Modèle Innovation et label ACR
Richard Klein, Caroline Bauer
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Richard Klein, Caroline Bauer. Modèle Innovation et label ACR. [Rapport de recherche] ArchiXX2021-KLE, BRAUP; LACTH (ENSAP de Lille); ENSAP Lille; DRAC Haut-de-France; CAUE du
Nord. 2021. hal-03760782
HAL Id: hal-03760782
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Submitted on 25 Aug 2022
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Programme pluriannuel de recherche 2016-2020
Architecture du XXe siècle,
matière à projet pour la ville durable du XXIe
siècle
Outils conceptuels et techniques pour l’adaptation, la transformation,
la restauration et la valorisation des architectures récentes
Appel à projet de recherche 2019-2020
4e session
Volet 2 EXPERIMENTATION
LACTH
Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
Modèles Innovation et label ACR
Rapport définitif
Octobre 2021
Caroline Bauer & Richard Klein
0
1
Sommaire
1) L’expérimentation Modèles Innovation et label ACR
-
Modèles Innovation, innovation modèle ?
Sources, méthodes et approches
Inventaire et évaluation patrimoniale des Modèles Innovation dans les Hauts-deFrance
Les objectifs de l’expérimentation
2) Expérimenter la diffusion de l’information
-
La collaboration avec le CAUE du Nord
La structuration du site dédié aux Modèles Innovation
Des connaissances à la portée d’un public élargi
3) Expérimenter la labellisation des Modèles Innovation
-
La collaboration avec la DRAC des Hauts-de-France
Les critères pour la sélection d’opérations
Contemporaine Remarquable (ACR)
La sélection face aux réalités
à
labelliser
Architecture
4) Une campagne photographique à l’appui des expérimentations
5) La CRPA du 23 septembre 2021 et ses résultats
6) Les suites et les perspectives de l’expérimentation
-
Un groupe de travail à l’appui des futurs travaux
L’exposition Modèles Innovation et Label ACR
les Cahiers Thématiques n°20, l’architecture en série et le patrimoine
L’édition d’un ouvrage aux éditions du Patrimoine
7) Annexes
- Lettre de Mr Marc Drouet, Directeur régional, DRAC Haut-de-France
- Lettre de Mme Frédérique Boura, Directrice régionale adjointe, DRAC Hauts-de-France
- Lettre de Mr Benoît Poncelet, directeur du CAUE du Nord
- Fiches de repérage et d’information sur les opérations sélectionnées
- Fiche synthétique de présentation du corpus remis aux membres de la CRPA
- Ordre du jour de la CRPA
- diaporama de présentation à la CRPA du 23 septembre 202
- Prototype d’une planche A0 « standard » de la future exposition itinérante Modèles
Innovation et label
ACR
- Appel à contribution des Cahiers Thématiques n°20
- Sommaire des CT 20
- Projet de l’ouvrage de la collection Carnet d’architecture aux éditions du patrimoine
- Ça va barder pour les Modèles Innovation, travaux en cours sur un modèle Salamandre à
Etaples (Pas-de-Calais)
- Fiche de la recherche sur le site de l’USH
https://panorama.acteursdelhabitat.com/editor/1546?key=832TDzMNlD
- Résumé du projet de recherche
2
3
1. L’expérimentation Modèles Innovation et label Architecture
Contemporaine Remarquable
Les équipes de recherche de laboratoire du Lacth (Ensap de Lille) et de l’Inama
(Ensa de Marseille) ont répondu dans le cadre de la 2e session de l’appel à
projet Architecture du XXe siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle
à partir d’une proposition qui s’intitulait Repenser l’innovation, connaître et gérer
le legs du logement social, expérimental et innovant de la décennie 1968-1978. Ana
bela de Araujo en était la responsable scientifique, Richard Klein a assuré la
coordination de l’équipe lilloise et le rapport définitif de cette recherche a été
rendu le 15 février 2020.
Notre proposition était fondée sur plusieurs constats. Dès la fin des années
1950, la solution française pour loger le plus grand nombre, « les grands
ensembles », est fortement critiquée. A la fin des années 1960, cette critique
atteint plusieurs niveaux différents, des milieux spécialisés à la culture
populaire, au cinéma comme la littérature. En 1973, la crise du pétrole et la
limitation de la taille des opérations imposée par la circulaire Guichard
signalent la proche fin de la période des architectures de la croissance
économique. Au tournant des années 1960-1970, dès que l'Etat français est
confronté à ce que certains considèrent comme l'échec de la forme urbaine des
« grands ensembles », le pouvoir politique avance la nécessité du changement.
La politique de construction de logements collectifs est réorientée vers le
renouvellement et l'innovation. Le Plan Construction est créé en 1971, il a
l'ambition de stimuler l’innovation et d’améliorer le cadre de vie.
Les résultats de cette politique publique ont renouvelé la production de
logements selon trois axes : le premier est une innovation technique
constructive, le second repose sur un renouvellement typologique, le troisième
est un renouvellement morphologique. Au tournant des années 1960 et 1970,
l'organisation du Plan Construction vise la production de logements sociaux à
4
caractère expérimental, innovant et qualitatif. Cette production architecturale a
été l’objet d’étude que nous avons choisi d’étudier.
L’équipe de l’Inama à Marseille avait choisi au sein de cette production
d’étudier plus particulièrement l’habitat intermédiaire implanté dans le sud de la
France et plus précisément des opérations singulières souvent inscrites dans
des sites en pente.
L’équipe du Lacth à Lille a choisi comme objet d’étude les Modèles Innovation
qui étaient destinés, eux, à une production « en série ». Parmi un ensemble de
procédures et d’opérations plus ou moins expérimentales, les Modèles
Innovation représentent vraisemblablement la version la plus pragmatique de la
tentative de changement dans l’édification du logement social par la politique
des modèles. Les équipes qui concourent afin d’avoir leurs modèles retenus
regroupent concepteurs et producteurs. Les entreprises de bâtiment et
l’industrie sont ainsi directement impliquées dans la conception des modèles,
dont plusieurs reposent avant tout sur des procédés techniques de
construction. Trois campagnes d’agrément ont été organisées en 1973, 1974 et
1975, qui ont délivré 31 agréments Modèles Innovation destinés à répondre à ce
nouveau cadre de la commande du logement social.
Modèles Innovation, innovation modèle ?
Un programme de recherche antérieure, portant sur l’architecture de la ville
nouvelle de Villeneuve d’Ascq, a familiarisé l’équipe lilloise à quelques Modèles
Innovation, dont une des particularités est une présence quasi systématique dans
le tissu urbain des villes nouvelles françaises. Mais, l’intérêt de l’objet d’étude
est aussi lié à la période historique charnière dans lequel il s’inscrit. Des
événements importants signalent la fin d’une ère : le premier choc
pétrolier ébranle l’économie au cours de l’année 1973, et, en 1974, l’élection à
la présidence de la République de Valéry Giscard d’Estaing correspond à un
5
renouvellement du discours politique sur la qualité architecturale. La période
soulève également les questions énergétiques et environnementales. Le 19 avril
1974, lors de la campagne électorale, l’agronome René Dumont présente un
programme écologique : il évoque la raréfaction des ressources énergétiques,
les menaces de l’expansion illimitée, le gaspillage des matières premières et boit
un verre d’eau devant les caméras de télévision pour symboliser la préciosité
du liquide et sa future rareté. Enfin, les années 1973 à 1975 correspondent à la
borne généralement retenue pour la fin des trente glorieuses et la fin des
années de la croissance1. La situation historique des trois années de l’adoption
des Modèles Innovation correspond donc à moment singulier, à la charnière de
deux périodes, qui expliquent vraisemblablement que nos objets d’étude soient
au cœur de relations complexes entre économie, énergie, idéologie et
esthétique architecturale.
Nous n’étions pas tout à fait sur un terrain vierge et quelques études
précédentes évoquent la politique des modèles et sa production architecturale :
un mémoire de recherche de Patrick Joly étudiant Nantais dirigé par JeanPierre Peneau (1978), les travaux de Christian Moley, chargé par le Plan
Construction d’évaluer l’innovation architecturale dans la production du
logement social pratiquement dans le feu de l’action (1979), les travaux de
Joseph Abram à propos des opérations expérimentales (Pan et Rex) qui
comprennent un précieux entretien avec Henri-Pierre Maillard concepteur d’un
des Modèles Innovation (le « Tabouret » Maillard-SAE) (1983)2. L’ensemble de
cette politique a donc été l’objet d’une évaluation critique précoce mais
1
Jean Fourastié, Les Trente Glorieuses, ou la révolution invisible de 1946 à 1975, Paris, Fayard, 1979. Richard Klein
& Gérard Monnier, Les années Zup, architectures de la croissance 1960-1973, Paris, Picard, 2002.
2
Patrick Joly, sous la direction de Jean-Pierre Péneau, L’aspect novateur dans la politique du plan construction, upa
Nantes, 1978. Moley Christian, L’innovation architecturale dans la production du logement social (1972-1978), Paris,
Plan Construction, ministère de l’Équipement, 1979. Gross Daniel, Abram Joseph, Bilan des réalisations
expérimentales en matière de technologie nouvelle, plan construction 1971-1975, rapport de recherches du CEMPA,
Paris, Plan construction, 1983.
6
également de commentaires de la part des historiens de l’architecture3. Leurs
avis opposés ouvraient à des hypothèses pratiquement contradictoires en
créant une situation intellectuelle particulièrement stimulante. D’autant plus
stimulante qu’une autre intuition nous guidait : ces opérations étant plus
récentes que les grands ensembles, nous pensions donc les découvrir dans leur
état initial. Nous avions tout du moins l’idée, au début de la recherche, que la
situation serait plus positive que pour l’étude des grands ensembles, dont les
dimensions structurelle, architectonique, paysagère, esthétique, plastique ont le
plus souvent totalement disparue. Cela a été en grande partie démenti.
Sources, méthodes et approches
Les Archives de la Direction de la Construction déposées à la Bibliothèque
Nationale de France ont constitué une source précieuse qui, associée aux
publications
directement
liées
aux
Modèles Innovation
(plaquettes
de
présentation des modèles, publications du Plan Construction, revues spécialisées),
permettent d’informer à la fois les points de vues des instigateurs de la
politique des modèles et ceux des acteurs de leur conception. Les réalisations
elles-mêmes, les architectures et les paysages produits, les documents qu’elles
ont générés sont par contre peu examinés. L’équipe du Lacth a choisi de
croiser systématiquement les sources archivistiques et la réalité du terrain,
selon six approches. Ainsi la recherche lilloise se présentait selon six parties
considérées comme complémentaires :
1) Un inventaire visant la connaissance et interrogeant l’intérêt patrimonial des
Modèles Innovation dans les Hauts-de-France (Aisne, Nord, Oise, Pas-de-Calais
et Somme) au regard des critères du label Architecture contemporaine
3
Gérard Monnier, L’architecture moderne en France, tome 3, De la croissance à la compétition, 1967-1999,
Paris, Picard, 2000. Jacques Lucan, Architecture en France, 1940-2000, histoire et théories, Paris, Le Moniteur,
2001.
7
remarquable (Richard Klein & Caroline Bauer avec la participation de Mickaël
Vallée).
2) L’étude des composants du second œuvre des Modèles Innovation, qui
cherchait
à
interroger
leur
potentiel
de
durabilité,
d’évolutivité
et
d’obsolescence, ainsi que les stratégies de rénovation des édifices. (Catherine
Blain & Éric Monin avec la collaboration de Benjamin Delaunay, Mickaël Vallée
et Mathilde Seidlitz).
3) L’étude de systèmes dynamiques pour la rénovation énergétique du
patrimoine architectural du XXe siècle, envisagés comme une alternative aux
études en régime stationnaire. (Antonella Mastrorilli, Roberta Zarcone, Téva
Colonneau, Sabrina Chénafi).
4) L’étude du paysage des Modèles Innovation, de leurs doctrines, de la
production architecturale du paysage et de ses transformations (Denis
Delbaere).
5) Le modèle Gradins-Jardins : legs et renouveau d'une innovation générique,
ou le logement social comme héritage pour le XXIe siècle. Volet pédagogique
de l’Atelier de théorie et pratique de conception de Gilles Maury.
6) Fabien Vienne à La Ciotat, Pierre Prunet et le modèle Village de l’Ouest,
architecture du XXe siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle.
Volet pédagogique de l’atelier de théorie et pratique de Pascal Lejarre.
Le rapport définitif daté du 15 février 2020 énonce la synthèse et les résultats
de la recherche. Mais, deux parties trouvent des développements au travers de
la session 4 et de son volet n°2 consacrés à l’expérimentation : l’étude des
systèmes dynamiques pour la rénovation énergétique du patrimoine
architectural du XXe siècle et l’inventaire et évaluation patrimoniale des
Modèles Innovation dans les Hauts-de-France, toutes deux menées par le Lacth.
8
La présente proposition s’intitule Modèles Innovation et label ACR. Elle porte sur
l’expérimentation à partir de l’inventaire et de l’évaluation patrimoniale des
Modèles Innovation dans les Hauts-de-France.
Inventaire et évaluation patrimoniale des Modèles Innovation
dans les Hauts-de-France
L’inventaire des Modèles Innovation édifiés dans les Hauts-de-France qui a été
réalisé dans le cadre de la recherche « Repenser l’innovation, connaître et
gérer le legs du logement social, expérimental et innovant de la décennie 19681970 » comprend 85 opérations. Cet inventaire confirme la place
prépondérante de la région Hauts-de-France, et particulièrement des
départements du Nord et du Pas-de Calais, dans l’adoption des Modèles issus
des trois campagnes d’agréments de 1973, 1974 et 1975. Cet inventaire a été
réalisé à partir d’une liste issue des archives de la Direction de la Construction
croisée avec des sources archivistiques départementales et régionales, puis avec
un repérage visuel ainsi qu’une visite de chaque site sur le terrain. La région des
Hauts-de-France compte initialement 91 opérations utilisant 15 types de
Modèles Innovation : At Home (1 opération), Composec (3), Dm73 (2), G2 (12),
M+m (7), Maillard S.A.E (1), Maille (4), Maisons-Gradins-Jardins (15), Maisons &
Jardins (1), Polyvalence (6), Salamandre (8), Sicca (16), Structure-accueil (6),
Trirème (1), Village de l’Ouest (8).
Les résultats de la recherche développés à partir de cet inventaire reviennent
sur les raisons de ces quantités et de ces disparités selon les modèles. L’étude
des écarts entre le modèle et sa réalisation sur le terrain, ainsi que la
confrontation entre l’analyse critique de la politique des modèles et l’analyse
des opérations réalisées, ouvrent des perspectives et des interprétations qui
relativisent les études élaborées sans examen de terrain et suivant des points
de vue énoncés à distance. Les écarts entre le caractère du modèle et les
qualités architecturales et paysagères des opérations sont ainsi révélateurs du
9
poids de l’industrie ou de la capacité d’adaptation de l’architecture à des
situations différenciées. Ces résultats permettent également de hiérarchiser
fortement les modèles comme les opérations.
Les Modèles Innovation dans les Hauts-de-France
(par opération, par ville, la zone rouge clair représente le bassin minier)
10
Les objectifs de l’expérimentation
Les critères du label Architecture Contemporaine Remarquable appliqués aux
Modèles Innovation permettent d’imaginer comment le logement collectif issu
d’une politique publique nationale peut être traité dans le cadre d’une
campagne de labellisation. La connaissance détaillée des opérations dans leurs
réalités matérielles et leur contexte culturel permet de saisir l’évolution de ce
patrimoine, et d’ancrer leur avenir dans un contexte d’interventions raisonnées.
