle que : P1+P2=Pt ; le point Ao vient en A' et le point Bo en B'
 On surexcite (dans le cas présenté ici) la machine (2) pour qu’elle fournisse la puissance réactive
désirée Q2 et on sous-excite (1) pour fournir le complément Q1 (Qt=Q1+Q2) ; l’extrémité A' de E'o1
est venue en A1 et l’extrémité B' de E'o2 est venue en B1.
Remarque : pour des raisons de simplicité, les altérateurs considérés ici sont identiques.
II-1-6-3 Répartition optimales des puissances
Pour avoir une répartition optimale des puissances des alternateurs mis en parallèles, il faut que leurs
pertes par effet Joule dans les enroulements induit soit à leur valeur minimale.
Pj=Pj1+Pj2=3R1I1²+3R2I2²=3R1(Ia1²+I1r²)+3R2(Ia2²+I2r²)
Pour que les pertes Joules dans l’ensemble des deux alternateurs soient minimales, il faut que :
 Les courants I1 et I2 dans les deux alternateurs doivent être en phase,
 Leurs valeurs efficace satisfont à : R1I1=R2I2
I  I  I a R1 I1a  R2 I 2 a
Cela traduit les équations :  1a 2 a ou encore 
 I1r  I 2 r  I r R1 I1r  R2 I 2 r
R2 I1 V1 I1 S1 P1 Q1
Et de façon générale on doit avoir :     
R1 I 2 V2 I 2 S 2 P2 Q2

I
I1
GS
3~
(1)

I2
GS
3~
(2)

II-1-6-4 Stabilité du fonctionnement d’un alternateur couplé sur un réseau


Déterminons le couple résistant opposé par un alternateur triphasé à tension et intensité du courant
d’excitation constante.
Si on néglige (pour simplifier) les pertes de la machine, il suffit de déterminer la puissance active
fournie ; c’est la partie réelle de : S=3V I* (I* : conjugué de I)
E V
On voit que : I  o Ie
jX s Ieo
3 
Donc : S
Xs
 *
j V Eo V 2 Eo

*
Nous pouvons écrire : V E o  V E o cos   j sin    jXsI
3
D’où : S
Xs

j V E o cos   j sin    V 2   V=Er

et comme S=P+jQ I

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MACHINES ELECTRIQUES MS
3
P  S   V E o sin 
Xs
Et le couple résistant opposé par la roue polaire de l’alternateur a pour expression :
P 3
Cr   V E o sin 
 X s
On remarque que  est le décalage angulaire entre les f.m.m de la roue polaire et du champ résultant.
 est donc le décalage électrique entre pôles réels et Cr
pôles du cmg résultant (donné précédemment dans la
partie champ tournant) : =p(x-xr)
A tension, fréquence (vitesse de rotation) et intensité
du courant d’excitation (fem à vide) constantes, le
couple résistant de l’alternateur décrit une courbe  
-  0 

sinusoïdale en fonction du retard angulaire 2 2
(électrique) des pôles résultants sur les pôles réels.
En fonctionnement alternateur (couple positif, car
convention générateur), il existe une zone de
fonctionnement stable. Pour qu’un fonctionnement Instable Stable Stable Instable

soit stable il faut qu’un accroissement positif du Moteur synchrone Alternateur

retard des pôles résultants sur les pôles réels (c-à-d


une surcharge de l’induit) se traduit par une augmentation du couple résistant. Cela est traduit par la partie
montante de Cr=f(), à condition que la puissance appelée par le réseau n’excède pas la valeur maximale
3
disponible : P  V E o
Xs
On caractérise la stabilité de fonctionnement par la pente (coefficient directeur) de la courbe Cr=f() au
point considéré, cette pente est appelée moment du couple synchronisant ; elle a pour expression :
d
Cs  Cr   3 V E o cos
d X s
Cette grandeur caractérise le moment du couple qui rappelle la machine au point de fonctionnement en
régime permanent ; en cas d’écart de  par rapport à la position correspondant au régime permanent, il
apparaît un couple de rappel de moment : s  C s  
La puissance synchronisante est donnée par : Ps  s    C s    
Une bonne stabilité est donnée par :
 Une excitation importante, (fem à vide importante)
 Une réactance synchrone faible (entrefer élevé).
Les risques de décrochage sont :

 Surintensité excessive ( tend alors vers ),
2
 Court-circuit aux bornes de l’alternateur (V=0),
 En cas de panne de la source d’excitation (Eo0)
Remarque : du fait du couple de rappel, toute variation brutale du fonctionnement donnera lieu à un
mouvement d’oscillations amorties ; on limitera la durée de ces phénomènes transitoires en disposant un
amortisseur de Leblanc sur la roue polaire.

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Dr. BENSAID S. 65 UNIVERSITE AMO BOUIRA
MACHINES ELECTRIQUES MAS

III- Machines triphasés à induction (machines asynchrones)


III-1 Constitution
Une machine à induction triphasée comprend deux parties principales, le stator (partie fixe) et le rotor
(partie mobile).
1. Le stator comporte une carcasse en acier renfermant un empilage de tôles ferromagnétiques
identiques qui constituent un cylindre creux ; ces tôles sont percées de trous à leur périphérie
intérieure. L’alignement de ces trous forme des encoches dans lesquelles on loge un bobinage
triphasé 2p polaires. Ce bobinage logé dans le circuit magnétique est appelé primaire de la
machine asynchrone (Fig III.1).
2. Le rotor se compose d’un cylindre de tôles ferromagnétiques poinçonnées à leur périphérie
extérieure pour former les encoches destinées à recevoir des conducteurs. Il existe deux type de
rotor ; le rotor bobiné et rotor à cage d’écureuil (rotor en cour-circuit) (Fig III.2). Le rotor bobiné
comprend un bobinage généralement triphasé logé dans les encoches, de même nombre de paires
de pôle que le primaire. Ce bobinage dit secondaire de la machine asynchrone est le plus souvent
connecté en étoile ; les sommets de l’étoile sont reliés à des bagues portées sur l’arbre de la
machine et sur lesquelles frottent des balais isolés (les bagues aussi sont électriquement isolées).
Ces bagues permettent, par l’intermédiaire des balais, d’insérer une résistance extérieure en série
avec chacun des trois enroulements du bobinage triphasé. Ces résistances sont utilisées au
démarrage de la machine asynchrone. En fonctionnement normal les trois balais sont court-
circuités. Le rotor à cage d’écureuil est constitué de barres conductrices nues (en cuivre ou en
aluminium) traversant l’empilement de tôles du rotor, parallèlement à l’axe, et court-circuitées,
aux deux extrémités de la machine, par des anneaux conducteur de faible résistance.

Fig. II.1

Fig. II.2

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66
MACHINES ELECTRIQUES MAS

Fig. II.3

M
3

Fig III.4 schématisation symbolique d’un MA triphasée à rotor bobinée, connecté sur un réseau triphasé

Remarques :

Dans une machine asynchrone il y’a intérêt à réduire au maximum le flux de fuite et pour cela on réalise
un entrefer très petit de l’ordre de 1mm et moins si possible. Dans ce but on utilise toujours des rotors et
stators lisses et l’on soigne particulièrement l’usinage des surfaces statorique et rotorique.

III-2 Principe de fonctionnement


Si on alimente les enroulements primaires par un système de tensions sinusoïdales triphasé de pulsation
, ils créent un champ magnétique 2p polaires glissant avec une pulsation de rotation :

s 
p

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(On a supposé que l’alimentation des enroulements est telle que le champ glisse dans le sens positif)
Cette pulsation de rotation est appelée pulsation de synchronisme (ou vitesse de synchronisme).

Supposons le rotor entrain de tourner avec la pulsation . Ces enroulements triphasés 2p polaires voient
défiler les p paires de pôles d’un champ glissant de pulsation relative de rotation :
r= s-
Ces enroulements voient apparaître à leurs bornes un système de f.é.m triphasées de pulsation :
2 =p r=p s-p et de valeur efficace E2=K2N2 f2 
Avec, 2 est la fréquence des f.é.m induites, K2 le coefficient de Kapp des enroulements secondaires, N2
le nombre de brins d’un des ces enroulements et  le flux d’un pôle du champ magnétique glissant.
Comme ces enroulements sont soit fermés sur des impédances ou court-circuités, alors ils sont parcourus
par des courants triphasés. On sait que la présence simultanée de courant triphasés et d’un champ
magnétique glissant est à l’origine de l’existence d’un couple électromagnétique. Ce couple tend, du fait
de la loi de Lenz, à réduire la cause qui a donné naissance aux courants, donc s’oppose à la rotation
relative du champ magnétique par rapport au rotor. Pour cela, il doit :

 entraîner le rotor à la suite du champ glissant si  <  s, et la machine fonctionne en moteur


asynchrone ;
 freiner le rotor si  >  s, et on a alors une génératrice asynchrone.

Que se passerait-il si le rotor tourne à la vitesse de synchronisme ?

Il n’y a de couple non nul que si le rotor tourne à une vitesse différente de la vitesse de synchronisme,
d’où le nom de « Machine asynchrone » donné à cette machine.
 
L’écart relatif entre la vitesse de synchronisme et la vitesse du rotor donné g  s est appelé le
s
glissement.

Le p système triphasés de bobines rotoriques, parcourus par des courants triphasés de pulsation 2, créent
un second champ magnétique glissant à p paires de pôle de pulsation de rotation par rapport au rotor

2  2
p
D’où la pulsation de rotation de ce second champ glissant par rapport au stator :  '2   2     s

Les deux systèmes de pôle glissant (tout deux fictifs), statorique et rotorique, tourne donc au
synchronisme. On est bien ramené au cas général et on peut donc prévoir un transfert d’énergie entre
stator et rotor.

