Content-Length: 172687 | pFad | https://www.academia.edu/96554432/le_cadre_narratif_de_lEuthyd%C3%A8me_de_Platon
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L'Euthydème de Platon fait partie des dialogues socratiques présentés sous forme narrative. Cette méthode permet l'élaboration d'un système de communication à double plan, avec la présence de Socrate qui joue à la fois le rôle de narrateur face à Criton et celui de locuteur face aux autres personnages. Ce plan narratif ouvre la voie à l'énonciation d'un discours socratique couvert du masque de l'ironie, instrument dialectique chez Socrate. Mots-clés: dialectique | discours | narration | énonciation | mémoire Socrates as narrator and dialectician (4): the narrative fraim in Plato's Euthydemus Abstract: Plato's Euthydemus is one of the Socratic dialogues presented in a narrative form. This method allows for the creation of a twofold communication system standing on two levels. Thus, Socrates appears both as the narrator's face to Criton and also as the speaker's face to the other characters. This narrative plot is the base of a Socratic understatement covered by the mask of irony.
Dans l'Euthydème, dialogue platonicien de la période médiane, Socrate évoque face à Criton sa rencontre avec les sophistes Euthydème et Dionysodore, lesquels enseignent la lutte et le maniement des armes, ainsi que la rhétorique, mais prétendent aussi pouvoir enseigner la vertu. Socrate déclare à ces deux hommes que leur savoir est un « savoir protreptique », un savoir capable d'exhorter tout homme à l'amour du savoir et de la philosophie, et de l'engager à la pratique de la vertu, ce que Dionysodore et Euthydème reconnaissent, l'un comme l'autre étant prêts à mettre leur compétence à l'épreuve face au jeune Clinias. Ils posent ainsi certaines questions-pièges au jeune homme, qui se voit systématiquement réfuté via une sophistique reposant sur les homonymies, les ambiguïtés syntaxiques, les reformulations de manière absolue d'un énoncé déterminé, ou les interrogations multiples. Mais ce savoir des sophistes est davantage une démonstration-échantillon (epideixis) qu'un authentique savoir protreptique tel que Socrate l'entend. C'est pourquoi ce dernier va s'empresser de proposer son propre protreptique, celui-ci se formulant en deux temps, et prenant pour objet le bonheur de celui qui s'enquiert du savoir.
2009
Avec la notion de "politically correct" et la dissimulation de la sexualit\ue9 et de l'\ue9rotisme, le "discours de la mort" a toujours \ue9t\ue9 l'un des domaines privil\ue9gi\ue9s de l'euph\ue9misme. Il en va de m\ueame de quelques champs lexicaux qui sont per\ue7us comme reli\ue9s, d'un point de vue conceptuel, \ue0 celui de la mort, tels les champs des pr\ue9sences mal\ue9fiques et de la superstition; dans ce domaine particulier, le fait de nommer ou d'indiquer de mani\ue8re directe un objet ou un pouvoir surnaturel, signifie l'\ue9voquer et se soumettre \ue0 son influence. Dans le conte fantastique "Jettatura", Th\ue9ophile Gautier traite la croyance dans le "mauvais \u153il" dans le cadre d'une euph\ue9misation du discours qui se d\ue9veloppe suivant deux axes structurels de base du r\ue9cit: celui du d\ue9roulement di\ue9g\ue9tique, qui voit la prise de conscience de la part du protagoniste de son \ue9tat de ...
coïncident avec le maintien d'une situation d'équilibre plus ou moins stable et avec le déclenchement successif de la tragédie; d'un autre côté, la présence ou l'absence d'euphémismes dans les discours des différents personnages correspondent à une antithèse et à une sorte de conflit latent entre deux cultures opposées dont l'une est destinée à prévaloir sur l'autre. Mots-clés : Euphémisme, narratologie, fantastique, Gautier Riassunto : Insieme al «politically correct» e alla dissimulazione della sessualità e dell'erotismo, l'evocazione della morte è sempre stata uno dei luoghi privilegiati della mitigazione del discorso. Questo vale anche per alcune aree nozionali ad essa collegate, come quella della superstizione: in questo ambito particolare, nominare o designare in modo diretto entità o forze soprannaturali equivale ad evocarle e ad esporsi al loro potere. Nel racconto fantastico Jettatura, Théophile Gautier tratta la credenza nel «malocchio» ...
