Hématologie
Hématologie
Hématologie
Par:
Prof DR MWAMBA MULUMBA
Claude
PLAN.
I. Globules rouges ou hématies ou érythrocytes
II. Globules blancs ou leucocytes
III. Plaquettes ou thrombocytes
CHAPITRE I. globules rouges
• A Les anémies.
1 Anémie hypochrome
2 Anémie mégaloblastique
3 Anémie hémolytique .
4 Anémie normochrome
5 Les troubles de la coagulation
5.1 Pathologies acquises de la coagulation .
5.2 Défifi cit en facteur VIII (hémophilie A)
5.3 Défifi cit en facteur IX (hémophilie B)
5.4Maladie de Willebrand .
5.5 Coagulation intravasculaire disséminée (CIVD)
I. Pathologie
• Parametre: Abreviation Valeurs normales
• Hémoglobine Hb 14–18 g/dl, 12–16 g/dl
• Hématocrite Hkt 40–52 %, 37–48 %
• Numeration érythrocytaire Ery 4,3–5,7 × l06/μl, 3,9–5,3 × l06/μl
• Volume globulaire moyen VGM 85–98 fl
• Teneur corpusculaire moyenne en hémoglobine
TCMH 28–34 pg
Concentration corpusculaire moyenne en hémoglobine :CCMH 32–37 g/dl
• Diamètre érythrocytaire 6,8–7,3 μm
• Taux de réticulocytes Reti 0,3–1,5 %
• Nomenclature des variations affectant les globules rouges (GR)
Taille (indices : diamètre érythrocytaire, VGM)
Macrocytose : diamètre érythrocytaire ↑, VGM ↑.
Microcytose : diamètre érythrocytaire ↓, VGM ↓.
Anisocytose : inégalité de la taille des hématies.
Forme
• Poikilocytose : inégalité de la forme des hématies sur un frottis sanguin.
• Elliptocites : hematies ovales.
• Spherocytes : cellules spheriques.
• Cellules cibles : en forme de cible de tir.
• Acanthocytes : cellules presentant des spicules irreguliers, ≪ oursins
≫.
• Schizocytes : fragments de globules rouges.
• Dacryocytes : cellules en forme de goutte, globules rouges ≪ en
larme ≫.
• Drépanocytes : cellules en forme de faucilles (falciformes) (spicules
bipolaires
• Coloration (indices : TCMH, CCMH)
• Hypochrome : coloration des hématies ↓, TCMH ↓.
• Hyperchrome : coloration des hématies ↑, TCMH ↑.
• Polychrome : coloration gris-bleu rougeâtre.
• Inclusions cellulaires
• Corps de Howell-Jolly : inclusions basophiles (débris nucléaires).
• Ponctuations basophiles : inclusions basophiles en forme de pointilles
(ribosomes).
• Corps de Heinz : hémoglobine dénaturée (coloration spéciale nécessaire).
• Anneaux de Cabot : inclusions basophiles circulaires formes de traits fins (débris
nucléaires).
• Symptomes de l’anemie :
Pâleur de la peau et des muqueuses, du lit unguéal, conjonctives.
Faiblesse, lassitude, performance réduite.
Manque de concentration, céphalée, vertiges.
Dyspnée, tachycardie, palpitations (particulièrement en cas d’anémie aigue).
• Dg. : Antécédents, examen clinique
• Facteurs de risque, en particulier infections, médicaments, saignement
(anamnèse menstruelle),
• habitudes nutritionnelles.
• Examen clinique comprenant peau, muqueuses, statut ganglionnaire, examens de
la rate/foie,
• cœur (tachycardie, en particulier souffle systolique), toucher rectal plus recherche
de sang dans les selles.
• L’examen gynécologique.
• Examens de laboratoire
• Hématologie : numération formule sanguine, avec VGM, TCMH, réticulocytes,
formule leucocytaire,
• frottis sanguin.
• Biochimie : bilirubine, paramètres de la fonction rénale, protéines totales,
• électrophorèse des protéines, statut en fer (fer, ferritine, capacité de fixation de
la transferrine),
• paramètres de l’hémolyse (bilirubine, LDH, haptoglobine), CRP, VS, vitamine
B12/acide folique.