III-3 Etude électromécanique

III-3-1 Schéma électrique équivalent

Soient :
V1 la tension d’alimentation d’un enroulement primaire,
 = 2f pulsation des tensions d’alimentation,
 pulsation du rotor,
K1 et K2 les coefficients de Kapp des enroulements primaire et secondaire,
N1 et N2 les nombres de brins de conducteur de ces enroulements,
r1 et r2 les résistances,
l1 et l2 les inductances de fuites,

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On sait que le bobinage statorique triphasés, alimenté en triphasé équilibré, donne naissance à un cmg à la

pulsation de synchronisme  s  ;
p
 
Le glissement est donné par : g  s
s
Pulsation des courants rotorique :  2  p   s    g
La fréquence des courants rotorique : f 2  g  f
Les expressions des f.e.m induite au primaire et au secondaire s’écrivent :

E1=K1 N1 f 
E2=K2 N2 f2 = K2 N2 g f 

E2 K2  N2  g K2  N2
On en déduit :   gm avec m 
E1 K 1  N1 K1  N1

m est l’équivalent d’un rapport de transformation (c’est d’ailleurs le rapport de transformation de la


machine asynchrone à l’arrêt, secondaire ouvert ou g=1)

Primaire Secondaire
f.e.m E1 = K1 N1 f  E2 = K2 N2 f2  = g m E1
Pulsation  2=g
Fréquence f f2
intensité I1 I2
Impédance de fuites Z 1  r1  jl1 Z 2  r2  jl2

On peut remplacer, pour l’étude des intensités, le rotor réel par un rotor identique mais arrêté, parcouru
par des courants de même intensité efficace mais de pulsation . Ce rotor aurait le même effet
magnétisant que le rotor réel, puisque la f.m.m ne dépend que du module de I2 et on tourne avec la
pulsation s dans les deux cas.

La relation d’Hopkinson, appliquée au primaire et au secondaire équivalent (uniquement au point de vue


magnétisant), s’écrit :
K1  N1 K N
I 1  2 2 I 2  
4.44 4.44
K N
Car chaque enroulement primaire se comporte comme n1  1 1 spires et chaque enroulement
4.44
K N
secondaire se comporte comme n 2  2 2 spires.
4.44
Puisque la machine fonctionne à flux forcé (si on néglige la chute de tension aux bornes de l’impédance
de fuites d’un enroulement devant la tension d’alimentation de cet enroulement, on peut écrire
V1 E1=K1 N1 f . Ce qui implique qu’à tension d’alimentation et fréquence constantes le flux d’un
pôle du champ résultant est constant, et par conséquent indépendant de la charge) la grandeur  est
constante (en module et en phase) en particulier si on considère le fonctionnement en circuit ouvert, le
primaire (stator) appel un courant I10 et on peut écrire :

  n1  I10
En remplaçant cette équation dans l’équation précédente on obtient :

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n1  I 1  n2  I 2  n1  I 10 d’où I 1  m  I 2  I 10

Donc on trouve la même relation aux courants que dans un transformateur, du fait que les deux machines
sont à flux forcé.

Dans les conventions de signes choisies pour exprimer la relation d’Hopkinson (des courants primaire et
secondaire de même sens créent des flux de même sens) et en utilisant la convention des récepteurs au
primaire et celle des générateurs au secondaire, les f.é.m induites satisfont à la relation dans un
transformateur:
E2= - m E1

Nous allons chercher un schéma équivalent d’une phase de la machine asynchrone, qui tient compte de
toutes d’une phase. Le primaire de la machine asynchrone est analogue à celui d’un transformateur. On
ramènera à  la pulsation du secondaire en lui substituant un rotor immobile aux bornes duquel
apparaîtrait une f.é.m :

E2= - gm E1

Et d’impédance (par enroulement) :

Z 2  r2  jgl 2

Dans un enroulement de ce secondaire circule un courant d’intensité :


1
I 2   I 1  I 10 
m
r1 l1 I 1
I 2   I 1  I 10  r2 gl2
1
m

I10

V1 E2= - gm E1
E1

Le rapport de transformation pour les courants est m et pour les tensions c’est gm. Cette différence est du
fait que la MAS est aussi un transformateur de fréquences.

III-3-2 Couple électromécanique :


La Puissance électromagnétique ou la Puissance transmise au secondaire à travers l’entrefer est celle qui
traverse le transformateur parfait schéma équivalent, pour une machine triphasée elle s’écrit :

Pem  3E 2 I 2 cos 2

2 est le déphasage de I2 sur E2. Cette puissance est apportée par un cmg de vitesse r par rapport au
rotor.  r   s    g s
D’où le couple électromagnétique moteur exercé par le cmg sur le rotor (on compte positif l’énergie qui
passe du stator au rotor) :
P 3E I cos  2
C em  em  2 2
r g s

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Si on néglige les effets de l’impédance de fuite au primaire, on peut écrire :


E2  mgE1  mgV1
E mgV1 r
et cos 2  2 avec Z 2  r2  l 2 g 
2 2
I2  2 
Z2 Z2 Z2
2
3mgV1  r2 p g  r2
 3mV1  
2
d'où C em  2
 2
g s Z 2   r2  l 2 g 2
2
Constatation : toutes les variables restant constantes, C em  V1 

III-3-3 Fonctionnement et stabilité de la machine asynchrone

On peut construire la courbe représentant la variation du moment du couple électromagnétique en


fonction du glissement, à tension et fréquence constantes.
2 p g  r2
Cem  3  mV1   
  r   l g  2 
2
2 2

On peut remarquer que :
 Aux faibles glissement (-1<<g<<1) tel que l2g<<r2 l’expression du moment devient :
2 p g
C em  3mV1   
 r2
2 p 1
C’est l’équation d’une droite de coefficient directeur 3mV1   
 r2
 Aux forts glissements, on a :
2 p r 1
C em  3mV1    2 2
 l2  g
Et le moment du couple est asymptotique à une hyperbole équilatère.
Après dérivation du moment du couple nous obtenons :
r  l2 g 
2 2
2 p
'
C em  3mV1    2 r2

 r 2  l g 2 2
2 2 
r2 r
Le moment du couple atteint son maximum à g 0  et un minimum à g 0   2
l 2 l 2
2 p 1 2 p 1
C emM  3mV1    C emm  3mV1   
 2l 2  2l 2
 La valeur maximum du couple ne dépend pas de la résistance des enroulements rotoriques.

Les courbes limites associées aux fonctionnements aux faibles et aux forts glissements se coupent
en g0 pour une valeur du moment du couple égale à 2CemM

g - g0 0 g0 +
C’em - 0 + + 0
CemM

Cem
0

Cemm

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On peut mettre un autre axe des abscisses pour représenter la vitesse de rotation du rotor. [=s(1-g)]
Cem

CemM

-g0 g
g0
-2 -1 0 1 2

3 s 2 s s 0 - s
Cem<0 et >0  Pu<0 Cem>0 et >0 Cem>0 et <0
 Pu>0  Pu<0
Génératrice asynchrone Moteur asynchrone Frein

Instable Stable Stable Instable Instable

L’analyse de la courbe du moment du couple en fonction du glissement met en évidence trois régions :
 L’hypersynchronisme (> s) ou la machine présente un coule résistant et fonctionne donc en
génératrice. Le fonctionnement n’est stable que pour -g0 <g 0 c.à.d  s <  s(1+g0)
 L’hyposynchronisme (0<< s) où la machine fonctionne en moteur, le fonctionnement n’est
stable que pour 0 g< g0 soit  s(1-g0)<    s
 Et le fonctionnement dans lequel le cmg et le rotor tourne dans des sens opposés (>0) ; la
machine présente alors un couple résistant, mais l’énergie qu’elle appel sur l’arbre est plus faible
que celles consommée par ces différentes pertes et donc ne restitue pas d’énergie au réseau et
n’est pas une génératrice, on a un fonctionnement en frein utilisé en inversant l’ordre des phases
de l’alimentation d’une MAS pour inverser le sens de rotation du cmg.
Pour augmenter g0 il suffit d’augmenter r2, par conséquent, déplacer le maximum vers la machine à l’arrêt
(le maximum du moment du couple ne dépend pas de r2), et donc avoir un couple de démarrage élever.

III-4 Bilan énergétique et rendement


La norme NF C 51-112 décompose les pertes dans les machines asynchrones comme suite :
1) Pertes constantes :
 pertes dans le fer et les pertes supplémentaires à vide dans les parties métalliques
 pertes dues au frottement (paliers et balais si elles ne sont pas relevées en fonctionnement)
 pertes totales par ventilation dans la machine.
2) Pertes en charge :
 Pertes par effet Joule dans les enroulements primaires.
 Pertes par effet Joule dans les enroulements secondaires.
 Pertes électriques dans les balais (s’il y a lieu)

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3) Pertes supplémentaires en charge :


 Pertes supplémentaires en charge dans le fer et les autres parties métalliques autres que les
conducteurs.
 Pertes par courant de Foucault dans les conducteurs d’enroulements primaires et
secondaires.
Pour un fonctionnement en moteur nous avons le bilan énergétique suivant :

Pertes fer (Pfs) Pertes fer (Pfr) Pertes mécaniques (Pmec)

Pa
Pem = Cem s Pm= Cem (1-g) s Paliers & balais Pu
Stator Rotor & ventilation
Entrefer Arbre

Pertes Joule (PJs) Pertes Joule (PJr)


Pa : Puissance active absorbée par la machine asynchrone,
Pa  3V1 I 1 cos 1
Avec V1 tension simple, I1 courant de ligne, 1 déphasage du I1 par rapport à V1, et cos 1 et appelé
facteur de puissance de la machine asynchrone.
PJs : Pertes joules dans les enroulements statoriques elles dépendent du courant absorbée I1 :
2
PJs  3r1 I1 
Pfs : Pertes fer statorique. Elles sont dues aux courants de Foucault (PFoucault=Kf B² f²) et à l’hystérésis
(Phystérésis=Kf B² f) dans le fer. Elles sont constantes du fait que la MAS est la MAS est à flux forcé. Elles
sont proportionnelles au carrée de la tension d’alimentation. Elles sont données par le constructeur ou
déterminées expérimentalement avec les autres pertes constantes par un essai à vide de la MAS.
Pem : Puissance électromagnétique ou puissance transmise au rotor,
Pem  Pa  Pjs  Pfs

Pfr : Pertes fer rotorique. Elles sont négligeables du fait de la pulsation faible du champ glissant résultant
par rapport au rotor (r=gs)
PJr : Pertes joules dans les enroulements rotoriques, elles dépendent du courant I2 :
2
PJr  3r2 I 2
Pm : puissance mécanique,
Pm  C em   1  g C em  s  (1  g ) Pem
Les pertes joules rotoriques peuvent donc s’écrire :
PJr  Pem  Pm  gPem
Pu : puissance utile sur l’arbre
Pu  1  g P em  Pméc
Pméc : pertes mécaniques qui sont dues aux frottements des paliers, roulements et balais et les pertes par
ventilation.
Le rendement de la machine asynchrone est donnée par :
P Pa   pertes
 u 
Pa Pa

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III-5 Diagramme de blondel ou diagramme du cercle (ou circulaire) d’une MAS


III-5-1 Diagramme circulaire simplifié
Pour faciliter le tracé de l’allure du diagramme des intensités d’une MAS, c-à-d, du lieu de l’extrémité I1
en fonction du glissement, à tension constante, on va faire les hypothèses suivantes :
 La chute de tension aux bornes d’impédance de fuites d’un enroulement est négligeable devant la
tension d’alimentation.
 La machine n’a pas de pertes ferromagnétiques et, par conséquence, l’intensité I10 du courant
magnétisant est en quadrature arrière sur V1.

