Content-Length: 124710 | pFad | http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Sassoye

Bertrand Sassoye — Wikipédia Aller au contenu

Bertrand Sassoye

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Bertrand Sassoye
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Biographie
Naissance
Nationalité
Activités
Activiste, écrivainVoir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Membre de
Condamné pour
Condamnation

Bertrand Sassoye, né le 24 juillet 1963 à Bruxelles, est un militant communiste belge. Il a été l'un des chefs des Cellules communistes combattantes.

Sa mère est institutrice et son père éducateur. Il termine son enseignement secondaire inférieur à l’Athénée de Saint-Gilles. Il y fréquente, puis habite, une communauté où vit Pierre Carette.

Ses premières activités politiques sont l’organisation de grèves et de manifestations dans le cadre du Front de Libération des Lycéens. Puis il s’engage dans le Comité de soutien aux Prisonniers Politiques en RFA (en fait les prisonniers de la Fraction Armée Rouge). Il travaille brièvement comme archiviste à Saint-Gilles puis est appelé au service militaire. Il fait partie, avec Pierre Carette et Frédéric Oriach, du groupe qui, le 10 février 1982, lance la revue Subversion, « revue internationale pour le communisme »[1] et passe à la clandestinité cette année là.

Les Cellules Communistes Combattantes, prison, évasion, libération

[modifier | modifier le code]

Le 16 décembre 1985, il est arrêté à Namur avec trois autres membres des Cellules Communistes Combattantes : Pierre Carette, Didier Chevolet et Pascale Vandergeerde[2]. Les CCC avaient commencé, le 2 octobre 1984 une série d’attentats contre l’OTAN, le gouvernement et le patronat. Ces attentats avaient été précédés en 1982 et 1983 de nombreuses opérations clandestines qui seront évoquées au procès (vol d’explosifs dans une carrière, pillage de l’armurerie d’une caserne, hold-up dans plusieurs banques, etc.). À son arrestation, Bertrand Sassoye circulait sous la fausse identité de Patrick Hiemeleers. Comme les trois autres membres des CCC, il refuse toute collaboration avec la police comme avec le juge Francine Lyna[3], et est placé à l’isolement total. Ce régime d’isolement, contre lequel les quatre mèneront des grève de la faim, durera trois ans (jusqu’au procès)[4]. Au procès, les quatre accusés revendiquent la légitimité du combat des CCC et ils sont condamnés à la perpétuité.

Bertrand Sassoye a été détenu aux prisons de Saint-Gilles, Forest, Malines, Tournai, et Lantin. Il s’évade de la prison de Tournai le 19 mars 1992 avec deux codétenus mais est repris et condamné à six mois de prison pour l’évasion[5].

À la suite d'une campagne de solidarité intensive menée par l’Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes[6], il est mis en liberté conditionnelle le juillet 2000 sans avoir renié son engagement[7]. Il travaille comme gérant de la brasserie Verschueren à Bruxelles[8],[9].

Travaux théoriques

[modifier | modifier le code]

Bertrand Sassoye va publier, sous le pseudonyme de Theodor Derbent[10], des essais sur les théories  militaires révolutionnaires sous forme d’articles, de conférence ou de livres (publiés aux éditions Aden à Bruxelles et Zambon à Francfort). Ces travaux sont surtout concentrés sur les théories de Clausewitz et leur influence sur les stratégies de guerres révolutionnaires (Lénine, Giap, MaoZedong etc.). Son principal ouvrage, « Clausewitz et la guerre populaire », a été édité en français[11] et en allemand[12] , mais ses conférences sont assez largement diffusées et traduites (anglais, allemand, italien, arabe, farsi, grec et espagnol). Son livre « Giap et Clausewitz »[13] lui vaudra une invitation à la Bibliothèque militaire de l’Armée vietnamienne, le 25 septembre 2011, à Hanoï[14].

L’anonymat du pseudonyme sera total pendant plusieurs années, permettant à ces essais de recevoir une relative reconnaissance d’une part dans les milieux révolutionnaires, d’autre part dans les milieux spécialisés en stratégie. Le secret du pseudonyme sera brisé en juin 2008 par un journaliste du journal Le Soir enquêtant après la seconde arrestation[10].

Le Secours Rouge et la seconde arrestation

[modifier | modifier le code]

Bertrand Sassoye rejoint dès sa libération en 2000 l’Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes (APAPC) qui l’a soutenu pendant sa détention. Il est un des cofondateurs en décembre du Secours Rouge de Belgique lorsque celui-ci est créé sur base de l’APAPC. Le Secours Rouge de Belgique, qui est membre du Secours Rouge International, organise notamment la solidarité avec les prisonniers révolutionnaires (communistes, anarchistes, antifascistes).  

