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Meliponini

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Les Meliponini, aussi appelées abeilles sans dard, méliponides, apiaires méliponides ou mélipones, sont une tribu d'abeilles sociales sans dard. On les trouve dans des régions tropicales et subtropicales. De nombreuses espèces sont très présentes en Amérique centrale et en Amérique du Sud, dans les îles des Caraïbes, et en Australie, mais on en retrouve aussi en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud-Est[1].

Certaines espèces produisent du miel, le miel de mélipone. On appelle l'apiculture spécialisée dans leur élevage la méliponiculture. En Amérique latine, en Australie et Afrique, de nombreuses communautés leur attribuent un pouvoir médicinal ou rituel.

Les genres de cette tribu à être élevés pour leur miel sont les genres Melipona, Trigona, Lestremelitta[2], Tetragonisca, Trigonisca, Cephalotrigona, Austroplebeia.

Aire de répartition

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On les retrouve au Mexique, en Amérique centrale, en Amérique du Sud, en Océanie en Australie, en Afrique subsaharienne, à Madagascar et en Asie.

Menace d'extinction

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Dans certaines régions d'Amérique, l'abeille mélipone est menacée d'extinction par divers facteurs : l'introduction de l'abeille à dard européenne apis mellifera qui a peu à peu remplacé l'abeille autochtone, et dont le commerce est le plus mis en avant et valorisé au détriment la tradition apicole indigène, mais aussi la déforestation, les cultures transgéniques et les pesticides qui atteignent des sommets inquiétants notamment dans la péninsule du Yucatan[3].

Caractéristiques et mode de vie

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Chez certaines espèces d'Amérique, on reconnaît leurs ouvrières par leurs yeux bleus, tandis que les mâles et la reine on les yeux noirs.

Pollinisation

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Leur système de pollinisation est une pollinisation par vibration, inexistant chez l'abeille à dard de l'espèce apis mellifera.

La mélipone est le seul insecte à avoir la particularité de polliniser la fleur de vanille qui donne la une gousse de vanille. On a longtemps chercher à implanter de la vanille à d’autres endroits du globe, mais sans succès, en raison justement de l’absence de mélipone[1].

Essaimage progressif

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Les abeilles mélipones ont une technique d’essaimage différentes, celle de l'essaimage progressif. Elles sont beaucoup plus prudentes et leur essaimage est un processus graduel : des abeilles éclaireuses et les abeilles ouvrières précèdent souvent la reine sur le nouveau site et commencent à construire le nouveau nid avant l’arrivée de la reine. Les abeilles transportent parfois des matériaux de l’ancien site vers leur nouveau nid pendant des semaines avant que le processus ne soit terminé[1].

Nidification

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Les ruches ou ruchers des mélipones sont appelés les méliponaires. Elles stockent le miel dans des sortes de pots de stockage construits en pyramides. Certains chercheurs émettent l’hypothèse que les temples des Mayas ont été construits à leur ressemblance[1].

Chaque genre voire sous-genre a une entrée d'architecture différente. Contrairement à la mélipone du genre Melipona qui fait de simples trous pour l'entrée de la ruche, la Trigona fait des entrées en forme de tube[4].

Système de défense

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Absence de piqûres

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Les mélipones n'ont pas de dard, ce dernier étant atrophié. Étant donné qu'elles ne piquent pas, en cas de danger, il arrive que certaines se montrent agressives et mordent[1], le système de défense par piqûre étant donc remplacé par la morsure.

Elles ne piquent pas et sont donc plus dociles. Cette docilité rend les Mélipones très intéressantes quand il s’agit de “travailler” avec elles. L’élevage des abeilles mélipones est très agréable. Femmes et enfants s’y adonnent très aisément.

L'absence de dard fait qu'il est très facile pour les méliponiculteurs de travailler avec ces abeilles.

Gardienne d'entrée

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Une des particularités de certaines mélipones est d'avoir une gardienne à l'entrée de la ruche qui s'écarte à chaque entrée/retour d'ouvrières[3].

Abeilles-soldats

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Mis à part la reine, les ouvrières et les faux-bourdons, certaines espèces ont une caste ou sous-caste supplémentaire : les soldats. Comme chez les fourmis-soldats, il s'agit de défenseurs spécialisés du nid qui reçoivent de la nourriture supplémentaire pendant leur état larvaire. En conséquence, ils développent des différences physiologiques, comme un corps plus grand ou de plus grandes pattes, qui les aident dans leur rôle de protection de la colonie[1].

Parasites et ravageurs

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Dans l'Amazonie péruvienne à Loreto, la mélipone a principalement deux ravageurs : la mouche du vinaigre et l'abeille du citron. La mouche du vinaigre se faufile dans la ruche et pond ses œufs dans ceux des mélipones. Une fois éclos, les larves de la mouche du vinaigre dévorent les larves des abeilles, qui s'efforcent ensuite de sortir toutes les larves de la ruche méliponaire[pas clair], ce qui affaiblit la colonie[5].

