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Krystyna Skarbek

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Krystyna Skarbek
Photo d'identité noir et blanc d'un visage de jeune femme, de face
Krystyna Skarbek en mai 1945, sur une pièce d'identité au nom de Jacqueline Armand.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Maria Krystyna Janina Skarbek
Pseudonymes
Krystyna Gettlich, Krystyna Giżycka, Christine GranvilleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Espionne, vendeuse, opératrice téléphonique, femme de ménage, agent du SOE, membre d'équipageVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Famille Skarbek (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Jerzy Giżycki (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
A travaillé pour
Arme
Conflit
Partenaires
Distinctions

Krystyna Skarbek, née le [a] à Varsovie[1] et morte le à Londres, est une espionne britannique d’origene polonaise.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle effectue des missions de renseignement, notamment en Hongrie et en Pologne. Après le débarquement de Normandie, sous le nom de guerre de Christine Granville, elle mène des actions de soutien à la Résistance intérieure française au sein du réseau britannique JOCKEY de Francis Cammaerts rattaché à la section F du Special Operations Executive (SOE), en tant que courrier de ce réseau actif dans le sud-est. Son principal fait d'armes est l'organisation de la libération de Cammaerts et de deux autres agents détenus à Digne-les-Bains, en .

Après guerre, elle exerce divers petits métiers avant d'être assassinée dans le hall d'un hôtel londonien par un prétendant éconduit.

Parmi toutes les femmes agentes du SOE, c’est elle qui sert le plus longtemps comme agent secret. Selon un de ses biographes[2], ce sont les capacités et les résultats de Krystyna Skarbek qui ont amené le SOE à faire évoluer sa politique en faveur d'un recrutement croissant de femmes.

Premières années

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Krystyna Skarbek nait le à Varsovie, en Pologne alors province russe. Elle est la fille du comte Jerzy Skarbek issu du clan Abdank[b] , des aristocrates polonais et de Stefania Goldfeder, fille d’un riche banquier d'origene juive[1]. Elle est notamment parente avec Frédéric Skarbek, homme politique polonais[3]. Elle a un frère aîné, Andrzej. Krystyna grandit dans le confort à Trzepnica dans la propriété de campagne maternelle. Elle est très proche de son père et adopte un comportement de garçon manqué relativement inhabituel pour l'époque. Elle monte notamment à cheval à califourchon plutôt qu'en amazone, et apprend à manier les armes à feu[4].

Piste de ski à Zakopane.

Dans les années 1920, en butte à des difficultés financières, la famille est contrainte de vendre la propriété familiale et s'établit de nouveau à Varsovie[5]. Son père décède en 1930 d'une tuberculose. L'empire financier des Goldfeder s'étant effondré, il devient difficile de supporter le train de vie de la veuve Stefania et ses enfants. Par souci de ne pas être un fardeau pour sa mère, Krystyna décide de travailler pour un concessionnaire Fiat. Cependant les dégagements de pot d'échappement la rendent malade. Elle quitte son poste et, sur les conseils de son médecin, entame un séjour au grand air à Zakopane dans les monts Tatras dans le Sud de la Pologne, au cours duquel elle devient une habile skieuse[6],[7].

Le , elle se marie avec Gustav Karol Getlich, un homme d’affaires, mais cette union ne dure que quelques mois. Ils divorcent par consentement mutuel[8]. Le , alors âgée de 30 ans, elle épouse l’écrivain et diplomate Jerzy Giżycki (pl)[8]. Celui-ci est bientôt nommé consul de Pologne à Nairobi, et le couple part rapidement s’installer en Afrique orientale britannique[9].

Carrière d’espionne

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Premières missions en Hongrie et Pologne

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Le journaliste Frederick Voigt du SIS.

En , quand l’Allemagne envahit la Pologne, le couple décide de partir pour Londres[9], où Krystyna cherche à offrir ses services dans la lutte contre l’ennemi commun. Les autorités britanniques marquent peu d’empressement, mais finissent par être convaincues par ses relations, notamment le journaliste et contact du Secret Intelligence Service (MI6) Frederick Voigt[10].

Elle part pour le Royaume de Hongrie en . Elle persuade un skieur olympique polonais d’avant-guerre, Jan Marusarz[c], de l’accompagner en Pologne en traversant les montagnes Tatras couvertes de neige. Une fois à Varsovie, elle plaide sans succès auprès de sa mère juive pour lui faire quitter la Pologne[11] ; mais sa mère sera finalement internée puis tuée à la Pawiak, alors gérée par la Gestapo.

