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Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon

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Claude Charles
de Rouvroy
de Saint-Simon
Image illustrative de l’article Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon
Claude de Saint-Simon
par Hyacinthe Rigaud, vers 1733
Biographie
Naissance
Paris
Ordination sacerdotale
Décès (à 64 ans)
Metz
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale
93e évêque de Metz
[1]
Évêque-comte de Noyon et pair de France
(« Claude II »)
[2]
Abbé de l'Église catholique
80e abbé de Jumièges (abbé commendataire)

Blason
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon, né à Paris le et mort à Metz le , est un prélat français, évêque de Noyon, puis de Metz. Il ne doit pas être confondu avec son frère Claude (1694-1768), bailli de l'ordre souverain de Malte[3]. Tous deux sont de lointains parents du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon, qui devient leur protecteur.

Claude Charles naît à Paris le [4], sixième enfant d'Eustache-Titus de Rouvroy de Saint-Simon (1654-1712) et de Claire-Eugénie d'Auterive[5] (morte en 1725). Claude Charles est baron de Jouy-Trouville[4], seigneur et patron de Quillebeuf et de Falvy-sur-Somme[5]. Il est issu de la branche aînée de la maison de Rouvroy de Saint-Simon. Par Mathieu II de Rouvroy, dit « le Borgne » (tué à Azincourt en 1415[6]), il est parent du mémorialiste Louis de Rouvroy, duc de Saint-Simon[7], de vingt ans son aîné. Destiné à la vie ecclésiastique[4], Claude Charles reçoit la tonsure à quatorze ans, le [5]. À la mort d'Eustache-Titus en 1712, le duc de Saint-Simon prend la fratrie sous sa protection[8].

Abbé de Jumièges

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Le [9], à la demande du duc, membre du conseil du Régence et surtout ami du Régent[10], Claude Charles est nommé, à l'âge de 20 ans, 80e abbé de Jumièges[11]abbaye vacante depuis 1695, et demeurée en économat[5]. Les revenus sont de 23 000 livres[4]. Le pape Clément XI confirme la nomination le . Claude Charles prend possession de l'abbaye par procureur le [9]. Dès lors, il ne s'applique plus, selon l'abbé Julien Loth, qu'« à s'enrichir des biens de Jumièges[12] ». De 1723 à 1726, il va être en procès avec ses religieux[13].

D'octobre 1721 à avril 1722, il accompagne le duc de Saint-Simon dans son ambassade extraordinaire en Espagne[14]. En , à Villalmanzo, le duc est frappé de la petite vérole, et doit rester isolé. Pendant six semaines, il est remplacé par l'abbé de Saint-Simon, qui entretient une correspondance avec le cardinal Dubois, avec le président du conseil des Affaires étrangères espagnol Grimaldo, avec le conseiller Sartine et avec d'autres encore[15].

Évêque-comte de Noyon

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Le [16],[17], l'abbé de Saint-Simon est nommé évêque-comte de Noyon. L'évêché est en effet assorti d'un comté et d'une pairie de France. Le sacre a lieu le . Le nouveau pair prête serment le , et prend séance au parlement de Paris[5]. La même année, il fait condamner aux galères deux paysans ayant braconné. Il tient à les voir enchaînés[18].

Évêque de Metz

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Le , il est transféré à l'évêché de Metz[19]. Il ne prend possession de ce prestigieux et lucratif siège épiscopal que le [20]. Les évêques de Metz, Toul et Verdun sont, depuis le traité de Münster (octobre 1648), « effacés de la matricule de l'Empire ». Malgré cela, Saint-Simon prétend au titre d'altesse et aux droits régaliens de prince du Saint-Empire romain germanique[21]. En 1737, il entre en conflit avec le parlement municipal. Par arrêt, celui-ci lui interdit de prendre la qualité de prince de Metz[4].

Façade d'un bâtiment austère à deux étages et un étage mansardé. Un arbre en fleurs au premier plan.
Le grand séminaire de Metz.

En 1744, la France est en guerre contre l'Autriche (guerre de Succession d'Autriche). Le roi Louis XV s'arrête à Metz pour inspecter les troupes et les fortifications. Saint-Simon l'accueille dans sa cathédrale[22].

À partir de 1743[4], conformément aux décrets du concile de Trente, l'évêque fait bâtir le séminaire de Metz[23], qu'il dédie à saint Simon et à sainte Anne. Pour en assurer les frais de fonctionnement, il ferme plusieurs chapitres, en dépit de bien des oppositions. Il se heurte notamment au gouverneur Fouquet de Belle-Isle lorsqu'il veut supprimer le chapitre de la collégiale Saint-Thiébaut de Thann. Il échoue dans sa tentative[4].

