Cours Estp Géologiegénérale
Cours Estp Géologiegénérale
Cours Estp Géologiegénérale
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SOMMAIRE
Pages
INTRODUCTION
CHAPITRE I- L’UNIVERS ET LE SYSTÈME SOLAIRE
I- l’univers et ses composantes
II- Le système solaire
I- Les minéraux
II- Les roches
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INTRODUCTION GENERALE
Définition et objectifs
La géologie est, comme son nom l’indique, la science de la terre. Elle comprend l’étude des parties de la
terre directement accessibles à l’observation, et à l’élaboration des hypothèses qui permettent de
reconstituer leur histoire et d’expliquer leur agencement.
Le but de la géologie est avant tout historique : reconstituer l’histoire des temps passés et en tirer toutes
les conséquences pour l’époque actuelle. Vu sous cet angle, l’ambition de toutes études géologiques est
en quelque sorte la reconstitution du film des événements jusqu’à l’époque actuelle, laquelle n’est qu’une
image parmi d’autre qu’on peut replacer dans une longue suite qui lui donne tout son sens. La méthode
géologique n’est donc pas expérimentale dans son essentiel : elle est historique. En effet, l’analyse des
phénomènes actuels se prête à l’expérience mais il n’est pas toujours facile d’en situer la signification
dans la suite des événements qui se sont succédé au cours du temps.
En effet, l’analyse de certains caractères des roches peut faire appel à des méthodes chimiques,
mathématique, mais ces données très précises obtenues doivent être replacées dans une perspective
géologique par un raisonnement historique. Les conséquences de ce raisonnement peuvent parfois être
vérifiées par la géologie appliquée, ce qui pourrait apparaître comme une sorte de géologie
expérimentale. Mais en fait, le but essentiel de la géologie appliquée est de prévoir à ce que les
recherches, toujours très coûteuses soient limitées au minimum. En ceci, la position du géologue est celle
du médecin : Il doit fonder un diagnostic sur un ensemble de données immédiates et n’opérer qu’à coup
sûr, évitant les expériences sur le patient. C’est pourquoi, chaque jour science plus exacte, la géologie
demeure aussi un art et que, historien ou médecin de la terre, le Géologue exerce un beau métier.
Disciplines de la géologie
Géophysique – géodésie – volcanologie – sédimentologie – géologie structurale – géochimie –
géomorphologie – paléontologie – stratigraphie – pétrologie – hydrologie - hydrogéologie –
minéralogie – géochronologie - tectonique des plaques – télédétection.
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CHAPITRE I- L’UNIVERS ET LE SYSTEME SOLAIRE
3- La hiérarchie de l’univers
Une galaxie est une entité de base de l’Univers. Elle est constituée de milliards d'étoiles
Un amas est constitué de milliards galaxies
Un superamas est constitué de quelques à plusieurs milliers d’amas
Une galaxie
Un amas
Un superamas
Figure 1 : Structure de l’univers
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Notre Galaxie appelée "la voie lactée" n’est qu’une parmi des milliards de galaxies ; elle est constituée
de milliards d’étoiles, le soleil n’est qu’une de ces étoiles.
4- L’âge de l’univers
L'âge de l'Univers a été estimé à 15 ± 5 milliards d'années. Il a été obtenu par trois méthodes
indépendantes les unes des autres :
le mouvement des galaxies,
l'âge des plus vieilles étoiles (en examinant leurs spectres)
l'âge des plus vieux atomes
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Figure 4 : Les principaux objets du système solaire
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CHAPITRE II : LA TERRE
1- L’Atmosphère
Structure et composition : L’atmosphère terrestre (figure 5), couche épaisse de 800 km mais
dont 99,9 % de la masse est contenue dans les cinquante premiers kilomètres structurés en
plusieurs étages. On a de haut en bas :
- l’ionosphère.
- La thermosphère
- La mésosphère
- La stratosphère
- La Troposphère
L’effet de serre
Certains gaz atmosphériques agissent sur le rayonnement solaire incident et réfléchi : l’ozone
absorbe une partie du rayonnement ultraviolet incident, tandis que la vapeur d’eau, le dioxyde de
carbone et le méthane absorbent une partie des rayonnements infrarouges émis par le sol échauffé.