Il s’agit ainsi d’inscrire les valeurs patrimoniales des Modèles Innovations, et plus
généralement celles du patrimoine du XXe siècle, en lien étroit avec les
logiques de rénovation énergétique, pour favoriser la transition vers une ville
durable du XXIe siècle.
Les objectifs de l’expérimentation que nous avons proposée afin de répondre
au volet n°2 de la 4e session du programme de recherche Architecture du XXe
siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle étaient de tester en
situation réelle avec deux partenaires, la DRAC des Hauts-de-France et le
CAUE du Nord, les résultats de la recherche de plusieurs points de vue :
1) Expérimenter la diffusion des hypothèses, méthodes et résultats dans les
différents territoires des Hauts-de-France auprès des publics concernés
(scientifiques, architectes, bailleurs, élus, habitants …) à partir de la base SPASS Territoires (s-pass.org) une plate forme collaborative et participative
portée par le réseau des CAUE.
2) Expérimenter à partir de l’inventaire réalisé dans le cadre de la phase
précédente de la recherche et complété grâce cette 4e session, les instruments
d’une campagne de labellisation au titre du label Architecture Contemporaine
Remarquable (ACR), des opérations issues des Modèles Innovation dans les
Hauts-de-France.
11
Le 05 décembre 2019, Mr Marc Drouet, Directeur Régional des Affaires
Culturelles des Hauts de France, confirmait son partenariat, soulignait son
intérêt dans cette expérimentation et dans le fait qu’elle alimente utilement la
réflexion au sujet du label Architecture Contemporaine Remarquable.
Le 28 novembre 2019 Mr Benoît Poncelet, Directeur du CAUE du Nord, a
confirmé sa participation en tant que partenaire : Le CAUE du Nord répond
présent à ta proposition d'être associé à la réponse que tu proposes pour la session 4
« expérimentation ». Celle ci permettra de contribuer à la diffusion de la connaissance
auprès des territoires concernés pour l'information et le développement de la
sensibilité et l’esprit de participation des publics concernés dans le cadre de la mission
confiée par la Loi au CAUE.
Les travaux réalisés pourront venir enrichir la médiathèque des territoires que nous
avons constituée avec la plateforme S-PASS Territoires et pourront être valorisés dans
l’accompagnement des structures de portage immobilier de ce patrimoine.
Nous pouvons aussi envisager d’ouvrir un portail spécifique au patrimoine XXe en
relation avec les CAUE qui partagent nos préoccupations et les mêmes outils.
12
2. Expérimenter la diffusion de l’information
La collaboration avec le CAUE du Nord
L’utilisation de la plateforme S-PASS Territoires portée par le réseau des
CAUE a été choisie afin de diffuser la connaissance issue du travail de
recherche et d’assurer la valorisation des opérations Modèle Innovation
repérées sur le territoire des Hauts-de-France. Cette diffusion de l’information
issue de la recherche peut constituer un modèle et être répliquée dans d’autres
territoires en France.
Un site dédié spécifiquement à cette recherche a été ouvert officiellement le 23
mars 2020 et accueilli sur la plateforme S-PASS : www.modelesinnovation.fr
Plusieurs réunions de travail ont permis de mettre en place, d’organiser et
d’enrichir les informations communiquées sur le site dédié. Les conditions
sanitaires nous ont parfois imposé la tenue de réunions à distance. Le jeudi 19
mars 2020, une réunion en visioconférence avec Mr Vincent Bassez du CAUE
du Nord avait pour objet la définition des éléments prioritaires à mettre en
place. Cinq notices tests présentant un modèle et une opération par
département sont alors intégrés au site dédié. Le vendredi 9 octobre 2020, la
réunion avec Mr Benoît Poncelet, directeur, et Mr Vincent Bassez, CAUE du
Nord a permis de définir la méthode du basculement des données de l’étude et
de l’inventaire des 85 opérations sur la plateforme S-PASS. Le contenu complet
a été progressivement intégré à la plateforme, tout en permettant la poursuite
du travail au sujet de questions plus générales. Le mercredi 31 mars 2021, la
réunion au CAUE portait sur la poursuite de l’intégration des 85 opérations, et
la sélection des documents iconographiques, de l’onglet actualités, d’une
cartographie (Mr Vincent Bassez, Mr Clément Terrier et Mme Delphine
Lemanski, CAUE du Nord). Le vendredi 28 mai 2021, la réunion au CAUE
avec Mr Vincent Bassez, Mr Clément Terrier, Mme Delphine Lemanski, portait
13
sur la finalisation de la plateforme, la question des droits iconographiques, et les
problématiques d’affichage.
La structuration du site internet dédié aux Modèles Innovation
La page d’accueil présente :
- Une bannière dynamique qui présente les différents contenus du site, avec un
accès rapide vers ceux-ci.
- Les cinq notices qui ont fait office de tests sont présentées comme
« opérations emblématiques, dans les 5 départements des Hauts-de-France ».
- Une cartographie dynamique des 85 opérations classées par modèles permet
de géolocaliser et d’accéder aux notices de chaque opération.
- Des liens rapides vers : les documents clés de la démarche de labellisation et
l’actualité.
Page d’accueil et sa bannière dynamique
Site www.modelesinnovation.fr
14
Page d’accueil avec les 5 opérations emblématiques et la cartographie
dynamique. Site www.modelesinnovation.fr
Le site est structuré en 4 onglets principaux :
- A propos : Cet onglet expose le contexte de la recherche et propose des
extraits du rapport de recherches en format pdf : l’article de synthèse de
Richard Klein (Rapport Lacth, p. 6-21), l’article de synthèse de Caroline Bauer
(Rapport Lacth, p. 22-34) et l’inventaire (annexe 1.1).
- L’actualité : sous la forme d’une frise chronologique, les grandes étapes de la
recherche y sont explicitées, avec notamment les colloques et webinaires dans
lesquels ont été présentées les recherches.
- Les modèles : Il s’agit de l’onglet principal du site, qui présente les quinze
modèles et les 85 opérations associées.
-
Ressources :
cet
onglet
(Observatoire/Médiathèque/Activité)
structuré
correspond
en
aux
trois
outils
sous-onglets
spécifiques
développés par l’union régionale des CAUE sur cette plateforme S-PASS. Il
15
permet de croiser les différentes thématiques abordées dans le cadre de la
recherche avec les thèmes traités plus largement par les CAUE.
Chaque Modèle est ainsi renseigné par une notice de 1 500 signes environ,
décrivant : les caractéristiques principales du modèle tel que proposé à
l’agrément lors des campagnes des concours de 1973, 1974 et 1975 ; les
auteurs du procédé et leur biographie ; la mise en œuvre du procédé dans la
région.
Puis, chacune des 85 opérations est présentée selon les informations
disponibles sous un format synthétique : nom de l’opération, modèle dont elle
est issue, adresse et géolocalisation, propriétaire (bailleur social et/ou
copropriété),
années
de
construction,
architecte
d’opération.
Des
photographies sont disponibles pour chacune des opérations, réalisées par
Caroline Bauer, Richard Klein et Vincent Lecigne.
Exemple de présentation des modèles, avec le modèle Maisons et Jardins.
Site www.modelesinnovation.fr
16
Exemple de page d’une opération avec l’opération Les Aulnaies à Liancourt sur le modèle
Maisons et Jardins.
Site www.modelesinnovation.fr
17
Des connaissances à la portée d’un public élargi
La mise en place d’un site internet dédié sur la plateforme S-PASS Territoires
portée par le réseau des CAUE, permet d’envisager à terme d’atteindre un
public large et de valoriser les recherches à plusieurs niveaux :
- Le réalisation de notices courtes sur la politique des Modèles innovation et
sur les 15 modèles mis en œuvre dans les Hauts-de-France, ainsi que des
informations sur l’ensemble des 85 opérations répertoriées, avec une large
place laissée à l’iconographie et à la photographie contemporaine, privilégie
l’appropriation de la connaissance par un public non scientifique, tels que
habitants, usagers ou élus ayant la charge de ce patrimoine sur leur territoire.
- Les documents extraits du rapport de recherche mis à disposition pour
téléchargement
permettent
d’approfondir
cette
première
base
de
connaissances, en proposant à la lecture des documents sur les spécificités de
ce corpus d’opérations et sur sa valeur patrimoniale. L’inventaire exhaustif des
Modèles innovation dans les Hauts-de-France, qui constituait l’annexe 1.1. du
rapport de recherche remis en février 2020, est également disponible au
téléchargement. Ces documents complémentaires permettent à un public
spécialisé, tels que scientifiques ou architectes, d’avoir accès à des informations
plus précises selon leurs point d’intérêts.
- La géolocalisation de chacune des 85 opérations et la mention systématique
des propriétaires des opérations permettent par ailleurs aux bailleurs sociaux
d’identifier les opérations dont ils ont la charge et ainsi de les replacer dans le
contexte plus global de cette politique des Modèles Innovation.
Des mots-clés sélectionnés à la fois de manière générale par rapport au sujet
de la recherche, mais aussi plus spécifiquement par opération, notamment
concernant les lieux des opérations et les acteurs de la construction,
permettent d’identifier les différents objets exposés à partir d’une recherche
sur un moteur de recherches. Des tests effectués depuis le moteur de
18
recherche Google avec le lieu des opérations et les acteurs de la construction,
permettent ainsi de confirmer la bonne indexation du site internet
www.modelesinnovation.fr dans la liste des résultats.
Le CAUE du Nord doit mener une campagne de communication au sujet de
l’outil que représente le site dans l’ensemble des 5 départements des Hauts-deFrance. L’intégration du site à la plateforme S-PASS Territoires portée par le
réseau des CAUE, permet d’intégrer les recherches à la médiathèque des
Territoires portée par les CAUE, dans l’objectif notamment de développer les
récits à l’échelle européenne. Le CAUE du Nord envisage également de
déployer d’autres moyens de communication à partir de ce site internet, afin de
croiser outils numériques, documentation papier et visite in situ.
19
3. Expérimenter la labellisation des Modèles Innovation
La collaboration avec la DRAC des Hauts-de-France
Afin de mettre en place les critères de sélection, d’échanger avec les
propriétaires, plusieurs réunions de travail ont été organisées, parfois à
distance en raison des conditions sanitaires : le mercredi 1er juillet 2020, la
réunion prévue initialement à la DRAC (site Amiens), s’est finalement tenue en
visioconférence, et a réuni Christian Douale, Perrine Fuchs, Anaïs Dorey, ainsi
que Richard Klein et Caroline Bauer. Elle a permis de présenter la sélection des
opérations et l’argumentaire de l’évaluation de leur valeur patrimoniale. Lors de
cette réunion, il a été convenu que la sélection soit présentée dans son
ensemble et non en opérations séparées. Cette particularité est importante et
elle nous paraissait essentielle en raison de la nature même de la série que
représentent ces modèles. La crise sanitaire a bouleversé le fonctionnement de
la CRPA, son calendrier de travail ainsi que la tenue des commissions. La
sélection devait initialement être présentée en 2020. Une lettre datée du 9
décembre 2020 nous a informé de l’impossibilité de la présentation à cette
date, qui s’est finalement tenue le 23 septembre 2021.
Le mardi 9 février 2021, Richard Klein a présenté l’expérimentation lors de la
réunion du comité de pilotage du label ACR dans les Hauts-de-France. Le
personnel de la Drac en charge du dossier, en partie renouvelé, a manifesté
tout son intérêt pour cette expérimentation. Mr Franck Senant, Conservateur
Régional des Monuments Historiques, Mesdames Mathilde Méreau, CRMH
adjointe et Perrine Fuchs, chargée de la protection Monuments Historiques, qui
sont en charge du dossier ont ensuite participé à une réunion avec Richard
Klein afin de déterminer le nouveau calendrier de l’opération. La DRAC a
entamé les démarches de contacts avec les propriétaires, bailleurs ou
copropriétés des opérations sélectionnées. L’avis des propriétaires est requis
20
afin de préparer les passages en CRPA et la méconnaissance du nouveau label
ACR a rendu ce travail encore plus indispensable afin de sensibiliser les
propriétaires à la procédure et aux effets du label. Le mercredi 7 avril 2021,
une réunion en visioconférence, avec Franck Senant et Perrine Fuchs, Caroline
Bauer et Richard Klein avait pour objectif la vérification documentaire et
relance auprès des bailleurs et des co-propriétés. Le mardi 3 août 2021, une
réunion à la DRAC avec Perrine Fuchs et Mathilde Méreau, Caroline Bauer et
Richard Klein, portait sur l’organisation et la présentation à la CRPA du 23
septembre 2021
:
répartition,
planning,
élaboration
d’un
document
d’information préparant les membres de la CRPA à la campagne de
labellisation. Le jeudi 16 septembre 2021, une réunion à la DRAC et en
visioconférence, avec Perrine Fuchs et Mathilde Méreau, Caroline Bauer et
Richard Klein, permettait de finaliser la présentation du 23 septembre 2021,
notamment concernant la délimitation précise des opérations, et la
confirmation du refus du propriétaire de l’opération Dm73.
Les critères pour la sélection d’opérations à
Architecture Contemporaine Remarquable (ACR)
labelliser
Le label Architecture Contemporaine Remarquable 4 remplace l’ancien Label
Patrimoine du XXe siècle institué en 19995. Il est attribué aux immeubles, aux
ensembles architecturaux, aux ouvrages d’art et aux aménagements, dont la
conception présente un intérêt architectural ou technique suffisant. Au-delà du
changement de nom, le nouveau label ACR précise le bornage chronologique
des édifices (de moins de cent ans) et impose aux propriétaires de signaler
toute intention de travaux dans les deux mois précédents le dépôt d’un permis
4
Le label Architecture Contemporaine Remarquable est mis en place depuis le décret n° 2017-433 du 28 mars
2017.
5
Le label « Architecture contemporaine remarquable » a été créé par la loi du 7 juillet 2016 relative à la liberté
de la création, à l’architecture et au patrimoine. Le label « Patrimoine du XXe siècle » a quant à lui été institué
par la circulaire du 18 juin 1999, suite à la recommandation du Conseil de l’Europe du 9 septembre 1991
incitant à l’identification et à l’étude de l’architecture du XXe siècle.
21
de construire ou d’une déclaration préalable de travaux. Le décret publié au
mois de mars 2017 définit quant à lui, pour la première fois, les critères
d’attribution du label6. Ils sont au nombre de six :
- singularité de l’œuvre ;
- caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale, urbaine,
paysagère ou de la réalisation technique, ou sa place dans l’histoire des
techniques ;
- notoriété de l’œuvre eu égard notamment aux publications dont elle a fait
l’objet ou la mentionnant ;
- exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique ;
- valeur manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un mouvement
architectural ou d’idées reconnu ;
- appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l’auteur fait l’objet d’une
reconnaissance nationale ou locale.
Issu d’une volonté politique liée à la notion d’innovation, et de l’action du Plan
construction, l’ensemble des opérations des Modèles Innovations fait écho très
directement à deux critères d’attribution du label ACR : le caractère innovant
ou expérimental, ainsi que l’exemplarité de l’œuvre à une politique publique.
