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dossier
L’urgence psychiatrique, une prise en charge pluridisciplinaire
filière de soins
Accueil d’un patient suspect
d’une pathologie psychiatrique
en structure des urgences
PHILIPPE LE CONTEa,*,b
Médecin urgentiste
CÉDRIC TEXIERc
Infirmier de psychiatrie
ROMAIN SICOTd
Psychiatre
MIKAËL MARTINEZe,f
z De nombreux patients consultant aux urgences souffrent de pathologies psychiatriques préexistantes z Ils peuvent aussi présenter une symptomatologie susceptible d’évoquer ce type de
pathologie psychiatrique z Les modalités d’accueil et de prise en charge de ces patients sont primordiales, car elles conditionnent la suite de la prise en soins z Il est ainsi indispensable que les
structures des urgences organisent une filière spécifique pour ces patients.
© 2021 Publié par Elsevier Masson SAS
Mots clés – accueil en urgence ; agitation ; filière de soins ; psychiatrie ; urgence
Médecin urgentiste
HUGUES LEFORTg
Médecin urgentiste
a
Structure des urgences, centre
hospitalier universitaire de Nantes,
1 place Alexis-Ricordeau,
44093 Nantes cedex, France
b
Faculté de médecine, université
de Nantes, 1 rue Gaston-Veil,
44000 Nantes, France
c
Secteur des urgences
psychiatriques, service
d’urgence, centre hospitalier
universitaire de Nantes,
1 place Alexis-Ricordeau,
44093 Nantes cedex, France
d
Unité de liaison et d’urgence
de psychiatrie et d’addictologie,
hôpitaux universitaires SaintLouis, Lariboisière, Fernand-Widal,
Assistance publique-Hôpitaux
de Paris, 2 rue Ambroise-Paré,
75475 Paris cedex 10, France
e
Pôle urgences, centre hospitalier
du Forez, avenue des Monts-duSoir, 42600 Montbrison, France
f
Réseau d’urgence ligérien
Ardèche Nord (Reulian),
centre hospitalier Le Corbusier,
2 rue Robert-Ploton,
42700 Firminy, France
Reception of a patient suspected of having a psychiatric condition in an emergency department. Many emergency patients have pre-existing psychiatric conditions. They may also present a
symptomatology likely to evoke this type of psychiatric pathology. The way in which these patients
are received and managed is of prime importance, as it determines the subsequent treatment. It is
therefore essential that the emergency services organise a specific pathway for these patients.
© 2021 Published by Elsevier Masson SAS
Keywords – agitation; care facilities; emergency; emergency reception; psychiatry
D
ans le cadre des consultations aux urgences,
de nombreux patients présentent des antécédents de pathologies psychiatriques, ou ont
une symptomatologie pouvant faire suggérer ce
type de pathologie. Les affections organiques et psychiatriques peuvent coexister, les symptômes devenant plus difficiles à analyser. Un motif de recours,
telle qu’une hallucination, pourra, in fine, être rattaché à une pathologie organique, comme une
démence, à une affection psychiatrique, comme
une schizophrénie, ou à une prise de toxiques,
telle l’intoxication cannabique ou un sevrage éthylique. Certains symptômes psychiatriques ont une
origine organique, toxique ou médicamenteuse.
En plus d’une démarche diagnostique souvent plus
complexe, la prise en charge de ces patients nécessite
un savoir-faire et un savoir être particuliers.
g
Structure des urgences,
hôpital d’instruction
des armées Laveran,
4 boulevard Laveran,
13384 Marseille, France
*Auteur correspondant.
Adresse e-mail :
philippe.leconte@chu-nantes.fr
(P. Le Conte).
16
POSTURE À L’URGENCE
D’ALLURE PSYCHIATRIQUE
L’évolution d’une situation de tension dès
l’accueil peut être favorablement ou défavorablement influencée par les attitudes relationnelles
et le positionnement des soignants. L’accueil et les
soins d’un patient à présentation psychiatrique
© 2021 Publié par Elsevier Masson SAS
http://dx.doi.org/10.1016/j.spsy.2021.06.007
requièrent des ressources et compétences. Ces qualités sont somatiques et psychiatriques. Elles
imposent une organisation anticipée devant garantir leur complémentarité. Certains éléments sont
nécessaires pour une prise en charge adaptée des
patients avec présentation psychiatrique, en particulier sur le plan organisationnel.
ÉVALUATION À L’ACCUEIL
Parfois signalé rapidement par le secrétariat
d’accueil de la structure des urgences (SU), ou
les soignants de l’aide médicale urgente (AMU),
l’évaluation d’un patient suspect d’une pathologie psychiatrique débute durant l’entretien avec
l’infirmier organisateur de l’accueil (IOA). L’IOA
mesure les paramètres vitaux puis catégorise la
priorité des soins en utilisant une échelle validée
(tri 2 à tri 4, selon l’échelle FRench Emergency
Nurses Classification in Hospital [FRENCH]) [1].
