Alexandre Ier de Moldavie
Prince de Moldavie | |
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Nom dans la langue maternelle |
Alexandru cel Bun |
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Anastasia of Moldova (d) |
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Enfants |
Alexandre Ier le Bon, ou encore Alexandru cel Bun, (mort le ) est voïvode de Moldavie de 1400 à 1432[1]. La monarchie étant élective dans les principautés roumaines (comme en Hongrie et Pologne voisines), le prince (voïvode, hospodar ou domnitor selon les époques et les sources) était élu par et parmi les boyards et, pour être nommé, régner et se maintenir, s'appuyait fréquemment sur les puissances voisines, hongroise, polonaise ou ottomane.
Alexandre Ier le Bon est un membre de la famille des Bogdanești. Il jette les bases de l'organisation de l'Église orthodoxe de Moldavie, fait construire beaucoup de monastères et fait aussi venir des catholiques moldaves de Transylvanie.
Biographie
[modifier | modifier le code]Origine
[modifier | modifier le code]Il est fils de Roman Ier l'Autocrate (roumain: Roman Autocratul) et de son épouse Anastasia. Il succède le à Iuga Ologul (Iuga le Pâtre) avec l'appui du prince de Valachie Mircea Ier de Valachie à la cour duquel il s'était réfugié[2]. Il partage le trône avec son frère le Jupan Bogdan Jusqu'à la mort de ce dernier en 1407.
Règne
[modifier | modifier le code]Un traité conclu le reconnait la suzeraineté de la Pologne sur la Moldavie. Il renouvelle cet hommage en 1404, 1407, 1415 et 1419[3]. C'est dans ce cadre qu'un contingent moldave participe aux côtés des Polonais à la victoire de Grunwald contre les Chevaliers Teutoniques le .
La preuve en est qu'Alexandre Ier conserve tous ses titres princiers et son armée moldave, qu'en mai 1426 il accorde un sauf-conduit aux troupes polonaises qui traversent la Moldavie pour aller combattre les Turcs, et surtout que par le traité signé à Lublau, le entre le roi de Pologne et le roi de Hongrie, Sigismond, ce dernier s'interdit de troubler l'équilibre suzeraineté-vassalité entre la Pologne et la Moldavie et s'engage à respecter l'intégrité de cette dernière. Ces erreurs sont dues d'une part à la confusion sémantique chez certains historiens modernes, entre voïvodie (province, en polonais) et voïvode (prince régnant, en roumain), ou encore entre suzeraineté et souveraineté, et d'autre part à la rétroprojection nationaliste de l'histoire[4].
Alexandre le Bon intervient dans les troubles de succession qui agitent la Valachie après la mort de Mircea l'Ancien et de son fils Michel Ier le Brave. Il soutient en 1422 Radu II Prasnaglava le protégé des turcs contre Dan II de Valachie, candidat du roi de Hongrie. Il impose enfin en 1431 son propre candidat en la personne Aldea qui en reconnaissance adopte son nom.
Politique religieuse
[modifier | modifier le code]Il fonde les évêchés orthodoxes de Basse-Moldavie à Roman et de Haute-Moldavie à Rădăuți. Il fait construire les monastères de Bistrița, Moldovița, Capriana et Varzarești, et leur attribue d'importantes dépendances.
Il fait venir à grands frais de Trébizonde les reliques de Jean le Nouveau (Ioan cel Nou), tué par les Tatars en 1310, et les fait déposer en 1400 à Suceava dans l'église Mirăuți, qui a été la cathédrale du premier métropolite de Moldavie. Jean le Nouveau devient le patron de la Bucovine.
La prospérité attire de nombreux artisans et marchands. Des paysans sicules et valaques de Transylvanie sont implantés sur les domaines des nobles moldaves. L'augmentation des catholiques contraint le prince à fonder un évêché catholique à Baia vers 1413.
Le , l'évêque catholique de Baia fait savoir à l'évêque de Cracovie que des Hussites, réfugiés de Hongrie et de Pologne, sont présents à Bacău, et qu'Alexandre se montre tolérant à leur égard.
Fin de règne
[modifier | modifier le code]Malgré de nombreuses donations faites aux boyards, ceux-ci continuent à vouloir augmenter leur influence dans l'État. Ces tendances se développent vers la fin du règne d'Alexandre.
Alexandre meurt le il est inhumé au monastère de Bistrița, près de Piatra Neamț.
Famille et descendance
[modifier | modifier le code]Alexandre le Bon eut quatre épouses légitimes et plusieurs concubines[5] :
1) vers 1394/1400 Magareta Banffy de Losoncz
2) vers 1405 Ana fille de Jerzy Koriatowicz prince de Podolsk morte .
- Bogdan mort jeune
- Ilie Ier de Moldavie
- Vasilissa morte vers 1447 nonne Eupraxia. Mariée vers 1431 avec le prince Vlad Dracul de Valachie.
3) en 1419 Ryngajla de Lituanie, répudiée le .
4) en 1421 Marina fille de Marin et sœur du boyard Bratul, morte le .
5) Stanca, concubine exécutée en 1433.
6) Concubine de nom inconnu.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- (en) André Vauchez et Adrian Walford, Encyclopedia of the Middle Ages, , 1624 p. (ISBN 978-1-57958-282-1 et 1-57958-282-6, OCLC 44070157, lire en ligne)
- (en) Henry Smith Williams, The Historians' History of the World : A Comprehensive Narrative of the Rise and Development of Nations as Recorded by Over Two Thousand of the Great Writers of All Ages, Hooper & Jackson, Limited, (lire en ligne), p. 242
- (en) Charles King, The Moldovans : Romania, Russia, and the Politics of Culture, Hoover Institution Press, , 303 p. (ISBN 0-8179-9791-1, 978-0-8179-9791-5 et 0-8179-9792-X, OCLC 41981986, lire en ligne)
- L'expression « rétroprojection nationaliste », du Pr Jean Ravenstein de l'Université de Marseille, désigne la tendance historiographique moderne à projeter dans le passé les nationalismes modernes, comme s'ils étaient apparus dès le Moyen Âge ou l'Antiquité.
- (ro) « Alexandru cel Bun », sur enciclopediaromaniei.ro (consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- (ro) Constantin C.Giurescu & Dinu C.Giurescu Istoria Romanilor Volume II (1352-1606). Editura Stiintifica si Enciclopedica, Bucuresti (1976), p. 94–111.
- Jean Nouzille La Moldavie, Histoire tragique d'une région européenne, Ed. Bieler, (ISBN 2-9520012-1-9)
- Nicolae Iorga Histoire des Roumains, volume III les Fondateurs d'États Bucarest (1937)