Leur caractère innovant se démarque par les qualités techniques et
constructives (modèles Maillard ou Maille notamment), leur innovation sur la
définition d’un espace flexible et polyfonctionnel (modèle Polyvalence) du
logement, mais aussi sur l’articulation tridimensionnelle des volumes en rapport
avec la configuration de l’espace urbain (modèles M+m ou Maisons et jardins).
Leur large application sur le territoire (16 opérations dans le bassin minier du
modèle Sigma de la société de charbonnage Sicca par exemple) leur confère
aussi le caractère d’exemplarité, mais permettent aussi de distinguer des
opérations uniques, répondant ainsi au critère de « singularité de l’œuvre ».
6
Décret n°207-433 du 28 mars 2017, relatif au label « Architecture contemporaine remarquable », pris en
application de l’article L. 650-1 du code du patrimoine.
22
L’opération à Longuenesse (Pas-de-Calais) du modèle Trirème, conçu par
Jacques Kalisz, est ainsi l’unique réalisation du modèle en France, tandis que
l’opération réalisée par deux membres de l’AUA, Georges Loiseau et Jean
Tribel, à partir du procédé Maille à Arques, est exceptionnelle par la qualité de
sa mise en œuvre, de l’échelle urbaine jusqu’au détail des composants
préfabriqués.
Encore peu étudiés, les Modèles Innovations font l’objet d’apparitions ponctuelles
dans les publications récentes, en rapport à des opérations spécifiques, mais
sont a contrario présentes dans les publications contemporaines de leur
réalisation et en particulier dans les périodiques professionnels. Le critère de la
notoriété de l’œuvre peut également se trouver justifié par l’examen des
reportages menés par de grands noms de la photographie, tels que Véra
Cardot et Pierre Joly pour des opérations issues des modèles Trirème et
Maisons Gradins Jardins.
Les deux derniers critères, ceux concernant la reconnaissance nationale ou
locale de l’auteur et la valeur de manifeste de l’œuvre, sont peut-être les plus
évidents à expliciter pour plusieurs modèles et opérations. La figure tutélaire
d’André Wogenscky participe ainsi à l’élaboration du modèle Salamandre qui
porte les traces de l’esthétique corbuséenne. Mais, c’est également toute une
génération d’architectes et d’entrepreneurs nés au milieu des années 1920 et
dont la carrière en pleine expansion sera confirmée après la politique du Plan
construction, qui participe à ces campagnes des Modèles Innovations. Ces
concepteurs sont souvent à l’origene de recherches manifestes dans leurs
domaines, comme en témoignent les architectes Michel Andrault et Pierre
Parat avec le travail sur les typologies du logement entamé dès les années 1960.
La proposition de labellisation s’est bien sur fondée sur les 6 critères du label
Architecture Contemporaine Remarquable. Cependant, compte tenu de la
spécificité du corpus, d’autres critères ont également été pris en compte :
23
- la nécessité d’une représentativité géographique des 5 départements des
Hauts-de-France a semblée indispensable même si les départements du Pas-deCalais et du Nord concentrent la majorité des opérations.
- la nécessité de la plus grande représentativité possible des modèles mis en
œuvre dans la région : sur 15 modèles, 11 sont représentés dans la sélection
finale.
- l’intégrité des opérations a été un critère de choix important. Il semblait
essentiel que cette intégrité soit encore présente ou qu’elle puisse être
préservée en cas de travaux. Certains modèles, comme le modèle Structure
accueil de Louis Schneider, n’ont pu malheureusement être représentés en
raison des trop grandes évolutions des opérations par rapport à l’état initial des
constructions.
A partir de la combinaison de ces critères, une première sélection de 22
opérations (sur les 85 opérations réalisées) a été réalisée :
- At Home :
pas d’opération
- Composec :
Villeneuve d’Ascq
- DM 73 :
Calais (Beaumarais)
- G2 :
Amiens Quartier sud-est
- M+m :
pas d’opération
- Maillard SAE :
Dunkerque
- Maille :
Arques
- Maison Gradin Jardin :
Amiens (copropriété), Beauvais (en partie
seulement), Compiègne, Liévin, Vermelles,
Villeneuve d’Ascq (Pyramides)
- Maisons et Jardins :
Liancourt
- Polyvalence :
Beuvry, Jeumont
- Salamandre :
Haubourdin, Villeneuve d’Ascq (partie
copropriété)
24
- Sicca-Sigma :
Bruay-La-Buissière, Hersin-Coupigny,
Méricourt
- Structure Accueil :
Pas d’opération
- Trirème :
Longuenesse
- Village de l’Ouest :
Laon, Villeneuve d’Ascq
Résultats : la sélection devant les réalités
A l’issue de l’application de cette critériologie, deux opérations ont dû être
retirées de cette première liste de 22 opérations, en raison de contraintes
extérieures :
- L’opération à Jeumont issue du modèle Polyvalence est en effet promise très
prochainement à une démolition totale dans le cadre du nouveau programme
national de renouvellement urbain (NPNRU).
- La résidence Maurice Marinot à Calais, issue du modèle Dm73, a fait l’objet
du seul refus de labellisation formulé par un propriétaire, en l’occurrence le
bailleur Terre d’Opale Habitat.
Une liste de 20 opérations a été ainsi proposée à la Commission Régionale du
Patrimoine et de l’Architecture du 23 septembre 2021 pour une labellisation
Architecture Contemporaine Remarquable (ACR). Par ailleurs, sur l’ensemble
des 85 opérations, l’opération Maille à Arques se démarque plus
particulièrement et nous l’avons proposé pour une protection au titre des
Monuments Historiques.
Grâce à la prise en compte de la critériologie inhérente au label ACR, mais
aussi à la définition de critères complémentaires de représentativité lié à la
spécificité d’un corpus d’architectures en série, ainsi qu’à la notion d’intégrité
de ces opérations de logements qui ont souvent fait l’objet d’interventions
25
lourdes, une méthodologie de labellisation ACR d’objets en série a été mise en
place, et pourrait être reproduite sur d’autres territoires ou avec d’autres
architectures en série.
Extraits de la présentation faite à la CRPA le 23 septembre 2021.
26
4. Une campagne photographique à l’appui des
expérimentations
Dans le cadre de l’expérimentation, nous avons missionné et dirigé une
campagne photographique des opérations sélectionnées afin de pouvoir fournir
des images contemporaines de ces architectures. Il s’agit de compléter les
documents historiques mais également de constituer un outil de sensibilisation.
Ces photographies sont d’ores et déjà utilisées par la plateforme S-Pass et ont
été transmises aux services de la DRAC Hauts-de-France. Ces images ont été
utilisées au moment de la présentation de la sélection en Commission
Régionale du Patrimoine et de l’Architecture. Elle seront également disponibles
afin d’être utilisées comme la matière de l’exposition itinérante présentant le
corpus labellisé et pourront être versées dans des bases iconographiques
nationales du Ministère de la Culture.
Opération Maisons Gradins Jardins à Amiens.
Photo Vincent Lecigne, 2020.
27
Opération Sicca Sigma à Hersin-Coupigny.
Photo Vincent Lecigne, 2020.
28
5. La CRPA du 23 septembre 2021 et ses résultats
Le 23 septembre 2021, l’ordre du jour de la CRPA des Hauts-de-France
prévoit la présentation de notre travail et la sélection que nous proposons dans
le cadre de l’expérimentation.
La plage horaire prévue, de 9h30 à 11h30 dévolue à cette présentation est
structurée comme suit :
- Présentation
du
label
ACR
et
du
groupe
de
travail
sur
l’accompagnement aux travaux sur les logements Modèles innovation
labellisés (Perrine Fuchs et Mathilde Méreau (Drac) 9h30-9h45
- Présentation du Lacth, du programme de recherche et de la méthode
de travail (Richard Klein) 9h45-9h55
- Présentation du contexte historique des logements collectifs des
années 1970 et du programme de logements Modèles innovation
(Richard Klein) 9h55-10h05
- Présentation des critères de labellisation appliqués aux logements
Modèles innovation (Carline Bauer) 10h05-10h15
- Présentation de la sélection d’opérations proposées à la labellisation
(Caroline Bauer & Richard Klein) 10h15-11h
- Débat et votes 11h-11h30
Lors des débats deux questions ont été soulevées. La première portait sur les
espaces extérieurs, espaces publics ou collectifs et l’attention dont ils devaient
éventuellement faire l’objet. La seconde question portait sur les critères
esthétiques qui avaient influé sur la sélection. Enfin, un commentaire insistait
sur les qualités et la rigueur de notre présentation particulièrement sur les
aspects d’identification, de croisement entre la connaissance historique et
29
l’inventaire territorial. La sélection était considérée comme raisonnée et
l’argumentaire pertinent.
Nous avons quitté la salle au moment des votes. La CRPA a adopté la
proposition de labellisation des 20 opérations Modèle Innovation ainsi que la
proposition d’inscription à l’inventaire d’une des opérations (Modèle Maille,
opération à Arques).
30
6) Les suites et les perspectives de l’expérimentation
- Exemplification de l’expérimentation et reconnaissance du
caractère sériel de l’architecture
Le partenariat avec la DRAC sur la mise en place d’une action de labellisation
ACR d’opérations issues des Modèles Innovation pourrait être adapté à des
architectures comparables dans d’autres régions, puisque les Modèles
Innovations ont été construit à grande échelle sur l’ensemble du territoire
français. En outre, la méthodologie et la critériologie spécifiques à mettre en
œuvre dans le cas d’une labellisation d’objets produits en série - qui présentent
des caractéristiques communes mais des variations, adaptations et évolutions -,
pourraient être transposées à d’autres politiques ou projets de labellisation et
de protection d’architectures en série. Cette possibilité constitue une
perspective d’une transposition ou d’une adaptation possible des résultats de
l’expérimentation à d’autres situations similaires et une forme de « montée en
généralité » de l’expérimentation. Il nous semble que le fait de présenter un
corpus qui met à la fois en évidence la singularité (l’exemplaire unique dans le
cadre d’une production sérielle) et la répétition (les exemplaires déclinant un
même modèle et comprenant des variations) a permis d’entrée au cœur de
l’évaluation d’une architecture du XXe siècle enfin libérée de la prime à
l’exceptionnel qui souvent fausse les évaluations et les débats au sujet de la
qualité architecturale des architectures du XXe siècle. Nous espérons de ce
point de vue que cette expérimentation marque un jalon vers une
reconnaissance et une considération pour des architectures qui souvent
souffrent d’une déconsidération telle, qu’elles sont promises à des destructions
ou des altérations déraisonnables.
31
- Un groupe de travail à l’appui des futurs travaux
Le dialogue avec les représentant des copropriétés et les bailleurs sociaux
(particulièrement dans la phase de recueil des avis) a montré les interrogations,
quelquefois les craintes face à la labellisation. Mais, ces interrogations
reposaient sur des situations extrêmement révélatrices le la situation
patrimoniale de l’héritage du logement collectif à vocation sociale.
La première situation est celle de la méconnaissance de l’histoire et des
spécificités des opérations concernées. Les gestionnaires au quotidien de ces
opérations n‘ont le plus souvent aucune idée de ce qu’elle sont. Les habitants
ne sont plus ceux d’origene, les gestionnaires non plus, les propriétaires ont
changés. Le renouvellement du personnel et des générations explique cette
absence de mémoire au sujet d’une architecture assimilée à la période
précédente alors qu’elle est issue d’une politique qui visait le changement.
La seconde situation est aussi révélatrice. Face à une proposition de
reconnaissance même symbolique (comme peut l’être considéré le label ACR) :
les interlocuteurs considèrent à juste titre que les pratiques normatives
habituelles de gestion (des travaux au quotidien jusqu’aux procédures NPNRU)
posent sans doute problème.
Les habitudes sont alors ébranlées par le soudain intérêt manifesté par
l’institution culturelle, la recherche historique, le soin apporté aux images
photographiques ou la description des qualités architecturales.
La troisième situation est un corollaire des deux précédentes. Les
interlocuteurs se tournent alors vers celles et ceux qui portent un intérêt à
leur bien pour leur demander : que faire ?
La DRAC qui a recueilli ces réactions dans le cadre des demandes d’avis sur la
labellisation a donc imaginé la constitution d’un groupe de travail pouvant
répondre aux interrogations des bailleurs et propriétaires. Les services du
Ministère sont intéressés, le CAUE également. Nous sommes sollicités dans
cette perspective. Il reste à imaginer les modalités de fonctionnement d’un
32
appui et d’une aide dans le cas de futurs travaux sur ces ensembles de
logements, afin de pouvoir poursuivre pragmatiquement et intelligemment les
recherches mises en œuvre dans le cadre de ce programme.
- l’exposition Modèles Innovation et Label ACR
Nous avons conçu l’exposition Modèles Innovation et label ACR, avec la
collaboration de Camille Delie, architecte DE et doctorante au LACTH /
ENSAP Lille grâce au budget alloué à cette recherche. Cette exposition a été
pensée afin de permettre l’itinérance. Elle prendra la forme d’une série de
panneaux de format A0 : 3 planches introductives, 1 planche présentant chacun
des 12 Modèles innovation et les opérations retenues pour une labellisation
ACR. Chaque planche est composée de deux parties : une partie sur le modèle
; une autre partie sur les opérations qui en sont issues. Suivant le nombre
d’opération quelques planches supplémentaires permettent de présenter
l’ensemble des opérations retenues pour certains modèles. L’ensemble de
l’exposition représente 21 planches de format A0. Chaque planche comprendra
ainsi : le nom du modèle et de ses concepteurs, des extraits de la plaquette
d’époque présentant le modèle, le texte de présentation du modèle innovation,
des photographies contemporaines des opérations (photographies de Vincent
Lecigne), un court texte de présentation de chaque opération. Nous joignons à
ce rapport le prototype d’une planche « standard » de l’exposition qui est une
version encore provisoire. Nous pensons finaliser deux versions de cette
exposition : une sur panneaux rigides, une autre selon une version souple, afin
de s’adapter à différentes configurations de présentations.
Cette exposition représente un instrument de sensibilisation et de valorisation
indispensable qui sera un atout dans les futurs dialogues entre bailleurs,
habitants, institution et acteurs du patrimoine.
33
- les Cahiers Thématique n°20, l’architecture en série et le
patrimoine
En complément de ce volet 2, « Expérimentations de la recherche », et plus
généralement des actions pédagogiques et scientifiques menées depuis 2017 à
l’ENSAPL dans le cadre du programme interministériel de recherche et
d’expérimentation en architecture, Architecture du XXe siècle, matière à projet
pour la ville durable du XXIe siècle, le numéro 20 des Cahiers Thématiques
(publication scientifique du LACTH de l’ENSAP Lille) paraîtra à la fin de l’année
2021 sous la direction de Caroline Bauer et de Richard Klein. Il a pour
thématique « Architectures en série et patrimoine » et permettra d’interroger
la manière dont, de l’objet unique à la production en série, on détermine
aujourd’hui les architectures à considérer comme représentatives de notre
société. Avec ses 20 contributions, cette publication représente un
prolongement scientifique de l’expérimentation. Le contenu de la publication
élargit les bases de la réflexion, ses bornes chronologiques et les différentes
approches à l’œuvre dans ces problématiques. Cette publication doit permettre
d’ouvrir le champ exploré pendant la recherche vers de multiples directions.