Ces derniers gaz renvoient à leur tour un rayonnement infrarouge en direction du sol, qui à son
tour s’échauffe et engendre un nouveau rayonnement infrarouge, et ainsi de suite : c’est l’effet
de serre.
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Figure 5 : Structure, composition de l’atmosphère terrestre et effet de serre
2- L’hydrosphère
Les océans couvrent plus de 70 % de la surface du globe. Ils couvrent un peu plus de 360.106 km2 et
sont répartis en quelques grands domaines :
- L’océan Atlantique
- L’océan Pacifique : il représente à lui seul 50 % de la surface océanique globale
- L’océan Indien
À côté de ces grands océans, il existe de nombreux domaines marins de taille plus modeste :
• les océans austral et arctique ;
• des mers épicontinentales telles la Manche et la Mer du Nord ;
• des mers marginales telles la Mer de Chine ;
• des mers « intramontagneuses » comme la Méditerranée et la mer Noire.
Conclusion
La Terre est une des planètes telluriques du système solaire. Du fait de sa distance au Soleil et de la
présence de son atmosphère qui déterminent conjointement la température moyenne au sol, la Terre est
singulière par la coexistence de l’eau sous ses trois états et par le fait que la Vie s’y est développée.
Planète de vie, la Terre est aussi une planète vivante : l’énergie solaire anime la dynamique de ses
enveloppes externes tandis que sa surface rocheuse témoigne, par le volcanisme et la sismicité qui s’y
expriment ainsi que les déformations qui l’affectent, de l’existence d’une dynamique interne.
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II- : STRUCTURE INTERNE
1- Connaissance de la structure interne
La Terre est constituée d’une série de couches concentriques de propriétés chimiques et/ou
physiques différentes. La structure interne de la Terre a été mise en évidence en grande partie grâce à
l’étude de la propagation des ondes sismiques émises pendant les grands tremblements de terre.
Les autres informations concernant la structure et la composition interne de la terre proviennent
de :
l’échantillonnage direct de la croûte terrestre,
l’étude des morceaux de roches du manteau supérieur remontés par certains volcans,
l’étude des météorites,
et les travaux expérimentaux de laboratoire (étude du comportement des minéraux du
manteau à haute pression–haute température grâce à l’utilisation de la cellule à enclumes
de diamant).
La base de la croûte est caractérisée par un brusque changement de densité (2,9 à 3,3 g/cm3). Un
géologue croate, Andrija Mohorovicic a découvert en 1909 l’existence d’une discontinuité dans la
propagation des ondes sismiques. On appelle discontinuité de Mohorovicic ou Moho, la discontinuité
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sismique qui marque la limite entre la croûte et le manteau. Le Moho est situé à environ 35 km (jusqu’à
70 km sous les grandes chaînes de montagnes) sous les continents, et à environ 10 km sous les océans.
2.2- Le manteau
Localisation : Sous le Moho jusqu’à environ 2900 km. Le manteau occupe 81% du volume de
la Terre et représente 67% de sa masse. On y distingue deux étages qui font frontière commune
à 670 km de profondeur : le manteau supérieur et le manteau inférieur.
se traduit par une augmentation de densité de 5,5 g/cm3 à 10 g/cm3 : c’est la discontinuité de
Gutenberg, découverte en 1913.
2.3- Le noyau
Localisation : Le noyau constitue la partie centrale de la Terre. Il est divisé en deux couches :
le noyau externe (liquide) (la brusque interruption de propagation des ondes S à la limite
entre le manteau et le noyau indique que le noyau externe est liquide) et le noyau interne ou
graine (solide), séparé par la discontinuité de Lehmann à 5150 km de profondeur. A cette
limite, la densité passe de 12,3 g/cm3 à environ 13,3 g/cm3, et atteint 13,6 g/cm3 au centre de
la Terre, soit à 6371 km.
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3.1- La lithosphère
Elle est caractérisée par sa rigidité et son élasticité. La vitesse des ondes sismiques est élevée. Son
épaisseur est de 100 km en moyenne (70 km sous les océans et 130 km sous les continents). La
lithosphère est composée de la croûte terrestre (océanique et continentale) et d’une partie du
manteau supérieur (manteau lithosphérique).
