Joseph Pressmane
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Décès |
(à 63 ans) 12e arrondissement de Paris |
Nationalité |
française, de naissance ukrainienne |
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Distinction |
Prix de la critique 1951, prix Bührle 1952 |
Joseph Pressmane (né Jozef Presman le à Berestetchko en Ukraine et mort le à Paris 12e[1]) est un artiste peintre et graveur franco-ukrainien appartenant à l'École de Paris.
Biographie
[modifier | modifier le code]Joseph Pressmane étudie à l'école des Beaux-Arts de Lviv et de Varsovie avant de s'embarquer en 1925 pour un grand voyage en Palestine. Une exposition personnelle lui est consacrée à Jérusalem en 1925.
En 1927, il arrive à Paris[2] où il voulait voir « des Cézanne ». « C'était bien plus pour regarder les œuvres des autres que pour exposer moi-même » confirmera-t-il[3]. Naturalisé français, il travaille à l'Académie Ranson avec Roger Bissière[4] et s’imprègne des maîtres français qu'il va voir tous les dimanches au Louvre. En 1932, il rencontre Léopold Zborowski qui lui achète plusieurs toiles[5]. La décennie 1930 lui est cependant un temps de grande précarité qui le contraint à un emploi de peintre en bâtiment[6].
Pendant toute la Seconde Guerre mondiale, traqué par les Allemands, Joseph Pressmane reste caché dans les caves, les placards et les W.C. du boulevard de Port-Royal, trompant la souffrance physique et morale en dessinant et en lisant Platon[3]. Il reprend la peinture à la Libération, installé au 13 square de Port-Royal[7], participant à des expositions jusqu'au début des années 1960[8]. A côté de ses paysages, de ses natures mortes, de ses figures et de ses portraits, on lui connaît également des toiles représentant des scènes du folklore juif[8], par quoi, « préservant son identité de juif slave, il s'apparente à Chagall et à Mané-Katz »[9], et quelques lithographies, ces dernières éditées dans le cadre de ses participations au Salon des peintres témoins de leur temps.
Expositions
[modifier | modifier le code]- Salon des indépendants, Paris, 1929.
- Bimillénaire de Paris - Comité Montparnasse - Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, La Coupole, Paris, juin-juillet 1951[7].
- Salon des peintres témoins de leur temps, thème : Réhabilitation du portrait - Toile présentée : Portrait de Charlie Chaplin[10], Musée Galliera, Paris, 1956.
- Salon des peintres témoins de leur temps, thème : Le sport - Toile présentée : La boxe[3] Musée Galliera, Paris, 1957.
- Galerie Marigny, Paris, [11].
- Galerie Vidal, Paris, .
- Le pétrole vu par cent peintres, musée Galliera, 1959, toile présentée : Le Pompiste.[12]
- Galerie Saint-Placide, Paris, [13].
- Salon des peintres témoins de leur temps, thème : Richesses de la France - Toile présentée : Retraite aux flambeaux[14] Musée Galliera, Paris, 1961
- Salon Grands et jeunes d'aujourd'hui, hôtel Martinez, Cannes, août-septembre 1961.
- Salon des peintres témoins de leur temps, thème : Routes et chemins - Toile présentée : Vue d'une église[15]) Musée Galliera, Paris, 1962.
- Troisième salon d'art contemporain de Villejuif, .
- Salon des peintres témoins de leur temps, thème : L'Évènement, musée Galliera, Paris, 1963.
- États généraux du désarmement - Trois cents peintres et sculpteurs exposent, Cercle Volney, Paris, .
- Union des femmes françaises - Peintures, sculptures, maîtres d'hier et d'aujourd'hui - L'amour maternel et la paix, Galerie Epona, Paris, .
- La jeunesse et l'art d'aujourd'hui - Deuxième salon d'art contemporain de la fédération de Paris de l'Union des jeunes filles de France, Palais d'Orsay, Paris, .
- Salon du dessin et de la peinture à l'eau, Musée d'art moderne de la ville de Paris, juin-, , mai-, octobre-, .
- Salon des peintres témoins de leur temps, thème : Les Français, musée Galliera, Paris, 1966.
- Collection George et Adèle Besson, Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon, juillet-.
- Salon Comparaisons, Paris, [16].
- Le ciel, la pierre et l'eau - Joseph Pressmane, Pierre Garcia-Fons, René Genis, Michel Rodde, Galerie Marigny, Paris, .
- Salon des Tuileries, Paris, date non précisée.
- Des arbres et des peintres, galerie Saphir du Marais, Paris, 2003.
