L'altération Des Roches
L'altération Des Roches
L'altération Des Roches
Description
Les variations de temprature entre le jour et la nuit est suffisant pour faire dilater et contracter la roche, ce qui la fissure et la casse
Glifraction
Semblable la dsagrgation, leau joue ici un rle primordial. Lorsquelle est prsente dans les fissures, leau qui gle augmente son volume et fait clater la roche
Les racines qui sinsinuent dans les fissures avancent et grossissent au fur et mesure que la plante croit. Cela largit les fentes et casse la roche.
Action du vent
On ajoutera :
1. Cristallisations des minraux dans les fissures des roches 2. Le choc des transports par leau
Sous un mme climat et pour une dure gale, laltration des roches dpend de leur lithologie.
Le thtre romain de la ville dOrange (Sud de la France) en fournit un exemple.
La statue de lempereur Auguste, taille dans le marbre, conserve encore parfaitement les dtails sculpts il y a 1800 ans.
Par contre, les blocs ayant servi difier les murs du thtre sont fortement altrs. On y observe diffrents phnomnes: une patine gris bleu sur les surfaces initiales, de petits taffonis aligns le long dun plan de stratification, des bandes oxydes (couleur orange) dans la masse de la roche.
C d
Glifracts
Laltration physique des roches produit des fragments de blocs et de cailloux anguleux, souvent bords tranchants. En contrebas de parois raides, ce matriel saccumule en talus dboulis.
Arnisation
Collines dOka
La roche - de lOkate - a t altre sur plus dun mtre de profondeur. Le manteau daltration tant domin par des fragments de la taille des sables (des arnes) on parle ici darnisation de la roche. Ce terme dsigne donc le rsultat dune altration et non le processus qui en est responsable. Dans la partie droite de la coupe, les arnes ont gliss sur la pente; cette couche dune cinquantaine de centimtres dpaisseur, nappartient plus au manteau daltration; il sagit dun dpt de colluvions (C).
Dans cette coupe du Mont-Brme, laltration a progress en profondeur selon le diaclasage, donc la permabilit, de la roche, laissant des masses rocheuses, gnralement en forme de boule, non altres.
Exfoliation
Burkina Faso
c
d e
Au premier plan, des plaques de roches (a, b, c, d, e) sont en train de se dtacher de la surface rocheuse couverte dune patine noire. Ce processus dexfoliation est guid par les diaclases courbes de la masse rocheuse.
Patines et desquamation
La desquamation consiste en un dtachement de fines cailles dune surface rocheuse. Lorsque ces cailles atteignent quelques centimtres dpaisseur, on parle dexfoliation. Tassili-nAjjer - Tin-Tazarift. Personnage la main appuye sur la croupe dun grand bovid . Chronologie relative: La peinture a-t-elle t endommage par la desquamation? Non . Le dessin de la tte du personnage implique la succession suivante: 1. Desquamation; 2. Patine; 3. Dessins prhistorique 4. Taches vertes sur le dessin Seule la croupe du bovid, et non pas lanimal en entier, a t dessine par lartiste.
4. Laltration chimique
4. Laltration chimique
Le rle de leau dans laltration
Les rductions sont rares : le fer qui passe de l'tat ferrique l'tat ferreux.
albite + eau ----> gibbsite + acide silicique + ions prcipit +solution de lessivage
Cette 2me raction reste assez thorique car d'autres ions y participent, en particulier le Fer (Fe 3+).
Les minraux forms Feldspaths Bien qu'il s'agissent de tectosilicates, leur altration est comparable celle de la muscovite.
La complexolyse
C'est une variante de l'hydrolyse en prsence de matire organique. Elle se produit sous climat froid (boral) et tempr. Les composs organiques de l'humus extraient les cations mtalliques des rseaux cristallins. Les minraux sont dtruits; les cations sont fixs sur les composs organiques en donnant des complexes organo-mtalliques. Les cations se liant aux grosses molcules organiques de l'humus sont surtout les ions Al3+, Fe 2+ et Fe 3+.
L'nergie de liaison varie selon le type d'ions concerns. Le K+ est faiblement li l'oxygne, le Fe++ et le Mg++ le sont moyennement; le Si 4+ tablit au contraire des liaisons trs fortes.
