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IVe millénaire av. J.-C.

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Cet article présente une chronologie de la Préhistoire durant le IVe millénaire av. J.-C., de 4000 à

Des États, organisations politiques villageoises, émergent progressivement au cours du millénaire en Égypte, en Mésopotamie et dans le Sud-Ouest de l'Iran, qui passent sous la pression démographique, d’un habitat rural à un habitat urbain. Le développement de l’artisanat et la mise en place de réseaux d’échanges favorisent la division du travail, qui accroit la productivité. Une classe dirigeante émerge, qui contrôle les activités religieuses, organise le stockage et la redistribution des biens alimentaires, ainsi que le maintien de la sécurité et de l’ordre, grâce au prélèvement d’une partie de la production sous forme d’impôt. L’apparition de l’écriture en Égypte, en Mésopotamie et dans le Sud-Ouest de l'Iran vers la fin du millénaire marque le passage de la Préhistoire à l’Histoire dans ces régions[1].

Évènements

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  • Vers  : Événement climatique de 5900 AP[2], sécheresse pendant plusieurs décennies, puis refroidissement climatique durable lié à la baisse de l’activité solaire entre 4200 et 2800 av. J.-C., avec un pic vers 3500 av. J.-C. Fin du Sahara vert. Refroidissement graduel de l'Atlantique Est à partir de 3100 av. J.-C.[3].
  • Vers 3800-800 av. J.-C. : En Europe, le climat devient généralement plus sec et légèrement plus frais avec une chênaie mixte accompagnée de hêtres et de sapins[4].
  • Vers 3700 av. J.-C. : le niveau de la mer atteint le niveau actuel (120 à 130 m au-dessus du niveau le plus bas de la glaciation de Würm). Il monte encore de un mètre et atteint son maximum vers 3500 av. J.-C., puis baisse pour revenir au niveau actuel[5].
Statuette de femme (Nagada I, vers 3800-3500 av. J.-C.) - Musée du Louvre, département des antiquités égyptiennes.
  • Vers 3900 av. J.-C. : fin du Subpluvial néolithique (période chaude et humide de l’Holocène moyen) en Afrique tropicale. Début d’une tendance à long terme à l’aridification du Sahara[3].
  • Vers 4000-3500 av. J.-C. : cultures du nord de la vallée du Nil : Ouadi Digla, Héliopolis, Maadi-Bouto[6].
  • Vers 4000-1500 av. J.-C. : développement de l’agriculture et du pastoralisme attesté sur le site d'Iwo Eleru, au Nigeria[7] ; outil de pierre (grès) sans doute destiné à être attaché sur un manche pour faire une houe ; hache de pierre (sillimanite), peut-être utilisée pour des défrichements ; couteaux-faucilles de lames de calcédoine fixés sur un manche par des ligatures ou du mastic[8].
  • Vers 3800-3500 av. J.-C. : culture de Nagada I ou El-Amratien en Haute-Égypte[6],[9]. Un système de canaux et de digues d’irrigation aurait été mis en place dès cette époque, que suggéreraient des motifs retrouvés sur les peintures des vases[10].
  • Vers 3800-3100 av. J.-C. : la culture du groupe « A » (en) en Basse-Nubie, entre la Ire et la IIe cataracte du Nil apparaît à la fin de la période de Nagada I et adopte nombre de ses traits culturels. Civilisation semi-nomade, elle est un relais des échanges égyptiens vers l’Afrique, notamment avec le Néolithique de Khartoum[11]. Le site de Khor Dahoud (vers 3500-3400 av. J.-C.), est le lieu d’échange entre l’Égypte des époques de Nagada II et III et la culture du groupe A de Basse-Nubie. 578 silos, de nombreuses jarres attestent l’intensité du commerce du vin, bière, huiles, des poteries nagadiennes contre l’ivoire, l’ébène (heben), l’encens, l’or, les peaux de félins probablement[12].
Couteau de Gebel el-Arak.
