L'EXISTENTIALISME
L'EXISTENTIALISME
L'EXISTENTIALISME
Historique de l’existentialisme
L’existentialisme est un mouvement philosophique qui prend l’existence comme centre de réflexion.
Soren Kierkegaard fut le premier penseur à affirmer le primat de l’existence. Il est né en 1812 et mourut
1855. Il était d’origine Danois Philosophe et théologien, Soren Kierkegaard fut le premier à mettre en
scène l’existence subjective de l’homme aux prises avec la «problématiques de la foi, de l’angoisse et du
désespoir».
Pour ceci il est le père de l’existentialisme.
René Descartes écrit avant lui « Je pense, donc je suis » le cogito « Cogito ergo sum » ‘Discours de la
méthode (1637)
Cogito” est un terme latin qui signifie “je pense”. Employé comme substantif (le cogito) désigne
l’opération pratiquée par Descartes au début des Méditations pour tenter d’échapper au doute
méthodique. Son raisonnement est le suivant :
L’expression “cogito cogitatum” renvoie ainsi à la pensée prise comme unité de soi-même, de ses
contenus et de ses actes : je pense que je pense.
C’est son existence d’être pensant qu’il affirme et ce n’est qu’après avoir prouvé l’existence de Dieu qu’il
peut affirmer l’union de l’âme et de son corps.
L’existentialisme selon Jean-Paul Sartre
Ce courant philosophique a rassemblé plusieurs penseurs. Une des figures les plus
prestigieuses de la deuxième moitié du XXe fut Jean-Paul Sartre. Il est né à Paris en
1905 et mourut en 1980. Jean-Paul Sartre a élaboré une philosophie de l’être
humain où la notion de liberté et de responsabilité jouent un rôle central. La
montée nazisme et l’occupation de la France par les Allemands causent, à Sartre,
une grande désillusion. Mais cette déception n’est pas une démission. Il cherche à
revoir les pensées de Marx et de Freud en accordant une place centrale à liberté
humaine.
Les racines de la réflexion de Sartre sont d’influences complexes et souvent
contradictoires. Tout d’abord celle de la philosophie allemande : il faut mentionner
ici Hegel, de Marx (théorie du travail humain et de l’histoire), Husserl et Heidegger
pour sa notion de Dasein, d’être-dans-le-monde. Tous ces éléments influençaient
Sartre. Cependant Sartre hérite également de la philosophie de Descartes.
Finalement, il faut mentionner aussi que l’influence du philosophe danois Sören
Kierkegaard.
La philosophie de Sartre : L’existence précède l’essence
« L’existence précède l’essence » telle est d’après Jean-Paul Sartre la formule qui permet de
comprendre la formation des philosophies de l’existence. Cette formule peut servir de point
de départ.
Dans un ouvrage, Sartre affirme notamment : L’existentialisme athée, qu’il représente, est
plus cohérent. Il déclare que si Dieu n’existe pas, il y a au moins un être chez qui l’existence
précède l’essence, un être qui existe avant de pouvoir être défini par aucun concept… cet
être, c’est l’homme. Qu’est-ce que signifie ici que l’existence précède l’essence ?
«Cela signifie que l’homme existe d’abord, se rencontre, surgit dans le monde, et qu’il se
définit après. L’homme, tel que le conçoit l’existentialiste, s’il n’est pas définissable, c’est
qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite, et il sera tel qu’il se sera fait. Nous voulons dire
que l’homme existe d’abord, c’est-à-dire que l’homme est d’abord ce qui se projette vers un
avenir, et ce qui est conscient de se projeter dans l’avenir. L’homme est d’abord un projet qui
se vit subjectivement, au lieu d’être une mousse, une pourriture ou un chou-fleur; rien
n’existe préalablement à ce projet; rien n’est au ciel intelligible, et l’homme sera d’abord ce
qu’il aura projeté d’être.»(Sartre, 1946, p.29-30)
Cependant, Martin Heidegger a critiqué la phrase de Sartre : l’homme dit-il est l’être dont
l’essence est d’exister.
