MARTIN (P.) (coord.), Centre-Val de Loire – Loiret – La cathédrale Sainte-Croix d’Orléans, site 45 234 025 AH, OA : 0612082, Projet Collectif de Recherche, Rapport 2020, 2 vol., UGA / DRAC CVdL, Grenoble, février 2020 (vol. 1 : Textes et figures, 146 p. ; vol. 2 : Planches et annexes, 285 p.), 2021
Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération... more Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2020
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix
Lancé tout d’abord durant l’année 2017, le Projet collectif de recherche sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans est passé en programmation pluriannuelle pour la triennale 2018-2020. Comme on pouvait s’y attendre, la densité de ce dossier tentaculaire ne permet pas aujourd’hui de clore les études ou d’en présenter une première synthèse : d’une part, de nombreux points demeurent en souffrance et, d’autre part, l’équipe qui s’est constituée ne dispose pas encore du recul nécessaire pour livrer une vision condensée du sujet. Il a été convenu avec le SRA Centre-Val de Loire de reconduire le PCR pour l’année 2021.
Pour rappel, le rapport de l’année 2018 (année 1 de la triennale) avait permis de commencer à revenir sur les sources du haut Moyen Âge, de considérer d’un point de vue historiographique l’œuvre de Chenesseau, de faire un premier bilan des relevés par scanner 3D des espaces souterrains de la cathédrale, de reprendre les donner stratigraphiques des fouilles anciennes, de pré-inventorier le mobilier déposé dans le sous-sol archéologique et de s’appesantir sur quelques éléments lapidaires s’y trouvant. Quant au rapport de l’année 2019 (année 2), les avancées ont concerné une nouvelle source iconographique probable, les diapositifs sur verre du fonds du chanoine Chenesseau, un second bilan des relevés de la cathédrale et une étude du mobilier issu des fouilles anciennes (1937 et 1986-1987) : céramique, matériaux de construction en terre cuite et sols construits. La conclusion du rapport 2019 aboutissait ainsi à préciser la poursuite de la stratégie pour 2020 : analyse des sources écrites (hagiographie alto médiévale, chantiers supposé des environs de l’an mil et de la fin du XIIIe siècle, prosopographie des évêques d’Orléans) et approche historiographique des fouilles anciennes, topographie du monument et études de mobilier, un accent étant mis, pour ce dernier aspect, sur les mosaïques et sur les prélèvements de briques du mur transversal (M7) structurant pour une large part le sous-sol archéologique de la cathédrale.
Bien que quelque peu bouleversées, les thématiques déjà abordées les années précédentes demeurent présentes dans le rapport 2020 dans une dynamique renouvelée. Quatre contributions apportent ainsi de nouveaux éclairages et consolident une nouvelle fois les efforts menés pour une révision des données documentaires sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans.
En premier lieu, la transcription du fonds Louis Jarry (AD45 – 2J 2496) complète celles déjà effectuées précédemment depuis une bonne vingtaine d’années : les journaux des fouilles de Jean Le Maire et du chanoine Chenesseau ainsi que le manuscrit posthume que ce dernier a laissé. Tous ces documents, désormais sous forme numérique, permettent ainsi une consultation aisée à distance et le recours à des outils de recherche facilités. Toutefois, ce travail ne prendra toute sa dimension scientifique que par son exploitation, longue et fastidieuse, pour une réécriture serrée des différentes opérations de fouille sur la période 1889-1942.
En second lieu, l’établissement d’un nouveau plan des fouilles réalisées à l’intérieur de la cathédrale entre 1889 et 1987 permet désormais de fixer un certain nombre d’éléments qui, jusqu’alors, s’avéraient difficiles à recouper. Le recalage de la documentation graphique existante montre bien évidemment ses limites : imprécisions liées au modes de relevés et aux échelles, voire tout simplement l’objet de leur réalisation. Associée à deux coupes longitudinales du site, la projection générale des données offre toutefois une vision d’ensemble dont l’interprétation reste largement à affiner.
En dernier lieu, les études du mobilier déposé dans le sous-sol archéologique de la cathédrale démontrent tout le potentiel scientifique de la démarche.