  • Vers 3500-3200 av. J.-C. : culture de Nagada II ou Gerzéen en Égypte ; évolution et extension progressive des traits culturels de Nagada au nord de la vallée (culture de Maadi-Bouto)[9]. Apparition des premières cités de la vallée du Nil, bâties sur des éminences (kôms) naturelles échappant à la crue, se structurant architecturalement à l’intérieur d’enceintes (El Kab, Nekhen, Île Éléphantine, Abydos)[6]. Un célèbre couteau ouvragé d'ivoire et de silex de cette époque conservé au musée du Louvre a été découvert à Gebel el-Arak près d'Abydos[13].
  • Vers 3300-3100 av. J.-C. : culture de Nagada III en Égypte ; unification des traits culturels dans la vallée du Nil et le delta. Premiers hiéroglyphes dans la tombe Uj du cimetière d'Oumm el-Qa'ab[9]. La gestion des travaux d’irrigation nécessite un pouvoir centralisé : le plus ancien témoignage est celui gravé sur la tête de massue du roi Scorpion II (dynastie 0), découverte à Nekhen, représentant le roi ouvrant un canal avec une houe[14].
  • 3100-2675 av. J.-C. : période thinite en Égypte. Elle regroupe les deux premières dynasties, associées à la ville de This en Haute-Égypte[9]. La palette de Narmer témoigne de l’unification politique du pays.
  • Vers 4000 av. J.-C. : espaces agricoles irrigués par des canaux dans la vallée de Zaña au nord du Pérou[15].
  • Vers 3750-3090 av. J.-C. : débuts de la céramique en Colombie (sites de San Jacinto, 3750 ± 430 av. J.-C. de Monsú, de 3350 ± 80 av. J.-C., Puerto Chacho, de 3270 av. J.-C., et Puerto Hormiga, de 3090 ± 250 av. J.-C.)[16].
  • Vers 3700-1000 av. J.-C. : sambaquis (amas coquilliers) sur le littoral du Guyana et dans l'embouchure de l'Amazone ; ces pêcheurs-collecteurs fabriquent rapidement de la céramique et s’essayent peut-être à l’agriculture sur brûlis (maïs daté de 3300 av. J.-C.)[17].
Céramique de la culture Valdivia.
  • Vers 3500-1500 av. J.-C. : culture Valdivia en Équateur. Pêche, chasse, cueillette, agriculture tropicale (cotonnier, haricots, balisier, calebasses). Céramique et figurines féminines[18].
  • Vers 3400-2500 av. J.-C. : complexe culturel précéramique Abejas de la vallée de Tehuacán, au Mexique. Les plantes cultivées (maïs, courge, piment, haricot) deviennent prédominantes dans l’alimentation par rapport aux plantes sauvages. Le maïs devient essentiel[19]. La chasse et la cueillette continuent à fournir une partie de l’alimentation. Villages composés de 5 à 10 maisons circulaires semi-enterrées.
  • Vers 3400-1600 av. J.-C. : la découverte à Jiskairumoko, un site archéologique occupé entre 3400 et , près du lac Titicaca, de particules d'amidon retrouvées sur des outils de pierre, dont certaines appartiendraient à des pommes de terre cultivées et seraient les plus anciennes preuves de leur domestication[20].
  • Vers 3300 av. J.-C. : restes de maïs (phytolithes et pollens) collectés près du lac Ayauchi en Amazonie équatorienne, au pied des Andes[21].
  • 13 août -3114 : point de départ du calendrier maya[22].

Asie et Pacifique

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  • Vers 4000-3000 av. J.-C. : première attestation de la culture du millet en Corée lors de la phase 3 de la période de la céramique Jeulmun (4740 ± 40 ans avant le présent)[23].
  • Vers 4000-3500 av. J.-C. : phase Balakot de la culture pré-harappéenne de la basse vallée de l'Indus en Inde[24].
