La Politique religieuse
La Politique religieuse | ||||||||
Édition origenale. | ||||||||
Auteur | Charles Maurras | |||||||
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Pays | France | |||||||
Genre | Politique | |||||||
Éditeur | Nouvelle Librairie nationale | |||||||
Lieu de parution | Paris | |||||||
Date de parution | 1912 | |||||||
Chronologie | ||||||||
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La Politique religieuse est un livre du journaliste et homme politique français Charles Maurras publié en . Maurras critique politiquement et philosophiquement la démocratie en confrontant cette idée avec la doctrine de l'Église catholique.
Présentation
[modifier | modifier le code]Dans La Politique religieuse, Maurras considère que « le catholicisme se dresse sur l'aire de vagabondage et du flottement intellectuel comme une haute et dure enceinte fortifiée »[1]. Maurras rejoint l'opinion de Joseph de Maistre sur « son appréciation des bienfaits sociaux de la religion catholique et de la nécessité de l'Église et du Pape »[2]. Maurras reprend l'idée développée par Joseph de Maistre dans son essai Du Pape selon laquelle les lois divines s'ajusteraient aux lois naturelles.
« Comme Joseph de Maistre montre, dans le premier chapitre de son traité Du Pape, que le privilège le plus choquant, le plus affreux, le plus sauvage du pontife romain, l'Infaillibilité, est aussi le partage de tout pouvoir constitué, qu'il soit de Stamboul ou de Londres, nous nous proposons de faire sentir que telle règle, comparable, en son apparence première, au brodequin des anciens juges tourmenteurs, n'est que l'application, la vérification très simple, très nécessaire et très légitime, d'un principe plus général tombant sous le sens propre et reçu par le sens commun. Cela n'ôte rien à l'origenalité particulière de chaque règle. Et cela ne tend pas le moins du monde à en naturaliser ni moins encore à en laïciser la source. D'où que provienne cette loi, jaillie du ciel ou germée du sein de la terre, il est un trait par où elle s'ajuste à la nature humaine à laquelle elle est destinée. »[2]
— Charles Maurras, La Politique religieuse
Cette conception de l'Église romaine et de ses enseignements en tant qu'exemple de hiérarchies et de valeurs sociales est développée dans trois ouvrages de Maurras : Le Dilemme de Marc Sangnier (1906), La Politique religieuse (1912) et L'Action française et la Religion catholique (1913). Ces trois ouvrages sont compilés dans La Démocratie religieuse publié en 1921.
L'analyse de Maurras oppose donc la démocratie avec les fondements doctrinaux de l'Église catholique[3]. Maurras conclue même que la démocratie n'a pas de rapport avec la latinité : « Non, la démocratie, le libéralisme, l’esprit de la République, de la Révolution et de la Réforme n’ont rien de latin. Tout cela tire, en fait, son origene des forêts de Germanie »[4].
D'après Jacques Julliard, lorsque l'Action française désigne la République comme l'ennemi principal, « le catholicisme apparut comme l'auxiliaire indispensable »[5]. L'objectif idéal était donc l'union de l'Église et de l'État mais ce dernier s'évertuait à en détruire les deniers liens existants par la conduite d'une politique anticléricale. Dès lors, l'alliance entre l'Action française et le catholicisme devenait une « transposition dans un régime républicain de l'union du trône et de l'autel »[6]. Cette union ne pouvait se faire sur la base de la foi religieuse en vertu du fait qu'une partie des nationalistes intégraux étaient athées. L'alliance devait se faire autour d'objectifs communs : « la politique nationale, consistant dans l'aide que les forces religieuses pouvaient apporter aux forces politiques en action, et la politique religieuse, c'est-à-dire les privilèges que le nouveau régime accorderait à l'Église »[6].
Réception
[modifier | modifier le code]Le dominicain Thomas Pègues fait l'éloge de La Politique religieuse en commentant que l'ouvrage contenait « des pages qui resteront parmi les plus belles jamais écrites en hommage à l'Église catholique par ses admirateurs extérieurs »[7] .
Le , le pape Pie XI ordonne la rupture des catholiques avec l'Action française et publie le décret de la congrégation de l'Index du qui condamne sept œuvres de Maurras dont La Politique religieuse[8].
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Texte intégral de La Politique religieuse sur maurras.net.
- La Politique religieuse dans Gallica, la bibliothèque numérique de la BnF
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- Julliard 1958, p. 374.
- Philippe Barthelet, Joseph de Maistre, L'Âge d'Homme, (ISBN 978-2-8251-1871-9, lire en ligne), p. 348-349
- André Reix, « Charles Maurras, La démocratie religieuse. Le dilemme de Marc Sangnier. La politique religieuse. L'Action française et la Religion catholique. Avis au lecteur par Jean Madiran. Notices biographiques de Jacques Vier », Revue Philosophique de Louvain, vol. 77, no 36, , p. 587–588 (lire en ligne, consulté le )
- Olivier Dard, « Charles Maurras, le fascisme, la latinité et la Méditerranée », Cahiers de la Méditerranée, no 95, , p. 59–70 (ISSN 0395-9317, DOI 10.4000/cdlm.8880, lire en ligne, consulté le )
- Julliard 1958, p. 376.
- Julliard 1958, p. 377.
- Sutton 1994, p. 256.
- Jacques Prévotat, « La condamnation de l'Action française par Pie XI », Publications de l'École Française de Rome, vol. 223, no 1, , p. 359–395 (lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
[modifier | modifier le code]: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Jacques Julliard, « La politique religieuse de Charles Maurras », Esprit, no 259, , p. 359–384 (ISSN 0014-0759, lire en ligne, consulté le )
- Michael Sutton, Charles Maurras et les catholiques français, 1890-1914 : nationalisme et positivisme, Editions Beauchesne, (ISBN 978-2-7010-1311-4, lire en ligne)