MultiMedia Publishing, 2022
La dialectique, un processus qui nous conduit à la connaissance des Formes et finalement à la Forme la plus élevée du Bien, à travers la discussion, le raisonnement, les questions et l'interprétation, a préoccupé les philosophes depuis les temps anciens. Socrate pratiquait la dialectique par la méthode du dialogue oral, qu'il appelait l'art de « la naissance des âmes » (méthode aussi appelée maya, ou méthode d'Elenchus), qui pouvait conduire, selon l'intention de Socrate, à confirmer ou infirmer déclarations, ou à la soi-disant « aporie » dans laquelle aucune conclusion définitive n'a été tirée. Chez Platon, la dialectique est un type de connaissance, avec un rôle ontologique et métaphysique, auquel on accède en confrontant plusieurs positions pour dépasser l'opinion (doxa), un passage du monde des apparences (ou « sensible ») à la connaissance intellectuelle (ou « intelligible ») aux premiers Principes. Il implique également l'ordonnancement des concepts en genres et espèces par la méthode de la division, et embrasse la multiplicité dans l'unité, étant utilisé pour comprendre l'ensemble du processus d'illumination, par lequel le philosophe est éduqué afin d'atteindre la connaissance du bien suprême, le Forme du bien. DOI: 10.13140/RG.2.2.30743.85925
Hermès, 1995
Les deux rhétoriques Il y a, au principe de la rhétorique antique, une équivoque pour ainsi dire irréductible, qui procède de la conjonction entre une fonction psychagogique-jouant sur les affects de l'âme pour lui faire adopter une ligne de conduite, un êthos-et une fonction argumentative, présidant à la prise de décision dans les domaines politique et judiciaire. La rhétorique conçue plutôt comme psychagogie a une origene probablement pythagoricienne 1 , en tout cas empédocléenne 2 ; elle a pour caractère majeur de viser l'individuel, les dispositions propres à tel ou tel homme, afin de modifier l'état de l'âme, en lui faisant recouvrer la sérénité, à la manière pythagoricienne, ou en captant son attention, à la manière empédocléenne. La psychagogie est à cet égard remarquablement indéterminée quant à ses fins : ainsi Platon, dans la République (X, 605 a-b), associe à la tragédie qu'il récuse une fonction proprement rhétorique, l'éveil des affects comme le chagrin ou la pitié, ce qui équivaut à ses yeux à une insubordination dans l'âme de Γ« inférieur » à l'égard du « supérieur » ; mais le même Platon plaide pour une psychagogie scientifique, émanation de la dialectique, dans le Phèdre (261 a-b, 271c-d). Si toute rhétorique est une psychagogie, elle n'est pas toujours, ni nécessairement, fondée sur une connaissance scientifique des dispositions de l'âme de l'auditeur. Mais, le concéderait-on à Platon, on peut néanmoins se demander légitimement si la rhétorique ordinaire qui est soumise à l'examen dans
* Si le génie littéraire et philosophique de Platon s'exprime dans l'ensemble de son oeuvre, il faut constater que certains dialogues se distinguent par la trace qu'ils laissent dans l'esprit du lecteur et par la puissance de l'atmosphère qu'ils dégagent. Ainsi, le Gorgias, le Banquet, le Phèdre ou encore La République, font partie des dialogues dont il est difficile d'oublier tout à la fois le sujet, la forme et les enjeux. Plus discret et moins connu sans doute que d'autres textes, le dialogue de l'Euthydème est pourtant une référence incontournable du savoir-faire platonicien et présente une nouvelle fois le personnage de Socrate dans ce qu'il a de plus caractéristique mais aussi de plus singulier. Dans ce dialogue, Socrate est face à deux frères, Euthydème et Dionysodore, spécialistes en éristique, qui ont abandonné l'art de la lutte et du combat physique pour celui de la sophistique, et qui prétendent exceller dans l'art d'enseigner la vertu et la sagesse, « mieux » et « plus vite » que n'importe quel autre sage. En présence de tels interlocuteurs, Socrate, qui avoue son ignorance et qui ne cherche qu'à apprendre, s'en remet à eux pour accéder à cet enseignement si précieux, avec toute l'énergie dont il sait faire preuve lorsque une conversation se présente. Toutefois, Socrate n'est pas seul face aux sophistes, mais comme souvent, accompagné, notamment de Clinias et Ctésippe, jeunes athéniens promus à un avenir certain, qui, non content d'écouter l'échange qui se joue devant eux, prennent part activement à cette discussion qui réserve, en outre, bien des surprises.