  • Vers 4000-3500 av. J.-C. : phase I du site de Mundigak en Afghanistan, rattaché à l'Âge du cuivre du Baloutchistan central[25].
  • Vers 3700-3100 av. J.-C. : culture de Botaï, au Kazakhstan. La domestication du cheval y est attesté vers 3500 av. J.-C.[26]. Développement de grands villages (15 ha) de huttes semi-enterrées en clayonnage et bois, bâtiments collectifs de stockage[27].
  • Vers 3600-3000 av. J.-C. : phase Amri de la culture pré-harappéenne de la basse vallée de l'Indus en Inde[24].
  • Vers 3500-3000 av. J.-C. : période chalcolithique de Mehrgarh IV à V au Pakistan (phase Kechi Beg). Le nombre des établissements agricoles augmentent considérablement au IVe millénaire. Dans la région de Mehrgarh, on compte maintenant plusieurs sites dans un rayon de quelques kilomètres. Leur position géographique implique l’existence de canaux d’irrigation, dont des traces ont été découvertes[25]. L’industrie de la céramique progresse dans les villages du Baloutchistan et se distingue par la fabrication en série de récipients utilitaires réalisés au tour et de bonne qualité (céramique polychrome du style de Kechi Beg). À Mehrgarh, des restes de four, de complexes de magasins, ainsi que d'ateliers de lapis-lazuli, de turquoise et de cornaline, indiquent une amélioration rapide des techniques. Dans la même zone d’activités artisanales, on a trouvé un ensemble de creusets contenant des traces de cuivre, dans lesquels des lingots de 11 cm de diamètre était fondus. Les céramiques à motifs géométriques en escaliers du style de Quetta se répandent dans une grande partie du Baloutchistan à la fin du IVe millénaire et au début du IIIe millénaire av. J.-C.. Des ressemblances sont manifestes avec le style de Geoksyur, au Turkménistan méridional de la période Namazga III, ce qui témoigne de certains liens avec l’Asie centrale[28].
Fragment de poteries, outils en os et fers de lance en bronze découverts à Sarazm, musée national d'archéologie de Douchanbé.
  • Vers 3500-2500 av. J.-C. : sites néolithiques de Gopalpur et Golbai Sassan en Odisha, sur la côte orientale de l’Inde ; économie agropastorale (bovins, porc, riz, pois d'Angole), céramique[27].
  • Vers 3400-2000 av. J.-C. : occupation du site proto-urbain de Sarazm dans la vallée du Zeravchan au nord-ouest du Tadjikistan, à la frontière avec l’Ouzbékistan[29]. Le site combine les traits des grandes civilisations urbaines d'Asie méridionale (architecture monumentale en brique crue, centre cultuel, ensemble palatial, quartiers d’habitations, artisans spécialisés, greniers communautaires, irrigation) et ceux propre aux nomades des steppes (métallurgie, tombes monumentales, pointes bifaciales en pierre façonnées par pression). La présence de minéraux (or, étain, argent, pierres fines) dans différents niveaux souligne le rôle de l’exploitation des ressources minérales des montagnes environnantes dans l’économie du site[27].
  • Vers 3300-2350 av. J.-C. : culture d'Afanasievo en Sibérie méridionale[30].
  • Vers 3200 av. J.-C. : style de peinture rupestre dit « au rayon X » en Australie (on voit apparaître les organes internes et la colonne vertébrale des personnages représentés), toujours pratiqué en Terre d'Arnhem[31].
Urne de Miaodigou, culture de Yangshao.
  • Vers 4000-2500 av. J.-C.  : culture néolithique de Dapenkeng dans le Sud de la Chine, dans les provinces maritimes du Fujian et du Guangdong ainsi qu’à Taïwan[32]. Des populations qui semblent être venues plus tard à l’agriculture paraissent avoir pratiqué une forme primitive de jardinage. Premières migrations du littoral du Sud de la Chine vers Taïwan de populations considérées comme les ancêtres des Austronésiens.