Concernant les terres cuites architecturales (TCA), l’analyse systématique des éléments permet d’obtenir une vision plus synthétique du site. Elle recoupe d’ailleurs la reprise des données stratigraphiques dans CADoc et celle de l’étude de la céramique et des sols construits, lancées respectivement en 2018 et 2019. Au-delà des résultats bruts obtenus sur les matériaux, c’est le contexte du site qui est éclairé : la confirmation d’un riche quartier du Haut-Empire – très probablement doté de balnéaire – restructuré et changeant de fonction, semble-t-il, au moment de la construction de l’enceinte du Bas-Empire, par l’édification d’un mur transversal à arases de briques (M7). Faut-il associer ces transformations à l’installation du christianisme à Orléans ? si le haut Moyen Âge est mieux représenté par les matériaux de construction que par le mobilier céramique, force est de constater qu’aucun argument ne paraît être en mesure de confirmer une telle hypothèse. On insistera enfin sur l’identification de plusieurs éléments de sol pour une longue période médiévale (XIe-XIVe siècles) et de quelques-uns de couverture.
Concernant le lapidaire, enfin, on rappellera que les résultats sont encore partiels : le rapport préliminaire de 2020 annonce les données qui seront développées en 2021 et pourront ainsi faire l’objet d’échanges entre les spécialistes des différentes époques représentées. On notera d’ores et déjà une large répartition chronologique entre l’Antiquité et l’époque moderne pour des éléments très majoritairement architecturaux. On remarquera par ailleurs la quantité relativement faible de mobilier des Xe-XIIe siècles ou encore de la période alto médiévale seulement représentée par des fragments de sarcophages retaillés : peut-on ainsi en retenir que l’occupation paléochrétienne a été régulièrement entretenue jusque vers l’an mil et que le ou les chantiers de reconstruction ont globalement remployé les matériaux des édifices antérieurs pour leurs fondations ?
Plusieurs points resteront à analyser en 2021. Certains sont en cours de traitement, l’hagiographie alto médiévale, le chantier de reconstruction ouvert à la fin du XIIIe siècle ou l’étude de fragments d’un sol en opus scetile. D’autres points seront prochainement engagés, comme l’inventaire du mobilier en verre, la réactualisation des données sur la monnaie découverte au sein du trésor de Bais, l’étude des restes fauniques ou encore celle des mortiers. Enfin, plusieurs aspects resteront à prendre en compte sur le calendrier 2021 mais nécessitent encore d’être précisés : parmi ceux-ci, on pointera notamment la question de la stabilisation du mobilier métallique, préalable indispensable à tout projet d’étude en raison de son mauvais état de conservation.
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Articles by Daniel Morleghem
12 novembre 2015 - Institut Michelet
Université de Tours
Cette communication sera l'occasion de présenter les premiers résultats d'une étude en cours sur les centres carriers de Panzoult et Saint-Epain. Ces deux sites, composés d'une douzaine et quinzaine de carrières souterraines de formes et dimensions variables, semblent avoir été exclusivement voués à la production de sarcophages trapézoïdaux. L'étude des vestiges a permis de mettre en évidence une diversité de techniques et méthodes d'extraction, ainsi que des stratégies d'exploitation qui témoignent de la grande organisation des chantiers et de la technicité des carriers.
Parrallèlement, les recherches sur les sites funéraires et sarcophages du haut Moyen Âge d'Indre-et-Loire ont permis de retrouver une partie de la production de ces deux centres, dans un rayon d'environ 40 km. Ces sarcophages, mal conservés, sont assez mal connus. La majorité est de facture assez simple. Certains exemplaires présentent un meilleur traitement : des ciselures périphériques ou chanfreins sur les arêtes des cuves, parfois agrémenté d'une taille décorative (ou esthétique) ; un éventuel décor sur le couvercle, presque toujours une croix à triple traverses (dans ses différentes variantes).