• Test de Coombs (en cas de suspicion d’anémie hémolytique).
• Sérologie virale (y compris parvovirus B19).
• Groupe sanguin.
• Taux d’érythropoiétine (en cas de suspicion d’anémie par insuffisance rénale).
Traitement symptomatique
Substitution avec concentre de globules rouges : indications restrictives .
• En cas de perte sanguine aigue, envisager une transfusion quand l’Hb est , 8,0 g/dl
• En cas d’anémie chronique, des taux d’hémoglobines plus faibles (6–8 g/dl) sont généralement
bien tolerés.
Moelle osseuse
Modififi cations megaloblastiques : deviation vers la gauche de l’erythropoiese, de la thrombopoiese
et de la granulopoiese, ineffificace ; forte erythropoiese avec un nombre eleve de
precurseurs erythroides immatures (hyperplasie erythropoietique avec erythroblastes megaloblastiques),
megacaryocytes immatures, regroupes en amas.
symptômes liés a l’anémie
• Pâleur de la peau et des muqueuses, ictère (causé par une hémolyse
intramédullaire).
• Faiblesse, fatigue, performance réduite, dyspnée d’effort.
• Difficulté de concentration, céphalée.
Symptômes neurologiques
• Dans les cas avancés : syndrome neuro-anémique : neuropathie
provoquée par une atteinte symétrique des cordons postérieurs
médullaires, du faisceau pyramidal et des nerfs périphériques;
troubles moteurs atteignant surtout les membres inferieurs ;
démarche titubante, ataxie,parésie spastique, troubles de la vision,
troubles psychologiques.
Symptômes gastro-intestinaux et autres symptômes
• Gastrite de type A.
• Troubles trophiques cutanés et des muqueuses : glossite de Hunter
• Stérilité (dysfonctionnement gonadique), réversible.
Antécédents, examen clinique
• Antécédents : infections, médicaments, hémorragie, habitudes
nutritionnelles.
• Examen clinique : peau, muqueuses, statut ganglionnaire, rate/foie,
cœur (tachycardie, dans certains cas : souffle systolique), toucher
rectal et recherche du sang dans les selles, examen neurologique.
Examens de laboratoire
• Hématologie : numération formule sanguine avec VGM (↑), TCMH (↑),
reticulocytes (↓), formule leucocytaire.
• Biochimie : tests des fonctions hépatique et rénale, protides totaux,
paramètres de l’hemolyse(bilirubine ↑, LDH ↑↑, haptoglobine ↓ causés
par une hémolyse intramédullaire).
• Anticorps dirigés contre les cellules pariétales gastriques et/ou contre le
facteur intrinsèque.
• Vitamine B12 sérique (normale : 200–900 pg/ml), acide folique sérique.
• Test d’absorption de la vitamine B12 (test de Schilling) : administration
orale de B12 radioactive
• facteur intrinsèque, dosage de la vitamine B12.
Histologie
• Gastroscopie : recherche de gastrite chronique atrophique,
élimination d’un cancer gastrique(incidence 3 fois supérieure en cas de
gastrite chronique atrophique).
• Myélogramme/biopsie médullaire afin de confirmer les anomalies
mégaloblastiques.
Autres étiologies de la macrocytose
-Alcoolisme (cause la plus courante d’une numération formule sanguine
montrant une anémie macrocytaire).
-Troubles hépatiques, hypothyroidie sévère.
-Réticulo fibrose, myélodysplasie.
-Agents cytostatiques (antimétabolites, anthracyclines,
anthracenediones, ).grossesse,NN.
Autres formes d’anémies
• Anémie hypochrome (anémie ferriprive, anémie inflammatoire).
• Anémie hémolytique (bilirubine, LDH, haptoglobine, test de
Coombs). Parvovirus B19, anémie par insuffisance rénale.