Pendant son séjour en Hongrie elle retrouve Andrzej Kowerski[d], un officier polonais qu'elle a connu brièvement dans son enfance à Zakopane. Kowerski, qui a perdu une partie d’une jambe dans un accident de chasse avant la guerre, exfiltre du personnel militaire polonais et allié, et recueille des renseignements.

Là-bas Krystyna organise les missions des courriers polonais qui transportent des objets et documents de renseignement militaire entre Varsovie et Budapest. L'une des missions consiste à faire passer en contrebande le fusil antichar wz.35 à travers les Tatras[e]. Sur demande du MI6, Krystyna et Andrzej Kowerski organisent la surveillance du trafic sur les réseaux routier, ferroviaire et naval aux frontières de la Roumanie et du Troisième Reich. Krystyna transmet des informations prépondérantes au sujet du transport de pétrole depuis les champs pétrolifères de Ploiesti vers l'Allemagne. On lui confie également la mission de saboter la ligne de communication principale sur le Danube[12].

En , elle est arrêtée par la Gestapo avec Kowerski, mais s’arrange pour obtenir leur libération en feignant les symptômes de la tuberculose[13]. Le fait que la Gestapo ne veut pas heurter la tante de Krystyna et l’ami de celle-ci, le Régent de Hongrie, Miklós Horthy[14], a notamment aidé à leur libération. Les deux agents réussissent à s’échapper de Hongrie à travers les Balkans et la Turquie pour gagner l'Égypte.

Le général Gubbins, le chef du SOE à partir de 1943.

À leur arrivée aux bureaux du SOE au Caire en Égypte, ils sont en butte à la défiance de leurs supérieurs. Krystyna est soupçonnée pour deux raisons : d'abord à cause de ses contacts avec un service de renseignement polonais appelé « les Mousquetaires » (Musketeers)[f], mal vu des Britanniques et des Polonais en exil pour diverses raisons[15] ; ensuite, on reproche à Krystyna Skarbek la facilité avec laquelle, après leur évasion de Hongrie, elle s’est arrangée pour obtenir du consul français vichyste à Istanbul (Turquie) des visas de transit à travers la Syrie (sous mandat français). Pour les agents de renseignements polonais, seuls des espions allemands peuvent y parvenir[16]. Il y a également des suspicions qui pèsent sur Kowerski. Le général Colin Gubbins, nommé chef du SOE en 1943, les évoque dans une lettre adressée au Commandant en chef et Premier ministre polonais Władysław Sikorski, en des termes qui disculpent Kowerski[g].

Ils sont mis hors de cause : Kowerski clarifie les incompréhensions avec le général Stanisław Kopański et peut reprendre son travail d’espionnage. Un élément favorable à Krystyna survient d'un autre côté le , avec l'invasion de l'Union soviétique par l’Allemagne (opération Barbarossa), ce que ses renseignements obtenus des Mousquetaires ont prédit[17]. Ce même renseignement a été transmis par plusieurs canaux indépendants, y compris Ultra[18].

Le major Peter Wilkinson annonce néanmoins à Krystyna et Kowerski qu’il veut se dispenser de leurs services. À cette nouvelle, le mari de Krystyna, Jerzy Giżycki, prend ombrage du traitement cavalier qu’on leur inflige et renonce brusquement à sa remarquable carrière d’espion britannique. Lorsque Krystyna lui dit qu’elle aime Kowerski et qu’elle ne revient pas vers lui, il part pour Londres puis émigre au Canada[19]. Bien que lavés de tous soupçons, Krystyna Skarbek et Kowerski sont provisoirement mis à pied. Krystyna fait alors l’expérience d’une interruption prolongée de l’action. Ce n'est qu'en 1943 qu'ils reprennent les entraînements militaires, Krystyna Skarbek comme agent de terrain et Andrzej Kowerski comme instructeur[20].

Vassieux-en-Vercors, lieu du parachutage de Krystyna Skarbek le 6 juillet 1944.