Dans la partie occidentale, la fouille a permis d’identifier les premières couches d’abandon de la carrière, avec un pendage vers le sud-est important correspondant au rejet des déblais d’extraction. A partir des 11e-12e s., un important terrassement est réalisé afin de mettre de niveau le sol de la carrière ; des sols et un muret de pierres sèches ont également été mis au jour. Enfin, la dernière période identifiée correspond à l’abandon du site, qui n’est plus fréquenté qu’épisodiquement comme l’attestent quelques foyers et les remblais naturels venus de l’extérieur.
Dans la partie orientale du site, la fouille fine des déchets d’extraction (première phase de comblement) laisse entrevoir une stratification complexe et une gestion raisonnée de cette masse de poussière, de cailloux et de ratés d’extraction ou de taille. Une pente douce ménagée le long de la paroi orientale de la carrière permettait la remontée des blocs.
L’étude des traces d’exploitation sur le rocher (sol et parois verticales) complète notre connaissance des techniques et méthodes d’extraction. Des éléments inédits ont été observés, qui posent de nouvelles questions et témoignent d’une réalité plus complexe que ce que l’on pensait jusqu’alors. Plusieurs charbons retrouvés dans les déchets d’extraction permettent d’attribuer ces couches, correspondant à la seconde phase d’exploitation de la carrière, du 7e s. au moins.
techniques et méthodes d’extraction ainsi que sur les stratégies d’exploitation mises en oeuvre
dans la carrière LR1. Pour autant, il reste difficile de préciser les différentes phases d’exploitation
de la carrière. On est également contraint à ne pouvoir formuler que des hypothèses, plus ou
mois assurées, en ce qui concerne le nombre de sarcophages produits (environ 170 unités) et la
période de fonctionnement de la carrière (courant 7e s.).
Cette carrière apparaît ainsi comme assez représentative des autres excavations du site
de la vallée de la Manse, qui peuvent être plus vastes et où les traces d’extraction sont
généralement mieux conservées. L’étude archéologique des parois menées en 2012 livre déjà de
nombreuses informations nouvelles. Ces travaux, dont la synthèse sera faite en 2013,
nécessiteraient d’être complétés par des sondages ciblés.
Les sarcophages de pierre constituent les premiers témoins d’utilisation du site funéraire au cours du haut Moyen Âge. La diversité des types de tombes, des pratiques funéraires (la position des bras notamment) ainsi que le mobilier (principalement des épingles en métal) attestent une perduration du site jusqu’au 15e s. au moins. La faible ampleur des investigations en sous-sol ne permet pas encore de bien appréhender la raison d’une nécropole si vaste en milieu rural, sa topographie, ses changements…
L’étude des sarcophages entiers ou fragmentaires conservés à Braye-sous-Faye a également livré quelques informations inédites. D’un point de vue typologique d’abord par la présence de couvercles en légère bâtière mais également de couvercles plats ornés de croix à triples traverses d’origene poitevine. Les cuves sont assez simples, peut-être même sommaires dans leur ensemble. Deux exemplaires possèdent une logette céphalique (en oméga ou quadrangulaire). Tous les sarcophages proviennent de la vallée de la Vienne : de Panzoult et Saint-Epain pour la majorité ; la cuve à logette montante pourrait provenir du département de la Vienne.
Les premières observations pétrographiques liées à l’étude archéologique des sites funéraires rendent compte d’un approvisionnement local (entre 20 km et 40 km) voire ultra-local (moins de 5 km). Les sarcophages sont ainsi presque tous façonnés dans des roches issues des formations Jurassiques du département. Peu voire pas d’importations lointaines ont été mises en évidence.
La confrontation des données typologique et pétrographique indique une circulation des modèles morphologique et décoratif ; plusieurs carrières peuvent produire un même type de cuves, de couvercles et plus particulièrement de décors. Au sein d’un même site funéraire on peut trouver des sarcophages issus de centres de production différents ; la cuve et le couvercle proviennent presque toujours de la même carrière.
Ces éléments montrent la complexité de l’économie du sarcophage et les différentes échelles auxquelles elle est mise en œuvre. De nombreuses questions restent en suspens concernant l’évolution chronologique de cette économie (émergence et déclin des sites de production) et leur propriété.