D'autres ravageurs ou prédateurs sont les fourmis, les fourmiliers, les araignées[5].

Reines de secours

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Les mélipones conservent dans leurs ruches des reines non accouplées « de secours » au cas où leur reine se ferait plus l’affaire[1].

Élevage (méliponiculture)

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Dans certaines régions du monde les abeilles sans dard sont élevées dans ce que l'on appelle la méliponiculture, sous-branche de l'apiculture.

Par région du monde

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Meliponini d'Amérique

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En maya elle est appelée, entre autres, xunáan kaab (voir xunán kab), composés des mots « dame, matrone » et « abeille, miel ».

En quechua, elle est appelée, entre autres, pakucho (pacucho) qui signifie blonde[6]. Elle est appelée puskhella et tiushimi dans le dialecte de la région centrale de la province Santiago del Estero en Argentine[7].

Au Brésil, elles sont appelées : en tupi ira[8]. Melipona paraensis (uruçu « amarela »), M. seminigra (M. s. pernigra : « jandaíra » preta ; M. s. marillae : « boca de renda »), M. crinita (uruçu vermelha) et M. grandis (uruçu « preta »)[9].

En nahuatl elle est appelée pisilnekmej (pisil-nekmej), terme qui signifie « petite abeille »[10].

Dans les dialectes espagnols d'Amérique, divers noms lui sont attribués, tels que jicote, jicota, ronsapilla, pacucha, pacuchita, boca de sapo (bouche de crapaud), la legitima (la légitime)[11].

Parmi les divers noms locaux (qui ont ensuite été élargis pour qualifier tout type d'abeille à miel y compris les abeilles à dard de l'espèce Apis mellifera), on retrouve : máaba (aguacha), mɨga (aché), dápa (aguaruna), teuzang (akawaio), adubusə̃kə̃, tomiñṍda, menɒ̃dəʌkə̃ (andoke), ano (apalai), a-ize (aroana), wapás, yapás, chími, murúsh pour l'abeille noire, masúat pour l'abeille pour extraire de l'huile (ashuar), ahi'di (ayoreo), máapa (baniwa), etc.[12]

Meliponini des Antilles (Guadeloupe)

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Il existe une espèce de mélipones mellifères en Outre-Mer dans les Antilles françaises, plus exactement en Guadeloupe. Il s'agit de la Melipona variegatipes, aussi appelée localement en créole ti poban.

Méliponides australiennes

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En Australie, 'ku-ta' (prononciation anglaise coot-tha), est l'un des termes aborigènes pour désigner l'abeille sans dard sauvage[13].

Sur les 1 600 espèces d'abeilles sauvages indigènes de l'Australie, environ 14 espèces sont dépourvues d'aiguillon. Ces espèces ont différents noms vernaculaires en anglais : abeilles autochtones australiennes, abeilles sac de sucre, abeilles douces, abeilles sans dard ou encore abeilles à sueur, à cause de l'habitude qu'ont celles-ci de s'abreuver de transpiration notamment humaine. Toutes sont de petite taille, de couleur noire, avec des poils hérissés sur les pattes postérieures pour le transport du nectar et du pollen, ce qui les fait souvent confondre avec des bourdons. Ces différentes espèces sont assez similaires, les deux espèces les plus communes, Tetragonula carbonaria et Austroplebeia australis, présentent le plus de différences, la dernière étant la plus petite et la moins active. Les deux habitent la région autour de Brisbane.

Élevage de mélipones dans un méliponaire au Brésil

Comme ces abeilles sont sans danger pour l'homme, elles sont devenues un plus attractif des jardins de banlieue. La plupart des apiculteurs ne les élèvent pas tant pour le miel que pour le plaisir de conserver une espèce indigène dont l'habitat est dégradé en raison de l'urbanisation. En contrepartie, les abeilles pollinisent les cultures, les fleurs des jardins et les haies au cours de leur recherche de nectar et de pollen.

Si un certain nombre d'apiculteurs commercialisent un peu de miel du bush, il faut savoir que ces abeilles ne produisent que de petites quantités de miel et la structure de leurs ruches rend ce miel difficile à extraire. Ce n'est que dans les zones chaudes d'Australie telles que le Queensland et le nord de la Nouvelle-Galles du Sud que les abeilles peuvent produire plus de miel que ce dont elles ont besoin pour leur propre survie. Le prélèvement de miel d'une ruche dans une région froide peut affaiblir, voire détruire la colonie.

