Anatomie du sein

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République Algérienne Démocratique et Populaire


Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique

Pr S. Abrous
Service de Gynécologie-obstétrique du CHU de Tizi-Ouzou

Année universitaire 2019/2020


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Plan :
I. Introduction/Définition
II. Développement au cours de la vie
A.Etape embryonnaire
B.A la naissance
C. Etape pubertaire
D.En période de gestation et de lactation
E. A la ménopause
III. Anatomie descriptive du sein
A.Situation
B.Forme, poids et consistance
IV. Configuration externe et interne du sein
V. Moyens de fixité
VI. Vascularisation du sein
A.Vascularisation artérielle
B.Vascularisation veineuse
VII. Réseau lymphatique
VIII. Innervation
IX. Anatomie Régionale
X. Conclusion
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I. Introduction/Définition
La glande mammaire est une glande exocrine, lactifère, paire et
lobulée de morphologie variable selon le sexe et la phase de la vie
génitale. Elle est riche en neurorécepteurs et récepteurs hormonaux.

Commencé dès les premières semaines de la vie fœtale, le


développement anatomique de la glande mammaire suit les étapes
hormonales de la vie de la femme : puberté, grossesse, allaitement,
sevrage, ménopause.

II. Développement au cours de la vie


A.Etape embryonnaire
A partir de la 4ème semaine, il y a apparition de la crête mammaire
qui est un épaississement bilatéral et linéaire de l’ectoderme depuis
l’aisselle jusqu’à l’aine. Deux bourgeons mammaires apparaissent le
long de cette crête, ils sont symétriques et situés au niveau pectoral.

A la 6ème semaine, la crête mammaire disparaît, les deux bourgeons


mammaires persistent et forment l’aréole. Cette étape constitue la
fin de la période embryonnaire.

Au cours du 5ème mois, les bourgeons mammaires s’invaginent dans


le mésoderme sous-jacent en 15 à 20 prolongements cylindriques
pleins, lesquels se dilatent à leur extrémité. Au 7ème mois, une
lumière se creuse dans ces prolongements, c’est l’ébauche des
canaux galactophores.

Au 8ème mois, ces canaux s’ouvrent au niveau d’une dépression


épithéliale située à l’emplacement du futur mamelon. En profondeur,
les canaux se différencient en unités glandulaires.

En fin de période fœtale, le sein est représenté par un léger relief


cutané où se situent les orifices des canaux galactophores. L’aréole
correspond à la zone de l’épiderme qui entoure le mamelon. Elle
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contient de nombreux bourgeons de glandes sudoripares et sébacées


apocrines.

Une anomalie de développement peut survenir au cours de la


période embryonnaire à type de sein ou de mamelon surnuméraire.

B.A la naissance
La structure de la glande mammaire est inachevée. La glande reste au
repos jusqu’à la puberté. Chez le garçon, la glande mammaire reste à
ce stade toute la vie.

Deux à trois jours après la naissance, on peut observer chez le garçon


ou la fille, une crise génitale due à la suppression brutale des
œstrogènes maternels (arrêt du fonctionnement placentaire). Elle se
traduit par un état congestif des seins avec une pigmentation de
l’aréole et la saillie du mamelon. On peut observer une sécrétion
lactée transitoire (hist. Lait de sorcière) due à la ramification des
canaux galactophores primordiaux.

C. Etape pubertaire
La puberté génère des modifications morphologiques significatives :

● L’augmentation du volume mammaire par augmentation du tissu


mammaire et du tissu graisseux périphérique,

● La saillie du mamelon, l’élargissement et la pigmentation rosée de


l’aréole. Les sécrétions hormonales liées aux premiers cycles
ovulatoires stimulent la croissance et la multiplication des canaux
sous l’action des œstrogènes.

Le tissu glandulaire, les lobules et les alvéoles se développent sous


l’action de la progestérone. Durant chaque cycle menstruel, les seins
subissent des fluctuations selon les variations des concentrations
plasmatiques d’œstrogènes et de progestérone. Ces variations
restent minimes car la suite du développement mammaire reprendra
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et s’achèvera lors de la première grossesse avec élaboration des


structures permettant la lactation.