En 1944 les événements l’amènent à reprendre du service et accomplir ses exploits les plus célèbres. Parlant parfaitement le français, elle est affectée au SOE Section F et prend comme nom de guerre « Christine Granville ». Krystyna est choisie pour remplacer Cecily Lefort, courrier du réseau « Jockey », qui a été capturée et sauvagement torturée (plus tard exécutée) par la Gestapo[21]. Le , sous la fausse identité de Pauline Armand, elle est parachutée dans le sud-est de la France sur le terrain SAP (Bennes) de Vassieux-en-Vercors, dans le cadre de la mission Paquebot avec le capitaine Tournissa et trois sous-lieutenants[22] : Francis Billon (qui se fracture le fémur à la réception), Yves Moineaux (ancien du 27e BCA) et un agent de l'Intelligence Service. Ils rejoignent le réseau Jockey, dirigé par un Belgo-Britannique, ex-pacifiste, Francis Cammaerts[23]. Krystyna l’aide en faisant la liaison entre les partisans italiens et le maquis français pour des opérations conjointes contre les Allemands dans les Alpes. Début août elle établit un contact avec des conscrits polonais enrôlés dans les armées d’occupation allemandes au col de Larche, en haute altitude. Après deux jours de marche, elle persuade les Polonais de déserter, incitant les troupes allemandes sur place à se rendre[24].

L'opération de Digne
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Sitôt cet épisode clos, Krystyna réalise son plus haut fait d'armes en France. Francis Cammaerts et deux autres agents viennent d'être arrêtés le 12 août, près de trois jours avant le débarquement de Provence.

Le , à l’issue d’une réunion tenue avec les colonels Constans et Wiedmeyr à Apt, Francis Cammaerts et ses compagnons Xan Fielding, Claude Renoir et Christian Sorensen regagnent Seyne[25]. Aux abords de la ville de Digne-les-Bains ils sont arrêtés par un barrage allemand. Après vérification de leurs pièces d’identité, les quatre hommes vont poursuivre leur route quand le coup de klaxon d’une voiture de la Gestapo surgissant derrière eux les immobilise. Encadrés aussitôt par quatre SS les menaçant de leurs pistolets mitrailleurs, ils sont contraints une nouvelle fois à présenter leurs papiers à un civil s’exprimant en français. Celui-ci, après avoir examiné attentivement les pièces d’identité, autorise le chauffeur Claude Renoir à poursuivre sa route à bord de la voiture de la Croix-Rouge. Les trois autres passagers, tous officiers du SOE, sont conduits à la villa Marie-Louise, siège de la Gestapo[25].

Dès qu’elle apprend l’arrestation de Francis Cammaerts, Krystina Skarbek demande le à son radio Deschamps « Albert » d'en informer le commandant Brooks Richards, chef du SOE à Alger. Afin de sauver le chef de son réseau, elle enfourche une bicyclette et part à Digne. Là, elle prend contact avec le capitaine de gendarmerie française Schenck qui, étant Alsacien et parlant allemand, assure la liaison entre la préfecture et les autorités d’occupation. Elle se présente comme la nièce de Bernard Montgomery et menace le gendarme de terribles représailles si les prisonniers sont maltraités[26]. De plus, elle propose deux millions de francs pour les libérer. Sur ce, Schenck la présente à un intermédiaire, Jules Waem dit « le beau Max », interprète pour la Gestapo[25]. Celui-ci accepte de libérer les agents à la condition qu'il bénéficie d'une protection[27].

La jeune femme ayant accepté et promis que la somme serait versée le lendemain, enfourche de nouveau sa bicyclette et couvre les quarante kilomètres du retour[28]. Dès son arrivée à Seyne, Krystina fait transmettre par Albert sa demande d’argent. Dans la nuit un appareil de la RAF vient d’Alger et parachute, enveloppé dans un sac de caoutchouc, le montant de la rançon[25]. C’est la plus forte somme versée par le SOE pour payer une rançon pour un agent, et c’est également l’un des parachutages les plus rapides. Le c'est le début du débarquement en Provence.

Le les trois officiers, ignorant tout de la tentative de Krystyna, attendent dans leur cellule l’heure de la mort. Aussi ne sont-ils pas étonnés lorsqu’à l’aube Max vient les chercher. En effet, ce dernier, contre remise de la moitié du pot de vin que doit lui remettre le capitaine de gendarmerie en cas de réussite de l’opération et sous réserve de partir avec ses prisonniers pour avoir la vie sauve, accepte de les libérer. Quelques jours plus tard Max est remis à la Sécurité militaire britannique, qui le conduit tout d’abord à Bari (Italie), puis le renvoie après la Libération dans son pays natal, la Belgique. Quant à l’officier de gendarmerie, il est retrouvé assassiné dans un champ près de Vence[29].