  • Vers 4000-3500 av. J.-C. : culture néolithique de Yangshao moyen, phase de Miaodigou[33], sur une grande partie de la Chine du Nord, basée sur la chasse, la culture du millet, l'élevage du chien et du porc. Les contacts commencent à se multiplier au cours du millénaire entre les grands groupes de communautés villageoises en Chine. Les échanges sont alimentés par la céramique peinte de Yangshao dans le Nord-Ouest, les pots noirs brunis caractéristiques de Longshan dans l'Est et le jade du Sud-Est.
  • Vers 3500-3000 av. J.-C. : culture néolithique de Yangshao récent en Chine. Des systèmes régionaux complexes entre villages se développent et les premières différenciations sociales apparaissent. Deux types de cultures émergent : les cultures du type de Dadiwan et celles du type de Xishan[34]. Le site de Dadiwan livre trois sortes d’habitations dont un grand bâtiment communautaire de 290 m², qui devait servir de lieu d’échanges et de festivités entre les villages de la région alentour. Des vases de stockage, des bols et des récipients en céramique standardisés de tailles diverses utilisés peut être comme mesures à grain y ont été retrouvés[27]. Autour de 3000 av. J.-C., ces différentes cultures s'effondrent assez rapidement, face à un environnement climatique plus froid et sec, une surexploitation des terres et la déforestation. La population décroît[35].
Détail d'un cong en jade de la culture de Liangzhu, représentant un être mythique, mi-homme, mi-animal.
Jarre de la culture de Majiayao, vers 3300-2900 av. J.-C.
  • Vers 3300-2000 av. J.-C. : culture de Majiayao sur le cours supérieur du fleuve Jaune en Chine[36].
  • Vers 3300-2200 av. J.-C. : culture de Liangzhu dans le delta inférieur du Yangtsé, autour du lac Taihu, dans le Zhejiang, le Jiangsu et la région de Shanghai. Elle connaît une forte différenciation sociale et livre des tombes richement pourvues d’objets en jade (doloires, coupes, perles, cylindres cong gravés d’un motif d’homme-animal, disques bi) ou en céramique[37]. Les sites de cette culture forment des groupements. Chacun d’entre eux est organisé autour d’une place centrale occupée par un grand bâtiment public et entourée par des tombes élaborées. Au nord du groupement de Mojiaoshan se trouve le plus ancien système hydraulique complexe de Chine, composé d’une série de barrages et de digues destinés à prévenir les inondations, à la navigation et à l’irrigation. La culture de Liangzhu s’effondre à la fin du IIIe millénaire, à la suite de crises sociales internes et/ou à des catastrophes naturelles (inondations)[27].

Moyen-Orient

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Jarre à carène basse, fin du Ve millénaire av. J.-C. Cimetière du tell de l’Acropole à Suse, Iran.
  • Vers 4200-3600 av. J.-C. : première période d'occupation de la ville de Suse, dite période Suse I (datation au carbone 14 entre 4395-3955 av. J.-C. et 3680-3490 av. J.-C.[38]). Deux établissements, l’Acropole (7 ha) et l’Apadana (6,3 ha), fusionnent plus tard pour former la ville proprement dite (18 ha). La cité, située sur la frange nord-est de la Mésopotamie méridionale (Mésopotamie iranienne), développe dès cette époque une civilisation raffinée, rattachée à la culture d'Obeïd. On y voit s'ériger l'ancêtre des ziggourats, sous forme d'un massif funéraire autour duquel sont groupées les tombes, puis une terrasse haute (Acropole I, niveaux 22-19). Une grande terrasse de 80 mètres de côté a été construite, peut-être dès le moment de la fondation (3900 av. J.-C.) ou peu après : elle marque le début de grandes entreprises de construction qui dépassent les possibilités normales d’un village et indique que le pays est en voie d’urbanisation. Les fouilles ont fourni un assez grand nombre de sceaux ou d’empreintes de sceaux de forme encore circulaire qui présentent des affinités réelles avec les productions du Lorestan, ainsi que des scellements de portes. Il y a donc, dès cette époque, installée sur la terrasse, une gestion administrative dont on ne peut dire si elle était le fait d’un temple, mais qui marque nettement, plus tôt qu’en pays sumérien, la transformation des structures économiques caractéristiques d’une civilisation villageoise[6].