«L’existence précède l’essence», par cette formule Sartre exprime sa conviction
fondamentale «que l’humain est libre».(Sartre, 1946, p.30).
L’existentialisme comme humanisme: la philosophie de J-P Sartre se réfère à un
système de pensée selon lequel l’existence ne se déduit pas, ne se démontre
pas : elle est là tout simplement, elle surgit, elle s’impose à la conscience
comme une donnée irréductible, préalable à toute expérience.
L’existentialisme est à ses origines une philosophie chrétienne qui recourt à
Dieu comme principe et comme justification. Mais à l’existentialisme chrétien,
illustré dans les années modernes par le philosophe danois Soren Kierkegaard
puis au XXe siècle par Jaspers et Gabriel Marcel s’oppose un existentialisme
athée représenté par le philosophe allemand Heidegger, Sartre selon lui
l’homme pour justifier sa propre existence ne peut compter que sur lui-même ;
l’existentialisme est un humanisme.
L’homme, tel que le conçoit l’existentialisme, s’il n’est pas définissable, c’est
qu’il n’est d’abord rien. Il ne sera qu’ensuite et il sera tel qu’il se sera fait.
Ainsi il n’y a pas de nature humaine, puisqu’il n’y a pas de Dieu pour la
concevoir. (…)
(…) Si vraiment l’existence précède l’essence, l’homme est responsable de
ce qu’il est. Ainsi la première démarche de l’existentialisme est de mettre
tout homme en possession de ce qu’il est et de faire reposer sur lui la
responsabilité totale de son existence. Et quand nous disons que l’homme
est responsable de lui-même, nous ne voulons pas dire que l’homme est
responsable de sa stricte individualité, mais qu’il est responsable de tous les
hommes. Choisir d’être ceci ou cela, c’est affirmer en même temps la valeur
de ce que nous choisissons, car nous ne pouvons jamais choisir le mal; ce
que nous choisissons c’est toujours le bien et rien ne peut être bon pour
nous sans l’être pour tous. » J.-P. Sartre, L’existentialisme est un humanisme,
p. 21 à 24, Ed. Nagel
L’être humain invente ses propres valeurs, c’est lui qui les détermine. C’est par
sa conscience que l’être humain donne un sens à sa vie en créant ses valeurs.
Parce qu’au départ l’être humain ne possède aucune identité, valeur. En posant
des actes qui le constituent et rendent son existence signifiante.
La liberté – L’être humain
Si on posait cette question à Sartre «qu’est-ce que l’être humain», il répondrait
«j’existe comme conscience de soi (pour soi) en tant que liberté».
(encyclopédie de la jeunesse, 1979, p.567) Puisqu’il n’y a pas de nature
humaine qui définirait tous les humains et puisque Dieu n’existe pas, «
l’homme est condamné à être libre ». (encyclopédie de la jeunesse, 1979,
p.567) La liberté est le pouvoir de la conscience de « néantiser » (encyclopédie
Grolier, 1979, p.447), c’est à dire d’annihiler les divers déterminismes dont elle
peut être l’objet. Cette liberté, qui constitue l’être de l’homme, se manifeste
dans tous les actes qu’il pose. L’individu ne peut qu’être libre.
En résumé, la liberté est le pouvoir que détient la conscience de se
soustraire à la chaîne des causes et d’échapper aux déterminations
naturelles.
La condition de l’homme
L’homme surgit dans un monde d’existants brutes au milieu d’autres réalités
humaines, il est plongé dans un ensemble de conditions historiques et
matérielles qui définissent sa situation mais trouve en face d’elle une réalité
objective enfermée « en soi », opaque et impénétrable.
« Le problème est pour chacun de vivre sa propre expérience et de se
construire en recourant à ses seules forces » nous devons nous considérer
en effet, comme délaissés c’est-à-dire libérés à nous-mêmes, ce
délaissement engendre « le désespoir » qui est le sentiment de ne pouvoir
attendre aucun secours ni du ciel, ni d’une doctrine toute faite et
« l’angoisse » qui est la conscience de l’autre « totale et profonde
responsabilité ».