L’orientation est ensuite autant liée à la présentation du patient qu’aux organisations locales.
z Pour le patient, ils sont les suivants :
• sa capacité à être installé dans une zone d’attente
afin de limiter le risque de fugue, de passage à
l’acte, d’agitation psychomotrice par exemple ;
SOiNS PSYCHIATRIE - no 336 - septembre/octobre 2021
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dossier
L’urgence psychiatrique, une prise en charge pluridisciplinaire
• la nécessité d’une sédation, du fait d’une agitation
psychomotrice. Celle-ci requiert une admission
immédiate dans une salle de soins ;
• la présence d’un accompagnant est encouragée tout au long du parcours du patient au sein
de la SU, si cela a un effet apaisant pour lui ;
• la nécessité d’une évaluation somatique par un
urgentiste avant une évaluation psychiatrique. Cela
est particulièrement vrai dans les situations d’intoxication médicamenteuse ou de prise de toxiques.
z Pour la SU, les éléments d’organisation nécessaires sont liés à la présence ou non d’un secteur
spécifique, et d’une équipe médicale et infirmière dédiée. Le secteur peut être séparé ou situé
au sein de la SU. L’existence d’une salle d’attente
spécialement affectée permet de proposer un
accueil sécurisé limitant les risques de fugue.
doit être unique et les ouvertures sur l’extérieur
limitées, idéalement inexistantes. À défaut, ces
ouvertures, type fenêtres, doivent pouvoir être
verrouillées. Un point d’appel d’urgence situé
à l’intérieur du box, ainsi qu’une possibilité de
surveillance depuis l’extérieur, comme un œilde-bœuf sur la porte, doivent être disponibles.
z En cas de crise ne permettant pas d’évaluer
le patient ou en attente d’une décision d’hospitalisation sous contrainte, la circulaire n° 48
DGS/SP3 du 19 juillet 1993 permet, en cas d’urgence, « d’isoler pour des raisons tenant à sa sécurité
un malade quelques heures en attendant soit la résolution de la situation d’urgence, soit la transformation de
son régime d’hospitalisation en un régime d’hospitalisation sous contrainte » [2,3].
SOINS AUX URGENCES
COORDONNER LES SOINS SOMATIQUES
ET PSYCHIATRIQUES
En cas de doute diagnostique entre une affection médicale ou psychiatrique, ou de patient
ayant fait une intoxication volontaire, les soins
s’envisagent en SU en deux : somatique puis
psychiatrique.
z La phase initiale ne présente pas de spécificité majeure, sauf pour les patients agités ou avec
des velléités de passage à l’acte. Dans ce cas, un
box dédié ou adaptable doit être utilisé. Il permet
de pouvoir isoler le patient dans une ambiance
sereine et rassurante et de prévenir les gestes
d’auto- et d’hétéroagressivité. Cette phase initiale de prise en charge comprend une anamnèse
et un examen clinique centrés sur le tableau clinique ou l’intoxication présentée par le patient.
Des examens complémentaires biologiques ou
autres ne sont pas systématiques mais peuvent
s’avérer nécessaires. À l’issue de cette phase, ou
en première intention, si la présentation est clairement psychiatrique, les soins spécialisés doivent
être réalisés par une équipe psychiatrique dans un
secteur de santé mentale dédié et indépendant,
qu’il soit séparé ou situé au sein de la SU.
Il est souhaitable que l’accueil du patient puisse
se réaliser dans une salle d’examen et de surveillance adaptée à la prise en charge d’une présentation psychiatrique. En l’absence d’un tel espace
dédié, un lieu polyvalent doit pouvoir être rapidement adapté. Il doit être totalement vidé de tout
objet contondant, tranchant ou pouvant servir
de projectile1, de produits toxiques ou médicaments pouvant être ingérés, de fils (notamment
électriques) ou de points d’ancrage hauts pouvant servir à une strangulation. L’accès d’entrée
Il est primordial de bien coordonner les articulations entre les prises en charge somatique et psychiatrique. En cas d’intoxication associée ou de geste
auto-infligé, la prise en charge somatique est un
préalable à l’évaluation psychiatrique, d’autant plus
s’il existe un risque vital. L’évaluation somatique doit
être faite par le médecin de la SU. Celle-ci n’est pas
un prérequis à toute prise en charge psychiatrique,
sauf s’il existe un problème somatique aigu dépisté
par l’IOA. Ainsi, le patient présentant une pathologie psychiatrique peut avoir une évaluation psychiatrique suivie d’une évaluation somatique, sur
demande du psychiatre. À noter par ailleurs la loi
du 5 juillet 2011, article L3211-2-2 du Code de la
santé publique [4], concernant les soins des patients
admis en soins psychiatriques sous contrainte,
qui impose un examen somatique dans les vingtquatre premières heures, sans certificat, mais mentionné dans le dossier du patient. Celui-ci n’est pas
nécessairement du ressort des praticiens de la SU.