Traitement substitutif par vitamine B12
• Hydroxycobalamine 1 mg par voie IM. →au début : 6 injections
reparties sur 2–3 semaines (pour restaurer les réserves de vitamine
B12), puis : une injection tous les 3 mois. De plus administration de
préparation de fer ferreux (F++) et d’acide folique afin d’assurer
l’augmentation de l’érythropoièse pendant la période de substitution.
• II.2.Anemie par carence en acide folique
Trouble rare
Métabolisme de l’acide folique.
Apport nutritionnel recommandé (ANR) de l’acide folique : 100–200 μg,
pendant la grossesse 400 μg.
Fonction
L’acide folique est un cofacteur de la synthèse du thymidylate (transfert C1),
c'est-a-dire de l’ADN.
En cas de carence en acide folique :
→ Perturbations de la synthèse de l’ADN.
→ Retard de la maturation nucléaire, développement cytoplasmique normal.
→ Myelopoièse alterée, cellules larges avec modification du rapport nucleo-
cytoplasmique.
Causes d’une carence en acide folique
• Apport insuffisant d’acide folique : déficit nutritionnel, alcoolisme, anorexie
mentale.
• Malabsorption : entéropathie induite par le gluten, sprue tropicale, maladie de
Crohn, sclerodermie, amylose, en post-opératoire (résection de l’intestin grêle,
gastrectomie).
• Besoins augmentés : grossesse, anémie hémolytique chronique, maladie
inflammatoire chronique ou pathologies malignes.
• Perte d’acide folique : hémodialyse.
Médicamenteuse (avec les antagonistes de l’acide folique) : méthotrexate,
triméthoprime, pyriméthamine, phenytoine, triamterène.
Symptômes lies a l’anémie
• Pâleur de la peau et des muqueuses, ictère (causé par une hémolyse
intra médullaire).
• Faiblesse, fatigue, performance réduite, dyspnée d’effort.
• Difficulté de concentration, céphalée.
Symptômes lies à la carence en acide folique
• Au cours de la grossesse : augmentation de l’incidence des anomalies
du tube neural (Spina bifida, anencéphalie).
• Stérilité (dysfonctionnement gonadique), réversible.
Antécédents, examen clinique
Examens de laboratoire
• Hématologie : numération formule sanguine avec VGM (↑), TCMH (↑), réticulocytes ( ↓), formule
leucocytaire.
• Biochimie : tests des fonctions hépatique et rénale, protides totaux, paramètres de l’hémolyse
(bilirubine ↑, LDH ↑, haptoglobine ↓ due a une hémolyse intramédullaire).
• Taux de vitamine B12, taux d’acide folique (taux normal : 6–20 ng/ml).
• Groupe sanguin (si transfusion de globules rouges nécessaire).
• Histologie
• Oesophago-gastro-duodenoscopie : élimination d’une entéropathie
sensible au gluten (sprue tropicale).
• Myélogramme/biopsie médullaire afin de confirmer des anomalies
des mégaloblastes.
• Traitement
• Substitution d’acide folique
• Acide folique 5 mg par jour p.o. pendant 4 mois.
III.Anémie hémolytique
Dans les cas d’anémie grave/crises hémolytiques (10–15 % des cas) : splénectomie (pas chez
les patients de moins de 5 ans ; précédée d’une scintigraphie splénique afin d’éliminer la présence
de rates accessoires) ; envisager une splénectomie subtotale. Vaccination contre S. pneumoniae, N.
meningitidis et H. inflfluenza obligatoire.
Elliptocytose hereditaire
• Ep. : Rare, incidence accrue dans les régions
méditerranéennes /africaines (résistance plus importante
des elliptocytes au paludisme).
Maladie hétérogène avec > 25 % d’hématies elliptiques ;
anomalies des protéines du cytosquelette de
l’hématie (spéctrine, protéine 4.1R)
Symptôme : Généralement asymptomatique ; seuls 10–30 %
des patients présentent divers degrés d’anémie,d’ictère ou de
crises hémolytiques
Diagnostic : Antécédents familiaux positifs.
Frottis sanguin comportant plus de 25 % d’élliptocytes.