- L’édition d’un ouvrage aux éditions du Patrimoine
Nous avons élaboré une proposition d’ouvrage consacré aux Modèles
Innovations soumise aux éditions du Patrimoine et au Ministère de la Culture
afin de valoriser la recherche auprès d’un plus large public et de présenter les
Modèles Innovations et les opérations les plus caractéristiques. Suite à la réunion
avec Mr Antoine Gründ, directeur des éditions du Patrimoine, le 07 septembre
2021, nous avons eu la confirmation que la proposition a été acceptée.
L’ouvrage doit paraître au cours de l’année 2023 au sein de la collection carnets
d’architecture. Cette ouvrage doit bien sur compléter les dispositifs de
sensibilisation, de diffusion des connaissances et de valorisation vers un public
plus spécialisé mais, un lectorat que nous espérons suffisamment large. L’enjeu
34
est pour nous de proposer la relecture et la reconnaissance d’un moment
fondamental de l’histoire de l’architecture en France que la présente recherche
permet de reconsidérer et qui pourrait peut-être influencer positivement sur
les politiques publiques futures.
35
7. Annexes
Sommaires des annexes
- Lettre de Mr Marc Drouet, Directeur régional, DRAC Haut-de-France
- Lettre de Mme Frédérique Boura, Directrice régionale adjointe, DRAC
Hauts-de-France
- Lettre de Mr Benoît Poncelet, directeur du CAUE du Nord
- Fiches de repérage et d’information sur les opérations sélectionnées
- Fiche synthétique de présentation du corpus remis aux membres de la
CRPA
- Ordre du jour de la CRPA
- diaporama de présentation à la CRPA du 23 septembre 202
- Prototype d’une planche A0 « standard » de la future exposition
itinérante Modèles Innovation et label ACR
- Appel à contribution des Cahiers Thématiques n°20
- Sommaire des CT 20
- Projet de l’ouvrage de la collection Carnet d’architecture aux éditions
du patrimoine
- Ça va barder pour les Modèles Innovation, travaux en cours sur un modèle
Salamandre à Etaples (Pas-de-Calais)
- Fiche de la recherche sur le site de l’USH
https://panorama.acteursdelhabitat.com/editor/1546?key=832TDzMNlD
- Résumé du projet de recherche
36
7. Annexes
Sommaire des annexes
- Lettre de Mr Marc Drouet, Directeur régional, DRAC Haut-de-France
- Lettre de Mme Frédérique Boura, Directrice régionale adjointe, DRAC
Hauts-de-France
- Lettre de Mr Benoît Poncelet, directeur du CAUE du Nord
- Fiches de repérage et d’information sur les opérations sélectionnées
- Fiche synthétique de présentation du corpus remis aux membres de la
CRPA
- Ordre du jour de la CRPA
- diaporama de présentation à la CRPA du 23 septembre 202
- Prototype d’une planche A0 « standard » de la future exposition
itinérante Modèles Innovation et label ACR
- Appel à contribution des Cahiers Thématiques n°20 et sommaire de la
future publication
- Sommaire des CT 20
- Projet de l’ouvrage de la collection Carnet d’architecture aux éditions
du patrimoine
- Ça va barder pour les Modèles Innovation, travaux en cours sur un modèle
Salamandre à Etaples (Pas-de-Calais)
- Fiche de la recherche sur le site de l’USH
https://panorama.acteursdelhabitat.com/editor/1546?key=832TDzMNlD
- Résumé du projet de recherche
- Lettre de Mr Marc Drouet, Directeur régional, DRAC Haut-de-France
- Lettre de Mme Frédérique Boura, Directrice régionale adjointe, DRAC
Hauts-de-France
- Lettre de Mr Benoît Poncelet, directeur du CAUE du Nord
- Fiches de repérage et d’information sur les opérations sélectionnées
- Fiche synthétique de présentation du corpus remis aux membres de la
CRPA
LES MODÈLES INNOVATION DANS LES HAUTS-DE-FRANCE
Repenser l’innovation. Connaître et gérer le legs du logement social, expérimental, innovant de la
décennie 1968-1978
FICHE SYNTHÉTIQUE
Le cadre de l’étude :
L’étude consacrée aux Modèles Innovation dans les Hauts-de-France s’inscrit dans le cadre d’un
programme pluriannuel de recherche porté entre 2016 et 2020 par le ministère de la Culture en
partenariat avec les ministères de la Transition écologique et solidaire, et de la Cohésion des
territoires et des Relations avec les collectivités territoriales : « Architecture du XXe siècle, matière
à projet pour la ville durable du XXIe siècle ».
Le laboratoire LACTH-Ensap de Lille a été missionné pour étudier les logements collectifs
« Modèles Innovation » dans les Hauts-de-France.
Les « Modèles Innovation » :
Contexte du développement des logements collectifs après-guerre
À la fin des années 1960, la construction de « grands ensembles » est une solution française
critiquée dans plusieurs milieux à des échelles différentes, depuis les domaines spécialisés jusqu’à
la culture populaire, notamment dans la littérature et le cinéma, et dans les médias.
Une série de textes législatifs atteste une prise de conscience de la critique par le pouvoir. En 1967,
le décret instituant les ZAC annonce un changement institutionnel en matière de procédure
d’urbanisme. Celui-ci est confirmé par la circulaire du 30 novembre 1971, dite tours et barres,
signée par le ministre Albin Chalandon et celle du 21 mars 1973 signée Olivier Guichard limitant
la taille des opérations de logements. Parallèlement, la création du Plan Construction le 25 mai
1971, « programme interministériel de stimulation de la recherche et de l’expérimentation dans la
construction et précisément dans l’habitat », a l’ambition de permettre le renouvellement de la
construction de logements collectifs et de l’ouvrir à l’innovation. En s’appuyant sur la circulaire du
23 juin 1972 du ministère de l’Équipement, il définit la nouvelle orientation donnée à la politique
des modèles afin de favoriser les projets ou procédés de construction à caractère innovant.
Les apports des « Modèles Innovation »
Parmi un ensemble de procédures et d’opérations plus ou moins expérimentales, les « Modèles
Innovation » représentent probablement la version la plus pragmatique de la tentative d’injonction
au changement par une politique incitative parmi l’ensemble de procédures et d’opérations plus ou
moins expérimentales. Repenser l’habitat stimule les équipes composées de concepteurs,
d’architectes, d’ingénieurs, de bureaux d’études et d’entreprises dans le but que leurs modèles
soient retenus. L’industrie et les entreprises du bâtiment sont directement impliquées dans la
conception des modèles dont plusieurs reposent sur des procédés techniques de construction et
fréquemment la préfabrication. Trois campagnes d’agrément ont été organisées en 1973, 1974,
1975 qui rassemblent des « Modèles Innovation » destinés à répondre à ce nouveau cadre de la
commande du logement social.
Du point de vue des techniques mises en œuvre, les « Modèles Innovation » reposent sur plusieurs
procédés de construction impliquant fréquemment la préfabrication comme la conception
d’éléments standard qui permettent de créer une grande variété de constructions à partir de
l’industrialisation. D’un point de vue typologique, les « Modèles Innovation » proposent un
changement dans la définition de l’espace domestique, en portant une réflexion quasi systématique
sur l’espace flexible et polyfonctionnel, et en proposant des architectures qui adoptent les formes
de modules et de trames dont les profils sont associés plus généralement aux architectures
proliférantes. Les espaces urbains générés par les « Modèles Innovation » sont caractérisés par
l’articulation tridimensionnelle des volumes, des différents types d’habitat, par la recherche
d’assemblages des ensembles de logements et par l’étude de transition ou d’espaces intermédiaires
entre l’intérieur et l’extérieur du logement, typiques du contexte urbain des villes nouvelles
françaises. Ces innovations typologiques et morphologiques ont pour vocation de participer à la
définition d’un nouvel habitat adapté aux nouveaux modes de vie, en réaction au caractère répétitif
et sériel des grands ensembles. Plusieurs « Modèles Innovation » ont généré des architectures
singulières à partir de systèmes constructifs, de modules empilés et articulés, de trames qui
permettent de déterminer des volumes clos ou des terrasses, l’image de logements proliférant et
flexibles expriment les changements qui doivent répondre aux désirs d’évolution de l’habitat tout
en produisant un tissu spatial et urbain. La construction des logements sociaux à partir de
l’agrément de ces « Modèles Innovation » n’en est pas restée à un stade expérimental. Certains «
Modèles Innovation » sont appliqués dans de très nombreuses réalisations qui représentent ainsi un
nombre conséquent de logements : plus de 10 000 logements sont construits en France avec le
procédé Maillard, 7 000 avec le procédé Salamandre, 6 000 avec le procédé M+m. Des modèles
ont été adoptés plus favorablement par certaines régions comme par exemple dans la région des
Hauts-de-France où plus de 15 opérations des Maisons Gradins Jardins ont été édifiées. Les villes
nouvelles françaises, créées au moment de la mise en place de la politique des modèles, ont adopté
quasi systématiquement ces « Modèles Innovation » pour les opérations de logements sociaux.
L’esthétique de ces ensembles de logements est fréquemment assimilée à celle des villes
nouvelles. De très nombreux « Modèles Innovation » ont cependant été édifiés dans des
agglomérations urbaines moyennes ou en périphérie des villes. Le paysage urbain français est donc
marqué par la présence de ces logements issus des « Modèles Innovation ».
Par ailleurs, des écarts significatifs ont été repérés entre les caractéristiques du « Modèle
Innovation initial », tel qu’il avait été agréé par le Plan Construction, et les qualités urbaines et
architecturales des opérations réalisées. Chaque opération se révèle être unique, un même modèle
connaissant de multiples variations et réinterprétations. Parfois, les modèles les plus prosaïques ont
produit des réalisations de grande qualité architecturale car les circonstances (commande,
configuration urbaine, topographie, architectes d’opération) ont permis l’amélioration substantielle
des principes initiaux. A l’inverse, les modèles les plus prometteurs ont donné lieu dans certains
cas à des interprétations très sommaires du point de vue architectural.
La labellisation « Architecture Contemporaine Remarquable » :
Dans la région Hauts-de-France, l’inventaire réalisé dans le cadre du programme de recherche a
répertorié 85 opérations attestant de l’implantation prépondérante des « Modèles Innovation » dans
la région, et particulièrement, dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais en lien avec
l’adoption des modèles issus des trois vagues d’agréments de 1973, 1974 et 1975.
Sur la totalité des opérations, la région regroupe 15 « Modèles Innovation » :
- At Home (1 opération)
- Composec (3)
- Dm73 (2),
- G2 (12)
- M+m (7)
- Maillard-s.a.e. (1)
- Maille (4)
- Maisons Gradins Jardins (15)
- Maisons et Jardins (1)
- Polyvalence (6)
- Salamandre (8)
- Sigma (16)
- Structure Accueil (6)
- Trirème (1)
- Village de l’Ouest (8).
22 opérations ont été sélectionnées pour une labellisation « Architecture Contemporaine
Remarquable » dans les cinq départements des Hauts-de-France. Pour assurer la meilleure
représentativité des modèles mis en œuvre dans la région, 12 modèles sont représentés sur les 15
mis en œuvre dans les Hauts-de-France. Plusieurs opérations ont été sélectionnées d’un même
modèle, afin de mettre en valeur les variations autour d’une formule, telles les « Maisons Gradins
Jardins » qui se déclinent dans les versions linéaire, à toiture, ou en pyramide.
Rappel des critères de labellisation
L’ensemble de ces 22 opérations répond aux critères du label « Architecture Contemporaine
Remarquable » qui sont les suivants :
1/ la singularité de l’œuvre ;
2/ le caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale, urbaine, paysagère ou de
la réalisation technique ;
3/ la notoriété de l’œuvre ;
4/ l'exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique ;
5/ la valeur de manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un mouvement architectural
ou d'idées reconnu ;
6/ l'appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l'auteur fait l'objet d'une reconnaissance
nationale ou locale.
Les propositions de labels « Architecture Contemporaine Remarquable » :
Photographie
Opération
Villeneuve d’Ascq (Nord)
Modèle Composec
résidence « Les Facultés »
156 logements collectifs
Architectes D. Creuchet et F. Gaussel
Architecte d’opération : D. Creuchet
1975-1980
propriété de VILOGIA et SERGIC
Calais (Pas-de-Calais)
Modèle DM 73
résidence « Maurice Marinot »
Architectes A. de Ryck et H. Mathé
Architecte d’opération André de Ryck
1978-1989
propriété de Terre d’Opale Habitat
Amiens (Somme)
Modèle G2
Architectes Pierre Sirvin, Jean-Pierre Chevalier et Francis Sacoun
Date
propriété d’ANSOM Habitat
Etendue de labellisation
proposée
Réf. cadastrales : NC 244
Etendue :
Réf. cadastrales : CE 734, 741
Etendue :
Réf. cadastrales : EM 358,
362, 737
Etendue :
Dunkerque (Nord)
Modèle Maillard
résidence « Fénelon »
216 logements
Architecte Henri-Pierre Maillard
Architectes d'opération Henri-Pierre Maillard et Jean Roussel
1972-1977
propriété de SCIC Dunkerque Fénelon et
d’Immobilier de France Hauts-de-France
Arques (Pas-de-Calais)
Modèle Maille
Date
propriété du Directoire Habitat Hauts-deFrance
Amiens (Somme)
Modèle Maisons Gradins Jardins
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
Date
copropriété FONCIA
Beauvais (Oise)
Modèle Maisons Gradins Jardins
Résidence « Les Terrasses »
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
Date
propriété de Clésence
Compiègne (Oise)
Modèle Maisons Gradins Jardins
Résidence « La Peupleraie »
50 logements
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
1978-1982
propriété de Clésence
Liévin (Pas-de-Calais)
Modèle Maisons Gradins Jardins
Résidence « Les Marichelles »
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
Date
propriété Pas-de-Calais Habitat
Vermelles (Pas-de-Calais)
Modèle Maisons Gradins Jardins
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
1979
propriété de Pas-de-Calais Habitat
Réf. cadastrales : XA 51
Etendue :
Réf. cadastrales : G 731, 812,
815
Etendue :
Proposition d’inscription au
titre des monuments historiques
Réf. cadastrales : MR 107,
340, 493
Etendue :
Réf. cadastrales : AJ 472, 552,
553
Etendue :
Réf. cadastrales : AI 15
Etendue :
Réf. cadastrales : AI 227, 229
Etendue :
Réf. cadastrales : AD 277
Etendue :
Villeneuve d’Ascq (Nord)
Modèle Maisons Gradins Jardins
« Les Pyramides »
109 logements
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
1973-78
propriété de CORNIL
Liancourt (Oise)
Modèle Maisons Jardins
résidence « Les Aulnaies »
Architectes Kalt, Pouradier, Duteil, Vignal,
Schoeller et Charras
1976-1978
propriété de l’OPAC de l’Oise
Beuvry (Pas de Calais)
Modèle Polyvalence
résidence « du Ballon »
155 logements
Architectes Alain Gillot, J. Daveau, M.