Conclusion
La Terre est essentiellement solide. La seule zone liquide à l’intérieur de la Terre est le noyau externe.
La LVZ dans le manteau supérieur est une zone où existe un début de fusion très faible, mais n’est pas
liquide. Enfin, il existe près de la surface, au-dessous des volcans actifs, des chambres magmatiques où
existent des magmas liquides. Le magmatisme est donc un phénomène exceptionnel. L’état solide à
l’intérieur de la Terre malgré des températures élevées est dû aux fortes pressions qui y règnent et qui
empêchent la fusion des roches. Le noyau externe liquide est responsable du champ magnétique externe
de la Terre. Les courants de convection qui agitent le fer liquide produisent un effet dynamo qui
engendre le champ magnétique.
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CHAPITRE II- LES OBJETS GEOLOGIQUES
I- LES MINERAUX
1- Définitions
Un minéral est un solide naturel, possédant une composition chimique définie et une structure atomique
ordonnée (cristal). L’étude cristallographique et chimique a permis de déterminer 7 systèmes cristallins
correspondant à 7 formes géométriques ou 7 solides primitifs.
Les 7 systèmes cristallins peuvent ainsi être décris par leurs paramètres :
• Système triclinique : a ≠ b ≠ c ; α ≠ β ≠ γ
• Système monoclinique : a ≠ b ≠ c ; α = γ = 90° ≠ β
• Système orthorhombique : a ≠ b ≠ c ; α = γ = β = 90°
• Système hexagonal : a = b ≠ c ; α = β = 90° ; γ = 120°
• Système rhomboédrique : a = b = c ; α = β = γ ≠ 90° ; α < 120°
• Système quadratique : a = b ≠ c ; α = γ = β = 90°
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3- Classification des minéraux (Le critère est variable en fonction des auteurs.)
3.1- Classification selon la nature des radicaux anioniques
En fonction de la nature des radicaux anioniques présents dans l’assemblage des minéraux, les roches se
divisent en huit groupes mais habituellement on les regroupe en deux grandes familles :
- Les minéraux silicatés : ils constituent 90% des matériaux qui existent ;
- Les minéraux non silicatés : le silicium n’entre pas dans la structure.
Les silicates représentent plus d'un quart des minéraux à la surface du globe. Cette abondance a amené à
une classification spécifique. Celle-ci fait intervenir des notions structurales, c'est-à-dire fonction de
l'enchaînement des tétraèdres. Les charges négatives favorisent le greffage ou l’attraction des cations.
Les silicates et alumino-silicates sont divisés en 6 sous-classes.
Nésosilicates [SiO4] 4-.
Sorosilicates [Si2O7] 6-.
Cyclosilicates [Si3O9]6-, [Si4O12]8-, [Si6O18] 12-.
Inosilicates [SiO3]2-, [Si4O11]6-.
Phyllosilicates [Si2O5]2-, [AlSi3O10]5-, [Al2Si2O10]6-
Tectosilicates [AlSi3O8]1- , [Al2Si2O8]2-, [Al2Si3O10]2-, [Al2Si7O18] 2
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II- LES ROCHES
Une roche est un agrégat naturel de minéraux. Il existe trois familles de roches : magmatiques,
sédimentaires et métamorphiques.
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o Au contraire, le magma qui donne les roches volcaniques refroidit beaucoup plus
rapidement. Les cristaux sont beaucoup plus petits (microlithiques : du grec micro = petit
et lithos = pierre) et la texture de la roche est dite aphanitique. Parfois, le refroidissement
du magma est tellement rapide que la roche volcanique ne possède pas de cristaux. La
roche présente alors une texture vitreuse. La structure des roches volcaniques peut être
litée, ou en coussins (si le magma a refroidi sous l’eau). Exemples : Rhyolite, Andésite,
Basalte.
o Les roches mafiques (ma = magnésium et fiques = fer) sont issues de magmas très
fluides enrichis en fer (Fe) et en magnésium (Mg). Les principaux minéraux sont
foncés (pyroxènes et amphiboles).