Sceau-cylindre de la période d’Uruk et empreinte : troupeau de bœufs dans un champ de blé.
  • Vers 4100-3450 av. J.-C. : période d'Uruk ancien en Basse-Mésopotamie. La région connaît une forte croissance démographique et voit la multiplication des bourgs, puis l’apparition des premières villes[39]. Première installation à Uruk (niveaux XIV-VIII). Hiérarchisation de la société à Tepe Gawra (niveaux XII-IX, vers 4100-3700 av. J.-C.)[40],[6] : apparition d’une maison à étage à plan tripartite dominant l’ensemble de l’agglomération. On peut y reconnaître soit une maison de prestige appartenant à l’ensemble de la communauté et servant aux réunions, soit la demeure du chef de cette communauté qui pourrait avoir joué un rôle dans la redistribution ou simplement dans la régularisation des ressources alimentaires. Les techniques progressent : araire, traîneaux puis chariots à quatre roues pour le transport du grain, bateaux à voile, tour de potier, écriture[41]. La culture d’Uruk est caractérisée par sa céramique à engobe gris ou rouge faite en série et des écuelles à bords biseautés. Des sceaux-cylindres et des bulles d’argiles de formes sphériques, creuses, contenant un certain nombre de calculi apparaissent pendant la période d’Uruk moyen ; la surface externe est occupée par des déroulements de sceaux-cylindres et par des encoches qui signalent à l’extérieur le contenu de l’enveloppe. Cet objet répond à des besoins précis de gestion comptable : le ou les sceaux identifient l’expéditeur, l’enveloppe porte l’indication d’un volume de marchandises. Au point d’arrivée, il est facile de contrôler cette quantité en la confrontant avec celle portée sur la surface externe de la bulle sous forme d’encoche. En cas de contestation, en brisant la bulle, on obtient confirmation de la marchandise expédiée au départ. Les découvertes de ces bulles ont lieu de l’Iran à la Syrie en passant par la Mésopotamie[6]. Des traces d'acide tartrique (issues du vin), sont trouvées dans une amphore d'Uruk datée vers 4000 av. J.-C.[42].
  • Vers 4000-3400 av. J.-C. : niveau Sialk III, en Iran[43]. Les habitants de Sialk ne semblent ni sémites, ni indo-européens (type asianique). Progrès dans l’architecture, four et tour de potier, fonte du cuivre, sceaux. Première utilisation de l’araire. Remarquable céramique typique du style de Suse.
  • Vers 3800 av. J.-C. : la fonte du cuivre, nécessitant une température de 1 052 °C est attestée à Tepe Yahya, en Iran[44].
Reconstitution d'une maison de Habuba Kabira, Musée de Pergame, Berlin.
Tablette à écriture précunéiforme. Uruk III, fin du IVe millénaire av. J.-C.
  • Vers 3400-3300 av. J.-C. : débuts de l'écriture en Mésopotamie, à Tell Brak et à Uruk, dont on trouve les traces sur des tablettes pictographiques d'argile utilisées pour les comptes commerciaux[47].
  • Vers 3400-2900 av. J.-C. : niveau Sialk IV, en Iran[43].
  • Vers 3400-2500 av. J.-C. : culture Kouro-Araxe dans le sud du Caucase, dans l'est de l'Anatolie et dans le nord-ouest de l'Iran, caractérisée par une céramique noire lissée à paroi interne claire et des kourganes, peut-être liée aux Hourrites et aux Urartéens[48].