Plusieurs années après l'incident de Digne, à Londres Krystyna avoue à un autre vétéran polonais de la Seconde Guerre mondiale que pendant ses négociations avec la Gestapo elle n'était pas consciente du danger qu'elle encourait elle-même. Ce n'est qu'une fois qu'elle et ses camarades ont réussi leur évasion qu'elle en prend conscience : « Qu'ai-je fait ? Ils auraient pu me tuer tout aussi bien ! »[30].

Retour en grâce
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À son retour de mission, la réputation de Krystyna Skarbek est revenue à son plus haut niveau. De nouvelles missions se préparent. À partir du , elle travaille comme officier britannique des Women's Auxiliary Air Force (WAAF). Elle est l'une des seules femmes du SOE promues officiers. Avec l'avancée de l'Armée rouge, le gouvernement polonais en exil et le SOE souhaitent constituer un réseau de surveillance du territoire polonais avec l'opération Freston. Kowerski et Krystyna se préparent donc à être largués en Pologne début 1945. Cependant, la mission est suspendue après que les premiers éléments parachutés ont été capturés par les Soviétiques[31]. Sa mission aux WAAF prend fin le .

Après-guerre et assassinat

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Après la guerre, les autorités britanniques tardent à lui accorder la citoyenneté. Elle ne lui sera accordée qu'en , date à laquelle elle adopte définitivement son nom de guerre « Christine Granville »[32]. Son divorce avec Jerzy Giżycki est prononcé au consulat de Pologne à Berlin la même année[33]. Kowerski travaille alors en Allemagne, leur relation prend fin, et à cette époque on prête à Krystyna une liaison avec Ian Fleming[34]. Elle enchaîne alors des petits emplois puis s'engage comme hôtesse sur le navire Rauhine de la compagnie Shaw Savill Line jusqu'en [35].

La sépulture de Krystyna Skarbek au cimetière catholique de St Mary à Londres.

En 1952 elle commence à travailler comme hôtesse sur le Winchester Castle de la compagnie Union-Castle Line. Le 14 juin elle est à Londres, le paquebot revenant de Durban en Afrique du Sud. Elle compte se rendre en Allemagne deux jours plus tard pour semble-t-il un nouveau départ dans sa relation avec Andrew Kennedy (Andrzej Kowerski). Le , au Shelbourne Hotel dans le quartier d'Earls Court à Londres, elle est poignardée par Dennis George Muldowney. Celui-ci, dont elle a repoussé les avances, est un ancien steward dans la marine marchande, rencontré sur la Shaw Savill Line[36],[35]. Elle meurt quelques heures plus tard d'une hémorragie interne[37]. Elle est enterrée au cimetière catholique St Mary de Kensal Green, au nord-ouest de Londres[38]. Après avoir été inculpé du meurtre, Muldowney est pendu à la prison de Pentonville le [39].

En 1971 le Shelbourne Hotel est acquis par des investisseurs polonais. Dans un débarras on retrouve sa malle, pleine de vêtements et documents. On y trouve aussi son poignard du SOE. Cette arme, ainsi que ses médailles et certains de ses papiers sont depuis lors exposés au Polish Institute and Sikorski Museum au 20 Prince's Gate, Kensington, Londres[40].

En 1988 on enterre près d'elle son ami et camarade de combat Andrzej Kowerski[41].

En une statue de bronze réalisée par l'artiste Ian Wolter lui rend hommage. Elle est exposée au Polish Hearth Club au 55 Exhibition Road, également à Kensington[42].

Reconnaissance

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Distinctions

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Officier OBE Médaille de George 1939-45 Star Africa Star
Italy Star France and Germany Star War Medal 1939-1945 Croix de guerre 1939-1945

Témoignages

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Xan Fielding, qu'elle a sauvé à Digne, écrit dans Hide and Seek (1954), dédié à la mémoire de « Christine Granville » :

« Après les épreuves physiques et le stress mental dont elle avait souffert pendant six ans à notre service, elle avait besoin probablement plus que tout autre agent que nous avions employé, de moyens de subsistance sûrs. […] Pourtant, quelques semaines après l’armistice, elle fut licenciée avec un mois de salaire et laissée au Caire, devant se débrouiller toute seule.