D’où le schéma électrique simplifié d’une phase de cette machine.


1 gl2
I1 I1t I2  I 1  I 10  r2
m

I10

V1 E2= - gm V1

On peut ramener, comme dans le cas d’un transformateur, au primaire l’impédance secondaire Z2.
1
 E2
V1 gm 1 r l
z 1t    z  2 2  j 22 
2 2
I 1t  mI 2 gm gm m
r l
Si on pose R  22 et L  22 on obtient le schéma équivalent simplifié ci-dessous :
m m
I1 I1t
R L r
I10 I1 = I10 + I1t R  22
g m
V1
et : I1t  l
V1 z1t L  22
m

On voit que l’intensité I1 du courant appelé sur le réseau par la machine n’est fonction que du glissement,
donc de la vitesse, à tension d’alimentation et fréquence constantes. Nous allons chercher le lieu de
I1=f(g)
R
On a : Z 1t   jL
g
 gL 
1t = Arg (Z1t) = a tan 
 R 
Le lieu de Z1t dans le plan des impédances, lorsque g varie, est une droite parallèle à l’axe des abscisses.
1
Soit : Y 1t  donc Arg (Y1t) = Arg (Z1t) = -1t
Z 1t

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Le lieu de l’admittance Y 1t décrit donc un cercle tangent à l’origine à l’axe des réels (conductances) et de
1
diamètre égale à . Pour plus de facilité, on suppose les plans complexes des impédances et des
L
admittances confondus.

g 0- g<0 g  Z1t g>0 g 0+


-jL
1t 
g=0 -1t

Y1t

g<0 g>0

j
L
On a : I 1t  Y 1t V 1
Si on choisi V1 comme origine des phases on obtient le lieu suivant pour I1t :
V1
g=0 1t

I1t
g>0
g>0

On sait que I10 est en quadrature arrière sur V1 et comme I1 = I10 + I1t
On obtient alors le diagramme circulaire (diagramme de Fresnel des intensités) suivant (en plaçant
l’origine des phases sur l’axe des ordonnées) :

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V1=E1 G ()

a' m' (')


  
M c c'
g > 0  C (g=1)

I1 1t I P'  m
1 1t
A 1t
D
O    
I10 (g=0) P a C'
I2=-I1t/m 1t

g<0
E2=-gmE1
V1
Le courant I1 décrit donc lui aussi un cercle diamètre égale à centré sur la direction de I10. Le
L
diamètre de ce cercle est indépendant de la valeur des résistances rotoriques.

On retrouve sur le diagramme circulaire les régions de fonctionnement déjà observées :


 Pour g>0, 0<1</2, donc cos 1>0 et Pa est donc positive d’où le fonctionnement moteur,
 Pour g>0, /2<1<, donc cos 1<0 et Pa est donc négative d’où le fonctionnement générateur,

Soit le fonctionnement moteur définit par le point M.


A vide (g=0) le point M est en A, le rotor tourne à la vitesse de synchronisme et le déphasage  2=1t est
nul (on a supposé les pertes à vide négligeables).
 L 
Au démarrage (g=1  rotor bloqué) le point M et en C et le déphasage  1t  a tan 
 R 
Si le rotor est entraîné en sens inverse à une vitesse infinie, g tend vers l’infini, et tan 1t aussi,  1t vaut
alors /2. Le point M est alors en D.

Remarque : Le diagramme des intensités obtenu n’est valable que dans le cas où le moteur fonctionne à
tension et fréquence d’alimentation constantes. Puisque ces deux conditions sont nécessaires pour que le
flux reste constant.

Pourquoi le diagramme circulaire ?


Le tracé du diagramme de cercle de la MAS nous permet, sans essais en charge, de prévoir pour toute
condition de fonctionnement :
 Les intensités primaire et secondaire, les pertes Joule correspondantes et les déphasages,
 La puissance absorbée et utile, ainsi que le facteur de puissance,
 Le glissement et la vitesse,
 Les couples,
 Le rendement,

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V1=E1 G ()

a' m' (')


  
M c c'
g > 0  C (g=1)

I1 1t I P'  m
1 1t
A 1t
D
O    
I10 (g=0) P a C'
I2=-I1t/m 1t

g<0
E2=-gmE1

A partir du diagramme on peut donc connaître :

1) les intensités des courants : I1=OM, I1t =AM I2= AM/m


2) le déphasage et le facteur de puissance : cos 1=PM/OM
3) les puissance active et réactive absorbée sur le réseau :
I1a = I1 cos 1= PM et I1r = I1 sin 1= OP
Donc: P = 3 V1 I1a = 3 V1 PM et Q = 3 V1 I1r = 3 V1 OP
L
4) le glissement et la vitesse de rotation : on sait que tan 1t   g soit le point m' intersection
R
d’une droite (') parallèle à (OD) et de la droite (AM).
(AC) est la droite qui passe par A et est perpendiculaire à (OA).
a' est le point d’intersection des droites (') et (AG). On peut donc déduire que:
a' m' L L
tan 1t   g  a' m'   Aa' g  K g  g
Aa' R R
La droite (') est donc graduable linéairement en glissement, mais il faut déterminer le coefficient
Kg. Pour cela il suffit de construire le point c' qui correspond au glissement de valeur unité,
intersection des droites (') et (AC).
a' m'
g
a' c'
On peut aussi remarquer que toute droite () perpendiculaire au diamètre passant par D est
graduable linéairement en glissement :

am L L
tan 1t   g  am   aD  g  K g  g
aD R R
Comme on a fait précédemment l’intersection des droites () et (DC) permet de localiser le point c
de graduation g=1.
am
Et donc : g
ac
5) Les pertes par effet Joule au rotor :
2 2 1 2 2
PJr  3r2 I 2  3r2 I1t 2
 3RI1t  3R   AM 
m
V
On a : (AM)² = (AP) (AD) avec AD  1
L

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AP PP'
On a aussi : 
AC ' CC '
D’autre part : I1acc = CC' donc Pcc=3 V1 (CC') = PJrcc = 3 R (AC)²

V1 V AC 'PP' V AC 'PP' V1
PJr  3R   AC   3R  AP 
2
 3R  1   3R  1  
L L CC ' L  AC 2 R

PJr  3 
V1 2  AC 'PP'  3  V1 2  AC 'PP'  3V  PP '
1
L  AC 2 L AC ' AD

PJr = 3V1 PP'

La puissance transmise au rotor est égale à la puissance reçue par le rotor.


R 2 P
Ptr  Pem  3 I1t  Jr
g g

6) La puissance mécanique : Pm = Pem - PJr = 3 V1 P'M

7) Pu = Pm car les pertes mécaniques sont négligées


P P' M
8) Le rendement :   u 
Pa PM
P 3V  PM
9) Le moment du couple électromagnétique : C em  em  1
s s
P P  PJr 1  g Pem Pem
10) Le moment du couple mécanique : C m  m  em   C em
  (1  g ) s  s
Le couple est complètement transmis, pas la puissance.
P 1  g Pem  Pméc
11) Le moment du couple utile : C u  u 
 (1  g ) s

III-5-2 Diagramme circulaire normalisé

Le diagramme circulaire normalisé permet de prendre en compte toutes les pertes dans la machine
asynchrone. Deux tracés légèrement différents sont prévus pour deux types de machines asynchrones, les
machines de moins de 15kW et les moteurs de plus de 15kW.
Pour construire ces diagrammes des essais expérimentaux sont nécessaires (l’essai à vide et l’essai en
court-circuit à rotor bloqué).

1) Machines de moins de 15kW

a)Essai à vide :

Dans cet essai la machine est alimentée à sa tension et sa fréquence nominales, (I10 très inférieure devant
I1n)
Nous devons prélever : le courant par phase au stator I10, la tension par phase V1 et la puissance absorbée
au stator P10,
P
Puis calculer : cos  10  10
3V1 I10
Un essai à vide permet de connaître I10 et 10. Donc construction du point A, tel que : OA=I10

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MACHINES ELECTRIQUES MAS

A vide le rotor tourne à une vitesse très proche du synchronisme. Les pertes mécaniques font qu’il y’a un
légère couple résistant. Donc dans P10 on retrouve, en plus des pertes ferromagnétiques, les pertes
mécaniques.

Pour les machines de moins 15kW, les pertes mécaniques ne sont pas négligeables devant les pertes
ferromagnétiques du stator (il faut donc un essais pour séparer les pertes). Pour cela on peut réaliser un
essai au synchronisme, le rotor entraîné à  s par un moteur auxiliaire. Cet essai permet de déterminer
uniquement les pertes ferromagnétiques. On prélève alors I1s, V1 et P1s et on calcul 10 et puis construire
le point A' (g=0).
P
Les pertes mécanique se déduit alors par : Pméc=P10-P1s et par le segment AA'  méc
3V1
Pfs
Et les pertes ferromagnétiques sont données par : A' A" 
3V1

a)Essai en court-circuit à rotor bloqué :

Cet essai simule les conditions de début de démarrage (le décollage). L’arbre du rotor est callé
artificiellement, les enroulements rotoriques sont court-circuités et le stator est mis sous tension. On
réduit la tension d’alimentation à V1cc de telle sorte que l’on obtient un courant par phase statorique I1cc
soit proche du courant nominal. On mesure la puissance absorbée au stator P1cc, V1cc et I1cc.
On admettant que le circuit magnétique ne se sature pas et que l’intensité du courant primaire est
proportionnelle au flux donc à la tension appliquée (les impédances restent constantes quelque soit la
tension d’alimentation).

