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(PDF) Le corps : clef de l'énigme de la métaphysique
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Le corps : clef de l'énigme de la métaphysique

2021, Colloque le corps : matrice de sens

Contrairement à toute une tradition qui pense le corps comme une limitation voire un obstacle à une connaissance claire du monde, la philosophie de Schopenhauer le considère comme la clef de l’énigme de la métaphysique. Véritable matrice de sens, le corps permet par l’expérience que nous en avons de nous conduire à la certitude que le monde n’est pas qu’une illusion. Grâce à lui, précise-t-il au chapitre XVIII des Compléments (1844) de son œuvre maîtresse Le Monde comme volonté et représentation (1819), « un chemin s’ouvre à nous qui mène à l’essence intime et propre des choses que nous ne pouvions pénétrer de l’extérieur, un chemin par l’intérieur, un passage souterrain pour ainsi dire, une communication secrète qui, comme par quelque trahison, nous transportera d’un seul coup à l’intérieur de la forteresse qu’aucun assaut extérieur n’avait jamais pu prendre ». C’est ce passage intérieur vers l’essence de la réalité que nous aimerions explorer en en faisant la généalogie et en montrant en quel sens par la réhabilitation du corps comme objet cardinal de la métaphysique, Schopenhauer imprime un tournant décisif à la philosophie. Ce retournement méthodologique prépare de nouvelles voies, à l’image de celle qu’empruntera Nietzsche, mais rend aussi possible l’émergence de champs disciplinaires origenaux en constituant, par exemple, une véritable propédeutique à la psychologie freudienne. Surtout, en replaçant le corps, et donc l’affectivité, au premier plan vis-à-vis de la rationalité, Schopenhauer interroge le sens réel de l’existence et esquisse un nouveau portrait de l’homme. Ce dernier va renouveler la totalité des champs de la création en plongeant dans une nouvelle forme de modernité la littérature, la musique et les arts plastiques.

Le corps : clef de l’énigme de la métaphysique (Colloque international – Le corps : matrice de sens) Nous allons essayer, à partir d’une étude précise de la fonction du corps chez Schopenhauer, de saisir la place que ce dernier occupe au sein de la métaphysique. Pour limiter le champ de la recherche, nous allons repartir du moment où cette dernière semble définitivement se présenter à nous comme une forme d’énigme. L’avènement de la pensée critique constitue un tel moment de crise. La philosophie de Kant a pu être en effet considérée, pour beaucoup, comme l’acte de décès officiel de la métaphysique. En effet, la distinction stricte imposée par cette pensée entre un monde des phénomènes, accessible au savoir, et celui des choses en soi, parfaitement inconnaissable, semblait condamner définitivement toute tentative de saisir le sens ultime de la nature. Contrairement aux autres essais de sauvetage des penseurs post-kantiens classiques (Schelling, Fichte ou Hegel) la solution du problème n’était pas à rechercher dans une fuite aveugle hors de notre monde, dans un refuge incertain au sein d’abstractions, mais au cœur même de la représentation. Le jeune Schopenhauer y découvre en effet un phénomène singulier qui va fonctionner comme une véritable clef de déchiffrage : le corps. Ce dernier est la seule réalité que je peux percevoir de deux façons. S’il est bien une « simple représentation du sujet connaissant », il reste qu’il est aussi perçu « de l’intérieur » à travers la succession de nos actes volontaires, ouvrant ainsi une « voie souterraine » vers le sens ultime du monde. Le corps s’impose comme un objet problématique central qui brouille de nombreux partages, par exemple, alors même que notre corps comme corps s’oppose à l’esprit, il ne peut être distingué comme corps vis-à-vis des autres corps matériels qu’en relation à l’esprit. Il constitue un nœud qui va permettre d’éclairer par de savants aller-retours la totalité de la nature. Surtout, le choix de Schopenhauer ne manque pas d’étonner au regard de l’histoire de la philosophie et peut donc à juste type être pensée comme une étape décisive de la pensée du corps en tant qu’il opère un retournement singulier du destin du corps qui, après avoir été la marque honteuse de la finitude de l’homme (la lecture néoplatonicienne du corps tombeau par exemple), va devenir finalement le seul chemin d’accès possible vers une métaphysique conséquente. Le corps qui a longtemps été considéré comme le principal facteur d’opacité dans la métaphysique occidentale va se révéler être en fait la seule source d’intelligibilité capable de nous révéler l’être même du monde. I. La redécouverte métaphysique du corps vivant Dépasser une pensée du cadavre Le corps : un sésame métaphysique II. Le corps est la mesure de toutes choses De l’homme au monde et vice versa : une autre métaphysique Le dépassement éthique du corps








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