La vérité : les femmes, la créativité et la mémoire de l’esclavage
L’impact des arts visuels, des arts littéraires et des arts du spectacle n’a jamais été aussi manifeste que pendant la table ronde du 5 octobre 2015, consacrée au thème : « La vérité : les femmes, la créativité et la mémoire de l’esclavage », qui s’est tenue sur le campus du Lincoln Center de l’Université Fordham, à New York. Cette manifestation, organisée par le programme éducatif En mémoire de l’esclavage, en association avec l’Université Fordham, faisait partie d’une série de conférences ayant pour thème « Les femmes et l’esclavage ». Le thème de cette année a été choisi par l’ONU pour rendre hommage à la lutte menée par les femmes esclaves pendant la traite transatlantique des esclaves ainsi qu’aux efforts héroïques qu’elles ont déployés pour résister à l’institution de l’esclavage et transmettre le riche patrimoine culturel de l’Afrique à leurs enfants.
La table ronde consacrée au thème : « La vérité : les femmes, la créativité et la mémoire de l’esclavage », a réuni des artistes et des universitaires qui se sont penchés sur les œuvres réalisées par des femmes esclaves de la diaspora africaine; les participants se sont ainsi interrogés sur la question de savoir comment celles-ci avaient utilisé leur art pour dénoncer leur condition, alliant l’endurance, la capacité à survivre et une volonté d’affranchissement pour elles-mêmes et pour leur peuple. Par le biais de leurs exposés, les participants de la table ronde ont fait part des diverses manières dont les femmes artistes contemporaines d’ascendance africaine avaient su représenter de façon créative le vécu des femmes esclaves et ont analysé les enseignements que pouvait tirer le monde actuel des vertus émancipatrices de la créativité.
Dans ses observations liminaires, Mme Kimberly Mann, Chef de la Section de l’action éducative du Département de l’information, devant une salle comble rassemblant du personnel de l’ONU, des diplomates ainsi que des membres du corps enseignant et des étudiants, a réitéré l’engagement du programme éducatif En mémoire de l’esclavage à aider les jeunes à tirer les leçons de ce passé afin de lutter contre le racisme et les préjugés qui ont cours aujourd’hui. Mme Mann a également rappelé à son auditoire que d’innombrables récits faisant état de l’héroïsme et de la bravoure des femmes esclaves face à une existence empreinte d’une cruauté inimaginable demeuraient méconnus.
Le débat était animé par Mme Aimee Meredith Cox, anthropologue et professeur d’études africaines et afro-américaines à l’Université Fordham. Parmi les experts invités à la table ronde figuraient : Mme Deborah Willis – Présidente du Département de photographie et d’imagerie de la Tisch School of the Arts de l’Université de New York; Mme Nicole R. Fleetwood, maître de conférences au Département d’études américaines et directrice de l’Institut de recherche sur les femmes à l’Université Rutgers, campus du New Brunswick; Mme Yolanda Arroyo Pizarro, romancière primée, nouvelliste et essayiste; Mme Gabriela Salgado, conservatrice d’art contemporain indépendante et consultante auprès de divers organismes d’Europe et d’Amérique latine; Mme Iyunolu Osagie, maître de conférences au Département d’anglais de l’Université d’État de Pennsylvanie ainsi que Mme Yuko Miki, maître de conférences en Histoire du monde ibéro-atlantique à l’Université Fordham. Chaque oratrice a montré à quel point les arts pouvaient aider les femmes esclaves à acquérir droit de cité dans le discours historique, qui met l’accent le plus souvent sur les soulèvements dirigés par les hommes.
Le programme éducatif En mémoire de l’esclavage a été établi par l’Assemblée générale en 2007 afin d’honorer la mémoire des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, et s’efforce de sensibiliser le public aux causes, aux conséquences et aux enseignements de la traite transatlantique des esclaves grâce à l’organisation d’activités et à la mise au point de supports pédagogiques tout au long de l’année. Pour obtenir de plus amples informations, veuillez contacter Omyma David à l’adresse électronique david17@un.org ou consulter le site Web Remember Slavery, à l’adresse rememberslavery.un.org.