L’intensité du courant appelé au décollage, à tension nominale, vaudrait :

V1n
I1ccn  I1cc (I1ccn = 6 à 10 fois I1n)
V1cc
P1cc
cos  1cc 
3V1cc I1cc
A partir de cet essai on peut donc construire le point C (g=1)

Tracé du diagramme

A tension est fréquence constantes, le diagramme des intensités décrit un cercle. Connaissant deux points
de ce cercle par les essais précédents, il suffit de connaître le lieu de son centre pour que le cercle soit
parfaitement défini.
On sait que le cercle passe par les points A et C. Le centre du cercle est sur la droite (D') qui passe par A'
et fait un angle  avec la droite (D) qui passe par A' et  à V1. Tel que :
2r I
tan   1 1m
V1
Le centre w du cercle est l’intersection de la médiatrice de [A'C] et de (D').

Recherche du point D (g  ) :

(A'D) est la droite des couples et des puissances électromagnétiques, elle sépare les pertes Joule stator de
celles du rotor.
C" est la projection de C sur (D)
C' est l’intersection de (CC") et (A'D)

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79
MACHINES ELECTRIQUES MAS

PJsccn  3V1  C" C ' PJrccn  3V1  C ' C

Donc C' peut être retrouvé grâce à :


2
3r I r 2
C" C '  1 1ccn  1 I1ccn
3V1 V1
La droite (A'C') coupe le cercle en D (g infini).

(A'C) est la droite des puissance mécaniques.

(AC) est la droite des puissances utiles.

() est une droite graduée linéairement en glissements (()  (wD))


On peut également utilisée la droite (') comme échelle des glissements ((') // (A'D))

On obtient le diagramme circulaire ci-dessous représenté pour une phase.

1
Intensité du courant primaire : I1  OM Intensité du courant secondaire : I 2  A' M
m
HM
Facteur de puissance : cos  1  Puissance absorbée : P  3V1  HM
OM

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Puissance réactive absorbée : Q  3V1  OH Pertes ferromagnétiques : Pfer  3V1  H ' H


Pertes Joules stator : PJs  3V1  H ' P Puissance électromagnétique : Ptr  3V1  PM
Pertes Joules rotor : PJs  3V1  P' P Puissance mécanique : Pm  3V1  P' M
Pertes mécaniques : Pméc  3V1  P' P1 Puissance utile : Pu  3V1  P1M
3V1  PM
Moment du couple électromagnétique : C em 
s
Pu
Moment du couple mécanique : Cm=Cem Moment du couple utile : Cu 
 s 1  g 
P1 M am a ' m'
Rendement :   Glissement : g 
HM ac a ' c'

2) Machines de plus de 15kW

Les grosses machines asynchrones présentent des pertes mécaniques négligeables devant les pertes
ferromagnétiques. D’autre part, l’angle  est très faible au point où on peut considéré que le centre du
cercle est sur la droite (D).
D’où le diagramme circulaire des intensités donné ci-dessous.

c'
(")

V1
m' C (g=1)

M m
(') a'

I1 I1ccn D (g )

a'
P'
C'
1 ()

1cc P
10
H' w C" (D)
A (g=0)
I10 H
O
Im A'
1
Intensité du courant primaire : I1  OM Intensité du courant secondaire : I 2  AM
m
HM
Facteur de puissance : cos  1  Puissances absorbées : P  3V1  HM ; Q  3V1  OH
OM

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Pertes ferromagnétiques : Pfer  3V1  H ' H Pertes Joules stator : PJs  3V1  H ' P
Puissance électromagnétique : Ptr  3V1  PM Pertes Joules rotor : PJr  3V1  P' P
Puissances mécanique et utile : Pu  Pm  3V1  P' M
3V  PM
Moment du couple électromagnétique : C em  1
s
Pu
Moment du couple mécanique : Cm=Cem Moment du couple utile : Cu 
 s 1  g 
P 'M am a ' m'
Rendement :   Glissement : g 
HM ac a ' c'

III-6 Caractéristiques principales de fonctionnement :

Dans les conditions normales de fonctionnement, c-à-d lorsque le moteur est alimenté sous sa tension
nominale et sa fréquence nominale, les différentes grandeurs caractéristiques de fonctionnement sont
essentiellement liées à la vitesse de rotation (donc au glissement). Elles peuvent s’étudier sur le
diagramme du cercle.

III-6-1 Courant primaire (stator) :

L’intensité du courant primaire varie de I1cc=3 à 10 I1n au démarrage à I10=0.3 à 0.6 I1n à vide. Le courant
appelé au démarrage, dure une fraction de seconde. La duré de démarrage est de 2 à 8 seconde.
La valeur de l’intensité du courant à vide n’est pas nulle car la machine à besoin de consommer ce
courant pour produire le champ magnétique. Ce courant est à majorité réactif, donc le facteur de
puissance est aussi très faible. Le fonctionnement à vide des machines asynchrones est donc pénalisant
pour son propriétaire (en terme d’exigence du fournisseur d’énergie).

I1
I1cc
Courant primaire

I10
Im Pu

-1 1
Remarque: Si le moteur reste immobile ou bloqué quand on applique la source électrique, il faut enlever
immédiatement la source électrique car les moteurs ne sont pas faits pour supporter 6In trop longtemps.

Le courant primaire augmente avec l’augmentation de la puissance demandée sur l’arbre (par la charge).

III-6-2 Pertes Joules :

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82
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Les pertes Joule sont directement proportionnelles au carré du courant. Elle augmente avec
l’augmentation de la puissance utile.

Pertes
Joules
Pertes Joule

Pu

-1 1

III-6-3 Facteur de puissance :


Faible au démarrage ce facteur de puissance augmente avec la vitesse et passe par un maximum. En
régime à vide, celui-ci est très faible. En effet le courant I1 est inductif, le moteur est alors équivalent à
une inductance qui absorbe une quantité d’énergie réactive Q servant à créer le flux.
Cette puissance réactive Q reste à peu près constante lorsque la puissance utile du moteur augmente.

1
Facteur de puissance

0,8

0,6

0,4

0,2

0
-1 1 Puissance Utile

Le FP d’un moteur croît avec sa charge utile, jusqu’au fonctionnement nominal et décroît ensuite. On voit
que le FP est max lorsque le moteur fonctionne en pleine charge. C’est la raison pour laquelle il faut faire
travailler les moteurs asynchrones à pleine charge.

III-6-4 capacité de surcharge :


On caractérise aussi le fonctionnement d’un moteur asynchrone par sa capacité de surcharge, rapport
entre le couple maximal et le couple nominale :
C 1  gC gC 
K c  max   em  max 
Cem 2  g Cmax g Cem 

Ce rapport est aussi appelé Degré de stabilité de la machine asynchrone (Kc2 pour le régime nominale).

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83
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III-7 Etude du comportement du rotor d’un moteur à cage

III-7-1 Etude électrique

Jk-1
Ik-1 AJ k
N
 s=/p Ik B
Jk+1
Ik+1
Jk-1
D Jk

o CJk+1

Si le rotor tourne à la vitesse angulaire =(1-g)  s, on sait que le cmt glisse avec la pulsation g s par
rapport au rotor. (On est toujours dans le cas d’une répartition sinusoïdale dans l’espace du cmg).
Les barres conductrices voient glisser p paires de pôles d’un c.m.g de pulsation g s, sont le siège de f.è.m
induite de pulsation : 2=g
Le déphasage entre les f.è.m induites dans deux barres successives d’indice k et k+1 distantes d’un angle
 est :  =p. On peut donc écrire : E k  E k 1e  j
Les barres conductrices court-circuitées par un anneau sont parcourues par des courants de pulsation 2 .
Le déphasage entre les courants traversant deux barres successives est le même que pour les f.é.m, de
même pour les portions d’anneaux successives. On peut donc écrire : I k  I k 1e  j et J k  J k 1e  j
La loi des nœuds appliquée au point A nous permet d’écrire également: Jk=Ik+Jk-1
D’où la représentation des intensités dans le plan de Fresnel :

Jk+1
/2 Ik+1 

 Jk
/2
O Ik
Jk-1

Jk-2 Ik-1

   p 
Du diagramme précèdent on peut écrire : I k  2 J k sin    2 J k sin  
2  2 
  
   j  
I k  2 J k sin  e  2 2 
2
Impédance équivalente d’une barre de la cage :

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Considérons la maille ABCD fermée par les barres k et k+1 et les portions d’anneaux qui les relient.
Soient Zb impédance d’une barre et Za impédance d’une portion d’anneau, tels que :

Za=ra+jla 2 et Zb=rb+jlb 2

Si on applique la loi des mailles sur ABCD, on obtient (convention de signe des générateurs) :

Ek-Ek+1=Zb Ik – Zb Ik+1 + 2Za Jk

ZaIk
  
E k 1  e j  Z b I k 1  e j  2Z a J k    
 E k 1  e j  Z b I k 1  e j    
  j  
sin  e  2 2 
2
  
   j  

On peut démontrer que : 1  e j
  2  sin  e  2 2 
2
Ce qui nous, permet d’écrire :
 
 Za  I  Z I
Ek  Zb 
     k e k

 2  sin 2   
  2
Donc chaque barre conductrice se comporte comme un circuit fermé d’impédance Ze dite impédance
équivalente à une barre de la cage.