La responsabilité de l’homme
L’homme doit assumer cette responsabilité dans le plein exercice de sa liberté.
S’il accepte des formules données à priori, s’il se retranche derrière des
traditions ou des habitudes, s’il s’égare dans ses rêveries chimériques il
renoncerait à être lui-même et succombe à la mauvaise foi. Il n’est d’actions
valables que dans l’authenticité. Cette authenticité résulte d’une analyse
objective des situations toujours neuves que nous ménage en perpétuel
devenir.
Chaque situation nous impose un choix original qui nous engage et nous enrage
et enrage autrui. Il est impossible de s’y dérober puisque l’abstention même est
un choix, d’où, le devoir de faire face et de chercher pour chaque problème la
solution qui nous paraît convenir à notre dignité. La morale est une invention
de chaque instant.
L’engagement social dont Sartre a fait sa loi est la conséquence logique d’un
humanisme concret qui ne saurait se fixer dans des principes et ni de sens que
par l’action quotidienne.
II/ L’œuvre de Jean-Paul
Sartre
Jean-Paul Sartre a considéré la littérature non comme une fin mais comme un moyen d’exposer
sa pensée. Ses romans, ses pièces de théâtre, ses essais impliquent toujours une thèse
transfigurée par l’art.
Sartre l’écrivain sera toujours au service de Sartre le philosophe. Pour lui, la littérature sert à
exprimer certaines pensées philosophiques auxquelles il est particulièrement attaché. Selon la
formule de Simone de Beauvoir, Sartre cherchait à « exprimer sous une forme littéraire des
vérités et des sentiments métaphysiques ».
Les œuvres majeures de Jean-Paul Sartre
Parmi la production de Jean-Paul Sartre, nous pouvons citer La Nausée (1938, roman), Les
Chemins de la Liberté (1945, une trilogie de romans formée de L’Âge de Raison, Le Sursis et La
Mort dans l’Âme), Les Mouches (1943, pièce de théâtre), Huis Clos (1944, idem), Les Mains
Sales (1948, idem), Les Mots (1964, autobiographie), L’Être et le Néant (1943, essai
philosophique existentialiste) et L’Existentialisme est un Humanisme (1945, essai
philosophique).
En 1938, il publie donc un roman philosophique : La nausée. Le personnage
principal, Antoine Roquentin, écrit un journal personnel afin de mieux
comprendre la sensation de nausée qui est apparue en lui depuis peu.
L’écriture de ce journal philosophique va le conduire à découvrir que la
principale qualité des choses est la contingence. Du coup, sa nausée prend
un sens métaphysique : toute existence est superflue, absurde. À partir de
cette idée, Sartre nous permet de tirer la conclusion suivante : "J'existe
donc je suis de trop.
Dès l’écriture de La nausée, l’analyse philosophique quoique très poussée
échappe à l’aridité grâce à la rigueur de la langue aux foisonnements des
notations concrètes, à l’intérêt des épisodes à la diversité de tous : la
description du dimanche à Bouville, le récit de la visite du musée, l’histoire
de l’autodidacte sont d’une verve entrainante et d’une ironie corrosive qui
contrastent avec l’attention pathétique des pages où le héros évoque ses
crise et son mal.
Les Nouvelles Le Mur atteignent souvent à une grande intensité et la dernière
est un chef d’œuvre de force satirique dans Le Sursis il déconcerte le lecteur
en changeant de scènes sans transition au cours d’un même paragraphe ou
d’une même phrase. Dans « Les chemins de la liberté » Sartre semble à la
recherche d’une technique comme son personnage à celle d’une conduite.
Ces œuvres littéraires nous offrent un accès plus aisé aux réflexions
sartriennes concernant le thème de la liberté.
Huis Clos (1944) – pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre
Huis Clos est une des pièces de théâtre les plus connues de Sartre. La
première représentation eut lieu au théâtre du Vieux -Colombier, à Paris, en
1944. Fondamentalement existentialiste, elle montre l’être humain dans un
huis clos palpitant avec une touche d’ironie. Bien que pouvant être vue
comme tragique, cette pièce a été pensée pour être drôle.