Enard et V. Babic
Date
propriété de Pas-de-Calais Habitat
Haubourdin (Nord)
Modèle Salamandre
résidence « La Salamandre »
71 logements
Architecte André Wogenscky et Sud Atelier
Architecte d’opération Jacques Delrue
1976-79
propriété de Lille Métropole Habitat
Villeneuve d’Ascq (Nord)
Modèle Salamandre
résidence « La Salamandre »
422 logements
Architecte André Wogenscky et Sud Atelier
Architecte d’opération André Dutilly
1796-1979
copropriété CAMAG
Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais)
Modèle Sicca-Sigma
résidence « Le Hamel »
Architectes Jean Monge, Georges et JeanPierre Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
Date
propriété de SIA Habitat
Réf. cadastrales : MX 317-319
Etendue :
Réf. cadastrales : AL 133-139
Etendue :
Réf. cadastrales : BC 853
Etendue :
Réf. cadastrales : AD 1536
Etendue :
Réf. cadastrales : NK 42, 220,
282
Etendue :
Réf. cadastrales : AI 598
Etendue :
Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais)
Modèle Sicca-Sigma
Architectes Jean Monge, Georges et JeanPierre Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
Date
propriété de SIA Habitat
Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais)
Modèle Sicca-Sigma
« La Cité du 10 »
16 logements
Architectes Jean Monge, Georges et JeanPierre Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
1975-1977
propriété de SIA Habitat
Méricourt (Pas-de-Calais)
Modèle Sicca-Sigma
Architectes Jean Monge, Georges et JeanPierre Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
Date
propriété de SIA Habitat
Longuenesse (Pas-de-Calais)
Modèle Trirème
résidences « Romain Roland », « Jacques
Prévert », « Albert Camus » et « Paul
Eluard »
Architectes Kalitsz, Salem, Guibert, Marrel
et Simounet
Date
propriété de 3F
Laon (Aisne)
Modèle Village de l’Ouest
284 logements individuels
Architectes Pierre Prunet et Alain Garat
architecte d'opération Philippe Vallon
1977-1978
propriété de l’OPAL de l’Aisne
Villeneuve d’Ascq / département
Modèle Village de l’Ouest
284 logements
Architectes Pierre Prunet et Alain Garat
Architecte d’opération Pierre Prunet
1976-1980
propriété de Lille Métropole Habitat
Réf. cadastrales : AI 598
Etendue :
Réf. cadastrales : AP 179, 233
Etendue :
Réf. cadastrales : AL 178
Etendue :
Réf. cadastrales : AM 160-299
Etendue :
Réf. cadastrales : DL 92, 407409, 411, 414, 415, 417, 420,
422-424, 428-435, 442-444
Etendue :
Réf. cadastrales : MA 264,
265, 600-801
Etendue :
- Ordre du jour de la CRPA
Diaporama de présentation à la CRPA du 23 septembre 2021
LES LOGEMENTS MODÈLES INNOVATION
COMMISSION RÉGIONALE DU PATRIMOINE ET DE L’ARCHITECTURE, 23 SEPTEMBRE 2021
Le programme de recherche
Richard Klein
Programme pluriannuel de recherche 2016-2020
« Architecture du XXe siècle,
matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle »
Outils conceptuels et techniques pour l’adaptation, la
transformation, la restauration et la valorisation
des architectures récentes
VOLET 1
« Repenser l’innovation. Connaître et gérer le legs du logement
social expérimental et innovant de la décennie 1968-1978 »
LACTH de l’ENSAP Lille + INAMA de l’ENSA Marseille
« Les Modèles Innovation dans les Hauts-de-France »
Six volets traités par le Lacth de l’ENSAP Lille
-Inventaire des opérations Modèles Innovation dans la région des Hauts de France.
Evaluation patrimoniale au regard du nouveau Label Architecture Contemporaine
Remarquable (Caroline Bauer & Richard Klein).
-Etude des composants du second œuvre et particulièrement des intérieurs des
opérations Modèles Innovation, évaluation de leur potentiel de durabilité/
évolutivité/obsolescence dans le temps afin de s’interroger sur les stratégies
d’intervention sur le bâti existant (Eric Monin, Catherine Blain).
-Sur un Modèle Innovation, expérimentation d’une expertise thermique par des
simulations énergétiques dynamiques afin d’identifier des stratégies d’intervention
appropriées vis-à-vis de la rénovation énergétique. (Antonella Mastrorilli & Roberta
Zarcone)
-Histoire et évaluation des Modèles Innovation sous l’angle du paysage paysages
explicite, implicite, performatif, rétrospectif et approprié (Denis Delbaere)
-Expérimentation de projet d’intervention à partir d’une opération du corpus relative à
l’habitat intermédiaire et d’une opération Modèle Innovation Atelier de projet, cycle de
Master du Domaine d’étude Histoire Théories et Projet. (Fabien Vienne à La Ciotat,
Village de l’Ouest à Villeneuve d’Ascq. Semestre de printemps (Pascal Lejarre)
-Expérimentation à partir de deux opérations du corpus relative à Modèle Innovation.
Maison Gradin Jardin à Villeneuve d’Ascq et Structure accueil à Wattrelos. Atelier de
projet, cycle de Master du Domaine d’étude Histoire Théories et Projet. Semestre
d’Automne (Gilles Maury)
3 campagnes de concours « Modèle Innovation » en 1973, 1974 et 1975
15 modèles mis en œuvre dans les Hauts-de-France
85 opérations recensées « Modèle Innovation »
VOLET 2
« Modèles Innovation et label ACR »
Richard Klein et Caroline Bauer, LACTH ENSAP Lille
2 partenaires institutionnels
CAUE du Nord
DRAC des Hauts-de-France
Diffuser et valoriser les résultats
Proposer une sélection d’opérations
grâce à la création du site
pour une campagne de labellisation
www.modelesinnovation.fr
Architecture Contemporaine Remarquable
Le site internet www.modelesinnovation.fr
Exposition itinérante grand public
La politique publique des Modèles Innovation
Richard Klein
Grand ensemble de Massy-Anthony
La documentation française, 1969
Henri Kubnick,
Les délices des grands ensembles, 1969
Couverture et dessin p. 35
Modèle Innovation Salamandre, Villeneuve-d’Ascq (Google earth)
Modèle innovation Structure Accueil
Louis Schneider architecte
Archives bnf
Le « poteau gaine »
Modèle innovation Structure Accueil
Louis Schneider architecte
Archives bnf
Modèle innovation Structure Accueil
Maquette pour le projet de 600 Logement à Lille Est.
Archives bnf
Villeneuve-d’Ascq,
vers 1977
Archives de l’Epale
Les critères de labellisation
Caroline Bauer
•
la singularité de l’œuvre
•
le caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale,
urbaine, paysagère ou de la réalisation technique ou sa place dans
l'histoire des techniques
•
la notoriété de l’œuvre, eu égard notamment aux publications dont elle
a fait l'objet ou la mentionnant
•
l'exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique
•
la valeur de manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un
mouvement architectural ou d'idées reconnu
•
l'appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l'auteur fait l'objet
d'une reconnaissance nationale ou locale
Les 6 critères d’attribution du label Architecture Contemporaine Remarquable
•
la singularité de l’œuvre
•
le caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale,
urbaine, paysagère ou de la réalisation technique ou sa place dans
l'histoire des techniques
•
la notoriété de l’œuvre, eu égard notamment aux publications dont elle
a fait l'objet ou la mentionnant
•
l'exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique
•
la valeur de manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un
mouvement architectural ou d'idées reconnu
•
l'appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l'auteur fait l'objet
d'une reconnaissance nationale ou locale
Les 6 critères d’attribution du label Architecture Contemporaine Remarquable
« Le caractère innovant ou expérimental de la conception architecturale, urbaine, paysagère
ou de la réalisation technique, ou sa place dans l’histoire des techniques »
Schéma de principe du tabouret, Modèle Innovation Maillard-s.a.e.,
Henri-Pierre Maillard architecte
Photo de la résidence Fénélon à Dunkerque, 2017
Modèle Innovation Polyvalence,
Alain Gillot architecte, 1975
« L’exemplarité de l’œuvre dans la participation à une politique publique »
Modèle Innovation Maillard-s.a.e. :
10 000 logements en France
Modèle Innovation Salamandre :
7 000 logements en France
Modèle Innovation Sicca Sigma :
16 opérations dans les Hauts-de-France
Modèle Innovation Maisons Gradins jardins :
15 opérations dans les Hauts-de-France
Modèle Innovation G2 :
12 opérations dans les Hauts-de-France
« L’appartenance à un ensemble ou à une œuvre dont l’auteur fait l’objet d’une
reconnaissance nationale ou locale »
Jean Barets, Compagnie Française
d’Engineering Barets (COFEBA),
Modèle Innovation Maille
André Wogenscky (1916-2004),
Modèle Innovation Salamandre
(avec Sud Atelier)
Michel Andrault (1926-2020)
et Pierre Parat (1928-2019),
Modèle Innovation Maisons Gradins jardins
Jacques Kalisz (1926-2002), AUA,
Modèle innovation Trirème
(avec Roger Salem)
« La valeur de manifeste de l’œuvre en raison de son appartenance à un
mouvement architectural ou d’idées reconnu »
Recherches sur le logement : maquette pour Evry (1972)
et Modèle innovation MGJ à Villeneuve-d’Ascq (1975)
Michel Andrault (1926-2020)
et Pierre Parat (1928-2019),
Modèle Innovation Maisons Gradins jardins
Centre nautique d’Aubervilliers (avec Perrottet, 1969),
bibliothèque Elsa Triolet à Pantin (avec Perrottet et Kostanjevac, 1970),
et Modèle Innovation Trirème à Longuenesse
Jacques Kalisz (1926-2002), AUA,
Modèle innovation Trirème
(avec Roger Salem)
« La notoriété de l’œuvre eu égard notamment aux publications dont elle a
fait l’objet ou la mentionnant »
Les revues d’architecture
d’époque
Les histoires générales
de l’architecture
Les monographies
d’architectes
« La singularité de l’œuvre »
Modèle Maisons & Jardins, Liancourt
Modèle Maillard-s.a.e, Dunkerque
Modèle Trirème, Longuenesse
Modèle Maison Gradin Jardin,
Villeneuve-d’Ascq
Modèle Maison Gradin Jardin,
Compiègne
Modèle Village de l’Ouest,
Villeneuve-d’Ascq
Un critère complémentaire pour des architectures en série : la représentativité
11 modèles représentés sur les 15 modèles
Les 5 départements représentés
L’intégrité des édifices
État d’origene puis états après deux rénovations successives
du modèle Structure Accueil à Villeneuve-d’Ascq
L’intégrité des édifices
Modèle Polyvalence, opération à Jeumont,
en cours de démolition dans le cadre du nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU)
Le refus des propriétaires
Résidence « Maurice Marinot » à Calais, 1978-1989, A. de Ryck et H. Mathé, propriété de Terre d’Opale Habitat
La sélection des 20 opérations proposées
à la labellisation Architecture Contemporaine Remarquable
Richard Klein et Caroline Bauer
Jean Monge, Georges et Jean-Pierre Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
Société industrielle et commerciale des charbonnages (SICCA)
Modèle Sicca Sigma
Bruay-la-Buissière (Pas-de-Calais)
résidence « Le Hamel »
Architectes Jean Monge, Georges et Jean-Pierre
Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
Vers 1975-1980
propriété de SIA Habitat
Modèle Sicca Sigma
Hersin-Coupigny (Pas-de-Calais)
« La Cité du 10 »
16 logements
Architectes Jean Monge, Georges et Jean-Pierre
Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
1975-1977
propriété de SIA Habitat
Modèle Sicca Sigma
Méricourt (Pas-de-Calais)
Architectes Jean Monge, Georges et Jean-Pierre
Blancard de Lery et Jean-Pierre Mas
Vers 1975-1980
propriété de SIA Habitat
Modèle Sicca Sigma
Dominique Creuchet et Francis Gaussel, Phélouzat, S.E.T. Foulquier
Modèle Composec
Villeneuve d’Ascq (Nord)
résidence « Les Facultés »
156 logements collectifs
Architectes D. Creuchet et F. Gaussel
Architecte d’opération : D. Creuchet
1975-1980
propriété de VILOGIA et SERGIC
Modèle Composec
Pierre Sirvin, Jean-Pierre Chevalier et Francis Sacoun
Modèle G2
Amiens (Somme)
Architectes Pierre Sirvin, Jean-Pierre Chevalier
et Francis Sacoun
Vers 1975-1980
propriété d’ANSOM Habitat
Modèle G2
Alain Gillot, J. Daveau, M. Enard, V. Babic
Modèle Polyvalence
Beuvry (Pas de Calais)
résidence « du Ballon »
155 logements
Vers 1975-1980
propriété de Pas-de-Calais Habitat
Modèle Polyvalence
André Wogenscky et Sud Atelier
Modèle Salamandre
Villeneuve d’Ascq (Nord)
résidence « La Salamandre »
422 logements
Architecte André Wogenscky et Sud Atelier
Architecte d’opération André Dutilly
1796-1979
copropriété CAMAG
Modèle Salamandre
Haubourdin (Nord)
résidence « La Salamandre »
71 logements
Architecte André Wogenscky et Sud Atelier
Architecte d’opération Jacques Delrue
1976-79
propriété de Lille Métropole Habitat
Modèle Salamandre
Michel Andrault et Pierre Parat
Modèle Maisons Gradins Jardins
Liévin (Pas-de-Calais)
Résidence « Les Marichelles »
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
Vers 1975-1980
propriété Pas-de-Calais Habitat
Modèle Maisons Gradins Jardins
Vermelles (Pas-de-Calais)
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
1979
propriété de Pas-de-Calais Habitat
Modèle Maisons Gradins Jardins
Beauvais (Oise)
Résidence « Les Terrasses »
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
Vers 1975-1980
propriété de Clésence
Modèle Maisons Gradins Jardins
Amiens (Somme)
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
Vers 1975-1980
copropriété FONCIA
Modèle Maisons Gradins Jardins
Compiègne (Oise)
Résidence « La Peupleraie »
50 logements
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
1978-1982
propriété de Clésence
Modèle Maisons Gradins Jardins
Villeneuve d’Ascq (Nord)
« Les Pyramides »
109 logements
Architectes Michel Andrault et Pierre Parat
1973-78
propriété de CORNIL
Modèle Maisons Gradins Jardins
Pierre Prunet et Alain Garat
Modèle Villages de l’Ouest
Laon (Aisne)
284 logements individuels
Architectes Pierre Prunet et Alain Garat
architecte d'opération Philippe Vallon
1977-1978
propriété de l’OPAL de l’Aisne
Modèle Villages de l’Ouest
Villeneuve d’Ascq / département
284 logements
Architectes Pierre Prunet et Alain Garat
Architecte d’opération Pierre Prunet
1976-1980
propriété de Lille Métropole Habitat
Modèle Villages de l’Ouest
Kalt, Pouradier, Duteil, Vignal et Schoeller, Charras
Modèle Maisons et Jardins
Liancourt (Oise)
résidence « Les Aulnaies »
Architectes Kalt, Pouradier, Duteil, Vignal,
Schoeller et Charras
1976-1978
propriété de l’OPAC de l’Oise
Modèle Maisons et Jardins
Jacques Kalisz, Roger Salemn, Guibert, Marrel, Simounet
Modèle Trirème
Photographie de Véra Cardot
et Pierre Joly, s.d. (vers 1975)
Longuenesse (Pas-de-Calais)
résidences « Romain Roland », « Jacques Prévert », « Albert
Camus » et « Paul Eluard »
Architectes Jacques Kalisz et Roger Salem
1973-1975
propriété de 3F
Modèle Trirème
Henri-Pierre Maillard
Modèle Maillard-s.a.e.