D.En période de gestation et de lactation


L’état gravide entraîne une modification du sein. Il augmente de
volume. Le mamelon devient saillant, l’aréole se pigmente et prend
un aspect grenu. Cet aspect grenu résulte de la saillie des tubercules
de Morgagni, dénommés tubercules de Montgoméry au cours de la
grossesse et de la lactation.

E. A la ménopause La glande mammaire s’atrophie mais le


volume du sein ne diminue pas toujours, compensé par
l’augmentation des tissus graisseux.

III. Anatomie descriptive du sein


A.Situation
Les seins occupent la partie antéro-supérieure du thorax, de part et
d’autre du sternum en avant des muscles pectoraux, en regard de
l’espace compris entre la 3ème et la 7ème côte, le mamelon se
situant au niveau de la 9ème vertèbre dorsale. En position debout,
sous l’influence de son propre poids, le sein tombe légèrement, ce
qui créé le sillon inframammaire entre la moitié inférieure du sein et
le thorax. Cliniquement, le sein est divisé en quatre quadrants :
supéro-externe, supéro-interne, inféro-externe et inféro-interne.
Ceci ne correspond à aucune réalité anatomique, c’est une
convention de « repérage ».

B. La forme, poids et consistance :


Elle est semi-sphérique chez les femmes européennes et asiatiques,
plutôt conique chez les femmes africaines. Les seins sont
fréquemment asymétriques.
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Le poids du sein varie selon la morphologie de la femme et la grossesse


et lactation.

La consistance est irrégulière, en particulier lors de la grossesse et de


l’allaitement.

IV. Configuration externe et interne du sein


A. Configuration externe du sein :

Le sein est constitué de trois zones :

- La zone périphérique: Elle se continue en dedans avec l’aréole. Sa


coloration est identique à celle de la peau avec des veines sous
cutanées qui sont particulièrement visibles au cours de la grossesse
et la lactation (réseau des veines sous cutanées de HALLER).
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- La zone moyenne: Constitue l’aréole, circulaire de 35 à 50mm de


diamètre, située dans la partie la plus proéminente du sein. Se
distingue par une pigmentation différente de celle de la peau (rosée
ou brunâtre

- La zone centrale: Représentée par le mamelon qui forme au centre


de l’aréole une grosse papille au sommet de laquelle s’abouchent 15
à 25 conduits lactifères drainant les 15 à 25 lobules glandulaires.
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B.Configuration interne :
La glande mammaire se compose de plusieurs lobes indépendants
(10 à 15) de forme pyramidale à base postérieure et à sommet
mamelonnaire. Chaque lobe est drainé par un canal galactophore
principal qui, après une dilatation appelée sinus lactifère, s’abouche
dans le mamelon. Les canaux galactophores principaux se ramifient
en canaux secondaires jusqu'à une unité terminale ducto-lobulaire
qui comporte le galactophore terminal extra et intra-lobulaire
constituée d'acini (appelés encore canalicules terminaux).

Quels que soient leur calibre et leur localisation dans l'arbre


galactophorique, les canaux ont une paroi constituée d'une double
assise cellulaire bordée extérieurement par une membrane basale.

- Une couche interne faite de cellules épithéliales cylindriques.

- Une couche externe constituée de cellules myoépithéliales.


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La différenciation entre ces deux types cellulaires à une grande


importance sur le plan histologique, puisque les lésions bénignes
comprennent des anomalies touchant à la fois les cellules épithéliales
et myoépithéliales, alors qu'on ne retrouve pratiquement pas de
cellule myoépithéliale dans les lésions cancéreuses.

Le tissu conjonctif entourant les lobules et les lobes mammaires se


prolonge, à la face antérieure de la glande, constituant les ligaments
de Cooper qui sont attachés à la peau par les crêtes du Duret .

