Harpocrate
Harpocrate | |||||
Divinité égyptienne | |||||
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Harpocrate, statuette en argent, dynastie ptolémaïque. | |||||
Caractéristiques | |||||
Autre(s) nom(s) | Har-pokhrat | ||||
Nom en hiéroglyphes |
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Translittération Hannig | Ḥr-p3-ẖrd | ||||
Représentation | enfant nu, un doigt devant la bouche, une natte sur le côté | ||||
Parèdre | Isis et Sarapis | ||||
Région de culte | Égypte antique | ||||
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Harpocrate (en grec ancien Ἁρποκράτης / Harpokratês) est dans la mythologie grecque un dieu enfant, adaptation de la divinité égyptienne Horus enfant.
Dans les grandes mythologies antiques
[modifier | modifier le code]Égypte hellénistique
[modifier | modifier le code]Dans la mythologie égyptienne, Harpocrate désigne Horus enfant, fils d'Isis et d'Osiris. C'est sous ce nom que le dieu Horus fut adoré à Alexandrie d'abord, puis dans tout le monde gréco-romain, à côté d'Isis, de Sarapis et d'Anubis. Ce nom n'est qu'une forme hellénisée des mots égyptiens « Har-pokhrat », qui signifient « Horus l'enfant ».
Rome antique
[modifier | modifier le code]Dans la mythologie romaine, Harpocrate existait en tant que divinité d'un culte à mystères. Représenté portant l'index à la bouche en un geste enfantin, son attitude fut mal interprétée par les auteurs classiques qui y virent une marque de silence[1]. Il porte traditionnellement au cou une bulla.
Avec l’avènement de l’empire romain et l'expansion de ses frontières, la figure d’Harpocrate a été diffusée jusque dans certaines provinces gauloises puisqu’une statuette de terre cuite représentant Harpocrate, aujourd’hui conservée au musée de Bretagne à Rennes, a été retrouvée dans une villa dépendant de l'aire d'influence de la cité antique de Condate[2].
Représentations
[modifier | modifier le code]Harpocrate est représenté comme un enfant nu, un doigt devant la bouche, la mèche de l'enfance[note 1] sur le côté. « On lui conserva le geste qui distinguait ses images dans l'art égyptien, mais on attacha à ce geste un sens tout nouveau ; l'idée se répandit qu'en portant un doigt à sa bouche le dieu commandait aux initiés de garder le silence sur les profonds mystères qu'on leur avait révélés[3]. » Catulle emploie par plaisanterie le nom d'Harpocrate pour désigner un personnage discret. Cependant, ce geste, purement enfantin, est lié à la légende même d'Horus enfant, fils posthume d'Osiris. Élevé en secret dans les marais du delta du Nil, le dieu, par la couronne qu'il porte, se présente comme héritier de son père et assimile progressivement tous les dieux fils du panthéon égyptien[1].
Parmi les figures d'Harpocrate, il faut distinguer d'abord celles où l'on a visiblement imité l'art égyptien, soit qu'elles aient été exportées d'Égypte dans l'Antiquité, soit qu'on les ait fabriquées hors de ce pays. Elles sont exécutées avec une raideur et une sécheresse voulues et elles portent des attributs copiés sur les monuments de l'Égypte, tels que le pschent et le fouet. À Myrina (Asie Mineure) on en a trouvé une en terre émaillée, chargée d'hiéroglyphes faux. En second lieu viennent les figures dont le style est conforme aux traditions de l'art grec ; quelques exemplaires, d'une facture hybride, pourraient servir de transition entre cette catégorie et la précédente.
Dans les images proprement gréco-romaines le dieu porte sur le front, comme ses parèdres Isis et Sarapis, une fleur de lotus ou un croissant. Il est généralement nu comme Éros, ou légèrement vêtu ; parfois aussi il a des ailes derrière le dos. Un carquois rappelle ses attributions de divinité solaire identifiée avec Apollon. Par suite du rapport que sa destinée présente avec celle du Dionysos des Mystères, il a le front ceint d'une couronne de lierre ; une nébride est jetée sur ses épaules ; sa main gauche tient une corne d'abondance, symbole de la fécondité de la nature, dont il personnifie les forces inépuisables. Parfois, il tient un vase sous un bras, contenant une bouillie dont il se nourrit avec l'index[4]. Identifié avec Héraclès, vainqueur des monstres, il est parfois armé d'une massue. Il est probable qu'à l'origene les artistes ne donnèrent au jeune dieu alexandrin qu'un petit nombre d'attributs ; mais la plupart des images que nous possédons datent de l'époque où le syncrétisme accumulait sur une même divinité les symboles les plus divers. On confondit alors dans la personne d'Harpocrate tous les types de dieux enfants, créés par les artistes antérieurs. Les Romains ajoutèrent à ses attributs la bulla, qui chez eux ornait le cou des enfants ; on emprunta enfin à l'iconographie égyptienne l'épervier, qu'on plaça à ses côtés.
Dans les arts
[modifier | modifier le code]- Dans la série télévisée Kaamelott, Arthur explique à son père adoptif que le médaillon d'Harpocrate lui conviendrait maintenant mieux que son médaillon actuel (représentant Ogma) car maintenant il parle peu.
- Henri Bosco, Une Ombre, Gallimard : Harpocrate est le personnage principal.
- Rick Riordan, Les Travaux d’Apollon. Tome 4 - Le Tombeau du Tyran, Albin Michel, coll. Wiz, 2019 (The Trials of Apollo. The Tyrant’s Tomb, Hyperion) : Harpocrate est un personnage secondaire
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- La natte sur un côté de la tête est le symbole de l'enfance, elle est rasée dès la puberté.
Références
[modifier | modifier le code]- Corteggiani, p. 173.
- musée de Bretagne, « Statuette Harpocrate Eléantara », sur musée de Bretagne (consulté le )
- Daremberg et Salio Edmond, « Harpocrates », Dictionnaire des antiquités grecques et romaines d'après les textes et les monuments,
- Cassandre Hartenstein, « Les figurines d’Harpocrate au pot de la collection égyptienne de l’université de Strasbourg », sur recaeg.hypotheses.org, Recollecta Aegyptiaca, (consulté le ).
Annexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Pierre Corteggiani, L'Égypte ancienne et ses dieux [détail des éditions].
- Laurent Bricault, Recueil des inscriptions concernant les cultes isiaques (RICIS), Paris, Académie des Inscriptions et Belles Lettres, 2005, 3 vol. (ISBN 2-87754-156-8).
- V. Tran Tam Tinh, Isis lactans : Corpus des monuments gréco-romains d'Isis allaitant Harpocrate, Leiden, E. J. Brill, 1973.
- L. Vidman, Sylloge inscriptionum religionis Isiacae et Sarapiacae (SIRIS), Berlin, 1969.
- « Harpocrate », dans Charles Victor Daremberg et Edmond Saglio (dir.), Dictionnaire des Antiquités grecques et romaines, 1877-1919 [détail de l’édition] (lire en ligne) (« quelques transcriptions d'articles », sur mediterranees.net).
Liens externes
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- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) L'iconographie d'Harpocrate [PDF]