Traitement : Chez les patients symptomatiques : splénectomie
Hemoglobinurie paroxystique nocturne
Déf. : Trouble clonal acquis des cellules souches myéloides (c-a-d
des lignées érythrocytaire granulocytaire et thrombocytaire) associé a
des mutations somatiques du gène PIG-A (phosphatidylinositol-glycan A)
→ anomalie de ≪ l’ancrage ≫ PIG A.
Ep. : Rare
L’ancre PIG fixe plusieurs protéines à la cellule membranaire, dont trois
protéines régulant le complement : CD59 ( membrane inhibitor of reactive
lysis : MIRL), CD55 (ou decay accerelating factor : DAF) et ≪ C8 binding
protein ≫ (CBP).
→ Des anomalies de l’ancre PIG entrainent une diminution de ces différentes
protéines à la membrane cellulaire ;
→ Diminution de la résistance contre les facteurs actives du complément ;
→ Lyse médiée par le complément ↑, incidence des accidents
thromboemboliques ↑.
Symptômes
• Anémie hémolytique chronique.
• Différents niveaux de gravite de l’hémolyse nocturne (même des
crises hémolytiques nocturnes), avec hémoglobinurie matinale.
• Thromboses récidivantes, en particulier de la veine porte, des veines
hépatiques (syndrome de Budd-Chiari), des vaisseaux cérébraux, de la
veine splénique, des veines cutanées (nécrose cutanée).
• Anémie ferriprive causée par une perte chronique en fer (rénale).
Dg. : Antécédents, examen clinique
• rythme circadien des symptômes.
• Examen clinique : signes et symptômes de l’anémie, coloration des
urines.
Examens de laboratoire
• Anémie normochrome normocytaire, avec parfois neutropénie et
thrombopénie.
• Paramètres de l’hémolyse (LDH ↑, haptoglobine ↓, bilirubine indirecte
↑, hémoglobinurie).
• Test d’hémolyse en milieu acide (test de Ham) et test au sucrose
confirmant le diagnostic : lyse médiée par le complément après ajout
d’eau sucrée ou d’acide au prélèvement sanguin.
• Anomalies du gène PIG confirmées par génétique moléculaire.
Dans de rares cas, apparition d’une aplasie médullaire, d’une
myélodysplasie ou d’une LAM
• Approche symptomatique
• Traitement anticoagulant prophylactique. ATTENTION : éviter l’héparine →
possible activation du complément.
• Supplémentation en fer et en acide folique.
• En cas de crise hémolytique : corticoïdes (prednisolone 50–100 mg par voie i.v.),
traitement symptomatique.
• Transfusion sanguine : uniquement globules rouges déplasmatisés afin d’éviter
l’administration supplémentaire de complément.
• Eculizumab, anticorps dirigé contre la protéine c5 du complément, inhibe la lyse
des hématies
• HPN médiée par le complément.
• Approche curative
Greffe allogénique de cellules souches : uniquement dans les cas graves en cas de
crises hémolytiques répétées ou des complications (accidents
thromboemboliques, etc.)
Anomalies enzymatiques
Déficit en glucose-6-phosphate déshydrogénase (déficit en G6PD,
favisme)
Déf. : Maladie héréditaire, anomalie génétique de la glucose-6-
phosphate déshydrogénase (> 300 mutants à travers le monde).
Une des maladies héréditaires la plus courante dans le monde,
avec différences régionales concernant l’incidence et la prévalence.
En Afrique, Asie et dans la région méditerranéenne, près de 20–60 %
de la population peut être atteinte (les patients sont plus résistants au
plasmodium responsable du paludisme). Hérédité récessive liée au
chromosome X → atteinte masculine principalement.
Les hétérozygotes possèdent deux populations différentes d’hématies et
présentent des symptômes moins marqués.
• Déficit en G6PD
→ Anomalies de la voie des pentoses phosphates au niveau des globules rouges → synthèse de
NADPH ↓→diminution du glutathion (GSH).
→ lyse des hématies causée par un stress oxydatif, crises hémolytiques.
