Stalker, le harcèlement selon Kevin Williamson
Aux États-Unis, la Threat Management Unit est une division de la police spécialisée dans les cas de harcèlement. En 1998, après la sortie de Scream 2, le scénariste et producteur Kevin Williamson suscite la passion. C’est l’obsession de l’un de ses « fans » qui l’amène à connaître l’existence du THU et lui donne alors une idée pour un éventuel scénario. Seize ans plus tard, celui à qui l’on doit The Vampire Diaries et The Following développe son projet après que Nina Tassler, à la tête de CBS Entertainment, lui a fait part de son envie d’avoir une série « à frissons » sur son antenne.
En janvier 2014, ce souhait se concrétise avec la commande d’un pilote. Quelques semaines plus tard, l’arrivée de Dylan McDermott puis de Maggie Q en tant que personnages principaux confère à The Stalker un statut de favoris pour intégrer la grille des programmes de CBS. Les deux acteurs prêtent ainsi leurs traits à Jack Larsen et Beth Davis, respectivement détective et lieutenant au sein de la LAPD dans l’unité spécialisée dans le harcèlement, rebaptisée ici TAU (Threat Assessment Unit). La méfiance s’installe entre les deux professionnels avec l’arrivée de ce premier. Un sentiment prédominant tout au long de l’épisode test. « N’importe qui peut être un harceleur. Anciens petits amis, épouses, étrangers... N’importe qui peut être une victime. Et ce phénomène augmente. Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat, ... nous avons trop d’accès à la vie d’autrui. Les réseaux sociaux sont la raison pour laquelle les cas de harcèlement ont triplé ces dix dernières années », annonce l’héroïne en post-générique.
Les premières images, un clin d’oeil au genre du slasher, et donc aux productions mêmes de Kevin Williamson, l’emporte sur le frisson. Une séquence que le créateur a sans doute imaginée telle quelle en 1998. Depuis, Esprits criminels ou The Following ont habitué le téléspectateur à ces codes. De ces séries susnommées, The Stalker en est irrémédiablement l’héritière. Une paternité visiblement non assumée : « Dans mon esprit, c’est comme comparer des pommes et des oranges, se justifiait le scénariste lors du Television Critics Association press tour sur cette analogie. The Following a été créé pour être un ’popcorn thriller’, comme un livre captivant, avec des retournements de situation. (...) Stalker est un ’procedural’, avec un ton différent. »
Souvent interrogé sur son implication dans la banalisation de la violence dans la fiction, Kevin Williamson offre à nouveau de la matière à ses détracteurs. Après les critiques essuyées avec la série portée par Kevin Bacon, le professionnel anticipe déjà : lors de la première saison, les cas traités de Stalker seront tous inspirés de véritables faits divers. Une façon peut-être de se déculpabiliser et de se défaire de toute responsabilité : à quoi bon établir un lien de causalité entre le réel et l’image quand l’actualité est déjà transposée en fiction ?
– Diffusion US : Dès mercredi 1er octobre sur CBS