Mélipones d'Afrique

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En Afrique subsaharienne il existe plusieurs sortes d'abeilles sans dard. Parmi elles la Meliponinae d'Afrique, une petite espèce noire à tête cubique, dont les ouvrières ont une surface externe des tibias des ouvrières convexe, la corbicule et le penicillum absents. Elle est présente au Liberia, au Gabon, en république démocratique du Congo, en Tanzanie et en Afrique du Sud. Dite « robber bee » (abeille voleuse), elle pille le nid des autres petites mélipones comme les hypotrigona et probablement aussi les liotrigona, ne butine pas les fleurs et est beaucoup plus rare que ses hôtes[14]. C'est [15],[16].

Liste des genres

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Menaces et conservation

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La plupart des espèces de Meliponini ne sont pas directement en danger à l'heure actuelle, mais diverses menaces pèsent sur elle. La principale réside dans le dérèglement climatique, qui affecte plusieurs de leurs espèces en bouleversant leurs écosystèmes. Par ailleurs, les zones où la forêt disparaît ou décline voient la richesse et l'abondance des abeilles sans dard chuter[17]. Ainsi, « Melipona favosa (Fabricius, 1798), typique de la forêt tropicale sèche, et Melipona eburnea (Friese, 1900), habitant la forêt humide et la forêt andine en Colombie, [...] ont dû être incluses comme espèces vulnérables »[17], dans le Livre rouge des invertébrés terrestres de Colombie[18] en raison de la réduction des zones de leur habitat naturel. Or leur présence est essentielle pour l'équilibre environnemental de ces régions, notamment du fait de leur rôle important de pollinisatrices.

Notes et références

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  1. a b c d e f et g « 10 choses sur les abeilles mélipones », sur Les abeilles et l apiculture, (consulté le )
  2. R. DARCHEN et J. Louis, « Les mélipones et leur élevage : Melipona - Trigona - Lestremelitta », Les Annales de l'Abeille, vol. 4, no 1,‎ , p. 5–39 (lire en ligne, consulté le )
  3. a et b « Des abeilles mexicaines risquent l’extinction » (consulté le )
  4. « Abeilles brésiliennes... mélipones, trigones. Rares. » (consulté le )
  5. a et b « L'élevage de mélipones en Amazonie péruvienne » (consulté le )
  6. (en) Abu Hassan Jalil, Beescape for Meliponines, Partridge Singapore, (ISBN 978-1-4828-2361-5, lire en ligne)
  7. Pequeño Vocabulario de la Lengua Quichua que se habla en la región central de la provincia de Santiago del Estero. Jorge W. Ábalos. 2021
  8. André Thevet, Histoire d'André Thevet Angoumoisin, Cosmographe du Roy, de deux voyages par luy faits aux Indes Australes, et Occidentales, Librairie Droz, (ISBN 978-2-600-31042-0, lire en ligne)
  9. Samuel Perichon Le Rouzic, Angela May Steward, Jacson Rodriguez da Silva et Fabio Paz Rocha, « Techniques de chasse et d’extraction de nids d’abeilles sans dard dans la Réserve d’Amanã – Amazonie (Brésil) », Études caribéennes, no 35,‎ (ISSN 1779-0980, DOI 10.4000/etudescaribeennes.10279, lire en ligne, consulté le )
  10. « Cuetzalan: Cooperation, variety and nature - Google Arts & Culture », sur Google Arts & Culture (consulté le )
  11. Management practices and honey characteristics of Melipona eburnea in the Peruvian Amazon. Octobre 2020. Ciência Rural
  12. « Hunter-Gatherer Language Database », sur huntergatherer.la.utexas.edu (consulté le )
  13. (en) Patricia Vit, Silvia R. M. Pedro et David W. Roubik, Pot-Pollen in Stingless Bee Melittology, Springer, (ISBN 978-3-319-61839-5, lire en ligne)
  14. Portugal-Araujo (1958)
  15. (en) Yvan Barbier, « Meliponinae d'Afrique », sur www.atlashymenoptera.net (consulté le )
  16. Pauly A. et Vereecken N., 2013. Les Meliponinae africaines http://www.atlashymenoptera.net/page.aspx??ID=121
  17. a et b La abeja angelita Tetragonisca angustula: biología, ecología, genética y potencial mercado de su miel en Colombia, Centro Editorial Facultad de Ciencias Agrarias, Bogotá, 2021, p. 94 (lire en lignearchive, consulté le 11 décembre 2021)
  18. Germán Amat-García, M. Gonzalo Andrade-C., Eduardo Amat-García, Libro Rojo de los Invertebrados terrestres de Colombia, Conservación Internacional Colombia, Instituto de Ciencias Naturales-Universidad Nacional de Colombia, 2007, lire en ligne (consulté le 11 décembre 2021)

Article connexe

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Références taxinomiques

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Liens externes

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