III-7-2 Etude électromécanique :


2
Les Nb barres de la cage du rotor, décalées angulairement de   et parcourues par des courants
Nb
sinusoïdaux de pulsation 2 =g. On peut démontrer, comme pour des enroulements triphasés, que les
q=Nb/p phases créent un champ magnétique à p paires de pôles glissant à g s. Ce champ glisse avec une
pulsation de rotation  s par rapport au rotor.
Ce champ tourne au synchronisme avec celui crée par les enroulements triphasés du stator, d’où la
possibilité de transfert d’énergie entre le champ résultant et le rotor.
La puissance reçu par la barre k est donnée par :
Pk  Ek I k cos( k )
k : est le déphasage de Ik sur Ek (argument de Ze).

Les trois grandeurs Ek, Ik et k sont indépendantes du numéro de la barre considérée, la puissance reçu
par la cage est donc :
P2  N b Ek I k cos( k )
Si on pose : Ze=r2+jl2g
E r2
avec Z e  r2  l 2 g  et
2 2
Ik  k cos k  
Ze 2
r  l g 
2
2 2

r2 2
Donc P2  N b E k  2
Ze
D’autre part on saint que la f.é.m induite dans un brin conducteur de longueur L distant de R de l’axe de
la machine, par un champ d’induction maximale Bm glissant avec la pulsation g s, s’écrit :
1
Ek   L  R  g   s  Bm
2
Si on néglige la chute de tension aux bornes de l’impédance de fuites d’un enroulement primaire, le
champ maximal est lié à la tension d’alimentation par :

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1
V1  K 1  N 1  L  R' s  Bm avec R'R
2
g
On peut déduire que : Ek  V1
K1  N1
2
Nb
D’où : P2  2
V1 2 g r22
K1  N 1  Ze

Le couple électromagnétique exercé par le cmg sur le rotor est donc donnée par :

P2 Nb
C em   2
V1 2  p  2 gr2 2
g s K 1  N 1   r2  l 2 g 

Cette expression du couple est de forme identique à celle établie pour une machine asynchrone à rotor
bobiné. On peut remarquer que le couple maximal, à tension V1 constante, ne dépend pas de la résistance
r2, et que le glissement correspondant dépend de r2 et l2.

ra la
Avec r2  rb  et l 2  lb 
   
2  sin 2   2  sin 2  
2 2
Les similitudes entre la machine asynchrone à rotor bobiné et celle à rotor à cage sont :
- Le rotor à cage comme le rotor bobiné crée un champ magnétique glissant de même nombre de
paires de pôles et de même vitesse de rotation que le champ glissant du stator.
- Le moment du couple électromagnétique dans les deux cas ont une même forme.

III-8 Démarrage des moteurs asynchrones

Au démarrage d’un moteur asynchrone, le rotor étant encore au repos pendant un court instant, la force
contre-électromagnétique n’existe pas encore, le courant (et par conséquent la puissance) absorbé par le
moteur est considérable. Celui-ci se comporte comme un transformateur dont le secondaire (rotor) est en
court-circuit, d'où la pointe de courant au démarrage.
La source d’énergie électrique doit fournir non seulement une puissance élevée mais également un
courant instantané de 6-10 fois In. Cet appel instantané de courant au démarrage du moteur peut déranger
le fonctionnement d’autres appareils électriques alimentés par la même source et est néfaste pour le
moteur lui-même si la durée de démarrage est longue (couple de démarrage faible). C’est pourquoi il faut
utiliser des méthodes appropriées pour réduire le courant de démarrage des moteurs.

Deux conditions doivent donc être recherchées lors du démarrage d’un moteur asynchrone :

1) Le couple de démarrage doit être le plus élevé possible, par rapport au couple résistant. Ceci pour
avoir un couple d’accélération élevé et donc une durée de démarrage très réduite.
d
Le couple d’accélération est donné par : C d  C r  J avec J : moment d’inertie des parties tournantes,
dt
n d
Les temps de démarrage est donné par : Td  J 
em  C r
0 C

2) La limitation de l’appel de courant sur le réseau pendant le démarrage.

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On cherche à avoir le rapport Cd/Cmax le plus grand possible et Id/In le plus petit possible. Donc le rapport
Cd
C max
appelé couple spécifique du moteur, le plus élevé possible.
Id
In
Lorsque ces conditions sont satisfaites par le moteur (moteur de faible puissance devant celle du réseau),
on peut effectué un démarrage direct.

On distingue deux types de démarrage :

- Par réduction de la tension appliquée au moteur pour limiter le courant au démarrage (démarrage
statorique)
- Par modification de l’impédance des enroulements rotoriques pour augmenter le couple de
démarrage (démarrage rotorique)

III-8-1 Démarrage par réduction de V1 (démarrage statorique)

Pour réduire la tension au démarrage plusieurs méthodes peuvent être utilisées.


Des résistances peuvent être montées en série avec le primaire, ou bien on utilise un autotransformateur
ou encore on fait un démarrage étoile-triangle pour un moteur destiné à fonctionner en montage triangle.
Il peut être également utilisé un convertisseur statique à base de thyristor (gradateur).

1. Impédance montée en série avec le stator

En mettant en série avec le primaire, un rhéostat triphasé, que l’on court-circuite par contacteur dés que la
vitesse de régime est approximativement atteinte. Si l’impédance du moteur vue du stator est au décollage
Z=R1+jX1 et R' la résistance ajoutée on peut écrire la relation suivante :
2
Cd  I d  R12  X12
   2
Cdn  Idn   R ' R1   X12
Si la tension est divisée par k, le courant au démarrage l’est aussi mais le couple de démarrage est divisé
par k².
Donc le couple spécifique : Cs=Csn/k
En plus de l’inconvénient de réduction du couple de démarrage, cette technique présente une
consommation d’énergie active considérable pendant la période de démarrage. Pour remédier à ce dernier
problème le rhéostat est remplacé par des inductances (solution encore plus coûteuse).

0
Ordre de marche

1 KM1
Temporisation

2 KM1 KM2
Ouverture d’arrêt

Néanmoins, ce mode de démarrage est continu. Le moteur est tout le temps sous tension.

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2. Utilisation d’un autotransformateur :

Au démarrage les contacteurs L et C sont fermés, B ouvert. Inversement une fois le moteur a démarré.
Si l’autotransformateur a un rapport de transformation k, alimenté par la tension nominale du moteur :

0
Ordre de marche

1 L C
Temporisation 1

2 L
Temporisation 2
3 L B

Ordre d’arrêt

Vdn I dn I d I dn C dn
Vd  donc Id  et le courant de ligne I Ld   2 et Cd 
k k k k k2

Le courant de ligne est réduit à la même proportion que le couple, ce qui n’est pas le cas pour le courant
traversant le moteur. La tension de sortie de autotransformateur est réglable, donc également le couple.
Ce mode de démarrage est surtout utilisé pour les fortes puissances (> 100 kW) et conduit à un coût de
l’installation relativement élevé, surtout pour la conception de l'autotransformateur.

3. Démarrage étoile triangle :

Le démarrage étoile triangle, destiné pour les moteur qui est initialement prévu pour fonctionner en
montage triangle, consiste à démarrer en montage étoile puis basculer au montage triangle.

0
Ordre de marche

1 KM2 KM1
Temporisation

2 KM1
Ouverture de KM2
3 KM1 KM3

Ordre d’arrêt

Donc au démarrage les phases couplées en étoile sont alimentées en V/3, le courant par phase est
ID/3. Le courant de ligne est donc divisé par 3, le couple de démarrage également.

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88
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I C
I

C

IY
CY

 
Ce mode de démarrage est généralement combiné au mode de démarrage par insertion de résistance en
série au primaire. Ce-ci pour limiter la surintensité qui apparaît lors de la commutation étoile à triangle.

En résumé :
Dans les modes de démarrage par autotransformateur et par insertion d’impédance, il faut un matériel
annexe coûteux et encombrant et qui fonctionnera que pendant une courte durée (pendant le démarrage).
Ils offrent la possibilité de régler le couple de démarrage à la valeur désirée, ce qui n’est pas le cas pour le
démarrage étoile triangle, mais celui-ci est le moins onéreux et plus simple.
Tous ces procédés de démarrage font baisser le couple de démarrage, il faut donc faire attention au couple
de la charge (il faut qu’il soit inférieur à Cd). Les modes de démarrage statorique sont appliqués pour les
moteurs de faible puissance si leur démarrage nécessite l’accouplement sur la charge, et pour tous les
moteurs s’ils sont démarrés à vide.
III-8-2 Démarrage par modification de la résistance rotorique (Rotor bobiné)
Le fait de rajouter des résistances au rotor provoque une limitation de la pointe de courant au démarrage.
Car le courant absorbé au démarrage est inversement proportionnel au module de l’impédance de
l’enroulement rotorique. En plus, ce-ci a l'avantage de choisir un couple de démarrage convenable du
moteur.
2 p 1 r
On sait que le couple maximal : C emM  3mV1    est atteint au glissement g 0  2
 2l 2 l 2
Si on choisi de faire démarrer le moteur avec un couple CdM le courant correspondant est IdM, ce point
correspond à une résistance Rh1 ajouté au rotor. On diminue progressivement la résistance Rh jusqu’au
régime de fonctionnement.
Soient les valeurs des résistances Rh2, Rh3, Rh4, …, que prend le rhéostat pour les différentes étapes
successives de démarrage, tel que, Rh1 > Rh2 > Rh3 > Rh4. Les glissements correspondants sont
successivement 1, g1, g2, g3,…. Tel que : 1> g1> g2> g3>…
On cherche, pendant le changement de la valeur des résistances du rhéostat, à ce que le couple varie entre
deux valeurs extrêmes, CdM et Cdm.
On sait qu’à tension d’alimentation constante, le couple moteur et l’intensité du courant primaire ne sont
fonction que de la variable r2/g. On peut donc affirmer que tout les fonctionnements correspondant à la
même valeur du rapport (r2+Rhmax)/g sont représenté par un même point du cercle (fonctionnements à
même couple moteur et à même intensité du courant primaire).
On peut écrire:
r2  Rh1 r2  Rh2 r2  Rh3 r2  Rh4 r
Sur la droite Cm=CdM     ...  2
1 g1 g2 g3 gM
r2  Rh1 r2  Rh2 r2  Rh3 r2  Rh4 r
Sur la droite Cm=Cdm     ...  2
g1 g2 g3 g4 gm

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Cm Dr. S. BENSAID
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Cmax

CdM

Cdm
Cdn


r gM gm s
g0  2
l
On peut montrer facilement que les résistances d’une phase du secondaire forment
2  une progression
géométrique de raison gm/gM.
k k
g  g  r2
g k   m  r2  Rhk 1   m 
 gM   gM  gM

Le rhéostat est complètement court-circuité si r2+Rhk+1r2. Si le rhéostat possède k sections, on a donc :

k
 gm  log  g M 
   g M d’où k
 gM  g 
log m 
 gM 

Calcul d’un rhéostat de démarrage

R4 R3 R2 R1
Rh1=R1+R2+R3+R4
M Rh2=R2+R3+R4
3~ Rh3=R3+R4
Rh4=R4

Le mécanisme d’élimination des résistances peut être manuel ou automatique (contacteur à commande
échelonnée).