Les seules carrières effectivement reconnues restent pour l’instant celles de la vallée de l’Anglin et de la Gartempe, qui feront l’objet d’une campagne de relevé en 2013.
- sondage dans les niveaux d'extraction en place :
- dégagement et étude d'une inhumation du haut Moyen Âge ;
- étude préliminaire globale du site
Cette réunion sera l'occasion de faire le point sur les recherches menées sur les sarcophages et leurs lieux de production depuis le colloque de Bordeaux (AFAM 2009) et de discuter des objectifs et de l'organisation du réseau.
N'hésitez pas à nous transmettre toute information concernant des travaux passés, en cours ou à venir (PCR, travaux universitaires, publications de corpus, découvertes récentes), ou à nous dire si vous souhaitez aborder un point particulier lors de la réunion.
Merci de bien vouloir diffuser l'information autour de vous.
Daniel Morleghem
pour les organisateurs du réseau
Romano1 a été réalisée dans le cadre d’une recherche post-doctorale sur les sarcophages
étrusques d’époque hellénistique2 initiée en 2019 à la suite de l’obtention du « Prix Jeune
Chercheur » de la Fondation des Treilles. Cette recherche, qui porte sur l’ensemble des
sarcophages de pierre – décorés ou non – d’Étrurie méridionale, s’intéresse aux modalités
techniques et à la chaîne opératoire de la fabrication de ces contenants funéraires, vise à établir
une nouvelle typologie fondée sur des critères formels et techniques, et aussi à appréhender les
cadres artisanaux et économiques de leur production et de leur commerce.
La présente étude, qui ne porte que sur une partie des sarcophages retrouvés dans les
nécropoles de San Giuliano, peut être considérée comme un premier complément d’ordre
strictement technique à l’article de M. D. Gentili sur « la bottega dei sarcofagi di San
Giuliano »3, avant la réalisation d’une synthèse typologique et technique incluant les
exemplaires conservés dans les nécropoles, chez des particuliers ou dans un musée.
La première partie de ce rapport présente le cadre, les objectifs et les modalités de
l’étude des dix sarcophages conservés au MNR, qui sont décrits individuellement dans la
deuxième partie. Une troisième partie revient, de manière synthétique, sur les aspects
typologiques, morphologiques, techniques et pétrographiques remarquables de la collection.
Sont annexés à ce rapport deux tableaux en versions française et italienne : le premier
correspond à l’inventaire des sarcophages des nécropoles de San Giuliano, tandis que le second
détaille la typologie des seuls sarcophages du MNR.
Abstracts can be submitted directly on the EAA website until Thursday 6th of February 2025: https://submissions.e-a-a.org/eaa2025
The conference aims at exploring the landscapes and environments of human-rock encounters, particularly on the themes:
- stratigraphic understanding of landscape temporalities and geographies through thestudy of rock-cut structures and stone quarries.
- stone ecology and multi-species interactions in carved landscapes.
- landscape-scale concepts of technical environments and taskscapes.
- cultural sociology and the notion of heritage applied to rock-cut sites and stone quarries.
The specific discussion in this field of research begins with questions of an archaeological nature but expands to transdisciplinary encounters with connections and hybridisations with anthropology, sociology, geography, geology and ecology.
Document réalisé pour l'association A l'aube de l'Europe, Francs et Wisigoths (www.francs-wisigoths.eu) ; mis en forme par H. Crouzat (musée de Civaux).
1 - Carrières de sarcophages et troglodytes
Présentation générale du site des Roches composé de carrières souterraines ayant produit des sarcophages, qui seront remployé dès le Moyen Âge en tant qu'habitations troglodytiques.
2 - Un centre de production de sarcophages du haut Moyen Âge
Premières observations sur les trois carrières des Roches : techniques et méthodes d'extraction ; stratégies d'exploitation ; quantification de la surface exploitée et de la quantité de blocs produits...
La découverte en 2012 d'autres carrières à proximité a permis de revoir et compléter ces premières informations.
Contacts : aapc2436@gmail.com / isabelle.bertrand@alienor.org
Etude d'une quinzaine de sarcophages en tuffeau blanc dont la datation est comprise entre la fin du 7e s. et le 11e s.