Bien qu’elle ait été trop fière pour demander toute autre aide, elle fit la demande […] d’un passeport britannique, car depuis la trahison anglo-américaine de son pays à Yalta, elle était virtuellement apatride. Mais ses papiers de naturalisation […] furent retardés de la façon bureaucratique normale.

Pendant ce temps-là, abandonnant tout espoir de sécurité, elle s’embarqua dans une vie de voyage incertain, comme si elle voulait reproduire en temps de paix les risques qu’elle avait connus pendant la guerre, jusqu’à ce que finalement, en juin 1952, dans le hall d’un hôtel bon marché à Londres, la modeste existence à laquelle elle avait été réduite par la pénurie, se termine sous le couteau d’un assassin »[46]. »

Vera Atkins décrit Krystyna comme une femme très courageuse mais qui ne connaît d’autre loi que la sienne et qui, malgré son pouvoir de séduction, est sous bien des aspects solitaire[47].

Reconnaissance populaire

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Relativement oubliée dans les années de l'après-guerre, Krystyna Skarbek devient après sa mort source d'inspiration dans la littérature. Il est vraisemblable que dans son premier roman James Bond, Casino Royale (1953), Ian Fleming l'a prise comme modèle pour son personnage Vesper Lynd[48].

En 1999 l’écrivain polonais Maria Nurowska publie le roman Miłośnica (traduit en français par Celle qu'on aime[49]) qui raconte la tentative d’une journaliste d’élucider l’histoire de Krystyna Skarbek. Mieczysława Wazacz réalise en 2011 le documentaire No Ordinary Countess sur la vie de Krystyna Skarbek.

Plusieurs auteurs ont publié une biographie de Krystyna Skarbek. On peut citer : Christine: A Search for Christine Granville, OBE, GM, Croix de Guerre[50], Krystyna Skarbek, Agentka o wielu twarzach[51], The Spy Who Loved: The Secrets and Lives of Christine Granville, Britain's First Special Agent of World War II[52] et The Elusive Madame G: A Life of Christine Granville[53].

Notes et références

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  1. Plusieurs dates de naissance apparaissent selon la documentation. Celle de 1915 correspond sans doute aux faux-papiers de son alias Christine Granville qu'elle adopte par la suite.
  2. Cette branche de la famille aristocratique Skarbek, descendant du clan Abdank, l’une des plus anciennes familles nobles de Pologne, n’avait pas droit au titre.
  3. Frère du sportif Stanisław Marusarz.
  4. Né le en Pologne et mort le à Munich, il sera connu plus tard sous le nom de guerre d’Andrew Kennedy.
  5. Les informations de conception et d'utilisation ont été détruites. Les Alliés n'ont jamais utilisé ce modèle. En revanche, des stocks capturés ont été utilisés par des troupes allemandes et italiennes. Cf. (en-gb) « WW II German Infantry Anti-Tank Weapons » (version du sur Internet Archive).
  6. Formé en octobre 1939 par l'ingénieur-inventeur Stefan Witkowski. Ce dernier est tué en 1942, sans qu'on sache par qui ni pourquoi.
  7. Voici un extrait de la lettre : « L’année dernière […], un citoyen polonais travaillait avec nos représentants à Budapest sur des affaires polonaises. Il est maintenant en Palestine […]. Je comprends d’après le major Wilkinson [du SOE] que le général Kopański [ancien commandant de Kowerski en Pologne] a des doutes sur la loyauté de Kowerski à la cause polonaise [car] Kowerski n’a pas fait son rapport au général Kopański sur sa mission avec la Brigade polonaise indépendante des Carpates. Le major Wilkinson m’informe que Kowerski avait reçu des instructions de nos représentants pour ne pas faire de rapport au général Kopański, car il était engagé dans un travail de nature secrète, qui exigeait qu’il agisse de manière indépendante. Il semble donc que la loyauté de Kowerski n’ait été mise en cause qu’à cause de ces instructions. »
  8. « Citation de Mme Christine Granville à l’ordre de la division, daté : Montpellier le 30 novembre 1945 ; signé : Général Zeller Henri, Commandant la 16e Région militaire. »