On comprend ainsi que le quartz, tectosilicate ne comportant que des liaisons fortes entre le silicium et l'oxygne, rsiste mieux l'altration; l'olivine en revanche, contenant des cations moins lis (Fe++ et Mg++) a un rseau cristallin plus fragile.
GOLDICH (1938) : ordre de rsistance des minraux l'altration: Labile Olivine (plagioclases Ca) Augite (plagioclases Ca-Na) Hornblende (plagioclase Na-Ca) Biotite plagioclases Na feldspaths K muscovite Rsistant quartz
On remarque que cet ordre voque les suites de BOWEN: ce n'est pas un hasard. Dans un magma, l'olivine cristallise haute temprature, elle est donc particulirement instable dans les conditions de surface; elle est la plus labile. Le quartz, en revanche est form une temprature moins leve, il est plus stable.
Le type de rseau cristallin intervient dans la stabilit du minral en surface. Les phyllosilicates, comme la muscovite, rsistent mieux l'altration. Des travaux rcents ont permis d'valuer la vitesse d'hydrolyse d'un minral silicat en mesurant la vitesse de libration de la silice issue du minral dans le milieu.
Cette vitesse est fonction de la surface de contact du minral, du pH et d'une constante de vitesse de libration "K" propre au minral qui est mesure en mole/m2/an; voici quelques valeurs de K: anorthite : 1,76 10-1 feldspath K : 5,26 10-5 muscovite : 8,09 10-6 quartz : 1,29 10-7 On retrouve l'ordre de GOLDICH.
* Rayon ionique: La taille des ions dtermine leur arrangement cristallin; le nombre de coordination d'un ion par rapport l'oxygne est le nombre d'ions oxygne qui peuvent se disposer autour de l'ion considr: - Silicium : nombre de coordination 4, l'arrangement est un ttradre; - Aluminium: nombre de coordination 6, l'arrangement est un octadre.
* Charge ionique : La charge Z d'un ion est gale 1+, 2+, 3+...
* Potentiel ionique: C'est le rapport Z/r; il dtermine le comportement des ions. La classification de GOLDSCHMIDT : * Z/r < ou = 3 : les cations solubles, gros ions faiblement chargs; * 3 < Z/r < 10 : les hydrolysats, hydroxydes insolubles; * Z/r > 10 : les oxyanions solubles, anions complexes avec oxygne.
La rpartition des charges lectriques la surface de l'ion explique son comportement vis--vis de l'eau.
* oxyanions solubles : leur potentiel ionique est grand, leur surface est fortement charge. Ces ions dissocient les H+ des molcules d'eau et s'associent avec les O -- : les ions soufre donnent des ions sulfates (SO4)2-, les ions carbone des carbonates (CO3)2-, les ions phosphore des phosphates (PO4)3-...
* hydrolysats : la dissociation de l'eau est partielle en H+ et OH-. Les cations s'unissent aux OH- et forment des hydroxydes insolubles (Fe2O3, Al2O 3...)
* cations solubles : leur potentiel ionique et leur densit de charge de surface sont faibles. Ils n'ont pas d'action sur la molcule d'eau et restent disperss.
La valeur du potentiel ionique permet donc d'expliquer l'association de certains mtaux dans les minralisations (par exemple la paragnse plomb-zinc), le lessivage des cations solubles et des oxyanions comme le potassium, les sulfates, l'immobilit relative des hydrolysats comme l'Al (OH)3 (gibbsite).
En rsum, on peut dire: les gros ions peu chargs sont mobiles (K+, Ca++, Fe++ ...) les petits ions trs chargs se combinent avec O et sont mobiles (Si, S, P...) les ions de taille et charge moyenne se combinent avec OH et sont immobiles (Fe+++, Al+++...)
Des expriences temprature et pression leve, et dans les conditions de surface ont port sur 3 tectosilicates, quartz, albite, anorthite. Dans les 3 cas, les auteurs ont obtenu des fragments de cristaux de taille collodale, de gros fragments (de l'ordre du micron) et des ions.
Les auteurs en concluent que la structure d'un cristal ressemble une mosaque: des portions sont bien cristallises et rsistent mieux l'altration; elles sont runies par des zones moins bien cristallises qui sont plus altrables et librent leurs ions.
Ces derniers peuvent polymriser et former des amas collodaux et des chanes silicates.
Frederikson a propos d'expliquer l'action de l'eau sur un cristal silicat comme un feldspath :
La surface du cristal est charge ngativement car les ttradres SiO4 qui le composent ne sont pas saturs la surface.