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Figure 8 : Classification des roches magmatiques (1)
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Figure 9 : Classification des roches magmatiques (2)
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2- Les roches sédimentaires
Les roches sédimentaires proviennent de l’accumulation et la consolidation de sédiments. On
l e s classe en trois types : roches détritiques (clastiques), chimiques et biochimiques.
Les roches détritiques proviennent de l’accumulation de débris de roches pré-existantes.
Exemple : Grès, shale.
Les roches chimiques proviennent de la précipitation de composés chimiques.
Exemple : les évaporites (le sel).
Les roches biochimiques proviennent de l’accumulation de débris d’origine
organique. Exemple : le charbon.
Les roches sédimentaires se caractérisent par une structure litée et par la présence de fossiles.
Les principaux minéraux des roches sédimentaires sont :
- la calcite dans les calcaires,
- la dolomie dans la dolomite,
- les minéraux argileux (kaolinite, smectite, micas) dans les argiles.
- la halite, le gypse et la sylvite dans les évaporites,
- le quartz et le feldspath dans les roches détritiques (grès).
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Les principales textures des roches métamorphiques sont la schistosité et la foliation.
o la schistosité correspond à un feuilletage plus ou moins serré des roches sous
l'influence de contrainte tectonique.
o la foliation correspond à une différentiation pétrographique entre des lits clairs et
des lits sombres (gneiss).
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3.3- Les roches métamorphiques
Tableau I : Les roches métamorphiques
Séquence pélitique Séquence granitique Séquence basaltique
(boue, gains très fins)
Roches
Pélite, argile Granite Basalte
Degré de métamorphisme
Epizone
Schistes sériciteux, Métabasaltes
Métamorphisme faible Protogyne
chloriteux
Faciès Schistes verts
Mésozone
Métamorphisme Amphibolites
Micaschistes Gneiss
moyen
Faciès Amphibolites
Catazone
Métamorphisme fort Granulites Gneiss ou granulites Gneiss, pyroxénites
Faciès Granulites
1- Définitions
La pétrographie (du grec petra, pierre, et graphein, écrire) : Sciences de description et
de classification des roches.
La pétrogenèse : étude des mécanismes de formation des roches.
Pétrographie + pétrogenèse = Pétrologie.
La pétrologie (du grec logos, discours, parole) : Science de description, de classification
et d’interprétation de la genèse des roches.
2- Intérêt de la pétrographie
Scientifique : Reconstituer l’histoire de la Terre.
Economique : E x p l o i t e r l e s matières premières minérales
Technologique : Construire des ouvrages d’art à partir d’études géologiques des
terrains.
3. Méthodes descriptives
Les méthodes descriptives se basent sur :
l’identification des minéraux dans les roches ;
la détermination de la proportion des minéraux dans les roches ;
la détermination de la structure et la texture des roches.
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o la structure d’une roche désigne l’aspect ou la forme que prend la roche tel
qu’on peut l’observer à l’œil nu sur un affleurement rocheux (échelle
macroscopique). Exemple : structure litée, massive, rubanée.
La pétrographie est basée sur l’examen des lames minces des roches sous le microscope
polarisant pour déterminer avec précision les minéraux et leurs proportions dans les roches.
Le microscope polarisant (appelé aussi microscope pétrographique) est l’outil de base de la
pétrographie. C’est un microscope spécialisé conçu pour déterminer les propriétés optiques
des minéraux. Son grossissement peut atteindre 1000x et permet d’identifier les grains
des minéraux très petits.
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CHAPITRE IV : LES PHENOMENES GEOLOGIQUES
I- LA GEODYNAMIQUE INTERNE
Elle a pour objet l’étude de tous les phénomènes qui se déroulent à l’intérieur du globe terrestre.
Ces phénomènes se manifestent à la surface de la terre sous la forme de volcanisme; séisme ;
sources chaudes ; magnétisme et sous la forme de mouvements des plaques terrestre. Ce sont
surtout les mouvements des plaques qui vont faire l’objet de notre étude. Ces mouvements sont au
nombre de trois à savoir, la subduction, l’expansion et les failles transformant.