Le 5 juin 2008, la police soupçonnant une complicité de quatre membres du Secours Rouge de Belgique avec une organisation clandestine italienne, le « Parti Communiste Politico-Militaire », procède à l'arrestation des quatre suspects et à plusieurs perquisitions. Un mouvement de solidarité se développe. Les trois premières libérations interviennent le 26 juin[15], Bertrand Sassoye ne sera libéré que le 29 juillet[16]. Le parquet renoncera finalement à poursuivre les accusés et la prescription est constatée en novembre 2018[17].

Bertrand Sassoye reprend ses activités au Secours Rouge. Il participe à plusieurs délégations dans des procès à l’étranger et témoigne à celui de Nikos Maziotis et Pola Roupa du groupe armé anarchiste Lutte Révolutionnaire le 13 septembre 2012 à Athènes[18]. Il intervient en 2019 dans le film Fedayin consacré à Georges Ibrahim Abdallah[19].

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. Jos Vander Velpen, Les CCC : l'État et le terrorisme, Anvers, Éditions EPO, coll. « EPO Dossier », 1988, 220 p. (notice BnF no FRBNF36629420).
  2. René Haquin et Pierre Stéphany, Les Grands Dossiers Criminels en Belgique, vol. 1, Bruxelles, Éditions Racine, 2005, 344 p. (ISBN 978-2873864378), p. 264-275
  3. La Libre.be, « Francine Lyna, une grande juge d’instruction », sur LaLibre.be, (consulté le )
  4. Encyclopædia Universalis, « 21 octobre 1988 - Belgique. Condamnation à perpétuité pour les membres des Cellules communistes combattantes - Événement », sur Encyclopædia Universalis (consulté le )
  5. « LE CCC BERTRAND SASSOYE EN CAVALE DEPUIS CE MATIN. CONDAMNE A PERPETUITE, DETENU DEPUIS LE 16 DECEMBRE 1985, UN DES AUTEURS... », sur Le Soir (consulté le )
  6. (en) « Liberte! », sur Issuu (consulté le )
  7. La Libre.be, « Que sont devenues les CCC, libres ou non? », sur LaLibre.be, (consulté le )
  8. Anaëlle Lucina, « Covid-19 : les indépendants entrent en résistance », sur Master en journalisme - ULB, (consulté le )
  9. https://secoursrouge.org/wp-content/uploads/sites/24/2008/06/pdf_carte_blanche-vancraen.pdf
  10. a et b Marc Metdepenningen, « Diagonale : Bertrand Sassoye instruit les militaires de Saint-Cyr », sur lesoir.be, (consulté le ).
  11. « Aden Editions +++ Clausewitz et la guerre populaire », sur www.aden.be (consulté le )
  12. (de) « Clausewitz und der Volkskrieg, T. Derbent », sur ZAMBON VERLAG (consulté le )
  13. « Aden Editions +++ Giap et Clausewitz », sur www.aden.be (consulté le )
  14. (en-US) « Belgian researcher presents books to Army Library », sur VietNam Breaking News, (consulté le )
  15. « Secours Rouge: Manifestation pour la libération de Bertrand Sassoye - video dailymotion », sur Dailymotion (consulté le )
  16. « L'ex-CCC Sassoye libéré par le juge d'instruction », sur L'Echo, (consulté le )
  17. « Le «retour des CCC» débouche dix ans plus tard sur un flop », sur Le Soir Plus, (consulté le )
  18. (en) « Μαρτυρίες υπεράσπισης στη δίκη του Ε.Α », sur Athens Indymedia (consulté le )
  19. (en-US) « Fedayin – Le combat de Georges Abdallah » (consulté le )
  20. Clausewitz et la guerre populaire , DSI - Défense et Sécurité Internationale

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • « Interview de Bertrand Sassoye », sur Laboratoire Urbanisme Insurrectionnel.
  • Marc Metdepenningen, « Bertrand Sassoye instruit les militaires de Saint-Cyr », Le Soir,‎ (lire en ligne)
  • « Bertrand Sassoye, l'illuminé sincère », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne)
  • Manuel Abramowitz, « La résistance oubliée : recension de La résistance communiste allemande (1933-1945) », Le Journal du Mardi,‎
  • Manuel Abramowitz, « Communistes et allemands contre Hitler : entretien avec Bertrand Sassoye », Le Journal du Mardi,‎
  • Annie Lacroix-Riz, « recension de La résistance communiste allemande (1933-1945) », Monde Diplomatique, no 650,‎ , p. 29
  • Association des Parents et Amis des Prisonniers Communistes (Bruxelles), Liberté! : information pour la libération de Pierre Carette, Pascale Vandegeerde, Bertrand Sassoye : Cellules Communistes Combattantes (CCC), Brussel, APAPC, , 39 p. (OCLC 78935563)








ApplySandwichStrip

pFad - (p)hone/(F)rame/(a)nonymizer/(d)eclutterfier!      Saves Data!


--- a PPN by Garber Painting Akron. With Image Size Reduction included!

Fetched URL: http://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_Sassoye

Alternative Proxies:

Alternative Proxy

pFad Proxy

pFad v3 Proxy

pFad v4 Proxy