  • Vers 3300-2800 av. J.-C. : apparition de l’État et de l’écriture en Iran du sud-ouest, dit civilisation proto-élamite (Suse III)[49]. La Susiane paraît opérer un retournement vers l’Iran aux environs de 3100 av. J.-C. La plaine ou bas pays, avec Suse, est alors étroitement associée à la montagne (Anshan). L’art exprime clairement l’appartenance de Suse au domaine iranien : les sceaux, moins diversifiés qu’à l’époque d’Uruk, mettent en scène des animaux en mouvement ou pratiquant des activités humaines ; des statues apparaissent qui ne peuvent être confondues avec celles de Sumer. Des tablettes à l’écriture non sumérienne, très nombreuses et parfois de grand format, sont l’indice d’une gestion économique très poussée. Suse apparaît comme un centre d’échanges actifs en relations étroites avec Sialk au nord-est, Tepe Yahya au sud-est et Shahr-e Sokhteh au-delà du désert de Lut.
  • 3150-2900 av. J.-C. : période de Djemdet Nasr en Mésopotamie du Sud. Expansion commerciale, développement de la sculpture en ronde bosse, apparition des Sumériens, premières cités-États : Uruk, Lagash, Umma, Larsa, Eridu)[50].
Le Néolithique couvre l’ensemble de la France, les régions alpines, les îles Britanniques et le nord de l’Europe. Une forte expansion démographique se traduit par la multiplication des villages et leur installation sur de nouveaux terroirs (plateaux, tourbières et bords de lacs). Le climat est plus doux qu’à notre époque (3 à 4 °C de plus pour la moyenne annuelle). La déforestation due à l’homme est perceptible (haches de silex poli gainé de bois de cerf). La spécialisation de l’artisanat entraîne un développement des échanges : mines de silex, d’obsidienne et de pierres rares, production en série de haches, de perles de jadéite et d’ambre, de céramiques décorées au graphite et à l’or, des premiers outils de cuivre en concurrence avec ceux de pierre. Après plus de deux mille ans de développement de l’agriculture, les hommes sont devenus plus petits (162,5 cm en moyenne contre 183 cm au Paléolithique supérieur)[51].
Hache en pierre néolithique de Langdale avec poignée bien conservée découverte à Ehenside Tarn. British Museum.
Cabanes reconstruites du site archéologique de Los Millares
  • Vers 3500-2500 av. J.-C. : exploitation des mines de variscite de Can Tintorer, près de Gavà, en Catalogne, au sein de la culture catalane des « sépulcres à fosse »[75].
  • Vers 3500-2500 av. J.-C. : culture Seine-Oise-Marne dans le Bassin parisien[76] (hypogée, allée couverte, outillage en silex, polissoir, os et bois de cerf, culte de la hache et de la déesse mère).
  • Vers 3500-2400 av. J.-C. : culture de Los Millares, dans le Sud de l’Espagne. Construction de camps fortifiés dans les sites stratégiques (mines de cuivre, d’argent et d’or). Des contacts avec l’Afrique sont attestés par la présence de fragments d’œufs d’autruches décorés utilisés comme récipients). Le site de Los Millares est défendu par un mur de pierre à bastions, avec une série d’avant-postes sur les collines voisines. On y trouve un vaste cimetière avec des tombes collectives très riches[77]. Découverte de nombreuses représentations anthropomorphes de pierre, os ou marbre (sud de l’Espagne) et sur plaquettes de schistes gravées (Portugal)[5].
Représentation d'une charrue, Art rupestre du Valcamonica.

Notes et références

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  1. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, op. cit, p. 257.