Selon cette théorie, la lithosphère est découpée en un certain nombre de plaques (six grandes
plaques et de nombreuses microplaques) rigides qui bougent les unes par rapport aux autres en
glissant sur l'asthénosphère. Ce mouvement définis trois types de frontière entre les plaques :
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continentale. Trois plaques seulement sont entièrement océanique : la plaque Pacifique,
Nazca et Cocos (figure 3).
Le mouvement des plaques tectoniques est assuré par les grandes cellules de convection dans
le manteau, qui sont le résultat du flux de chaleur qui va du centre vers l'extérieur de la terre.
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Figure 10 : Les principales plaques lithosphériques et leurs frontières.
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Figure 11 : Subduction océan- continent le long d’une marge active
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roches volcaniques sont donc exposées à la surface de la Terre. Si le magma cristallise
en profondeur, il donnera des roches plutoniques. Les roches plutoniques sont
amenées à la surface lors du soulèvement et l’érosion des terrains par les processus
dynamiques de la tectonique des plaques, lors de la formation de chaînes de montagnes
par exemple.
L’érosion des roches métamorphiques et des roches sédimentaires produira aussi des
sédiments et éventuellement des roches sédimentaires.
4- Le dépôt
Lorsque l’énergie nécessaire au transport s’atténue, les éléments se déposent en commençant par
les plus grossiers et les plus denses. Les éléments les plus fins vont le plus loin possible.
5- La diagenèse
C’est l’ensemble des phénomènes qui affectent une roche sédimentaire après son dépôt et avant
son métamorphisme. Les étapes sont :
- La compaction : consolidation des sédiments meubles ;
- La cimentation : jonction des grains entre eux ;
- La recristallisation : entre les grains, des minéraux nouveaux vont apparaitre pour
participer à la cohésion de l’ensemble ;
- La métasomatose : apport de matières de l’extérieur.
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Figure 14 : Le cycle des roches (d’après www.usgs.gov, modifié)
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CHAPITRE V : GEOLOGIE DE LA COTE D’IVOIRE
Le craton Ouest-africain est une vieille plate-forme granitisée et stabilisée (Bessoles, 1977) depuis
la fin de l’Orogenèse Eburnéenne. Il est limité au Nord par l’Anti-Atlas, au Sud par l’Océan
Atlantique, à l’Ouest par la zone mobile panafricaine des Mauritanides et Rockélides et à l’Est
par la zone panafricaine des chaines Pharusides, Dahoméyides et Gourma.
Il comprend au Nord, la dorsale de Réguibat, au Sud la dorsale de Man (Léo) et est couvert sur
une grande partie de sa surface par les formations sédimentaires d’âge protérozoïque supérieur
des bassins de Tindouf au Nord, de Taoudéni dans sa partie centrale et du bassin voltaïque dans
sa partie Orientale (cf. figure 2).
S’inscrivant grossièrement dans un carré dont les côtés seraient les coordonnées de 5°N et 10°N
(latitude), 3°W et 8°W (longitude), la Côte d’Ivoire est un pays de l’Afrique de l’ouest dont la
limite méridionale est constituée par une partie du golfe de Guinée. Elle est entourée à l’ouest par
le Libéria et la Guinée, au nord par le Mali et le Burkina Faso, à l’est par le Ghana et au sud par
l’océan Atlantique. Du point de vue géologique, la Côte d’Ivoire s’intègre dans la partie Sud de
la dorsale de Man. Elle comprend deux domaines principaux séparés par la faille du Sassandra
et un bassin sédimentaire dans sa partie sud. Son histoire se confond avec celle du craton Ouest
Africain. Il se résume en deux mégacycles:
- le mégacycle Libérien (3000 à 2400 Ma) au cours duquel s’est produite l’orogenèse
libérienne (2800 à 2400 Ma) aboutissant à la formation d’un noyau libérien qui sera
repris plus tard par l’orogenèse éburnéenne;
- le mégacycle Eburnéen (2400 à 1500 Ma) marqué par l’orogenèse éburnéenne (2000 à
1800 Ma) responsable de la mise en place d’un ensemble de roches plutoniques. A la fin
de ce cycle, le territoire ivoirien acquiert une stabilité géologique qu’il conservera jusqu’à
ce jour.
La Côte d’Ivoire est formée de deux unités géologiques de surfaces très inégales (cf. figure 7) :
le socle cristallin (97,5% du territoire) et le bassin sédimentaire (2,5% du territoire).