Références

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  1. a et b Storey 2012, p. 100.
  2. Binney 2002, p. 4-5.
  3. (pl) Jarosław Krawczyk, « Wielkie odkrycia ludzkości. Nr 17 », Rzeczpospolita, 12 juin 2008.
  4. Jessica Brain (photogr. Pictorial Press Ltd/Alamy), « Christine Granville, l’espionne préférée de Churchill : 1908-1952 - Pologne et Royaume-Uni. L’audacieuse agente d’origene polonaise fut un rouage essentiel des renseignements britanniques pendant la Seconde Guerre mondiale. », tiré de The History Magazine, Budleigh Salterton (Royaume-Uni) (https://www.historic-uk.com/HistoryUK/HistoryofBritain/Krystyna-Skarbek-Christine-Granville/) Accès payant, sur courrierinternational.com, Courrier international, (consulté le ).
  5. Masson 1975, p. 17.
  6. Mulley 2012, p. 21-22.
  7. Masson 1975, p. 7.
  8. a et b Storey 2012, p. 101.
  9. a et b Masson 1975, p. 32.
  10. Masson 1975, p. 39-40.
  11. Masson 1975, p. 68.
  12. Mulley 2012, p. 88.
  13. Storey 2012, p. 103.
  14. Mulley 2012, p. 98.
  15. Binney 2002, p. 325.
  16. Masson 1975, p. 116.
  17. Masson 1975, p. 131.
  18. (en) Anthony Read et David Fisher, Operation Lucy : most secret spy ring of the Second World War, New York, Coward, McCann & Geoghegan, , 257 p. (ISBN 0-698-11079-X).
  19. Masson 1975, p. 127.
  20. Binney 2002.
  21. (en) « Francis Cammaerts », The Telegraph,‎ (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le ).
  22. Gilles Vergnon, Le Vercors : Histoire et mémoire d'un maquis, De l' Atelier, , 256 p. (ISBN 978-2-7082-3631-8), p. 101-102.
  23. Mulley 2012, p. 182
  24. Mulley 2012, p. 236
  25. a b c et d Guy S. Reymond, « Ça sentait la liberté et l'espérance » : Histoire de la libération de Digne, 14-20 août 1944, Les Petites Affiches, , p. 48.
  26. (en) Thomas Gordon et Greg Lewis, Shadow Warriors : Daring Missions of World War II by Women of the OSS and SOE, Amberley Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-4456-6144-5).
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  33. (en) The Polish Review, New York, Polish Institute of Arts and Sciences in America, , p. 949.
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  38. Storey 2012, p. 107.
  39. Mulley 2012, p. 326–335.
  40. (en-GB) « Krystyna Skarbek (AKA Christine Granville) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur skarbekassociates.com, .
  41. Mulley 2012, p. 345.
  42. (en-GB) Mark Brown, « Britain's First Female Second World War Spy to Get Overdue Recognition », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  43. (en-GB) « Extract from a citation for Christine Granville », The National Archives, (consulté le ) recommendation for George Cross
  44. (en) The London Gazette, (Supplement) no 37959, p. 2249, 20 mai 1947. Consulté le 1er août 2017. « Miss Christine GRANVILLE, G.M. For special services during military operations prior to 8th May, 1945 »
  45. Copie de l'acte sur le site archives-nationales.culture.gouv.fr, consulté le 1er août 2017
  46. (en) Xan Fielding, Hide and Seek : The Story of a Wartime Agent, Paul Dry Books, (1re éd. 1954), 188 p. (ISBN 978-1-58988-084-9, lire en ligne), p. 188.
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  48. (en) John Griswold, Ian Fleming's James Bond : Annotations and Chronologies for Ian Fleming's Bond Stories, AuthorHouse, , 476 p. (ISBN 978-1-4259-3100-1, lire en ligne), p. 60.
  49. Maria Nurowska (trad. du polonais par Christophe Jezewski et Claude-Henry Du Bord), Celle qu'on aime : roman, Paris, Phébus, , 286 p. (ISBN 2-85940-694-8 et 9782859406943, présentation en ligne)
  50. Masson 1975
  51. Larecki 2008
  52. Mulley 2012
  53. Nowicki 2014

Bibliographie

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Documentaires

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  • (en) David Berry, Christine Granville: Polish Spy (Christine Granville : espionne polonaise), documentaire de la série Secret War (« Guerre secrète »), coproduction WMR productions et IMG entertainment, 2011, épisode no 11.
  • (en) Joshua Whitehead, Krystyna Skarbek, alias Christine Granville, documentaire de la série Héros de guerre, épisode no 5.

Liens externes

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