Il introduit à Metz les frères des écoles de charité[24]. Il prend comme grand vicaire son parent, Charles-François de Rouvroy de Saint Simon, qui va devenir évêque d'Agde[25]. Son cousin et père adoptif le duc de Saint-Simon meurt en 1755. Il lui lègue par testament l'ensemble de ses manuscrits, y compris les fameux Mémoires. L'évêque n'arrive pas à en prendre possession, en raison de l'opposition des créanciers du duc et de l'inquiétude du pouvoir quant à leur contenu[26].

Il meurt à Metz le [27], à l'âge de 64 ans. « D'après les documents conservés, remarque Yves Coirault, il ne semble pas qu'un tel prélat ait eu d'autres mérites que celui de sa maison[28]. »

Iconographie

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Son principal portrait connu est peint par Hyacinthe Rigaud vers 1733, date à laquelle il est nommé évêque de Metz[5]. La toile est acquise par Louis-Joseph Jay à Paris en 1799[n 1]. Elle entre au musée de Grenoble en 1800[29].

Notes et références

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  1. Tableaux achetés du citoyen Sallé, peintre à Paris, numéros 53 et 54 : « Deux portraits de Rigaud. Le plus grand peintre de ce genre parmi les maîtres de l’école française. » A.D.I., 13T2/1, mémoire no 2.

Références

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  1. Confirmé le .
  2. Confirmé le .
  3. Claire-Éliane Engel, « Les aventures d'un cousin de Saint-Simon », Dix-huitième Siècle, no 3,‎ , p. 95-105 (DOI 10.3406/dhs.1971.954, lire en ligne).
  4. a b c d e f et g J. Lamoureux, dans Michaud, Biographie universelle ancienne et moderne, Paris, Delagrave, s. d., t. XXXVII, p. 432.
  5. a b c d e et f Stéphan Perreau, « Hyacinthe Rigaud le peintre des rois », sur hyacinthe-rigaud.over-blog.com, 10 novembre 2012.
  6. Georges Poisson, « Saint-Simon et le bailli Claude. Chronologie de leurs rapports », Cahiers Saint-Simon, no 2,‎ , p. 11 (lire en ligne).
  7. Yves Coirault, « Un prélat d'après un seigneur. Claude de Saint-Simon, évêque et prince du Saint-Empire », Dix-huitième Siècle, no 1,‎ , p. 31, note 2 (DOI 10.3406/dhs.1969.878, lire en ligne).
  8. Poisson 1974, p. 12.
  9. a et b Julien Loth, Histoire de l'abbaye royale de Saint-Pierre de Jumièges, t. III, Rouen, Métérie, (lire en ligne), p. 201.
  10. Engel 1971, p. 98.
  11. Saint-Simon, Mémoires, t. V, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p. 683 et 684.
  12. Loth 1885, p. 202.
  13. Coirault 1969, note 4, p. 31.
  14. Saint-Simon, Mémoires, t. VII, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p. 848.
  15. Sur la correspondance de cette période, voir Yves Coirault, dans Saint-Simon, Mémoires, t. VIII, Paris, Gallimard, coll. « Bibliothèque de la Pléiade », , p. 90, note 4.
  16. Coirault 1969, note 2, p. 32.
  17. Georges Poisson, article cité, p. 15.
  18. Yves Coirault, dans Saint-Simon, op. cit., 1987, t. VII, p. 848, note 8.
  19. Coirault 1969, note 1, p. 34.
  20. Coirault 1969, p. 36 et 37.
  21. Coirault 1969, p. 41, note 5, et p. 42, note 1..
  22. Michel Marchand, d'après Pierre Brasme, « Louis XV à Metz par Pierre Brasme », sur wordpress.com. — À Metz, le roi va tomber gravement malade.
  23. Le séminaire de Metz a été fondé en 1661. Saint-Simon lui offre de nouveaux murs. « Le grand séminaire de Lorraine », sur metz.catholique.fr.
  24. J. Lamoureux, op. cit., p. 432 et 433.
  25. J. Lamoureux, op. cit., p. 433.
  26. Coirault 1969, p. 43, note 3.
  27. Georges Poisson, article cité, p. 17.
  28. Coirault 1969, p. 44.
  29. « Rouvroy de Saint-Simon, Claude de », sur hyacinthe-rigaud.com.

Articles connexes

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Liens externes

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