Le point de départ de l'étude était le "presbytère de Saint-Genest" (actuelle Mairie de Lavardin), daté du 12e siècle. Si sa fonction est traditionnellement reconnue comme le prieuré ou le presbytère de Saint-Genest, il comporte des caractéristiques du bâti civil et sa fonction demandait donc à être précisée.
L'étude archéologique menée sur le bâtiment de la mairie de Lavardin a permis d'identifier différentes phases de construction médiévales et modernes. La première correspond à la construction au 12e siècle d'un bâtiment élevé, remplissant des fonctions diverses et situé dans une position privilégiée au sein de l'agglomération. Le statut du commanditaire n'est toutefois pas assuré, la forme du bâtiment pouvant être
rattaché à l'habitat de laïcs comme de religieux. Les transformations suivantes, avec l'adjonction d'une nouvelle construction, ont confirmé la vocation d'habitation et de salle à l'étage, dont le décor et le confort sont améliorés au 14e siècle, tandis que le rez-de-chaussée reste indépendant. Les transformations de la fin du Moyen Age et de l'époque moderne ont conduit à la formation d'un ensemble bâti complexe, en partie
à vocation résidentielle.
Cette étude a permis de poser les bases d'une réflexion sur les éléments de datation et d'analyse du bâti de la zone d'étude, dont le potentiel archéologique a été révélé par des premières prospections. Celles-ci, associées à des études de sources écrites et à des analyses morphologiques montrent l'intérêt du croisement de ces différentes approches pour cerner au mieux le développement de l'habitat médiéval dans son contexte urbain.
Auteur : Pierre MARTIN (UNI)
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2021
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix
Depuis 2017, la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans est l’objet d’un Programme collectif de recherche visant à reprendre l’ensemble des données relatives à l’archéologie du site. La démarche repose donc sur une vaste étude documentaire complétée, année après année, afin de porter de nouveaux éclairages sur le monument et de définir une stratégie de reprise des fouilles : plusieurs anciennes excavations demeurent en effet ouvertes au sein de l’édifice et laissent un accès direct aux « archives du sol ».
Après une année probatoire (2017) et une triennale (2018-2020), il est encore trop tôt pour fournir une synthèse des données collectées : celles-ci ne sont pas encore toutes reprises, l’ampleur de la tâche initiale et ses délais incompressibles ayant été fortement entravée par deux années de crise sanitaire, marquées par l’absence de réunions plénières. Toutefois, les résultats ont toujours été consignés régulièrement au travers d’un rapport chaque année.
Pour rappel, le rapport de l’année 2017 (année probatoire) a permis de présenter un premier état de la question sur les recherches menées sur la cathédrale d’Orléans tout en commençant à replacer le monument dans son contexte historique et archéologique. Il en ressortait notamment un problématique générale définie selon trois axes : 1/ l’implantation du christianisme à Orléans depuis la fin de l’Antiquité ; 2/ les chantiers cathédraux au Moyen Âge central ; 3/ la vie et la prière auprès de la cathédrale : chapitre et quartier canonial.
En raison de l’abondance de la documentation à l’échelle du site, il a été décidé, à partir du rapport de l’année 2018 (année 1 de la triennale), de recentrer les questions autour des deux premiers axes problématiques : il en ressort un bilan liminaire sur les sources alto-médiévales, l’historiographie du chanoine Chenesseau, un premier point sur les relevés par scanner 3D des espaces souterrains de la cathédrale, la reprise des données de fouilles anciennes et le pré-inventaire du mobilier déposé dans le sous-sol archéologique.
En 2019, le rapport annuel (année 2) a porté sur une probable nouvelle source iconographique, les diapositifs sur verre du fonds du chanoine Chenesseau, un second bilan des relevés de la cathédrale et une étude du mobilier issu des fouilles anciennes (1937 et 1986-1987) : céramique, matériaux de construction en terre cuite et sols construits.
