Décolonisation Mondiale
Décolonisation Mondiale
Décolonisation Mondiale
[Introduction]
En 1945, la fin de la Deuxième Guerre mondiale voit la création d’une Organisation des
Nations-Unies porteuse de tous les espoirs de paix. L’Assemblée générale ne compte que 51
membres. A la fin des années 60, à l’Assemblée siègent 126 États. Pourquoi cette inflation ?
En fait, loin de figer la domination des puissances coloniales, la guerre a profondément
modifié les équilibres politiques des empires. Entre 1945 et la fin des années 60, l’essentiel
des territoires dépendants accèdent à l’émancipation, selon des rythmes et des processus très
différents.
2. La décolonisation en Asie.
• C’est en Asie que le mouvement de décolonisation est d’abord lancé. Les territoires
asiatiques jouissaient d’une conscience politique plus avancée qu’en Afrique, plus
tardivement colonisée, et la conquête japonaise avait fait des ravages dans les esprits.
• L’empire britannique des Indes, pourtant joyau de la couronne, accède le premier à
l’indépendance en 1947, au prix d’une partition du pays entre une Union indienne hindoue et
un Pakistan musulman. La Malaisie devint indépendante en 1957, après des années de guérilla
communiste.
• Les Indes néerlandaises, après de coûteuses « opérations de police », devinrent
indépendantes en 1949 sous le nom d’Indonésie. L’Indochine française fut réoccupée dès
1946, mais la guerre ne s’acheva qu’en mai 1954, après la défaite française de Dien Bien Phu
et les accords de Genève. La conférence de Bandung, en 1955, confirmait cette première
vague de décolonisation, annonçant la naissance du Tiers-Monde.
3. La décolonisation en Afrique.
• L’exemple asiatique avait donné des ailes aux nationalistes africains. De fait, la
décolonisation des protectorats français du Maroc et de Tunisie se produisit en 1956, celle du
Ghana britannique en 1957, avant celle de la Malaisie.
• L’essentiel de la décolonisation – française, belge et même britannique – intervint en 1960,
l’année des 17 indépendances. L’Afrique occidentale et équatoriale françaises, ainsi que
Madagascar se virent accorder l’indépendance par simple sortie de la Communauté. Au
Congo belge, la décolonisation fut soudaine, remettant à l’après-indépendance les problèmes.
Tout autre fut la décolonisation de l’Algérie française, qui n’intervint qu’en 1962 après huit
ans de guerre.
• Les décolonisations africaines de l’empire britannique s’échelonnèrent au gré des accords
trouvés avec les partis nationalistes : Nigéria en 1960, Kenya en 1963, Rhodésie du sud en
1965.
Ces décolonisations ont connu des rythmes et des modalités différents. Comment peut-on
expliquer ces différences ?
• D’ailleurs, cette apparente unité n’empêchait pas les nouveaux États d’entrer en conflit les
uns contre les autres, souvent du fait de frontières héritées. Ainsi, la Somalie est indépendante
en 1960 par réunion des Somalies britannique et italienne mais ses provinces historiques sont
encore sous administration éthiopienne, kényane et française, entretenant ainsi des tensions
persistantes. L’Inde et le Pakistan entrent en guerre en 1965 pour la possession du Cachemire.
[Conclusion]
La décolonisation a donc été un processus long et complexe, imparfait et inachevé à la fin des
années 1960. Ses rythmes, ses modalités et ses résultats peuvent être expliqués par une grille
d’analyse mettant en jeu de multiples facteurs. Ces facteurs sont pour la plupart toujours à
l’œuvre aujourd’hui et permettent encore de rendre compte de nombre d’évolutions actuelles.