Les diples d'eau se disposent la surface du cristal du cot de leur charge positive (H+), les protons H+ pntrent dans le rseau cristallin o ils entrent en comptition avec les cations comme Na+, K+, Ca++ qui sont faiblement lis aux ions oxygne alors que les H+ tablissent des liaisons fortes.
Les gros cations sont dplacs et passent en solution; le rseau cristallin est dstabilis, certains oxygnes non coordonns se repoussent et le cristal se fragmente en tronons.
7.1. les principaux effets des tres vivants sur les roches
7.1. les principaux effets des tres vivants sur les roches
Les tudes ont port notamment sur l'effet des organismes adhrant une roche: algues vertes, diatomes, lichens, champignons, bactries. Ceux-ci adhrent la surface grce en particulier des organes appropris qui pntrent dans les fissures et exfolient les minraux lamellaires (hyphes de lichen exfoliant la biotite).
7.1. les principaux effets des tres vivants sur les roches
Ils produisent une dsagrgation et une micro division de la surface de la roche ainsi qu'une attaque chimique par scrtion d'acide oxalique produit par les lichens comme par les racines des vgtaux suprieurs. Les cations des minraux sont extraits par complexolyse.
7.1. les principaux effets des tres vivants sur les roches
Sous les lichens adhrant la roche est mise en vidence la formation de composs mal cristalliss base de Si, Al et Fe, de nombreux composs base de Ca et des gels organo-minraux , rsultats de la complexolyse et prcurseurs du sol.
8. Bilan de lAltration
8. Bilan de lAltration
La destruction des difices cristallins silicats produit des fragments de chanes silicates qui, au moins dans un premier temps, restent sur place, et des ions solubles qui sont emports par l'eau ou lessivs. L'importance respective de l'hritage, les transformations et les no-formations est troitement lie l'intensit de l'altration et au lessivage.
8. Bilan de lAltration
Pour une altration et un lessivage faible , les argiles 2/1 de type illite sont en majeure partie hrites. Avec l'augmentation de l'intensit de l'altration, ce sont des smectites ou de la kaolinite, plus pauvres en silice, qui sont synthtises en fonction de l'importance du lessivage et des ions disponibles (sols mditerranens, podzols).
8. Bilan de lAltration
Pour un fort lessivage, les cations solubles sont entrans et les phyllosilicates ne peuvent plus se former: il reste sur place le quartz et les oxydes de fer et d'aluminium (sols latritiques).
8. Bilan de lAltration
CLIMAT CHAUD & HUMIDE Les oxydes de fer peuvent se concentrer en surface et constituer une crote ferrugineuse, la crote latritique. La matire organique, oxyde, intervient peu. Les latrites en place ou remobilises sont susceptibles d'tre exploites comme minerai de fer ou d'aluminium (bauxite).
CLIMAT CHAUD & HUMIDE Les minraux no-forms partir des ions librs sont la kaolinite et les smectites selon la qualit du drainage. Les lessivage, en liminant les cations, augmente l'acidit du sol.
CLIMAT CHAUD A SAISON HUMIDE & SECHE ALTERNANT le lessivage et le confinement alternent, les solutions remontent la surface en saison sche, la matire organique est minralise rapidement et a peu d'action, des smectites se forment, la silice reste sur place. Le sol contient l'association Fe, Si et Al, c'est le sol fersialitique des pays tropicaux et mditerranens. La concentration en surface des oxydes de fer produit le phnomne de rubfaction.
CLIMAT TEMPERE les hydrolyses sont partielles. Les minraux argileux sont hrits de la rochemre (chlorites par exemple) ou transforms progressivement. Lorsque l'hydrolyse est neutre, comme sur roches calcaires, l'illite est dgrade en smectites (K+ remplace par Ca++, Mg++).
CLIMAT TEMPERE Pour une hydrolyse pH acide, sous l'action des acides organiques (oxalique, citrique), l'illite est transforme plutt en vermiculite par perte de K+ et ouverture des feuillets; la transformation en chlorite est galement possible; des complexes organo-mtalliques se forment par complexolyse. Les sols sont des sols bruns.