Le rapport de l’année 2020 (année 3) a concerné le dépouillement du fonds Louis Jarry aux Archives départementales du Loiret, la représentation graphique des fouilles anciennes de la cathédrale afin d’en proposer un nouveau plan sur l’appui des relevés par scanner 3D, une étude des matériaux de construction en terre cuite ainsi qu’un inventaire du mobilier lapidaire. Préalablement à la remise de cette contribution annuelle, il avait été convenu avec le SRA Centre-Val de Loire que la triennale serait prolongée d’un an (année 2021).
À force de patience, les résultats des études lancées aboutissent, pour cette quatrième année de PCR pluriannuel, à alimenter les données documentaires sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans. On rappellera également que les analyses concernant l’hagiographie alto médiévale et le scanner 3D du monument poursuivent leur progression, même si elles sont une nouvelle fois absentes dans le présent rapport. Pour l’année 2021, les apports documentaires consolident les perspectives qui ont pu être esquissées depuis le lancement du PCR, en 2017.
En premier lieu, l’étude sur les deniers « Sainte-Croix » d’Orléans apporte quelques informations, certes en demi-teinte, sur l’histoire du sanctuaire. Bien que le très faible nombre des découvertes monétaires portant mention de la cathédrale orléanaise ne permette guère d’être affirmatif, l’hypothèse de leur frappe avant la fin du VIIe siècle est proposée par Guillaume Blanchet. Cette mise au point est d’autant plus intéressante pour l’attestation du vocable en parallèle de la production hagiographique et notamment de la première Vita de saint Euverte. L’approche croisée de ces différents aspects de la recherche seront donc à discuter.
En second lieu, l’étude documentaire des archives contemporaines concernant l’installation du calorifère puis la création du sous-sol archéologique de la cathédrale d’Orléans proposée par Julien Noblet éclaire considérablement le contexte des fouilles anciennes, par ailleurs assez bien renseignées par les journaux de fouilles et le fonds Jarry. Elle permet en outre de constater un état relativement lacunaire des informations concernant l’exécution même des travaux et, plus largement encore, l’indigence des sources relatives aux transformations les plus récentes du site : dépose et repose des fragments de la grande mosaïque associées à des réseaux électriques et surtout la construction d’une dalle en béton en 1986-1987. Quoi qu’il en soit, ces informations seront bien évidemment à intégrer à l’historiographie des fouilles.
En troisième lieu, les études de mobilier alimentent concrètement les perspectives de la démarche engagée depuis 2017.
L’analyse des fragments de sols de mortier – le plus souvent associés à des décors de mosaïque – menée par Stéphane Büttner a conduit à déterminer l’existence de cinq types distincts dont deux peuvent être rapprochés de fragments datés par le radiocarbone.
Quant à l’étude des mosaïques de pavement réalisée par Maddalena Vaccaro, elle ouvre tant des pistes de recherche propres aux éléments de sols (mise en œuvre, décors, inscriptions) qu’une réflexion appuyée sur l’évolution du monument durant le haut Moyen Âge et le Moyen Âge central. Si le caractère spécialisé des analyses tend à fournir une vision quelque peu sectorielle des questions, il n’en demeure pas moins un large potentiel de discussion en vue de la synthèse à venir.
Il en va de même pour l’étude des sarcophages présents sur le site, sous la forme soit de contenant funéraires remployés soit de fragments débités et utilisés dans les maçonneries du Moyen Âge central. En l’attente de la contribution de Daniel Morleghem sur le mobilier lapidaire déposé dans le sous-sol archéologique de la cathédrale, les questions liées aux sépultures épiscopales et à l’organisation des chantiers successifs offrent là encore un cadre d’échanges particulièrement stimulant.
Enfin, l’inventaire du mobilier en verre réalisé par Jordi Mach indique une nouvelle fois le potentiel d’une fouille ancienne restée en large partie inexploitée. L’étude de ce mobilier sera réalisée pour le prochain rapport annuel.