La répartition du tissu glandulaire n'est pas homogène dans tout le


sein. Elle prédomine en rétro- aréolaire et dans le territoire supéro-
externe. Les lobes mammaires correspondent à une division plus
fonctionnelle qu'anatomique puisqu’il n'existe pas de plan de clivage
franc entre les lobes, ni de vascularisation artério-veineuse ou
lymphatique propre.
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V. Moyens de fixité Ils sont représentés par :


-Les crêtes de Duret qui amarrent la glande au tissu cellulaire sous
cutané par l’intermédiaire de petits ligaments suspenseurs ou
ligament de Cooper.

-La PAM au niveau de laquelle la glande adhère directement à la


peau.

-Le ligament suspenseur du sein qui est constitué par le tissu cellulo-
adipeux rétro-glandulaire, qui est plus un plan de glissement qu’un
élément de fixité de la glande.

-Les pédicules vasculaires.

VI. Vascularisation du sein


A. Vascularisation artérielle

Provient de trois troncs artériels :

- L’artère thoracique interne, artère principale issue de la


subclavière aborde par ses collatérales les 2ème, 3ème, 4ème
espaces intercostaux et la face postérieure de la glande. Elle
vascularise un peu plus de la moitié supérieure de la glande.
- L’artère axillaire vascularise la glande par l’artère thoracique
latérale et ses propres collatérales . Elle aborde la glande
mammaire à partir du creux axillaire dans sa partie externe et
inférieure. Elle est visible en superficie.
- Les artères intercostales se ramifient le long du grand pectoral
et abordent la glande par sa face postérieure. La distribution
s’effectue par :

Des rameaux profonds qui pénètrent l’épaisseur de la glande, se


ramifient entre les lobes et les lobules et se terminent par un
réseau capillaire péri-acineux.
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Des rameaux superficiels ou cutanés très denses avec de nombreuses


anastomoses entre eux et avec la circulation thoracique de voisinage.
Autour de l’aréole et à partir des vaisseaux principaux , La vascularisation
s’organise en anneau autour de l’aréole à partir de branches dirigées vers
le mamelon et radiaire vers la périphérie.

1. Provient de trois troncs artériels :

● L’artère thoracique interne, artère principale issue de la subclavière


aborde par ses collatérales les 2ème, 3ème, 4ème espaces intercostaux
et la face postérieure de la glande. Elle vascularise un peu plus de la
moitié supérieure de la glande.

● L’artère axillaire vascularise la glande par l’artère thoracique latérale et


ses propres collatérales. Elle aborde la glande mammaire à partir du
creux axillaire dans sa partie externe et inférieure. Elle est visible en
superficie.

● Les artères intercostales se ramifient le long du grand pectoral et


abordent la glande par sa face postérieure. La distribution s’effectue par :

 Des rameaux profonds qui pénètrent l’épaisseur de la glande,


se ramifient entre les lobes et les lobules et se terminent par un
réseau capillaire péri-acineux.
 Des rameaux superficiels ou cutanés très denses avec de
nombreuses anastomoses entre eux et avec la circulation
thoracique de voisinage. Autour de l’aréole et à partir des
vaisseaux principaux , La vascularisation s’organise en anneau
autour de l’aréole à partir de branches dirigées vers le mamelon
et radiaire vers la périphérie.
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B.Vascularisation veineuse
Le réseau veineux assure un drainage :

● médian vers les veines thoraciques internes

● latéral vers la veine axillaire

● postérieur vers les veines intercostales Le réseau superficiel péri-


aréolaire et périmamelonnaire constitue le réseau de Haller
particulièrement visible.

Le réseau profond, non visible, chemine entre les lobes.


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VII. Réseau lymphatique


Il existe trois réseaux lymphatiques :

Ø Un réseau cutané superficiel au niveau de la couche profonde du


derme, riche, plus développé à la proximité du mamelon. A la
périphérie du sein, il s’anastomose avec les lymphatiques cutanées
du thorax, cou, et paroi abdominale. Il draine essentiellement vers les
lymphocentres axillaires.

Ø Un réseau sous aréolaire, forme une anastomose entre le réseau


profond de la glande et le réseau cutané.

Ø Un réseau profond formé par des sacs lymphatiques péri-lobulaires


qui se drainent dans les canaux lymphatiques des espaces inter
lobulaires.