Déclencheurs
• Fèves (Vicia faba).
• Infections.
• Médicaments : primaquine, chloroquine, sulfamides, acide acétylsalicylique, isosorbide dinitrate,
anthracyclines, etc.
• Produits chimiques : nitrates, nitrites, phenylhydrazine.
Sy. : Crise hémolytique avec :
• fièvre, frissons, ictère, hémoglobinurie ;
• céphalée, dorsalgies, douleur abdominale.
• Antécédents familiaux positifs.
• Diminution de l’activité G6PD érythrocytaire.
• Paramètres de l’hémolyse (bilirubine ↑, LDH ↑, haptoglobine ↓), frottis sanguin avec corps de Heinz (produits
dénaturés de l’oxydation de l’hémoglobine).
• Th. : Eviter l’exposition aux agents déclencheurs
Déficit en pyruvate kinase (déficit en PK)
Def. : Anomalie héréditaire de l’enzyme pyruvate kinase, c-a-d de
la glycolyse érythrocytaire.
Ep. : Anomalie héréditaire de la glycose la plus courante (voie
d’Embden-Meyerhof), transmission autosomique récessive. Les
hétérozygotes sont généralement asymptomatiques. L’homozygotie (rare)
induit une anémie hémolytique
Pg. : Le déficit en pyruvate kinase provoque des anomalies de la
glycolyse :
→ Déficit en ATP → anomalies de l’activité Na+/K+ –ATPase au niveau de la
membrane érythrocytaire.
→ Instabilité membranaire, hémolyse.
Sy. : Généralement asymptomatique. Des crises hémolytiques
peuvent survenir chez les homozygotes.
• Frottis sanguin avec acanthocytes, anisocytose, poikilocytose.
• Paramètres de l’hémolyse, diminution de l’activité de la pyruvate
kinase érythrocytaire.
Th. : Patients symptomatiques : splénectomie ; en cas de
surcharge ferrique : saignées et administration de
desferrioxamine
Hémoglobinopathies
Drépanocytose
Déf. : Anomalie qualitative de l’hémoglobine (hémoglobine S,
HBS) à transmission autosomique dominante et présence
d’hématies falciformes.
• Hémoglobinopathie la plus courante (HBS) ; survient particulièrement
dans les régions méditerranéennes, en Afrique, en Asie et aux Etats-
Unis (population noire). Les porteurs de HBS sont plus résistants au
plasmodium responsable du paludisme.
• Anémie (Hb ↓, Ht ↓), signes d’hémolyse (LDH ↑, bilirubine indirecte ↑, haptoglobine ↓), détection
des auto-anticorps froids ;
• Elimination des maladies sous-jacentes possibles ;
• Groupe sanguin.
Prophylaxie
En cas de traitement par clozapine et par thyreostatiques : examens sanguins toutes les
semaines.
Thrombopénie
• Les deux tiers restants circulent dans le sang, duree de vie de 7–10 jours, demi-vie
biologique de 3–4jours ; 15 % de ces plaquettes sont quotidiennement utilisees pour le
maintien de l’hemostase.
• La numeration plaquettaire est inflfl uencee par :
• L’etat nutritionnel : carence en acide folique/vitamine B12, abus
d’alcool.
• Le cycle menstruel : juste apres l’ovulation, numeration plaquettaire ↑.
• Les reactions de phases aigues (infections, tumeurs) → numeration
plaquettaire ↑.
Pg. : Troubles de la thrombopoiese
• Infections (cause la plus courante) : par ex., CMV, EBV,
VIH,mycoplasme, infection bacterienne,
• parasites (paludisme), sepsis (symptome precoce).
• Insuffisance hematopoietique (moelle osseuse) : aplasie medullaire,
myelofifibrose primitive.
• Infiltration de la moelle osseuse : leucemies, lymphomes, tumeurs
solides.
• Anomalies de la maturation des megacaryocytes : myelodysplasie, carence en
acide folique/vitamine B12.
• Myelosuppression d’origine medicamenteuse/toxique : cytostatiques,
thiazides, alcool, estrogenes,thiamazole, sels d’or, benzene, rayonnements
ionisants.