Lentement mais sûrement, les analyses progressent : si certaines restent à livrer, les différents apports annuels invitent d’ores et déjà à des discussions entre les différents spécialistes réunis dans ce Projet collectif de recherche. La stratégie du programme peut donc être définie pour 2022 en une année supplémentaire destinée au bouclage des principales études engagées ou restantes et une amorce de réflexion de synthèse sur les questions les plus avancées par la mise en place de groupes de travail. De fait, l’année 2023 pourra être mise à profit pour la synthèse du PCR et l’éventualité d’une reprise des fouilles à partir de 2024.
N° site : 45 234 025 AH
N° d’OA : 0612082
Responsable de l’opération : Pierre MARTIN (UNI)
Nature de l’opération : Projet collectif de recherche pluriannuel (PCRP), janvier à décembre 2020
Couverture géographique : Centre-Val de Loire > Loiret > Orléans > Cathédrale Sainte-Croix
Code INSEE de la commune : 45 234
Mots-clefs du thésaurus : Cathédrale, groupe épiscopal, architecture romane, architecture gothique, sous-sol archéologique, historiographie
Chronologie : Antiquité tardive, haut Moyen Âge, XIe siècle, XIIe siècle, XIIIe siècle, bas Moyen Âge, époque moderne, époque contemporaine
Peuples et cités : Orléans, Aurelianum
Keywords : Cathedral, episcopal quarter, romanesque architecture, gothic architecture, archaeological basement, historiography,
Late Antiquity, Early Middle Ages, 11th century, 12th century, 13th century, Late Middle Ages, Early modern period, Late modern period
Titre : Orléans
Sous-titre : Cathédrale Sainte-Croix
Lancé tout d’abord durant l’année 2017, le Projet collectif de recherche sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans est passé en programmation pluriannuelle pour la triennale 2018-2020. Comme on pouvait s’y attendre, la densité de ce dossier tentaculaire ne permet pas aujourd’hui de clore les études ou d’en présenter une première synthèse : d’une part, de nombreux points demeurent en souffrance et, d’autre part, l’équipe qui s’est constituée ne dispose pas encore du recul nécessaire pour livrer une vision condensée du sujet. Il a été convenu avec le SRA Centre-Val de Loire de reconduire le PCR pour l’année 2021.
Pour rappel, le rapport de l’année 2018 (année 1 de la triennale) avait permis de commencer à revenir sur les sources du haut Moyen Âge, de considérer d’un point de vue historiographique l’œuvre de Chenesseau, de faire un premier bilan des relevés par scanner 3D des espaces souterrains de la cathédrale, de reprendre les donner stratigraphiques des fouilles anciennes, de pré-inventorier le mobilier déposé dans le sous-sol archéologique et de s’appesantir sur quelques éléments lapidaires s’y trouvant. Quant au rapport de l’année 2019 (année 2), les avancées ont concerné une nouvelle source iconographique probable, les diapositifs sur verre du fonds du chanoine Chenesseau, un second bilan des relevés de la cathédrale et une étude du mobilier issu des fouilles anciennes (1937 et 1986-1987) : céramique, matériaux de construction en terre cuite et sols construits. La conclusion du rapport 2019 aboutissait ainsi à préciser la poursuite de la stratégie pour 2020 : analyse des sources écrites (hagiographie alto médiévale, chantiers supposé des environs de l’an mil et de la fin du XIIIe siècle, prosopographie des évêques d’Orléans) et approche historiographique des fouilles anciennes, topographie du monument et études de mobilier, un accent étant mis, pour ce dernier aspect, sur les mosaïques et sur les prélèvements de briques du mur transversal (M7) structurant pour une large part le sous-sol archéologique de la cathédrale.
Bien que quelque peu bouleversées, les thématiques déjà abordées les années précédentes demeurent présentes dans le rapport 2020 dans une dynamique renouvelée. Quatre contributions apportent ainsi de nouveaux éclairages et consolident une nouvelle fois les efforts menés pour une révision des données documentaires sur la cathédrale Sainte-Croix d’Orléans.
