Goyavier de Chine
Psidium cattleianum
Règne | Plantae |
---|---|
Division | Magnolophyta |
Classe | Magnoliopsida |
Ordre | Myrtales |
Famille | Myrtaceae |
Genre | Psidium |
Psidium cattleianum ex Sabine, 1821
Le goyavier de Chine, également appelé goyavier-fraise (Psidium cattleianum Sabine[1]), est une espèce de plantes à fleurs de la famille des Myrtaceae. C'est un arbuste fruitier originaire d'Amérique du Sud (contrairement à ce que son nom français pourrait faire croire).
Description
[modifier | modifier le code]Aspect général
[modifier | modifier le code]Le goyavier de Chine est un arbuste ou un petit arbre de 6 à 12 mètres de haut, à l'écorce brune et lisse qui se détache en fines plaques[2].
Feuilles
[modifier | modifier le code]Les feuilles persistantes, opposées sont ovales à bords arrondis, vert foncé brillant et mesurent de 3 à 12 cm de long sur 2 à 6 cm de large.
Fleurs
[modifier | modifier le code]Les fleurs blanches parfumées mesurent 2 à 3 cm de diamètre.
Fruits
[modifier | modifier le code]Le fruit est appelé goyave-fraise aux Antilles, goyave de Chine à l'île Maurice, goyavier à La Réunion, goavy tsinahy à Madagascar ou Tsongoma aux Comores. Il a la forme d'une baie sphérique et la taille d'une mirabelle environ 2,5 cm de diamètre. La peau est lisse et brillante. À maturité, la couleur vire au rouge violacé. Il existe une variété moins courante à fruits jaunes (Psidium cattleianum var. lucidum) un peu plus gros. Le fruit contient des graines dures de 2 à 3 mm de long. Dans les deux cas la pulpe est blanc-crémeux de texture fondante et juteuse.
La reproduction par graine est la plus courante. La dispersion se fait par zoochorie[2]. Le bouturage est possible et le greffage difficile[3].
Répartition
[modifier | modifier le code]Originaire d'Amérique latine (Brésil ou le fruit s'appelle Araçá), le goyavier-fraise est cultivé en Amérique latine et a été introduit dans certaines contrées tropicales, où il a pu s'acclimater et devenir envahissant.
Ainsi à Madagascar, l'île de la Réunion, l’île Maurice, les îles des Comores ou à Hawaii, il est à la fois populaire pour ses fruits et redoutable comme espèce invasive des forêts humides, du niveau de la mer jusqu'à plus de 1 500 m. En montagne ou en climat tempéré chaud, il prospère sous forme de buisson.
En Nouvelle-Calédonie, il est encore relativement localisé mais forme des fourrés monospécifiques dans la région de Sarraméa[2]. Pour cette raison, le Code de l'environnement de la Province Sud interdit l’introduction dans la nature de cette espèce ainsi que sa production, son transport, son utilisation, son colportage, sa cession, sa mise en vente, sa vente ou son achat[4].
La rusticité est un peu meilleure que celle de la goyave, comparable au pamplemoussier, avec une tolérance aux gels brefs - jusqu'à -5°. Arrosé, il fructifie en zone USDA 9b, notamment le sud de l'Europe, l'Afrique du Nord en situation abritée. La variété rouge se cultive facilement en pot. Les deux variétés acceptent bien la taille et peuvent former des haies.
Utilisation
[modifier | modifier le code]D'un goût largement reconnu comme agréable, le fruit est rafraîchissant, sucré à pleine maturité, légèrement acidulé, de saveur rappelant celle de la fraise des bois, avec une petite touche d'âpreté et de parfum de myrte. La variété à fruit jaune a un goût plus doux qui rappelle la pomme.
Apprécié comme dessert, il peut être consommé frais ou utilisé pour confectionner des confitures, des gelées et des sorbets. La cuisine réunionnaise en a fait un ingrédient populaire, en l'accommodant aussi dans des plats de viande. Le fruit est fragile mais peut néanmoins voyager s'il est précautionneusement emballé et réfrigéré.
Le jus de goyavier peut être vinifié. Une société réunionnaise a ainsi créé une boisson pétillante selon la méthode champenoise.
À La Réunion, la commune de la Plaine-des-Palmistes mise son développement écotouristique sur l'artisanat réalisé à partir de cette espèce, qu'il s'agisse des préparations culinaires, de boissons avec ou sans alcool et d'objets en bois.
Bois
[modifier | modifier le code]Le bois du goyavier de Chine est dense, homogène et néanmoins souple. Les morceaux les plus gros peuvent être travaillés ou tournés à la manière du buis, mais ce sont surtout les perches de goyavier qui sont utilisées pour divers usages.
Elles conviennent parfaitement, pour leur forte résistance sans raideur excessive, comme manches d'outils. Elles peuvent être entrecroisées pour fabriquer des fascines qui servent à retenir les sols. Elles ont été employées dans l'habitat rural pour la confection de toitures, de claies, etc. Elles peuvent être étuvées, formées et assemblées pour la fabrication de mobiliers néo-rustiques, à la manière des perches de châtaignier.
Références
[modifier | modifier le code]- (en) Missouri Botanical Gardens, « Tropicos - Name - *Psidium cattleianum Sabine » (consulté le )
- Groupe espèces envahissantes, Plantes envahissantes pour les milieux naturels de Nouvelle-Calédonie, Nouméa, Agence pour la prévention et l'indemnisation des calamités agricoles ou naturelles (APICAN), , 222 p., pp. 182-183
- De la fleur au fruit Thèse Frédéric Normand INA 2002
- Code de l'environnement de la Province Sud, Nouméa, , 346 p. (lire en ligne), p. 147