Collections publiques
[modifier | modifier le code]France
[modifier | modifier le code]- Musée national d'art moderne, Paris, La Paix (huile sur toile, 1946), Paysage à Enghien-les-Bains (huile sur toile, 1952), Le bouquet de roses jaunes (huile sur toile, 1961).
- Musée d'art et d'histoire du judaïsme, Hôtel de Saint-Aignan, Paris, Portrait d'Aurélie, Autoportrait, (eaux-fortex).
- Musée Albert-André, Bagnols-sur-Cèze[17].
- Musée de l'Abbaye, Saint-Claude (Jura), Forêt à Villiers-le-Bel (huile sur toile, 1961), Meudon (huile sur carton, 1962), donations Guy Bardone et René Genis[18].
- Musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon, Lettre à Adèle et Georges Besson enrichie d'un dessin à la plume '"Paysage de montagne" (fonds George-Besson).
Italie
[modifier | modifier le code]- Patrimoine de la ville de Sestri Levante.
Suisse
[modifier | modifier le code]Collections privées
[modifier | modifier le code]- Léopold Zborowski.
- Alix de Rothschild.
- Adèle et George Besson.
- Henri Adam-Braun[20].
Illustrations
[modifier | modifier le code]Routes et chemins avec Jean Giono et cinquante-six peintres témoins de leur temps (préface de Jean Giono), 56 illustrations par 56 artistes dont Joseph Pressmane, tirage de 2.000 exemplaires, Éditions des Peintres témoins de leur temps/Presses artistiques de France, 1961.
Réception critique
[modifier | modifier le code]- « Il fit d'abord de la musique et de la poésie et cela se sent dans sa peinture, traitée par modulations. Même quand il traite un paysage de Savoie ou d'Île-de-France, on y retrouve ce goût de l'humain qui chez lui toujours domine, le sujet passant tout à fait au second plan. » - René Barotte[3]
- « Qui, mieux que ce souriant et pudique sorcier, sait rendre aguichante la peinture ? Qui sait exprimer la réalité intime des choses par des équivalents aussi loyalement, aussi strictement picturaux ? L'emprise exercée par Pressmane n'est due qu'aux moyens en apparence les plus simples et pourtant les moins en usage, ignorés ou méprisés depuis 1960 : justesse de vision, ingéniosité dans la mise en page, élégance et vivacité du trait, parfaite convenance des valeurs, raffinement de la palette, sincérité. Bien voir, aimer (la réalité), faire aimer... Autant de privilèges qui appartiennent en propre à Joseph Pressmane, guide à suivre, guide peu suivi. » - George Besson[14]
- « Ce réalisme intimiste séduit par l'ingéniosité de la mise en page, la vivacité du trait, les raffinements extrêmes d'une palette large aux couleurs tendres. » - Gérald Schurr[21]
- « Son art, non sans un accent de tristesse porté par ses grisailles qu'excitent quelques accents colorés dus aux tuiles des toitures ou aux costumes des passants, procède encore beaucoup de l'imagerie narrative, ce qui l'a parfois fait rapprocher artificiellement d'Utrillo, duquel sa propre maîtrise technique le distingue. » - Dictionnaire Bénézit[9]
Prix et distinctions
[modifier | modifier le code]- Prix de la Critique, 1951.
- Prix Bührle, 1952.
- Prix de la ville de Sestri Levante, 1952.
Références
[modifier | modifier le code]- Acte de décès (avec date et lieu de naissance), n° 2986, vue 10/11.
- Adrian Darmon, « La prépondérance des peintres juifs au sein de l'École de Paris », ArtCult, le journal du marché de l'art, 19 novembre 2008
- René Barotte, Joseph Pressmane, dans Les Peintres témoins de leur temps, tome VI : Le Sport, Achille Weber/Hachette, 1956, pages 206-207.
- Les Atamanes, Joseph Pressmane, biographie
- Laurence Bertrand Dorléac, Paris-Est : l'échange artistique, dans l'ouvrage collectif sous la direction d'Élisabeth du Réau, Regards croisés et coopération en Europe au XXe siècle, Presses de la Sorbonne nouvelle, 1996.
- Bureau d'art modern and contemporary, Joseph Pressmane, biographie
- Comité Montparnasse, Exposition de peintres et sculpteurs de l'École de Paris, catalogue vendu au profit des œuvres des 14e et 6e arrondissements, juin 1951.
- Adrian Darmon, Autour de l'art juif - Dictionnaire des peintres, sculpteurs et graveurs, Éditions Carnot, 2003, page 190.