• Troubles plaquettaires hereditaires (rares) :
– Anemie de Fanconi ;
– Syndrome de Wiskott-Aldrich (thrombopenie, eczema et defificit
immunitaire) ;
– Maladie de Von Willebrand de type IIb ;
– Syndrome de thrombopenie avec aplasie radicale (TAR) ;
– Syndrome de Jean-Bernard-Soulier (plaquettes geantes et
dysfonctionnement de la fonctionthrombocytaire) ;
– Deficit en thrombopoietine.
• Sequestration plaquettaire splenique accrue
(hypersplenisme)
• Splenomegalie (hypertension portale, infifiltration splenique par des
cellules neoplasiques hematologiques).
• Renouvellement plaquettaire peripherique accelere
• Protheses valvulaires et vasculaires.
• Circulation extracorporelle (activation de surface).
• Thrombopenie immune (PTI) .
• Troubles microangiopathiques : syndrome hemolytique et uremique
(SHU), purpura thrombotique
• thrombopenique (PTT) .
• Coagulation intravasculaire disseminee (CIVD) .
• Anomalies des interactions entre les plaquettes et les facteurs de coagulation : maladie de Von
• Willebrand de type IIb, thrombopenie induite par heparine (TIH)
• Syndrome d’Evans : anemie hemolytique auto-immune et thrombopenie.
Hemorragie
• Petechies hemorragiques a • vec lesions punctiformes de la peau/des muqueuses ; parfois epistaxis,
• menorragie.
• Dans de rares cas : hematome/hemorragie diffuse.
Dg. : Diagnostic clinique
• Antecedents (particulierement infections, medicaments, hemorragie).
• Examen clinique : petechies (peau, muqueuses), ganglions, rate.
• Dans les cas graves : signes de saignement d’organe, anemie, hemorragie.
• Examens de laboratoire
• • Numeration formule sanguine, reticulocytes, exploration de l’hemostase (TP, TCA, fifibrinogene),
• parametres de l’hemolyse (LDH, haptoglobine), bilan hepatique, CRP.
• Elimination d’une pseudothrombopenie par numeration plaquettaire sur sang citrate.
• Serologie virale (VIH inclus).
• En cas de suspicion de vascularite/LED → immunologie : anticorps antinucleaires (AAN), facteur
• rhumatoide.
En cas de suspicion de SHU/PTT : recherche de multimeres du FvW ou d’anticorps anti-protease
• du FvW (v Chap. 6.3.3).
• En cas de suspicion du syndrome d’Evans (anemie hemolytique auto-immune et thrombopenie)
• test de Coombs.
• Groupe sanguin.
• Eventuellement, recherche d’anticorps antiplaquettes (thrombopenie immune).
Histologie
• Myelogramme et biopsie de la moelle osseuse : megacaryocytes ↓ en cas d’alteration de la thrombopoiese
nombre de megacaryocytes normal ou ↑ en cas de perte peripherique de plaquettes.
ATTENTION : si numeration plaquettaire < 20 000/μl : risque d’hemorragie → ponction de
crete iliaque (pas de ponction sternale), pression douce.
• Imagerie
• Radiographie thoracique (lymphomes, infections), echographie abdominale (lymphomes, rate).
• NOTE : si l’hemostase et les vaisseaux sanguins sont normaux, il n’y a qu’un faible risque
d’hemorragie
• lorsque la numeration plaquettaire est > 10 000–20 000/μl.
• Dd. : ≪ Pseudothrombopenie ≫ : agregation plaquettaire dans le sang preserve sur
tube EDTA : 0,1–2 % des
• prelevements sanguins ; cause : anticorps IgG responsables d’autoagglutination.
• → Agregation plaquettaire in vitro en presence de l’agent anticoagulant EDTA.
• → Fausse thrombopenie due au compteur.
• → Repeter la numeration plaquettaire sur sang citrate ou heparinise.
• Traitement de la maladie sous-jacente
• • En cas de thrombopenie medicamenteuse : eviter l’utilisation de l’agent causal.