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90
MACHINES ELECTRIQUES MAS

Début

r2 et l2  connues CdM et Cdm désirés

Recherche des glissements, gM et gm, intersections


de CdM et Cdm avec la caractéristique naturelle du
moteur Cem=f(g) sans ajout de résistance au rotor

 
 logg M  
k  arrondi   Calcul du nombre de section k
 log g m  
  g  du rhéostat
  M 

1 k
Recalcule de gm et Cdm
g m  g M  k

Oui i<=k Non

i 1
g  r2
Rh i   m   r2
 gM  gM FIN

i=i+1

clear all
Rmin=0.5; % resistance d'un enroulement rotorique sans rhéostat
l2w=1.8; % réactance d'un enroulement rotorique
g=0:0.0001:1.5;% glissement
Omega=(1-g)*1500;% pulsation de rotation du rotor
gg=find(g==1);
Cdnom=995*Rmin.*g(gg)/(Rmin^2+l2w*g(gg)^2);% couple de démarrage nominal
gCMax=Rmin/l2w; % Glissement à couple maximal
CMax=995*Rmin.*gCMax./(Rmin^2+l2w*gCMax.^2);% Couple maximale
CdMax=CMax*0.9; % Couple de démarrage avec addition de résistance
Cdmin=CMax*0.7; % Couple minimum à ne pas dépasser durant le démarrage
Cem=995*Rmin.*g./(Rmin^2+l2w*g.^2);% calcul Cem=f(g)
gg=find(Cem>=CdMax-1e-1 & Cem<=CdMax+1e-1);gMax=min(g(gg));% glissement gM
gg=find(Cem>=Cdmin-1e-1 & Cem<=Cdmin+1e-1);gmin=min(g(gg));% glissement gm
k=floor(log(gMax)/log(gmin/gMax)); %nombre de section du rhéostat
gmin=gMax^(1/k)*gMax;% reclacul de gm
Cdmin=995*Rmin.*gmin/(Rmin^2+l2w*gmin^2);% Recalcul de Cdm
for jj=1:k+1
r2(jj)=(gmin/gMax)^(jj-1)*Rmin/gMax;
gk(jj)=(gmin/gMax)^(jj-1);
end
figure;hold on;
for jj=2:k+1
plot([(1-gk(jj))*1500 (1-gk(jj))*1500],[Cdmin CdMax]);
end
for ii=1:k+1
Cem=995*r2(ii).*g./(r2(ii)^2+l2w*g.^2);
plot(Omega,Cem);
end
plot([0 max(Omega)],[CdMax CdMax],'r')
plot([0 max(Omega)],[Cdmin Cdmin],'r')
plot([0 0],[0 1.5*CdMax],'k')

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91
MACHINES ELECTRIQUES MAS

III-8-3 Démarrage par modification de la résistance rotorique (Rotor à cage)


Comme le moteur à cage présente plusieurs avantages (robustesse, construction facile, entretien
réduit, absence de collecteur), les constructeurs ont essayé d’améliorer les conditions de démarrage
(réduction de courant et amélioration du couple au démarrage).
 Il existe par exemple, des moteurs à résistance élevé des barres de la cage, on réussit à réduire le
courant au démarrage et à augmenter le couple, mais au régime permanant les pertes Joule
rotoriques sont importantes, le glissement élevé et le moteur s’échauffe excessivement. Ce type de
solution est limité pour les moteurs de faible puissances (<=2kW).
 Il existe aussi des moteurs à double cage, qui permettent le démarrage essentiellement avec la
cage extérieure qui est à faible section des barres (à résistance élevée), puis après le démarrage le
moteur fonctionne principalement avec la cage intérieure à section élevée (à faible résistance) et à
réactance de fuite importante. Les pertes Joule rotoriques en fonctionnement normal sont réduites.
Remarque : La cage intérieure est éloignée du stator, donc la réactance de fuite des barres est
importante, d’où un faible facteur de puissance en régime nominal.
 Il y’a aussi les moteurs à encoches profondes qui permettent un démarrage doux, grâce à l’effet de
peau qui sert d’écran électromagnétique au démarrage. L’épaisseur de peau (profondeur de
pénétration du champ magnétique) est inversement proportionnelle à la pulsation des courants
rotoriques.
2

 
A la mise sous tension, rotor au repos, les barres de cage sont soumises à un champ de pulsation
égale à celle des tensions d’alimentation, la profondeur de pénétration est alors faible (9mm pour
le cuivre et 11mm pour l’aluminium à 50Hz), la résistance de la cage est donc très élevée.
L’augmentation de la vitesse du moteur fait diminuer le glissement donc la pulsation des courants
secondaire, la profondeur de pénétration augmente (pour un glissement de 5% on obtient une
profondeur de 40mm dans le cas du cuivre) et la résistance de la cage diminue.

Il n’y a pas besoin d’avoir deux cages concentriques, on arrive à avoir des conditions meilleures
au démarrage et un facteur de puissance élevé du fait que, les barres restent à la périphérie de
l’entrefer (inductance de fuite faible).

Pour ces approches de démarrage des moteurs à cage, le couple de démarrage est fixé dés sa construction.

III-8-4 Procédé de démarrage mécanique :


L’utilisation des coupleurs et embrayages permet le démarrage à vide des moteurs à induction. Ces
dispositifs mécaniques sont constitués de deux parties, l’une solidaire du moteur et l’autre de la machine
entraînée. Un agencement interne du coupleur rend ces deux parties solidaires à partir d’une certaine
vitesse. Les avantages de ce procédé sont :
 Diminution du courant de démarrage,
 Diminution de la durée de démarrage,
 Souplesse de démarrage,
 Possibilité de décoller les machines ayant un couple résistant supérieur au couple de démarrage du
moteur.

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Il peut être utilisé des coupleurs hydrauliques, magnétiques, à billes, à poudres ou à patins.

III-9 Freinage des machines asynchrone :

La mise hors tension du moteur asynchrone initialement en marche fait disparaître le cmt et le rotor
devient une roue libre. Il s’arrête mais après un certain temps qui dépend de son inertie et de celle de la
charge entraînée.

Certaines applications dans les quelles sont utilisées des moteurs asynchrones, nécessitent un arrêt rapide.
On présente ici deux méthodes de freinage appliquées aux moteurs asynchrones.
 Freinage à contre courant,
 Freinage par injection de courant continu,

Ces modes de freinage permettent de ralentir le moteur jusqu’à l’arrêt. Il faut donc les associer à des
techniques de freinages mécaniques pour constituer un frein plus sûr et plus rapide.

III-9-1 Freinage à contre courant (inversion des phases)

Comme on a vue précédemment, lors de l’étude du couple électromagnétique, pour freiner le moteur il
suffit d’inverser deux phases d’alimentations. Le champ magnétique tourne alors dans le sens inverse et
va faire tourner le rotor dans son sens. Ce dernier va donc voir sa vitesse diminuer jusqu’à 0 et remonter
ensuite si on le laisse tourner. On doit intervenir dés que la vitesse du rotor passe par 0, il est utilisé pour
cela un contact centrifuge. Ce type de freinage est bien adapté pour les moteurs asynchrones à rotor
bobinés, du fait qu’il est possible de limiter l’appel de courant lors du freinage en utilisant le rhéostat de
démarrage.

III-9-2 Freinage par injection de courant continu

En injectant un courant continu dans une phase du stator, on crée un champ fixe. Ce dernier induit des
courants dans le rotor qui vont s’opposer à sa rotation. Cela permet de frein pour le moteur.
Ce mode de freinage est utilisé pour les charges de forte inertie (moteur de traction). Le courant injecté
est d’environ 1.3In. Le courant peut provenir d’une batterie basse tension, d’un redresseur ou de la
décharge de condensateurs.
Il faut remarquer que ce type de freinage fonctionne même si on a une coupure de réseau.

III-10 Réglage de la vitesse d’un moteur asynchrone

La vitesse de rotation d’un moteur asynchrone est donnée par :


f
  1  g    60 [tr/min]
p
g : glissement,
p : nombre de paires de pôles de la machine,
 : fréquence des tension d’alimentation

Trois possibilités de réglage de la vitesse sont donc offertes, elles consistent à agir soit le glissement ou la
fréquence ou encore le nombre de paires de pôles.

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III-10-1 Réglage par le glissement :

a) Réglage de la vitesse dans les moteurs à rotor à cage :


Le procédé utilisé ici consiste à réduire la tension d’alimentation. En effet à couple constant le glissement
est d’autant plus grand que la tension est plus réduite comme cela apparaît sur les caractéristiques
mécaniques ci-dessous.