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Figure 15 : Noyaux cratoniques de l’Afrique d’après CLIFFORD [1968a], ROCCI [1965] ET
KENNEDY [1964].
1. Noyaux cratoniques majeurs. 2. zones péricratoniques activées orogéniquement du
Précambrien terminal au début Paléozoïque. 3. Ages supérieurs à 700 M.a., dans ces zones.
4.Ages 680-580. Katangien. 5. Ages 580-450. Damarien (Orogénie panafricaine). 6. Ages 450-
350. 7. Zones de socle rajeuni. 8. Zones de plissements. 9. Fractures profondes. 10. Aires
marines secondaires et tertiaires.
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Figure 17 : Carte schématique de la Dorsale de Man
(modifiée, d’après Gbélé [2000] et Milési et al., [1989]).
1. formations post-birimiennes (âge 1,8 Ga). 2. sédiments, volcanosédiments et volcanites birimiens
indifférenciés du domaine paléoprotérozoïque. 3. granitoïdes indifférenciés du domaine
paléoprotérozoïque. 4. zone de transition archéen/paléoprotérozoïque. 5. domaine archéen. 6. contact
chevauchant. 7. couloirs décrochant.
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2- Géologie de la Côte d’Ivoire
2.1- le domaine archéen
Encore appelé "domaine Kenema-Man" se situe à l’Ouest de la faille du Sassandra. Dans ce
domaine Archéen, les roches se différencient entre 3,3 et 3,5 Ga du manteau (âge modèle Nd).
Les formations granulitiques les plus anciennes sont datées à 3050 ± 10 Ma (âge monozircon).
Des zircons hérités dans des paragneiss indiquent un héritage continental, au minimum à 3,2 Ga.
Ce domaine est marqué, comme l'ensemble de l'Archéen de la dorsale de Man, par l'événement
magmatique et métamorphique majeur qu'est le Libérien (Camil, 1984 ; Kouamelan et al. 1994,
1995). La datation des assemblages minéraux a permis de mettre en évidence un recyclage
important des formations archéennes durant l'événement Birimien. Ce recyclage s'effectue dans
des conditions de température assez élevées (700 à 800°C), vu la remise à zéro partielle ou totale
des géochronomètres U-Pb et Sm-Nd. Il est essentiellement localisée au Sud de la faille de Man-
Danané, où prédominent des gneiss migmatitiques à biotite.
Une étape précoce survient vers 2250 ± 30 Ma. L'influence majeure a lieu vers 2100 ± 40 Ma avec
(1) la décompression isotherme de granulites archéennes de haute pression (850 ± 30°C et 10 ±
kbar) vers des conditions de plus basse pression (720°C ± 30 et 7 ± 1 kbar) et (2) la fusion de
sédiments pour donner des gneiss migmatitiques à biotite (monazite à 2074 ± 7 Ma). L'âge modèle
Nd à 3,2 Ga et la présence de cœur hérité dans les zircons montrent l'origine archéenne de ces
formations.
Il convient de signaler qu’un domaine dénommé "domaine SASCA" est situé dans le sud-ouest et
drainé par les fleuves sassandra et Cavally. Il présente des caractéristiques de transition entre le
domaine Kénema-Man et le domaine Baoulé-Mossi.
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3- le bassin sédimentaire
Le bassin sédimentaire est très peu étendu avec une superficie émergée de 8000 km2 (onshore) et
une superficie immergée de 40000 km2 (offshore),soit au total 2,5% du territoire national. Il est
divisé en deux zones distinctes par une grande faille normale d’orientation E-W appelé « faille
des lagunes » ou « faille bordière ».
- Au nord de cette faille, la couverture sédimentaire(300 m d’épaisseur) est composée de
calcaires coquillés, de marnes et des argiles ou silts datant du tertiaire et du
secondaire(continental terminal).
- Au sud, on a les formations récentes (du quaternaire) constituées par des alluvions, des
argiles, des sables, des cuirasses latéritiques, etc. sous lesquelles s’enfonce le socle
précambrien à l’ouest.
En générale les formations sédimentaires sont discordantes sur le socle granitique et schisteux.
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