D’après la littérature, trois facteurs majeurs sont à
même d’améliorer significativement le diagnostic
d’une pathologie somatique sous-jacente :
• la mise en place d’une équipe de liaison
psychiatrique de proximité vingt-quatre heures
sur vingt-quatre et sept jours sur sept ;
• l’élaboration de protocoles interservices
médico-psychiatriques pour la prise en charge
des pathologies somatiques, chez les patients
avec une présentation psychiatrique ;
• la tenue de réunions régulières entre les représentants des deux services [5].
La présence d’un médecin somaticien dans
les services de psychiatrie permet le suivi des
SOiNS PSYCHIATRIE - no 336 - septembre/octobre 2021
NOTES
1
Par exemple le matériel
informatique, une potence,
le petit mobilier.
2
Décompensation délirante
ou thymique.
RÉFÉRENCES
[1] Taboulet P,Maillard-Acker C,
Ranchon G, et al. Triage
des patients à l’accueil
d’une structure d’urgences.
Présentation de l’échelle de tri
élaborée par la Société française
de médecine d’urgence : la FRench
Emergency Nurses Classification
in Hospital (FRENCH). Ann Fr Med
Urgence 2019;9(1):51–9.
[2] Direction générale de la santé.
Circulaire n° 48 DGS/SP3
du 19 juillet 1993 (circulaire Veil)
portant sur le rappel des principes
relatifs à l’accueil et aux
modalités de séjours des malades
hospitalisés pour troubles
mentaux. http://affairesjuridiques.
aphp.fr/textes/circulaire-dgssp-3n-48-du-19-juillet-1993-portantsur-le-rappel-des-principes-relatifsa-laccueil-et-aux-modalites-desejours-des-malades-hospitalisespour-troubles-mentaux-2/.
[3] Instruction DGOS/R4/DGS/
SP4/2017/109 du 29 mars 2017
relative à la politique de réduction
des pratiques d’isolement
et de contention au sein des
établissements de santé autorisés
en psychiatrie et désignés par
le directeur général de l’agence
régionale de santé pour assurer
des soins psychiatriques sans
consentement. www.legifrance.
gouv.fr/circulaire/id/41997.
[4] Loi n° 2011-803 du 5 juillet
2011 relative aux droits et à la
protection des personnes faisant
l’objet de soins psychiatriques
et aux modalités de leur prise
en charge. Article L3211-2-2
du Code de la santé publique.
www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/
JORFTEXT000024312722/#:∼:te
xt=3211%2D2%2D2.,forme%20
d’une%20hospitalisation%20
compl%C3%A8te.
[5] Shefer G, Cross S, Howard LM,
et al. Improving the diagnosis
of physical illness in patients
with mental illness who present
in emergency departments:
consensus study. J Psychosom
Res 2015;78(4):346–51.
17
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dossier
L’urgence psychiatrique, une prise en charge pluridisciplinaire
RÉFÉRENCES
[6] Bensa Q, Auxéméry Y. Les soins
somatiques en psychiatrie : étude
descriptive d’un bilan biologique
systématique et implication en
termes de prise en charge globale.
Encephale 2017;43(3):205–11.
[7] Mello JJ, Bell JF, Siegel EO,
Ward DH. Evaluating psychiatric
nursing competencies applied
to emergency settings: a pilot role
delineation study. Int Emerg Nurs
2016;25:37–42.
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health nurses in A&E departments?
Emerg Med J 2006;23(9):687–92.
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Emergency medicine and psychiatry
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disposition of emergency
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[15] Chauvin A, Massoubre C,
Gil-Jardiné C, et al. Recommandations
de pratique clinique sur la prise
en charge du patient adulte à
présentation psychiatrique dans
les structures d’urgences. Ann Fr
Med Urgence 2021;11(3):184-98.
[16] Loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016
de modernisation
de notre système de santé.
www.legifrance.gouv.fr/loda/id/
JORFTEXT000031912641/.
Déclaration de liens d’intérêts
Les auteurs déclarent ne pas
avoir de liens d’intérêts.
18
pathologies courantes [6] et évite la nécessité
d’un bilan systématique en SU. Toutefois, cette
organisation ne domine pas au sein des services
de psychiatrie.