Cr


2 1
Il y’a une tension limite à ne pas dépasser, car le couple maximale diminue et le fonctionnement devient
instable ou devient inférieur au couple résistant. La variation de la tension peut se faire comme pour le
démarrage, par autotransformateur, impédances additionnelles au primaire ou bien par un gradateur
(dispositif d’électronique de puissance).

b) Réglage de la vitesse dans les moteurs à rotor bobiné :

 Utilisation d’un rhéostat de glissement :


Comme on a vue dans la partie démarrage rotorique avec rhéostat, à couple constant le glissement est
directement proportionnel à la résistance rotorique.
R R'

g g'
Il est donc possible de diminuer la vitesse d’un moteur asynchrone à rotor bobiné en augmentant la
résistance de son circuit rotorique. Ce réglage est d’un emploi commode et d’un prix de revient inférieur à
celui d’un variateur, d’autant plus que le même rhéostat est utilisé pour le démarrage du moteur.
Cependant, ce réglage diminue considérablement le rendement et n’autorise en générale, qu’une variation
de la vitesse de 50% au maximum. Il ne permet le réglage de la vitesse ni à vide ni pour les faibles
charges. En effet toutes les caractéristiques passent par  s pour un couple nul.
Ce type de réglage est très intéressant lorsque la puissance absorbée varie comme la vitesse ou plus vite
qu’elle.
Notons l’échauffement considérable du rotor dans la marche à vitesse réduite par suite de l’augmentation
des pertes Joule et des pertes fer dans le rotor, tandis que l’efficacité de la ventilation diminue. Le moteur
doit être alors déclassé.

 Réglage par récupération électrique de l’énergie :

Pour une même vitesse de rotation, pour une même f.é.m rotorique E2 = g m V1, on fait varier l’intensité
du courant I2 en opposant à E2 une f.è.m réglable. On peut utiliser un dispositif d’électronique de
puissance (onduleur) pour cela. Il découle de cette diminution de I2, une diminution du couple et donc une
modification de la caractéristique C(). L’intérêt de ce montage c’est le courant I2 peut être réinjecté dans
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le réseau, ce qui constitue une récupération électrique de l’énergie rotorique. Cette opération est délicate,
car la f.é.m rotorique est de fréquence et d’amplitude variable.
Le principe de cette opération consiste en une conversion de l’énergie de glissement en une énergie du
type continu qu’un pont onduleur retransforme en énergie alternative à la tension et à la fréquence du
réseau. Pour cela les thyristors sont ouverts de façon à produire une tension de 50Hz et le rapport de
transformation de l’autotransformateur est réglé de façon à ajuster le courant rotorique à la valeur donnant
le glissement désiré. Cet appareil est complexe et onéreux. Il ne convient qu’à des fonctionnements
prolongés à vitesse réduite.
Il est également possible d’utiliser des montages par récupération mécanique d’énergie, comme le
montage en cascade asynchrone.

Ud

III-10-2 Réglage par la fréquence :

Changement de la vitesse de synchronisme par changement de f. pour que le couple maximal reste
constant, il convient de varier la tension d’alimentation au même temps que la fréquence, pour avoir un
rapport tension-fréquence constant.

On peut utilisé des convertisseurs électromécaniques de la fréquence :


 variation de la vitesse d’une génératrice synchrone,
 alimentation pas les f.è.m rotoriques d’un autre moteur asynchrone.
Ou un convertisseur statique :
 onduleur autonome
 cyclo-convertisseur.

III-10-2 Réglage par changement du nombre de pôles :

Changement de la vitesse de synchronisme par changement de p. Ce type de réglage est fait à la


construction du moteur. Le changement du nombre de pôle peut s’effectuer soit en disposant plusieurs
bobinages sur le stator soit on fractionnant un unique bobinage dont on change le couplage. Le nombre de
vitesse de synchronisme peut atteindre 6. le moteur à deux vitesse est le plus courant.

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Le schéma ci-dessus montre qu’en modifiant le sens d’alimentation d’une bobine sur deux, on divise par
2 le nombre de pôles : la vitesse du champ tournant est donc doublée. Il faut remarqué que le rotor doit
avoir le même nombre de pôle que le stator. Ce procédé n’est donc intéressant que pour les moteurs à
cage, où le nombre de pôles rotoriques apparaît spontanément.

III-11 Génératrice asynchrone

On a vue dans le tracé du couple que la machine est en fonctionnement génératrice si elle est tourne au
delà de sa vitesse synchrone et son couple est négatif.


s

Dès qu’on entraîne la machine à une vitesse supérieure à sa vitesse de synchronisme, la machine est en
fonctionnement génératrice.

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Réversibilité de la machine asynchrone

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Série de Travaux Dirigés N°1
Machines Electriques
Champ tournant - bobinage

Exercice N° 1

On considère la structure de principe d’un stator de machine à courant


alternatif triphasé représentée sur la figure ci-contre. .
Les trois bobinages portent les noms conventionnels A, B, C et on
s’intéresse à la valeur de l’induction produite en leur centre O
lorsqu’ils sont parcourus par les courants suivants :

On suppose le matériau magnétique sur lequel sont disposés les bobinages, linéaire. On suppose
également que l’induction magnétique Ba(θ) produite au point O par le bobinage A dans la direction d’axe
θ s’écrit, de façon très simplifiée, Ba(θ)= k ia cos θ
1) Écrire les inductions produites au point O par les bobinages B et C : Bb(θ) et Bc(θ).
2) Calculer alors l’expression littérale de l’induction B(θ) crée au point O par l’ensemble des trois
bobinages, toujours dans la direction d’axe θ, en fonction de k, ia, ib, ic et θ.
3) Exprimer alors B(θ, t) en remplaçant les courants par leurs expressions et en simplifiant au maximum
l’écriture obtenue. Décrire alors la direction, la vitesse de rotation et l’amplitude de cette induction.
Énoncer alors le théorème de Ferraris. Que deviennent ces caractéristiques si on inverse ib et ic ?
4) Quelle est la valeur de la vitesse de rotation N (tr/min) du champ
correspondant à des courants à 50 Hz?
On suppose maintenant qu’un rotor aimanté, d’induction axiale Br,
présentant deux pôles (Nord et Sud), et tournant à la vitesse Ω, est placé
au centre de la machine, comme le représente la figure ci-contre, mais
sans modifier la linéarité magnétique de l’ensemble. On appelle ψ l’angle
entre l’axe d’induction maximale du rotor et l’axe d’angle θ d’induction
maximale du stator.
5) Quelle est l’expression du couple magnétique qui s’applique sur le
rotor en fonction de Br, B(θ) et ψ ? 6) Quelle condition sur la vitesse Ω
permet d’obtenir une valeur moyenne non nulle de ce couple ?
7) Dans ces conditions, quelle est la valeur de l’angle ψ correspondant à la
valeur maximale du couple ? Que se passe-t-il si l’angle ψ dépasse cette valeur ?
8) Le stator présenté ici comportait une paire de pôles par phase (un Nord un Sud), il est possible de
multiplier ce nombre par un facteur p appelé « nombre de paires de pôles ». Cette opération consiste en
des dédoublements et des déphasages géométriques des bobinages de chaque phase. Dans ces conditions
l’induction produite par le stator s’écrit :

Quelle est alors la vitesse de rotation N (tr/min) du champ tournant en fonction de la fréquence f=/2?
Donner les valeurs des vitesses correspondant à p 2, p 3 et p 4

1
Exercice N°2 (Application du théorème de Ferraris)
Soit un stator d’une machine tournante triphasée tétrapolaire. Celle-ci est alimentée par une source
triphasée équilibrée. Les bobines du stator sont distribuées sur 12 encoches.
1) En complètent la figure ci-dessous :
 Faites apparaître comment sont reliées les bobines de l’enroulement triphasé en indiquant
clairement l’entre et la sortie de la bobine.
 Brancher la machine sur le réseau pour un couplage étoile.

A
B
C

2) En supposant que le courant est positif quant il circule d’une entrée de bobine vers sa sortie :
 Refaire le schéma ci-dessous en indiquant le sens du courant dans chaque bobine pour chacun
des cas 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7 indiqués sur la figure ci-dessous.
 Sur les mêmes figures, représenter le flux produit par les bobinages.
 Indiquer les pôles du champ tournant.
 Quel est le nombre de pôle du champ tournant.
+50
[A]

+25

-25

-50

Ia, Ib, Ic sont successivement les courants dans les lignes A, B, C.


3) De combien a augmenté le déphasage des phases A, B, C entre le cas 1 et 2 ?
4) Quel est l’angle de rotation du champ magnétique entre le cas 1 et 2 ?
5) Quel est l’angle de rotation du champ magnétique entre le cas 1 et 7 ?
6) Quelle est alors la vitesse de rotation du champ tournant si la fréquence des courants triphasés est de
50 Hz, 100Hz, 10Hz
Exercice N° 3
Le stator d’une machine triphasé.
On donne les caractéristiques suivantes :
 nombre p de paires de pôles : 2 ;
 nombre de bobines identiques par phase : 2 (une par paire de pôles) ;
 nombre m de sections par bobine : 3 ;
 roue polaire fictive :
 La vitesse angulaire mécanique  60 rad / s ,

2
 L’induction est radiale dans l’entrefer, à répartition spatiale sinusoïdale, maximum à la
surface du stator : B̂ 0,8 T ;
 rayon interne du stator : r 0 .2 m ;
 longueur utile des conducteurs actifs pour le calcul des flux : l 0 3, m.
Les sections d’une bobine sont identiques et comportent chacune ns spires (ns 24) ; leur ouverture
angulaire est égale à 9 pas d’encoche, elles sont décalées entre elles d’un pas d’encoche.
1) Montrer que le nombre d’encoches au stator est égal à 36.
Tracer l’enroulement d’une phase dans le développement plan du stator ; on pourra donner à chaque
section la forme hexagonale. Si le bobinage est de type imbriqué à pôles conséquents.
2) À l’instant t = 0, l’axe de la roue polaire coïncide avec l’axe de la section centrale S2 ; la valeur
instantanée de l’induction en un point de l’entrefer distant de l’angle réel de l’axe de la section centrale
S2 a pour expression : Bˆ cos pt   
Établir l’expression instantanée littérale du flux d’induction totalisé dans cette section, en déduire celle
des flux d’induction totalisés dans les deux sections latérales S1 et S3.
Déterminer l’expression instantanée de la f.e.m. par phase et procéder à l’application numérique pour sa
valeur efficace.

3
4
4.

5.
6.

5
7.