• • Traitement des pathologies malignes.
• • Traitement des maladies immunologiques.
Traitement symptomatique
• Empecher la menstruation (par ex., lynestrenol) ;
• Eviter les antiagregants plaquettaires (acide acetylsalicylique) ;
• Transfuser des plaquettes aux premiers signes de saignement/en cas
de risque eleve d’hemorragie
(ATTENTION : SHU/PTT) ;
• En cas de thrombopathie, faire un essai avec le DDAVP
(desmopressine) ; posologie 0,3 μg/kgde poids corporel dans une
perfusion de NaCl 0,9 % toutes les 8 heures pendant 3 jours
maximum→ repeter apres 48 heures.
• Transfusion de plaquettes
• Therapeutique : en cas de sig • nes de saignement ou d’hemorragie aigue (par ex.,
petechies, hemorragiedes muqueuses ou epistaxis) accompagnes de thrombopenie
ou de troubles de la fonctionplaquettaire.
• Prophylactique : si numeration plaquettaire < 10 000–20 000/μl. Toutefois, en cas
de maladiesconcomitantes (particulierement leucemie aigue, fifievre, sepsis,
splenomegalie), il existe un risqued’hemorragie meme si la numeration plaquettaire
est plus elevee (20 000–30 000/μl). En cas d’interventions invasives (par ex. mise en
place de catheter, ponctions) il faut cibler une numerationplaquettaire > 40 000–60
000/μ1.
Contre-indications relatives
• Allergie aux proteines plasmatiques humaines.
• Purpura post-transfusionnel (PPT).
• Purpura thrombopenique idiopathique (PTI).
• Thrombopenie induite par l’heparine (TIH).
• Purpura thrombopenique thrombotique (PTT).
Aplasie médullaire
Def. : Insuffisance de l’hematopoiese (moelle osseuse) avec
pancytopenie (bi- ou tricytopenie).
Caracteristiques : moelle osseuse hypocellulaire avec substitution
graisseuse ; pas d’alteration des cellules stromales de la moelle
osseuse ; absence de cellules malignes.
• Ep. : Incidence globale : 2–6 cas pour 1 000 000
d’habitants/an ; plus elevee en Chine, en Extreme-Orient et
en Asie du Sud-Est.
Distribution par age : deux pics d’incidence, autour de 20 ans et de 65
ans.
Modele physiopathologique
La destruction/suppression des cellules souches hematopoietiques ou des cellules
progenitricesest le point crucial provoque par divers facteurs :
• Activation du systeme immunitaire avec aplasie medullaire primaire ou secondaire
(immunologiquement induite) due aux cellules T cytotoxiques activees, qui
provoquent la destruction decellules progenitrices CD34-positives par :
– Cytotoxicite directe mediee par les cellules T ;
– Production d’IFNγ et de TNFβ ;
– Induction de recepteur FAS et d’antigene → induction d’apoptose.
• Dommages directs causes a l’ADN (par ex., irradiation).
• Atteintes des membranes cellulaires et interferences sur le metabolisme cellulaire
(par ex. infection virale).
• Origine medicamenteuse : toxicite directe ou reaction auto-immune haptene-mediee.
• Expansion clonale secondaire de l’hematopoiese.
• Cellules NK ↓ (comme dans les autres maladies auto-immunes).
Facteurs genetiques
• Anemie de Fanconi : instabilite chromosomique due a des anomalies
genetiques multiples (genes FANC A–L) caracterisee par : un
appauvrissement progressif de la moelle osseuse, une incidence accrue
de pathologies malignes et des anomalies de la peau, des muscles, des
systemes squelettique et urogenital. Dans > 80 % des cas, mise en
evidence pendant la petite enfance.
• Incidence accrue d’aplasie medullaire en presence des genes HLA A2,
DR2, DR4 et DPw3.
• Association avec HPN.
• Mutations du gene TERT (telomerase reverse transcriptase).
