FAO en République centrafricaine

Vers un secteur agroalimentaire compétitif et durable en Afrique centrale: conclusions et recommandations de la 17e réunion de l'Équipe multidisciplinaire de la FAO

Les représentants de la FAO et des gouvernements en Afrique centrale. ©FAO/SFC
15/11/2024

La 17e réunion de l’Équipe multidisciplinaire (MDT) de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) en Afrique centrale, qui s’est tenue à Kinshasa du 4 au 6 novembre 2024, s’est conclue sur un engagement renforcé des parties prenantes à faire de l’agroalimentaire un secteur stratégique pour les pays de la sous-région.

L'événement a réuni des participants nombreux et variés: des représentants de la FAO dans les pays de la zone de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC), le Bureau sous-régional de la FAO en Afrique centrale (SFC), le Bureau Régional de la FAO pour l’Afrique (RAF), ainsi que les divisions techniques de la FAO basées à Rome. Des représentants gouvernementaux des États membres de la CEEAC, des institutions communautaires de la sous-région (notamment la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale [CEMAC]), des partenaires techniques et financiers, ainsi que des acteurs de la société civile et du secteur privé étaient également présents.

Le thème central de la rencontre était le suivant: «Le potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale: financements publics et privés, marché, recherche, certification, foncier et coûts». Durant ces trois jours de discussions, les participants ont mis en lumière à la fois les opportunités et les défis associés au développement de l’écosystème agroalimentaire dans cette région. Ils ont particulièrement insisté sur la nécessité d'améliorer les financements publics et privés pour libérer le potentiel du secteur, de renforcer la gouvernance foncière, et de répondre aux exigences de certification et aux dynamiques de marché. L’objectif était de définir une feuille de route susceptible de faciliter la mobilisation des ressources et la mise en place de mécanismes visant à améliorer la compétitivité et la durabilité du secteur agroalimentaire en Afrique centrale.

Mettre en valeur les atouts des petits producteurs

L’un des points saillants des discussions a été l’importance de soutenir les petits producteurs, qui représentent un levier majeur pour valoriser l’écosystème agroalimentaire de la région. Il a été convenu que les gouvernements doivent les accompagner dans le développement des chaînes de valeurs agricoles, promouvoir l’agroécologie et les pratiques agricoles durables, ainsi que favoriser l’entrepreneuriat et l’accès aux marchés. Le soutien aux petites et moyennes entreprises, le renforcement des politiques et des cadres institutionnels, l’investissement dans les infrastructures, et l’accès aux technologies et services de conseil ont également été identifiés comme des priorités.

Les participants ont souligné le rôle crucial que joue le marché dans le bon fonctionnement des chaînes de valeur agricoles. À ce titre, le Centre d’investissement de la FAO a été identifié comme un mécanisme clé pour la mobilisation des ressources, car permettant de soutenir les pays de la sous-région dans l’identification et la formulation de projets bancables.

Recommandations pour assurer la compétitivité et la durabilité du secteur

La réunion s’est clôturée avec la formulation d’une série de recommandations à l'attention des gouvernements, de la FAO, du secteur privé et de la société civile.

Concernant les gouvernements, il apparaît essentiel de mobiliser des ressources endogènes pour le développement du secteur agroalimentaire et des milieux ruraux. Il faut également développer les chaînes de valeur agricoles, canaliser les financements pour des investissements innovants et accroître les budgets alloués à la recherche agricole ainsi qu’à l’élevage.

S’agissant de la FAO, il faut organiser des échanges au niveau des pays, en collaboration avec le Centre d’investissement de la FAO, pour les aider à élaborer des projets pertinents et financièrement viables. La FAO en Afrique centrale devra également veiller à la mise en œuvre de processus participatifs et inclusifs, impliquant les bailleurs de fonds et les gouvernements, dans la formulation de projets au service du secteur public. Il s’agira de promouvoir des financements innovants, comme ceux de l’Initiative pour la forêt de l’Afrique centrale (CAFI), de la Fondation Bill et Melinda Gates, et du Fonds Vert pour le Climat mais également de soutenir les réformes politiques pour le développement des chaînes agricoles et encourager les échanges transfrontaliers grâce à des programmes intégrateurs sous-régionaux. Enfin, la FAO devra mettre un accent particulier sur l’autonomisation des femmes, en les incluant dans la transition vers l’agrobusiness.

Les participants ont recommandé aux communautés régionales, telles que la CEEAC, de capitaliser sur les leçons apprises des initiatives régionales précédentes (comme la Politique agricole commune et le Programme régional d'investissement agricole, de sécurité alimentaire et nutritionnelle) et de renforcer les partenariats entre les communautés économiques régionales (CEMAC, East African Community, Southern African Development Community, Marché commun pour l'Afrique orientale et australe, Communauté économique des Etats d’Afrique de l’ouest, etc.).

Enfin, les participants ont recommandé aux acteurs du secteur privé, comme la Banque EQUITY BCDC, qui joue déjà un rôle important dans le secteur agroalimentaire, d'accroître les investissements pour dynamiser ce secteur et de collaborer avec les sociétés d’assurance pour atténuer les risques qui freinent souvent le financement des projets agricoles.

Avec ces recommandations, la 17e réunion de la MDT de la FAO en Afrique centrale a permis d’établir les bases d’une action concertée pour stimuler l’agroalimentaire, avec une attention particulière portée à la collaboration entre les secteurs public et privé ainsi qu’à la mobilisation des financements nécessaires pour transformer ce secteur en un moteur de développement durable pour la sous-région.

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