  2. Murielle Meurisse-Fort, Enregistrement haute résolution des massifs dunaires : Manche, mer du Nord et Atlantique : le rôle des tempêtes, Paris, Éditions Publibook, , 306 p. (ISBN 978-2-7483-4584-1, présentation en ligne)
  3. a et b Sylvain Ozainne, Un néolithique ouest-africain : cadre chrono-culturel, économique et environnemental de l'Holocène récent en pays dogon (Mali), Francfort-sur-le-Main, Africa Magna Verlag, , 259 p. (ISBN 978-3-937248-33-2, présentation en ligne)
  4. Marcel Otte, La protohistoire, Bruxelles/Paris, De Boeck Supérieur, , 382 p. (ISBN 978-2-8041-5923-8, présentation en ligne)
  5. a b et c Jean-Pierre Mohen, Pierres vives de la préhistoire : Dolmens et menhirs, Paris, Odile Jacob, , 288 p. (ISBN 978-2-7381-2307-7 et 2-7381-2307-4, présentation en ligne), p. 154.
  6. a b c d e et f Jean-Claude Margueron, Le Proche-Orient et l'Égypte antiques, Hachette Éducation Technique, , 416 p. (ISBN 978-2-01-140096-3, présentation en ligne)
  7. Paulin J. Hountondji, L'ancien et le Nouveau. La production du savoir dans l'Afrique d’aujourd’hui, Langaa RPCIG, , 538 p. (ISBN 978-9956-791-15-6, présentation en ligne)
  8. Harper Collins atlas of archaeology, Borders Press in association with Harper CollinsPublishers, , 354 p. (ISBN 978-0-7230-1005-0, présentation en ligne)
  9. a b c et d Florence Maruéjol, 100 Questions sur l’Égypte ancienne, La Boétie, , 256 p. (ISBN 978-2-36865-028-8, présentation en ligne)
  10. Gwenola Graff, Les peintures sur vases de Nagada I : Nagada II : nouvelle approche sémiologique de l'iconographie prédynastique, Louvain, Leuven University Press, , 429 p. (ISBN 978-90-5867-662-7, présentation en ligne)
  11. « Ancient Nubia: A-Group 3800–3100 BC », sur The Oriental Institute of The University of Chicago,
  12. (en) László Török, Between Two Worlds : The Frontier Region Between Ancient Nubia and Egypt, 3700 BC-AD 500, Leiden, BRILL, , 605 p. (ISBN 978-90-04-17197-8, présentation en ligne)
  13. Melinda K. Hartwig, A Companion to Ancient Egyptian Art, John Wiley & Sons, , 624 p. (ISBN 978-1-118-32509-4, présentation en ligne)
  14. Sophie Desplancques, L'Égypte ancienne : « Que sais-je ? » no 247, Presses universitaires de France, (ISBN 978-2-13-073479-6, présentation en ligne)
  15. Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia, Alain Schnapp, op. cit, p. 222.
  16. Frederick W. Lange, Wealth and Hierarchy in the Intermediate Area : A Symposium at Dumbarton Oaks, 10th and 11th October 1987, Dumbarton Oaks, , 463 p. (ISBN 978-0-88402-191-9, présentation en ligne)
  17. Précolombiens d’Amérique du Sud : Les Grands Articles d'Universalis, Encyclopaedia Universalis, , 60 p. (ISBN 978-2-85229-758-6, présentation en ligne)
  18. (en) Brian M. Fagan et Chalrotte Beck, The Oxford Companion to Archeology, New York/Oxford, Oxford University Press, , 844 p. (ISBN 0-19-507618-4 et 9780195076189, présentation en ligne), « Ships and seafaring », p. 329.
  19. Guy Lasserre, « Du maïs sauvage au maïs cultivé : les découvertes de Tehuacan (Mexique) », Les Cahiers d'Outre-Mer, vol. 17, no 67,‎ , p. 314-324 (présentation en ligne)
  20. Claudia Ursula Rumold et al., « Late Archaic–Early Formative period microbotanical evidence for potato at Jiskairumoko in the Titicaca Basin of southern Peru », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 113, no 48,‎ , p. 13672 (DOI 10.1073/pnas.1604265113)
  21. Helaine Silverman et William Isbell, Handbook of South American Archaeology, Springer Science & Business Media, , 1192 p. (ISBN 978-0-387-75228-0, présentation en ligne)
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