Medicaments (dans 25 % des cas)
• Antibiotiques (en particulier sulfamides, chloramphenicol),
antipaludeens ; Thyreostatiques, antidiabetiques ; Antirhumatismaux,
AINS (par ex. phenylbutazone, sels d’or) ; Diuretiques (furosemide),
ticlopidine, nifedipine ;Antiepileptiques (par ex., carbamazepine,
phenytoine) ; Composes cytotoxiques (par ex., busulfan).
• Agents chimiques
• Solvants aromatiques (par ex., benzene).
• Insecticides (lindane, DDT, etc.).
Facteurs viraux/postinfectieux (5 % des cas)
• Parvovirus B19 (atteinte erythropoiese isolee, erythroblastopenie).
• Hepatite (hepatite non A-B-C-G, de mauvais pronostic, plus frequentes chez les hommes jeunes).
• EBV (mononucleose infectieuse, rare).
• VIH.
• CMV (possible infection des cellules stromales de la moelle osseuse).
• Flavivirus (dengue).
Radiation
• Rayonnements ionisants.
• Thorotrast.
Autres causes
• Maladies auto-immunes, associees a une fasciite a eosinophiles.
• Grossesse (mediee par les estrogenes ?).
• Thymome.
• Idiopathique (70 % des cas).
• NOTE : L’insuffi sance hematopoietique reversible
provoquee par une chimio- ou radiotherapien’est pas
consideree comme une aplasie medullaire.
Sy. : L’insuffifi sance hematopoietique domine les symptomes
• Symptomes dus a l’anemie : paleur, fatigue, performance reduite,
dyspnee.
dus a la neutropenie : ulceres de la bouche, gingivite, infections graves,
pneumonie.
dus a la thrombopenie : hemorragie, petechies (peau, muqueuses) ; les
hematomessont moins courants.
• Dg. : Antecedents, examen clinique
comprenant medicaments, infections. Examen clinique
(hemorragie,muqueuses, signes d’infection, taille de la rate, etc.).
Examens de laboratoire
• Numeration formule sanguine : cytopenie avec atteinte de 2 ou 3 lignees,
generalement sans
• anomalie de la morphologie, granulation accrue, neutropenie, monocytopenie et
eosinopenie ;reticulocytes ↓ ; en cas de thrombopenie : plaquettes petites.
• Ferritine, haptoglobine, test de Coombs, groupe sanguin, parametres de la
coagulation.
• VS, protides totaux, electrophorese, immunoglobulines, immunofifi xation,
agglutinines froides,
• facteur rhumatoide, AAN.
• Exclusion de l’HPN (test de Ham, test au sucrose, proteines GPI, CD55, CD59).
• Vitamine B12, acide folique (exclusion d’une anemie megaloblastique).
• Fonction hepatique (exclure une precedente hepatite).
• Serologie (EBV, CMV, VHA, VHB, VHC, VIH, HSV, parvovirus B19).
Moelle osseuse (myelogramme, histologie, immunohistochimie, coloration du fer, culture)
• Hypocellulaire (cellularite, 25 %) avec une predominance d’adipocytes.
• Cellules progenitrices CD34-positives ↓ ; dans les cultures de moelle osseuse, diminution de la formation
de colonies (CFU-GM) et de LTCIC (cellules souches de culture a long terme). Schema de
croissance ameliore dans des cultures appauvries en cellules T ( → reaction mediee par cellules T ?).
• Imatinib
• La LAL BCR-ABL positive a le plus mauvais pronostic avec un taux de survie a 5 ans de 0–15 %.
• Les inhibiteurs de tyrosine kinase BCR-ABL (imatinib, dasatinib) font partie des nouveaux
• principes de traitement pour cette entite → taux de reponse de 60 % en monotherapie, duree
• moyenne de remission de 2 mois. Une combinaison avec une chimiotherapie peut ameliorer ces
• resultats. L’imatinib et le dasatinib sont actuellement sujets a des essais pour le traitement de la
• LAL BCR-ABL positive.
• Facteurs genetiques : risque eleve avec la trisomie 21, l’anemie de Fanconi, le syndrome de Bloom,
le syndrome de Li-Fraumeni.