L’ensemble de la lymphe aboutit au plexus lymphatique sub-aréolaire


à partir duquel se dirigent vers les nœuds axillaires, para-sternaux,
supra claviculaires et intercostaux postérieurs. on distingue trois
niveaux ou étages de BERG:

Niveau I : étage axillaire inférieur : les ganglions en dehors du petit


pectoral ;
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- Niveau II : étage axillaire moyen : les ganglions situés derrière le


petit pectoral ;

- Niveau III : étage axillaire supérieur ou apical : comprend les


ganglions du sommet de l’aisselle situés en dedans du petit
pectoral. Un curage axillaire standard comprend les niveaux I et II
de Berg.

XI. Innervation Deux groupes de nerfs :

● Nerfs superficiels, cutanés issus des plexus cervical, brachial et des


nerfs intercostaux

● Nerfs profonds qui suivent le trajet des vaisseaux dans la glande.


Tous ces nerfs envoient de nombreuses ramifications vers l’aréole et
le mamelon, zones extrêmement sensibles. L’excitation de ces nerfs
entraîne l’érection du mamelon et la contraction des canaux
galactophores à leur extrémité
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XII. Anatomie Régionale


L’anatomie régionale a un intérêt chirurgical, notamment dans le
traitement des cancers du sein qui nécessitent un curage.

Les principaux muscles rencontres lors de la chirurgie du sein sont

le grand pectoral au niveau de la paroi antérieure et son


aponévrose , et plus profondément les muscles sous clavier et petit
pectoral réunis par l’aponevrose clavi-pectoro-axillaire.
L’aponevrose CPA est un plan solide et constitue une barrière a
l’accès de la loge pectorale, son effondrement est la clef d’accès à la
veine axillaire et à toute la région.

Loge inter pectorale: espace celluleux contenant les relais


lymphatiques(notamment le ganglion de Rotter)

La paroi interne ou thoracique comprend essentiellement le muscle


grand dentelé, traversé par le nerf du grand dentelé qui est très
postérieur.

la paroi postérieure comprend l’omoplate et les muscles qui s’y


insèrent soit de haut en bas le muscle petit scapulaire dont la paroi
antérieure est traversée par le nerf du grand dorsal accompagné des
vaisseau scapulaires inferieur et le nerf du grand rond qui descend
parallèlement .

Le muscle grand dorsal ne fait pas partie de la région que par sa


partie antérieure et son tendon d’insertion au fond de la coulisse
bicipitale

Le sommet du creux est haut situé d’accès difficile entre la clavicule


et la première cote, son abord s’effectue lors d’un curage du 3eme
étage de Berg.

Les vaisseaux de la région axillaire:


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Le paquet axillaire est horizontal et rectiligne, bras perpendiculaire


par rapport au corps il constitue la limite supérieure de la dissection

L’artère axillaire et ses branches

La veine axillaire : située en dedans et en dessous de l’artère qu’elle


masque en position opératoire. Unique, elle peut être dédoublée,
elle reçoit les veines satellites des artères

XIII. Conclusion
La connaissance de l’anatomie du sein est indispensable dans la
pratique de la chirurgie mammaire, essentiellement en onco-
chirurgie où un curage ganglionnaire est souvent indiqué.
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Bibliographie

 BRETTE JP cancer du sein Ed MASSON PARIS 2007-384p


 KAMINA.P anatomie gynécologique et obstétricale Ed
MALOINES 1996
 Rouvière H. Anatomie des lymphatiques de
l'homme Paris: Masson (1932).
 Caplan I. Révision anatomique du système lymphatique de la
glande mammaire (à propos de 200 cas) Bull. Assoc. Anat.
(Nancy) 1975 ;
 Hultborn K.A., Larsson L.G., Ragnhult I. The lymph drainage
from the breast to the axillary and parasternal lymph nodes,
studied with the aid of colloidal AU 198 Acta Radiol. 1955 ;
 DRAKE, Richard L. VOGL, A. Wayne. MITCHELL, Adam W. M.
Gray's anatomie pour les étudiants. Issy-les-Moulineaux :
Elsevier Masson, 2010. 1103 p. ISBN 978-2-8101-0151-1.
 Université Médicale Virtuelle Francophone

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