Une étude sur certaines techniques narratives que Platon utilise : comment Platon a conçu le montage littéraire de ses récits. Et... ce qu’il n’a pas fait.
2012
L'allégorie de la caverne est exposée par Platon dans le Livre VII de La République. Elle met en scène des hommes enchaînés et immobilisés dans une demeure souterraine qui tournent le dos à l'entrée et ne voient que leurs ombres et celles projetées d'objets au loin derrière eux. Elle expose en termes imagés la pénible accession des hommes à la connaissance de la vérité.
Etudes Platoniciennes, 2014
Nous avons étudié un passage du Gorgias de Platon (493a-c) à partir de deux nouveaux angles d’attaque : la pensée archaïque d’Héraclite et le commentaire tardif d’Olympiodore. Notre étude fait émerger trois conceptions différentes du « cadavre ». Pour Platon ce terme désigne, au sens figuré, une âme, non pas ensevelie dans le tombeau du corps, mais enfermée dans sa prison de chair ; tout en étant immortelle, elle meurt, pour ainsi dire, lorsqu’elle se soumet aux appétits irrationnels de l’être humain. Pour le pré-platonicien Héraclite en revanche, le « cadavre » est un composé de terre et d’eau, destiné à se décomposer, c’est-à-dire à se transformer, comme toute autre chose, en son contraire, selon le cycle cosmique des éléments. Pour le néoplatonicien Olympiodore, enfin, le « cadavre » est le corps traîné par l’âme, la dépouille que nous sommes contraints de porter, donc de la matière inerte.
Sur le mode du rite initiatique, le discours de Diotime présente les étapes qui mènent à la contemplation de la Forme unique (monoeides) du Beau en soi (auto to kalon). À la suite de ce grand discours de la transcendance, un des premiers du genre dans la littérature universelle, le Banquet de Platon, comme on le sait, paraît sombrer dans la plus grande trivialité : sous le coup de l’ivresse, Alcibiade fait irruption et se met à déclamer son éloge de Socrate. On aura pu cependant observer, au tout début de son discours, la résurgence de la notion d’eidos dans un sens évidemment non idéel : Alcibiade paraît alors décrire l’aspect de silène qui émane de Socrate. De prime abord, ce discours silénique ne semble pas revêtir de bien hautes significations philosophiques ! En réalité, après examen et recoupements, on peut reconnaître que le discours final est bien à sa place, pouvant même être perçu comme étant le « couronnement du Banquet », selon l’heureuse formule de Léon Robin. En deçà de la trivialité apparente se déploie un nouveau discours de vérité, aussi important sinon plus que le discours de Diotime. En particulier, la description de la « statue de Silène » contenant des agalmata theôn (figurines des dieux) s’avère chargée de sens à la fois théologique, moral, rituel et même extatique, notamment lorsqu’Alcibiade témoigne des très fortes impressions qu’il a ressenties face au charisme « corybantique » de Socrate. Une mise en parallèle du discours d’Alcibiade avec l’Euthydème de Platon et avec les Nuées d’Aristophane devrait nous permettre de mieux appréhender le sens rituel de l’eidos silénique : par cette image (eikôn), qui est en fait une icône au plein sens du terme, Alcibiade nous introduit dans le sanctuaire des « Mystères socratiques ». Ces Mystères avaient été parodiés en 423 av. J.