Dunkerque (Nord)
résidence « Fénelon »
216 logements
Architecte Henri-Pierre Maillard
Architectes d'opération Henri-Pierre Maillard et Jean Roussel
1972-1977
propriété de SCIC Dunkerque Fénelon et d’Immobilier de France
Hauts-de-France
Modèle Maillard-s.a.e.
Compagnie Française d’Engineering Barets (COFEBA)
Modèle Maille
Une réalisation exceptionnelle parmi les 85 opérations
Arques (Pas-de-Calais)
1977-1980
Architectes d'opération Georges Loiseau et Jean Tribel (AUA)
propriété du Directoire Habitat Hauts-de-France
Modèle Maille
Une réalisation exceptionnelle parmi les 85 opérations
Arques (Pas-de-Calais)
1977-1980
Architectes d'opération Georges Loiseau et Jean Tribel (AUA)
propriété du Directoire Habitat Hauts-de-France
Modèle Maille
Une réalisation exceptionnelle parmi les 85 opérations
Arques (Pas-de-Calais)
1977-1980
Architectes d'opération Georges Loiseau et Jean Tribel (AUA)
propriété du Directoire Habitat Hauts-de-France
Modèle Maille
La sélection des 20 opérations proposées
à la labellisation Architecture Contemporaine Remarquable
Richard Klein et Caroline Bauer
LES LOGEMENTS MODÈLES INNOVATION
COMMISSION RÉGIONALE DU PATRIMOINE ET DE L’ARCHITECTURE, 23 SEPTEMBRE 2021
Prototype d’une planche A0 « standard » de la future exposition
itinérante Modèles Innovation et label ACR
Henri-Pierre Maillard + Jean Roussel architectes & SAIEMFM
“Modèle Innovation Maillard, chantier”, Jean-Pierre Maillard + Jean Roussel architectes & SAIEMFM, extrait de la plaquette de présentation, 1975
MODÈLE MAILLARD
Avenue de la Libération-H.Loorius / Avenue des Bains, 59140 Dunkerque
Détail des terrasses et balcons de la façade nord - Photographie de Vincent Lecigne, 2020
RÉSIDENCE FÉNÉLON
“Modèle Innovation Maillard, hotographie de mise en oeuvre d’un tabouret”, Jean-Pierre Maillard + Jean Roussel architectes & SAIEMFM, extrait de la plaquette de présentation, 1975
Le modèle Maillard repose sur le principe d’un
tabouret structurel composé de quatre poteaux,
quatre poutres et une prédalle produisant des
immeubles polycubiques, reconnaissables au
traitement de l’angle rentrant de leur structure
verticale.
Il a été mis au point par l’architecte Henri-Pierre
Maillard et l’entreprise SAE, mais s’inscrit dans
les recherches constructives plus larges menées
en collaboration avec Paul Ducamp. Le modèle
a en effet fait l’objet d’un antécédent sous la
forme d’une opération expérimentale (REX) à
Toulouse, généralisée ensuite dans le cadre des
campagnes Modèle Innovation.
Alors qu’il est le Modèle innovation le plus
répandu en France, avec la construction de près
de 10 000 logements, la région des Hauts-deFrance ne dénombre qu’une seule opération
à Dunkerque. Ici, seuls les poteaux et poutres
sont préfabriqués alors que la dalle est coulée
en place.
Vue globale depuis la rive ouest du Canal des Moëres - Photographie de Vincent Lecigne, 2020
Vues globales du jardin et de la façade nord - Photographie de Vincent Lecigne, 2020
Cette opération de 216 logements est commandée par la Société Anonyme
Immobilière d’Economie Mixte de Flandre Maritime en 1972. Livrée en
1977, elle a fait l’objet de deux rénovations, en 1987 et 2010. Il s’agit
actuellement une copropriété.
Appel à contribution des Cahiers Thématiques n°20
Appel
à
contributions
Cahiers
Thématiques
n°
20
«
Architectures
en
série
&
patrimoine
»
Le
laboratoire
de
recherche
de
l’Ecole
nationale
supérieure
d’architecture
et
de
paysage
de
Lille
(LACTH
/
Laboratoire
Conception
–
Territoire
–
Histoire
-‐
Matérialité)
publie
annuellement
les
Cahiers
thématiques.
Le
vingtième
numéro,
coordonné
par
le
domaine
«
Histoire
»
dont
la
parution
est
prévue
en
2021,
sera
consacré
à
la
question
des
architectures
en
série
et
du
patrimoine.
Les
mutations
matérielles
et
techniques
de
la
production
de
l’architecture
depuis
la
Révolution
industrielle
imposent
de
nous
réinterroger
sur
notre
relation
aux
formes
bâties.
La
construction
en
nombre
sur
un
territoire
donné
ou
dans
un
temps
limité
incite
à
la
reproductibilité,
modifiant
le
statut
des
édifices.
De
l’objet
unique
à
la
production
en
série,
comment
déterminer
aujourd’hui
les
architectures
à
considérer
comme
représentatives
de
notre
société
?
Cet
appel
s’inscrit
dans
la
continuité
des
actions
pédagogiques
et
scientifiques
menées
depuis
2017
à
l’ENSAPL
dans
le
cadre
du
programme
interministériel
de
recherche
et
d’expérimentation
en
architecture,
«
Architecture
du
XXe
siècle,
matière
à
projet
pour
la
ville
durable
du
XXIe
siècle
»,
portant
sur
un
corpus
de
85
opérations
de
logements
construites
dans
les
Hauts-‐de-‐France
et
issues
des
campagnes
Modèles
Innovation1.
La
fin
du
monument
unique
Depuis
une
cinquantaine
d’années,
le
rapport
de
notre
société
aux
objets
du
passé
a
évolué.
La
notion
de
patrimoine
s’est
élargie,
s’ouvrant
à
de
nouveaux
programmes,
industriels
notamment,
à
des
périodes
chronologiques
plus
récentes
comme
le
XXe
siècle,
s’étendant
aux
objets
ordinaires
et
dépassant
le
matériel
pour
se
tourner
vers
l’immatériel.
Aujourd’hui,
le
patrimoine,
c’est
finalement
«
tous
les
biens,
tous
les
trésors
du
passé2
».
1
Notre
programme
de
recherches
intitulé
«
Repenser
l’innovation.
Connaître
et
gérer
le
legs
du
logement
social,
expérimental
et
innovant
de
la
décennie
1968-‐1978
»,
est
mené
conjointement
par
le
LACTH
de
l’ENSAP
Lille
l’INAMA
de
l’ENSA
Marseille.
2
Jean-‐Pierre
Babelon
et
André
Chastel,
La
notion
de
patrimoine,
Paris,
Liana
Levi,
1994.
1
Cette
extension
de
la
notion
de
patrimoine
s’est
opérée
en
parallèle
de
l’accélération
des
phénomènes
de
densification
des
villes
et
de
renouvellement
du
tissu
urbain
et
paysager,
multipliant
les
opérations
de
destruction/reconstruction.
Dès
lors
que
l’on
est
passé
du
«
temps
du
monument
»
au
«
temps
du
patrimoine
»3,
la
rareté
qui
pouvait
résulter
de
la
valeur
d’ancienneté
préconisée
par
Aloïs
Riegl4
n’est
plus
opérante
pour
la
sélection.
Passant
de
l’exceptionnel
et
de
l’unique
à
l’ordinaire
et
à
la
quantité,
à
l’ensemble
et
à
la
série,
la
constitution
du
«
fonds
destiné
à
la
jouissance
d’une
communauté
élargie5
»
nécessite
d’être
examinée
à
l’aune
de
nouveaux
critères
de
sélection.
L’architecture
en
série,
entendue
dans
un
sens
large
comme
un
«
ensemble
composé
d'éléments
de
même
nature
ou
ayant
entre
eux
une
unité6
»,
impose
ainsi
de
nouvelles
interrogations
quant
à
sa
reconnaissance,
sa
conservation
et
sa
protection.
Elle
implique
la
présence
de
caractéristiques
communes
mais
de
possibles
variations,
adaptations
et
évolutions
au
fil
des
années.
Au-‐delà
des
objets
mobiles
ou
démontables,
l’implantation
dans
un
contexte
donné
constitue
l’un
des
éléments
de
différenciation
premier
d’une
construction,
mais
les
déclinaisons
peuvent
s’opérer
de
multiples
manières,
en
fonction
des
données
économiques
ou
programmatiques
notamment.
On
pourra
interpréter
le
terme
de
série
comme
une
suite
conçue
comme
telle
dès
son
origene,
ou
comme
un
ensemble
rassemblé
a
posteriori,
par
son
unité
territoriale,
programmatique,
technique
ou
formelle.
Mettre
en
œuvre
une
production
de
masse
L’architecture
en
série
permet
de
répondre
à
des
objectifs
de
rapidité
et
de
rentabilité,
dont
les
pouvoirs
publics
comme
les
compagnies
privées
se
saisissent
pour
faire
face
à
un
besoin
d’envergure.
Avec
la
Révolution
industrielle
et
le
développement
des
voies
de
communications,
la
construction
de
canaux
et
de
voies
ferrées
nécessite
la
multiplication
d’équipements,
tels
que
les
gares,
les
postes
d’aiguillages,
ou
encore
les
maisons
éclusières.
La
construction
des
infrastructures
techniques
(comme
celui
des
télécommunications
et
son
réseau
de
télégraphes,
tours
hertziennes,
centraux
téléphoniques…),
des
équipements
industriels
liés
à
la
production
d’énergie
(comme
les
barrages
hydrauliques,
installations
électriques
ou
nucléaires)
s’inscrivent
dans
cette
même
dynamique
de
maillage
territorial,
tout
comme
celle
répondant
aux
exigences
défensives
(notamment
les
lignes
de
fortifications,
citadelles
ou
bunkers).
Se
confrontant
à
la
grande
échelle,
ces
interventions
3
Daniel
Fabre
(dir.),
Les
émotions
patrimoniales,
Paris,
Éditions
de
la
Maison
des
sciences
de
l’homme,
coll.
«
Ethnologie
de
la
France
»,
cahier
n°
27,
2013.
4
ère
Aloïs
Riegl,
Le
culte
moderne
des
monuments,
son
essence
et
sa
genèse,
Paris,
Seuil,
2013
(1
édition
en
langue
allemande
en
1903).
5
Selon
la
définition
que
propose
Françoise
Choay
du
patrimoine
historique
dans
Françoise
Choay,
L’allégorie
du
patrimoine,
Paris,
Édition
du
Seuil,
1992,
p.
9.
6
Trésor
de
la
Langue
Française
informatisé,
consultable
en
ligne
http://atilf.atilf.fr/
2
contribuent
à
façonner
les
paysages
de
nos
territoires.
Dans
les
vallées
où
des
centrales
hydroélectriques
se
sont
implantées,
des
villages
entiers
créés
pour
loger
les
salariés
ont
par
exemple
dessinés
des
paysages
vernaculaires
indissociables
des
équipements
industriels.
Avec
l’avènement
de
la
société
de
consommation
et
les
nouveaux
besoins
de
construction
de
masse,
le
recours
à
la
série
se
développe
dans
les
administrations
publiques
françaises.
Au
tournant
des
années
1960,
le
ministère
de
l’Education
nationale
met
par
exemple
en
place
les
systèmes
de
commandes
groupées
et
de
concours
conception-‐construction,
afin
de
proposer
des
modèles
adaptables
à
tout
site.
Dans
le
cadre
de
la
production
de
logements,
aux
projets-‐types
instaurés
par
le
ministre
Pierre
Courant
en
1953
à
partir
desquels
sont
construits
plus
d’un
million
de
logements
économiques
et
familiaux
(logécos),
laisse
place
la
politique
des
modèles
établie
par
les
premières
circulaires
de
1968.
Dans
le
même
objectif
d’une
production
quantitative
de
logements,
la
méthode
est
poursuivie
en
1971
avec
le
Plan
construction,
à
travers
les
dispositifs
des
Réalisations
expérimentales
(REX),
des
programmes
architecture
nouvelle
(PAN)
et
des
Modèles
innovation.
Mais,
le
recours
à
la
série
est
aussi
le
fait
d’initiatives
privées,
avec
l’action
des
sociétés
et
coopératives
immobilières
ou
le
développement
de
l’habitat
patronal
sous
le
modèle
notamment
des
cités-‐jardins.
Les
compagnies
minières
sont
particulièrement
investies
avec
l’obligation
à
partir
de
1946
de
loger
gratuitement
leurs
employés,
tandis
que
l’après-‐guerre
voit
aussi
l’amplification
du
mouvement
du
castorat,
système
d’autoconstruction
groupée
pour
faire
face
à
la
crise
du
logement.
Les
conditions
d’une
production
industrialisée
L’architecture
en
série
est
intimement
liée
aux
conditions
de
sa
production,
et,
en
particulier,
aux
possibilités
matérielles
de
l’industrialisation.
L’utilisation
de
divers
procédés,
systèmes,
composants,
dans
une
industrialisation
ouverte
ou
fermée,
permet
de
construire
vite,
beaucoup
et
bon
marché.
Favorisée
dans
la
France
de
l’après
Seconde
guerre
mondiale,
«
l’aventure
du
béton
assemblé7
»
se
développe
au-‐delà
de
nos
frontières
dans
plus
de
70
pays,
avec
des
systèmes
adaptés
localement8.
La
production
en
série
interroge
ainsi
les
entreprises
du
bâtiment
qui
participent
du
mouvement
de
préfabrication
du
béton,
mais
aussi
celles
concernées
par
la
construction
métallique
comme
le
Groupement
d’Etude
et
d’Entreprises
Parisiennes
(GEEP)
ou
la
compagnie
industrielle
de
matériel
de
transport
(CIMT),
et
les
industriels
des
groupes
chimiques
ou
pétroliers
pour
la
réalisation
de
coques
et
de
bulles
lors
de
l’essor
des
matériaux
plastiques.
Elle
interroge
le
rôle
de
grandes
figures
qui
sont
7
Yvan
Delemontey,
Reconstruire
la
France,
l'aventure
du
béton
assemblé,
1940-‐1955,
Paris,
Éditions
de
La
Villette,
2015.
8
Pedro
Ignacio
Alonso
et
Hugo
Palmarola
(commissaires),
Flying
Panels,
How
Concrete
Panels
Changed
the
World,
er
exposition,
ArkDes,
18
octobre
2019-‐1
mars
2020,
Stockholm.
3
liées
à
ces
questions,
à
l’image
de
Jean
Prouvé
et
de
son
travail
sur
l’industrialisation
de
la
construction
métallique.
Les
processus
d’industrialisation
posent
la
question
de
l’échelle
de
la
construction,
des
éléments
de
mobilier
urbain
du
Paris
haussmannien
aux
baraquements
militaires
ou
de
sinistrés,
jusqu’à
des
programmes
de
plus
grande
envergure
comme
les
équipements
culturels
ou
de
loisirs.
Ils
interrogent
la
sphère
publique,
que
l’on
pense
durant
les
Trente
glorieuses,
aux
programmes
sportifs
telle
que
l’opération
des
Mille
piscines,
à
la
commande
religieuse
avec
les
églises
nomades,
ou
au
produit
commercial
avec
les
boites
de
nuit
Macumba9.