- Dictionnaire Bénézit, Gründ, 1999, tome 11, page 232.
- Ouvrage collectif : Les Peintres témoins de leur temps, tome V : Réhabilitation du portrait. Beau document dans cet ouvrage : photographie réunissant Joseph Pressmane et Charlie Chaplin.
- Henri Héraut, « Les expositions : Pressmane », Journal de l'amateur d'art, n°219, 10 novembre 1958, page 18.
- Le pétrole vu par cent peintres, Éditions du Musée de la mode de la ville de Paris, 1959
- Henri Héraut, « Pressmane », Journal de l'amateur d'art, n°247, 10 mars 1960, page 12.
- George Besson, Joseph Pressmane, dans Les Peintres témoins de leur temps, tome X : Richesses de la France, Achille Weber/Hachette, 1961, pages 212-213.
- Jean Giono, Routes et chemins, Éditions Les peintres témoins de leur temps/Presses artistiques, 1962.
- Jean Chabanon, Maximilien Gauthier et Denys Chevalier, Texte hommage à Joseph Pressmane, dans Comparaisons 68, catalogue du salon.
- Réunion des musées nationaux, Joseph Pressmane dans les collections du Musée Albert-André
- Musée de l'Abbaye, Joseph Pressmane dans les collections
- Musée d'art de Pully, Fonds et collection
- Ader-Nordmann, Catalogue de la collection Henri Adam-Braun, Hôtel Drouot, Paris, 29 novembre 2013.
- Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean Bouret, Joseph Pressmane, Presses littéraires de France, 1951.
- E. Fraenckel, « L'œuvre de Joseph Pressmane », revue Le Monde juif, n°54, .
- Ouvrage collectif, Les Peintres témoins de leur temps, tome V : Réhabilitation du portrait, Éditions du Musée Galliera, 1956.
- René Barotte, « Joseph Pressmane », Les Peintres témoins de leur temps, tome VI : Le Sport, Achille Weber/Hachette, 1957.
- George Besson, Masters of french painting : 1850 to 1950 with a selection of old masters, Erich S. Hermann Inc, New York, 1958.
- Raymond Nacenta, The School of Paris - The painters and the artistic climate of Paris since 1910, Oldbourne Press, Londres, 1960.
- George Besson, « Joseph Pressmane », Les Peintres témoins de leur temps, tome X : Richesses de la France, Achille Weber/Hachette, 1961.
- George Besson, « Joseph Pressmane », Les Lettres françaises, n°872 du et n°947 du 11 octobre 1962.
- Jean Vergnet-Ruiz (avant-propos de Jean Minjoz et Marie-Lucie Cornillot), Collection George et Adèle Besson, Éditions du Musée des beaux-arts de Besançon, 1965.
- René Huyghe et Jean Rudel, L'art et le monde moderne, Larousse, 1970.
- Dictionnaire universel de la peinture, Le Robert, 1975.
- Patrick-F. Barrer, L'histoire du Salon d'automne des origenes à nos jours, Éditions Arts et Images du Monde, 1992.
- Lydia Harambourg, L'École de Paris, 1945-1965 - Dictionnaire des peintres, Éditions Ides et Calendes, 1993.
- Nadine Nieszawer, Deborah Princ, Oleg Semenov, Claude Lanzmann, Artistes juifs de l'École de Paris, 1905-1939, Éditions Somogy, 1995.
- Gérald Schurr, Le Guidargus de la peinture, Les Éditions de l'Amateur, 1996.
- Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Gründ, 1999.
- Nadine Nieszawer et Princ (préface de Claude Lanzmann), Histoires des artistes Juifs de l'École de Paris, 1905-1939, (Denoël, 2000 - Somogy, 2015) Les étoiles éditions, 2020, p.345-347.
- Jean-Pierre Delarge, Dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains, Gründ, 2001.
- « École de Paris », Dictionnaire de la peinture, Larousse, 2003, page 952.
- Adrian Darmon, Autour de l'art juif - Dictionnaire des peintres, sculpteurs et photographes, Éditions Carnot, 2003.
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Joseph Pressmane sur le site de Nadine Nieszawer
- Peintre français du XXe siècle
- Peintre figuratif français
- Peintre paysagiste français
- Peintre français de nature morte
- Peintre portraitiste français
- Peintre ukrainien du XXe siècle
- Graveur français du XXe siècle
- École de Paris
- Naissance en juillet 1904
- Naissance dans l'oblast de Volhynie
- Décès en novembre 1967
- Décès dans le 12e arrondissement de Paris
- Décès à 63 ans