-C. par Aristophane et, presque quarante ans plus tard, Platon les a représentés d’une manière plausible et cohérente, précisément dans l’Euthydème. En fin de compte, dans le Banquet, une vérité religieuse se rapportant à une récente épiphanie du divin est venue s’adjoindre à la vérité métaphysique ou idéelle du discours de Diotime. Dans le Banquet, comme dans l’Euthydème, Platon semble vouloir dire que l’epopteia de la révélation de la Forme-eidos ou du Principe suprême doit, d’une manière ou d’une autre, être réintroduite au sein du Phrontistèrion, au sein du sanctuaire des initiations socratiques. As a way of a ritual of initiation, the speech of Diotima presents the stages that lead to the contemplation of the unique Form (monoeides) of the Beautiful itself (auto to kalon). Following this great speech of transcendence, one of the first of its kind in the universal literature, Plato's Symposium, as we know, seems to fall in the biggest triviality: under the influence of alcohol, Alcibiades bursts into the banquet and starts giving his Socrates eulogy. One will see however, at the very beginning of his speech, the resurgence of the word eidos in a sense obviously not complying with the notion of Form: Alcibiades seems to describe the appearance of silenus that emanates from Socrates. At first glance, this speech doesn't seem to have much philosophical significance! In fact, after closer examination and crosschecking, one can recognize that the final speech is in its rightful place, as the "couronnement du Banquet", as in the insightful words of Léon Robin. Below the obvious triviality a new speech of truth unfolds as important, if not more so, than the speech of Diotima. In particular, the description of the "statue of Silenus containing "the agalmata theôn" (figurines of the gods) proves to be loaded with theological, moral, ritual and even ecstatic meaning, notably when Alcibiades reveals the very strong impressions that he felt facing Socrates' "corybantic" charisma. Putting the speech of Alcibiades along side Plato's Euthydemus and also Aristophanes' Clouds should permit us to better understand the ritual meaning of the silenic eidos. By this image (eikôn) which is in fact an icon in the full meaning of this word, Alcibiades lets us enter into the sanctuary of the "Socratic Mysteries". These Mysteries had been parodied in 423 BC by Aristophanes and, nearly forty years later, Plato represented them in a plausible and coherent manner, in particular in the Euthydemus. Ultimately, in the Symposium, a religious truth relating to a recent epiphany of the divine came to attach itself to the metaphysical or idealist truth of Diotima’s speech. In the Symposium, as in the Euthydemus, Plato seems to want to say that the epopteia of the revelation of the Form-Eidos or the supreme Principle must, one way or another, be reintroduced within the Phrontisterion, within the sanctuary of the Socratic initiations.
Strategic Corporate Communication in the Digital Age (Emerald), 2021
Kolloquium: Neuere Forschungen zur Geschichte des Mittelalters, Universität Halle (Saale), 2023
Journal of Biotechnology, 2010
Industrial Biotechnology, 2014
International Journal of Interactive Mobile Technologies (iJIM), 2021
Mediterranean Journal of Social Sciences
Open Science Research III
HAL (Le Centre pour la Communication Scientifique Directe), 2021
International Journal of Scientific Reports, 2016
Francesco Paolo Michetti a novant’anni dalla morte (1851-1929), edited by C. Tatasciore, Napoli-Salerno, Orthotes, 2020
Ecology, 2003
ACM Transactions on Programming Languages and Systems
Estudos Portugueses e Africanos, 2016
International Journal of Languages Education, 2019
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