Des
programmes
comme
celui
de
la
maison
portative
ou
mobile
ont
retenu
l’attention
des
entrepreneurs
privés
et
concepteurs
au
fil
des
décennies
:
des
expériences
coloniales
du
XIXe
siècle
avec
la
Manning
portable
colonial
Cottage,
aux
maisons
roulantes
des
années
1920
ou
des
mobil
homes
de
l’après-‐guerre,
jusqu’aux
recherches
théoriques
de
Peter
et
Alison
Smithson
(house
of
the
Future,
1956),
d’Archigram
(Drive-‐in
Housing,
1964)
ou
d’Archizoom
(Autoarchizoom,
1973).
Au-‐delà
des
conditions
de
sa
production,
l’architecture
en
série
questionne
aussi
les
moyens
matériels
de
sa
conception
comme
les
logiques
de
la
commande.
L’administration
des
PTT
incite
par
exemple
dès
1901
ses
architectes
à
employer
un
plan-‐type
pour
l’implantation
de
bureaux
de
poste.
Cette
méthode
de
diffusion
des
modèles
interroge
les
conditions
de
leur
imitation,
déclinaison
et
variantes,
les
séries
réussies,
mais
aussi
des
outils
de
définition
du
standard
et
du
type
à
reproduire.
Dans
la
chaîne
de
production,
elle
renvoie
à
la
conception
du
prototype,
mais
aussi
à
la
protection
du
modèle
par
les
systèmes
de
brevet.
Patrimoine(s)
Le
label
Architecture
contemporaine
remarquable,
qui
succède
au
label
Patrimoine
du
XXe
siècle
et
qui
reconnaît
la
valeur
patrimoniale
des
architectures
de
moins
de
cent
ans,
impose
de
s’interroger
sur
les
conditions
de
reconnaissance
des
objets
en
série.
Alors
que
les
piscines
Tournesol
produites
à
plus
de
180
exemplaires
en
France,
ont
par
exemple
obtenu
ce
label
dans
cinq
départements
différents,
seule
la
région
Bourgogne
a
labellisé
cinq
Mille-‐clubs
de
jeunes
parmi
les
2
500
réalisés
sur
le
territoire
français,
représentant
les
différents
modèles
produits10.
A
l’exemple
des
politiques
de
ce
label,
on
pourra
s’interroger
sur
les
critères
de
sélection
de
la
patrimonialisation
des
objets
en
série.
Est-‐ce
l’ensemble
de
la
série
qui
fait
patrimoine,
ou
les
objets
individuels
selon
leurs
conditions
9
Richard
Klein
et
Gérard
Monnier
(dir.),
Les
années
ZUP,
architectures
de
la
croissance,
1960-‐1973,
Paris,
Picard,
2002.
10
e
«
Liste
des
édifices
ou
ensembles
labellisés
"Patrimoine
du
XX
siècle"
entre
2000
et
2015
»,
Ministère
de
la
culture
et
de
la
communication
–
DGP,
juillet
2016.
4
particulières
de
construction
?
N’est-‐ce
pas
l’effet
de
répétition
qu’il
faut
patrimonialiser
plus
que
les
objets
répétés
?
Faut-‐il
invoquer
la
singularité
de
certains
objets
ou
leur
représentativité
?
Plus
largement,
quels
sont
les
critères
retenus
?
On
pourra
ainsi
travailler
sur
les
actions
patrimoniales
menées
par
les
institutions,
organismes
ou
associations,
dans
leur
action
de
connaissance,
de
valorisation
et
de
conservation
de
ces
objets.
On
pourra
interroger
le
travail
de
protection
mené
par
ensemble,
mais
aussi
plus
généralement
les
différentes
méthodes
mises
en
œuvre
par
les
instances
locales,
nationales
ou
internationales.
Au-‐delà
des
différents
critères
convoqués
par
les
instances
patrimoniales,
on
pourra
aussi
interroger
la
valeur
d’usage
de
ces
objets
en
série
et
leur
capacité
à
être
adaptés
au
fil
du
temps
par
les
maîtres
d’œuvres
et
maîtres
d’ouvrages.
Il
sera
également
possible
de
sortir
du
«
discours
autorisé
sur
le
patrimoine11
»
construit
par
les
pouvoirs
publics,
et
de
s’interroger
sur
les
formes
populaires
de
ce
processus.
Comment
les
différentes
actions
et
regards
portés
sur
l’architecture
en
série
construisent
une
identité
collective
?
On
pourra
notamment
s’attacher
aux
formes
artistiques,
à
la
manière
des
photographes
Bernd
et
Hilla
Becher
qui
ont
consacré
l’esthétique
de
l’architecture
industrielle,
ou
d’Éric
Tabuchi
qui
reconstitue
les
séries
d’une
architecture
ordinaire
française12.
Il
pourra
ainsi
être
question
de
comprendre
ce
que
l’image
produit,
mais
aussi
le
rapport
à
la
banalité
de
cette
architecture
en
série
et
l’attachement
qu’il
génère,
à
l’image
de
Benoit
Poelvoorde
pour
qui,
les
arrêts
de
bus
en
béton
qui
égrènent
les
campagnes
belges
«
devraient
être
protégés
exactement
comme
les
lieux
de
culte13
».
Attendus
Les
contributions
doivent
être
inédites
et
ne
pas
être
en
cours
de
soumission
à
d’autres
publications.
En
termes
de
contenu,
elles
doivent
apporter
une
contribution
substantielle
et
des
nouvelles
connaissances
au
débat
scientifique
sur
la
patrimonialisation
des
architectures
en
série,
des
XIXe
et
XXe
siècles
en
France
et
à
l’étranger,
et
sur
l’héritage
qu’elles
représentent.
Elles
seront
soumises
à
la
double
expertise
anonyme
du
comité
de
lecture.
11
Traduction
libre
de
«
Authorised
Heritage
Discourse
»
dans
Laurajane
Smith,
Uses
of
Heritage,
Londres,
Routledge,
2006.
12
Voir
en
particulier
le
projet
d’Atlas
des
Régions
naturelles
mené
depuis
2017,
https://atlasrn.fr/.
13
«
La
pire
interview,
Benoit
Poelvoorde
»,
Konbini,
2018.
5
Direction
scientifique
de
ce
numéro
Caroline
Bauer,
architecte
dplg,
docteure
en
histoire,
maître
de
conférences
associée
à
l’ENSAPL,
chercheuse
au
LACTH.
Richard
Klein,
architecte
dplg,
docteur
en
histoire
HdR,
Professeur
à
l’ENSAPL,
chercheur
au
LACTH.
Comité
scientifique
des
Cahiers
thématiques
Pascal
Amphoux,
professeur
à
l’ensa
de
Nantes
;
Valter
Balducci,
professeur
à
l’ensa
de
Normandie
;
Jean-‐Marc
Besse,
professeur
à
l’ensp
de
Versailles
;
Rika
Devos,
chargée
de
cours
à
l’Ecole
Polytechnique
de
l’Université
Libre
de
Bruxelles
;
Franz
Graf,
professeur
associé
à
l’École
polytechnique
fédérale
de
Lausanne
;
Daniel
Le
Couédic,
professeur
à
l’Université
de
Bretagne
occidentale
(Brest)
;
Philippe
Louguet,
professeur
émérite
des
ensa
;
Frédéric
Pousin,
professeur
à
l’ensa
Paris-‐Belleville
;
Sylvie
Salles,
maître
de
conférences
à
l’ensa
Paris
Val-‐de-‐Seine
;
Danièle
Voldman,
directrice
de
recherche
CNRS
et
professeur
émérite
de
l’Université
Paris
1.
Comité
de
lecture
Philippe
Grandvoinnet,
ensa
Grenoble
Eric
Monin,
professeur
à
l’ensap
Lille,
Lacth
Céline
Barrère,
maître
de
conférences
à
l’ensap
Lille,
Lacth
Xavier
Dousson,
maître
de
conférences
à
l’ensa
Paris
Val-‐de-‐Seine
Pierre
Lebrun,
architecte,
Lacth
Calendrier
Juillet
2020
:
Lancement
de
l’appel
à
contributions
15
octobre
2020
:
Réception
des
résumés
30
novembre
2020
:
Avis
du
comité
de
lecture
sur
les
propositions
31
janvier
2021
:
Réception
des
articles
Septembre
2021
:
Parution
des
Cahiers
thématiques
n°20
6
Modalités
de
contribution
Une
proposition
résumée
de
1500
à
2000
signes
sera
transmise
au
secrétariat
du
LACTH
pour
le
15
octobre
2020
afin
d’être
soumise
au
comité
de
lecture.
Les
contributions
définitives
doivent
parvenir
avant
le
31
janvier
2021
dernier
délai,
à
l’Ecole
nationale
supérieure
d'architecture
et
de
paysage
de
Lille
par
courrier
électronique.
Les
textes,
qui
comporteront
entre
15
000
et
20
000
signes
maximum
(espaces
compris
et
notes
non
comprises),
seront
accompagnés
d’un
résumé
de
1000
signes
maximum
ainsi
que
d’une
présentation
de
l’auteur
(3
lignes
maximum).
Les
textes
qui
dépasseraient
ce
format
seront
retournés
aux
auteurs.
Les
notes
figureront
en
fin
de
texte
et
seront
tapées
en
linéaire.
Elles
ne
doivent
pas
excéder
25%
de
la
totalité
des
signes
du
texte.
Vous
trouverez
à
la
fin
de
ce
document
le
modèle
de
mise
en
page
des
notes
(pas
de
notes
automatiques
en
bas
de
page
ou
en
fin
de
document
et
pas
d'appels
de
note
automatiques).
Les
illustrations
(4
illustrations
noir
et
blanc
maximum),
fournies
sur
support
traditionnel
ou
numérique
(300
Dpi
minimum
en
format
TIF),
devront
être
libres
de
droits.
Ces
illustrations
seront
légendées
et
l’auteur
mentionnera
l’ordre
et
la
localisation
vis-‐à-‐vis
du
texte.
Si
ces
illustrations
sont
extraites
de
revues,
d’ouvrages
ou
proviennent
de
sources
d’archives
privées
ou
publiques,
les
auteurs
joindront
les
autorisations
écrites
des
détenteurs
de
droits
(photographes,
éditeurs,
centre
d’archives…)
et
devront
nous
confirmer
qu’elles
sont
bien
libres
de
droit.
Les
auteurs,
en
répondant
à
cet
appel
à
contribution,
autorisent
l’École
d’architecture
de
Lille
à
publier
leur
contribution
dans
le
cadre
des
Cahiers
thématiques
N°20.
Ces
contributions
ne
sont
pas
rétribuées.
Les
textes
seront
publiés
en
français
ou
en
anglais,
dans
la
langue
choisie
par
l’auteur
(seuls
les
résumés
des
articles
seront
traduits).
Contacts
Isabelle
Charlet,
secrétariat
général
du
LACTH
—
mail
:
lacth@lille.archi.fr
Caroline
Bauer
&
Richard
Klein,
direction
et
coordination
Cahiers
thématiques
n°20
:
c-‐bauer@lille.archi.fr,
klein@lille.archi.fr
7
Sommaire des CT 20
CT20
Architectures
en
série
et
patrimoine
–
Sommaire
au
10
septembre
2021
1.
Série,
variabilité
et
unicum
9.
Marie
Ferey
et
Philippe
Gros,
Les
églises
alvéolaires
Perrin,
Martin
et
Ducassou.
Un
patrimoine
sériel
et
polyvalent
13.
Audrey
Courbebaisse
et
Laura
Girard,
L’habitat
horizontal
de
Georges
Candilis.
Questionner
la
série
pour
une
patrimonialisation
ouverte
11.
Richard
Klein
et
Carine
Lelièvre,
Bernard
Zehrfuss
et
Jean
Sebag.
L’immeuble
de
logements
de
grande
hauteur
:
reproduction
et
adaptation
de
la
série
28.
Giulia
Marino,
Des
écoles
en
série
pour
«
construire
mieux,
plus
vite,
moins
cher
»
:
actualité
du
programme
expérimental
CROCS
(1965-‐2020)
26.
Gauthier
Vanoverschelde,
Halles
de
sports
typifiées
Jossermoz
:
Valeurs
d’une
série,
adaptations
d’une
production
et
reconnaissances
patrimoniales
d’une
architecture
27.
Alexandrina
Striffling-‐Marcu,
Inscription
architecturale
dans
le
territoire
:
les
gares
en
série
24.
Jade
Berger,
Usines
sidérurgiques
lorraines
et
reconnaissance
patrimoniale
:
de
l’objet
sériel
au
monument
unique
2.
Méthodes,
procédés
et
expérimentations
2.
Bérénice
Gaussuin,
La
mécanique
du
Dictionnaire
raisonné
de
l’architecture
française
du
XIe
au
XVIe
siècle
d’Eugène
Viollet-‐le-‐Duc.
Essai
de
généalogie
des
églises
paroissiales
à
clocher-‐porche
du
XIXe
siècle
22.
Mélina
Ramondenc,
Du
projet
à
l’objet
architectural
:
pensée
de
la
série
dans
l’œuvre
de
Pascal
Häusermann
et
Claude
Costy
7.
Manon
Scotto,
Du
procédé
naît
l’ouvrage.
Lumière
sur
le
système
modulaire
et
constructif
EXN
(Fabien
Vienne
et
Maurice
Tomi)
1.
Loup
Calosci,
L’Opération
Breakthrough
1969-‐1972
:
une
innovation
majeure
dans
le
secteur
immobilier
et
institutionnel
aux
États-‐Unis
23.
Noël
Barbe
et
Aurélie
Dumain,
De
l’autoconstruction
à
l’autodéfinition
de
son
espace
habité
?
L’expérience
Castor
10.
Salma
Gharbi,
La
production
architecturale
de
logements
de
l’équipe
de
Bernard
Zehrfuss
en
Tunisie
:
du
plan
type
à
la
série
12.
Sophie
Paviol,
Variations
tropicales
:
patrimonialisation
des
séries
climatiques
de
la
Guadeloupe
du
début
du
XXe
siècle
CT20
Architectures
en
série
et
patrimoine
–
Sommaire
au
10
septembre
2021
3.
Maillage,
territoire
et
paysage
15.
Philippe
Diest,
Un
patrimoine
militaire
en
série
aux
devenirs
multiples
:
l’exemple
des
forts
«
Séré
de
Rivières
»
construits
entre
1874
et
1885
32.
Marie
Gaimard,
Les
variations
patrimoniales
du
panneau
Camus
17.
Marc
Allan
Wery
(avec
la
collaboration
de
Gilles
Maury),
Les
tours
hertziennes
françaises,
1950-‐1990.
Enjeux
d’une
critériologie
pour
la
sauvegarde
d’une
architecture
en
série(s)
et
d’un
réseau
obsolète
14.
Catherine
Meyer
Baud,
Les
restaurants
Courtepaille,
série
et
déclinaison
3.
Fabien
Bellat,
Théâtres
en
série
en
URSS
sous
Staline
:
standardisation
et
variations
6.
Dorian
Bianco,
L’héritage
et
l’ordinaire.
Un
regard
photographique
sur
la
Seconde
Reconstruction
par
Benoît
Grimbert
et
Nigel
Green
Projet de l’ouvrage de la collection Carnet d’architecture aux éditions du
patrimoine
Les Modèles Innovation.
