André Chaumeix
Fauteuil 3 de l'Académie française | |
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Henri Jean André Chaumeix |
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André Chaumeix, né à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)[1] le [2] et mort à Paris le , est un journaliste et critique littéraire français, membre de l'Académie française.
Enfance et études
[modifier | modifier le code]Fils d'Alexandre Chaumeix et de Solange Fargeix, Henri Jean André Chaumeix fait ses études secondaires au lycée Henri-IV avant d'entrer à l’École normale supérieure en 1895. Il obtient une licence en droit et l'agrégation de lettres (1898) et passe deux années à l’École française de Rome.
Carrière journalistique
[modifier | modifier le code]Il entre en 1900 au Journal des débats, dont il devient rédacteur en chef en 1905.
Il collabore ensuite à des journaux tels que la Gazette des beaux-arts, Le Gaulois, où il est chargé de la rubrique littéraire, la Revue de Paris, qu’il dirige à partir de 1920, Le Figaro, dont il est rédacteur en chef de 1926 à 1930, la Revue des Deux Mondes, où il tient la rubrique littéraire avant d’en prendre la direction en 1937.
Académie française et collaboration
[modifier | modifier le code]Il est élu membre de l'Académie française le au fauteuil de Georges Clemenceau. Il y acquiert une grande influence, faisant et défaisant les élections[3].
En 1933, il est chargé de recevoir sous la coupole l'écrivain François Mauriac, dont il apprécie peu le talent. Il prononce à cette occasion un discours d'anthologie émaillé de spirituelles perfidies, persiflant par exemple : « Vous êtes le grand maître de l'amertume […] À vous lire, monsieur, j'ai cru que vous alliez troubler l'harmonieuse image que je garde de votre région […] J'ai failli prendre la Gironde pour un fleuve de feu, et la Guyenne pour un nœud de vipères. »
À l'avènement du régime de Vichy en 1940, André Chaumeix, avec la majorité des académiciens, devient un partisan du Maréchal Pétain et de la collaboration d'État[4]. Il écrit en 1941 dans la Revue des deux mondes un article programmatique en faveur de la Révolution nationale[5] : « [Petain] a voulu faire revivre les saines coutumes (...) qu’une politique insensée avait bannies pendant quarante ans et plus ». Il cautionne en termes choisis la toute nouvelle politique de collaboration annoncée à Montoire : « la France est une partie indispensable de l'Europe (...) Nul ne sait ce que sera le monde futur. Il est possible que nous ayons à remplir une mission utile et active. Nous ne la remplirons que si nous faisons figure d'une nation renouvelée »[6].
Dans la presse maurrasienne, il écrit ensuite pour contribuer à l'œuvre de « rénovation nationale » en maintenant le pur style français[7], pour stigmatiser la démocratie, « régime de la facilité », avec des accents monarchistes[8], et les écrivains des Lumières et les romantiques qui se sont mêlés au débat politique[9]. Dans ces écrits mêlant considérations littéraires et politiques, il cite fréquemment Maurras[10].
Selon Philipponnat et Lienhardt, il serait peut-être l'un des modèles du personnage de l'écrivain opportuniste Gabriel Corte dans le roman Suite française d'Irène Némirovsky[11].
Il meurt le , le même jour que Paul Claudel, également membre de l'Académie française. Il est inhumé au cimetière de Passy auprès de son épouse décédée en 1953.
Ouvrages
[modifier | modifier le code]Décorations
[modifier | modifier le code]- Commandeur de la Légion d'honneur (1935)[12]
- Titulaire de l'ordre de la Francisque[13]
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Selon son acte de naissance (registre des naissances de 1874, cote 6 E 113 296, vue 85 sur 112, lire en ligne) et la table décennale (cote 7 E 113 8, (lire en ligne). Certains sites indiquent Chamalières comme lieu de naissance (par exemple le catalogue de la BnF).
- La date de naissance portée sur sa tombe (visible sur cette photographie) est le 6 juin. Le site de l’Académie française donne cependant le 7 juin.
- Maurice Blanchot, lettre à Roger Laporte en date du 22 décembre 1984, in Jean-Luc Nancy, Maurice Blanchot, Passion politique, Galilée, 2011
- François Broche, Dictionnaire de la collaboration : Collaborations, compromissions, contradictions, Paris, Belin, coll. « Humensis », 925 p. (lire en ligne), p. 26
- « La guerre de 1941 », La revue des deux mondes, (lire en ligne)
- Ibid., pp. 143-144.
- « Être simple pour être grand », Candide, , p. 1 (lire en ligne)
- « Il ne faut compter que sur soi », Candidat, , p. 1 (lire en ligne)
- « Méfions-nous des apprentis sorciers », Candide, (lire en ligne)
- Après avoir cité Maurras dans son article du 11 août 1943, il conclut par ces mots : « De cette remarque, l'État pourra, certes, s'inspirer le jour où il voudra refaire les programmes d’enseignement, et rendre à l'éducation sa mission qui est de former les caractères par la culture générale. »
- Olivier Philipponnat et Patrick Lienhardt, La Vie d'Irène Némirovsky, Paris, Grasset/Denoël 2007, coll. « Le Livre de Poche », , 672 p. (ISBN 978-2-253-12488-7)
- « Cote 19800035/63/7706 », base Léonore, ministère français de la Culture.
- Henry Coston (préf. Philippe Randa), L'Ordre de la Francisque et la révolution nationale, Paris, Déterna, coll. « Documents pour l'histoire », , 172 p. (ISBN 2-913044-47-6), p. 49 — première édition en 1987.
Liens externes
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- Ressources relatives à la recherche :
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Naissance en juin 1874
- Naissance à Clermont-Ferrand
- Membre de l'ordre de la Francisque
- Élève de l'École normale supérieure
- Membre de l'École française de Rome
- Membre de la commission du Dictionnaire de l'Académie française
- Collaborateur du Gaulois
- Collaborateur du Figaro
- Critique littéraire français
- Décès en février 1955
- Décès dans le 16e arrondissement de Paris
- Décès à 80 ans
- Personnalité inhumée au cimetière de Passy