CLIMAT FROID & HUMIDE Sous climat froid et humide, milieu de formation des podzols, les acides organiques attaquent les illites et vermiculites et les dgradent en smectites; la kaolinite peut tre noforme
9. 6. La fraction organique
La vgtation fournit des dbris vgtaux qui constituent la litire de l'horizon Ao. Sa dcomposition se fait sous l'action des microorganismes et produit l'humus et les composs minraux de l'horizon A1. Les matires organiques sont d'abord dpolymrises.
9. 6. La fraction organique
Les monomres rsultants peuvent suivre 2 voies : - La minralisation qui produit des composs minraux comme le CO2, le NH3, les nitrates, les carbonates ; - l'humification qui est une repolymrisation en composs organiques amorphes qui se lient aux argiles.
9. 6. La fraction organique
Son type dpend des caractres de la vgtation et du climat. En climat froid (boral) et tempr, il est riche en acides organiques trs agressifs qui produisent une complexolyse intense; en climat quatorial, il est trs volu et peu actif.
9. 6. La fraction organique
La vitesse d'humification dpend de l'activit biologique conditionne par la temprature. - En milieu peu actif la dcomposition des litires est lente, l'horizon organique Ao brun noir, fibreux et acide est bien distinct, c'est un mor (ou terre de bruyre).
- En milieu biologiquement plus actif, l'horizon Ao est moins pais et constitue un moder.
- En milieu trs actif, la dcomposition est trs rapide, l'horizon Ao disparait, l'humus est incorpor dans la fraction minrale en complexes organo-minraux formant un horizon A1 (un mull) agrgats argilo-humiques Fe et Al.
a. Cadre gnral
En climat tempr, lorsqu'une roche affleure, elle est progressivement altre et colonise par la vgtation: vgtaux infrieurs, plantes herbaces puis arbres; le sol se forme. Il s'tablit d'abord un horizon d'humus sur la roche altre (profil AC, sol jeune), puis un horizon de type B (profil ABC).
a. Cadre gnral
La profondeur augmente et le profil pdologique devient de plus en plus volu jusqu' atteindre un tat d'quilibre avec le climat et la vgtation.
a. Cadre gnral
Les matires circulent dans le sol dans le sens descendant, par infiltration des solutions, et dans les sens ascendant, par remonte capillaire et remonte biologique (lombrics, termites en climat tropical, racines).
b. La texture du sol La texture du sol est dfinie par la grosseur des particules qui le composent : % graviers, sable, limon, argile.
b. La texture du sol La composition minralogique des particules est d'ailleurs en relation avec leur taille (les grossires sont surtout base de quartz, les fines base de phyllosilicates).
Elle est conditionne par les collodes : argiles, substances humiques & hydroxydes.
Ces complexes organo-minraux (ou argilo-humiques) sont aglomrs en agrgats incorporant des filaments mycliens et des bactries polysaccharides.
d. La structure est l'organisation du sol. Fixation des ions sur le complexe argilohumique .
- fragmentaire : en agrgat (mm), grumeaux (cm) ou polydrique, trs favorable aux cultures .
Ainsi, la vgtation fournit l'humus et assure la circulation ascendante des matires; elle protge ensuite la roche de l'rosion. La destruction de la vgtation entraine celle des sols volus, ou volution rgressive du sol.
Les cycles volution / rgression des sols se succdent intervalles de temps courts (cataclysmes, action de l'homme) ou longs (pulsations climatiques).
Le rle dterminant du climat dans l'altration des roches et l'laboration des sols a donn lieu la formulation de la thorie de la bio-rhxistasie par ERHART.
En priode sche, les roches mises nu sont soumises la dsagrgation mcanique qui produit des matriaux dtritiques grossiers: c'est la rhxistasie.
En climat tempr, il faut environ 1000 ans pour former un horizon A, plusieurs milliers d'annes pour un horizon B et quelques heures un homme pour dtruire un sol.
10. Conclusions
Sur le continent, une roche est soumise l'action des facteurs physiques, chimiques et biologiques propres au climat. Elles est dsagrge et transforme. Ses minraux non modifis ou transforms, avec des minraux nouvellement forms, constituent la fraction minrale de la pellicule d'altration. Les tres vivants fournissent la matire organique qui ragit sur certains composants minraux.
L'ensemble fraction minrale et fraction organique constituent un sol. Toute modification de l'quilibre entre les facteurs pourra entraner la modification ou la destruction du sol; dans ce dernier cas, ses constituants seront entrans et contribueront la formation de nouveaux sdiments.