En premier lieu, la transcription du fonds Louis Jarry (AD45 – 2J 2496) complète celles déjà effectuées précédemment depuis une bonne vingtaine d’années : les journaux des fouilles de Jean Le Maire et du chanoine Chenesseau ainsi que le manuscrit posthume que ce dernier a laissé. Tous ces documents, désormais sous forme numérique, permettent ainsi une consultation aisée à distance et le recours à des outils de recherche facilités. Toutefois, ce travail ne prendra toute sa dimension scientifique que par son exploitation, longue et fastidieuse, pour une réécriture serrée des différentes opérations de fouille sur la période 1889-1942.
En second lieu, l’établissement d’un nouveau plan des fouilles réalisées à l’intérieur de la cathédrale entre 1889 et 1987 permet désormais de fixer un certain nombre d’éléments qui, jusqu’alors, s’avéraient difficiles à recouper. Le recalage de la documentation graphique existante montre bien évidemment ses limites : imprécisions liées au modes de relevés et aux échelles, voire tout simplement l’objet de leur réalisation. Associée à deux coupes longitudinales du site, la projection générale des données offre toutefois une vision d’ensemble dont l’interprétation reste largement à affiner.
En dernier lieu, les études du mobilier déposé dans le sous-sol archéologique de la cathédrale démontrent tout le potentiel scientifique de la démarche.
Concernant les terres cuites architecturales (TCA), l’analyse systématique des éléments permet d’obtenir une vision plus synthétique du site. Elle recoupe d’ailleurs la reprise des données stratigraphiques dans CADoc et celle de l’étude de la céramique et des sols construits, lancées respectivement en 2018 et 2019. Au-delà des résultats bruts obtenus sur les matériaux, c’est le contexte du site qui est éclairé : la confirmation d’un riche quartier du Haut-Empire – très probablement doté de balnéaire – restructuré et changeant de fonction, semble-t-il, au moment de la construction de l’enceinte du Bas-Empire, par l’édification d’un mur transversal à arases de briques (M7). Faut-il associer ces transformations à l’installation du christianisme à Orléans ? si le haut Moyen Âge est mieux représenté par les matériaux de construction que par le mobilier céramique, force est de constater qu’aucun argument ne paraît être en mesure de confirmer une telle hypothèse. On insistera enfin sur l’identification de plusieurs éléments de sol pour une longue période médiévale (XIe-XIVe siècles) et de quelques-uns de couverture.
Concernant le lapidaire, enfin, on rappellera que les résultats sont encore partiels : le rapport préliminaire de 2020 annonce les données qui seront développées en 2021 et pourront ainsi faire l’objet d’échanges entre les spécialistes des différentes époques représentées. On notera d’ores et déjà une large répartition chronologique entre l’Antiquité et l’époque moderne pour des éléments très majoritairement architecturaux. On remarquera par ailleurs la quantité relativement faible de mobilier des Xe-XIIe siècles ou encore de la période alto médiévale seulement représentée par des fragments de sarcophages retaillés : peut-on ainsi en retenir que l’occupation paléochrétienne a été régulièrement entretenue jusque vers l’an mil et que le ou les chantiers de reconstruction ont globalement remployé les matériaux des édifices antérieurs pour leurs fondations ?
Plusieurs points resteront à analyser en 2021. Certains sont en cours de traitement, l’hagiographie alto médiévale, le chantier de reconstruction ouvert à la fin du XIIIe siècle ou l’étude de fragments d’un sol en opus scetile. D’autres points seront prochainement engagés, comme l’inventaire du mobilier en verre, la réactualisation des données sur la monnaie découverte au sein du trésor de Bais, l’étude des restes fauniques ou encore celle des mortiers. Enfin, plusieurs aspects resteront à prendre en compte sur le calendrier 2021 mais nécessitent encore d’être précisés : parmi ceux-ci, on pointera notamment la question de la stabilisation du mobilier métallique, préalable indispensable à tout projet d’étude en raison de son mauvais état de conservation.
- Présentation des différents types de représentation 3D
- Acquisition de données par lasergrammétrie et photogrammétrie
- Traitements primaires de nuages de points :
- création et nettoyage de nuages de points, meshage et texturage d'objets archéologiques, extraction de plans, coupes et orthophotos...
- logiciels : Faro Scene, Photoscan, CloudCompare, Meshlab