Le logement social en France à l’heure de l’innovation
Collection Carnets d’architecture
Caroline Bauer & Richard Klein
Dès la fin des années 1950, la solution française pour loger le plus grand nombre, « les grands
ensembles », est fortement critiquée. A peine achevés, les ensembles de logements collectifs sont
décriés alors que le pays est encore en pleine période de construction de logements de masse. La
crise du pétrole (1973) et la limitation de la taille des opérations imposée par la circulaire Guichard
signalent la proche fin de la période des architectures de la croissance économique. Les
transformations et modifications des grands ensembles se suivront en phases successives jusqu’à la
période contemporaine caractérisée par des destructions massives.
Au tournant des années 1960-1970, dès que l'Etat français est confronté à l'échec de la forme urbaine
des «grands ensembles», le pouvoir politique avance la nécessité du changement. Une réorientation
de la politique de construction de logements collectifs orientée vers le renouvellement et l'innovation
commence. Le Plan Construction créé en 1971, a l'ambition de renouveler la construction et de
l'ouvrir à l'innovation.
Les résultats de cette politique publique ont renouvelé la production de logements selon deux axes :
le premier est une innovation technique constructive et le second repose sur un renouvellement
typologique. Au tournant des années 1960 et 1970, l'organisation du Plan Construction met en place un
laboratoire de l’habitat qui repose sur une production de logements sociaux à caractère
expérimental, innovant et qualitatif. Parmi un ensemble de procédures et d’opérations plus ou moins
expérimentales, les Modèles Innovation représentent la version la plus pragmatique de la tentative de
changement. Les équipes qui concourent afin d’avoir leurs modèles retenus regroupent concepteurs
et producteurs, les entreprises de bâtiment et l’industrie sont directement impliquées dans la
conception des modèles dont plusieurs reposent sur des procédés techniques de construction.
Les modèles agréés par le Plan Construction pendant les années 1973, 1974 et 1975 et qui doivent
exprimer la volonté de rupture avec la période des grand ensembles sont adoptés à une période
charnière caractérisée par le caractère des années post 1968, le premier choc pétrolier, la révision
de l’architecture du mouvement moderne et le développements des tendances post modernes.
Quels enseignements peut-on tirer de l’examen de ces architectures qui ont caractérisé une grande
partie du logement social des Villes Nouvelles ou des franges des agglomérations urbaines de
moyenne importance pendant la décennie 1968-1978 ? La politique des modèles et les opérations qui
en sont issues sont les dernières manifestions d’une production de série et d’une tentative d’associer
architecture et industrie dans la production du logement social. L’histoire de ces opérations est une
occasion de mieux comprendre la période du tournant des années 1970 au moment ou se pose la
question de la reconnaissance de l’héritage que représentent ces réalisations.
Les auteur(e)s
Caroline Bauer est architecte dplg (ENSA Nancy, 2007) et docteure en histoire de l’art (Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 2015), maître de
conférences en Histoire et cultures architecturales à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Lille. Chercheuse au
LACTH (ENSAP Lille), chercheuse associée au LHAC (ENSA Nancy) et membre du conseil d’administration et du conseil scientifique de
Docomomo France, ses travaux portent sur l’architecture, le patrimoine et la profession d’architecte au XXe siècle. Publications et
direction d’ouvrages : L’agence des frères André, une architecture au service du monde moderne, Paris, Hermann, (2022) ; Georges-Henri
Pingusson à Metz. Du spirituel au fonctionnel, Paris, Éditions Jean-Michel Place, collection architecture, 2018 ; Jean Dubuisson à Metz. La
lumière, le confort, Paris, Éditions Jean-Michel Place, collection architecture, 2018 (avec Elise Guillerm) ; Cahiers Thématiques n°20,
Architectures en série et patrimoine, ENSAP Lille, à (2021) (direction d’ouvrage avec Richard Klein) ; Les Cahiers du LHAC, Jean Prouvé, de
l’atelier à l’enseignement. Transmission d’une culture technique, n°1, LHAC/ENSA Nancy, 2014 (direction d’ouvrage avec Hélène Vacher).
Richard Klein est architecte, historien de l’architecture, Professeur à l’Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille,
chercheur au Lacth, Président de docomomo France et membre de l’Académie d’architecture. Il est l’auteur de très nombreux articles et
ouvrages traitant de l’histoire de l’architecture contemporaine. Ses recherches portent sur l’histoire de l’architecture du XXe siècle et ses
représentations. Parmi ses dernières publications : A quoi sert l’histoire de l’architecture aujourd’hui ?, Hermann, 2018. Les maisons de la culture
en France, éditions du patrimoine, 2018. Dialogues sur l’invention, Roland Simounet, Les productions du Effa, 2017 (réédition de l’édition de
2005). Robert Mallet-Stevens, La villa Cavrois, Picard, 2015 (réédition de l’édition de 2005), préface de Jack Lang, La cité de l’Etoile à Bobigny,
Candilis, Josic & Woods, Créaphis, 2014, Le Corbusier, le palais des congrès de Strasbourg, nouveau programme, dernier projet. Picard, 2011,
préface de Pascal Ory.
1
Les Modèles Innovation.
Le logement social en France à l’heure de l’innovation
Collection Carnets d’architecture
Projet de sommaire
Les derniers Modernes
Essai 50-(60 000 signes)
Richard Klein - Caroline Bauer
La politique publique et le logement collectif à l’heure de l’innovation / Pour en finir avec les grands ensembles /
Le plan construction / Les derniers modernes / les Modèles innovation1973-1974-1974
Maison Gradin-Jardin
Andrault et Parat architectes
10 000 signes (Caroline Bauer)
Structure accueil
Louis Schneider architecte
10 000 signes (Richard Klein)
Salamandre
André Wogenscky architecte
10 000 signes (Richard Klein)
Maille
Jean Barets ingénieur
10 000 signes (Caroline Bauer)
Maillart SAE
Henri-Pierre Maillart architecte
10 000 signes (Richard Klein)
Sicca-Sigma
Jean Monge architecte
10 000 signes (Caroline Bauer)
Trirème
Jacques Kalisz architecte
10 000 signes (Caroline Bauer)
Répertoire des Modèles innovations
annexes
Notices biographiques des architectes
bibliographie sélective
- écrits publiés au sujet des modèles innovations
- entretien avec Henri-Pierre Maillart (Joseph Abram)
2
Les Modèles Innovation.
Le logement social en France à l’heure de l’innovation
Collection Carnets d’architecture
Caroline Bauer & Richard Klein
Maison Gradin-Jardin, Michel Andrault et Pierre Parat architectes
Structure accueil, Louis Schneider architecte
Salamandre, André Wogenscky architecte
Maille, Jean Barets ingénieur
3
Maillart SAE, Henri-Pierre Maillart architecte
Sicca-Sigma, Jean Monge architecte
Trirème, Jacques Kalisz architecte
4
Ça va barder pour les Modèles Innovation, travaux en cours sur un modèle
Salamandre à Etaples (Pas-de-Calais)
- Fiche de la recherche sur le site de l’USH
https://panorama.acteursdelhabitat.com/editor/1546?key=832TDzMNlD
n°
8
références
recherche et innovation
Édition
2021
hier
Collection Ca
s - septembr
e 2020 - 60 €
Un panorama de recherches
en cours dans le domaine
de l’habitat et du logement
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Richard Klein, Lacth, École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
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Caroline Bauer
Résumé
Modèles Innovation et label ACR porte sur l’expérimentation de la labellisation ACR à partir de l’inventaire
et de l’évaluation patrimoniale des logements Modèles Innovation dans les Hauts-de-France. Les critères
du label ACR appliqués aux Modèles Innovation permettent d’imaginer comment le logement collectif issu
d’une politique publique nationale peut être traité. La connaissance détaillée des opérations dans leurs
réalités matérielles et leur contexte culturel permettrait de saisir l’évolution de ce patrimoine, et d’inscrire
leur avenir dans un contexte d’interventions raisonnées. Il s’agirait ainsi d’inscrire les valeurs patrimoniales
des Modèles Innovation, et plus généralement celles du patrimoine duǯǯe siècle, en lien étroit avec les
logiques de rénovation énergétique, pour favoriser la transition vers une ville durable du ǯǯǠe siècle.
Les objectifs de notre proposition sont d’expérimenter, en situation réelle, avec deux partenaires, la Drac
CDR'@TSR CD %Q@MBDDSKD"@TDCT-NQC
• les instruments d’une campagne de labellisation au titre du label ACR des opérations issues des Modèles
Innovation dans les Hauts-de-France ;
•K@CHƤTRHNMCDRGXONSG£RDR L¤SGNCDRDSQ¤RTKS@SRC@MRKDRCHƤ¤QDMSRSDQQHSNHQDRCDR'@TSR CD %Q@MBD
@TOQ£RCDROTAKHBRBNMBDQM¤RRBHDMSHƥPTDR @QBGHSDBSDR A@HKKDTQR ¤KTR G@AHS@MSRşO@QSHQCDK@A@RD
2 /@RR3DQQHSNHQDRR O@RR NQF OK@SDENQLDBNKK@ANQ@SHUDDSO@QSHBHO@SHUDONQS¤DO@QKDQ¤RD@TCDR"@TD
Le partenariat avec la Drac pourrait être adapté à des objets similaires dans d’autres régions, puisque
les Modèles Innovation ont été construits à grande échelle sur l’ensemble du territoire français. En outre,
K@L¤SGNCNKNFHDRO¤BHƥPTDLDSSQDDMĎTUQDC@MRKDB@RCŗTMDK@ADKKHR@SHNMCŗNAIDSROQNCTHSRDMR¤QHD
– qui présentent des caractéristiques communes, mais des variations, adaptations et évolutions –, pourrait
être transposée à d’autres politiques ou projets de labellisation et de protection d’architectures en série.
Discipline : X Histoire de l’architecture
3G£LDR^ X Logement collectif X Label architecture contemporaine remarquable (ACR)
X Patrimoine du ǯǯe siècle X Expérimentation(s) X Rénovation énergétique
3 3#ŗ 5 -"$,$-3
La recherche se déroule sur deux ans : 2020-2021.
%(- -"$,$-3
1DBGDQBGDDMBNTQR ƥM@MB¤DO@QKDLHMHRS£QDCDK@
Culture dans le cadre du programme pluriannuel
de recherche 2016-2020 « Architecture du ǯǯe
siècle, matière à projet pour la ville durable du ǯǯǠe
siècle » (Outils conceptuels et techniques pour
l’adaptation, la transformation, la restauration et la
valorisation des architectures récentes).
/ 13$- 1( 3
#Q@B'@TSR CD %Q@MBD "@TDCT-NQC
/4!+(" 3(.• Klein R., « What is the legacy of the architecture
of change », dans metamorphosis, the Continuity of
Change, conference proceedings 15th international
CNBNLNLNBNMEDQDMBD M@3NRSNDR -@S@BGD*NRDKI
éditors, p. 203-207.
".-3 "3
•JKDHMKHKKD @QBGH EQ
52_
Date de mise à jour : septembre 2020
Résumé du projet de recherche
Programme pluriannuel de recherche 2016-2020
Architecture du XXe siècle,
matière à projet pour la ville durable du XXIe siècle
Outils conceptuels et techniques pour l’adaptation, la transformation,
la restauration et la valorisation des architectures récentes
Appel à projet de recherche 2019-2020
4e session
Volet 2 EXPERIMENTATION
Modèles Innovation et label ACR
Résumé
LACTH
Ecole nationale supérieure d’architecture et de paysage de Lille
Richard Klein
Caroline Bauer
1
Modèles Innovation et label ACR
Les équipes de recherche de laboratoire du Lacth (Ensap de Lille) et de l’Inama
(Ensa de Marseille) ont répondu dans le cadre de la 2e session de l’appel à projet
« Architecture du XXe siècle, matière à projet pour la ville durable du XXIe
siècle » à partir d’une proposition qui s’intitule « Repenser l’innovation,
connaître et gérer le legs du logement social, expérimental et innovant de la
décennie 1968-1970 ». Ana bela de Araujo est responsable scientifique de cette
recherche, Richard Klein assure la coordination de l’équipe lilloise et le rapport
définitif de cette recherche sera rendu le 15 février 2020.
L’équipe du Lacth a choisi comme objet d’étude les Modèles Innovation qui
étaient destinés à une production « en série » qui représentent
vraisemblablement la version la plus pragmatique de la tentative de changement
dans l’édification du logement social par la politique des modèles.
La présente proposition s’intitule « Modèles Innovation et label ACR ». Elle
porte sur l’expérimentation à partir de l’inventaire et de l’évaluation
patrimoniale des Modèles Innovation dans les Hauts-de-France. Les critères du
label ACR appliqués aux Modèles Innovation permettent d’imaginer comment le
logement collectif issu d’une politique publique nationale peut être traité. La
connaissance détaillée des opérations dans leurs réalités matérielles et leur
contexte culturel permettrait de saisir l’évolution de ce patrimoine, et d’inscrire
leur avenir dans un contexte d’interventions raisonnées. Il s’agirait ainsi
d’inscrire les valeurs patrimoniales des Modèles Innovations, et plus
généralement celles du patrimoine du XXe siècle, en lien étroit avec les logiques
de rénovation énergétique, pour favoriser la transition vers une ville durable du
XXIe siècle.
Les objectifs de notre proposition sont de tester en situation réelle avec deux
partenaires, la DRAC des Hauts-de-France et le CAUE du Nord, les résultats de
la recherche de plusieurs façons :
- expérimenter à partir de l’inventaire raisonné complété grâce cette 4e session,
les instruments d’une campagne de labellisation au titre du label ACR des
opérations issues des Modèles Innovation dans les Hauts-de-France.
2
- expérimenter la diffusion des hypothèses, méthodes et résultats dans les
différents territoires des Hauts-de-France auprès des publics concernées
(scientifiques, architectes, bailleurs, élus, habitants …) à partir de la base SPASS Territoires (s-pass.org) une plateforme collaborative et participative
portée par le réseau des CAUE.
Le partenariat avec la DRAC sur la mise en place d’une action de labellisation
ACR d’opérations issues des Modèles Innovation pourrait être adapté à des
objets similaires dans d’autres régions, puisque les Modèles Innovations ont été
construit à grande échelle sur l’ensemble du territoire français. En outre, la
méthodologie et la critériologie spécifique à mettre en œuvre dans le cas d’une
labellisation d’objets produits en série - qui présentent des caractéristiques
communes mais des variations, adaptations et évolutions -, pourraient être
transposées à d’autres politiques ou projets de labellisation et de protection
d’architectures en série. Cette possibilité constitue une perspective d’une
transposition ou d’une adaptation possible des résultats de l’expérimentation à
d’autres situations similaires.
L’équipe du Lacth est constituée de Richard Klein (responsable de
l’expérimentation) et de Caroline Bauer qui réalisait avec Richard Klein la
recherche dans le volet inventaire concerné par l’expérimentation. Deux
livrables différents seront proposés. Pour la partie consacrée à la campagne de
labellisation il s’agit d’un rapport faisant été de la mise en place de la campagne
et donc de la logique mise en place à partir de la connaissance détaillée des
opérations des Modèles Innovations et des critères du label ACR. Pour la partie
liée à la diffusion des connaissances et valorisation de la recherche auprès du
public le livrable sera la mise en place sur la plateforme S-PASS ainsi qu’un
rapport faisant état du passage de l’inventaire des Modèles Innovation
(recherche session 2) à la forme numérique de la plateforme collaborative.
3