RÔLE DE L’INFIRMIER SPÉCIALISÉ
L’existence d’infirmiers diplômés d’État (IDE),
formés, présents au sein de la SU et travaillant
étroitement avec l’équipe médicale psychiatrique,
est à encourager [7]. Elle permet d’accélérer les
parcours de ces patients. Bien qu’il n’existe pas
un fort niveau de preuve sur l’efficacité de cette
prise en charge, on note un impact positif sur les
délais, l’apaisement et la satisfaction du patient [8].
Dans les structures dépourvues d’accueil psychiatrique, l’IDE de liaison permet un accompagnement du patient et prépare l’entretien avec le
psychiatre (contact avec les accompagnants, rassemblement des pièces médico-légales, connaissance de l’histoire antérieure du patient, etc.).
Cette intervention doit cependant toujours être
suivie d’une évaluation par un médecin psychiatre.
Le recours à un psychologue en SU peut être une
aide dans la prise en charge, mais ne peut en aucun
cas se substituer à l’avis du psychiatre.
Lorsqu’un entretien médical psychiatrique direct
est impossible, l’utilisation d’une téléconsultation
a montré son intérêt sur la prévention du passage
à l’acte chez le patient dépressif, et sur le taux de
récidive chez le patient ayant déjà fait un passage
à l’acte. Cette technologie permet de sécuriser
les prises en charge tout en évitant des transferts
inutiles [9-11]. Son emploi doit être protocolisé
localement entre la SU et le service de psychiatrie
réalisant cette téléconsultation.
La prescription des traitements psychotropes, qu’ils
soient de sortie ou d’hospitalisation, ainsi que du
cadre d’hospitalisation, est sous la responsabilité du
psychiatre. La prescription des traitements et soins
somatiques reste sous celle du médecin urgentiste
tant que le patient est présent au sein de la SU.
ÉVALUER LE RISQUE SUICIDAIRE EN SU
en s’aidant de différents outils décrits dans la littérature, sans qu’aucun n’ait montré sa supériorité.
Un des critères majeurs de l’évaluation initiale est
de demander, dès l’accueil par l’IOA, puis lors de
l’entretien médical, s’il existe encore une velléité
suicidaire. Dans ce cas, le risque de récidive précoce, y compris en intrahospitalier, est non nul.
Des discordances entre urgentistes et psychiatres,
tant au niveau des soins que de l’orientation des
patients suicidaires et suicidants, justifie l’évaluation systématique par le psychiatre [14], renforcée par les recommandations de pratiques
cliniques coordonnées par la Société française
de médecine d’urgence et publiées en 2021 [15].
PARCOURS DE SOINS POSTURGENCES
L’orientation à la suite du passage en SU, et
a fortiori la décision d’hospitaliser, doivent être
conjointes entre les médecins psychiatre et urgentiste. Le lieu d’hospitalisation en soins libres ou
sous contrainte dépend de l’adresse de domiciliation du patient [16]. En cas de manque de
place, il peut être adressé dans un autre service.
Si un transfert est nécessaire, et en l’absence de
problème somatique, la mutation se fait dans
une unité de santé psychiatrique après accord
interservices.
L’hospitalisation du patient psychiatrique nécessite une surveillance et une sécurisation des lieux
pour lesquels les SU ne sont pas structurellement
prévues. Elle doit être faite en unité de santé mentale. La filière doit être organisée entre la SU et
les services de psychiatrie, que l’établissement de
santé ait ou non une habilitation à exercer l’activité de soins en psychiatrie. La recherche d’une
place d’hospitalisation en psychiatrie est de la responsabilité du psychiatre.
En cas de fugue, la déclaration administrative est
systématique avec demande de recherche auprès
des forces de l’ordre s’il existe une vulnérabilité
particulière2, un risque suicidaire ou un risque
agressif envers autrui.
CONCLUSION
Les SU prennent en charge de manière courante
des patients à risque suicidaire ou après le passage
à l’acte. L’apparition d’idées suicidaires et a fortiori le passage à l’acte sont à comprendre comme
l’acmé d’un processus pathologique sous-jacent.
Il existe donc une possibilité de détecter le risque
suicidaire en SU, et proposer un suivi permet de
diminuer la morbi-mortalité [12,13]. L’évaluation
du risque suicidaire par l’urgentiste est possible
L’accueil et la prise en charge initiale des patients
à présentation psychiatrique est une mission des
SU. Elle nécessite une organisation préalable
et une coopération sans faille entre soignants,
médecins urgentistes et psychiatres. n
SOiNS PSYCHIATRIE - no 336 - septembre/octobre 2021