6
7
Série de Travaux Dirigés N°2
Machines Electriques
Exercice N°1
Un alternateur triphasé, enroulements d’induit couplés en étoile (3 bornes accessibles), produit des forces
électromotrices supposées parfaitement sinusoïdales et de fréquence f=50Hz. Son rotor est tétrapolaire.
On a effectué les essais suivants :
 Relevé de la CI : Uo (tension composée efficace à vide), en fonction de l’intensité Ie du courant
d’excitation à la vitesse nominale de rotation.
Ie [A] 0 0.23 0.46 0.80 1.1 1.46 1.90 2.30 2.70 3.2
Uo [V] 0 79.7 147 225 277 320 355 374 390 402
Xs (ohm)
 Essai en CC permanent équilibré, à la vitesse nominale de rotation :
Icc=20A pour Ie=0.48
 Essai en charge équilibrée purement inductive, à la vitesse nominale de rotation :
Ie=2.5A I=20A U=346V

 La résistance à chaud entre deux bornes est mesurée : R=1,2


 Essai à réaction d’induit tournante ; on alimente le stator par un système triphasé équilibré de
tension faible (50Hz) et on entraîne le rotor, démagnétisant, au voisinage de la vitesse de
synchronisme (et dans le même sens que le cmg) : l’observation oscillographique de l’intensité
d’un courant statorique montre que sa valeur maximale évolue entre deux valeur extrêmes Imin et
Imax telles que Imax/Imin=2
Question :

On envisage d’utiliser cet alternateur pour alimenter sous la tension composée U=346V (tension simple
=200V) une charge absorbant des courants équilibrés d’intensité nominale I=25A et de facteur de
puissance supérieur à 0.6
Prévoir par la méthode de Potier, dans le cas des trois fonctionnements universels de l’alternateur
(purement inductif (a), résistif (b) et capacitif(c)), l’intensité Ie du courant d’excitation:

a. U=346, f=50Hz, I=25A, cos  = 0.6 inductif


b. U=346, f=50Hz, I=25A, cos  = 1
c. U=346, f=50Hz, I=25A, cos  = 0.6 capacitif

Exercice N°2
Utiliser le diagramme de behn-Eschenburg, dans l’exercice 1, pour prévoir le courant d’excitation dans
les cas suivant :

1) Ignorer la saturation du fer de la machine.


2) La non linéarité est exprimée par la variation de la réactance synchrone Xs.

Exercice N°3
De même utiliser le diagramme de Blondel pour prévoir le courant d’excitation dans l’exercice 1.

Comparer entre les trois méthodes.


1
Exercice N°4

A la suite des essais effectués précédemment on a également fait :


L’essai à vide, en moteur synchrone, sous tension réglable de fréquence nominale, à excitation telle que
l’intensité des courants d’induit soit minimale pour chaque valeur de la tension d’alimentation U. Après
déduction des pertes par effet Joule de l’induit, la puissance absorbée par le moteur varie en fonction de Ie
comme indiqué ci-dessous :

Ie [A] 0 0.46 1.1 1.90 2.70 3.2


P [W] 175 204 277 335 375 387

On mesure la tension de la source séparée de la roue polaire, Ue=24V

Pour les fonctionnements définis ainsi : U=346, f=50Hz, I=25A, cos =0.6av, cos =0.6ar, et cos =1
déterminer :
1) l’intensité du courant d’excitation Ie
2) les pertes d’excitation,
3) les pertes par effet Joule dans l’induit,
4) les pertes mécaniques et ferromagnétiques, (pertes constantes)
5) la puissance absorbée par l’alternateur,
6) le rendement de l’alternateur.

2
Série de Travaux Dirigés N°3
Machines Electriques
Exercice N°1
Un moteur asynchrone triphasé est alimenté par le réseau SONELGAZ 220/380 V de fréquence 50 Hz.
Le primaire est couplé en triangle ; le secondaire (rotor bobiné) est couplé en étoile sans neutre sortie. La
machine est à 4 pôles.
On fera les hypothèses simplificatrices suivantes :
- les pertes ferromagnétiques, les chutes de tensions dans les résistances et les inductances de fuites
du stator sont négligeables.
- Les pertes mécaniques sont également négligeables.
On a effectué deux essais du moteur sous tension nominale :
Premier essai : Moteur à l’arrêt, rotor ouvert, on relève la tension entre deux bagues du rotor : 395V et le
courant en ligne I0=16.5 A.
Deuxième essai : moteur en marche, rotor en court-circuit, la fréquence de rotation est de 1455tr/min.
La machine absorbe une puissance mesurée par la méthode des deux wattmètres dont
les déviations de même sens correspondent respectivement à 17.9 kW et 7 kW.
1) calculer pour le point de fonctionnement du deuxième essai et dans les hypothèses
simplificatrices :
a. le glissement g
b. le facteur de puissance cos arrondi au dixième
c. l’intensité du courant en ligne J
d. la puissance dissipée dans le rotor
e. le moment du couple électromagnétique exercé sur le rotor
2) compte tenu des hypothèses, on propose ci-dessous le schéma équivalent ramené au primaire
d’une phase du stator.

r2 et l2  sont la résistance et la réactance de fuite d’une J J1


phase du rotor. l2
r2
m est le rapport de transformation par phase à vide. g est J0
m2 m2
le glissement.
On rappelle que le moment du couple électromagnétique l2 1  g
U1 L
sous la forme :
m2 g
r2
g
C em  KU 2 2
 r2 
   l 2 2
g
On se propose d’utiliser les essais effectués pour déterminer les facteurs : KU², r2 et l2 
a. Placer sur le diagramme vectoriel la tension U et les courants J0, J1 et J. Montrer que l’intensité J1 du
courant par phase a pour valeur efficace : J1= 22.9 A.
b. Vérifier que m=0.6 et calculer la résistance rotorique par phase : r2
c. Calculer la réactance l2 .
d. Calculer KU²
e. Quel est le moment du couple électromagnétique maximal ? pour quel glissement est-il atteint ?
f. On veut obtenir le point de fonctionnement suivant : Cem=200 Nm et g=0.5
On utilise pour cela un rhéostat de glissement couplé en étoile au rotor.
g. Montrer que la résistance par phase de rhéostat doit être : Rh=1.95 Ohm
h. Calculer la puissance totale dissipée dans le rhéostat.

1
Exercice N°2

l2 =1,4 Ohm r2 =
Ohm
 (en tr/min)

'=/2

Exercice N°3
Un moteur asynchrone triphasé à rotor bobiné et à bagues est alimenté par un réseau triphasé 50 Hz dont
la tension entre phases est U = 380 V. Les enroulements du stator et du rotor sont en étoile. La résistance
mesurée à chaud entre deux bornes de phases du stator est Rs= 0,2 Ohm, celle mesurée à chaud entre deux
bagues du rotor est Rr = 0,08 W. A vide, le moteur tourne pratiquement à 1500 tr/min et la méthode des
deux wattmètres donne:
PA= 900 W et PB= -410 W.
1) Calculer le nombre de pôles du stator, le facteur de puissance et l'intensité en ligne à vide.
2) Les pertes mécaniques sont constantes et égales à 100 W.
3) Calculer les pertes dans le fer du stator. Ces pertes seront considérées comme constantes.
Lors d'un essai en charge, on obtient:
' = 1440 tr/min ; P1= 4500W ; P2= 2000 W (Puissances obtenues par la méthode des deux Wattmètres)
a. Calculer le glissement, le facteur de puissance, le courant au stator, le rendement et le moment du
couple utile.
b. Le moteur entraîne une machine dont la caractéristique mécanique est une droite d'équation:
Cr= 2 + '/100 (' s'exprime en tr/min et Cr en Nm).
 Calculer la fréquence de rotation du groupe et la puissance utile du moteur sachant que sa
caractéristique mécanique est une droite en fonctionnement normal.
 Quelle résistance doit-on mettre en série avec chacun des enroulements du rotor pour que la
fréquence du groupe précédent devienne 1410 tr/min.

Exercice N°4
Les tensions indiquées sur la plaque signalétique d'un moteur triphasé sont :
400 V / 690 V 50 Hz
Cela signifie que la tension nominale aux bornes d’un enroulement est de 400 V
1) Quel doit être le couplage du moteur sur un réseau triphasé 230 V / 400 V ?
2) Et sur un réseau triphasé 400 V / 690 V ?

Exercice N°5
La plaque signalétique du moteur asynchrone d’une fraiseuse porte les indications suivantes :
3 50 Hz
220 V 11 A
Y 380 V 6,4 A
1455 tr/min cos = 0,80
1. Le moteur est alimenté par un réseau triphasé 50 Hz, 380 V entre phases.
Quel doit être le couplage de ses enroulements pour qu’il fonctionne normalement ?
2. Quel est le nombre de pôles du stator ?
3. Calculer le glissement nominal (en %).
4. Un essai à vide sous tension nominale donne :
 La puissance absorbée : Pa = 260 W
 L’intensité du courant de ligne : I = 3,2 A

2
Les pertes mécaniques sont évaluées à 130 W.
La mesure à chaud de la résistance d’un enroulement du stator donne r = 0,65 .
En déduire les pertes fer.
5. Pour le fonctionnement nominal, calculer :
 les pertes par effet Joule au stator
 les pertes par effet Joule au rotor
 le rendement
 le couple utile Tu

Exercice N°6
Un moteur asynchrone triphasé à rotor bobiné, couplé en étoile au primaire et au secondaire, à 8 pôles. La
tension nominale entre phase est 440V, fréquence 60Hz. La puissance nominale est de 60kW. Le
rendement de la machine est de 85,6%.
Les essais ont fourni les résultats suivants :
Essai à charge nulle :
Tension (entre lignes) V= 440V
Courant (de ligne) I= 30A
Puissance consommée (totale) P= 2100W
Essai à rotor bloqué et en court-circuit :
Tension (entre lignes) V= 110V
Courant (de ligne) I= 100A
Puissance consommée (totale) P= 9000W
La résistance entre 2 bornes du stator vaut 2 Ohm.
Construire le diagramme de cercle, et déterminer, lorsque le moteur délivre une puissance égale à sa
puissance nominale :
a) le courant consommé par phase
b) le couple utile
c) le glissement
d) le facteur de puissance
e) le rendement

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